Brochures d'Education Nouvelle populaire n° 28
Météorologie Henri Guillard Illustrations de Maurice MENUSAN
Mars 1947 |
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METEOROLOGIE et CLIMATOLOGIE
La
météorologie ou physique de l'atmosphère, est devenue, de science empirique, une
science exacte qui obéit à des lois déterminées.
L'habitude
de consulter le ciel, de noter les phénomènes naturels, de prévoir le temps, est
vieille comme le Monde. De nos jours, de très nombreuses stations correspondent entre
elles par téléphone ou T.S.F. et l'O.N.M. (Office National Météorologique), centralise
chaque jour les innombrables documents qui lui parviennent et qui lui servent à dresser
les cartes et donner les avertissements ou conseils si utiles aux cultivateurs, aux marins
et aux aviateurs.
De plus, la
météorologie concourt à déterminer le climat d'une région et, par là, à donner à
un pays un des éléments les plus importants pour son étude géographique.
Chaque
école peut fort bien, sans installation compliquée, faire des observations
météorologiques et chaque maître, aidé de ses élèves, peut, dans une large mesure,
participer à la détermination du climat de son village.
C'est de l'ensemble du plus grand
nombre d'observations que découle tout l'intérêt des observations climatologiques.
Ainsi, les méthodes actives ne perdent pas leurs droits et peuvent, dans ce domaine,
participer à l'épanouissement de la Pédagogie nouvelle que nous mettons à la base de
notre enseignement.
Prévision du temps
Bien que la
prévision du temps soit une chose fort délicate, il est possible, par l'observation
précise de certains indices, de dire avec peu de chances de commettre une erreur :
« Demain il fera beau » ou « Demain il pleuvra ».
Pour cela,
il faudra donc de la prudence, et ne fonder cette prévision que sur des indices nombreux
et certains. Ces indices que nous pouvons tous observer, sont bien connus des paysans, de
ceux qui vivent en pleine nature, mais ils n'ont de valeur que pour les lieux, où ils ont
été observés, et dans certaines circonstances.
« Il
y a un temps pour chaque vent et pour chaque nuage. », nous dit le vieux campagnard.
En observant chaque jour le ciel, les nuages, le vent et d'autres indices encore (nous le
verrons plus loin), nous nous rendrons compte de l'exactitude de ce dicton populaire.
Voyons
maintenant comment les plantes, les animaux, les astres et bien d'autres petits faits nous
permettront de prévoir « le temps qu'il fera ».
Pluie
Beau temps
CIEL ET NUAGES
Très
grande visibilité.
Nuages du lever de soleil se dissipant vite.
Montagnes
semblent rapprochées.
Brouillard avant
le lever du soleil
Cumulus -
cumulonimbus.
Petits nuages pommelés venant du Nord.
Cirrostratus.
Cirrus légers.
VENT
Sud ou
Ouest.
Vent tournant avec le soleil Est, ou Nord.
Fumée
dispersée, lentement.
Traînée vite dissipée.
LUNE
Entourée
d'un halo.
Claire.
ÉTOILES
Scintillement
faible.
Scintillement intense.
(brouillard).
(beau temps
d'autant plus probable qu'elles scintillent davantage.)
SOLEIL
Ciel rouge
avant le lever du soleil.
Soleil levant brillant (non brûlant).
Soleil
couchant cuivré
Soleil couchant : teintes douces
Horizon net (séparé des nuages).
PLUIE (suite)
BEAU TEMPS
(suite)
ANIMAUX
Les fourmis, emportent leurs oeufs.
Abeilles affairées.
Les vers de terre sortent de leur trou.
Des araignées tissent leur toile.
Les abeilles s'éloignent de leur ruche.
Les moucherons montent et descendent.
Les moucherons, sont agressifs.
Les hirondelles volent haut.
Les hirondelles volent bas.
Les oiseaux de
proie planent haut.
Les oies crient. Les poules sont agitées.
Bêtes calmes.
Les poissons sautent hors de l'eau.
Les vaches paissent tête au vent.
Les canards plongent.
Les cochons bouleversent leur litière.
Les boeufs se lèchent à contre-poil.
Le chat fait sa toilette.
La grenouille rainette du bocal monte, à la
surface.
PLANTES
La laitue étale ses feuilles.
Les écailles des cônes de sapin s'ouvrent.
Cônes de sapins : les écailles se
resserrent
les unes contre les autres.
AUTRES INDICES
On entend les bruits avec netteté,
même les
L'écume de café se rassemble au milieu de la tasse.
bruits lointains (train - cloches).
La fumée du train se dissipe aussitôt.
Les douleurs rhumatismales se
réveillent.
Les escaliers en ciment ou en pierre
« transpirent ».
L'écume de café reste sur les bords
de la tasse.
Le sel « mouille ».
Difficulté d'allumer le poêle.
Le panache de fumée qui s'échappe du
train
est blanc, long, floconneux.
La vapeur d'eau se condense facilement
dans
une atmosphère saturée.
L'abri météorologique
L'abri
simplifié comprend un tableau de 40 cm. sur 30 cm. environ, sur lequel sont fixés
horizontalement au moyen de pitons, le ou les thermomètres. Ce tableau, protégé de
chaque côté, par des joues et abrité par un toit incliné vers le sud, est fixé sur un
support de 1 m. 50.
Le tout est
solidement planté en terre, afin d'éviter toutes oscillations, dans un endroit
découvert, loin des murs et des arbres et sur une pelouse ou un gazon empêchant le
rayonnement du sol.
En aucun
cas, cet abri ne doit être fixé sur un mur ou contre un arbre.
Les observations
Dans les
écoles, les observations peuvent se faire régulièrement deux fois par jour, à 7 heures
45 et à 14 heures. Exceptionnellement et en cas de perturbations occasionnelles (grêle,
orage, etc.), les observations sont faites en dehors de ces heures.
1° Température. - La lire très rapidement, les yeux à
hauteur du niveau du liquide, sans toucher l'instrument afin d'éviter la montée rapide
provenant de la chaleur de la main, du corps et de l'haleine.
S'il s'agit
d'un thermomètre à maxima ou à minima, ramener après lecture l'index au niveau du
liquide au moyen d'un petit aimant que l'on glisse le long du tube thermométrique et qui
attire l'index, ou procéder par secousses rapides.
2° Pression
atmosphérique. - Noter la pression indiquée soit par le niveau du mercure, soit par
l'aiguille s'il s'agit d'un baromètre anéroïde.
3° Pluie.
- Procéder comme il est indiqué lors de l'étude du pluviomètre.
4° Vent.
- Noter sa direction au moyen de la girouette, puis sa vitesse, en se rapportant au
tableau indiqué plus loin.
5° Autres
perturbations. - Il f aut aussi indiquer tous les phénomènes météorologiques, si
nombreux dans la Nature, par leur nombre et leur fréquence : neige, grêle, grésil,
brouillard, rosée, etc... On trouvera plus loin un tableau de signes conventionnels
permettant de les noter facilement dans un espace réduit.
L'observateur
doit aussi connaître les nuages, c'est-à-dire noter leurs noms en se fiant à leurs
formes spéciales et caractéristiques (voir tableau plus loin). En effet, par leur forme,
leur altitude, leurs dimensions, les nuages sont les annonciateurs de perturbations et
suivent des lois rigoureuses qui ont permis de les identifier.
Température
La
température est donnée par le thermomètre. Or, la plupart de ces appareils mis en vente
dans les bazars, manquent de précision n'ayant pas été contrôlés. Par la suite les
observations peuvent être erronées.
Il faut posséder un bon thermomètre à mercure ou, mieux. trois
thermomètres :
1°
Thermomètre à maxima
2°
Thermomètre à minima
3°
Thermomètre à mercure servant de psychromètre pour la mesure de l'état hygrométrique
de l'air (humidité).
Ces
appareils contrôlés, rigoureusement exacts, offrent toutes garanties et permettent tent
des observations sérieuses. De plus leur prix est abordable.
Il existe
le thermomètre mixte (à maxima et à minima) de Six et Bellani, mais il a
l'inconvénient, outre son manque de précision, de se dérégler facilement et de coûter
assez cher.
Pour les
écoles qui ne peuvent engager trop de dépenses (et c'est la grosse majorité) on se
contentera d'un bon thermomètre, à mercure.
La
considération des moyennes de température pour les diverses heures de la journée,
montre que la température subit une variation diurne qui se caractérise comme
suit :
La
température commence à monter une demi-heure environ après le lever du soleil, le
mouvement ascendant se poursuit dans la journée, le maximum se produisant non pas à
midi, mais notablement après, généralement vers 14 h., puis la température baisse
pendant le reste du jour et toute la nuit, de sorte que le minimum s'observe un peu après
le lever du soleil. L'écart de température entre la plus haute, et la plus basse
température de la journée prend le nom d'amplitude de la variation diurne. Afin de se
rapprocher le plus possible de ces points extérieurs, on pourra, si l'on ne dispose pas
de thermomètres à maxima et minima, prendre les températures à 7 h. 45 et 14 h.
Pression atmosphérique
Le
baromètre scolaire à mercure ou le baromètre métallique anéroïde suffiront pour
avoir une idée de la pression atmosphérique.
Il sera
nécessaire de suivre pendant les périodes orageuses, les chutes brusques de pression
annonciatrices de perturbations atmosphériques et de noter dans ces cas exceptionnels,
heure par heure les variations de pression observées.
En effet,
les indications portées par les fabricants : variable, beau, beau fixe, n'ont aucune
valeur scientifique, seul le mouvement de l'aiguille indicatrice a de l'importance
mouvement qui se traduit par les expressions : « le baromètre monte ou
descend » et qui sera notée en fonction de la durée.
La pression
atmosphérique n'a en elle-même aucune importance puisqu'elle dépend avant tout de
l'altitude. Mais les variations de pression donnent une indication précieuse dans la
prévision du temps que l'on peut traduire approximativement ainsi :
1° Une
hausse après baisse accentuée annonce une dépression.
2° Une
baisse considérable et rapide annonce une dépression.
3° Une
baisse lente et faible indique la stabilité du temps actuel.
4° Une
baisse continue et de longue durée annonce le beau temps. Si l'on est en hiver, elle
prédit un froid vif et un ciel clair.
5° Une
hausse rapide après baisse indique une dépression.
6° Une
baisse rapide mais courte annonce un orage.
7° Une
baisse en même temps que le ciel se couvre, annonce une dépression.
Le vent
L'étude du
vent fait l'objet de deux considérations importantes :
1° LA
DIRECTION. - La fumée qui s'élève des cheminées donne déjà, une indication
intéressante mais il est préférable de se fier à la girouette que l'on pourra
facilement installer.
Les
girouettes fixées ordinairement sur les toits sont fréquemment rouillées et bloquées,
et ne donnent pas d'indication suffisamment précise.
Il est
préférable de construire une girouette composée d'un mât de 5 à 6 m. de hauteur,
planté en terrain découvert. La girouette proprement dite est composée d'un ruban de 50
cm. en forme d'oriflamme fixé par deux anneaux, à une tige métallique surmontant le
mât.
Sur le mât et à deux mètres de
terre, on assujettit une rose des vents convenablement orientée et portant les 4 points
cardinaux marques par les lettres N-S-E-W.
L'abréviation
W signifiant Ouest, provient de ce qu'en allemand « est » se prononce
« ost » et est représenté par la lettre 0 qui risque d'amener des
confusions.
Il suffit
de se placer au-dessous de cette rose des vents et regarder le ruban tendu pour avoir la
direction du vent.
Si l'on
veut éviter l'installation d'un mât, en terrain libre, on peut fixer la girouette
au sommet d'un mât de 3 à 4 m. planté sur le faîte d'une maison.
2° LA
VITESSE. - La vitesse du vent se mesure au moyen d'un appareil appelé anémomètre.
Mais elle peut aussi être estimée en observant les effets du vent dans la nature.
La vitesse
du vent augmente avec l'altitude sans que celle-là soit proportionnelle à, celle-ci.
La Marine
utilise l'échelle de Beaufort,
La vitesse
du vent permet de calculer la pression qu'il exerce sur les objets. Ainsi, un vent ayant
une vitesse de 1 cm. à la seconde, exerce sur un m² une pression de 125 gr. Les
pressions étant proportionnelles aux carrés des vitesses, on en conclut qu'un vent ayant
une vitesse de 10 m. à la seconde ou 36 km. à lheure exercera par m² une pression
de 125 gr. x 100 = 12500 gr., soit 12 kg. 5, et que si le vent a une vitesse de 30 m. à
la seconde ou 108 km. à l'heure, il exercera une pression de : 0,125x30 m²= 112 km. 5
par m2 sur un pan de mur de 100 m², cette pression est de 11250 kg. C'est la tempête.
Les précipitations atmosphériques
LA PLUIE.
- La hauteur de pluie est mesurée à l'aide d'un pluviomètre.
On peut
construire simplement cet appareil à l'aide d'une boîte métallique de dimensions
convenables : seau à confiture ou à miel boîte à biscuits, etc... L'essentiel est
de conserver à la boîte une forme régulière que l'on peut garantir à l'aide, d'un
bandage métallique placé au-dessous du bord supérieur. Il faut, en effet, que les bords
du pluviomètre soient nets et tranchants afin d'éviter le rejaillissement des gouttes
d'eau.
Ce
pluviomètre de fortune est placé sur un socle monté lui-même sur un support de bois
de, 1 m. 50 environ. La boîte métallique est maintenue protégée contre les vents au
moyen de trois chevilles solidaires du socle. Le tout est placé en lieu découvert, le
pieu rigoureusement vertical.
La mesure
de la hauteur d'eau tombée s'effectue de la façon suivante
On
détermine, une fois pour toutes, l'aire de la surface de réception :
1° Si la
boite est parallélipipédique, il suffit d'en mesurer intérieurement le côté.
2° Si la
boîte est cylindrique, en mesurer le diamètre : d'après le décalque sur papier.
On peut
aussi, dans le deuxième cas, peser le récipient vide, ensuite plein, en déduire le
poids, puis le volume, et diviser celui-ci par la hauteur intérieure correspondante.
Il faut
prévoir aussi une éprouvette graduée qui indiquera directement dès que l'eau du
pluviomètre sera transvasée, la hauteur de pluie tombée. La graduation, de
l'éprouvette doit être en rapport avec la surface du pluviomètre.
Si le
diamètre de la boîte est 20 cm., la surface de réception est :
p x [20/2]²=(10 x 10) p = 100 x 3,14 = 314 cm²
ou 31.400 mm²
A une
hauteur de 1 mm. correspond donc un volume d'eau de 314 mm² ou 31 cm3 4 pesant
31 g. 4
Peser 31 g.
4 d'eau à l'aide d'un pèse-lettres, les verser dans l'éprouvette qui, en l'occurence,
pourra être remplacée par un flacon (biberon pyrex par exemple) et marquer le niveau de
l'eau au moyen d'une gommette ou d'un trait de lime encré ou peint ; continuer la
graduation en introduisant de nouveau 31 g. 4 deau jusqu'à ce que le flacon soit
plein. Il est clair que chaque trait indiquera un mm. d'eau tombée. (Possibilité de
mesurer avec une grande précision au 1/10 de mm.)
On peut
mesurer. la hauteur de pluie en procédant par pesée. Pour cela, peser la quantité d'eau
que contient le pluviomètre. Transformer le nombre de grammes ou de cm3 obtenu
en mm3 et le diviser par la surface de réception en mm² du pluviomètre, afin
d'obtenir en mm. la hauteur de la chute d'eau. Dans le cas d'averses, mesurer la hauteur
d'eau tombée aussitôt l'averse terminée.
Neige
Mesurer
dans le pluviomètre la hauteur de neige molle à l'aide d'une réglette graduée
constituée par un morceau de double décimètre commençant directement au numéro zéro.
Faire
fondre cette neige dans le pluviomètre même, en transportant ce dernier dans un pièce
chauffée. En aucun cas on ne doit faire fondre cette neige en se servant d'un poêle ou
de toute autre source de chaleur similaire, ce qui provoquerait une évaporation nuisible
aux calculs.
Procéder
ensuite comme lorsqu'il s'agit de pluie.
Grêle ou grésil
Procéder
de même façon que pour la neige après avoir noté cependant :
1° la
durée de la précipitation.
2° La
nature des grains : grêle sèche ou mêlée de pluie.
3° La
grosseur moyenne ou le poids moyen des grêlons.
Nuages, nébulosité et insolation
La nébulosité exprime la fraction du ciel couverte par les
nuages. Elle est indiquée par un chiffre compris entre 0 et 10 et s'apprécie à la
simple vue ; elle n'a donc qu'un caractère d'approximation. Un ciel entièrement
bleu sera noté 0, tandis qu'un ciel entièrement couvert sera noté 10.
L'insolation
exprime le nombre d'heures pendant lesquelles la terre a reçu les rayons du soleil
pendant la journée.
Si on fait
le quotient de la durée d'insolation observée par le temps théorique pendant lequel le
soleil aurait brillé s'il n'y avait pas eu de nuages, on obtient la fraction d'insolation
qui s'exprime par un nombre inférieur ou égal à 1. (On a la relation : fraction
d'insolation x 10 + Nébulosité = 10. Mais ce n'est que très approximatif, et
simplement quand on considère des moyennes mensuelles.)
L'état du
ciel peut se résumer dans le tableau ci-dessous
0 Clair
5
pluie
1 1/4
couvert
6
neige
2 1/2
couvert
7
brume
3 3/4
couvert
8
brouillard
4
Entièrement couvert
9
orage
Quant aux
nuages, leur force permet à l'oeil de les classer en 4 catégories principales/
1°
CIRRUS : formés d'aiguilles de glace - se trouvent de 8 à 10.000 m. de hauteur.
Ils sont cause de halos lunaires qui font dire que la lune « boit ».
2°
CUMULUS : nuages énormes et laiteux que les marins appellent « balles de
coton ». Leur base est à 1.500 m., leur sommet à 3.000 mètres.
3°
NIMBUS : nuages « de pluie » noirs, situés de 1000 m. à 1500 m.
d'altitude.
4°
STRATUS : nuages bas provoquent le temps « voilé » ou gris ; se
trouvent à une altitude de 5 à 800 m.
Les nuages
sont un élément important dans la prévision du temps.
1° Les
cirrus, puis les cirro-cumulus annoncent la tempête.
2° Les
alto-cumulus qui forment ce qu'on appelle le ciel pommelé, annoncent la pluie.
3° Les
cirrus arrivant rapidement annoncent le mauvais temps.
4° Le halo est un signe précurseur
de pluie.
Observations - phénologiques
Ces
observations étudient les variations que font subir les phénomènes météorologiques
aux végétaux : feuillaison, floraison, fructification, défeuillaison.
Suivant les
régions et les années, les plantes subissant l'influence des éléments naturels,
prennent leurs feuilles, fleurissent ou fructifient plus ou moins tard.
Il est donc
nécessaire d'habituer les enfants à observer avec précision, ces périodes très
variables qui donneront de précieuses indications à la géographie et à l'histoire
naturelle.
Dans ce
but, et nous référant aux tableaux que publie l'O.N.M., nous proposons un système
simplifié d'étude de la vie des plantes que nous complétons en ajoutant ce qui a trait
à la vie des insectes et des oiseaux les plus communs.
Quelques dictons populaires ayant trait à la climatologie
Voici, pour
chacun des mois de l'année, un dicton populaire. Une enquête auprès des élèves, qui
interrogeront leurs parents ou connaissances, permettra de compléter cette documentation
et par là, le folklore trouvera place dans la Météorologie :
JANVIER :
Janvier d'eau chiche
Fait le paysan riche.
FÉVRIER :
La neige
de Février
Fait le
gerbier.
MARS :
De Mars
le beau temps
Promet
bel et bon an.
AVRIL :
S'il
tonne en Avril
Prépare
tes barils.
MAI :
Gelées
d'Avril ou de Mai
Misère
nous prédit en vrai.
JUIN :
Beau
temps en juin,
Abondance
de pain.
JUILLET :
Si le
mois de juillet est beau
Il faut
réparer les tonneaux.
AOUT :
S'il
pleut au mois d'Août
Huile et
vin partout.
SEPTEMBRE :
Pluie de
Septembre
Favorise
semailles et vendanges.
OCTOBRE :
Sème le
jour de Saint François (4 Octobre),
Ton
grain aura du poids.
NOVEMBRE :
A la
Sainte Catherine (25 Novembre)
Fais la
farine,
Car à
la Saint André (30 Novembre)
Le bief
sera gelé.
DÉCEMBRE :
Qui à
Noël se chauffe au soleil
A Pâques brûle la bûche de
Noël.
ÉVOLUTION PROBABLE
DU TEMPS
entre le 26 Avril, à 6 heures,
et le 27 Avril, à 18 heures, T.M.G.
Le système
pluvieux SI, qui se déplace lentement t vers le Nord-Est interfère sur la France avec
les perturbations orageuses de Méditerranée.
TEMPS PRÉVU
POUR LA JOURNÉE DU 27 AVRIL
1. - EN
FRANCE. Au Nord d'une ligne Bordeaux-Mézières. Temps couvert avec pluie ou averses
éparses. Assez belles éclaircies locales. Vent modéré de secteur Nord. Température
maxima en légère baisse.
Au Sud de
la ligne Bordeaux-Mézières. Temps très nuageux avec pluie ou averses et orages locaux.
Vent faible, secteur SE à E dominant. Températures maxima en légère baisse.
ÉVOLUTION GÉNÉRALE
PRÉVUE POUR LE 28 AVRIL
Temps
instable avec averses et giboulées, principalement dans la moitié Nord-Ouest de la
France. Refroidissement moyen.
Les échanges
Un échange
fructueux d'observations, météorologiques peut s'établir entre différentes Ecoles.
Chaque école encarte dans son journal scolaire la feuille mensuelle d'observation qui,
plus que n'importe quel texte, apportera ainsi le témoin irréfutable du climat et de la
vie végétale du pays. Ainsi, plusieurs tableaux provenant de régions différentes
complèteront heureusement la leçon de géographie, en donnant à celle-ci plus de vie et
de réalisme.
Cet
échange peut même être pratiqué sur la seule base des observations météorologiques
et phénologiques, sous forme d'une simple feuille imprimée fournie par l'Institut
coopératif de l'Ecole Moderne et envoyée chaque mois à une école correspondante.
Ainsi, une école des Alpes pourra, par l'intermédiaire de l'Institut, entrer en relation
avec six écoles de France, situées dans les régions types : (Nord, Côte
Atlantique, Provence, Vosges, Massif Central, Tourisme, etc..)
Quelles
belles leçons en perspective et quelle magnifique synthèse lorsque la fin de l'année
scolaire arrivée, on pourra, d'un coup d'oeil, faire un rapide retour sur le passé et
déterminer concrètement les enseignements trop théoriques et trop abstraits d'une
géographie fastidieuse.
OBSERVATIO NS
Ainsi la météorologie, dont le réseau de collaborateurs bénévoles ne cesse de s'accroître n'apparaîtra plus comme une science aride réservée à quelques spécialistes. Elle aura sa raison d'être, elle fera partie de la vie de l'école, de la vie du pays et s'intégrera heureusement dans les connaissances élémentaires de notre enseignement.