Utopie ou exigences de la vie Je ne compte pas comme Paulette Quarante : 50, 51, 52... Je m'arrêterai à 37 élèves présents dans ma classe. « Nous sommes 38 avec 1e maître, écrit Jean-Marie à son correspondant. « A partir de quel effectif pouvons-nous refuser de faire classe ? » demandait à une réunion syndicale une collègue qui a 42 élèves. Non, nous ne pouvons refuser de faire classe, mais peut-elle faire classe cette institutrice qui a 70 élèves inscrits en classe maternelle ? Dans ces conditions, que deviennent les enfants et que devient l'institutrice ? Et que devient l'inspecteur soucieux de progrès pédagogique ? Certes, « on fait classe », mais dans quelles conditions ! Nous ne sommes « que » 38 dans ma classe, mais nous n'avons plus pratiquement d'allées entre les tables. Se déplacer devient tout un problème et l'immobilité est préjudiciable à l'enfant et paralyse l'initiative du maître. Nous avons dû décider en réunion de coopérative que, désormais, un seul élève pourrait dessiner, deux compliqueraient la situation et le rapport strict des pleins et des vides... S'il arrivait un autre élève que faudrait-il sacrifier ? La table d'imprimerie ? La table d'observation ? La table de peinture ou la table de la terre et des émaux, les marionnettes, l'Ariel et tout ce matériel de détail qui simplifie la vie scolaire et témoigne de si grande initiative ? C'est dans ces conditions de limitation effarante d'espace que nos élèves doivent s'instruire, s'épanouir et enrichir leur personnalité. |
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