Quelles couleurs ? Quelle technique ? Là encore pourquoi limiter ? et peut-être par des directives trop précises, gêner l'éclosion, affadir la traduction, niveler l'exécution... Pourtant j'avais quelque inquiétude que j'ai du faire taire jusqu'à la veille du Congrès. Et quand je reçus le morceau de Bouresse, si artistiquement brodé par des fillettes en pleine connaissance du matériau, je fus éblouie et rassurée. Une belle petite fille étalait sa chevelure et sa robe, travaillées de mille points avec une sûreté de tons et de sens des laines, à faire pâlir un adulte. Les autres arrivèrent, celui de St-Gervais à l'oiseau bleu si poétique, celui de St-Rémy si plein de verve et de fantaisie avec des applications au relief amusant, celles de Basses Fontaines fraîches de couleurs claires et joyeuses, celle de Prunay artistiquement mise en valeur par des recherches de matériaux et de grands points simplement lancés... En vérité les camarades de Brest ne s'y trompèrent point. Sur les 13 mètres s'étalaient la spontanéité la plus sincère, la vie exprimée simplement avec de la joie sereine ou des éclats de rire, au rythme de celle de nos enfants. Il faut dire que la longue galerie bien éclairée de l'Hôtel de ville mettait en valeur cette tapisserie de choix. Voilà de quoi rassurer tous les groupes. Ce que nous avons fait, d'autres le peuvent aussi. C'est assurément un gros travail et je ne jugerais point que les derniers jours ne furent un peu trop lourds... Mais le résultat est là, comme une projection de notre région : c'est rempli de charme souriant et de beauté rassurante. Je vous l'ai dit mes amis du Val de Loire, c'est notre lettre de noblesse et le symbole de notre travail à tous, car tous vous lui avez donné un peu de votre commune tâche, de votre cœur, de votre rêve. JEANNE VRILLON |