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Nous avons reçu :

GESTES DE TERRE PIERRES DE FEU

par Thérèse FRANQUE

Éditions Sonodia, diffusion Cédima, 45, rue Saint-Placide, 75006 Paris. 36 diapositives couleur 24 x 36. 1 brochure de 64 pages : 80 F.

II s'agit d'une brochure illustrée pour projections permettant l'initiation, l'apprentissage peut-être, l'information en tout cas sur la poterie, la céramique, l'art du feu.

Le théâtre pour l'enfance et la jeunesse

L'association A.T.E.J. (voir numéro 76) a publié l'annuaire Théâtre en France, saison 1975-1976 (98, boulevard Kellermann, 75013 Paris).

Les feuillets bleus dressent la liste des spectacles réalisés à Paris par 29 troupes ; les roses, les spectacles réalisés en banlieue parisienne par 22 troupes ; et les verts pour la province : 32 troupes.

S'il faut ajouter 9 troupes ne s'étant pas annoncées et celles oubliées, voilà donc 92 à 100 troupes travaillant en France pour l'enfance et la jeunesse ! Les spectacles sont bien plus nombreux : certaines troupes en présentant plusieurs!

II y a certainement parmi eux chaussure à votre pied et spectacle pour votre salle.

A votre disposition pour vous communiquer ce qui est disponible dans votre coin de France.

MEB

Sommes-nous atteints d'une

« ADMIRATION PUEROLATRIQUE DE LA QUALITÉ ESTHÉTIQUE DES PRODUCTIONS SPONTANÉES » ?

Dans le très important (pour nous) chapitre de son livre Immobilisme et novation dans l'éducation scolaire (« Nouvelle recherche », Privat éditeur (1) intitulé L'insularisation des techniques Freinet, Guy Avanzini pose la question de savoir pourquoi « le nombre des praticiens (des « techniques Freinet ») n'est guère élevé ».

Entre autres raisons évoquées, il cite l'argument, courant aujourd'hui dans les rédactions (Le Monde, notamment) et dans les états-majors de partis ou de mouvements, qu'à confier la parole à l'enfant, on l'enferme dans son monde, on le puérilise. « A se centrer sur les seuls intérêts, ne néglige-t-on pas d'accroître l'information et d'ouvrir à des préoccupations étrangères à l'univers et à l'horizon initiaux ? Ne doit-on pas redouter, sous prétexte de respecter leurs goûts, d'inhiber leur aspiration à  l'adultisation c'est-à-dire à la possession de la culture adulte ? Aussi bien cette objection est-elle favorisée par les outrances de ceux qui nourrissent une foi naïve dans la « créativité » enfantine ou une admiration puérolatrique de la qualité esthétique des productions spontanées. »

La suite de la citation qu'il ne m'est pas permis d'allonger permet à Guy Avanzini d'affirmer que « la visite des classes et l'entretien avec les membres de l'I.C.EM. n'autorisent, pas plus que les textes mêmes de son fondateur, à majorer ce péril ». Néanmoins, le reproche nous est souvent par ailleurs et au sein même de l'I.C.E.M. - ne le cachons pas !!! - adressé et répété. « Le reproche est vraisemblablement mérité par ceux chez qui l'enthousiasme l'emporte sur la lucidité ».

Ainsi, peut-être, notre enthousiasme nous empêcherait, ici, d'exercer notre lucidité ? Notre revue ne serait que le lieu où s'exerce notre foi naïve en la « créativité » enfantine ? Où s'exerce notre coupable dévotion à l'idole-enfant, à l'idole-adolescent ?

Allons, chers camarades de l'I.C.E.M., cinquante pour cent de nous-mêmes ne le pensent-ils pas ?

Cette revue n'est-elle pas perçue, bien souvent, que comme « une outrance » ?

Les démentis seront - s'ils sont nombreux ! - les très bien venus ! Seulement s'ils sont nombreux !...

Le reproche de négligence d'accroître l'information et d'inhiber les aspirations des enfants et des adolescents à l'adultisation me paraît par contre particulièrement injuste.

Si nous n'étions que les éditeurs de cette outrance qu'est Art enfantin et créations, ce serait peut-être vrai ! Encore que nos récents numéros démontrant la relation directe entre l'expression adulte, en l'occurrence Dubuffet, les messages de Lurçat, de Cocteau et plus près de nous le débat sur le musée domaine des enfants (le musée n'est-ce pas le lieu de la culture ?) ou avec les architectes du un pour cent scolaire et l'expression enfantine, prouveraient le contraire...

Mais il y a B.T. Et aussi B.T.J. ; et même B.T.2, surtout dans sa partie magazine... N'avons-nous pas suffisamment répété que l'expression personnelle était ouverture et expérience et que s'être soi-même essayé à peindre, à écrire un poème, à inventer une musique n'était que l'occasion intime et profonde d'apprécier ensuite l'oeuvre du peintre, du poète, du musicien ?

Et cela nous l'avons institutionnalisé en quelque sorte puisque depuis le n° 405 de la B.T. Léonard de Vinci (d'accord il a fallu attendre 405 parutions mais aussi l'accession à la couleur...) jusqu'au 822 sur Rembrandt nous avons publié 26 brochures qui permettent l'entrée dans nos classes de Daumier, Michel-Ange, Picasso, Van Gogh, Vlaminck, Matisse, Klee, Botticelli, F. Léger, Brancusi, Rembrandt pour ne citer que les plus grands, l'entrée dans nos classes d'aspects nouveaux de l'art : le cirque, le théâtre, la tapisserie, le dessin animé, le verre, le vitrail... et aussi de son histoire : l'art baroque par exemple, et de son évolution : les oiseaux, les chevaux, les femmes, vus par les artistes.

Une entrée qui ne se fait pas par la petite porte : celle de l'autorité du maître qui impose l'adultisation... Au contraire, c'est de l'action même des enfants, de leur recherche active, de leurs gestes et témoignages que sont issues la plupart de ces publications (voir aussi la B.T.J. n° 112 : Un peintre est né à 71 ans: M'an Jeanne).

Contre tout cela, qu'apporte dans sa classe restée traditionnelle le maître qui fait dessiner la feuille de vigne vierge à l'automne, la violette au printemps, le coquillage à l'été : quelle adultisation ? Combien d'éditions et de reproductions rapidement et superficiellement entrevues au cours des séances audiovisuelles qui s'adaptent et s'offrent plus ou moins délibérément à la curiosité des enfants et des adolescents ?

Néanmoins la question de Guy Avanzini reste posée. A vous tous d'y répondre.

MEB

(1) 14, rue des Arts, Toulouse, 57 F.

Le disque

I.C.E.M 12  L'Enfant de la liberté

(qui connaît un gros succès ! ATTENTION ! pour l'entendre, souscrivez à nos suppléments Art enfantin et créations !) a paru volontairement d'une façon anonyme

Néanmoins nous pouvons révéler aujourd'hui que les chansons proviennent C.E.G. de Douvres-la-Délivrande (Calvados) et du lycée Stendhal de Grenoble (Isère)

L'Art Enfantin et l'audiovisuel

Nous sommes souvent - et de plus en plus souvent - l'objet de remontrances et de critiques parce que nous ne diffusons pas les oeuvres des enfants nées dans le domaine audiovisuel : nous voulons parler des montages rassemblant un ensemble de vues diapositives - noir et blanc ou couleur (photographiées, peintes, dessinées - avec un commentaire enregistré, une oeuvre musicale d'accompagnement ou un texte, etc.

De nombreux essais ont été réalisés. Notamment des oeuvres ressemblant par leur forme à la B.T.Sonore, c'est-à-dire douze vues et une bande magnétique qui pourrait faire un disque.

Comment diffuser de telles oeuvres ? Créer une édition spéciale « Art des enfants et des adolescents » dans la collection B. T Sonore ?

Inclure « de temps en temps » une BT.Sonore art dans la revue ?

Pour l'envisager il faut savoir que d'une part en fonction des prix actuels (ceci est écrit en janvier 76), le montant d'une souscription, dans le cadre du supplément A.E. et C., d'un disque, de douze vues dans leur emballage et d'un carton de titre, reviendrait à 22,50F. D'autre part le montant de la souscription globale pour servir Textes libres, Gerbe second degré et disques est de 25,00 F ! Une seule livraison audiovisuelle absorberait donc la totalité ces moyens... Et priverait de tout le reste...

Augmenter le montant de cette souscription réduirait le nombre de lecteurs et par conséquent le nombre de parutions...

L'augmenter ? II faudrait quasiment la doubler !

Revenons à la première proposition : créer une collection B.T.Sonore «Art»... II faudrait pour démarrer l'entreprise au moins 1 000 souscripteurs. Nous ne sommes pas obligés de prévoir quatre parutions par an pour commencer. Par exemple deux numéros seraient les bienvenus. Ce qui réclamerait une souscription de 50 F.

Combien de camarades s'engageraient ? Dans votre groupe et dans vos alentours pouvez-vous demander l'avis des intéressés ? Pouvez-vous nous en faire part ?

RÉSUMÉ DES QUESTIONS

1. Peut-on doubler la souscription Supplément à A.E. afin d'obtenir la livraison d'UNE « B.T.son Art enfantin» (12 vues emballées et un disque) : aux alentours de 50,00 F (Textes libres, Gerbe ado, B.T.Son. Art).

2. Peut-on envisager la création d'une collection «B.T. Sonore Art enfantin» autonome pour la livraison de deux numéros (12 vues emballées, un disque, un carton de titres), soit 50,00 F. Réalisable s'il y a 1 000 souscriptions.

Écrivez à la revue. Merci.

MEB

Une expérience à suivre

Mercredi 7 janvier 1976, le groupe départemental de l'Aisne a organisé une rencontre d'enfants.

Ils venaient de tous niveaux, de tous âges, des maternelles, des C.P., des C.E., des «perfectionnement», des C.M. pour peindre.

Deux ateliers avaient été installés dans deux classes «pédagogie Freinet» de Fère-en-Tardenois.

Aucune consigne de départ. Les plus jeunes se sont dirigés naturellement vers l'école maternelle et les plus grands se sont installés dans une classe de C.E.2. Chacun a trouvé ainsi les outils à sa taille.

Mais très vite, de part et d'autre on a voulu savoir ce qui se faisait à côté et de fréquentes visites ont permis des échanges fructueux. Les enfants plus jeunes ne souffraient pas d'un complexe d'infériorité comme on aurait pu le croire et servaient de modèle autant que d'objet de dialogue.

Cette rencontre avait été auparavant préparée succinctement dans les classes. Chaque participant était délégué par sa classe d'origine. Les 29 enfants, venus par délégation de 2 ou 3 avec leur instituteur(trice) se sentaient parfaitement responsables et investis d'un rôle important. Choisis par leurs camarades de classe, ils avaient conscience d'une part de la reconnaissance par ceux-ci de leur valeur, de leur compétence en ce qui concerne la peinture et d'autre part de la confiance dont ils étaient porteurs. Le groupe classe attendait en effet rapport et production.

Les adultes présents n'ont eu que le rôle effacé mais efficace de serviteur, c'est-à-dire celui qui obéit aux besoins des artistes et permet par son action de leur enlever la plupart des soucis matériels ; les autres rôles des adultes : photographe, observateur, connaisseur qui apprécie, n'ont aucunement influencé la création enfantine.

Celle-ci s'est montrée d'emblée de qualité.

Au travail depuis 10 heures du matin, les jeunes peintres se sont rassemblés à midi pour un sympathique pique-nique durant lequel les comportements ne permettaient plus de reconnaître et séparer adultes et enfants. Un exemple : à la fin du repas un groupe jouait et un groupe discutait. Les adultes et les enfants se trouvaient bien répartis dans les deux groupes !

A la reprise du travail, l'après-midi, il était admis que les ateliers ne faisaient plus de discrimination d'âge et ceci s'était fait naturellement.

A 15 heures, une réunion générale eut lieu, présidée par une enfant de C.M.2 (découvrant la pédagogie Freinet). Elle sut mener un débat très intéressant durant lequel les enfants ont pu aborder à leur niveau les problèmes de la création, de l'organisation des ateliers, de techniques et qui s'est fini par le souhait d'une nouvelle rencontre qui ne serait pas exclusive de la peinture, mais de toutes les techniques graphiques : «fusain, craies d'art, encres de Chine, feutres, huiles... »

II faut dire que le débat avait lieu au coeur des oeuvres produites durant cette journée, installées en une véritable exposition improvisée. II se trouve que cette exposition avait la majesté et la qualité de n'importe quelle exposition issue de sévères sélections.

Aucune perte, aucun raté, toutes les peintures étaient réussies ! Tout cela nous ayant beaucoup étonnés, nous avons pensé que... Mais ? Chut ! surprise. Les lecteurs d'Art enfantin n'en sauront pas plus aujourd'hui... Cette expérience est à suivre et nous tâcherons d'en porter témoignage dans un prochain numéro.

J.-P. LIGNON

 
 

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