Autre technique de monotypes
Toujours le Père Noël aussi identique à lui-même car,
s’il est inversé (lanterne à gauche), c’est à cause de la technique. Un
monotype techniquement raté ? Qu’importe ! Patricia a suffisamment
d’assurance maintenant pour se permettre d’innover : elle essaie
de le raviver avec des stylos feutres.
Dans
un coin, Patricia s'enregistre au magnétophone, longuement, et chante :
« Le Petit Père Noël
Quand il descendra du ciel
Je dormiras pas pour le voir
Parce que je l'ai jamais vu
Le père Noël.
Le Père Noël
Pour une fois qu'il m'apportait des jouets
Le soir, je me levais
Et il y avait que moi que j'avais
pas de jouets...
Parce que le petit Père Noël
Il était malin
Il m'avait vue que j'étais levée
Et après il m'avait pas donné
les jouets... à moi...
Et moi, je pleurais tous les jours
Et moi, je pleurais tous les jours...
Parce que personne voulait me
prêter ses jouets.
Le Père Noël
Ne pouvait pas monter dessus la neige
Il ne pouvait pas monter...
Jamais... jamais...
Toujours... toujours... il glissait...
Et il ne pouvait pas donner les jouets aux petits.
L'envie,
le désir, sont toujours là, tenaces. Le Père Noël accompagne les faits
et gestes de l'enfant. Peut-être le groupe va-t-il réagir à cette présence
constante ? Peut-être un album va-t-il naître en collaboration avec
les autres enfants ? Non. Ils réagissent autrement :
« Toujours, tu fais ce Père Noël ? »
« Encore le Père Noël ? »
« Mais c'est Passé ! »
Et
Patricia répond invariablement : « Et si ça me plaît... »
Au
départ, les enfants ont bien senti que c'était le bonhomme Noël qui était
beau en lui-même, avec son chapeau, sa hotte, son échelle, etc...
Par la suite, ils trouvaient encore la technique attrayante mais ils disaient
avec regret : « C'est toujours beau ce qu'elle fait mais c'est
toujours le Père Noël »…
|