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Le voleur d’étincelles
Il y avait une fois, dans un pays noir,
sans lumière, sans soleil, sans lune, sans étoiles, sans reflet dans l’eau,
un petit bonhomme tout noir qui était triste. Il pleurait.
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Mais il chantait bien, avec une jolie voix, et il se consolait avec
ses chansons...
Sa maison, l'herbe, le ciel étaient noirs. Il n'y avait pas
d'arbres, pas de fleurs. Des oiseaux de nuit, des papillons de nuit volaient
autour de lui. Quelquefois, le hibou venait entendre chanter le petit
bonhomme et ses yeux brillaient pleins d'étincelles... Le petit
bonhomme noir lui demande où il a eu ses belles étincelles.
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-Je te le dirai tout bas, à l'oreille...
C'est chez le petit marchand d'étincelles. C'est loin, mais
je peux te conduire...
Les chauves-souris volent sans bruit. Elles essaient d'écouter...
Le petit bonhomme noir part avec le hibou qui, avec ses grands yeux
brillants, voit bien le chemin dans le noir. Oh ! que c'est loin !
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Mais soudain,
tout change ; les oiseaux et les papillons de nuit se sauvent. Que se
passe-t-il? Ils sont éblouis, leurs yeux clignotent devant la lumière
de plus en plus grande et ils découvrent le soleil et les fleurs et les
couleurs que le soleil répand partout...
Il y a de
plus en plus de lumière. Ils aperçoivent une jolie maison et un joli petit
bonhomme.
- Est-ce la maison du marchand
d'étincelles? Est-elle aussi belle que cela?
- Plus belle
encore, dit le hibou... Pleine de lumières et de couleurs. Elle va nous
éblouir.
I e voyage continue dans un pays enchanteur.
Le petit homme noir n'a jamais rien vu d'aussi beau. Des lumières, des jardins partout...
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Le petit
homme noir a embelli son costume. Il est de plus en plus beau. Mais il
n'a pas encore vu la maison du marchand d'étincelles.
Et toutes
les maisons étaient belles, pleines de lumières et de fleurs. Quelquefois,
on voyait des gens qui regardaient le petit homme noir et ils se demandaient
pourquoi il était triste. Il y avait des jardins
et des arbres tout en fleurs, des jardiniers dans leurs fleurs, des oiseaux
multicolores dans les parterres de fleurs...
Le petit
homme noir ne veut plus que son pays reste noir.
-- Il faut
que je vole beaucoup d'étincelles au petit marchand, pour rendre mon pays
plus joli... Les oiseaux seront multicolores, comme les fleurs et les
papillons...
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Dans les maisons, c'est plein de couleurs
et de lumières... Et le petit homme noir veut emporter tout cela dans
son pays, et il ne sera plus noir.
Voici le
marchand d'étincelles dans sa maison. Il veille. Sa clé magique pend à
sa ceinture.
- Comment allons-nous faire
pour prendre la clé magique?
Le petit
voleur d'étincelles grimpe sur le toit et regarde par le trou de la cheminée.
Il chante sa plus belle berceuse, qui endort le marchand d'étincelles...
La chouette se glisse dans la cheminée et vole la clé de la maison.
Le voleur
d'étincelles est dans la maison. Il va emporter des sacs pleins d'étincelles.
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- Mon pays ne sera plus jamais noir. Je
vais emporter assez d'étincelles pour faire des arc-en-ciel,
des soleils, encore des soleils et des étoiles ... je ne serai plus triste,
dit le voleur d'étincelles. Et puis je ferai des feux d'artifice et les
étincelles feront pousser les arbres et les fleurs, et briller les reflets
dans l'eau.
Les arbres
n'étaient plus noirs, ni les oiseaux, ni les papillons qui venaient cueillir
les étincelles pour les mettre sur leurs ailes, tandis que les poissons,
dans l'eau, les posaient sur leur dos.
Et toujours le voleur d'étincelles déversait ses étincelles
partout. Il en versa dans la rivière. Il n’y avait
plus de noir. Les couleurs brillaient partout. Il y avait de plus en plus
de fleurs, de plus plus de papillons, de plus en plus de lumières et de
couleurs. Le voleur d'étincelles n'arrêtait pas de semer.
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Les forêts
poussaient, les papillons sortaient de partout; au fond de la mer, les
algues et les coquillages nageaient dans les étincelles magiques.
Les gens
n'étaient plus habillés de noir. Même les papas avaient de beaux habits
colorés... Le voleur d'étincelles ne pleurait plus. Il riait et chantait
en répandant ses étincelles magiques. Il riait en faisant son travail,
car tout devenait beau dans son pays.
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Les dames
venaient dans ce beau pays et on leur donnait de belles robes, elles se
promenaient dans de splendides jardins et riaient en entendant les oiseaux
chanter.
Les petites
filles jouaient avec les fleurs, avec plein d’étincelles dans les yeux.
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