Le noir et blanc CM1, CM2, ÉCOLE JEAN-JAURES, SARTROUVILLE (YVELINES) A PROPOS DU CARNET DE CROQUIS |
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Dans notre classe, le carnet de croquis, simple bloc-sténo, est toujours présent sur la table et à tout moment de la journée il est possible de l'utiliser.
- Quand l'envie nous vient de gribouiller, on fait n'importe quoi sur le bloc et c'est alors que les idées arrivent.
CÉCILE
- Ça fait du bien de gribouiller, ça détend les nerfs.
PHILIPPE
- C'est la gymnastique des doigts.
RENATO
- Oui, le carnet de croquis, c'est pour l'entraînement. Si le dessin ne plaît pas, on tourne la page et on essaie autre chose.
NATHALIE
Du carnet de croquis à l’encre de Chine
- C’est comme le cahier de textes libres, on y jette des idées, après on les organise.
Après, ça donne envie d’aller à la peinture ou à l’encre de Chine. Les vrais peintres ont aussi leurs carnets de croquis.
NATHALIE
- Toutes les feuilles sont attachées. Si nous dessinions sur des feuilles volantes, on les perdrait ! Grâce au carnet de croquis, si on a fait un beau dessin, on le trouve toujours quand on en a besoin.
BETTINA
Le carnet de croquis permet des tâtonnements
- Et puis c’est un carnet personnel
Alors on peut dessiner dessus tout ce qu’on veut, des hommes tout nus, des femmes toutes nues, des fesses.
RENATO et FRANCOISE
Ça peut soulager celui qui a très envie de faire ces dessins-là et qui n’en a pas le droit à la maison.
ISABELLE
- On peut dessiner ses angoisses
BETTINA
- Moi, j’ai fait plein d’araignées. Maintenant j’en fais plus.
- T’as plus peur ?
- J’y pense plus
LIONEL
Jason
VOICI des dessins faits sur une année par un enfant dit « à problèmes » (réputation d'enfant brutal, voire méchant, pas très malin et mal accepté au début par la classe, suite à des querelles entre sa famille et plusieurs autres du village). II est arrivé en classe à 2 ans 1/4 et cette première année n'a pas été très concluante :
- Rapports difficiles avec moi et les autres enfants, d'autant plus difficiles que les contacts avec les parents étaient pour ainsi dire inexistants.
- JASON a passé cette année sans réussir à parler (la famille ne s'en préoccupait pas : « Ça viendra ! »).
- Le seul aspect positif à mon avis fut l'intérêt qu'il a eu petit à petit pour notre vie de classe : il a commencé à écouter – sérieusement ! - et à participer aux activités, surtout pour apporter de l'aide.
A la rentrée 76, J. avait 3 ans 1l2 - toujours muet - mais commençant à s'exprimer oralement par une sorte de grognement que j'arrivais parfois à déchiffrer.
II y a eu un passage très difficile pour lui au début, alors qu'il voulait participer aux « débats ». Les enfants ont eu comme première réaction la curiosité, puis une certaine moquerie (« i sait pas parler, pff ! »), puis un désintérêt évident.
A commencé alors cette période de dessins (ce sont des dessins relevés par moi au carbone, de janvier à juin). Ils ont tous été faits au crayon noir mais beaucoup d'autres du même style ont été faits avec toutes les techniques qu'il pouvait trouver, surtout les crayons de couleur et l'encre de Chine.
La manière de dessiner de J. était un véritable poème ! (Souvent des enfants venaient l'observer pendant un long moment, et j'étais souvent du groupe...) II avait un respect du crayon intraduisible, méticuleux, absorbé par son travail, rien ne pouvait le détourner de sa feuille de papier.
On sentait très bien que J. avait enfin trouvé le moyen de s'exprimer, le moyen de se faire comprendre et accepter et tout a été alors rapide : d'abord le changement d'attitude des autres enfants envers lui. On découvrait un aspect de J. que l'on n'imaginait pas et on le respectait pour ça (ses dessins étaient souvent choisis pour le journal ou pour envoyer aux correspondants) et J. s'est épanoui littéralement. II avait trouvé sa place, il était accepté.
Et parallèlement est venue la parole, et nous avons suivi ensemble cette évolution, cette fois sans ironie et avec une envie de l'aider. Et son langage, d'abord à peine audible, est devenu clair mais ce fut long et il y a eu des rechutes.
Pour J., l'expression par le dessin a été vraiment l'étape nécessaire pour arriver à l'expression orale (il est intéressant de voir comment ont évolué les dessins : d'abord très petits et minutieux, ils sont devenus plus libres dans la composition en même temps que plus espacés dans le temps). Mais malheureusement je manque de compétence (!) pour parler plus avant de ce cas - entre autre l'interprétation des dessins.
II est intéressant aussi de voir que c'est le crayon noir seul qui a retenu l'attention de J. - au début de sa «période-dessins», la peinture, par exemple, ne l'intéressait pas : il voulait avant tout un instrument qui réponde à sa volonté de faire des graphismes très minutieux et précis.
Nous utilisons beaucoup les « réussites » pour l'illustration du journal. Les « réussites » sont les dessins dont l'auteur est satisfait ou bien les dessins que la classe a appréciés lors de la présentation des travaux terminés chaque soir.
Depuis que l'école a acquis un thermocopieur, nous travaillons beaucoup au stylobille « BIC REPRODUCTION » ou au crayon à papier noir (que les enfants cette année aiment moins).
Les dessins sont posés sous le stencil « thermique » et glissés dans le thermocopieur qui les grave instantanément.
Quel gain de temps ! Cela évite le fastidieux et long moment consacré à décalquer le dessin sur le stencil puis à le graver.
Bien sûr nous utilisons toujours la cellolime et le stylet mais uniquement pour les graphismes simples.
L’abondance des petits détails dans les dessins du carnet de croquis a sûrement son origine dans la facilité que nous possédons maintenant pour leur reproduction.
Nicole Delvallée
Traduit de l’allemand
Textes et linos extraits du JOURNAL SCOLAIRE DE ZWEIBRUCKEN (R.F.A)
Classe de Karl NEUBERGER
MONSIEUR MODESTE
A au-dessus de la
tête un toit
Et travaille chaque jour
Et chaque jour à son pain
A des économies pour le besoin
De l’eau fraîche il peut pomper
Au lieu de souliers de cuir
Il porte des sabots
A une femme et des enfants
Un poêle pour l’hiver
Un bon livre lui est suffisant
Et une fleur qu’il peut
De temps à autre respirer.
3° classe
NOIR et BLANC Encore le noir et le blanc ! Lorsque nous avons, tout récemment, entre camarades responsables de la rédaction de la revue, décidé de réaliser un numéro sur le noir et blanc, nous n’avons pas imaginé les résultats de ce choix ! Quelques appels lancés, eux aussi tout récemment, nous ont valu un afflux de documents et cela nous fournit la matière pour la publication de plusieurs numéros d’ART ENFANTIN … En particulier, nous n’avons pas pu cette fois-ci présenter les graphismes provenant des écoles maternelles et les œuvres réalisées par les petits. Encore une fois, nous aurons l’occasion de revenir sur ce sujet. Si vous avez, vous aussi, des documents, prenez contact avec les camarades du Comité de la revue (voir couverture 4) pour organiser cette nouvelle participation. Merci |
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