|
Actualités
FILMS
La IVe
Fête du film réalisé à l'école (congrès de Nantes 78)
Le cru 78 a été marqué par un
nombre de productions plus réduit que les autres années puisque nous n'avons
pu voir qu'une dizaine de films mais qui ne manquent pas d'intérêt.
L'élément commun à ces diverses
productions, c'est qu'elles constituent des expériences d'initiation
au cinéma sous des formes et des approches diverses.
* Deux films venus du C.M. de Marc
GUETAULT (Divers sports d'hiver et Pêche au pneu)
approchent le cinéma en classe à partir d'un texte libre oral enregistré
que les enfants ont traduit en images. C'est le maître qui, tenant la
caméra, était leur interprète. Ce procédé nous a semblé très intéressant
dans la mesure où il permettait d'aboutir à un «produit» de très bonne
qualité surtout lorsqu'il est associé à la pratique par les enfants eux-mêmes
de l'outil-caméra dans d'autres activités comme le film d'animation
chez Marc GUETAULT.
Ces deux films nous ont conduits à réfléchir
sur «la part du maître» dans la réalisation scolaire.
* Le film de Michel VIBERT (La recherche de l'impossible)
est entièrement réalisé par des jeunes de 4e. De style surréaliste, il
est caractérisé par un montage lent, des plans généraux très nombreux,
caractéristiques des réalisAtions obtenues dans
des classes de cet âge. On peut se demander si l'adulte doit ou ne doit
pas attirer l'attention des enfants sur ces aspects particuliers de la
réalisation qui rendent la lecture du film difficile. La question reste
posée.
* Une autre «oeuvre» d'initiation au cinéma
nous venait du C.M.1/C.E.1 d'Yvan DAVY (49). Construit
à partir d'un texte libre, Le rapt a été réalisé avec une
caméra «Instamatic», la plus simple qui existe,
et les images étaient de bonne qualité. L'intérêt essentiel du film venait
du fait qu'il s'inscrivait dans une «progression» de la classe habituée
depuis longtemps à travailler sur la bande dessinée. L'efficacité des
images, obtenue par des cadrages rigoureux, était un net reflet d'une
bonne connaissance de l'expression par la bande dessinée, ce qui permet
de penser que la réalisation du film peut passer par la fabrication de
photos ou de bandes dessinées.
* Trois films venaient du niveau
C.P.A./ C.P.P.N. Ils avaient été faits
dans les classes de Jacques LABARRE (49). Le premier était un reportage
dans L'univers concentrationnaire des poulets d élevage
avec, notamment, un affolant travelling au ras du sol. Le second film
marquait une progression : les enfants s'y impliquaient beaucoup plus
et ce Ballon prisonnier permettait, dans une séquence originale
d'envol de ballon, la découverte du trucage. Enfin, le troisième film,
La classe déménage était un film d'animation (qui permet
de bien saisir le fonctionnement du cinéma) fait avec les meubles du local
! L'intérêt de cette triple production est à la fois technique et psychologique
puisqu'on voit comment le film permet aux enfants de ces classes d'exprimer
leurs problèmes.
* Enfin, trois films venaient des
classes de 6e et de 5e de Michel BINETRUY (89). Faits par tout
le groupe-classe (ce qui ne va pas cette année
sans poser de gros problèmes à Michel Binetruyl,
ces films sont une excellente démythification du cinéma, non seulement
au niveau technique mais aussi au niveau des contenus. Moins sensible
dans Le distrait - une intéressante transposition cinématographique
du Distrait de LA BRUYÈRE - la critique des contenus du
message cinématographique courant apparaissait avec force - et humour
- dans La publicité (démontage de la publicité télévisée)
et dans L’ Espion (parodie des films d'espionnage par un
retour aux sources du cinéma burlesque).
Cette IVe
FÊTE DU FILM DE NANTES a donc permis une intéressante rencontre qui nous
permet de clarifier les problèmes posés par la réalisation du film à l'école.
Pour tous renseignements sur ce
module, on peut écrire à Jean DUBROCA, 1 allée Leconte-de-Lisle, 33120 Arcachon.
Au cours des publications prochaines
d'Art enfantin, nous publierons au moins un article relatif au
«Cinéma en classe» : le septième art n'est pas le dernier surtout dans
Art enfantin.
DISQUES
Poèmes pour les enfants dits
par Daniel Gélin
Disque UNIDISC 33
t UD30 1347.
La première face de ce grand
disque est consacrée à une sélection de treize poèmes choisis dans le
livre La porte de la clé perdue que nous avons fait paraître aux
Éditions Casterman. Tous les enfants ont écrit ces poèmes à l'École Freinet
de Vence (A.-M.).
Entendre ces «poèmes de nos classes»,
ces poèmes de l'enfance - ces poèmes tout court - dits par la voix et
la sensibilité d'un acteur de renom et de talent, cela prouve tout simplement
une fois de plus ce que nous ne cessons pas de répéter : l'expression
enfantine fait partie de notre culturel Et tout cela est bien au-delà
du «charme des verts paradis» et autres fadaises ! bien au-delà
des réflexions primaires et bien parisiennes par lesquelles il faut bien
prendre garde de ne pas faire de ces chers mignons des vedettes et des
stars et de ne pas les traumatiser lors du retour au contact avec les
réalités !!! Allons donc ! Un coeur est un coeur ! L'expression des
enfants et des adolescents fait bel et bien partie de notre culture, encore
une fois ! Et il n'y a là ni audace, ni privilège, ni idolâtrie, ni provocation
: c'est la simple reconnaissance du droit à l'expression et à la diffusion
qu'on doit accorder à tout coeur humain... à toute voix humaine..
Avec les enfants de l'École Freinet
il y a sur l'autre face du disque : Arthur Rimbaud, Paul Eluard, Jean
Tardieu, Pablo Neruda, Ramuz, Luc Bérimont, Pierre Albert-Birot, Jean
Rousselot et René de Obaldia.
Un disque que vous devez posséder
près de vous.
Pour apprendre à voyager
Un disque Vendémiaire
(VIDES 028) de Christian POSLANIEC dans la collection Les enfants
d'abord.
«Une tentative pour construire
un monde AUTRE, AVEC et POUR les enfants ! - Pour qu'on n'étouffe plus
la voix de l'enfance ;
- Pour qu'elle puisse dire,
chanter écrire, dessiner.
Mais on ne peut imaginer
l'enfant isolé do l'adulte. Aussi les «grands» qui ont à dire POUR les
enfants s'exprimeront-ils également dans notre collection.»
Voici le générique de ce
45 tours :
Face A :
C'EST QUOI L'AMOUR ?
Chanson interprétée par F. et C
Poslaniec.
TA GUEULE LA FLEUR
Poème composé avec la collaboration
d'une classe C.E.S. Vauguyon au Mans.
LES P'TITS
CHEFS
Poème dit par C. Poslaniec.
Face B :
LA FÊTE DES MÈRES
Chanson interprétée par M. Rouland
et C. Poslaniec.
CARMAGNOLE 2
Poème dit par Anefrance.
POUR APPRENDRE A BIEN VOYAGER
Poème dit par R. Boudet.
Instrumental de D. Boclet
et M. Rouland.
L'OISEAU A FEUILLES
Chanson interprétée par C. Poslaniec.
Composée avec la collaboration de la classe de C.M.2 de Neuvillalais
(Sarthe).
Et Christian Poslaniec
ajoute :
Des chansons et poèmes pour enfants,
ça naît d'abord dans le dialogue, le jeu, la coopération avec des groupes
d'enfants, dans une relation qui s'efforce de faire reculer les conditionnements
et les interdits. C'est une occasion de parole plus libre, une fissure
dans la masse énorme du conformisme.
Pareils poèmes et chansons
proposés à d'autres enfants, peuvent susciter à nouveau dialogue, interrogation,
plaisir de dire, de se dire, expression personnelle et collective.
Pressé par la composition de
ces pages, je n'ai pas pu encore recueillir les avis d'enfants qui comptent
avant tout...
Mais il est certain que cette collaboration,
ce compagnonnage, c'est entre «grands et petits», une formule sinon d'avenir,
du moins à creuser, à étendre, à expérimenter. Est-ce une série d'alignements
des uns (les grands) sur les autres (les petits) ? Est-ce une série de
thèmes communs ? Autre chose ?
Vraiment, est-ce que vraiment, l'âge
a quelque chose à voir en l'affaire ?
Marlène Jobert dit Jacques Prévert
Disques MEYS, 128.522, 45
t.
La mort de Jacques Prévert fut aussi
un événement «scolaire» : je veux dire que dans chaque école on «apprend»
du Prévert - ce qui, à en croire Dutheil, consacre une gloire et permet de porter la casquette
galonnée...
Tout le monde connaît aussi certainement
Marlène Jobert : elle n'a pas la voix sophistiquée
ni sirupeuse et au contraire, elle dit très simplement, très «humainement»
des textes que les musiques traditionnelles de Joseph Kosma ont peut-être
un peu gommés (ces textes sont dits sur un fond musical - arrangé par
Alain Goraguer - qui se fait heureusement oublier
(de façon heureuse veux-je dire).
Ce qui fait qu'on entend bien :
- La chanson des escargots qui vont
à l'enterrement,
- Dans ma maison, - Pour faire le
portrait d'un oiseau,
- et Le cancre,
textes bien
connus... mais aussi :
- Le chat et l'oiseau
- et Le dromadaire mécontent.
La pochette-album
est décorée par un monsieur qui veut imiter les dessins d'enfants : on
a les maîtres qu'on peut et qu'on veut...
C'est un disque qu'il faut avoir
à l'école.
MEB
LIVRES
Le livre
d'or de la musique
Henriette CANAC-STRIKER - Éd.. Seghers.
Ça part d'une bonne intention
:
«La musique a des vertus éducatives
et puissent être nombreux les enfants qui auront envie de rejoindre ceux
qui pratiquent dans les conservatoires.»
II n'y a pas que les bonnes
intentions qui comptent. On reste dans les schémas classiques : instruments
traditionnels des conservatoires, partitions, concerts, disques.
La première photo est celle d'un
grand orchestre.
Page après page, photos à l'appui, l'auteur souhaite
vulgariser, donner à l'enfant un savoir théorique (guitare = table, caisse,
rosace, manche...) et un vocabulaire technique (buter, doigts en marteau
...).
On examine ainsi les principaux instruments de notre
musique.
Je n'y ai rien lu qui concerne la
création, l'expression, la communication.
Donc un livre à se procurer si l'on
veut compléter sa collection de livres didactiques. Sinon c'est un ouvrage
qui est encore loin de nos conceptions de la pratique musicale, celles
qui consistent à en faire un moyen d'expression et de création quotidien,
populaire.
Je rappelle à ce sujet l'existence
du très bon livre de G. PINEAU et S. MAUMENE Comment fabriquer des
instruments de musique, en inventer d'autres..., Éditions du Scarabée.
Jean-Jacques
CHARBONNIER
Que devient
notre collection d'albums ART ENFANTIN ?
Pour Noël 79...
la C.E.L. continue
seule l'édition de cette collection. Cela veut dire que NOUS en assumons
seuls l'édition et surtout la distribution! II NOUS faut donc redoubler
d'efforts pour mieux faire connaître tous les titres parus :
- Histoire du Vire-Vire
- Au grand soleil de la vi - L'arbre sorcier
- Liberté
- Le Bonhomme Soleil
et aussi le livre :
- Les enfants dessinent aussi.
Cette année paraîtront
:
Constructions et sculptures d'enfants, un beau livre
de 80 pages qui fait suite aux Enfants dessinent
aussi. Les dessins d'enfants, on connaît ! Ceux de notre
livre étaient le témoignage d'une expression populaire et pourrait-on
dire d'une expression «de masse» (nous sommes loin de l'enfant prodige
mais simplement au niveau des enfants artistes et sensibles ...
).
Avec ce nouveau livre nous recevrons
le témoignage des enfants sculpteurs, constructeurs, bricoleurs, marionnettistes
(il ne s'agit pas encore de poteries : c'est pour un autre volume!). Là
encore plusieurs dizaines de classes ont participé. Un livre tout en quadrichromie.
Puis paraîtra Soleil mystère.
En aura-t-on fini avec le Soleil ? «Faudra trouver autre chose
!» ont dit les enfants auteurs de l'histoire... En attendant, cette
histoire-là il fallait la trouver ! «Dans un village tranquille mais
sombre... » les hommes travaillaient tant
qu'ils ne s'apercevaient même pas qu'il y avait de la lumière ! Et pourtant
un enfant voulait savoir, lui, d'où elle venait ! II perça le secret de
la lumière...
Nous faisons cette fois l'expérience
de confier à un adulte, à Anne Cécile, l'illustration de cette
belle histoire écrite par une classe de l'école Jean-Jaurès
de Sartrouville et une classe de l'école Méro
de Cannes en collaboration, en coopération...
Un album de 32 pages tout en couleur
lui aussi.
Les éditions CASTERMAN publieront
à la rentrée le troisième volume de la collection POÈMES D ENFANTS.
Après le livre de poèmes
d'adolescents, Avec ces quelques mois qui enfantent le jour dont
le succès ne faiblit pas : 4e édition (faites-le toujours connaître !)
; après le livre de poèmes de l'école Freinet de Vence La porte
de la clé perdue qui marche sur les traces de son aîné, paraîtra
donc un livre de poèmes d'enfants : Comme je te le dis.
C'est un livre qui contient
les oeuvres de cinquante et une classes ! Car il s'agit toujours d'une
expression populaire! Un long travail de préparation réalisé par notre
groupe pédagogie
Freinet du Haut-Rhin sous la direction
de Monique Bolmont.
A mon avis jamais nous n'avons atteint
un tel degré de sensibilité, d'authenticité et de promptitude dans l'expression
enfantine. Oh oui ! nos censeurs les plus marxistes pourront évoquer les «envolées
hasardeuses de la spontanéité» (G. Snyders), n'empêche que ces poèmes-là,
il faut les connaître et il faut les entendre : ils font bel et bien partie
de la culture de notre temps et notre humanité !
Ils en font partie bel et bien parce
que les enfants des classes pédagogie Freinet sont mieux à même d'exprimer
le monde qui les entoure, le monde auquel ils sont aussi mieux à même
de participer. Ils l'expriment, le transcendent, le dépassent. Cette rupture
n'est pas évasion ; elle n'est pas merveilleux, ni mystère, ni miracle.
La poésie des enfants de nos classes est un reflet actif : elle dit, elle
éclaire. Rien à voir avec Minou Drouet qui n'est qu'un gadget.
Les poèmes de Comme je te
le dis sont les aller-retours vers les
forces mêmes que les enfants puisent en eux pour grandir et se transformer.
Ils nous transforment aussi : ils
nous éduquent. Ils sont souvent pour nous une conscience.
MEB
Fabelo pri Bona Suneto
C'est un album imprimé
de 16 pages en 6 couleurs et édité par I.C.E.M.
Espéranto. C'est la Fable du bon petit soleil.
Le texte provient d'une
école polonaise et le texte polonais est reproduit à chaque page. II est
édité en espéranto. Le texte français est joint à part.
Cet album est le résultat de la
IXe Rencontre Internationale des Éducateurs
Freinet (R.LD.E.F.) qui a eu lieu en Pologne
en 1976.
On peut se le procurer auprès de
I.C.E.M. ESPÉRANTO : J.-C. BOURGEAT, Saint-Puy,
32310 Valence-sur-Baïse.
II n'est pas le seul album de la
collection.
MEB
Les livres
pour enfants
Nous faisons mention ici d'un
certain nombre de livres et albums pour enfants : non pas que nous les
ayons choisis et élus, reconnus et que nous les recommandions ! Tout simplement,
ce sont ceux qui nous sont adressés par les éditeurs.
C'est injuste, oui ! seuls
les riches qui peuvent s'offrir des services de presse nombreux ont la
chance et l'espoir d'être encore mieux connus... Ce sont les riches qui
gagnent, n'est-ce pas la loi de notre société !
Aussi, quand vous avez reconnu autour
de vous une édition provenant d'une production modeste, tentez de rétablir
le déséquilibre et de détruire un peu la loi capitaliste...
Formons une chaîne qui ne soit pas
celle de l'argent.
ÉDITION
DES FEMMES
Collection DU CÔTÉ DES FILLES,
80 pages.
Deux albums de bande dessinée italienne:
Aurore par Annie Goetzinger et Adela Turin. Couleur
par Francesca Cantarelli. Présentation par Francine
Mallet.
C'est une bande dessinée sur le
début de la vie de George Sand (jusqu'à 1835... elle est morte en 1876).
Le livre contient aussi des documents autobiographiques, des extraits
de correspondance et une bibliographie complète.
«Ne me parlez jamais, je vous
prie, des articles qui se publient pour ou contre moi dans les journaux.
J'ai au moins ici le bonheur d'être tout à fait étrangère à la littérature
et de la traiter absolument comme un gagne-pain.» (Lettre à Casimir Dudevant,
1834.)
Néanmoins, n'oublions pas que «son
oeuvre a été le cheval de Troie qui fit entrer dans la Russie des tsars
les idées libérales»...
Du côté des filles, comme du
côté des garçons (car ce serait dommage de les priver de ce livre...)
c'est un album très attachant, très riche : un bon document qu'il faut
posséder dans la bibliothèque.
L'autre album : Nora,
1907 (Maison de Poupée). Bande dessinée suivie du texte intégral d'Ibsen
par Cinzia Ghigliano, colorée par Francesca Cantarelli.
Cet album-là me fait penser que
j'avais, du temps où j'allais à l'école, un «livre de morale», manuel
qui rassemblait le récit de la vie d'hommes célèbres qui étaient tous
des modèles de vertu !
Cette pièce d'Ibsen est un affreux
mélo. Alors la petite poupée du directeur de banque («le petit oiseau,
le petit écureuil»... va devenir une femme autonome et responsable
!
Cet album-là, il ne faut pas l'acheter.
L'ÉCOLE DES LOISIRS
11 rue de Sèvres, Paris 6e
publie des
albums sans texte. Rien que des dessins. Sans âge. Pour lecteurs sans
âge. Pour tous. Le dernier que nous avons reçu : par LOUP, L'architecte
et la bétonnière.
II y a un «poème» à la fin.
C'est une récitation. II pourrait ne pas y être. Vaudrait mieux...
L'École des Loisirs publie aussi la collection «RENARD POCHE»
en collaboration avec «rororo rotfuchs»,
Rowohlt (de la bande dessinée «Renard Poche»
Jean-P. Schniebel). Nous venons
de recevoir cinq titres.
Parlons d'abord des albums «livres
au format de poche» (12,5 x 19 cm; pour les enfants, de 36 à 64 pages.
Près de cinquante titres ont paru.
Parlons ensuite et en premier des
auteurs français. Ce n'est pas de !a "cocarderie" : c'est tellement rare de voir en France
une maison d'édition publier des auteurs français qu'on peut le signaler
!Bien sûr ! le
marché du livre pour enfants impose la collaboration étrangère : sur le
plan de la diffusion d'abord. Mais, à notre avis, rien n'impose par contre
que l'auteur soit danois, allemand ou anglais... Pour les enfants et le
public ça n'est pas sans importance. Et évidemment pour les auteurs français
!
CONCERTINO (64 pages).
Une histoire en images de Max
CABANES (dont c'est le second album pour enfants) racontée par Jean-Henri
POTIER.
«Et voici Zap
et Gadouf, dans leur duo pour
violon solo et saxo solo...),,
Suit une belle
bagarre...
De Toni
UNGERER, un des plus connus parmi les dessinateurs de notre époque
:
ORLANDO, le brave vautour (36 pages).
«Orlando est un vautour mexicain ...» Sans lui, ce chercheur d'or américain, puis sa famille
seraient bel et bien perdus...
CRlCTOR (36 pages).
Madame Louise Bodot
a un fils qui étudie les serpents en Afrique. Elle reçoit de lui un boa
comme cadeau d'anniversaire. C'est CR!CTOR ! C'est un héros, reconnu et
admiré...
De jolis dessins.
LA CHAMBRE DE SARAH.
Les vers de Doris ORGEL
sont adaptés de l'américain par Jean-Henri POTIER. Les illustrations
sont de Maurice SENDAK (32 pages).
Les enfants diront s'ils aiment
cette histoire. Moi pas.
SEPT HISTOIRES DE SOURIS
par Arnold LOBEL qui
vit et travaille à New York et qui a réalisé une soixantaine de livres
pour enfants (64 pages).
Papa Souris a sept enfants : alors
il raconte sept histoires, une pour chacun d'eux... Des histoires qu'on
raconte le soir, au moment de s'endormir.
Les dessins sont très chouettes
et if faut être bien malin pour inventer aussi ces chouettes histoires.
Pour les petits
JE VOUDRAIS
RESTER ICI ! JE VOUDRAIS ALLER LÀ-BAS ! Une histoire de puces de Leo
LIONNI (l'École des Loisirs).
C'est l'histoire de deux puces.
L'une rêvant d'aventure, saute de chien à poule, de porc-épic à taupe,
et de tortue à canard, entraînant à sa suite et contre le gré de celle-ci
son amie qui, elle, a des goûts tout à fait casaniers.
Le voyage de la première se termine
à vol d'oiseau, pendant que l'autre retourne avec délice dans la chaude
fourrure du chien.
Le dialogue, dans des «bulles» de
deux couleurs pour mieux identifier la puce qui parle, vante tour à tour
les mérites de la vie aventureuse et de la sédentarité.
Les goûts différents des deux puces
ne diminuent en rien leur amitié.
Les illustrations, au papier cuve
découpé, sont stylisées et agréables dans leur simplicité.
S. C.
ODETTE un printemps à Paris de Kay FENDER et Philippe
DUMAS (L'École des Loisirs).
C'est l'histoire de l'amitié entre
un vieil homme et un petit oiseau, à Paris.
C'est gai parfois, triste aussi,
et émouvant. Selon l'âge des lecteurs, on peut réfléchir sur les thèmes
de la solitude, la séparation, l'amitié, !e souvenir...
Les illustrations sont des aquarelles
sensibles et fraîches (de 5 à 10 ans).
S. C.
ATTENTION AU LOUP, Madeleine CHAPSAL, Éditions Robert Jauze.
Histoire très simple d'un loup,
de lapins et de plantes roses et bleues qui ont le pouvoir d'empêcher
le loup d'être un vrai loup méchant.
Destinée aux 5/6 ans, l'illustration
est primordiale ; elle occupe toute la page (22 x 30 cm) en grands aplats,
comme des découpages. Les teintes essentielles : bleu, jaune, rouge, vert,
gris, noir, permettent un repérage et un très bon apprentissage des couleurs.
La mise en page, le texte très clair,
très près de la pensée des enfants rendent le livre très agréable à regarder
et très agréable à raconter.
Très beau papier glacé qui donne
aux enfants envie de toucher et de caresser les couleurs...
J. B.
MES AMIS, Satomi ICHIKAWA (Casterman).
Dans cet album, les dessins ont
davantage d'importance que le texte. Celui-ci n'est en effet qu'une invite
à une meilleure observation des illustrations qui sont d'une remarquable
minutie.
Aucune histoire n'est ici racontée,
mais les petits peuvent suivre, en s'y reconnaissant, la vie quotidienne,
les jeux, les occupations diverses de toute une bande de jeunes amis.
Chaque page peut être commentée
longuement par les enfants, car une foule de situations y sont présentées,
toutes aussi savoureuses de fraîcheur, de gaieté et de fantaisie les unes
que les autres.
S. C.
LE CHIEN ET SON OISEAU. Texte
D. BARRIOS DELGADO. Images Shomeï YOH.
Éditions du cerf.
C'est un livre reposant. Les
images et le texte créent un climat poétique.
Les dessins sont sobres, un peu
flous. Très peu de choses sont représentées. Juste ce qu'il faut pour
accompagner l'histoire et créer un climat. Les formes et les couleurs
sont douces. La matière est belle. Ce n'est pas agressif du tout.
Les mots du texte sont simples.
II peut être lu dès la fin du C.P.
Ce livre est l'apologie de
l'amitié. Dans la petite enfance, les enfants sont encore partagés entre
le désir d'avoir des choses à soi et d'avoir un copain. Au début le chien
ne reconnaît pas l'autre, il le méprise : «C'est un tas de plumes.»
Il a son territoire, son banc. Mais il passe le cap et découvre la joie
de partager. Le chien et l'oiseau retrouvent le vrai sens du mot «copain».
C'est alors !es jeux de l'amitié
; ils s'aident : le plus gros porte le plus petit, ils mangent ensemble.
Ils sont différents mais s'acceptent comme cela.
Au passage apparaît une petits notion
écologique : la fumée et les mauvaises odeurs de la ville.
Et puis c'est la tristesse de la
séparation. Alors le chien découvre la solitude, mais il attend, l'oiseau
va revenir.
Ce livre peut aider à l'évolution
de l'affectivité et de la sensibilité. II devrait inciter les enfants
à parler de leurs propres expériences peut-être.
Michèle
MARCHÉ
|