|
Actualités
Comment
je travaille dans ma classe...
Heureux, heureux ceux qui ont
le choix de peindre verticalement ou horizontalement !
Heureux, heureux ceux qui peuvent
avoir ateliers permanents de peinture et craies, et encre de Chine et
d'un TAS D'AUTRES TRUCS !
BON ! Maintenant, j'ai exprimé mon
envie. Voilà comme on s'organise dans ma classe.
- On peint verticalement : un demi-mur
est revêtu de papier kraft et on punaise les feuilles dessus. 5 places
maximum.
- Pour les petits pots de peinture,
pas de place pour une table. Ils sont disposés dans un tourniquet (récupéré
chez un -marchand de journaux). Autrement, c'est le même procédé
que chez Nicole : un pinceau par pot, un couvercle. Lavage des pinceaux
chaque soir, etc.
C'est le seul atelier artistique
permanent. Quand on fait des grands feutres, ou des craies, ou du papier
collé, ou des encres, on «VIRE» les gens de la troisième rangée et ça
fait comme une espèce de grande table où on installe chaque atelier et
où on range chaque soir.
C'EST EMBÊTANT !
Les ceusses
de la troisième rangée rouspètent d'avoir à ranger leurs affaires et à
émigrer vers une place libre.
Les ceusses
qui travaillent à un grand feutre, une craie, une encre, un collage, ROUSPÈTENT
d'avoir tout à ranger (dans les enveloppes pour les morceaux de papiers
découpés des collages), tout à accrocher sur le fil avec des pinces à
linge (ce qui gène ceux qui impriment ou limographient !).
A part ça, ça va quand même...
Mais il est certain que les plus
belles réalisations naissent à la peinture (atelier permanent) et aux
feutres (peu de dérangement et de rangement : possibilité de ranger immédiatement
le feutre inachevé dans le carton à dessin, ce qui est impossible avec
une craie d'art, une craie grasse, une encre de Chine).
OUI, avec peu de choses, on peut
faire quand même. MAIS on peut faire tellement mieux avec ce qu'il faut.
JE CROIS QUE DANS TOUTES LES ÉCOLES,
C'EST LA PLACE QUI MANQUE.
DONNEZ-NOUS
DE LA PLACE !
C'est aussi une revendication !
Gaby LE
CHARLES
Des livres
Aux Éditions Casterman ;
LA VESTE MAGIQUE
par Nicholas BRENNAN
Traduction : Françoise Robinson.
Coll. Funambule («une collection d'histoires .rôles et émouvantes au seuil
de l'imaginaire, conçues et illustrées par les meilleurs créateurs européens
de livres pour enfants").
C' est l'histoire
d'une petite fille : Jennie. La maman lui a
acheté une veste au Marché aux Puces. C'est une veste magique : dès que
Jennie désire quelque chose, la veste l'exécute :
- l'école s'écroule,
- à la place, un jardin apparaît,
- Jennie devient canard... chien...
Mais Jennie
regrette que tout cela soit arrivé... Elle jette sa veste et tout redevient
normal...
L'histoire nous plaît ! Elle
est magique... Elle n'existe pas - on voudrait qu'elle existe ! - pour
moi si c'est possible de faire écrouler une école...
Si on avait une veste magique,
on ferait grandir les maisons pour avoir de la place ; on lui ferait acheter
des cadeaux pour les mamans, pour que les mamans ne travaillent pas, pour
qu'elles restent à la maison.
Dans les dessins, il y a
beaucoup de «fouillis» : un arbre avec toutes ses feuilles, des maisons
avec toutes les fenêtres; il y a tous les détails et aussi beaucoup de
personnages.
Mais tout est foncé : vert,
marron.
Nous, on aurait préféré des
couleurs brillantes, des rouges, des orange,
des bleus, des verts.
Les caractères d'imprimerie
sont épais, beaux, très lisibles, très nets. On peut tout lire. Il n'y
a pas beaucoup de texte sur chaque page. C'est mieux.
On peut tout bien regarder
sur chaque dessin, on a le temps de tout voir. C'est bien.
L'École Méro filles (C.E. 1) de Cannes
UN ÉLÉPHANT,
ÇA TROMPE...
par Wilhem SCHLOTE
Traduit par H. Schwarzinger. Collection
Funambule.
C'est le contraire de l'autre
livre...
Il ne se passe rien d'extraordinaire.
Ce sont des histoires pour rire, toutes courtes et faciles. En dessins.
On n'a pas besoin de lire. On regarde et on rit comme on veut.
Il y a six cases par page
pour raconter. Des fois, une ou deux cases disparaissent.
Les dessins ? Très très
bien : comme quand, nous, on dessine au crayon.
ll faudrait féliciter celui qui a dessiné.
Et quand on a fini, on peut
recommencer en racontant l'histoire comme on veut, même sans histoire
écrite.
L'histoire change tout le
temps, c'est bien, ça nous donne envie de faire pareil.
L'École Méro filles (C.E. 1) de Cannes
L'HISTOIRE DE FIDÈLE
par
Benoîte et Flora GROULT
C'est l'histoire d'un cheval
qui s'appelle Fidèle. II vit dans une ferme près de la mer. II est l'ami
des deux enfants du fermier. Un jour celui-ci décide de se séparer de
son cheval. II pense le vendre. Les enfants refusent cette idée et cherchent
comment sauver leur cheval.
La fin est triste pour eux, car
ils se séparent de Fidèle en lui donnant la liberté.
La fin est bien pour le cheval,
car il échappe au boucher.
Ce sont les gens riches qui
peuvent garder un cheval pour le plaisir.
Nous, on ne pourrait pas
garder un cheval ! Pourtant, on aimerait bien...
Ce n'est pas souvent qu'on
a l'occasion de lire des histoires tristes. Alors c'est un livre qu'on
aime.
LES CINQ
FEMMES DE BARBARGENT
par
A. TURIN, N. BOSNIA et F. CANTAZELLI
C'est l'histoire d'un homme très
riche qui voulait se marier.
Chaque fois qu'on lui proposait
une femme, il n'en était jamais content et voulait divorcer.
II voulait qu'elles fassent tout
ce qu'il voulait, mais il ne voulait jamais la même chose.
II voulait qu'elles soient des esclaves.
Belles,
Riches, savantes,
Ne disant pas toujours oui,
Ne disant pas toujours non,
Ne se moquant pas de lui,
Ne partant pas en voyage.
C'était un vrai maniaque, un
orgueilleux ! Les cinq femmes de Barbargent
profitent de sa richesse dans le château qu'il leur a donné après les
avoir abandonnées.
Elles n'ont rien à faire que de
la musique. Elles sont libres, oui, parce qu'elles ont de l'argent !
Et elles peuvent facilement créer
leur troupe de théâtre et parcourir le monde.
- Elle est bien cette histoire
car elle commence comme tous les contes mais elle ne se termine pas par
: «ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants».
- C'est bien aussi parce
qu'on voit des époux qui ne sont pas d'accord et qui se quittent, chacun
s'en allant de son côté.
- Les femmes n'ont pas peur
de leur mari. Elles se défendent. Elles ont raison.
- On a pris l'habitude que
les hommes commandent les femmes. Pourquoi ne changerait-on pas ?
- Les hommes et les femmes,
c'est pareil. ll y
a des femmes procureur, juge, maire, P.D.G.,
ingénieur, dentiste, médecin, vous le savez bien !
- Dans une maison, on devrait
toujours prendre les décisions ensemble et partager les travaux. ll
y a des parents qui le font.
- C'est aussi bête que les
femmes se mettent â tout diriger et les hommes à obéir, que !e contraire.
- Eh bien ! dis
donc ce livre, on l'a oublié, mais il nous a bien fait discuter !
HISTOIRES
DE SANDWICHES
par
A. TURIN et M. SACCARO
C'est l'histoire d'une petite fille
curieuse : Ita qui «habitait un village si petit,
si petit que personne ne s'était jamais soucié de lui trouver un nom...
Dans les petites maisons du village sans nom, les mamans et leurs petites
filles travaillaient dès le matin à la préparation des sandwiches».
Les énormes sandwiches étaient ensuite
ramassés et emportés vers la Grande Maison des Hommes.
- C'est amusant et original.
lta s'en va avec les
sandwiches pour apprendre ce qui se passe chez les hommes. Elle est courageuse.
Elle est déçue quand elle
voit que les hommes ne s'intéressent pas à elle et mangent les sandwiches
avec indifférence.
- Elle se met en colère et
décide de repartir vers le village des mamans pour tout leur raconter.
- Et voilà que les mamans
discutent et se mettent en grève !
- Quand on lit cette histoire
après les trois autres, on s'aperçoit que le thème est presque toujours
le même.
- Oui ce sont les femmes,
considérées comme des esclaves bêtes par les hommes qui se révoltent
et s'organisent une vie nouvelle.
- C'est bien qu'il y ait
des livres qui disent ça. C'est le contraire de ce qu'an raconte dans
les livres en général. Mais si on ne raconte rien que des histoires de
femmes, alors ça fera comme avant, quand ces livres n'existaient pas,
sauf que ce sera le contraire.
- Dans Histoires de sandwiches,
les femmes et les hommes, à la fin partagent les jeux et le travail. C'est
mieux que dans les cinq femmes de Barbargent
!
- Oui, il nous faut des histoires
où les hommes comme les femmes soient des égaux !
DE LA COIFFURE
par
Agnès GRAY
C'est un livre pour le plaisir,
pour le plaisir de regarder les fins dessins, pour le plaisir d'admirer
l’imagination de la petite fille qui se coiffe, pour le plaisir de rire,
car oui, c'est rigolo !
On aime à le feuilleter,
à le tourner et à le retourner.
On aimerait bien se faire
aussi de belles coiffures. ll nous faudrait des cheveux longs, longs, longs.
Il nous faudrait une perruque
pour ne pas crier en nous démêlant.
Tiens, ça nous donne des
idées !
Édité par l’école de Cheseaux (Suisse)
Atelier du degré supérieur,
classes primaires.
ARCADES
Poèmes d'adolescents Pédagogie
Freinet
Les élèves qui ont réalisé cette
plaquette illustrée sont âgés de 13 à 15 ans.
J'allais écrire qu'il s'agissait
là de la «classique» poésie des adolescents : mais classique... classique...
on pourrait se méprendre ! Je veux dire qu'il s'agit du même cri, de la
même angoisse, de la même joie, du même espoir, du même dégoût, du même
rêve, de la même révolte, de cette instable et permanente expression de
l'être à l'orée de sa vie d'homme et de femme.
Et je veux dire que cette permanence
et cette instabilité du cri, c'est bien qu'elles soient répétées, redites,
réimprimées, rediffusées. Quand, enfin, quand reconnaîtra-t-on que cette
adolescence, c'est notre humanité ?
C'est une très belle plaquette :
il faut écrire à l'école de Cheseaux en Suisse
pour vous la procurer.
MEB
|