L’ENFANT ET L’ART CONTEMPORAIN
Nous publions dans ce numéro une « genèse », c'est-à-dire l'évolution d'un « cas » à travers le thème de la ville. Pour nous, ces évolutions témoignent d'un enrichissement, d'une conquête des moyens d'expression, d'une autonomie et d'une « libéralisation » de l'être pour davantage d'efficacité et de présence à la vie. Cette conquête, c'est précisément ce que voudraient nous contester les tenants toujours aussi têtus de l'école autoritaire. Ils nous disent : « La spontanéité laisse l'enfant là où il est ! ». « La pédagogie nouvelle est une nouvelle forme d'école élitique : en effet, grâce à l'expression libre, parle qui sait parler et sont renforcées les différences culturelles nées du milieu... ».
Nous aurons l'occasion de publier (dans B.T.R, en particulier) les documents qui détromperont tous ceux qui attaquent notre travail sans nous connaître et sans consulter nos productions ! Notre sigle leur suffit pour rugir et baver de rage...
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Cette conquête des moyens d'expression se fait donc en vue d'une plus grande autonomie et d'une plus grande efficacité de l'être dans la société qui nous est donnée.
Cette conquête se réalise par l'action et par le travail véritable, au moyen d'outils vrais dans le cadre d'une expression vivante, socialisée grâce à nos échanges, notre correspondance, nos journaux scolaires, nos expositions, nos rencontres et toutes les confrontations.
C'est pour en porter témoignage qu'Émilienne Reuge nous avait adressé 1e compte rendu de la visite par des élèves de son école, de l'exposition Dubuffet du Grand Palais : un compte rendu, chez nous, ce n'est pas seulement un exercice écrit ! Les enfants se sont emparés, par l'action et les matériaux, de la manière (et de la pensée...) de Dubuffet. Puis, après l'avoir « comprise » (digérée) ils l'ont faite leur propre expression.
Selon le même processus de tâtonnement, à ces travaux se sont joints ceux des enfants de la classe de Daniel Carré, travaux réalisés au pastel à l'huile, outil nouveau découvert au cours de la visite rendue à M'an Jeanne, artiste de 71 ans qui habite près de chez eux. Là encore, l'intégration d'une expérience par le processus du tâtonnement expérimental renforce l'expression personnelle et enrichit l'éducation de chaque enfant.
Mais 1a lecture d'un journal scolaire, « Ma Provence et moi » du C.E.S. Jules Verne du Pontet, nous a fait rencontrer un dialogue établi entre les adolescents et l'artiste sculpteur qui, grâce au 1 %, décore et illustre l'espace de la cour de leur établissement.
Nouvelle rencontre avec l'art contemporain, l'art vivant ; nouveau contact avec l'artiste d'aujourd'hui et sa pensée, son action, ses influences.
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Nous ne craignons pas ces rencontres et ces dialogues pour nos enfants et nos adolescents : formés par l'expression, expérimentés grâce aux travaux qu'ils réalisent, ils peuvent - ils les recherchent - soutenir le dialogue et la confrontation. Et notre rôle d'éducateur consiste à les provoquer !
Tout comme, grâce à nos recueils de textes et de poèmes publiés par thèmes dans notre collection S.B.T. ou B.T.2 nous permettons et recherchons la rencontre entre la pensée écrite de nos élèves et celle des grands auteurs contemporains ou passés.
Une éducation qui fait fond sur l'action et sur l'expression, basée sur le travail et sa socialisation et qui mène à la culture et à une connaissance active et profonde de notre temps, n'est-elle pas une bonne éducation ?
MEB