Par contre l'éducatrice est là, disponible à tout instant.
A la disposition de chacun et de chacune, elle agit en sorte que l'enfant baigne dans un milieu aidant, ni rejetant ni sur-protégeant.
Ni «rejetant» par d'incessantes récriminations : « Tu tiens mal ton pinceau... Regarde tu as encore fait une tache... Tu ne vas pas mettre une couleur si vive... Tu es toujours aussi lent... »
Une pareille attitude de l'éducatrice serait absolument stérilisante pour l'enfant.
Ni sur-protégeant : Être toujours sur le dos de l'enfant, lui donner d'incessants et inutiles conseils, lui «mâcher» son travail, lui éviter toute initiative heureuse ou non, tout effort de recherche.
Une telle attitude de l'éducatrice serait non moins stérilisante. Laissé à lui-même, il serait incapable de parvenir à la création originale et personnelle.
La présence active de l'éducatrice est une des conditions primordiales pour un travail harmonieux du groupe.
Quel est donc son rôle ?
Elle prépare minutieusement le matériel : papier, pinceaux, peinture, encre, etc.
Elle dispose les postes de travail aussi bien que le permettent les conditions matérielles qui lui sont offertes.
Au cours du travail, elle donne les conseils qui sont sollicités, le plus souvent sous forme de dialogue ou de «débat» entre l'adulte, l'enfant concerné et ses camarades.
Le groupe, formé par les enfants et l'adulte éducateur, est à l'image d'une micro-société harmonieuse dont tous les membres communient dans la joie d'un travail qu'ils aiment, sans aucune hiérarchie de fonction ou de valeur... et qui atteint parfois dans les meilleurs jours, une sorte d'euphorie bienfaisante.
Certains jours il est arrivé que les enfants aient travaillé dans un silence religieux donnant le meilleur d'eux-mêmes. Nous n'échangions que des sourires heureux.
Et puis, au cours d'autres séances qui avaient mal débuté, le plus souvent parce qu'une personne étrangère était venue nous voir et avait bavardé, accaparant pour elle la disponibilité de la maîtresse... Alors, le climat de confiance et de travail ne pouvait se créer... Les enfants ne trouvaient rien à dessiner... Ils attendaient je ne sais quoi.
Le club peinture, ainsi que les autres clubs, pourraient être la première approche d'une future école où la peinture, le dessin, la cuisine, la danse... seraient au même titre que le français, les langues, les mathématiques ou la philosophie, matière à vivre, à éduquer...
Madeleine BELPERRON