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GERBE ADOLESCENTS
CŒURS OUVERTS
Dans la tempête de l’hiver j’ai aperçu
un
matin mauve de pluie. Il chantait à la terre
son adieu.
On aurait pu le retenir comme on
retient ses
larmes mais l’automne passé a trop souffert …
Il est temps de partir
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Dans la main de la pluie
On prend un sourire
Pour que la terre
Soit belle
Je me suis étendue sur ton
cœur pour rêver, et tu t’es
assis dans le soleil pour me
recevoir.
Je voudrais être soleil
Pour me réchauffer
Pour m’aimer
Et pour vivre.
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Autour d’un vieillard
Sont assis mille enfants
Mille enfants écoutant
D’une oreille l’histoire de sa guerre
Et écoutant de l’autre
La musique de l’oiseau.
Au-delà
de la mer
Existent les profondeurs
De l’amour.
Chaque feuille qui verdit l’arbre
Est comme un mot
Qui embellit ton cœur.
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Les yeux brumeux
il se lève
et puis
avec ses mains
il prend le soleil
pour en faire
un lit.
Je fais appel
à l'enfant
appel aux songes, aux souvenirs
appel à l'amitié
au soleil
aux fleurs et aux oiseaux
Je fais appel aux vents
à la liberté et à l'espoir
appel à ce qui est fragile
à la paix
à l'innocence
Je fais appel à toi mon ami
mon
frère de nom
appel aux mendiants
aux voleurs
aux vivants
et aux morts
appel à l'inconnu
au sourire
du ciel
à l'ombre
de l'arbre
au lit de
la rivière
Je fais appel les yeux fermés
le coeur
ouvert pour vivre la pluie
pleurer
le soleil
Je fais appel à l'immensité des mondes
car je veux crier leur laideur, leur beauté
Je fais appel pour me sauver, pour
te
sauver, pour vous sauver.
Je fais appel...
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Dans la souffrance de la forêt
j'ai reconnu
le cri de la biche et il y avait
toi
dans tes larmes.
Ce n'était pas des cris
c'était presque
un murmure
un murmure de souffrance.
Dans la souffrance de la forêt
la tempête s'est levée
et il y avait
moi
dans mes larmes.
Et il y avait
Nous
dans nos larmes. |
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Un grand chien enveloppé
De nuit
Est couché sur les marches
De l’amour
Rêvant à demai
Je t’aime comme j’aime vivre
comme j’aime aimer
comme j’aime rire
comme j’aime danser
Tu gambades dans le matin tout frais
de bonheur tout chaud de vie
tu voudrais qu’on
t’oublie
tu veux devenir l’enfant
du silence, et tu ris avec le chat
de mon voisin
tu dis que mes yeux
sont l’automne
tu es vivant quand tu
dis ça
tu parles à mes cheveux
qui sont pour toi, la pluie
tu gambades dans la
nuit ensommeillée
dans la
nuit coton
je t’aime pour ce que
tu es
pour ce
que tu dis
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Un nom qui court à travers la vie
Qui flotte aux vents de l'amour
C'est comme une couleur inventée
Comme un cri déchirant l'oubli
C'est comme une larme de joie qui
glisse sur
Des milliers de coeurs
C'est comme un bonheur tout neuf
sur la terre
Comme une musique doucement folle
Qui me donne envie
D'aimer le monde, le ciel, un mot,
Un soupir, une délivrance
Et je ne partirai plus jamais
De la terre où résonne ce nom.
Les gens de mon quartier aiment les oiseaux
alors
ils les enferment dans une cage
Les gens de mon quartier aiment
tant les chiens
qu'ils les attachent
avec une belle corde
Les gens de ma rue aiment beaucoup les
poissons
Alors
ils les mettent dans
un joli aquarium
tout neuf qui vient
d'un très beau
magasin.
Une fille de mon quartier aime tellement
son
prince charmant que la nuit elle l'enferme dans
sa cave bien propre.
Mais moi je t'aime si fort que
je préfère te voir vivre !
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Derrière l’œil fermé
La tempête bat son plein
Et nul n’a le droit de crier
Je voudrais que mon cœur s’arrête de battre
Cela résonne trop
Et les gens se retournent sur mon
passage.
C'est simplement un caillou
Que l'on serre dans sa main,
Quand on a mal,
Quand on a peur,
Quand on est seul. On se raccroche,
On s'appuie,
On vit,
Avec
Simplement un caillou.
Mais
La vie n'a
que faire des souvenirs
Et ce caillou devient
Ronds dans l'eau
Insulte
Pitié
Ou
Simplement amour.
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Lorsqu'une partie de vous-même est morte
que faut-il faire ?
Faut-il s'enfermer dans des années
de bonheur perdu
ou faut-il au contraire essayer de sourire à la vie ?
Faut-il vivre avec ses souvenirs
ou faut-il s'ouvrir au monde ?
Faut-il oublier le passé et tout ce qu'on
a connu
ou faut-il se le rappeler ?
Faut-il crier sa douleur aux autres
ou faut-il la garder en soi ?
Faut-il vivre de ce qu'on a perdu
ou faut-il
se battre pour le retrouver ?
Mes mots sont toujours des mots tristes
Ce sont toujours des souvenirs
Ce sont toujours des mots d'espoir.
Il n'y a pas plus fidèles, plus
chaleureux, plus clairs que mes mots.
Tout ce que je dis, ils le disent
aussi
Tout ce que je fais, ils le font
aussi
Tout ce que je pleure, ils le pleurent
aussi.
Pour moi, les mots sont ma vie
Pour moi, les mots sont le temps.
Mes mots sont amis d'une main
D'une fleur, d'un orage,
D'un papillon, d'un sourire d'enfant.
Ils sont amis des innocents
Ils sont beaux et malheureux
Ils sont debout et assis.
Je suis heureux
chaque fois que je crée
Des mots de tendresse
de chagrin
de désir
Des mots à moi
Des mots pour moi
Des mots que j'aime.
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Il pleure des cœurs
sur terre, dans le monde, chez moi.
I1 pleure des cœurs
pour apprendre, découvrir,
chanter, rire.
Il pleure des cœurs pour être heureux.
Il pleure des cœurs pour aimer, s'évader
de la peine,
vivre, exister.
Il pleure des cœurs
pour ta pensée enflammée d'arc-en-ciel.
Il pleure des cœurs
sur les ailes d'un oiseau,
sur l'épine du chardon,
sur les bourgeons d'un amandier.
Il pleure des cœurs
sur terre, dans le monde, chez moi.
Pour toi qui m'a comprise, mon amie,
Pour ces feux de joie qui éclatent
dans le monde
Il pleure des cœurs désirant devenir.
Et pourtant j'ai peur,
peur qu'un jour
Il ne pleure plus de cœurs
pour toi et moi. |