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DES NOUVELLES DES GROUPES « ART ENFANTIN » DANS LES DÉPARTEMENTS

44 - Au comité d'animation départemental hier soir j'ai donné les grandes lignes d'un groupe de travail Poésie et Art Enfantin que je constitue en Loire‑Atlantique :

* Condition de participation :
pour les enseignants du groupe : être abonnés à Art Enfantin.
* Niveau de départ :
niveau où est arrivé le mouvement, donc connaissance du contenu de "L'Enfant Artiste" et des numéros parus d'Art Enfantin.
Nous ne ferons pas de travail au niveau initiation, ce sera le rôle d'une autre commission s'il y a demande du côte de ceux qui veulent se lancer.
* Ouverture à l'extérieur du mouvement :
- à poètes, artistes, chercheurs,
- relations avec conservateurs des musées des Beaux-Arts et conservateurs de bibliothèques,
- Travail de recherche avec la Fac. de lettres : « de l'influence de la poésie adulte sur l'expression libre de l'enfant »,
- travail avec maisons de jeunes sur les quartiers populaires.
* Au niveau des participants
ateliers d'expression divers
(Une commission théâtre va être lancée ainsi par Tosser qui suit de près le théâtre. Nous envisageons une action dans le genre de celle de Passatore et Silvio Destefanis à Turin.)
Nous cherchons articles, etc., pour lancer notre réflexion sur de nouvelles pistes. Nous pourrons aussi envisager une recherche philosophique et psychologique sur l'expression de l'enfant et de l'homme.

Jean Le Gal

84 ‑ Le samedi 12 septembre, les élèves de Jeannette Debiève avaient invité leurs parents à venir visiter leur classe pour leur présenter leurs oeuvres. Les premiers contacts de la rentrée se sont donc faits autour de l'art enfantin.

   

DANS LES REVUES

Dans Réalités de juillet 70, un article de jean Clay : « Comment apprendre l'Art aux enfants ».

Que de choses à dire sur cet article !

Que de discussions à entamer ! Que de polémiques à ouvrir !

Tout d'abord, il vous faut le lire. Il y a certes un petit effort à faire, en ce sens qu'il y a là un jargon livresque et un peu snob... Mais tout de même, on se comprend !

L'article démarre sur ce paradoxe : vous avez traîné votre fils au musée. Effectivement, il traîne ses pieds...

- Quand on s'en va ?

Et vous vous dites :

- Mon fils est insensible à l'art !! Mais il y a malentendu.

Dans sa chambre, il a dessiné, peint, expérimenté, observé...

Il y a même le docteur Widlocher qui est cité, pour dire :

« L'enfant prend conscience de la relation de cause à effet entre son geste et la trace laissée. Il souhaite la reproduire... Cette persistance de la trace graphique est source de jubilation. »

Bref, votre enfant dessine.

Ensuite, les éducateurs de l'Ecole alsacienne de Paris sont cités (l'article est basé sur « leur pédagogie » et leurs expériences).

« Le jeu dès l'origine est un effort pour couler dans une règle l'élan originel » dit Albert Chaminade.

La, première pause : nous pourrions reprendre tout le débat sur le jeu... Freinet en a écrit un livre !

Jean Clay exprime bien la « curieuse analogie entre les textes qui décrivent la créativité de l'enfant et ceux qui analysent la créativité des adultes ». Tout ce passage (p. 43) est fort intéressant. Nous pouvons citer un long paragraphe :

« Tout art est réaliste en ceci que, par les moyens les plus divers, il « tâte le décor » lui aussi, à sa façon, comme l'enfant à travers son dessin, D'où cette identité profonde entre l'enfant tentant de maîtriser le langage des signes pour (se) « parler » et (se) comprendre dans le monde et, d'autre part, l'artiste plaçant des jalons pour se situer dans ce même monde. L'artiste est l'enfant géant de l'espèce et ce parallèle va loin. »

Et ceci encore qui est dit par Michel Carrade, autre professeur de l'Ecole alsacienne :

« Il y a quelque chose de profondément commun entre l'enfant et l'artiste, c'est la volonté d'exprimer sa liberté. »

Nous souscrivons naturellement à tout cela !

Mais n'oublions pas que l'objet de l'article c'est « apprendre l'art aux enfants ». Il s'agit d'enseigner !

Ah ! laissez-moi vous dire la suite, vous porterez vos jugements plus loin.

1re ETAPE : ne jamais interposer entre l'enfant et l'oeuvre un discours « culturel ».

C'est bien, non ?

Voici une autre citation :

« Le potentiel créateur de l'enfant, sa disponibilité sont cent fois plus grands que ceux de l'adulte, auquel la voie et ses nécessités ont peu à peu mis des oeillères. Le laisser libre de s'exprimer, en lui donnant les moyens, n'intervenir que pour faciliter cet élan, telle est la règle essentielle qui prévaut aujourd'hui dans les maternelles avancées, à l'Académie du jeudi et dans toutes les pédagogies modernes. Jusqu'à dix-douze ans (suivant les cas individuels), l'enfant dispose d'un tel dynamisme interne qu'on peut au mieux en aménager et en régulariser l'irruption (grâce à une ambiance psychologique et à des conditions matérielles favorables) sans chercher à la restreindre en lui présentant comme modèle l'art des adultes. »

Eh oui, nous voilà replongés dans le sempiternel problème aussi rebattu que celui du sexe des anges, du fameux hiatus de l'âge 10‑12 ans.

Citation : « Vers 10‑12 ans, il y a un dépérissement du médium graphique au profit de l'expression agie, parlée. » (Dr Widlocher). Vous voyez bien.

Arno Stern, de l'Académie du jeudi, proteste avec vigueur et il dit, comme nous pouvons l'affirmer, que ce n'est pas vrai. Parce que, sans jargon, nous le pouvons, en le montrant : vous venez de recevoir à quelques semaines de distance l'album Art Enfantin n°50 et le n°52 !

2e ETAPE : l'enfant participe aux œuvres contemporaines.

Là aussi nous le montrons : et avec quelle force, dans nos expositions !

Nous souscrivons entièrement à ceci : « Tout enseignement artistique devrait partir du principe que c'est par l'art moderne et non plus par l'art ancien qu'il faut passer si l'on veut faire saisir le phénomène artistique. »

Sans le dire comme ça... dans nos pages BT Actualités nous avons entrepris une information patiente où nous avons remonté le temps sans doute un peu loin - au pire, les impressionnistes... Mais c'est notre propos que de faire connaître « tous ces peintres nouveaux dont les noms nous font peur... » comme nous le reprochent certains camarades !

3e ETAPE : en pratiquant à l'atelier de dessin, les nouvelles techniques artistiques (collages, frottages, découpages...) l'adolescent s'imprègne du langage des peintres.

4e ETAPE : enfin l'adolescent peut accéder au passé... et on l'emmène alors au musée. La pilule est avalée.

Je ne vous cache pas, maintenant, que la fin de l'article m'a agacé. Car c'était pour en venir là ! Conduire les adolescents au musée et transporter aussi leurs oeuvres au musée (de la ville de Paris, comme en 1969 le fit l'Ecole alsacienne...)

L'article ne manque pas de contradictions ! Mais vous savez bien que rien n'est parfait...

Et puis la maladresse du vocabulaire et le désir de l'auteur de présenter la thèse et l'antithèse ne sont pas sans ajouter à la confusion.

Là où ça ne va plus c'est quand on réclame des mesures efficaces !

« Seule la formation systématique d'enseignants très spécialisés (de la maternelle aux classes terminales) pourrait combattre ce laisser-faire... » (celui de l'école actuelle).

- Parce qu'on ne parle pas de nous ? me demandez-vous ?

Qui nous ? Qui nous ? Qu'est-ce que c'est que nous ?

Vous voulez rire ! Dans le Réalités-Pratique à la page 87 il y a toutes les références « des livres à lire, des revues à consulter »... Arno Stern, Dr Daniel Widlocher, L'Ecole des Parents, les Cahiers Pédagogiques, Jean Piaget, Henri Wallon, Merleau‑Ponty, Pierre Bourdieu, Robert Gloton... etc. Nous ?

On est là entre éditeurs et auteurs bien parisiens...

Mais nous n'allons pas ouvrir la petite guéguerre des références, celles au passé – « c'est nous qui avons commencé ! » celles au nombre d'oeuvres exposées, à l'étendue de l'influence...

Si notre Art Enfantin n'a pas pénétré jusqu'à la documentation de Jean Clay est-ce sa faute ou la nôtre ? Si le livre d'Elise Freinet, L'Enfant Artiste, n'est pas dans les bibliothèques, si la BEM « Quelle est la part du maître, quelle est la part de l'enfant » n° 24, où sont exposés (et où sont proposées des solutions) tous les problèmes soulevés ici, ne sont pas mieux connus, c'est que nous dépassons le cadre - et largement ! de l'Ecole alsacienne de Paris, des Ateliers du jeudi et des initiatives privées de musées locaux...

C'est que dans notre maladresse à utiliser la grande presse et les grands moyens de communication, nous sommes autrement ambitieux ! Il s'agit, bien au‑delà de « l'enseignement de l'art aux enfants » de faire vivre l'art et de le faire vivre dans notre peuple, de le faire accepter, comprendre, pratiquer et utiliser par tous... Qui trop embrasse, mal étreint ? Savoir... nous cultivons en profondeur, et sans doute nos plantations résisteront mieux que les plates-bandes fleuries qu'on étend à Paris devant les musées.

En tout état de cause, l'opinion se sensibilise. Il y a, nous le répétons, une nouvelle sensibilité qui donne à la vie une nouvelle qualité. Cela exige des enseignants de nouvelles façons de vivre et de procéder dans leur classe. Plus que jamais Art Enfantin doit être une revue de combat et de démonstration ; et il appartient à chaque lecteur d'en étendre l'influence et les ressources.

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Je ne peux pas m'empêcher de vous signaler dans le même Réalités de juillet 70 l'article de la page 26 de Michel Drancourt : Amérique, Pourquoi les jeunes refusent le « système ».

Les jeunes disent « Pourquoi la vie ? » et ils redécouvrent (pourquoi est‑ce que je dis re-découvrent ?)... « la valeur du gratuit ».

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Et ceux qui n'ont pas pu ‑ ou pas osé... ou pas voulu... ‑ voir le spectacle du Roland Furieux présenté aux Halles par le théâtre libre de Rome... rendez-vous à la page 68 du même n° de Réalités

«  Moi, pour communiquer la joie, la violence, la révolte, le rêve, je ne veux pas les raconter, explique Ronconi, mais les produire. Je ne veux pas donner des leçons aux gens, mais les mettre dans une situation telle qu'ils ressentent physiquement ce que le spectacle exprime et qu'ils aient envie de faire quelque chose. »

Si, bien souvent, nous avons des fourmis dans les jambes, devant le spectacle des « pièces » jouées par nos enfants, c'est que d'emblée, eux non plus ne cherchent pas à expliquer : ils jouent ! Encore une fois, modernes, nos enfants le sont. Et authentiques ! (comme nous voudrions l'être et le rester...)

MEB

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Dans Chronique de l'Art Vivant n°13 août-septembre 70.

* Venise 70 « La Biennale mette i bambini nel ghetto ».

Ce qui doit vouloir dire qu'elle met, la biennale (paraît qu'elle est malade, paraît qu'elle va mourir ... ) les enfants dans le bain. Des enfants dessinent, peignent, sur petits et grands formats... On dit aussi : « projet pour une Biennale Sauvage » (avec des majuscules). C'est bien, non ?

* L'Art doit être fait par tous

L'art africain vu par les jeunes et les enfants. C'est l'article le mieux documenté (écrit par Danièle Giraudy) sur cette exposition envoyée au musée de l'Homme et réalisée par des équipes maîtres et élèves des établissements scolaires d'Aix‑Marseille sur l'initiative du musée Cantini.

Un document à verser au dossier : Musées et Enfants.

Voir aussi en bas de la page 15 « Art brut »

MEB

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A Reims, quartier de l'Europe, dans les « espaces verts » de l'urbanisme moderne, s'est tenu jusqu'en septembre une exposition de sculptures. Les statues dans un quartier... la population parmi les oeuvres... bref, il y a eu contact.

Jardin des Arts n° 188‑189, Connaissance des Arts n° 223 en ont parlé.

Nous avons demandé à des classes amies d'effectuer la visite et de nous préparer, sur le vif, un reportage illustré pour une BT.

Rodin, Bourdelle, Maillol, Arp, Calder, Etienne-Martin, Ipoustéguy, Hiquily, Adam, Dubuffet, Schoffer... du beau monde dans le quartier de l'Europe à Reims !

Et aussi Claude Viseux.

Claude Viseux est le sculpteur dont l'oeuvre de métal exposée à Grenoble fit couler beaucoup d'encre.

Au cours d'une rencontre avec Denise Legagnoux, Claude Viseux, Istrati et Dumitresco ont exprimé leur enthousiasme en faveur d'Art Enfantin. D'autres rencontres sont prévues. Avec des enfants. Nous avons des projets de reportage.

MEB

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UN LIVRE

REGARDE

Voilà un livre qui Présente l'Art d'une façon renouvelée.

Il se compose de cinq grandes parties :

• A la découverte de l'Art

• L'oeuvre et ses sources

• Les hauts lieux

• Les grands thèmes

• L'Artiste et son oeuvre

Dans chacune d'elles les auteurs brassent les périodes et les écoles, rapprochent des oeuvres éloignées dans le temps, proches par l'inspiration, le sujet ou le but. Et nous apprennent par là même à regarder chacune avec attention, plaisir ou intérêt.

L'Artiste témoigne de son temps et sous cet angle Le Nain voisine avec Murillo, Géricault, Bruegel, Delacroix, Daumier, David et Picasso. Tous sont des accusateurs engagés dans une lutte révolutionnaire.

Une belle page rapproche tous les autoportraits de Rembrandt à travers ses oeuvres.

L'Acropole, Jérusalem, La Mecque, Pagan et Assise ont le trait commun d'être de hauts lieux de culture.

Quant aux thèmes, l'amour, la nature, les luttes, la vie et le rêve, ils inspirent les artistes au cours des siècles.

La page sur la création, celles sur le travail de l'enfant puis de l'artiste sont intéressantes bien que rapidement traitées.

Le passage du réel à l'imaginaire puis à l'abstrait est expliqué clairement et simplement. Ce dernier chapitre est illustré de rapprochements, de photos et de tableaux :

vue d'avion et Klee

mouvement et Delaunay

De belles pages sont en couleurs (19)

... Picasso ... Dürer ... Un vase inca...

Manessier ... Matisse ... Pollock...

C'est un livre très beau qu'on lit facilement et avec plaisir.

Il ouvre les portes... Regarde

Regarde ou Les clefs de l'Art

par Pierre Belvès, Luc Benoist et Robert Maillard ‑ chez F. Hazan 375 illustrations ‑ 55,90 F

J. Vrillon

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