RÉACTIONS DE MES ÉLÈVES A L'ÉCOUTE DU
Disque I.C.E.M.
«Les chevaux»
Il s'agit d'une classe de C.M.1 de 30 enfants, première
année de pédagogie moderne, première année de musique libre.
FACE 1 : Chants libres de l'école
de Marseille.
- On applaudit ; on dit «c'est chouette» !
- C'est tous des Marseillais ! Ils ont un accent.
- C'est très rigolo.
- La fin, c'est mal enregistré.
- II y a des phrases, ce n'est pas français.
- Bien sûr, c'est marseillais !
- C'est bien pour des petits.
Nous avons écouté la face 1 d'un seul tenant
; la face 2, nous nous sommes arrêtés à chaque plage.
FACE 2 : Le manège.
- Oh ! C'est bien fait !
- C'est très joli. On peut danser.
- Y'a plus d'instruments que nous.
- On dirait un cheval qui marche.
- Les musiciens jouent ensemble. Pas chacun
pour soi.
- On dirait que ce n'est pas eux qui ont
fait la musique, parce que c'est bien fait.
- On dirait la musique d'un manège. (Je
n'avais pas dit le titre avant.)
Le petit cheval tout noir :
- Ça ne va pas ensemble. Ça ressemble
à l'autre face.
- On entend des gens qui lui soufflent.
- Ça nous endormirait.
Le petit cheval blanc :
- Ce serait bien pour notre comédie
musicale
- C'est des gens qui nous emmènent, des
lumières qui nous aveuglent.
- C'est une dame qui est perdue dans la
tempête.
- On dirait un squelette qui se lève
- Des feux follets qui attrapent le cheval
blanc. D'un seul coup, ils éclairent la tempête, et le cheval blanc se met à
hurler.
- C'est drôlement bien fait.
On avait arrêté le disque avant les
explications qui suivent ce morceau.
Le tiercé :
- Applaudissements.
- II y en a qui miment le jockey pendant
la course.
Je remarque le peu d'intérêt pour la première face de chants libres,
qui personnellement m'a beaucoup plu, et l'émotion qu'ils ont ressentie à l'écoute
au petit cheval blanc. C'est le premier disque de musique libre que ces enfants
écoutent : ils attendent le prochain.
Jacques CHARBONNIER
Précisions
Au sein du comité de la revue, Jeannette LE BOHEC est plus spécialement intéressée par les productions des enfants de 6 à 9 ans (C.P.-C.E.) et l'évolution des maîtres face à l'art et à l'art enfantin.
Depuis quatre ans,
les équipes de six compagnies dramatiques permanentes professionnelles pour
le jeune public poursuivent en commun leurs travaux de réflexion et leurs actions
revendicatives pour que soit enfin définie une politique culturelle reconnaissant
le Théâtre pour l'Enfance et la Jeunesse comme une activité prioritaire.
Cette lutte unie et obstinée qui remonte
au colloque de Royaumont (mai 72) a conduit en juillet 76 le Secrétariat d'État
à la Culture à augmenter la décentralisation dramatique de six «CENTRES DRAMATIQUES
NATIONAUX POUR L ENFANCE ET LA JEUNESSE» (en préfiguration) à travers lesquels
et pour la première fois dans notre pays s'est trouvée reconnue une idée : celle
du THEATRE POUR LE JEUNE PUBLIC.
Or, aujourd'hui, trois mois après la décision
ministérielle établissant ces préfigurations (lettre de mission du 13 juillet
1976), les six compagnies se trouvent menacées d'asphyxie par le gel de leurs
subventions et le refus du nouveau Secrétaire d'État de s'engager à respecter
les paliers financiers acceptés par son prédécesseur et devant mener à la création
officielle et définitive, le 1er juillet 1978, de six «CENTRES DRAMATIQUES NATIONAUX
POUR L'ENFANCE ET LA JEUNESSE».
Au-delà de la lutte engagée pour le maintien
et le développement de ces six centres, c'est tout le problème de l'absence
de politique culturelle générale en direction de l'Enfance et de la Jeunesse
qui se trouve à nouveau posé face aux besoins de 13 millions de jeunes spectateurs
ainsi maintenus par l'État dans une situation de sous-développement culturel.
COMPAGNIE BAZILIER (Daniel Bazilier),
Saint-Denis - région parisienne.
LA POMME VERTE (Catherine Dasté), Sartrouville
- région parisienne,
COMÉDIE DE LORRAINE (Henri Degoutin),
Nancy - Lorraine.
LE GROS CAILLOU (Yves Graffey),
Caen - Normandie.
THÉÂTRE LA FONTAINE (René Pillot), Lille
- Nord Pas-de-Calais.
THÉÂTRE DES JEUNES ANNÉES (Maurice Yendt),
Lyon - région Rhône-Alpes.
Nouvelles du chantier
du «film réalisé à l'école»
Comme il avait été annoncé après le
congrès de Clermond-Ferrand, le chantier du «FILM
RÉALISÉ A L'ÉCOLE» tient à la disposition de tous
ceux qui veulent commencer, ou se perfectionner, dans cette technique d'art
enfantin, une série de quatre-vingts fiches environ, présentant divers aspects
pédagogiques et techniques de cette activité. Elles peuvent vous être livrées
contre 10 F (en chèques bancaire ou postal) adressés à Jean DUBROCA, 1,
allée Leconte-de-Lisle, 33120 Arcachon. Regroupées
en huit grandes parties (créations, décodage, documentation générale, matériel,
pédagogie, technique image, technique son, vie du chantier), ces fiches, conçues
pour être mises continuellement à jour, sont en fait une espèce de cahier de
roulement ouvert à tous.
D'autre part, au congrès de Rouen, se
tiendra le III° FESTIVAL DU FILM RÉALISÉ A L'ÉCOLE. Comme les autres années,
il accueillera toutes les productions cinématographiques faites dans le cadre
scolaire. Envoyez vos films, ou des renseignements sur eux, à Jean DUBROCA (voir
adresse ci-dessus). Avec plus de soixante-dix films répertoriés à ce jour, le
cinéma de l'école commence à prendre une place intéressante dans l'expression
artistique des enfants et des adolescents. Technique éminemment moderne, le
cinéma, plus que jamais, doit être compris et aimé par les jeunes. Là, comme
ailleurs, la création reste le chemin idéal vers le septième art.