MAIS COMMENT
CACHER LE MUR ?
Les idées trottent
dans l’air du conseil : planter du lierre … des arbustes …
Et si « on
faisait un dessin dessus ! »
Oui mais on
ne peut pas peindre sur des parpaings, il faudrait un enduit !.
Pas de solution
en vue durant longtemps, mais un matin du mois de mai, Isabelle nous dit
: « Mon père, il est maçon... Il est en chômage... Il pourrait
peut-être nous aider ?
Nous sautons
sur l'occasion et Monsieur ILARDO accepte avec enthousiasme de venir animer
notre chantier.
Compte de coopérative
: achat d'un sac de ciment ; programmation d'un après-midi maçonnerie,
et nous voilà prêts pour l'aventure !
Le jour prévu,
notre maître-maçon est parmi nous avec ses outils.
Nous apprenons l'art du mélange : deux seaux de sable tamisé (on le prend
dans le sautoir) ; un seau de ciment ; chacun manie la pelle pour bien
mélanger le tout ; on ajoute l'eau, on brasse... et en avant les truelles
et la taloche ! Tous les apprentis, dont je suis, s'aperçoivent alors
que ce n'est pas facile de manier ces outils : nous sommes plus experts
en crayons et en pinceaux !
Voilà, c'est
terminé... pour aujourd'hui, car M. ILARDO nous indique qu'il faudra une
deuxième couche la semaine suivante... et un autre sac de ciment. Notre
caisse de coopérative va subir un choc !
Le lendemain,
il vient au conseil pour nous présenter ses outils et son travail de maçon.
Sa parole de
travailleur est entendue fortement : - aimer le travail que l'on veut
réaliser ;
- respecter
les outils, les nettoyer, les ranger ;
- faire avec
conscience le travail que l'on a choisi ;
- être satisfait de ce que l'on
a réalisé.
Nous causons
longuement tous les deux ensemble : formation des enfants, coopération,
autogestion. Les mots se suivent les uns les autres, et je ne sais plus
qui de nous a parlé le premier de fresque en
relief. Mais le hasard fait bien les choses : M. ILARDO connaît la technique
et j'ai, en réserve depuis des années, des pigments purs de la Pébéo
: de l'oxyde jaune et rouge, du bleu de manganèse, du noir.
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