Albums
Tranches de vie, feuille à feuille...
Bouillonnement d'étincelles qui font les matins plus clairs
et les instants plus courts...
Textes et dessins sortis de ces moments de faveur resteront
pour redonner à chacun les émotions qui ont présidé à l'heure de leur
création.
Un oiseau est-il passé dans la classe ?
Ceux qui arrivent de leur ferme lointaine en vélo, nous racontent-ils
le vol des mouettes sur les étangs ou le chant des reinettes dans les
fossés ? Le printemps s'annonce-t-il dans les fleurs furtives des
haies ? Voici le cercle qui se resserre autour des conteurs.
Et c'est toute la poésie qui entre dans la classe. Elle se
lit dans les regards brillants, dans les questions qui fusent, dans le
charme des voix devenues prenantes à cause de cette charge de sensibilité
qu'elles prodiguent pour la joie de tous.
Les langues se délient et tout va si vite dans les échanges
spontanés de pensées que, dans son coin, la maîtresse a peine à inscrire
sur son papier tout ce qui se dit et s'avoue impuissante à traduire tout
ce qui se mime, tout ce qui s'exprime par l'expression et par le geste.
I1 faut pourtant savoir arrêter ce flot de vie qui bien centré
au départ risquerait de s'éparpiller, de se dégrader.
Vite les stylos-billes, les stylos-feutres,
le papier.
On se répartit le travail : une équipe rédige le texte,
une autre dessine, et ça et là on cueille les dessins de ceux qui ont,
tout en écoutant, illustré les points de la scène qui leur ont paru les
plus saillants.
Les pages s'achèvent
presque en même temps. Un rapide coup d'oeil pour corriger les fautes
et on rassemble, l'on coud ou l'on colle et voici l'album terminé.
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