Ecole Maternelle, Le Pont de l'Arn - Tarn

« A huit ans, on est en pleine forme. Après, on se prolonge ».

Picasso

Les Grands Maîtres qui (cela va de soi) ont sensibilité et modestie ne cessent d'admirer les peintures d'enfants de la maternelle : en raison de la qualité plastique de ces oeuvres, et aussi de la poésie instinctive qui leur fait cortège, comme la lumière autour de la terre. Ils ont gardé intacte cette allégresse première de là vie instinctive qui en même temps qu'elle crée le monde est créée par fui : une chose en vaut une autre dans cet océan sans rivages où la plus infime parcelle de matière devient trouvaille étonnante à l'égal d'un continent à peine découvert...

Souriantes aux puissances d'un monde qui s'impose sans formules, sans but, sans connaissances, nos éducatrices maternelles font accueil à toutes ces richesses de premier jet, prodiguées par l'enfant. C'est là leur rôle et sans arrière pensée, sûres d'être dans le sens de la vie, elles nous les proposent.

De loin, les esprits forts qui postulent sans fin pour le culte du héros, arrivé à quelque faîte confortable, considèrent ce monde d'enfance avec commisération et ironie... Mais est-il un adulte au monde qui songerait à renier son enfance ?

Ce qui lui reste d'illusions et de véritable consolation lui viendra toujours de ces premières années, à l'âge privilégié où vivre ne pose pas de problèmes et où la poésie a l'amplitude de l'univers.

 

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