Le premier jour de classe, comme la majorité de ses camarades, Françoise dessine une maison. Mais transparente, avec sa montée d'escaliers.

Françoise, 8 ans 1/2, vient d'un CE 1 traditionnel, mais où la maîtresse accepte cependant les dessins libres, sur petits formats (les affiche, mais ne les magnifie jamais) comme elle accepte les textes libres, sans rien en faire, ni journal, ni recueil et se plaint ensuite que les idées des enfants « tournent en rond ».

Mais Françoise a eu sa soeur dans la classe Ecole Moderne : entre la maîtresse et elle, il y a déjà cette complicité de la confiance. Françoise, soigneuse, nonchalante dans son travail scolaire mais passionnée de travail manuel, un peu secrète...

Voici quelques-unes de ses recherches personnelles où l'on voit qu'au milieu du fourmillement des trouvailles graphiques de ses camarades, chaque fois qu'elle invente un nouveau motif, elle le mène jusqu'à son maximum de style et le motif poli, fignolé, abouti, elle passe à une nouvelle création.

La période « maison »

La période « fillette »

La période « sapin »

La période « clown »

La période « oiseau perlé »

La période « maman »

La période « Indienne »

Entre temps, il y a eu la période « bateau » qui a valu à Françoise le prix du Goethe Institut, grâce à une gouache et un drawing-gum rehaussé d'encre de Chine.

En classe, Françoise est responsable de l'atelier alu gravé et de l'atelier de drawing-gum avec sa présence vigilante, mais accueillante, les 36 camarades font des progrès étonnants...

La classe est pourtant un atelier ouvert, où se côtoient, s'interpénètrent les trouvailles. Mais à la critique souvent formulée : « Tous les dessins se ressemblent, les enfants se copient... », Françoise pourrait répondre : « Vous ne voyez que le « dessus » : n'ai-je pas préservé ma vision des choses, ma fantaisie, ma liberté d'expression ? ».

Paulette QUARANTE

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