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J'ai le coeur
à rire
car mon
coeur est flamme
J'ai le cœur à rire de ma peine
de
ma peur
de ta
joie
à rire de
l'homme
à rire des
hommes
J'ai le cœur à rire en voyant
ton visage
à rire lorsque tu m'aimes
des yeux
J'ai le coeur à rire
pour m'abriter
des larmes
J'ai le cœur à te dire en longs
chuchotements l'histoire d'hier
grâce aux
mots de demain
J'ai le coeur à ouvrir
les volets
des bourgeons
à peindre
tous les langages
à caresser
les prairies
J'ai le coeur à aider le vent
à pousser
la mer
à marcher
sur un fil
à renverser
les traditions
à construire
l'amitié
J'ai le coeur à arrêter
le balancier
du temps
à gommer
les souffrances
à dessiner
l'avenir et la paix
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J'ai le coeur
à comprendre, à apprendre, à entendre, à attendre
à démolir l'impossible.
J'ai le coeur arrimé à la terre entière
J'ai le coeur à aimer la nature
de l'homme
au coquillage qui dort dans la mer.
J'ai le coeur à vivre
vivre de
coeurs ouverts
J'ai le coeur à vivre d'une angoisse
folle
d'un soleil
de joie
J'ai le coeur à taire mes rêves
parce que je suis un exilé
J'ai le coeur à vivre des nuages,
du vent, du sable, de la mer
J'ai le coeur à vivre ma vie avec
toi
J'ai le coeur à crier
crier que
je suis là
que nous
sommes là
que nous
voulons vivre
J'ai le coeur à crier mon désir
de partir
J'ai le coeur à crier les années,
le vide et le silence
Nous avons le coeur à crier ce qui
se dit tout bas
CRÉATION COLLECTIVE
DES ÉLÈVES DE 3e D
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Je suis seul
dans un
univers
je suis
seul
abandonné
de la vie
je suis
seul
je marche
pas à pas
je suis
seul
et l'absolu
me poursuit
je suis
seul
je voudrais
connaître
l'impondérable qui fuit
je voudrais
fuir.
VINCENT
T'es un homme
inlassable,
Tu marches des jours entiers
sur ce chemin
Tu marches devant toi
comme un
homme sans foi
qui demande
la liberté.
Tu voyages dans le monde.
Tu chevauches
des villages
de chimères,
tu chevauches
des villes entières
à la recherche
de liberté
et de bonheur.
JEAN-MARC
Dans le brouillard,
des hommes noirs
avançaient,
tout près
de moi.
Je ne pouvais plus fuir,
l'angoisse
me prenait,
j'essayais de fuir,
mais ils
m'ont saisi
et un horrible
scrupule
La mort, j'en avais peur.
Jamais, elle n'avait été si près
de moi,
si près
de mon coeur essoufflé
qui battait
fort.
Puis ce fut un cri déchirant.
Tout a disparu, la mort,
les hommes,
la peur.
C'était la première fois qu'une
pensée affreuse
s'emparait
de moi.
Dans le lointain,
dans le
printemps qui arrivait,
elle avait
disparu.
PASCAL
II était là
II était fou
II criait
II cassait tout
II ne se nourrissait même plus
Et un jour,
ils l'ont
retrouvé
sur les
pavés
couché par
terre, mort.
II était mort
car il était
maltraité
rejeté des
villes
Alors,
il est devenu
fou
avec ce
qu'on lui avait fait
II était fou
mais il
ne l'est pas resté
longtemps
c'est un
homme qui n'a pas
eu de vie.
JEAN-MARC
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Ta vie
est une
solitude
incompréhensible
fermée entre
quatre murs
d'acier.
Seule,
une misère
dépouillée
a réussi
à y pénétrer
;
et à s'emparer
de ton
âme.
JEAN-MARC
On l'a vu passer
On l'a vu questionner.
Aucun sourire
sur son
visage sombre
II m'a dit :
«Je cherche le meurtrier
de ma famille,
tous, ils
ont été tués
par un homme,
je veux
le retrouver,
et alors
je les vengerai
je cherche
autour du monde,
s'il le
faut.»
II a défié ceux qui m'étaient chers
II m'a dit ça, cet étranger.
II pleurait, il s'en est allé seul,
sans sa
vengeance.
PASCAL
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Déclaration.
Songez à tous ceux qui meurent de
faim.
Vous, les gros riches,
vous gagnez
et restez assis
toute une
journée
dans un
fauteuil moelleux.
Songez à ceux qui doivent travailler
dur.
La vie n'est pas égale,
une partie
du monde souffre de la faim,
l'autre
a tant qu'elle veut.
Beaucoup voudraient entrer
dans la
civilisation
mais on
les rejette.
Tous les jours, là-bas,
dans le
désert, un homme,
le regard
désespéré
se regarde
mourir. Réveillez-vous, aidez-les
pour qu'ils
aient
le même
tempérament que nous.
PASCAL
Je ne suis
qu'un balayeur,
mais un
homme heureux
qui ne demande
rien
je prends
ce que je gagne
je ne cherche
pas la richesse
à dévaliser
à brutaliser
à avoir
un cadavre sur la conscience
à être jugé,
condamné.
Je ne suis qu'un balayeur
qui respecte
tout
un homme
sans rancune
un homme
sans vengeance
qui aime
l'humain
je ne suis
qu'un balayeur
je symbolise
la vie.
PASCAL
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DES OISEAUX
Dans la classe,
nous avions un couple de serins, ils faisaient vraiment partie de notre
vie. «Il y a une machine derrière l'école, elle fait du bruit, elle
nous fait mal à la tête, elle énerve nos petits serins.»
Eux aussi faisaient du bruit,
ils nous agaçaient ou nous les écoutions.
II y a eu !es oeufs... la maman
les a couvés ; les oisillons sont nés, ont grandi...
Alors, les enfants ont dessiné beaucoup
d'oiseaux.
A la fin de l'année, j'ai gardé
quelques-uns de leurs dessins qui témoignent, par leur variété, de l'approche
du concept oiseau...
Chaque enfant «prononce» le mot
oiseau d'une manière originale, il dessine aussi l'oiseau selon une conception
particulière et qui lui est propre.
Nous aimerions recevoir ainsi
du plus grand nombre de classes possible des dessins d'oiseaux d'enfants
différents. Les adresser à Mado MERLE, 13, chemin de !a Croze, Ceyrat 63110 Beaumont.
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Vélos aux
Fabrettes
Nous ne
recherchons pas la polémique: personne ici n'est mis en cause ! Mais nous
devons mettre en cause des tabous, des habitudes, des injustices ; il
nous faut affirmer que les mineurs, les enfants, les adolescents ne sont
pas des sous-êtres des quantités et des qualités négligeables. Nous
devons dénoncer aussi l'exploitation que peuvent faire des adultes du
travail et des oeuvres des enfants.
Un thème imposé par la T.V :
« Des machines pour produire »
-
ça veut dire
quoi ?
-
Simplement,
on te donne un objet, tu t’en sers pour faire ce qui te chante …
L'OBJET : des vélos - le tien, le mien, ceux des autres.
DES ENFANTS : ceux d'une unité « pédagogie
Freinet ».
DES MAÎTRES (C.E.2 et classe de
soutien) : consentants, puis dubitatifs, puis enthousiastes.
DES PARENTS : hum ! hum
1 Laisser les vélos des gosses à l'école ? Les transformer ?
Puis DEUX PARENTS : décidés collaborer
en classe même.
UN MÉCANICIEN (du quartier) : (
?) (ah 1) (ça marche !).
LES RÉALISATEURS ET TECHNICIENS
de la T.V. à l'école : d'abord effarés, puis
intéressés, puis enthousiaste tes envers l'ambiance de l'école.
SEMAINE DE TRANSFORMATION DES VÉLOS A L'ÉCOLE
Communication en hausse sous
tous rapports
CONTACTS PHYSIQUES
DÉCOUVERTES
Monter à vélo
Mis à l'envers, le vélo
faire des tours
donne envie de faire
foncer, tomber
tout autre chose que du vélo.
et cela dans
la cour Sur papier,
on peut tout Inventer !
Sur le vrai vélo, on découvre les contraintes de la technique,
chaîne, engrenages, pédales...
ENFANTS ENFANTS, on collabore dans les
projets, le travail, les réalisations, les réussites, les échecs.
LA COMMUNICATION est
- émotion avec les maîtres
- solidarité les deux parents
- partage les techniciens T.V.
LE GRAND
JOUR de l’enregistrement en studio
DÉCOUVERTE D' UN NOUVEAU MILIEU
- 25 enfants sur le plateau dès 8h30.
- Rien de prêt.
- Piétinement.
- Les «besoins naturels» ? Qui pense
?
Seule, une jeune actrice s'inquiète
maternellement.Cafétéria, toilette,
passe-temps...
- 2 «animatrices» de 15 ans (pour
quoi faire ?) mal intégrées aux enfants , nous sont imposées.
- Des techniciens repris par leur
«langage leste».
- Les brusqueries du travail, des
contre-ordres.
Six heures en tout sur le plateau,
pas de communication.
Même entre eux, les enfants
changent d'attitude, puis à 18 h : " Ça suffit !› Parce qu'une
autre école arrive...
C'est la révolte !
- Il
faut argumenter pour avoir un accompagnateur, des boissons, un au revoir...
« On n'a même
pas fini nos sketches !"
Cri du coeur ...
Le lendemain, en classe, un débat
où les enfants démystifient la T.V., mais restent objectifs envers les choses et les gens
:
* Ils sont choqués du manque de
la parole donnée : "on nous avait promis de nous faire jouer
tous nos sketches pour que le réalisateur choisisse... »
* Mais ils envoient de beaux
dessins à l'actrice ;
* Remercient pour les belles diapos
reçues ;
* Présentent un rodéo-vélo
endiablé à la kermesse et... attendent le passage à l'antenne.
... Septembre, octobre, novembre...
* Un matin, une mère d'élève dit
: " Vous êtes passés à la T .V., à 19 h hier soir... "
Explosion : personne n'a été
averti ! Personne n'a vu !
Les services de F.R.3, malgré les
promesses, n'ont même pas décroché le téléphone !
* Les maîtres écrivent la déception
des gosses et joignent les quatre lignes de GUY (une réaction viscérale,
bien sûr !) : «On a travaillé pour rien !»
Réponse de F.R.3 : un long topo
de compliments, puis vlan ! la gifle! "je n'ai guère apprécié
les quelques lignes que l'on a fait écrire au jeune GUY... auquel il semble
que l'on n'ait même pas fait ressortir l'aspect positif de sa participation
à une création. ".
Alors, nous posons «LA» question
:
* Quand un enfant crée, est-ce pour
«faire plaisir aux adultes» ?
* Ou est-ce tout simplement dans la lancée de l'épanouissement
de sa personnalité ?
Et s'il crée, n'est-ce pas parce qu'un climat de liberté lui est donné ?
Alors, n'a-t-il pas droit, comme
tout être humain, à la parole pour dialoguer avec ceux qui se servent
de ses créations... et au besoin, ensuite, les critiquer ?
Mais le 26 avril 1976, nouvelle
diffusion !
Là encore, nous ne sommes pas prévenus...
Et le générique ne portait pas, paraît-il, nos références...
Nous préférons «oublier» !
Paulette
QUARANTE
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