Actualités

Nous avons lu...

• La musique verte,
de Christine ARMENGAUD, édité par Christine Bonneton, 21 boulevard Maréchal-Fayolle, 43000 Le Puy, diffusé par Diff'Edit.
Enfin un livre intéressant qui quitte les sentiers battus des grammaires musicales pour prendre ceux de l'école buissonnière avec ses tiges fendues, ses noyaux percés, ses hochets de jonc.
Ce petit bouquin fait revivre les joies, les plaisirs de faire jaillir les sons, les cris, les chocs, de brins d'herbe, de bout de bois, l'impatience de savoir quel cri ça va pousser, les fous rires que provoque leur incongruité parfois ou l'émerveillement soudain devant un son aigu, filé, réplique pour un oiseau connu ou inconnu. II éveille, en plus, l'envie d'essayer ce qu'on ne connaît pas.
A l'ère de l'urbanisation grandissante, de la musique en conserve, cet ouvrage est une bouteille à la terre d'une tradition orale en perdition.
C'est un tour de France, et plus, des traditions, fait de comptines, de textes d'auteurs, de propos d'enfants ridés, illustré d'explications précises.
Un livre pour découvrir, redécouvrir le plaisir de jouer, vraiment jouer.

Jean-Jacques CHARBONNIER

Vole, petit oiseau !
Brave coccinelle
• A la plage
par ALTAN, à L'École des Loisirs.
Ce sont trois petits albums destinés aux tout-petits (à la fille de l'auteur quand elle avait trois ans). Ils ont séduit les enfants de ma classe (5 et 6 ans) par les dessins très simples et colorés, la mise en page claire et soignée, les textes gais dont la fin, comme une ritournelle - le retour à la maison - ressemble beaucoup à celle des textes d'enfants, et l'écriture très lisible.
Les enfants qui en sont à leur premier trimestre d'apprentissage de la lecture, découvrent avec plaisir. qu'ils sont réellement capables de relire les histoires dont chaque page ne comporte qu'un «groupe de souffle».
Une collection nouvelle qui mérite de figurer dans la bibliothèque des petits, et qui, souhaitons-le, aura bientôt d'autres titres.

DES CONTES...
Dans la collection «Vermeille» (Hachette Jeunesse), parmi 17 titres «Contes de toutes les régions et de tous les pays», les derniers parus :
Contes du Berry (adaptés par J. Pelletier)
Contes du Maine et d'Anjou
(adaptés par Th. de Castellanel
Des contes dans lesquels les héros tentent de vaincre les peurs, les superstitions, la méchanceté. Les faibles et les humbles trouvent leur revanche sur le malheur et la fatalité. Ces livres sont une occasion de refaire connaissance avec les folklores des terroirs.
La présentation est agréable quoique simple. Format 18,5 x 25,5, 160 pages, couverture cartonnée pelliculée couleurs, illustrations en noir et en couleur.
Chez Hatier, dans la collection «Monde en légendes» :
Contes d'Amazonie (par Huguette PEROL)
Un très beau livre, avec une mise en page et une illustration très belle, qui raconte la création du monde (la naissance de la nuit de la Lune, du Soleil, du fleuve Amazone, du feu, etc.) et des légendes de la Grande Forêt. Les dessins, naïfs et lumineux, réalisés par Terry Maia, Brésilienne, donnent beaucoup d'attrait à ce recueil.
Contes du Missipi (de Françoise MORA)
Des histoires de Gus Adam, «ce grand nègre célèbre dans toute la région pour son goût des farces, ses jambes agiles et ses doigts crochus», d'autres histoires encore, drôles, imprégnées de sorcellerie. Les histoires que se racontent les esclaves noirs, planteurs en Amérique du Sud, qui nous montrent un peu leurs conditions  de vie. L'illustration, pleine d'humour  est de Thierry Courtin.
Deux beaux livres cartonnés 22 x 28,5, 72 pages environ, 40 F.
Contes d'Andersen (Renard Poche, École des loisirs)
 Le volume 1 : Le briquet - La princesse un pois - Les fleurs de la petite Ida - Le compagnon de voyage - La petite sirène - Les habits neufs de l'empereur.
Le volume 2: L'intrépide soldat de plomb  - Les cygnes sauvages - Le jardin du paradis - Le coffre volant - Le rossignol - Le vilain petit canard.
La lecture de ces contes m'a ravie, ainsi que mes auditeurs (9 ans). Rien à voir avec le souvenir de quelques-unes de ces histoires que j'avais dû lire, enfant, dans des versions édulcorées. Les illustrations, sobres, un peu «évaporées», sont en accord avec l'atmosphère des récits. On est pris du début à la fin, ce sont des moments de bonheur, d'aventure et de poésie... Un bain d'harmonie, de beauté pour le lecteur et les auditeurs. Quelle que soit notre culture, ces contes résonnent en nous et nous touchent...
• Contes à l'envers, par Philippe DUMAS et Boris MOlSSARD, L’ École des loisirs, Joie de lire.
Ils sont bien différents. D'abord parce qu'ils  se situent dans un contexte socio-économique précis : le monde occidental  du XX°- siècle et que l'auteur utilise la technique du conte pour soulever, de manière humoristique, certains aspects contestables de notre société (Blanche-Neige,  dans un monde où les femmes ont pris le pouvoir, devient le porte-parole des petits hommes qui ont fui la domination féminine en se réfugiant dans la forêt où ils préparent une rébellion pour reprendre leur pouvoir). Dans Conte à rebours, selon l'intérêt du souverain, le bon peuple doit marcher à reculons ou sur la tête, la norme en vigueur évoluant en fonction des intérêts des gouvernants.
Intéressante sur le plan du fond, cette tentative ne m'apparaît pourtant pas comme une réussite : l'enfant de huit ans ne saisit pas cette portée «politique» lorsqu'il écoute les contes. D'ailleurs, ceux-ci accrochent peu son intérêt : ü y a des longueurs, le style est difficile avec des subtilités qui sont du niveau d'un adulte... ce qui provoque chez les auditeurs une certaine lassitude et l'intérêt fléchit. Je n'aime guère les illustrations, traitées sur le mode humoristique, qui témoignent du même esprit que celui qui préside au texte
En somme, ces contes sont bien à l'envers : ils n'ont pas la «force», la puissance évocatrice des contes traditionnels. Mais peut-être seraient-ils mieux «passés» s'ils avaient été traités sous forme de bandes dessinées ?
S. CHARBONNIER -Mireille ROBERT

Nous avons reçu...

*Dossier «Dessin abstrait spontané

Ce dossier a été préparé par des enseignants qui ont introduit le dessin abstrait spontané dans leurs classes depuis quelques années ; ils relatent leur expérience : la façon dont ils pratiquent avec leurs élèves, leurs tâtonnements, leurs difficultés.
Le dessin abstrait spontané est une technique d'expression qui s'adresse à des jeunes à partir de douze ans, âge où ils évoluent plus volontiers dans l'abstraction ; leur proposer ce cheminement plus tôt, à une période où ils cherchent encore à traduire une vision réaliste du monde serait une erreur : de nombreuses tentatives proposées à des enfants plus jeunes l'ont prouvé.
II leur est proposé une forme d'expression, nouvelle pour eux devant laquelle chacun a les mêmes chances de réussite puisqu'au départ il n'y a aucune référence à des critères esthétiques transmis par les écoles d'art, ni à des jugements de valeur. Tout est accepté, tout est considéré avec la même attention et le même respect.
L'expérience permet d'affirmer que par la suite chaque élève peut accéder à sa forme d'expression graphique personnelle et que beaucoup trouvent ou retrouvent du plaisir à dessiner.

Sommaire :
- Le but du dessin abstrait spontané.
- Le dessin abstrait : sa place dans la classe.
- Le démarrage.
- La mise en commun.
- L'introduction de la couleur.
- La valorisation des dessins.
- D'autres domaines de l'abstrait.
- La pratique hors de l'école.
- La rencontre avec les oeuvres des maîtres de l'abstrait.
- Les difficultés, les limites.
- Reproduction d’œuvres contemporaines.
Ce dossier a été réalisé avec la participation de Monique Bolmont, Francis Bothner, Lucien Buessler, Marthe Guthmann, Sylvie Scheu.
Le groupe «Art enfantin» de l'Est, par l'intermédiaire de ce dossier et aussi par le n° 93 de la revue Ait enfantin nous fait découvrir la somme et la qualité de son travail coopératif. Ceci est un encouragement à créer dans tous les départements des modules «Art enfantin». Une expérience aussi riche ne peut être méconnue, Il faut lire et faire lire ce dossier que l'on peut se procurer auprès de Bernard MISLIN, 14 rue du Rhin, 68490 Ottmarsheim, contre la somme de 12 F.

Anto ALQUIER

Nous avons vu...

• Extrait d'une lettre de Guy et Renée GOUPIL

«Nous avons profité des vacances pour aller voir les expositions Picasso et Dali à Paris.

Quel travail ces deux-là !

Picasso nous a confirmé dans notre pratique : tâtonnement, reprise du tâtonnement avec la même technique, te même outil, puis avec d'autres outils, d'autres techniques, d'autres matières ; recherche permanente d'amélioration puis dépassement vers un autre tâtonnement ; retour parfois au déjà «réussi» et reprise à parti de là de nouveaux tâtonnements. C'est une constante remise en question e constante recherche, tout à fait ce qui nous tentons de faire avec les enfants. E toujours ce carnet de croquis tout comme Miro, tout comme nous tentons de le faire.

Dali, c'est autre chose encore. C'est la perfection du dessin et une organisation de l'espace extraordinaire... »

Télécharger ce texte en RTF

Retour au sommaire