On ne sait pas comment ça s’est fait, mais Freddo a repris ses paniers, un à chaque main. Ses cheveux
se dressaient sur sa tête, ça se voyait à son ombre qui glissait à nouveau
par terre.
Maintenant, il était presque à la maison de Madame Sadi. C’est juste la moitié du chemin.
Freddo se tranquillisait un peu : il regardait
son ombre qui lui tenait compagnie.
Là-haut, la lune le voyait marcher tout seul. Savoir ce qu’elle pensait ?
Elle était peut-être contente que Freddo aille
tout seul à l’auberge.
Un bruit de moteur… Vite, sur le bord de la route sinon les phares vous
aveuglent. L’auto passe à toute vitesse. Ça doit être l’auto de Giuge qui revient de la campagne.
- Et si je laissais les paniers sur la route ?
Je retournerai à l’école et j’irai me coucher sans rien dire… Oui, mais
un homme voleur viendrait prendre les paniers. Demain, Paulette dirait :
- Freddo, où sont les paniers de pommes ?
Les paniers resteraient peut-être sur la route et des petites poulettes
viendraient s’y mettre dedans bien au chaud. Elles pondent des œufs, puis
elles s’en vont sans rien dire…
C’est là où Freddo a vu passer le renard… Il
a lâché ses paniers et il a couru sur la route tant qu’il pouvait. Son
ombre courait encore plus vite devant lui…
Alors il a entendu la lune qui disait :
- Ne cours pas si vite, nigaud ! Retourne voir tes paniers :
tu vas avoir une surprise.
|