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GERBE ADOLESCENTS
DANGER EXPRESSION
Réalisée
par les irradiées
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Catherine
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Fanny
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Jocelyne
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Valérie
(3° collège Saint-Sever –
Calvados)
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SILENCE
L'ENFANT A POUR SEULS PARENTS SES LARMES ET SON SILENCE...
À SON ÂGE HEIN ! ON EST INSOUCIANT
ON N'A
JAMAIS DE PROBLÈMES
ON SE LES INVENTE...
NOTEZ, CHÈRE MADAME, LA NUANCE!
DE L’AMOUR
Aujourd’hui,
j’ai envie de t’écouter et de te regarder.
J’ai envie un peu de savoir qui
tu es et qui tu peux être.
Tu me touches le visage et tu sens
quelque chose de mouillé s’approcher de ta main, tu as peur, mais tu restes
à côté de moi, car tu aimes ma présence et tu l’appelles « chaude ».
« Chaude » j’aime ce mot, il me donne peut-être un peu plus d’amour et d’espoir.
J’ai de l’espoir parce que je t’ai et que je ne veux pas te perdre. J’ai
de l’espoir parce que je sais que tu ne partiras jamais. Tu écris des
mots pleins d’amour, tu les écris pour moi. Je sais qu’ils sont beaux
mais tu n’oses pas me les montrer, je sais qu’ils sont doux et que je
les aimerais si je les savais. Je suis bien près de toi : je ne sais
que dire de cet amour qui nous entoure. Il ne faut rien dire, te regarder
me suffit, t’aimer me suffit.
Évelyne,
3°A
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ILS ONT RI.
Ils ont ri
quand nous fûmes deux
à lutter
contre eux.
Ils ont ri quand la nuit nous surprit
près de
l’eau.
Ils ont ri quand notre première
étreinte
fut maladroite.
Ils ont ri quand mon regard
s’enchaîna
au tien.
Ils ont ri de nous voir ainsi amis.
Ils ont ri de nos langages muets.
Mais nous avons souri sous leur
regard,
souri de
leur mépris et de leur ironie.
Nous nous
sommes aimés
et aujourd’hui
ils se taisent
et ils se
terrent dans le silence,
dans l’oubli
…
Étiennise Jock
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Comme un enfant
dans la nuit,
comme un
oiseau dans le ciel,
je pleure
ma souffrance faite de
solitude.
Je pleure ce monde de haine,
ce monde
de peur.
J’ai envie de vivre mais on me
l’interdit,
j’ai envie de rire mais on me
force à
pleurer,
j’ai envie,
envie de te dire que
je t’aime,
envie de te dire que
je suis
l’enfant d’un désir …
Mes mains sont faites de tendresse
et je veux
vivre …
VIVRE !...
Fanny, 3°A
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Libre néant
craché par un monstre de feu
Monotone et terrible, vivante et
voilée,
La mort, vieillard, guettait sur
ton vieux lit miteux.
Vos barreaux sont vivants, le ciel
vous emprisonne,
Idées folles... la mort parait à
petits pas.
Hommes de guerre, jetés dans un
gouffre effroyable ;
Hommes sans espoir, écrasés par
un tonnerre,
Naviguant sur les flammes lugubres
de l'enfer.
Quand, soudain, surgie de ce désastre,
toi femme,
Je te vis au travers de ce magma,
pure,
Inquiète. La tristesse de tes paroles
voilées,
Implore la gaieté où s'apaise le
vieux monde,
Du fond de ton coeur, terre de larmes,
désert d'hommes,
Le cynisme l'emporte ; tu plonges
dans l'infini,
Rapace dévorant sa proie parmi les
hommes.
Mais, au-delà du temps, un fléau
te dépèce ;
Et ta beauté, sous son voile de
rides, se fane :
Tu sens tes jambes ton corps et
ton coeur faiblir
Et ce rien qui se couche et ce rien
qui s'éteint,
Espère ne pas suivre le chemin de
l'enfer.
Espère ne pas suivre le chemin de
l'enfer.
Texte collectif,
3e Saint-Sever
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LA MORT, CETTE
INCONNUE
Que vais-je
trouver sous la terre
Quand il faudra m’y coucher ?
Serai-je mangé par les vers
Peu à peu de la tête aux pieds ?
Je préférerais qu'on me brûle
Et que mes cendres soient jetées
Aux quatre vents de la planète
Peut-être que je servirais
À faire fleurir une rose
La rose de la liberté.
En attendant que mon
heure vienne
Je veux cueillir à pleines mains
Toutes les roses de la terre.
Tant pis si j'en ai du chagrin
Je veux courir à toutes jambes
Et saisir les fleurs de l'amour.
Je veux vivre de toutes mes
forces
Et me brûler peut-être un peu,
A cette vie pourtant si belle
Qu'il nous faudra sous peu quitter
Et pourtant sous la terre
Que j'aime tant fouler aux pieds
Que vais-je y trouver quand
mon heure
Sera venue de me coucher.
Éric 4°I
Saumane
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MOURIR
Mourir à seize
ans
Mourir dans la joie
Mourir dans la souffrance
Mourir en famille
Mourir seul
Mourir pour fuir le monde
Mais mourir pour être tranquille,
pour être libre pour se sentir bien
pour ne
plus supporter ces gens autour de vous qui vous épient vous sautent dessus
vous agacent tous.
Mourir pour n'être plus qu'une carcasse
parmi tant d'autres
Mourir pour ne plus s'appartenir,
pour n'appartenir qu'à la terre
Mourir c'est s'en aller comme on
est venu
Mourir pour ne plus voir personne
Mourir, seul but de l'homme, seul
espoir de l'homme,
la seule
justice de l'homme, le seul
cauchemar
de l'homme.
Homme à n'importe quelle heure,
la mort vous épie à tout moment.
On dépend d'elle, alors pour l'oublier
on travaille, on
oublie qu'on
est sur la terre pour mourir, que la mort est
notre seul
point faible.
Mourir dans la richesse avec
un enterrement
bourgeois pour oublier qu'on était riche
devant des
millions d'affamés,
mourir dans
la pauvreté sans ou avec un enterrement pour oublier qu'on était faible,
et rendre les faibles
encore plus
faibles
Mourir, même là, la justice absente.
Chantal,
3e Douvres-la-Délivrande
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DE LA RÉVOLTE
RÉVOLUTION...
mais...
«Je veux faire
la révolution.» Contre qui ? contre la société
capitaliste, , me dites vous 7
Vous allez vous battre contre des
têtes de Turcs, des têtes qui ne veulent rien savoir, qui peuvent mitrailler
à tout moment, qui ont tout leur pouvoir à côté d'eux. Vous, vous n'êtes
que leurs esclaves, et comme tout esclave, vous ne pouvez rien faire.
- Vous vous révoltez mais ça n'ira pas loin
; on vous mettra en prison où vous devrez obéir
en vous écrasant ; vous ne profiterez jamais peuple ouvrier. Mais regardez
les petits bourgeois qui vous ont accompagnés dans cette révolution ;
ils sont tous partis chercher leur fric et ils le donnent pour sauver
leurs têtes.
La révolution, c'est beau la révolution,
ça va vite pour changer ou plutôt écraser la société capitaliste, mais
elle ne dure pas ; elle dure à peine quelques heures ou quelques jours
ou pas du tout: Vous, vous voulez avoir tout et vous vous retrouvez sans
rien dans une boîte à ordures, grillagée, de hauts murs, sans apercevoir
l'ombre de la liberté, de la nouvelle société, de votre nouvelle société,
et avec un chagrin, un désespoir, et au bout le suicide ou la guillotine.
Elle est belle la révolution ; vous
étiez si unis avant et maintenant qu'est-ce que vous êtes ? qu'un
tas de merde qui coule doucement, qu'on guide pas à pas vers le suicide.
Vous êtes seul, vous n'avez plus d'amis, ils vous ont oublié, ils ne feront
rien pour vous, ils ne risqueront pas leur vie, leur richesse pour vous
sauver. Vous pouvez pleurer, implorer, personne sauf des gens qui vous
aideront à vous suicider ne viendra vous voir.
Tous les gens accepteront-ils de faire la révolution, de supporter
la révolution, de ramasser l'es dégâts ? Non, il y aura
toujours sur terre ceux qui croient que la loi, c'est obéir, dénoncer
les gens pour pouvoir être bien avec les gens qui font la société capitaliste.
Elle est belle, la révolution, elle ne laisse que de la tristesse, le
désespoir, l'amertume, la pauvreté, le dégoût, le sang et la mort...
Chantal,
Douvres-la-Délivrande
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Je refuse
Je refuse d’être votre chien, je
refuse votre ironie.
Je refuse votre confiance.
Je refuse vos paroles, je refuse
vos
sourires
qui en fait ne sont qu’un mensonge,
je refuse
que vous ayez toujours raison,
je refuse
que vous soyez les maîtres de ce royaume,
je vous
refuse,
et je dirai :
« non » lorsque je le voudrais, j’étalerai mes
pensées
que vous le vouliez ou non.
Je vous dirai tous mes reproches
jusqu’à la dernière goutte même si
vous pleurez
toutes les larmes de votre corps.
À partir d’aujourd’hui, je refuse
tous commandements qui sortent de votre
bouche,
je refuse toutes choses de vous.
Tout commandement aura cette réponse :
« non, je refuse … »
je veux
vivre ma liberté de pleurer lorsque j’ai envie de pleurer
et de rire
lorsque j’ai envie de rire,
et de crier
lorsque j’ai envie de crier.
C…
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J’AI VU DES GENS SE BATTRE POUR VIVRE ,
Mais ils sont morts avant
que le jour ne se lève !
LA SOCIÉTÉ EST FAITE DE POUSSIÈRE !
…
Fanny
UN SOLDAT POUR
SA PATRIE
Ils m’ont donné
un casque, un uniforme et des brodequins. Mon commandant m’a tapé sur
l’épaule et m’a dit « Soldat, tu es ici pour sauver ta patrie ! ».
J’ai quitté ma femme et mes enfants et je suis parti. La larme à l’œil,
le fusil à l’épaule, pauvre imbécile tu es parti.
Et oui … avec mon casque, mon uniforme
et mes brodequins, la larme à l’œil, le fusil à l’épaule … pour sauver
l’honneur de ma patrie.
Sous le son du clairon, et sous
les roulements des tambours, pauvre imbécile que j’étais, j’ai combattu
pour ma patrie. Le jour comme la nuit, j’entendais le tonnerre et j’ai
pensé que l’homme n’était vraiment qu’une pauvre créature. Ainsi ma femme
va perdre un homme pour notre patrie …
Pauvre imbécile …
Pauvre patrie …
Patrick
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VARIATIONS
Les gens sont
le tableau de la vie, mais le tableau sans couleurs, et si nous changions
les couleurs de l'écrit...
Lionel
DIVAGATIONS
En équilibre
sur un bout de bois, courait ma mémoire égarée.
Au coeur d'une marguerite abîmée,
par les ombres
Se mouraient ma jeunesse et mon
coeur de jeune fille.
Dans une orange, j'ai vu ma mort,
je l'ai mangée et j'ai vécu
Entre deux cascades de sang, s'est
élevée la fleur de vie.
Hier soir dans la rue
J'ai rencontré le matin qui se promenait.
Cette boisson avait le goût de l'odeur
des lilas.
La conversation tombait,
Un ange passait
Peinant sous des roses
Elle m'ennuyait, je l'ai tuée à
coup de douceur.
Le bruit des mots me rappelle tes
cheveux parce que j'aime l'un et je déteste l'autre.
Le tic-tac de la pendule,
S'il s'arrête les chiens n'aboieront
plus.
Entre ses deux yeux, il y avait
un foulard
Au bout du foulard, pendait un diamant
J'ai déchiré le foulard
Des larmes de sang ont coulé.
Le diamant est saphir...
Quand je rentre dans une banque,
je vais à la campagne
Aux deux endroits on n'entend
que des
froissements de feuilles.
Patricia,
3°
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Cette fable,
La Fontaine aurait pu l'écrire,
mais dans
ce temps-là
il n'y avait
pas de temps...
Alors, moi, je deviens La Fontaine
et regardant le monde autour de moi
je copie
ces quelques lignes...
Maître corbeau
sur un poteau perché
tenait dans
sa gueule une grenade
Maître renard par la guerre alléché
lui tint à peu près
ce langage
: Oh mon bon ami, si votre courage ressemble à
votre grenade
; vous êtes le chef de tous les canons de ce pays.
Maître corbeau voulant montrer sa
grenade
ouvrit une
large gueule, accrocha la goupille au passage
et la grenade
se retrouva au pied du renard et tous les trois :
le corbeau,
la grenade et le renard se retrouvèrent
Au Paradis...
Lionel
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LES
bouches
s'ouvrirent
le peuple
marchait
le tyran
du pouvoir tomba
dans le
puits lui et sa corruption...
et les soldats
arrivèrent
et les hommes
tombaient
et les soldats
arrivèrent
et le sang
coulait et les cris
déchiraient
le temps mais le CHILI
se soulevait
et, la révolte
dans les
mains le peuple
TOMBAIT... |
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TOUT CHANGER
Changer. Oui
changer : je veux tout changer. J'ai déjà changé la disposition de la
date, l'ordre dans lequel j'identifie ma copie, inversé l'ordre du type
et du titre de ma copie... bref, j'ai déjà changé pas mal de choses.
Mais attendez, cela ne fait que
commencer à changer...
Je vais changer de stylo. Voilà,
J'AI CHANGÉ DE STYLO. Mais il n'y a pas tellement
de différences!... je vais changer de couleur...
Oui j'ai changé la couleur de mon
stylo. Là, oui, il y a du changement. Mais je vais encore changer de couleur.
Du noir je suis passé au rouge, je vais encore changer pour écrire en
vert et je vais encore changer pour prendre du... rien !
Aucun autre stylo sous ma main ;
et je n'ai pas envie de me déplacer. Je vais reprendre ma couleur normale...
pour changer de page... Voilà.
Bien maintenant je vais... changer
d'écriture. Je vais écrire en lettres d'IMPRIMERIE...
DONC AINSI, JE PENSE QUE MON ÉCRITURE
EST PLUS LISIBLE ; mais écrire ainsi me demande trop de temps, aussi ne
vais-je donc pas m'attarder. je vais encore changer
pour écrire d'une
GROS... Ah non, c'est trop GROS,
IL FAUT ÉCRIRE
PLUS petit... oui comme ça, exactement
comme
ça. Mais
je n'ai guère une bonne vue, alors reprenons
la normale...
Qu'est-ce que je vais encore changer.
Je vais sauter une ligne pour commencer.
Deux lignes encore.
Trois encore.
Je vais changer la présentation
de ma copie. Je vais écrire tous les deux carreaux au début de chaque
ligne, comme cela. Attendez encore un peu et je vais laisser
deux carreaux
encore deux
carreaux, et encore
deux carreaux. Ah pour ça oui quel
changement
!
Maintenant que j'ai opéré tous les changements,
non, pas tous ; j'ai oublié quelque...
Je vais écrire en ligne oblique
exactement
comme les
rayons du soleil
qui bombardent
la terre. Ah !
avec un
peu de changement,
j’ai obtenu
un beau Z
Tiens ! mais
y a rien
ici !
Mon regard est tombé
ici !
Je vais maintenant écrire en ligne
brisée … même en français il faut se servir d’instruments de géométrie
Je vais écrire tout en rond, exactement
comme la lune quand elle est pleine.
Dernière forme géométrique :
la courbe ; courbe comme un hamac dans lequel je vais me coucher.
... Maintenant oui, j'ai opéré tous
les changements concernant la copie, procédons maintenant à des changements
plus constants.
Bon, je vais changer de langue...
Yes, I am going to speak english ; I don't want to
speak only french, I want to speak english too... it's to change... All time, I speak french, why not speak english sometimes
? But to change again. I am going to speak espanôl.
Es muy interesante
cuando saven hablar
muchas lenguas. Si estoy causada
de hablar frences,
puedo hablar ingles o espanol, o créole... oui m'en ké
palé créole ti tak. Si moins passé pa francé, pas englé, pas espagnol
fok moins passé pa créole tou. Bon voyons en créole, m'en ké
oué ça faudré m'en
changer. Je vais changer, ou plutôt revenir à ma première langue pour
ne pas embrouiller les gens et pour être sûre d'être comprise... Mais
attention... attention l'ouragan va se déchaîner ; en fait de changement,
il y en a un qui se prépare ! Quoi donc ? Je vais changer d'OPINION
! Et même d'humeur.
- Ah non, non, non, NON ? Pas
de changement (je l'avais bien dit c'était un vrai changement qui se préparait).
A bas le changement. Parlez pas de changement, vous me faites venir l'envie
de vous sauter à la gorge, GRRRRR !... Changez pas la date, changez pas
de bic, changez pas d'écriture, changez pas de ligne ; écrivez tout de
même sur la même ligne. Changez pas de langue;
on n'a qu'une seule langue dans la bouche, on ne peut donc pas avoir deux
langues, trois langues, ou autant de langues qu'on veut ; on n'a qu'une
seule langue dans la bouche, on ne peut pas la changer, voyons ! Et puis,
surtout, surtout, changez pas d'opinion... D'ailleurs
j'arrête pour ne pas avoir envie de changer mes idées pacifiques en idées
plus sauvages. Et clac !
... Mmm
!... mm... mm... ouvrez donc ! mais ouvrez donc
! Je veux parler, je pense encore changer, recommencer à CHANGER. Tout
n'étant qu'un changement, seulement qu'un changement, rien qu'un change...
ment. II faut remettre les choses changées à leur place, c'est-à-dire
à leur nouvelle place...
Ah, on voulait me donner le change
! Qui 7 Eh bien, en guise d'échange, voici une appréciation changeante
:
Au cours du change à SHANGAI, ce
texte vaut... la peine d'être li.
Jeanny, 3e l.4
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Pourquoi faire ?
tu écouteras, tu seras là et tu regarderas cet
être étrange qui dit des choses sans queue ni tête.
Quelqu’un qui file c’est un être
qui entend la voix, elle est étrange, elle la connaît sans la connaître,
il la comprend, elle est à lui. Qui suis-je pour dire tout cela ?
Qui suis-je pour parler ainsi ? pour écrire
ainsi ?
Si j’étais folle j’en rirais mais
je suis lucide et j’en pleure, je suis triste de voir l’horreur du monde,
cette infâme terre me répugne, j’ai envie de vomir.
Je suis dure, je suis tendre, je
suis moi et je ne le suis plus.
Je change et c’est moi.
Caroline.
Je n’écris pas sur
les larmes,
je n’écris pas sur le
bonheur,
j’écris sur la vie.
J’écris ce que je pense,
ce que je
vis,
ce que je
meurs,
ce que je
fais mourir.
Aujourd’hui j’écris parce que j’ai envie
de vivre :
parce que
j’ai envie de ne plus être un oiseau
enfermé
dans une cage, privé de liberté.
J’ai envie d’être libre,
de voler
plus haut que cet oiseau,
de confier ma vie à
l’amour.
Je ne veux plus pleurer,
je ne veux plus tuer
…
Hubert
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Ici, chez moi, papa
écoute du
jazz,
maman fait
la cuisine,
Christian joue dehors,
Daniel... je ne sais
pas ce
qu'il fait,
Claude et André
«trifouillent» leur «byclown»,
Patrick est pensif, et moi, j'écris...
J'écris en écoutant le jazz de
papa en
respirant l'odeur des plats
de cuisine
de maman.
En regardant jouer Christian en riant
des «byclowns» des frangins, en
admirant
le visage pensif de Patrick
et moi,
dans l'affaire !
Eh bien j'écris toujours, toujours...
J'écris des choses banales mais...
je suis
lessivée
de ma journée.
Pourtant, pas bien rude ma journée,
mais !
je suis
lavée, et puis rincée et essuyée si vous voulez.
Alors !
Eh bien ! j'écris quoi !
Des choses banales peut-être, mais
c'est pas grave.
Non ! c'est
pas grave, je suis bien dans mon fauteuil.
Moi ! je
suis bien là-dedans ! Et puis, chez moi...
c'est chouette
!
Je me demande
Si écrire c’est un passe-temps
Si rêver c’est un passe-temps
Si la vie …
C’est un passe-temps |
II y a tant
de choses à dire que les mots s'entremêlent. II y a tant de
choses à
dire que j'ai envie de hurler partout chez les aveugles
qu'ils sont
exploités. Mais vos cris ne parviennent pas à ces
sourds,
j'ai envie de leur faire entendre vos appels. Et dans
notre nuage
blanc, une armée de machines me fonce dessus
lentement
avec pour décor une musique lugubre ; ils s'appro-
chent de moi, leur vacarme devient de plus en plus sordide.
II y a tant de choses à dire que
les mots s'entremêlent
et devant
ces sourds naît un peu de violence... Non
je fais
une erreur, mes paroles ne parlent que de paix.
II y a tant de chose à dire !
François,
3e A
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... à Daniel
martin, C.E.S. Saint Exupéry,
et à bien d'autres...
«CERCUEIL A
COMMANDER DE TOUTE URGENCE...»
C'est ça la
vie..
C'était un samedi, la fin
d'une semaine.
Le ciel était bleu, il faisait beau,
il faisait chaud.
J'étais penchée sur une image, c'était
l'automne,
Le vent soufflait, il pleuvait.
Tu as fermé ta valise avec un bruit
sec, je n'ai rien entendu.
Le soir est arrivé, on est parties.
On a cassé une bouteille de vermouth
blanc,
Signe de succès paraît-il, succès
avec le désespoir, oui !
On a cherché la voiture 65,
Tu es montée, je suis montée, tu
t'es installée,
Tu es descendue, je suis descendue.
On s'est plantées devant la pendule,
On aurait voulu arrêter le temps,
arrêter les aiguilles,
Mais le temps ne voulait pas s'arrêter,
Et les aiguilles ne voulaient pas
se laisser arracher.
Alors on est restées là, à attendre.
Le temps s'est écoulé trop vite,
beaucoup trop vite.
Tu m'as dit au revoir, je t'ai dit
au revoir,
On s'est dit au revoir.
Tu es montée, je suis restée sur
ce maudit quai.
Puis je suis partie seule.
Je me suis retournée plusieurs fois,
Espérant voir une dernière fois
ton visage,
Mais à la fenêtre éclairée, ton
visage ne m'est pas apparu.
La nuit était belle, le ciel était
illuminé d'étoiles.
Le temps n'était pas avec moi.
A ce moment j'aurais apprécié la
pluie coulant sur mon visage,
Le vent me giflant, mais rien.
Jusqu'au dernier moment, j'ai espéré
te revoir, mais rien ;
J'ai franchi la porte sans t'avoir
revue.
Le train est parti emportant mon
coeur de pierre.
II s'en allait trop lentement, mon
coeur se déchirait, j'avais mal.
A ce moment, je t'ai aperçue, tu
as levé la main, j'ai levé la main.
Le train disparaît à ma vue.
Je n'existais plus.
J'aurais voulu que tout s'écroule.
Tout au long du chemin, je n'ai
rien dit,
A quoi bon, personne ne me comprenait.
Je suis montée rapidement dans ma
chambre, là j'ai craqué.
Des larmes coulaient sur mon visage,
Chaudes d'abord, puis tièdes, et
enfin froides.
J'ai laissé faire cela me faisait
du bien.
Je voyais la petite maison aux volets
bleus,
Ils ne s'ouvraient plus pour me
laisser voir ton visage.
Bien sûr d'autres viendront, mais
sauront-ils se faire aimer,
Sauront-ils me comprendre ?
Je ne le crois pas.
Oui, c'est ça la vie, elle frappe
sur n'importe qui, n'importe quoi,
Sans prévenir et elle fait mal,
trop mal pour que tu puisses survivre.
Christiane
Ce texte a
créé de gros ennuis à un enseignant Freinet, il est le motif de cette
gerbe car nous, adolescents, nous voulons une liberté totale d'expression.
A chacun de nous de défendre cette liberté et de soutenir ceux qui sont
victimes de répression.
«Cercueil à
commander de toute urgence» est l'appréciation portée sur ce texte par...
un exemple de feld-administration...
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MARIANNE
PLEURE
Qu’as-tu ?
C’est mon rhumatisme sanglote-t-elle
A ton âge !
tu as si
mal que ça ?
Oh non... c'est la maîtresse qui m'a mis zéro pour ne
pas avoir su l'écrire...
ENFANT...
Raconte-moi l'histoire de ce village
fait de fleurs
fait de
soleil
ENFANT...
Raconte-moi l'histoire de cette
femme
et de cet
homme
ENFANT...
Raconte-moi l'histoire de ce sentier
qui suit
le vrai visage de l'enfance
ENFANT...
Je suis une étoile qui te parle
d'une autre planète
d'une autre
galaxie
et je rêve,
je rêve...
Cette maison qui passe devant mes
yeux
qui passe
sous mon corps
semble ne
plus vivre ni larmes
ni peur
et mon soleil
est fait de vie.
Enfin je suis une étoile et j'ai
envie de t'entendre parler...
Fanny
NOUS AVONS
ENVIE DE VOUS ENTENDRE PARLER...
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