BEM 33-34
Le fichier par Le commission de l'ICEM
BIBLIOTHEQUE DE L'ECOLE MODERNE |
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Première partieComment
réaliser
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3°
Le document à lécole moderne Il est donc entendu que les documents sont dune utilité incontestable dans toutes les classes. Mais pour les classes engagées sur la voie tracée par Freinet, le fichier de documentation est absolument indispensable. Pour cette forme déducation, les manuels ne sont absolument plus valables. Nous devons avoir aussi la documentation qui nous apporte, sur tous les sujets qui surviennent, tous les renseignements dont nous avons besoin. Prenons un exemple : Alors, le village tout entier et lEcole vibrent de cet intérêt majeur, et les textes libres sont le reflet de lactivité fébrile, de la rude lutte de lhomme contre les événements, de langoisse qui envahit les coeurs. Nous avons là un véritable centre dintérêt et non pas un de ces centres dintérêt préfabriqués par un collaborateur de journal pédagogique tapi derrière son bureau. Ce centre dintérêt, nous allons le transformer en complexe dintérêt.
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4°
Quest-ce que le Complexe dintérêt ? Le centre dintérêt : « le Doubs en crue » va occuper les activités de la classe durant des jours, peut-être des semaines. Il nous faudra : a) Parler du Doubs, de son cours, de son débit, de ses affluents, de ses mortes (ancien lit formant des bras d'eau stagnante, reliés au fleuve au moment des crues), de son régime, cest de la géographie. b) Rappeler les inondations restées célèbres dans les annales du village, doù enquêtes auprès des habitants : et de là rechercher les inondations produites par dautres fleuves en France et ailleurs ; cest de lhistoire et encore de la géographie. c) Il nous faudra distinguer les inondations bienfaisantes(crues du Nil, irrigations diverses) de celles qui sont catastrophiques. Puis les enfants voudront savoir les causes des inondations (et nous passons tout naturellement à létude scientifique de la question) et les moyens mis en uvre par lhomme pour se protéger contre les crues du fleuve(digues, barrages, enrochement, épis, etc ) d) Il faudra recueillir des textes décrivains, des articles de journaux, des reproductions photographiques, car la lecture et les dictées ainsi que le vocabulaire, bref tout ce qui constitue létude de la langue se fera à partir de textes traitant des crues et dinondations. e) Le calcul même fera partie du complexe dintérêt pris dans la vie : notions de débit, de vitesse dun courant, de volume deau f) La morale et linstruction civique y trouveront aussi leur compte : la solidarité ne joue-t-elle pas en plein entre les habitants du "Bas" menacés et les habitants du "Haut" qui en masse se portent à leur aide ? Et les conditions dédification des digues sur lune ou lautre rive sont bien propres à amorcer des méditations sur le civisme des uns et des autres, chaque village accusant son vis-à-vis de vouloir rejeter les eaux furieuses sur son propre territoire. Mais encore faut-il lui en donner les moyens. Dans ce cas, est-ce que les manuels scolaires nous seront dun grand secours ? Assurément non. Le maître peut-être, apportera quelques bribes de savoir ; lenquête dans le village pourra donner une bonne part de réponses. Le livre de lecture en usage dans la classe contiendra peut-être un texte relatif à la crue dun fleuve ; le manuel de géographie nous initiera à ce que lon appelle « débit »et « régime » dun cours deau, et puis plus rien. Même si la bibliothèque du maître est bien garnie, même sil est abonné à différentes revues culturelles et scientifiques, les documents utiles au complexe dintérêt, cachés entre les pages de ci et de là, ne pourront presque jamais être exhumés, faute de temps et dune bonne méthode de classification rationnelle. Et puis, nous ne pouvons pas demander aux enfants de lire de nombreux livres pour trouver le document recherché. Lenfant se découragera, le maître sénervera et rien de valable ne sera fait. Bien vite, on abandonnera la technique si profitable du « complexe dintérêt » pour reprendre les sentiers battus et suivre tout bonnement les leçons prédigérées et sans vie des manuels scolaires. Nous ne craignons même pas daffirmer quil est dangereux de saventurer trop avant dans cette voie si lon ne possède pas cet instrument irremplaçable. Il faut dire cependant, que le fait même de se mettre à constituer un fichier de documentation est pour le maître et pour les élèves une des meilleures façons de se lancer et davancer sur le chemin de lEcole moderne telle que la définie Freinet.
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COMMENT LES CLASSER ?
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Sous le vocable de « documents », on désigne tout aussi bien les objets que les films fixes ou animés, les diapositives, les disques, les bandes magnétiques, les collections de produits, de denrées, de matériaux divers, ou que les reproductions sur papier : photos, dessins, textes. Différentes maisons dédition éditent des documents photographiques ou des documents écrits que lon peut se procurer soit par abonnement soit par achat direct de séries classées dans les rubriques traditionnelles : histoire, géographie, sciences, etc. Il nest pas question ici de préconiser la production de certaines firmes plutôt que dautres, cependant vous trouverez à la fin de cette brochure, dans des pages annexes, quelques adresses de maisons qui, à notre sens, fournissent des documents sérieux et intéressants 2° Les journaux pédagogiques Les journaux pédagogiques incluent parfois entre leurs pages des hors-textes en général intéressants. Dautre part, ces journaux contiennent en particulier des textes de français, des poésies, des pages de lectures historiques ou géographiques quil suffit de découper et de coller sur feuilles de carton ou de papier pour permettre leur classement et leur rangement. Nous donnerons quelques références dans les pages annexes. Il suffit de sarrêter quelques minutes devant létalage du marchand de journaux pour avoir loccasion dapprécier la belle présentation et lintérêt de nombreuses revues mensuelles. Il est certain que nous pouvons trouver là de riches moissons de documents. Malheureusement ces documents ne peuvent trouver place dans notre fichier quau prix de savants découpages auxquels on se résoud rarement pour ne pas abîmer lensemble de la revue. Dans ce cas, il suffit de glisser simplement une fiche blanche dans le fichier, fiche munie en haut dun numéro de classification se rapportant à larticle qui a retenu notre attention. (Voir au chapitre suivant le mode d'emploi du système de classification préconisé.) La revue quant à elle, ne peut être classée que dans lordre de son numéro de parution. Exemple : Soit la revue : « Sciences et Avenir », numéro 163 du mois de septembre 1960. Voici quelles sont les fiches à glisser dans le fichier : N°60 (On remarque que sur la même fiche, il peut y avoir des références à dautres revues.) (On remarque quil peut être fait référence soit à des études particulières, soit à des manuels scolaires.) N°HI Les BT (Bibliothèque de Travail) et les SBT (Suppléments à la Bibliithèque de Travail) (voir les deux derniers paragraphes du présent chapitre), peuvent être classés directement dans le fichier suivant leur numéro de classification, car ces brochures ne traitent que dun seul sujet par numéro. Dans ce cas elles ne figurent pas sur la fiche ci-dessus. Par contre si elles sont classées à part selon leur numéro de parution, elles sont alors mentionnées sur la fiche de référence au même titre que les autres revues. N°143 N°153 Noublions pas cependant que le fichier doit être accessible à lenfant, dans la plupart des cas, et que parfois certains articles de revues sont trop compliqués pour lui. Dans ce cas, le maître, qui les a lus, peut cheniller en marge les passages que lenfant peut lire avec profit et annoter les photographies quil pourra observer. Bien sûr, le maître peut toujours faire une sorte de digest, cest à dire résumer et adapter au niveau de lenfant les articles de revues écrits pour des adultes. Mais si ce travail est fort intéressant et très efficace, il demande beaucoup de temps et ne pourra être entrepris que dans un petit nombre de cas. Presque tous les quotidiens font apparaître de temps à autre des reportages forts intéressants qui au prix dune adaptation sommaire peuvent être utilisés dans nos classes. De même, il arrive souvent que les quotidiens ou les hebdomadaires régionaux sassurent le concours de spécialistes locaux et font paraître des pages peut-être peu prisées par les lecteurs de la rubriques des chiens écrasés mais qui présentent un grand intérêt pour notre enseignement géographique ou historique. Il ne faut pas négliger cette source précieuse de documentation doù nous tirerons de nombreuses fiches dhistoire et de géographie locale. Les échanges scolaires pour ceux qui pratiquent la correspondance interscolaire sont aussi une bonne source de documents. Les enquêtes des correspondants, leurs réponses à nos questions, certaines pages de journaux scolaires (rappelons que les journaux scolaires écrits et imprimés par les enfants et contenant des textes libres, des enquêtes dans le milieu des éléments de géographie et dhistoire locales, sont des opuscules de format 13,5x21 en général et sont échangés avec dautres écoles) que nous recevons de tous les coins de France, sont dignes de figurer dans notre fichier et y apportent de nombreux éléments dauthenticité et de vie. 6) les cartes postales : Il nest pas besoin dinsister sur leur valeur en tant que documents géographiques et même historiques pour peu que les enfants se mettent à fouiller dans les archives familiales. Mais, bien sûr, un choix simpose. Certaines « vues générales », par exemple, nont aucune valeur pédagogique. La correspondance interscolaire doit fournir un grand nombre de
cartes postales, ainsi que les voyages de vacances des uns et des autres. 7) Les documents des syndicats dinitiatives. Les offices de tourisme de chaque ville envoient des documents concernant toutes les régions de France. Il suffit décrire ou mieux de faire écrire par le secrétariat de votre coopérative scolaire. Notons ici que la constitution du fichier documentaire de la classe
est une oeuvre coopérative de longue haleine. A lorigine dailleurs, nous ne
disions pas fichier documentaire, mais fichier scolaire coopératif ? Pour bien marquer d'une part que les enfants doivent
participer activement à la recherche et au choix des documents, que ces documents sont
utilisés sous forme d'un travail en commun, un travail coopératif, et d'autre part que
les instituteurs, groupés au sein du mouvement Freinet, oeuvrent coopérativement pour
mettre au point cet outil pédagogique nouveau. Le présent ouvrage fait en quelques sorte le point de leurs recherches qui ont débuté il y a plus de 30 ans. Les élèves apportent des quantités de documents. Chaque famille de nos jours reçoit un quotidien et souvent une ou plusieurs revues. Les enfants se plaisent à découper tout ce qui peut intéresser lécole. Cest dailleurs pour eux un exercice très éducatif que dapprendre à faire un choix parmi le fatras dans lequel ils devront puiser. Quelquefois, ils découvrent dans quelque tiroir dun meuble abandonné à la convoitise des rats et des souris, des papiers de valeur historique indéniable et qui à eux seuls pourront être le point de départ dun riche complexe dintérêt. 9)Les SBT « Suppléments Bibliothèque de
Travail » |
D'autres titres: «Le son»; «Le
petit chimiste » ; «Le principe d'Archimède» ; «24 expériences avec des règles de
bois » ; «La force de l'eau», etc... c) Une troisième catégorie de SBT
permet des travaux d'histoire naturelle. Le numéro 112 : « Notre coeur » propose un
découpage à partir de croquis en couleur qu'il suffit de coller sur du contreplaqué, et
allie ainsi le travail manuel à l'enseignement scientifique. |
Est-il besoin de faire remarquer que
ces brochures manuels de travail, sont particulièrement bien adaptées aux classes du
cycle d'observation et qu'elles répondent à l'esprit et à la lettre des nouvelles
instructions officielles ? Cette collection est à ce point
importante que l'on se demande parfois s'il est besoin de partir à la recherche d'autres
documents. Au Coudray, comme dans la plupart des
villages, on plante un arbre de la Liberté. C'est un peuplier, un peuple comme l'on
disait. L'arbre, orné de rubans tricolores, est planté en grande cérémonie sur la
place publique en présence de la Municipalité, de la Garde Nationale et de la
population. Il grandira pendant 25 ans sans incident. Finalement cette collection BT n'est
rien moins qu'une encyclopédie à l'usage de
l'enfant, aussi bien par l'ampleur des connaissances qui y sont accumulées, par
l'étendue des notions qu'elle expose, que par la qualité de sa présentation et par sa
valeur pédagogique exceptionnelle. |
Mais il
faut classer
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Nous voilà donc en possession dune certaine quantité de documents de toutes sortes : quelques dizaines, bientôt quelques centaines, puis plusieurs milliers. Si nous nous sommes contentés dentasser toutes ces fiches, toutes ces gravures, toutes ces brochures sans aucun classement, cette riche documentation ne nous sera daucune utilité. Aussi, dès que lon a décidé dentreprendre la constitution dun fichier documentaire, doit-on en même temps poser et résoudre le problème de sa classification. Il faut certes que notre fichier soit aussi riche que possible pour que nous soyons sûrs dy puiser lessentiel des documents qui nous sont nécessaires ; mais il faut éviter que cette richesse nous pèse et nous encombre, quelle étouffe notre liberté et complique notre activité. Cest pour cela aussi quil ne saurait y avoir de fichier sans classification rationnelle nous permettant de trouver instantanément les documents précis dont nous avons besoin. |
Avantage et inconvénients de la classification alphabétique Malheureusement, ce système simple en apparence ne convient absoulment pas (du moins sous sa forme intégrale) à la classification de nos documents. Dabord, parce quil apporte une telle dispersion de ce qui justement devrait être regroupé quil complique le problème au lieu de le simplifier. Puis, après avoir regroupé tous ces documents concernant le centre dintérêt : « les eaux courantes » il faudra à nouveau les disperser tout au travers du fichier. Cest plutôt, il faut lavouer, de lanti-classification. Dautre part, lalignement sur un même plan didées très générales et de menus détails que nous impose lordre alphabétique, nest ni rationnel, ni éducatif. Nous trouvons par exemple : « reptiles », puis requin et ressac. Où placerons-nous une fiche qui parle de la couleuvre : à reptile ? à serpent ? ou simplement à C couleuvre ? et si nous avions une fiche nous expliquant comment distinguer une couleuvre dune vipère, où la mettra-t-on ? de même quune fiche sur le venin et son emploi en médecine ? Très rapidement on saperçoit que la classification alphabétique nous pose plus de problèmes quelle naide à en résoudre. Il faut donc trouver autre chose. |
La classification décimale ICEM La mise au point dune classification idéale a été longue et délicate, car en effet, le propre dune bonne classification nest pas de permettre à lhabitué de sy reconnaître, il est dêtre si simple et si naturel, de principes si universels, que nimporte qui puisse lutiliser aisément, et cela sans travail excessif de numérotation. La commission ayant à sa tête notre camarade Lallemand, actuellement retraité à Gonfaron(Var), a essayé divers procédés, a recueilli les avis de nombreux utilisateurs, et est finalement arrivé à cette conclusion que seule, la classification décimale répond à nos besoins. |
Quest-ce que la classification décimale ? La classification décimale présente les avantages suivants : -Aussitôt quun document est numéroté et classé, il rejoint
automatiquement dans la collection tous les documents illustrant le même sujet. Nous ne dirons ici que très rapidement en quoi consiste cette classification ; un ouvrage à paraître : Pour tout classer, donnera toutes les indications utiles dans leurs moindres détails pour permettre à quiconque, en particulier aux enfants eux-mêmes, de classer tous les documents dont on dispose, et de trouver sans difficultés dans le fichier ceux qui sont nécessaires. Utilisée depuis longtemps déjà par tous les éducateurs initiés à la pédagogie Freinet, cette classification a été récemment repensée et améliorée dans le sens dune plus grande simplicité. Cest de cette classification décimale améliorée dont nous parlerons. Lensemble des connaissances et des idées humaines est divisée en douze grandes séries dont voici la liste, chaque série étant précédée dun numéro, sauf les deux dernières histoire et géographie qui pour plus de commodité sont précédées des deux lettres H pour histoire et G pour géographie. 0 Notre travail Chacune de ces 12 séries est-même divisée suivant un principe décimal : Exemple : la série « le milieu naturel » 10 Généralités Enfin si la nécessité sen fait sentir, et la nécessité sen fera sentir dès que votre fichier sera bien garni, chacune de ces subdivisions pourra être à son tour subdivisée de la même manière. Par exemple, nous avons beaucoup de documents classés au numéro 15 : « le temps », nous subdivisons comme suit : 150 Généralités Dans la plupart des cas, cette subdivision poussée au troisième chiffre suffira amplement, mais cependant nous pouvons pousser plus loin notre souci de précision. Supposons que nous possédions une dizaine de documents concernant les vents ; il est bien évident que ces dix documents placés dans le dossier portant le numéro 155 seront bien vite compulsés sans quil soit nécessaire de pousser plus avant notre classification. Mais supposons que nous possédions au lieu de 10, une centaine de documents sur les vents, ce sera beaucoup plus difficile de trouver parmi eux ceux ou celui que nous recherchons, par exemple : « le blizzard ». Eh bien à partir du troisième numéro de la classification décimale, il nous suffira si nous éprouvons le besoin de classer les documents par ordre alphabétique. A ce stade la classification alphabétique perd tous ses inconvénients et reprend au contraire ses qualités de simplicité. Ainsi nous aurons dans le dossier 155 : A Alizés On voit par exemple ci-dessus, que le problème qui consistait à mettre au point une classification à la fois rationnelle, simple, pratique et éducative, à la portée des enfants à partir du cours moyen et même du cours élémentaire, a été résolu par lICEM dune manière très satisfaisante. Pour clore ce chapitre, donnons un exemple de recherche dans le fichier et inversement, un exemple montrant comment placer dans le fichier un document nouveau. Nous recherchons de la documentation concernant les eaux courantes. Nous savons que ce titre se trouver dans la série numéro 1 : le milieu naturel ; à lintérieur de cette série, le dossier numéro 13 nous livrera tout ce qui concerne « les eaux courantes » ; enfin à lintérieur de ce dossier, nous naurons aucune peine à trouver le numéro 131 : cours deau, sources, vallées, régime ». Tous les documents qui nous seront utiles seront groupés sous ce titre. Disons dailleurs quun dictionnaire index facilitera les recherches. Supposons maintenant que nous venions de découper dans une revue une fiche documentaire dont le titre est : « le gorille », où allons-nous placer cette fiche ? Le gorille est un animal, donc pas dhésitations nous inscrirons déjà en haut et à gauche de la fiche le numéro 3. Nous verrons ensuite que, à lintérieur de cette série : les animaux, le numéro 32 est réservé aux mammifères ; nous ajouterons donc le 2 à la droite du premier chiffre ; enfin dans ce dossier le numéro 321 concerne les singes ; nous ajouterons donc le 1 et il suffira de glisser la nouvelle fiche à côté de celles portant ce même numéro : 321. Nous arrêterons ici nos explications concernant la classification ; ces explications nont eu pour but que de vous donner une idée et les principes de cette classification. Si vous décidez de constituer un fichier de documentation, ne manquez pas de commander à la CEL (Coopérative de lEnseignement Laïc) louvrage qui vous sera indispensable : « Pour tout classer » de Roger Lallemand. |
IL FAUT MAINTENANT
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Il ne suffit pas de posséder des documents, puis davoir adopté une technique de classification rationnelle, encore faut-il ranger les documents classés. Nous présenterons ici des
indications pratiques des témoignages sur des réalisations diverses, les unes très
rudimentaires, mais suffisantes au début, dautres plus complexes, plus étudiées. A la lecture des exemples qui
vont suivre, chacun pourra choisir suivant le temps dont il dispose, suivant la
somme de documents qu'il possède, et suivant aussi son plus ou moins grand goût de
collectionneur et de bricoleur. Nous verrons successivement
différents modes de rangements puis les boîtes et meubles qui devront recueillir nos
documents rangés. Certains de ces meubles sont des modèles du genre; ils ne sont pas à
notre connaissance, commercialisés, mais il ne fait aucun doute que leurs auteurs
pourront sur votre demande vous indiquer comment vous les procurer. I. DIFFERENTS MODES DE RANGEMENT Mais les bureaux modernes ont depuis
longtemps abandonné ce classement horizontal. D'abord parce que les documents
s'entassant, les piles devenaient de plus en plus hautes et si par malheur un geste
maladroit déséquilibrait l'échafaudage, quelle catastrophe. Depuis longtemps, le rangement
horizontal a disparu pour faire place au rangement vertical. Ajoutons que, dans nos
classes, nous avons une raison supplémentaire de ne pas l'adopter : c'est que les
enfants éprouveraient bien plus de difficultés encore que des adultes entraînés pour
sortir et pour remettre en place les documents, et que les risques de mauvais rangement
seraient bien plus grands. Certes, tant que l'on ne possède que
quelques fiches et gravures, on peut toujours se permettre de les entasser les unes sur
les autres, mais dès que leur nombre augmente, il faut penser au rangement vertical. Comme son
nom l'indique, il consiste à placer les documents non plus à plat, mais debout. « Mais alors, il faut que les feuilles
soient rigides, donc qu'elles soient en carton ou collées sur carton ». |
Le croquis numéro 1 qui représente
l'un de ces dossiers ouvert montre comment y sont placés les documents de différents
formats. Toutefois, Bourdarias, qui a
préparé un fichier 1 également. Il n'est pas besoin de
pousser plus loin ces exemples. 10
Généralités dans lesquels nous allons répartir
tout ce que contenait l'unique dossier I.
3) Les pochettes Notre camarade Duport instituteur à
Escource (Landes), utilise pour classer ses documents, des pochettes qu'il fabrique lui-même
très rapidement d'ailleurs car elles sont très simples. «
Une pochette, écrit-il, est une feuille de
papier fort qui, une fois pliée en deux a comme dimensions 22 X 18 CM. Deux agrafes sont
fixées au bas (croquis 2). La pochette est donc ouverte sur deux côtés en haut et à
droite. Le numéro de classification est placé en haut et le titre au milieu. Les
pochettes sont de couleurs différentes : jaunes pour le français, vertes pour les
sciences, roses pour la géographie, etc. Dans chaque pochette je mets toutes
sortes de documents pliés ou non. Il y a à peu près 300 pochettes dans mes tiroirs ». Car Duport range ses pochettes dans
les tiroirs d'un meuble qu'il a conçu spécialement pour cet usage et dont nous parlerons
ultérieurement. 4) Les dossiers suspendus Les dossiers suspendus sont employés
dans presque toutes les administrations ayant à classer de nombreux papiers. Il existe, dans le commerce des
meubles très perfectionnés et... très chers contenant des dossiers suspendus selon
diverses conceptions. Il existe aussi des «bacs à classer » à roulettes pivotantes
munis de glissières sur lesquelles se placent et glissent, les dossiers suspendus à des
tringles. Prix de l'un de ces dossiers : 2 francs
environ et celui d'un bac : minimum 200 francs
(prix de 1964) ; contenance - 80 dossiers.
L'ensemble est certes pratique quoique insuffisant pour nos classes. Le prix sans être
prohibitif n'est cependant pas à la portée de toutes les écoles. Heureusement il est possible de
fabriquer soi-même des dossiers suspendus et des classeurs pour les II. BOITES ET MEUBLES DE RANGEMENT 1) Les boîtes
D'ailleurs, les dimensions des
boîtes données plus haut le sont à titre indicatif, vous pouvez bien entendu les
modifier à votre gré ; toutefois, si vous les voulez beaucoup plus grandes, prévoyez du
contreplaqué plus épais. b)
Passons maintenant à des réalisations plus soignées.
Ces chemises possèdent un voyant
avec un index contenant les numéros de la classification décimale. On peut améliorer le glissement des
dossiers en collant du plastique souple à cheval sur les deux côtés de la boîte qui
supportent les dossiers (ou simplement avec du scotch solide). 2) Les meubles Naturellement ces dimensions peuvent
varier suivant l'importance des documents à classer.
e)
Un meuble conçu par l'Institut Parisien de l'Ecole Moderne Ce meuble, mis au point par les
camarades parisiens, devait répondre aux conditions suivantes Ce meuble peut être réalisé soit
en contreplaqué (1,5 cm d'épaisseur) soit en Novopan (2 cm d'épaisseur). Le
contreplaqué assure cependant plus de rigidité. Nous avons gardé pour la bonne
bouche le meuble réalisé par notre camarade Boyer parce qu'il nous paraît
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Deuxième partie
-de
la personnalité du maître, pour les
CEG, de la discipline enseignée, etc... |
LENFANT PEUT UTILISER LE FICHIER
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« Cest
à la portée de tous les élèves, dès le CM2. Mais je ne pense pas, dit Masson,
quil soit utile que tous aient accès au fichier. Ce serait là cause de pagaille.
Pour ma part, je préfère quil y ait un responsable (ou deux). Ce responsable est
choisi en même temps que les responsables de la coopérative, tenir à jour le fichier
documentaire est, dans ma classe, lattribution du secrétaire adjoint de la
coopérative. Il faut un gars sérieux et ordonné. Dès quil est
choisi, je lui mets entre les mains le « pour tout
classer-dictionnaire-index ». Au début, je lui explique la classification
décimale ; je le surveille de près lors des rangements et recherches, puis comme il
a vite saisi, je le laisse tranquille. De temps en temps, je
jette un coup dil et remets tel ou tel document en place, car il y a toujours
de petites erreurs. Le responsable a un
carnet où il note tous les prêts de brochures ou de fiches ; on évite ainsi les
pertes de documents. Bourdarias a lui aussi un
responsable au fichier. Il écrit : « Une fois le
fichier mis en train, il ne me donne plus aucun mal. Maintenant un élève responsable y
range méticuleusement les nouveaux documents quil me suffit de numéroter et de
trier rapidement, ceux quapporte lactualité et dont nous nous sommes
servis, ceux auxquels nous sommes abonnés. » Chaque semaine, ou tous
les quinze jours, ou dans la journée, le responsable sort du fichier les dossiers ou les
fiches, selon nos besoins, en prenant soin de glisser à la place restée vide, une
réglette repère, ce qui facilite la
rapidité de la remise en place. Le responsable sait aussi de cette façon les documents
qui manquent au fichier et qui doivent être restitués. |
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Beaucoup
de collègues hésitent à s'engager sur la voie de la pédagogie Freinet parce que fort
justement ils craignent d'échouer par suite d'un manque d'informations, parce qu'ils
n'ont pas lu beaucoup de livres ou d'articles de revues concernant cette pédagogie, parce
que, s'ils en ont lu, ils n'ont par contre pas vu de classes où cette pédagogie était
appliquée, parce qu'ils n'ont pas pu suivre de stages régionaux ou départementaux
d'initiation, bref parce qu'ils se sentent mal préparés à cette nouvelle façon
d'accomplir leur tâche journalière. Ils ont bien raison : «Ne pas se lâcher des pieds avant d'avoir une prise solide
avec les mains, ne pas jeter à la ferraille la vieille cuisinière de grand-maman avant
d'être assuré que la cuisinière moderne fonctionne parfaitement » a dit Freinet.
Ce sont à ces collègues que nous disons : Et vous ne serez plus embarrassé lors d'une question impromptu de
l'un de vos élèves ; il suffira de lui répondre : « Tu voudrais savoir quelle est la
composition du bout rouge des allumettes, eh! bien, va toi-même chercher la réponse au
numéro 642-A et demain à la rentrée tu nous diras et tu expliqueras à tes camarades
quelle est la composition des allumettes ». Nous n'entrerons pas dans le détail
de l'emploi du fichier à l'école traditionnelle. EN FRANÇAIS Duport, dans les pages suivantes,
nous donnera des explications détaillées qu'il a rédigées de telle sorte qu'elles ont
une grande utilité pour toutes les classes quelles que soient les méthodes qu'elles
appliquent. EN CALCUL Le fichier permet d'avoir des
données numériques à jour. Ces fiches apportent des chiffres, des éléments de calcul
(vitesse des avions, des autos, prix, contenances des citernes diverses, poids des wagons,
quantités d'engrais à semer sur une surface donnée, etc ... ). Ces fiches permettent de bâtir des
problèmes dans la vie (comme le recommandent d'ailleurs les Instructions officielles) en
partant de données précises et non approximatives ou même fantaisistes comme on en
trouve encore dans des manuels. Même dans les classes n'utilisant
pas les techniques de l'Ecole Moderne, il arrive que l'on veuille sortir de la routine des
manuels scolaires. Le voisin veut creuser une fosse à purin ; quel volume devra-t-il lui
donner? Quelle devra être l'épaisseur des parois? Quel sera le prix de revient? C'est le
problème qu'il se pose. C'est le problème que peuvent facilement résoudre les écoliers
s'ils possèdent dans leur fichier documentaire sous la rubrique « ferme » des fiches de
renseignements, dans la rubrique « ciment », dans la rubrique « sable ». Le volume
dépend du nombre de têtes de bétail ; le prix de revient dépend de l'épaisseur
donnée aux parois, de la proportion du mélange de sable et de ciment, etc. Le papa de Jean va à la chasse. «
Oh, dit Jean, les cartouches que papa fait lui-même
coûtent bien moins cher que celles qu'il achète ». Pourquoi? Bien sûr, dans une classe qui
pratique la pédagogie Freinet, voilà une piste qui s'ouvre largement et sur laquelle on
va s'engager à fond. Mais, même sans pédagogie Freinet, il peut arriver que le maître
décide que c'est là une borne occasion de calcul. Les calculs envisagés ne seront
possible que si le fichier contient des fiches de renseignements concernant la fabrication EN HISTOIRE s'il était possible, en appuyant sur
un bouton, d'obtenir des textes, des gravures, des vues diverses , des travaux, qui
complèteraient nos leçons, les orienteraient vers la vie, les rendraient plus
efficientes? Quels changements dans nos pratiques éducatives, et quelles possibilités
nouvelles pour la formation de nos élèves !
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Vers le complexe
dintérêt
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Parce que
vous aurez constitué un fichier, parce que vous en aurez apprécié tous les avantages,
parce que vous vous sentirez plus à laise dans votre enseignement, parce que vous
aurez dépassé, peut-être dans vous en rendre bien compte au début, les voies de la
routine, parce que vous baserez toujours davantage votre enseignement sur la curiosité et
lintérêt enfantin, sur lactivité vivante en fonction dun milieu dont
vous serez désormais équipé pour en exploiter les précieuses richesses, pour tout
cela, vous irez plus loin. Un jour, vous vous mettrez à
lire et à relire les euvres de Freinet, vous vous abonnerez aux revues de
lécole moderne, vous suivrez un ou plusieurs stages dinitiation après vous
introduirez dans votre classe lune des premières et primordiales techniques :
lexpression libre par le texte et le dessin, puis viendront tout aussitôt la
composition dun journal scolaire et les échanges inter-scolaires. Cest alors que, quand
vos enfants auront choisi le texte qui répond le mieux à leurs intérêts du moment,
vous serez en présence du véritable centre dintérêts. Ainsi, hier, le Doubs est
passé par-dessus les digues, et ses eaux boueuses ont envahi les terres et menacent les
demeures des hommes. Le lendemain, cest bien
sûr le texte de Pierre, qui est aux premières loges, qui a lunanimité la faveur
de ses camarades : TEXTE DE PIERRE "Papa ma
dit : en 1910, il y avait 50 cm
deau dans notre cuisine, et on pouvait faire de la barque dans lappartement. Les digues se sont
rompues du côté de Petit Noir. Leau sest précipitée dans la brèche ce qui
a fait baisser son niveau à Neublans avec une rapidité extraordinaire ; papa
transportait du foin sur une barque, elle a été attirée par le courant deau ainsi
produit avec une telle force quelle sest jetée contre une clôture. En 1944, jai vu
leau monter à 10 cm dans notre étable, deux fois en quinze jours. Je me suis bien
amusé. Je métais fabriqué une espèce de barque avec un fond de voiture sur
lequel javais fixé un baquet à chaque bout. La vie est entrée dans la
classe avec le Texte libre. Il suffit alors dexploiter au maximum lélan
quelle a suscité. Mais où trouver
instantanément tous les documents susceptibles délargir à linfini les ondes
déclenchées par ce vrai centre dintérêt ? Avec la méthode et les
outils traditionnels, la chose est totalement impossible, ou du moins, elle oblige le
maître à des recherches et une préparation dont les difficultés ne peuvent pas
toujours être surmontées. Cest peut-être aussi
en partie parce que le docteur Decroly ne possédait pas les outils suffisants pour une
exploitation pédagogique efficiente de lintérêt fonctionnel enfantin, quil
avait dû établir des centres dintérêt quil voulait absolument rationnels,
« scientifiques », mais qui, à notre époque, apparaissent fort arbitraires,
des centres dintérêts connus plusieurs années à lavance, et pour lesquels
manuels et revues collationnaient la documentation indispensable. Avec le fichier, nous
possédons dautres possibilités techniques. Vous allez pouvoir en juger tout au
long des pages qui vont suivre et qui relatent les expériences de divers éducateurs.
Mais pour linstant restons-en à lexemple pris ci-dessus. La mise au point du
texte : «la crue » a révélé un certain nombre de pistes dominantes
dintérêt enfantin. Il nous suffit daller à notre fichier pour en sortir en
quelques minutes les dizaines de fiches et de brochures plus ou moins en rapport avec
« ce thème de vie » véritable comme disent les maîtresses de lécole
maternelle. «Bien, me
dira-t-on, mais vous avez là un sujet en or, et il
ne viendrait à l'idée d'aucun maître d'abandonner cet intérêt profond des enfants
pour s'occuper, selon les prévisions des « répartitions mensuelles » affichées, du
centre d'intérêt (sic) qui se trouve dans le livre de lecture en usage dans la classe :
« Le cirque » par exemple ». Mais voyons un peu en
détail : Outre la mise au point
collective du texte choisi nous aurons à parler du style du reportage :
lobservation correcte des faits, leur relation exacte, le refus de grossir telle ou
telle circonstance ; la confrontation des articles publiés dans divers journaux
actuels et de ceux que nous retrouvons dans le fichier que nous avions découpés il y a
quelques années lors dune précédente crue ; nous aurons une occasion
supplémentaire de démystifier le «
cétait écrit dans le
journal » Journalistes eux-mêmes, notre journal scolaire consacrera pour nos
correspondants de nombreuses pages à ce sujet, nos élèves apprendront à lire dun
esprit critique les articles de leurs collègues de la grande presse. VOCABULAIRE Nous aurons loccasion
demployer de nombreux mots plus ou moins techniques ; les fiches
« vocabulaire » puisées dans le fichier nous y aideront. Dans une grande enveloppe
classée au numéro 131 nous découvrons plus de 20 textes dauteurs ayant pour
thème « les inondations ». Cest avec une grande avidité que les
enfants prennent contact avec ces textes. Ils y trouvent aussi des
références à dautres textes qui sont sur des livres de lecture que nous
possédons dans la bibliothèque de lécole, en particulier un texte relatant les
inondations dela Seine à Paris en 1910, sur un vieux « Bouillot » en piteux
état mais qui passe entre toutes les mains. De très beaux extraits du livre de Michel
Maurette : « La crue » sont si appréciés des enfants, que nous
essaierons de faire un modeste montage audio-visuel au cours duquel les meilleures
lectrices de la classe liront à leurs camarades de larges extraits du livre. « Ce jour-là, tout le pays a les yeux
fixés sur la montagne. A midi, le ciel écrase la plaine, le village, le mas, le coeur de
l'homme, L'obscurité est presque complète. Il pleut comme il n'avait jamais, plu. La
Têt est déchaînée, .le Tech brâme. Tous les torrents hurlent à la fois. Dans chaque
vallée, les rivières en crue balayent tout sur leur passage. GEOGRAPHIE Cest le moment
détudier « le Doubs » et son cours, détendre cette étude aux
divers cours deau de la région, de le comparer avec dautres fleuves, de le
comparer avec lui-même, nous aurons une idée concrète de ce quon
appelle : « le régime » dun cours deau. Bien sûr, la
profondeur de laspect géographique dépendra beaucoup des documents dont nous
disposons. Classée au numéro G135,
nous trouvons une grande carte du Doubs calquée sur les cartes routières Michelin ;
nous trouvons des graphiques représentant les diverses hauteurs deau prises à
léchelle posée par le service de Ponts et Chaussées sur lune des piles du
pont, hauteurs relevées au cours de lune de ces dernières années. HISTOIRE Outre lenquête dans le
village et aux archives, une chemise placée au numéro 131 et portant la lettre H, à la
suite de ce numéro, nous livre plusieurs fiches découpées dans ces illustrés de
lépoque et narrant les crues de 1910, notamment la crue de la Seine à Paris ;
nous y trouvons aussi plusieurs articles de journaux et des photographies sur les crues
plus récentes de la Garonne et du Rhône. Les inondations, leurs
causes, les moyens de sen protéger Plusieurs fiches toujours classées au même
numéro 131, ont été rédigées par le maître et mises à la portée des élèves du
cours moyen et du cours de fin détudes à la suite dune étude très
documentée de la revue « Sciences et Avenirs » ; une fiche références
renvoie à cette revue, elle aussi classée, pour lobservation des photographies qui
illustraient larticle. Létude du débit
dun robinet, puis dun petit ruisseau, affluent modeste du Doubs et coulant
tout entier sur le territoire de la commune a pu être entreprise immédiatement par
léquipe du cours de fin détudes, sans un travail préparatoire du maître,
parce que des fiches guide qui avaient été extraites de lEducateur, la revue du
mouvement de lécole moderne, se trouvaient aussi dans le fichier. Cependant que les
grands étaient occupés à ce travail, léquipe des CM établissait des graphiques
divers : graphique de lévolution de la crue chez nous et en divers points du
cours grâce aux renseignements du service des ponts et chaussées, graphique des crues
antérieures, etc
MORALE ET INSTRUCTION CIVIQUE Solidarité des habitants,
ceux qui sont à labri des eaux venant spontanément en aide aux riverains, soit
pour accueillir dans leurs étables les bêtes des sinistrés, ou les enfants dans leurs
foyers, soit pour aller de toute urgence colmater les brèches faites dans les digues. Et comme nous navons
pas trouvé dans notre fichier de textes relatant des cas de solidarité entre les hommes,
immédiatement une équipe se met au travail ; devant une pile, impressionnante de
livres de lectures divers et vieux journaux
pédagogiques afin de découvrir dautres cas de solidarité. Cette quête nous
vaudra, quelques jours plus tard, la plus belle leçon de morale et combien émouvante,
faite par les bambins devant leurs grands camarades attentifs et émus et le maître muet
parec quil sentait que ce jour, ses paroles auraient été de trop. |
Le fichier scolaire documentaire dans
lenseignement du français
|
Duport
(Landes) se défend de prôner une technique plutôt quuen autre, mais il prouve par
là abondamment que le maître traditionaliste (ou qui se dit tel), qui a pris soin de
constituer un fichier copieux et bien classé, peut apporter à la présentation de ses
leçons, une richesse, une variété et dans une certaine mesure uen vie qui montrent bien
quil est sur le chemin dune rénovation de sa pédagogie traditionnelle à
base de manuels scolaires. Mais laissons la parole à
Duport : Nécessité dune documentation abondante Nous avons donc, à
lintérieur du fichier, des fiches de français classées au même numéro que les
autres documents : ainsi les textes littéraires sur la « pêche »
voisineront avec des textes scientifiques sur les techniques de pêche et les fiches
géographiques. On peut évidemment toujours
sortir un texte, à limproviste sur une question délève par exemple, mais
voyons lutilisation systématique. Partant dun exemple
concret, nous évoquerons quelques possibilités dutilisation dun fichier
convenablement garni ; Le fichier dont il est
question est adapté à un cours moyen fin détudes. On aurait pu tout aussi choisir
des textes pour des cours préparatoires ou élémentaires ou par une classe de CEG. Ce fichier comprend 40
centres dintérêt, ceux que lon trouve le plus souvent dans les manuels de français. Un quarante et
unième dossier contient un grand nombre de documents qui ne sont rattachés à aucun
thème précis. Supposons que nous ayons comme centre
d'intérets : « La pêche ». Nous trouverons sous les numéros 551 : « Pêche en eau
douce », 552: «Pêche en mer » et 553 : « Pêche sous-marine », toutes les fiches
nécessaires. En voici la liste: Notre Pays en Liberté (Oléon, Sudel)
: Pages dAction CM-CS (Lombardy-Jolly,
Nathan) Lectures Dialoguées (Ménard-Daniel,
Nathan) Textes
vivants FE (Brangier-Ballereau, Sudel) Le livre unique de Français CM (Dumas,
Hachette) Le Français FE (J. Cressot et G.
André, Bourrelier) : Lectures
actives FE (Duru, Hachette) Nos belles Lectures FE (David, Haisse,
Bouret, Nath.) Il faut naturellement y ajouter les
textes de dictée, et les textes de récitation, ainsi que les BT citées plus loin. La Bibliothèque Scolaire nous
propose - 20 000 lieues sous les mers (jules
Verne) RECITATION - Fiche «Récitation »
(gommette verte) du même type que la précédente. En
supplément, des textes découpés dans des revues ont été collés sur des fiches. Voici
les titres: -Le ruisseau (Emile Verhaeren) On peut y ajouter des extraits des
textes de lecture. ORTHOGRAPHE
: Des textes d'examen (6e, CEP) ont été découpés dans des recueils ou dans des revues
et collés sur des fiches. En voici la liste : - Pêche en
rivière (André Chamson) - La mer, p.
6 Texte: le chant du jeune pêcheur (Lamennais) - des BT : n° 46: L'ostréiculture- en Charente-Maritime - diverses fiches et de nombreuses
gravures La pêche à
la morue La
préparation d'une quarantaine de dossiers de ce genre-là est évidemment une oeuvre de
longue haleine. Les enfants peuvent y participer, Très utile dès le début, le fichier
peut atteindre en quelques années seulement une richesse qu'on n'avait osé imaginer. |
UTILISATION DE CES DOCUMENTS |
Notre
instrument est là, déployé devant nos yeux ; à nous de jouer. Le fichier nous a fourni un grand nombre de
matériaux. Trop ? Assurément non, on
nest jamais trop riche. Peut-être même devrons-nous adapter à notre classe le
texte choisi, le simplifier, bâtir de nouveaux exercices, et ces documents personnels
viendront pour lavenir grossir notre dossier. Qui sait aussi si nous ne serons pas
obligés de rechercher dautres textes dans dautres dossiers ? Ce
nest pas impossible, car nous ne saurions rester prisonniers dun cadre trop
étroit. Là encore, la recherche sera rapide. Maintenant donc, le rôle du fichier est
terminé ; il nous a fourni sa moisson de documents, nous noublierons pas de
les remettre à leur pace après usage. Et cest le rôle du maître qui commence.
Linstituteur est désormais placé devant deux difficultés : le choix des
documents et leurs utilisations. Parmi les nombreux textes qui
se présentent à nous, il faut en choisir quelques-uns. Ce choix est difficile, il est
affaire de goût littéraire et de connaissance de sa classe. Il sagit de proposer
un texte de qualité susceptible dintéresser les élèves, pas trop difficile mais
pas non plus dune difficulté insuffisante. Notre meilleur guide sera
lintérêt profond des enfants, mais nous devrons aussi tenir compte des exigences
du programme, de notre plan de travail de la semaine en grammaire par exemple, et aussi la
technique que nous employons. On peut lire un texte dans le
manuel de lecture en usage dans la classe, et donner en lecture silencieuse plusieurs
autres textes, un par enfant dun cours déterminé, et en demander un compte rendu
oral. Ce ne sont que des exemples car toutes les possibilités soffrent à nous du
moment que les matériaux sont abondants dans tous les genres : humour, drame,
description, faits vécus, conte
On peut utiliser une leçon
de vocabulaire ou de revue pédagogique, on peut aussi la modifier, ou en bâtir une autre
à partir des documents choisis, ou sinspirer simplement des exercices classés dans
le fichier. Nous pouvons étudier un
texte de récitation du dossier, ou en lire plusieurs, ou en écouter. Il est possible de dicter un
texte dauteur, ou de le modifier, ou de bâtir une dictée mieux adaptée à ce que
nous voulons faire. Quelle que soit la technique
utilisée, les documents indispensables et précisément ceux que nous désirions, nous
ont été fournis au moment voulu par le fichier scolaire documentaire, compagnon fidèle
et irremplaçable instrument de travail. Masson(Gers) nous donne
sommairement un exemple dutilisation du fichier à la suite dun intérêt né
dun texte libre. Pour ce qui est du
français, il procède comme Dupont dont on vient de relater lexpérience.
Lexemple quil a choisi nous indique comment il a utilisé le fichier pour une
étude scientifique : « Prenons un exemple
vécu, dutilisation du FSC dans une exploitation pédagogique dun centre
dintérêt. (septembre 1959) Le texte libre
choisi (le samedi soir) est « La chasse aux lézards » dun élève du
CM1 ; et le centre dintérêt qui va logiquement en découler : les
reptiles. Dans la mesure du possible nous allons rattacher au centre dintérêt le
plus grand nombre des activités du début de la semaine. Il est évident que les
matières qui bénéficieront de cette « exploitation » seront le français et
les sciences. Pour le lundi,
jai préparé ma classe, tiré du fichier, classés au numéro 35, tous les
documents relatifs aux reptiles ; je les ai triés, en ai éliminé quelques-uns.
Jen ai profité pour retirer dautres fiches utiles pour les autres leçons qui
se feront en dehors du thème principal(car il faut bien voir tout le programme). Jai garni les
panneaux daffichage de photos, de dessins retirés aussi du fichier. Maintenant il faut
préparer un plan de travail en utilisant toute cette documentation. -Pour le français :
dans une chemise intitulée Bêtes sauvages, je trouve des textes dauteurs sur le
crocodile, le boa, la vipère ; ces textes fourniront la matière des dictées ou de
divers exercices de français. Grâce à des références qui y sont notées, je me report
aussi à des manuels de lecture. -Pour létude
scientifique des reptiles : jai retiré la BT numéro 135 les serpents,
une petite brochure intitulée La grande famille des serpents, et 18 FICHES CEL. (8 sur
lorvet, 6 sur le lézard et 4 sur les sauriens et tortues). Grâce à cette copieuse
documentation jai établi plusieurs fiches questionnaires (1 par enfant) que je
donne aux élèves en même temps que les fiches documentaires nécessaires. Ils auront
jusquau mercredi pour préparer leur travail. Et ce jour-là ce sont eux qui au
cours dune séance de synthèse feront effectivement la leçon des reptiles :
je serai plus le guide que le maître qui parle. Sans le fichier comment
aurais-je pu réunir une documentation aussi abondante, aussi maniable, et surtout en si
peu de temps ? Et puis il y a la
présentation qui compte ; pour lenfant, comme cest plus intéressant de
travailler sur ces fiches ou brochures, que dapprendre sur un manuel une leçon à
laquelle il na pas contribué. Exemple de
fiches questionnaires sur les reptiles II 1.Est-elle dangereuse ?
Pour quelle raison ?
III 1.Comment se déplace le
lézard ? 1.Montre que ce sont des
vertébrés. Leurs côtes sont-elles fixées comme celles de lhomme ? Vers la conférence denfant La conférence denfant
est une des techniques de la Pédagogie Freinet qui a le plus de succès à lécole de Vence ; cest aussi
lune de celles qui est le plus apte à former la personnalité de lenfant, à
lui inculquer une méthode rationnelle de travail qui lui sera dun grand secours par
la suite. Mais pour que cette technique
pédagogique puisse de lui-même aller prospecter à travers les manuels scolaires ou dans
les dictionnaires trop savants, les éléments qui lui permettront détudier, de
connaître et dexposer un sujet quelconque, lhistoire du pain par exemple.
Nous y buterions nous-mêmes. Ne nous étonnons pas si les enfants ne peuvent y atteindre. La conférence denfant
nest possible que si vous avez un
fichier bien garni, comprenant entre autre, toute la série des brochures de la
Bibliothèque de Travail. Il nest pas dans nos
intentions de traiter en détail de la « conférence denfant » dans ces
pages. Il est souhaitable quune brochure de la même collection apporte des détails
et des expériences concernant cette technique. Ajoutons cependant quelques mots, la
réussite de cette technique étant liée à la présence et à la composition dun
fichier documentaire. Là, lenfant trouvera, redus compréhensifs, grâce à des
textes à sa portée, grâce aux gravures, aux schémas, aux photos ou aux diapositives,
les éléments essentiels du sujet quil désire approfondir. Quelques conseils de
léducateur suffisent pour que lenfant établisse sans peine excessive un
mémoire intéressant soutenu par tous les éléments puisés dans le fichier. La conférence denfant,
très intéressante dans les classes primaires, devient absolument indispensable dans les
CEG, tellement il devient important à lheure actuelle dentraîner nos
élèves à approfondir un sujet, à établir un rapport documenté, à exposer son sujet,
à le discuter, à défendre son point de vue en affirmant sa personnalité. |
TROISIEME PARTIE ADAPTATION AUX DIFFERENTS COURS Il nest bien sûr pas
possible de passer en revue tous les cas qui peuvent se présenter : écoles de
campagne, écoles de villes, écoles à faible effectif, classes à effectifs
pléthoriques, classes de filles, classes de garçons, CEG de campagne, CEG caserne de
ville, etc. Nous nous contenterons de donner quelques exemples que chacun pourra adapter
à son propre cas.
|
20 élèves en campagnes Nous commençons par l'expérience de
notre camarade Bourdarias, parce que, à partir de ce qu'il fait, chacun, quelle que soit
la classe qu'il dirige, peut en prendre quelque chose, et aussi parce que la façon dont
il conduit le travail de sa classe peut servir d'exemple d'utilisation rationnelle dans un milieu donné des différentes techniques de la
Pédagogie Freinet en conservant entre elles le lien indispensable qui les unit en une
philosophie de l'Education et qui est épanouissement de la personnalité par la libre
création dans un climat de confiance et de collaboration et un milieu de richesse
intellectuelle et affective (Voir aussi le livre de
Freinet : « lEcole Moderne Française). Si nous
sommes bien à l'étroit dans une salle de sept mètres sur 4, (ce qui nous a conduits à
installer le fichier ans un couloir attenant) nous possédons tout le matériel
« Ecole Moderne » : imprimeries, duplicateurs, fichier documentaire,
pyrograveur, filicoupeur, fichiers et cahiers auto-correctifs, bandes enseignantes,
électrophone, magnétophone, appareil de projection fixe, appareil de cinéma 16 mm... et des tables individuelles qui
facilitent nommément l'ordonnance du travail en équipes et du travail individuel. Degré pédagogique de modernisation : Les enfants ordonnent coopérativement discipline et travail. Nous pratiquons systématiquement la correspondance inter-scolaire,
lexploitation de lactualité (sans pour cela oublier les programmes) Les leçons ont été remplacées progressivement par létude en équipe ou individuelle des documents, pas des compte-rendus, par des conférences. Les parents ont accepté ce changement et certains sont devenus des partisans passionnés de notre pédagogie. Utilisation du fichier Il est délicat de se cantonner à ce sujet limité, car la vie nouvelle de la classe possède une unité difficilement « découpable » en matières, en horaire précis.
|
a) Choix du travail D'abord le bureau barre sur le plan de travail annuel les sujets qui ont été traités durant les quinze jours écoulés. |
b) Répartition du travail Pour le lundi matin, je compulserai tous ces documents ; je répartirai chaque sujet en plusieurs tranches ; je rédigerai de nouveaux plans-guides, en modifierai d'anciens qui se trouvaient dans le même dossier sous le même numéro que les documents. En entrant en classe, les enfants trouveront les indications suivantes inscrites sur un tableau spécial (ces indications resteront inscrites tant que durera le travail) HISTOIRE GEOGRAPHIE SCIENCES -
Construction d'un poste de TSF Chacun s'engage alors à mener sa tâche à bien en inscrivant le titre sur son plan de travail individuel, plan de travail qui sera affiché à un panneau spécial. Les documents sont distribués aux chefs d'équipes qui en sont responsables jusqu'à leur retour au fichier.
c) Exécution du travail Voici l'aspect de la classe au travail - On affiche des documents - On répond sur son cahier-album. individuel à un bref questionnaire, on y fait un croquis, on y colle un document ; - On bricole à l'atelier - On discute sur une difficulté rencontrée dans un texte, le maître aidant l'équipe embarrassée. Le maître redresse les erreurs au fur et à mesure et ajoute un commentaire s'il y a lieu. Quand les documents les plus marquants sont restés affichés quinze jours au panneau d'affichage, et que leur étude est épuisée, les chefs d'équipes responsables les remettent au responsable du fichier qui les range à leurs places. Si, par hasard, un document est égaré ou détérioré, ce qui est très rare, le responsable fait inscrire cette observation à l'ordre du jour de la prochaine assemblée de la coopérative, sans me déranger. Le vendredi en général, quand une tranche du travail est terminée, qu'elle présente un gros intérêt, ou tout simplement qu'elle constitue un point important du programme officiel, nous profitons de l'affichage de nombreux documents et du souvenir encore frais des derniers comptes rendus, pour bâtir ensemble une « récapitulation », un résumé de ce qu'il est souhaitable de retenir. Ce résumé peut prendre des formes très diverses : croquis (en géographie surtout), coupe de relief, liste de noms d'inventeurs, dates, ou quelques phrases trouvées en commun. De plus, avec un décalage de quinze jours, je demande toujours à la classe une interrogation écrite, test qui constitue une sorte de composition, ou plutôt qui remplace les compostions de type traditionnel. Chez moi ces tests de connaissance ont un but bien précis et que tous admettent : renseigner le maître sur son savoir, et aussi se mesurer avec soi-même en indiquant simplement sur son plan de travail individuel qui sera visé par les parents : TB, B, AB ou passable. |
20
élèves en campagne (Mme
Bourdarias, Coorèze) a)
Pourquoi nous servons-nous du fichier Avec les petits, tout le travail se greffe sur les choses de la vie. La « matière » apportée par les enfants et par les échanges inter-scolaires abonde, et chaque jour en a sa part. A cet âge, on se contenterait souvent dobserver, de palper et de discuter, mais on est curieux ; il n y a pas de bavardages enfantins sans de nombreux « pourquoi ? et comment ? » Tout cela constitue des éléments dispersés mais bien utiles, nous permettant de trouver le renseignement urgent, précis, que nous attendons, mais cela ne suffit pas toujours. Donc, lorsque nous avons un sujet qu'il serait intéressant d'approfondir, c'est au Fichier documentaire que nous avons recours. b) Quand et comment nous servons-nous du fichier Combien
? et où ? Nous trouvons dans le fichier de nombreuses photographies de barrages, des coupes de barrages ; plusieurs BT qui traitent de leur construction et de leur utilisation. Un petit résumé est rédigé en commun. Les documents sont affichés et nous les regardons souvent. Les élèves du CE2 emporteront les brochures BT la maison et en discuteront avec leurs parents. Quelques jours après, grâce à l'étude des documents de notre fichier et à l'achat de quelques cartes postales, nous pouvons entreprendre la rédaction d'un album nos barrages pour nos correspondants. Exemple: «La lune me suit lorsque je marche la nuit». Nous découvrons dans le fichier de belles photos de cascades. Nous rencontrons le mot , « cataracte ». Un très beau texte accompagne des vues de cascades de notre région ; je le lis aux enfants. C'est beau une cascade ; c'est décidé, nous irons en voir une. Nous sortons instantanément les documents du fichier; d'un trait de craie, nous divisons un tableau en deux, verticalement. Nous épinglons dun côté les documents concernant les monuments gothiques et de l'autre ceux concernant les monuments romans. Nous pouvons comparer à notre aise, dessiner et prendre des notes sur une page de notre cahier d'histoire. 5) En vue de préparer des conférences. La moisson est si riche, les champignons sont si variés que nous n'en identifions sur place que quelques-uns. En classe, à notre retour, nous ferons le reste. Nos champignons sont soigneusement piqués dans un lit de mousse pour avoir une belle présentation. En conclusion : |
LE FICHIER AVEC Voici
les 13 boîtes: 1. Mer
et rivières |
Ne vous mettez pas en peine de classer vous-mêmes, dirigez seulement un peu les enfants au départ. Ne rédigez pas non plus de savants renvois, cela est inutile. - fouiller dans le fichier, regarder chaque fiche, demander des explications ; NB : Un certain nombre de brochures de la collection Bibliothèque de Travail peuvent prendre place dans ce fichier, notamment celles qui racontent les vies d'enfants, par exemple : « Sounoufou, enfant du fleuve africain », « Rabé le Malgache", « Ogni l'Esquimau », «Annie la petite Parisienne », « Walter, enfant de la Forêt Noire », « Kaisa la petite laponne », « Bachir, enfant nomade du Sahara », «Alpha le petit noir », etc, ou la vie des animaux comme : « Les animaux du zoo », «Biloon, éléphant d'Afrique », et bien d'autres encore. |
LE FICHIER
A L'ÉCOLE MATERNELLE Il peut paraître prématuré de parler de fichier à l'Ecole Maternelle. Il n'en est rien. On se gardera bien d'y mettre le holà, même s'ils découpent des «dames» dans les journaux de mode et beaucoup d'autres choses qui paraissent sans intérêt. 2) Où les mettre ? 3) Principe de classification. Ni lettre, ni chiffre, mais des dessins apposés par des tampons en caoutchouc, seule utilité de ce genre de matériel pédagogique si répandu actuellement. |
Nous disposons de huit boîtes sur lesquelles sont inscrits les titres suivants (pour la maîtresse), accompagnés des dessins suivants (pour les enfants) TITRES DESSINS Boîte n°1 : A la maison
Une maison |
Pour les dessins sur les boîtes, on sest inspiré des histoires que chaque matin les enfants racontent, et aussi des gravures quils apportent en classe, dune boîte à lautre, le cercle de nos connaissances sagrandit et nous passons « de notre taupinière au vaste monde. » 4) à quoi sert le fichier ? Nous ne chosisssons pas
de responsables du fichier : toutes les boîtes sont à la disposition de tous. Il ne se passe pas de
jours sans que des « images » soient apportées par les uns ou les autres. A
partir de là, il y a plusieurs façons de faire. a)Si je juge que la chose en vaut la peine, que la glane est intéressante, les différentes gravures sont en quelques sortes mises en commun. On les observe alors lune après lautre ; on en parle, on discute ; cest un exercice vivant délocution. -Une belle dame Ce sera tout pour aujourdhui. Nous reviendrons peut-être un jour plus en détail sur la vie de cette vahinée et sur le pays quelle habite. Coup de tampon « le globe » et hop ! dans la case numéro 5. Voilà des photos de généraux allemands et français (commémoration de la guerre 1914-18). Mes garçons, fils de militaire, sont intéressés et intrigués, surtout par la différence des couvre-chefs, casquettes pour les uns, képis ornés de feuilles de chêne, pour les autres ; ils sont dailleurs plus savants que moi sur cette question. Quallons-nous faire des ces généraux ? Au dépotoir, boîte numéro 8. Mais voilà un joli bateau à voile ; on remarque les nombreuses voiles, les hauts mâts et les matelots, adroits comme des singes, juchés tout en haut. Nous discutons pour savoir si nous
mettrons ce bateau dans la boîte numéro 4: « Les voyages » ou dans la boîte numéro 5
: « Le vaste monde ». Finalement, sous prétexte que l'on peut très bien un jour faire
du bateau à voile (Martine en a vu à Cannes), nous mettons dessus un coup du tampon «
auto » et le jetons dans la boîte numéro 4. Voilà la reproduction d'un coq
gaulois propagande fabriqué à l'aide de fruits et de légumes bien de chez nous :
crêtes en fraises, queue en tomates et céleris, etc. Amusons-nous à reconnaître les
différents fruits et légumes constituant ce coq original. Où allons-nous le mettre? - Des fruits, des légumes, un coq, eh!
bien, dans la caisse de la campagne. Coup de tampon, et hop ! dans la
caisse numéro 3. Ainsi, nous avons déjà pris un
premier contact avec la plupart des documents intéressants de notre fichier. Quand nous
les reverrons pour une raison ou pour une autre, nous serons déjà en pays de
connaissance, b)
Très souvent, ce sont les enfants ayant apporté les gravures qui se chargent eux-mêmes
de les classer après y avoir apposé le coup de tampon adéquat. Bien sûr, il y a
parfois des erreurs, mais ce n'est pas grave, je serais même tentée d'écrire : au
contraire, car toujours un petit camarade en fouillant dans les boîtes découvre l'erreur
: |
d)Quand nous avons choisi, écrit et imprimé notre petit texte du jour, nous allons essayer délargir nos connaissances. « Hier,
je suis allée Chez
ma mémé. Jai
vu la vache Et
son petit veau. » Jocelyne Affichons tout cela et parlons un peu des vaches qui vont passer l'été sur les alpages et des gens, des enfants surtout qui les accompagnent. Il y aura des dessins libres de vaches et de veaux, la séance de peinture de l'après-midi se ressentira du thème du matin, et il est bien rare qu'un mordu du calcul ne remarque pas que le nombre de vaches représenté sur les différentes gravures et cartes postales que nous possédons, n'est pas le même, ce qui nous conduira à compter un peu. Mais il arrive que le démon de la classification qui habite tout être humain, devienne beaucoup plus exigeant et l'on accède alors à un degré plus intellectuel. Voilà la boîte « bêtes » bien garnie, mettons à part les grosses bêtes, les poissons, les oiseaux et les petites bêtes. Et voilà une subdivision accessible aux plus grands (les 5 à 6). Mais nous ne prendrons pas de nouvelles boîtes, nous nous contenterons de quatre chemises dans lesquelles se fera la répartition de la boîte 6. Compte tenu de cette totale liberté de subdivision éventuelle, la subdivision de la maîtresse, la subdivision « officielle », pourrait être la suivante : |
BOITES
SUBDIVISIONS
métiers - des papas et des mamans
ventes et achats (magasins, marché)
la forêt
autos et trains
arbres |
Mais répétons que cette subdivision n'est pas impérative, mais seulement indicative, qu'il faut laisser les enfants faire, quand ils le jugent nécessaire, leur propre subdivision, enfin que cette subdivision peut n'être que momentanée, et que tout peut être à nouveau mélangé jusqu'à ce qu'un autre enfant refasse, soit la subdivision « officielle », soit une autre, et que finalement le fichier à l'école maternelle est un atelier de travail comme les autres et qu'il constitue un des meilleurs jeux sensoriels qui soient. |
Nous
avons vu (page 51 et 57) que la conférence d'enfant était possible à l'école primaire
dès le CE, que, dans certaines classes elle tenait une grande place, mais dans les
classes du second degré cette technique devrait être primordiale. Dans ces classes, les
interrogations au tableau ne sont souvent que des interrogatoires sur une leçon donnée
qu'il a fallu « apprendre ». Elle est redoutée par l'enfant qui y voit souvent une
sorte de traquenard qu'on lui tend et il en est souvent ainsi. On ne lui demande aucun
effort autre qu'un effort de mémoire ; jamais les ressources diverses de sa personnalité
ne sont sollicitées. |
COLLEGE AGRICOLE
FEMININ |
Enseignement
scientifique axé sur les sciences naturelles a)
Lire tous les documents et demander au maître de lui expliquer les points obscurs ;
écouter le disqu et visionner les diapositives. b)
Faire son plan et le soumettre au maître. c) Rédiger sa conférence. d) La faire devant ses camarades. Pour le point b), partie délicate. Après plusieurs essais de
plans, finalement nous convenons de suivre à peu près le plan qui se dégage de
l'observation de 12 diapositives de la BT sonore de façon à rendre la conférence plus
vivante, et pour faciliter le rôle de notr conférencière qui commentera les vues. d) Le moment venu de parler devant
deux classes rassemblées (et quelques professeurs), trouva Françoise un peu émue, mais
d'une part elle était encouragée par l'obscurité ambiante et d'autre part, elle se
sentait soutenue et en quelque sorte conduite par la main, grâce aux projections. je lui
avais demandé d'écrire sa conférence, mais de ne pas la lire.
|
La formule actuelle de l'enseignement post-scolaire
agricole ne permet pas la constitution d'un fichier commun à tous les élèves ; en
effet, ces élèves sont disséminés dans tout un secteur et le maître ne les réunit
qu'un jour par semaine et par groupes ; on sait d'autre part que l'enseignement qui est
donné à ces garçons, s'il s'étend sur une durée de 3 ans, n'englobe que les mois
d'hiver de novembre à mars. D'autre part, nos élèves trouveront
des articles à découper, sur les journaux et revues des articles non agricoles, et le
maître les encouragera à sortir hors du domaine strict de la profession et à lancer des
antennes dans d'autres directions. La présence de dossiers dans leur fichier, prêts à
recevoir toutes sortes de documents les y incitera. Par exemple notre jeune cultivateur
élève d'un cours agricole et possesseur d'un fichier convenablement tenu veut semer du
mais. Il aura immédiatement sous la main au numéro: 521 M, tous les renseignements
concernant le mais. Il y trouvera le nom des variétés nouvelles d'hybrides, leurs
qualités et leurs défauts respectifs ; il y trouvera plusieurs formules de fertilisation
et différentes techniques de travail ; en fonction de tous ces éléments et des
conditions de son exploitation, du terrain, du climat, il pourra se mettre au travail dans
les meilleures conditions possibles ; il ne se contentera plus de la routine ancestrale ou
de la consultation d'un ouvrage d'agriculture périmé. La présence d'une documentation
classée, facile à consulter sans perte de temps, incitera le jeune cultivateur à y
avoir recours avant tous les travaux des champs, avant tous les actes de sa vie
professionnelle, et cette méthode de travail ne peut avoir que d'heureux résultats sur
la rentabilité, de son exploitation. |
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