Comme une fleur qui s'ouvre ! Interview d'élève Ecole Freinet Quand je suis arrivée à l'Ecole Freinet, je ne savais pas dessiner. Je faisais n'importe quoi ou alors je m'appliquais à dessiner pompier, à faire les choses justes, comme elles sont. Ici, j'ai appris à dessiner original. C'est mieux que pompier. Pourquoi c'est mieux ? J'sais pas moi, parce que ça se sent : on voit un dessin, on dit « c'est pompier » ou « c'est original »... Par exemple, un visage pompier, il a les deux yeux, le nez, la bouche, les joues, le menton bien à leur place et c'est toujours pareil, tous les visages sont pareils... On dit : « Ah ! mais, ceux-là je les ai assez vus »... Quand on dessine original, on fait ce qu'on veut, ce qui vient à l'idée. Par exemple, si on veut mettre trois yeux, ou pas de nez, etc... C'est comme dans les contes... et ça fait des figures drôles qui peuvent exister dans d'autres planètes... Moi, je dessine à toute vitesse : les idées viennent vite et il faut que la main se débrouille. C'est comme ça que c'est original. Je peux faire des tas de dessins et il n'y en a point qui se ressemblent... Tu dessines, ces derniers temps, des personnages en « grappe »... Ça me plait mieux… C'est plus original, ça fait plus riche, une tête qui sort de tous les côtés, ça fait poser des questions... |
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Si je me reposais le ciment séchait et on ne pouvait plus mettre la couleur ; c'étaient mes camarades qui passaient les oxydes à toute vitesse parce que le soleil les brûlait tout de suite. J'ai mis une heure et dix minutes pour faire toutes les figures... la tête me tournait... Quand j'ai eu fini, Maman Freinet m'a dit : « Va vite te baigner : tu as la piscine pour toi seule... » L'eau était bonne et j'étais folle de joie d'avoir gagné mon pari : c'était pas un pari avec les autres, mais un pari que je m'étais fait à moi-même parce que si je n'avais pas tenu le coup » les autres ne savaient pas dessiner comme moi et aussi ils n'allaient pas aussi vite : le ciment aurait séché et tout aurait été gâché. |
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