De toute façon, Guidou a peur et s'en va bien vite se reposer dans un coin plus tranquille. Pas la peine de choisir un arbre. C'est mieux de s'asseoir par terre à une bonne ombre. Il est si bien qu'il se met à rêver. (il rêve, mais pas endormi, avec des idées vraies qui s'en vont un peu partout). Pour finir il est un chat heureux et il voudrait bien que ça dure. Mais, tout à coup, il sursaute... un serpent se balance près de lui et le mord... juste à la queue... Guidou veut se dégager. Il tire fort, fort et sa queue reste dans la gueule du serpent... entre ses dents... « Zut ! J'ai l'air fin... Je n'ai plus de queue... ». Ça le démoralise. Pour finir, il est fatigué de la méchanceté du monde. Fatigué de tuer, pour les manger, les doux oiseaux et les petits animaux. Ces idées lui trottent dans la tête devant et derrière et tout autour et un beau jour, il quitte sans bruit la grande forêt pleine de bruit. Il arrive au bord de la mer et plouf ! il fait un plongeon. Il a un peu de mal à nager et à se débrouiller pour manger. Et puis, il se sent seul. Il cherche des amis. Mais les poissons fuient devant lui dès qu'ils voient le gros moustachu. Il s'ennuie seul, la nuit. Il tourne en rond. Il voudrait être poisson. Pourtant il mange de bonnes choses : des oeufs blancs de harengs, des oeufs crus de morues, des oeufs d'anguilles ronds comme des billes. |
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- C'est ma race dit Guidou. Je suis un poisson-chat. C'est un genre un peu comme Roi ou Empereur... Il n'y en a guère par le monde c'est pour cela que je vaux si cher. Les poissons sont en admiration. Ils trouvent que des pattes ce n'est pas mal du tout. Mais quand même ils lui disent : - Mais pourquoi tes pattes t'empêchent-elles de glisser aussi vite que nous ? Tu nages toujours à la chien, nous, on fait des nages savantes qui sont très rapides et nous pouvons aller très loin voir des pays de mer et chasser. - Oui, dit le poisson-chat, mais moi je ne dois pas aller très vite car je suis un Empereur. Allez, au lieu de tant parler, allez faire venir les petits poissons et les anguilles que je les mange car un Empereur ça doit beaucoup manger. Les poissons s'en vont faire la chasse, rabattre le gibier et le poisson-chat n'a plus qu'à ouvrir la bouche. Il a la plus belle vie que peut rêver un poisson-chat. (Si on me demande si ça existe un poisson-chat, je dis : - Allez-y voir au fond de la mer, mais il faut une lampe électrique plus forte que les plus grands phares du monde et pour vous la procurer ça ne sera pas commode). Les élèves du C.E. de Couets-Bouguenais (Loire-Atlantique). |
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