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C.Freinet ____ Brevets
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Brevets et chefs-d'oeuvre
Brevet de cuisinier à l'Ecole Freinet Brève critique
L'examen est un contrôle des
acquisitions ou des aptitudes. Comme tel il est indispensable dans tout système
d'enseignement, et les enfants eux-mêmes le désirent et le recherchent. A condition que
cet examen soit un contrôle normal, exact, juste et humain, qui réponde tout à la fois
aux besoins des éducateurs, des enfants et de l'organisation sociale. * L'examen contrôle des acquisitions,
disons-nous. Cette technique répondait, il y a
quarante ans, aux besoins tout à la fois de l'Ecole et du milieu ambiant. Le Certificat
d'Etudes bénéficiait alors, de ce fait, d'une faveur certaine et conférait en
conséquence, à ceux qui le possédaient, des prérogatives non négligeables. Mais les deux dernières guerres et
l'évolution accélérée des conditions de production et de vie ont fait éclater le
cadre trop réduit des acquisitions scolaires. Les valeurs individuelles et sociales
ont considérablement évolué. La culture intellectuelle scolastique perd chaque jour un
peu plus de son prestige ; la parole et l'image détrônent l'écrit et créent de
nouveaux modes d'expression dont nous ne saurions négliger la splendeur nouvelle. Avec la
montée des masses et l'avènement de régimes démocratiques, par l'évolution décisive
aussi des techniques de travail, les réussites manuelles et techniques conquièrent une
nouvelle noblesse, à tel point qu'un enseignement professionnel et technique double
désormais et parfois détrône le classique traditionnel. Un autre aspect de cette évolution à laquelle l'Ecole n'a pas encore su s'adapter, vient de cette réalité aujourd'hui flagrante : des individus qui, étant enfants, n'ont pas su mordre à la formation intellectualiste de l'Ecole où ils étaient des cancres, ont mieux fait leur chemin dans la vie que les faux intellectuels munis de faux diplômes : nous avons la réussite de l'ouvrier presque illettré qui devient un leader syndical ou politique; l'élève nul en calcul qui réussit par son audace dans le commerce et le négoce ; l'enfant rebelle à la culture formelle qui devient un as du sport et du cinéma. Disons, sans risque d'exagération,
que le C.E.P.E. ne contrôle plus aujourd'hui que la moitié des activités efficientes,
et qu'il a, de ce fait, perdu 50% de sa valeur et de sa signification. Pour rétablir ce déséquilibre, une
modernisation du C.E.P.E. s'impose si l'on veut que cet examen soit vraiment le témoin
qui, sur la fin d'une scolarité, donne des indications précises sur les acquisitions et
les possibilités intellectuelles, culturelles et techniques de celui qui le possède et
sur les orientations qu'on peut, en conséquence, prévoir pour son activité. Il ne s'agit dons plus seulement
d'humaniser les sujets de rédaction, d'harmoniser le décompte des fautes de la dictée
ou d'orienter les calculs vers les nécessités pratiques. Il faut prévoir d'autres
épreuves et d'autres techniques pour mesurer les diverses aptitudes et les acquisitions
nouvelles dont nous avons dit la nécessité. A nous de présenter, de mettre au
point et de faire entrer expérimentalement dans la pratique les solutions rationnelles
aux problèmes urgents que pose cette modernisation. * La technique elle-même de l'examen
n'est pas sans reproche et nous aurons également à la reconsidérer. Sans nous étendre outre mesure à
cette critique des examens, nous voulons mentionner cependant les erreurs flagrantes que
nous aurons à corriger.
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La technique actuelle
accule l'enfant aux automatismes
L'enfant, fait remarquer notre
camarade Finelle (Côte d'Or) est désadapté, car il ne se
trouve pas dans son milieu naturel. Levé tôt, astreint à un voyage qui
est parfois pour lui une grave fatigue physiologique, transporté dans une ville, dans une
salle qui ne lui sont pas habituels, il se trouve dangereusement handicapé pour la
journée qui commence. Et si ce handicap était général, l'injustice ne serait que
relative. Hélas ! Il joue surtout pour les petits campagnards défavorisés par
rapport aux citadins, pour les timides et les émotifs par rapport aux élèves assurés
qui ne sont pas toujours les plus intéressants. Mais
c'est beaucoup plus psychologiquement que techniquement - ajoute Finelle - qu'il est
désadapté. L'enfant fait effort avant l'examen, pour maintenir une certaine tension
psychologique supérieure à la tension normale, donc épuisante. Quand l'examen commence,
il se produit en l'enfant, du fait de l'émotion, une baisse soudaine de cette tension qui
entraîne une perte de contrôle des facultés intellectuelles, une
« dérégulation ». De ce fait, au lieu de répondre en faisant appel aux
facultés les plus élevées, il n'a recours qu'aux facultés les plus basses : réflexes
et mémoire automatiques, habitudes. Parfois même, si l'émotion est très intense, il se
produit comme un évanouissement intellectuel. L'enfant reste muet pendant quelques
instants. Cette paralysie passagère, tout comme ce recours aux automatismes, sont une
négation du réel ou une fuite devant lui, le réel étant la question posée oralement
ou par écrit. Ce n'est qu'après un certain temps que le sujet se ressaisit mais sans
trouver cependant la présence d'esprit qui lui permettrait de réagir avec les éléments
majeurs de sa culture profonde. Tout au plus pourrait-on dire que le
C.E.P.E. ainsi compris contrôle aussi la présence d'esprit et une sûreté de réaction
qui ont leur valeur dans la vie. Ce qui est un peu exact mais ne doit pas conditionner
toute la conduite d'un examen. |
Standardisation insuffisante Les examens modernes mettent avec raison
l'accent sur cette nécessaire standardisation qui fait que les épreuves sont soustraites
à l'influence de contingences différentes selon les cas, le but à atteindre étant que
des élèves également aptes à subir avec succès les épreuves de C.E.P.E. puissent
être reçus quels que soient le lieu et les conditions de l'examen. Or, cela n'est pas aujourd'hui, car
on sait bien que tel élève qui échoue ici serait reçu dans le canton voisin, que le
cancre à qui on avait promis un échec mérité remporte des lauriers, alors que revient
bredouille le premier de la classe. Ces réalités regrettables condamnent évidemment
l'examen en tant que contrôle objectif et scientifique de l'acquis scolaire. Le Certificat d'Etudes contrôle le
résultat obtenu
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L'origine de l'idée des brevets
Pour une pédagogie intellectualiste de
mots et d'idées, de leçons et de devoirs, les examens traditionnels qui contrôlent les
raisonnements abstraits et les connaissances peuvent avoir leur raison d'être et leur
logique. De ce point de vue, le Certificat d'Etudes primaires du début du siècle
répondait aux besoins et aux buts de l'Ecole primaire d'il y a quarante ans. Nous ne
critiquons donc pas l'institution en elle-même, mais sa désadaptation par rapport à une
pédagogie dont la modernisation a tout de même fait quelques progrès au cours de ces
dernières années. Nous avons lancé l'idée d'une
pédagogie du travail que nous construisons méthodiquement par la préparation d'outils
et la mise au point de techniques qui permettent l'activité fonctionnelle des enfants
dans le cadre nouveau de l'Ecole du travail. Or, le travail ne s'explique pas ; il
se fait d'abord, l'explication ne venant qu'ensuite. C'est au pied du mur qu'on voit le
maçon. Et le contremaître se méfie même de l'ouvrier qui parle trop bien et avec trop
de volubilité ; il lui préfère le travailleur concentré et consciencieux dont
l'uvre est le plus éloquent des langages. Les constructeurs de cathédrales n'ont
pas laissé de grands livres explicatifs de leur activité ; mais les monuments réalisés
sont là avec leurs portes ouvragées, leurs tours majestueuses, leurs bas-reliefs et
leurs vitraux. Il suffit de pénétrer dans une cathédrale pour lire ainsi, d'une façon
merveilleuse, intuitive et sensible, l'uvre collective de ses réalisations. Nous entrerons de même dans notre
école au travail ; nous verrons les compagnons à l'uvre, loquaces ou silencieux
selon leur tempérament ; nous participerons à leurs efforts et à leurs recherches, à
leurs doutes et à leurs réussites ; nous écouterons leurs explications. Nous saurons
alors ce qu'est le vrai travail profond et la destinée sociale de cette nouvelle cellule
d'humanité. Mais nous sommes partis aussi d'un
autre point de vue pédagogique. Selon l'ancienne école, l'enfant
devrait théoriquement exceller dans toutes les disciplines et l'examen exigera une bonne
moyenne pour chacune d'elles. Pour y parvenir, on suivra peut- être même les suggestions
d'Alain qui conseille de distraire les élèves des activités qu'ils affectionnent pour
les obliger à travailler les matières qui ne les intéressent pas - histoire,
paraît-il, de cultiver la volonté -
Il faut avoir des clartés de tout,
prétendait-on en un temps où l'inventaire des connaissances restait encore à la mesure
raisonnable des possibilités humaines. Ces vérités d'hier risquent fort
d'être les erreurs des lendemains atomiques. Plus que l'universalité d'une culture
extensive, nous devons préparer la culture en profondeur de l'homme curieux et dynamique
créateur d'harmonie, de justice et de beauté dans une perpétuelle adaptation à une vie
dont le rythme risque de nous étourdir si nous ne parvenons à le dominer puissamment. A temps modernes, pédagogie moderne,
culture et contrôles modernes. On nous dira peut-être que nous
n'avons rien inventé... Et nous n'en disconvenons pas. Les constructions, les efforts,
les découvertes des recherches qui nous ont précédés restent toujours le substrat
anonyme sans lequel nous n'aurions jamais accédé aux conquêtes dont nous nous
glorifions. Et ce n'est pas du bout des lèvres que nous leur rendons hommage en tâchant
de les dépasser afin de poursuivre humblement notre grande uvre éducative. Les brevets que nous
préconisons pour notre premier degré sont imités des brevets scouts qui sanctionnent
l'activité des jeunes Eclaireurs. Baden-Powel, dont on ne saurait nier le génie
pédagogique, avait bien senti le besoin des enfants de se surpasser sans cesse, et il
avait marqué, par les brevets, les étapes de cette excellence. Au lieu de mettre
l'accent - comme le Certificat d'études - sur les insuffisances et les échecs, il
plaçait ses Eclaireurs sur la ligne de départ et demandait à chacun d'eux d'exceller à
quelque moment au moins et dans quelque direction. L'Eclaireur qui avait acquis la
maîtrise dans une activité, en donnait la preuve au cours d'une séance solennelle et sa
réussite lui valait un brevet, dont il portait l'insigne sur la manche. Baden-Powel avait remarqué aussi que
lorsque les enfants peuvent s'épanouir librement dans un milieu à leur mesure et qu'ils
possèdent les matériaux nécessaires à leur activité, on n'a plus à les pousser,
parce qu'ils vont toujours le plus loin et le plus haut possible ; il suffit d'organiser
leur travail au sein de la communauté. Nous avons donc pris à Baden-Powel
son idée de Brevets, mais nous l'avons adaptée à notre milieu scolaire, à nos élèves
et aux buts que nous poursuivons. Pour l'établissement de nos listes
de brevets nous avons dû tenir compte d'un certain nombre de considérations essentielles
: 1°Le brevet sanctionne une activité
effective, une réalisation ou une conquête. Une des premières conditions est donc que
cette activité, que cette réalisation ou cette conquête soient dans le cadre des
besoins tout à la fois des enfants et du milieu. Et c'est en considération de l'urgence
de ses besoins que nous établirons un ordre de priorité pour le choix de ces brevets. Nous aurons donc à établir une
liste de ces besoins en tenant compte tout à la fois -Des désirs et des aptitudes des
enfants et de leurs intérêts dominants dans la société actuelle ; -Des besoins et des désirs des
parents en rapport avec les exigences de la vie à préparer ; -Des directives des programmes
officiels d'études, que nos recherches feront d'ailleurs évoluer dans le sens d'une
meilleure adaptation aux buts éminemment efficients de notre éducation. Le choix que nous donnons et l'ordre
de priorité que nous avons établi sont loin encore de répondre à ces exigences. C'est à l'usage dans des milliers
d'écoles, et dans les milieux les plus divers, que nous pousserons au maximum cette
indispensable adaptation. Notre Plan Général de travail nous
sera déjà d'un grand secours pour cette tâche. 2°La deuxième condition, mais
essentielle, est que les enfants de nos écoles soient techniquement en mesure de
réaliser les tâches nécessitées par les brevets. Lorsqu'il s'agit d'acquisitions
livresques, l'explication peut remplacer l'observation ou l'expérience. Mais quand il
s'agit de réalisations effectives, par le travail, il y faut d'autres outils. Si vous
n'avez pas d'imprimerie, il ne faudra pas parler de brevet d'imprimeur, si vous ne pouvez
faire de la cuisine, vous ne pourrez pas envisager le brevet de cuisinier. Il ne s'agit
pas, en effet, d'expliquer mais de réaliser par le travail. 3°Les brevets ne doivent pas
orienter l'éducation vers une formation d'étroits spécialistes, mais vers une nouvelle
culture, adaptée aux besoins de notre siècle. Nous ne pouvons tout savoir, mais il faut
que nous sachions ce que nous faisons, et non pas machinalement mais intelligemment et
humainement en replaçant sans cesse l'activité considérée dans le cadre de la
communauté scolaire et sociale dont elle n'est qu'un élément. En somme, nous devrons éviter que,
par une scolastisation qui leur enlèverait toute leur valeur essentielle, les brevets
puissent se cultiver en soi, et que les épreuves soient abstraites du milieu et des
contingences qui les ont suscitées. Nous éviterons d'ailleurs du même coup tous
bachotages, cette plaie majeure des épreuves
les mieux préparées. Il en résultera que le contrôle de ces brevets supposera, lui aussi, une technique nouvelle que nous allons essayer de préciser.
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Les chefsd'uvre
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Notre technique des Brevets sera
complétée par celle des chefsd'uvre. De quoi s'agit-il ? Nous ne saurions mieux faire que de
citer une de ces premières expériences faites dans ce domaine, celle de notre camarade
Dutech, de Gurmençon (Basses-Pyrénées). En décembre 1947, il lança dans son
école l'idée du « mois du chef-d'uvre ». Mois du chefd'uvre L'idée a germé et s'est
développée avec enthousiasme. Nous allons édifier notre
corporation sur le modèle de celles du Moyen-âge. Il y aura des maîtres-écoliers, des
compagnons et des apprentis. Pour être maître-écolier, il faudra faire un
chef-d'uvre. Ceux qui auront fait les meilleurs chefs-d'uvre seront promus
maîtres-écoliers et recevront un diplôme de maître de notre instituteur. Les ouvrages
moins bons seront récompensés d'un diplôme de compagnon signé par les maîtres. A la fin du concours, nous aurons
donc 5 ou 6 maîtres ayant chacun ses compagnons et ses apprentis dans son atelier. Que
faire ?
C'est à l'ouvrage que l'on
reconnaîtra les bons ouvriers. Cherchons et réalisons. * Comme chefs-d'uvre Nous avons décidé de faire
le chef-d'uvre Parents, nous vous avons classé :
Pères Mères Qui s'intéressent beaucoup
0
1 Qui aident
gentiment
.
9
12 Qui aident un
peu
..
14
9 Qui n'aident
pas
.
5
7 Qui s'y
opposent
0
0 Pédro : La planchette s'est
fendue ! Claude : La pointe a cassé le char. Léon : C'est long et compliqué. Yvette : La hache ne prend pas la
bonne direction. A Hounie : Je ne me décourage pas. Jeannette : Ma sur et mon papa
m'ont aidé. Jeanine D : Je suis un peu
découragée. Alice : Je ne lâche plus mon
guignol. Peyret : Maintenant ça marche bien. Jacq : Je prends plaisir à
travailler le bois. Gérard : Le cur gros, j'ai du
recommencer. Nouqué : Je prends plaisir aux
dessins. Casenave : Le plus difficile est
fait. * Nous avons commencé
Marinette : Mon guignol avance au
milieu des pleurs. Madeleine : J'ai eu des colères. Tus : J'ai confiance. Hounie P : du bon travail avec de
bons outils. Joseph : C'est plus amusant que la
dictée. Louise A : Il faut du soin. Denise : heureusement que j'ai de la
colle ! Pélut : puisque j'ai commencé, je
finirai. Henri : Bon début, j'espère bonne
fin. Janine H : Oui, Monsieur. Anna : Couture et dessin me plaisent. L. Bernet : Le plus dur, c'est de
choisir. Reine : On ne m'a pas aidée ! Jean S. : A la seconde fois j'ai
réussi. C'est fini
Casanave a réalisé une maison tapissée, meublée et éclairée par une pile. Marinette a bâti un pont avec du bois et du plâtre. Le gave coule entre les cailloux. Fouillassar, Hounie Pierre, Jacques ont fait trois caravelles avec voiles, cordages, bombardes. Anna et Louis ont composé avec des chutes d'étoffes de couleurs, deux tableaux; l'un sur l'automne, l'autre un bouquet de fleurs bien encadrés. Janine H a confectionné un panier à ouvrage en couture garni de soie rose et de dentelle blanche. Pélut a lancé un cargo « Le Coquin » Jean S une barque de pêche « Le Bayard », Tus, un torpilleur « Le Terrible. » Jeannette et Reine ont fait deux cartes, bien encadrées. Peyret et Gérard, qui a pris au dernier
moment l'idée à Peyret ont fait à la pyrogravure trois tableaux (matériel :
planchettes, tisonnier, aquarelle). Elections En présence de M.Dutech, Mlle Lavigne
et sa classe, chacun a présenté son travail et donné les explications. Cela a duré
jusqu'à 4 heures au milieu de la joie et la fierté des exposants. Les tables d'exposition, d'imprimerie,
du fichier du secrétaire, les murs étaient couverts des uvres brillamment
illuminées. Sur la table d'exposition, les navires et caravelles toutes voiles tendues
semblaient préparer une fête navale dans un
port qu'évoquait le pont de Marinette et l'auberge de Cyrille. Le choix Il était difficile, car il y avait de
si jolies choses différentes qu'il était malaisé de comparer, ainsi la maison, les
tableaux, les navires et les caravelles, les bois pyrogravés, les guignols, les cartes,
les brochures manuscrites. On a procédé aux élections des
Maîtres-écoliers. Nous sommes tombés d'accord pour : Cyrille, Hounie P, Marinette,
Anna, Louise.A, Denise, Pélut, Janine, Dutech, Tus. Ont été élus compagnons : Jeanine H,
Nouqué, Madeleine, Jeanette, Augustine, Billourou, Peyret, Jacques, Reine, Jean B, Pedro.
Ont eu témoignage de satisfaction : Annie, Yvette. Restent en apprentissage jusqu'au
concours à Pâques : Luise H, Alice B, Léon B, Joseph. Mlle Lavigne et M.Dutech ont félicité
la classe en entier pour les bons résultats obtenus. Les diplômes ont été signés. Il
était 5 heures. Que cette après-midi fut courte ! La visite de M. L'Inspecteur Chaussé d'une paire de souliers rouges
brillants, vêtu de golfs bleus et d'une canadienne beige, M.L'Inspecteur admire nos
chefs-d'uvre. « Casenave, viens présenter ta
maison ! » Cyrille enlève la toiture puis le
plafond. Il lui montre les lampes électriques, le mobilier, le garage. M.L'Inspecteur
critique sans malice : « le mur gauche tend à s'affaisser. » Il regarde le pont de Marinette :
« Comment as-tu fait pour les pierres ? Ah, c'est du bois ! Qui t'a aidée ? -C'est
papa ! -Cela n'enlève rien à ton mérite. Tu aurais pu faire un pêcheur en
plâtre. » Le voilà examinant les caravelles de
Christophe Colomb. De sa voix grave, avec des gestes lents, il récite le poème Les
Conquérants. Il nous émerveille sur les pays où l'or mûrit. Un coup d'il sur le torpilleur, le
cargo et la barque de pêche : « Tient-il sur l'eau ? -Il penche un peu ! répond
Tus- Il faudrait le flanquer de bouchons pour le redresser. » Assis sur un coin de table, il lit :
« Sur le gave en canoë ». J'aime ces couleurs légères. » Il sourit en
lisant les dernières lignes. Il feuillette la monographie sur la Vache, le conte sur la Grenouille. Attiré par l'ensemble délicat des deux tableaux d'étoffes, il demande à connaître les deux artistes qui se lèvent souriantes : « Je vous félicite. Avez -vous vu l'exposition d'Oloron ? Dites à M Dutech qu'il vous y conduise ! » « Les cartes sont très bien réussies ! Qui a fait ce beau bouquet ? -C'est moi, dit Gérard ! -On reconnaît la main de Monsieur ! » Gérard rougit de l'éloge indirect. Il se penche sur un cadre pyrogravé et
peint : « Qui a fait ceci ? » Jean Peyret se lève - Il a introduit cet art
dans notre école. Avant de partir M.L'Inspecteur a signé
les diplômes des Maîtres Ecoliers. « Continuez à faire du bon
travail ! » *
Il ne fait pas de doute que cette expérience de chefs- d'uvre peut être recommandée dans toutes les classes vivantes. Plusieurs camarades nous ont dit avec le même enthousiasme le succès remporté par des essais similaires dans leurs classes. Quant à nous, nous voyons plutôt cette technique comme complément de celle des brevets et nous avons prévu comme suit le déroulement de nos épreuves. Pour chacun des brevets prévus sur notre liste nous aurons : -un certain nombre d'épreuves standardisées que les candidats doivent surmonter. Les épreuves standardisées du brevet sportif populaire sont un modèle de ce que nous aurons à réaliser pour nos brevets; -un chef- d'uvre réalisé par le candidat ; -parfois un compte rendu établi par l'enfant et relatant les diverses phases de la réalisation du brevet. Je crois que la meilleure explication que nous puissions donner en la matière sera la relation de l'expérience menée à l'Ecole Freinet en 1948. Dans la première partie de l'année, les enfants selon nos techniques, se spécialisent tous plus ou moins : il y a ceux qui réussissent à l'imprimerie, ceux qui aiment le classement, ceux qui recherchent les expériences ou la mise au point du musée, ceux qui sont de bons petits jardiniers. Au fur et à mesure que se précisent les préférences et les tendances, nous indiquons aux enfants les épreuves de brevets correspondants. Les enfants pourront certes s'entraîner pour réussir leurs épreuves. Ce ne sera cependant pas du bachotage. Il y a bachotage lorsqu'on fait un travail hâtif et superficiel, valable pour le jour de l'examen et basé presque exclusivement sur la mémoire ou la mnémotechnie. On peut en effet, réussir ainsi une épreuve de calcul, d'histoire ou de géographie. Mais si on veut être reçu au Brevet sportif, il ne suffit pas de commencer la semaine qui précède à monter à la corde ou à lancer le poids. Les muscles n'obéissent ni à la mémoire, ni à la mnémotechnie. Il fait un travail régulier et méthodique qui est d'ailleurs une conquête définitive. Si nos brevets sont bien compris, tout bachotage sera impossible. Ce n'est pas en quelques jours ou en quelques semaines d'entraînement que les élèves apprennent à soigner les bêtes, à faire la cuisine ou à cultiver le jardin. Nous pouvons dons parler en toute sécurité d'entraînement pour les brevets. Ce sera une motivation de plus pour notre travail profond. Quant un élève, donc, croit être en mesure d'affronter les épreuves d'un brevet, il lui restera à : -Préparer le chef- d'uvre -Rédiger le compte rendu -Passer les épreuves Brevet de cuisinier de 1ère classe (par Roger BARISEEL) Chef-d'uvre : préparation d'un dîner complet pour 8 personnes. Menu : Hors d'uvre : Artichauts vinaigrette Radis beurre Légumes : Pommes de terre marquise Salade Dessert : Gâteau de semoule aux cerises et caramel. Prix du repas : 4 kg de pommes de terre 100 fr 1 botte de radis 9 fr 50 gr de beurre . 25 fr 7 artichauts ... 70 fr Margarine 50 fr Lait ... 12 fr Fromage 40 fr Salade ... 40 fr Semoule 40 fr Sucre . 50 fr Cerises ... 15 fr _____ Prix total du repas 451 fr. Et Roger a expliqué en détail la recette des plats qu'il va préparer. Il note les pages de grand écrivain à lire (fichiers ou livres. Il satisfait ainsi aux conditions du Brevet 2ème série. Préparer un plat (légumes ou viande, ou légumes seuls). Préparer une crème ou une tarte. Chercher dix textes de grand écrivain. A midi, tout était prêt, la table mise et Roger, en habit de marmiton, faisait les honneurs de son repas. Ce sont les enfants eux-mêmes qui, satisfaits, décidèrent que Roger méritait le brevet. On verra sur le cliché, Roger, en marmiton devant ses chefs-d'uvre. Voici, d'ailleurs, comment Roger lui-même, raconte l'épreuve : « J'ai présenté plusieurs brevets : celui de grimpeur, de calculateur, d'ingénieur des végétaux, puis celui de cuisinier. J'ai passé ce brevet le jeudi 12 mai. Durant toute la veille, j'ai pensé à mon menu, puis je me suis décidé. Le lendemain, j'ai commencé, j'étais bien disposé. Je me suis mis à gratter mes pommes de terre après les avoir pesées et je les fais bouillir au lait. Pendant ce temps, je vais cueillir des radis que je lave pour ensuite les ranger dans une assiette avec du beurre. Et voici pour le hors-d'uvre. Les pommes de terre bouillent, je les mets dans un plat avec de la crème, du beurre et du fromage. Ensuite je les place dans le four pour qu'elles roussissent. Et voici mon deuxième plat. Pendant ce temps, je prépare ma vinaigrette pour assaisonner les artichauts qu'on avait cueillis dans le jardin. Enfin voici le gâteau ! Je prends de la semoule que je délaie à froid, je fais épaissir cette crème avec du lait en la faisant bouillir. J'y mets des cerises. Je prépare mon caramel : je mouille le moule, légèrement. J'y verse du sucre en poudre, je mets le moule sur le feu. Le sucre fond, roussit, je le répartis sur toute la surface du moule et je verse ma semoule dans le moule. Je l'ai bien réussi. Après cela j'ai fait la salade. J'étais content. S'il avait fallu que j'achète ce dont j'avais besoin, j'aurais dépensé 451 fr. J'ai été photographié trois fois. » * ** Voici d'autre part, ce que nous dit notre camarade Flamant, de Bucy les Pierrepont (Aisne) : « J'ai lancé un peu tard la préparation des brevets dans ma classe. J'ai cependant obtenus des résultats positifs indéniables. Ma classe compte 30 élèves de 8 à 14 ans, répartis en équipes de travail de 3 à 4 enfants. Dès que j'eus expliqué le « pourquoi » de ces brevets, les enfants manifestèrent un grand enthousiasme et voulurent commencer immédiatement la préparation de au moins un brevet. Les plus jeunes s'intéressèrent un peu sporadiquement à une telle préparation. Les autres voulurent trop embrasser et limitèrent bientôt leurs prétentions - étant dans l'impossibilité de tout faire - le temps nous séparant des vacances étant réellement trop bref. 15 enfants étaient donc au travail 11 enfants terminèrent victorieusement leur préparation. Matières choisies : 3 choisirent les minéraux. 4 les plantes médicinales. 2 chasseur d'insectes. 2 la physique avec ingénieur de l'air. 2 " " de l'eau. 4
le brevet d'écrivain. 1 choisit le brevet d'imprimeur. 1
le brevet de menuisier. Les 2/3 élèves ramassèrent des plantes médicinales ou firent un
herbier. Les flores de la B.T. furent utilisées- les enfants se débrouillant très bien,
ainsi que purent le constater les collègues en stage dans nos classes- et acquirent
rapidement le coup d'il qui permet de classer les plantes les plus représentatives. Les enfants qui préparèrent le brevet d'écriture
« perlèrent » et de superbes albums furent calligraphiés, décorés à
l'aquarelle ou par découpages. Un seul prépara une spécialité :
imprimeur.Pas un brevet d'artiste. Je fus déçu. Par contre, je constatai que la
recherche avait passionné les enfants capables d'un effort que je n'avais jamais
soupçonné, même quand un centre d'intérêt s'était révélé de premier ordre. Les acquisitions furent contrôlées
et c'est avec une certaine solennité que les brevets furent décernés ou refusés. Il
aurait fallu fixer sur la pellicule les visages des enfants pendant la lecture du
palmarès, leur gravité montrait combien ils attachaient d'importance à ce petit
diplôme. Il n'est pas jusqu'aux familles qui ne se soient intéressées au travail. Il y avait aussi ce fameux
chef-d'uvre qui se préparait mi à la maison, mi en classe- tel enfant préparait
des cadres de ruche - tel autre tressait une ruche en paille. Un troisième couronnait son
brevet de menuisier par la construction d'un yacht de 1m de long sur 1m65 de mature, dont
la quille de plomb coulé pèse 3 kg et exigea mille précautions et maintes gouttes de
sueur. Le rythme de travail était tel que
les vacances arrivèrent trop vite - nous n'avions pas fini. Le dernier midi, les enfants
travaillèrent pendant l'interclasse. Le soir il fallu les mettre à la porte ; certains
préparaient les travaux de la rentrée. Leurs lettres, qui me parvinrent à la colonie,
m'apportaient des détails sur leurs travaux, leurs collections qu'ils continuaient. Une expérience similaire a été
faite avec enfants délinquants de Le Hinglé (Côtes du Nord) sur des brevets adaptés à
l'âge des élèves. Les maîtres notent eux aussi un intérêt sans cesse croissant.
« L'octroi des Brevets, disent -ils, correspond d'avantage à la consécration d'un
état de fait qu'à une acquisition récente. » Ces premiers succès nous donnent la
certitude que nous sommes sur une voie d'efficient enthousiasme qu'il nous suffit de
déblayer et de préciser. _________________________ Le nombre et la forme des brevets
On a tendance à considérer comme trop
copieuse la liste de nos brevets, habitués qu'on est à la théorie toujours trop longue
des matières portées aux programmes de nos examens. C'est qu'il s'agit de techniques
totalement différentes. Il n'est point question ici d'étudier tous les sujets proposés
ni d'affronter toutes les épreuves. Nous offrons seulement un choix de travaux qu'il est
possible et souhaitable de réaliser dans nos classes. Que les instituteurs ne s'émeuvent
pas : ils n'auront pas partout à diriger le préparation au Brevet de cultivateur, et
s'ils ne savent pas manier les fils, on ne fera pas le brevet dans leur école, à moins
que quelque adulte spécialisé puisse assurer l'initiation. Et si l'école ne possède pas le
matériel de menuisier ou de forgeron, il sera certes difficile de préparer les brevets
correspondants. Tout au plus ces brevets pourront-ils inciter éducateurs et
administrations - et parents aussi - à acquérir le matériel nécessaire aux travaux
dont nous aurons ainsi montré les
possibilités formatives. Ce faisant, nous donnons à chaque
enfant de plus grandes chances de réalisation. Nous sommes le restaurant qui a une carte
fort bien garnie avec la presque totalité des plats qu'on peut désirer. Mais Il n'est
nullement dans notre pensée que quelque client puisse goûter à tous ces plats. Chacun
pourra choisir selon ses goûts et ses besoins et selon sa bourse aussi. Il suffira à chaque enfant d'établir
son menu, c'est à dire le maximum de brevets qu'il désire acquérir. Le procédé est
incontestablement supérieur à celui du menu, qui est réservé aux restaurants de
pauvres ou aux périodes de crise. Là, vous ne choisissez pas. C'est le chef cuisinier,
le règlement ou l'instituteur qui vous disent ce que vous devez ingurgiter, qu'il vous en
plaise ou non. Cette comparaison vous fait comprendre
qu'il n'y a aucun inconvénient à avoir un grand nombre de brevets. Il suffit que ces
brevets correspondent aux conditions que nous avons données au début de ce travail. Nous
verrons même par la suite certains éducateurs proposer de nouveaux projets selon
qu'évolueront les besoins et les possibilités de l'école, sans oublier les brevets
spéciaux qui pourront répondre à des activités régionales souhaitables. C'est ce qui
est arrivé à notre ami Dutech, qui trouve notre liste un peu longue mais ajoute :
« Personnellement, j'ai en vue des brevets qui ne sont pas portés sur la liste et
qui visent des classes qui, comme la mienne, pratiquent les sports de montagne. J'ai
essayé cette année un brevet de montagnard-pyrénéiste et un brevet d'artiste de
montagne au cours d'un séjour au Refuge de Labérouat (1400m) avec ascension au Pic
d'Anie (2504m). J'ai eu des satisfactions et des enseignements et je me promets de les
mettre au point l'an prochain pour les clases des Basses Pyrénées qui s'y succèderont
(à partir du 1er juin) au rythme d'une école tous les 5 jours. » Il faudra certes que nous parvenions
très vite à des normes, dont nous présentons ici les bases. Mais la mise au point de
ces normes devra être surveillée sans cesse, comme le nombre et la qualité des brevets
par une commission des brevets qui, au sein de notre Institut, prendra ainsi une
responsabilité particulière, pour laquelle nous aurons à choisir attentivement les
éducateurs qui en auront la charge. *** Devons nous réserver nos brevets aux
grands élèves de Fin d'études candidats au Certificat, ou devons nous en offrir à tous
les enfants de nos écoles ? La réponse est facile : tous nos
enfants veulent des brevets, comme ils veulent tous écrire et avoir des
correspondants. C'est pour répondre à ce besoin que
nous avons prévu deux séries dans nos brevets, comme d'ailleurs dans le Brevet sportif.
Il en résultera d'ailleurs que certains élèves pourront avoir conquis le Brevet 2ème
série pour certaines branches et en être encore à la 1ère série pour d'autres. Cela
est tout à fait humain et stimulant. Il nous suffira de standardiser très soigneusement tous ces Brevets et toutes ces séries pour que soient réservées les gradations et les différences nécessaires pour de nouvelles conquêtes. |
Avantages des brevets Notre expérience nous permet déjà de
donner une liste rapide de ces avantages : · Les enfants y trouvent des sollicitations de travail, bien à la mesure de leurs activités fonctionnelles, et qui constituent des motivations qui s'ajoutent puissamment à toutes celles que nos techniques ont apportées à l'Ecole. Il nous appartiendra d'étudier tout particulièrement les outils et les techniques de travail qui permettent l'acquisition de ces brevets. · Grâce à nos brevets chaque enfant, même le plus déshérité, prendra toujours à quelque moment la tête du peloton. On verra à quel point sera modifié dès lors son comportement scolaire. Nous tirerons ainsi, de chaque nature, le maximum de ce qu'elle peut donner; nous permettons pratiquement à chaque enfant de monter le plus haut possible, ce qui est un des buts exaltants de notre éducation. ·
Les brevets indiqueront
automatiquement l'orientation souhaitable pour chaque enfant -ce que sont loin de
donner nos examens actuels qui jugent bien ou mal, tous les enfants sur le même plan. Il
nous suffira à nous de prendre le carnet scolaire : tel enfant a conquis le brevet de
grimpeur, d'ingénieur de l'eau. Inutile d'orienter cet enfant vers le classique pour le
faire mordre aux thèmes ou aux explications de texte. Cet enfant, au contraire, réussira
fort bien en mécanique, en travaux pratiques, en calculs modernes. Tel autre a le brevet d'écrivain, de
géographie, de lecture, de graveur. A diriger vers l'étude intellectuelle et abstraite.
Un autre a le brevet de classeur, de calculateur, de dessinateur : il réussira dans les
travaux méthodiques. Et même après l'Ecole, les brevets conserveront toute la valeur de
témoin des possibilités intellectuelles et techniques de qui les possède. Le possesseur
du C.E.P. peut se présenter aussi bien dans un bureau que dans un atelier mécanique :
rien ne dénote aucune de ses aptitudes. Les enfants qui, dans un avenir très prochain,
s'en iront avec notre nouveau Certificat d'Etudes, possèderont un livret d'embauche : un
coup d'il au carnet suffira au chef d'entreprise pour voir ce qu'il doit faire faire
au postulant qui aura des chances ainsi d'être mieux placé au poste où il pourra
montrer un maximum d'efficience, et où il trouvera d'ailleurs un maximum de satisfaction
personnelle. · Les parents ont tout de suite été conquis par cette forme de contrôle. D'abord parce qu'ils en voient le caractère éminemment pratique, et aussi parce qu'ils sont fiers de voir leurs enfants réussir à quelque chose. Nous avons dit bien des fois la
désespérance des parents -et des enfants aussi- devant l'échec complet à l'Ecole : mal
nul - zéro. Or, il n'y a qu'une très infime partie
de nos enfants dont nous puissions dire qu'ils sont nuls. Scolastiquement parlant oui,
mais si vous les regarder agir dans leur milieu, dans la rue ou dans les champs, vous
serez étonnés des aptitudes dont ils font montre et que vous ne soupçonnez pas. Avec notre technique, chaque enfant aura
au moins, un ou deux brevets, ce qui sera un triomphe. ·
L'Ecole se lie
d'avantage à la vie. Alors qu'elle travaillait jusqu'à
présent sur des notions particulières, comme l'Ecole du moyen âge, sur son latin, qui
étaient bien « scolastiques », c'est à dire particulières à l'Ecole,
l'Ecole des brevets descend en plein dans la vie. Et vous verrez les parents se prêter de
bonne grâce à toutes les demandes des enfants qui préparent leurs chefs-d'oeuvre.
L'Ecole cessera d'être pour eux l'institution aristocratique qu'ils respecte et plus ou
moins mais qui leur reste étrangère. L'Ecole se mêlera au milieu et travaillera de plus en plus selon les techniques du milieu. Rien ne aurait répondre plus totalement aux tendances actuelles d'une pédagogie qui se fait à la mesure de l'enfant, à la mesure du travail des hommes, à la mesure du peuple. Technique de contrôle Un brevet, quel qu'il soit, n'a de
valeur que si on est assuré que celui qui le possède a vraiment satisfait aux épreuves.
Et nous devons nous défier de la tendance naturelle des éducateurs de décerner certains
brevets partiellement mérités, histoire d'encourager les élèves. Et puis, à tout épreuve, il faut une
rigidité de contrôle et une certaine solennité qui donnent valeur au triomphe. Cela est
indispensable. Nous touchons là à un des besoins naturels à l'homme, et que nous ne
saurions négliger. Nous pouvons donc poser comme principe :
le contrôle ne doit pas être fait par le maître, ou du moins pas par le maître
seul. Voici à ce sujet, une discussion édifiante dans une de nos écoles se préparant à ce contrôle (Lecanu, à Rocheville, Manche) : « La veille du grand jour, je rappelai que le lendemain était la date choisie pour l'exposition des travaux et que le jury décernerait des prix. - Oui non ou non - non. - Décernera-t' on des diplômes ? Grande majorité de « non ». On se contentera d'un tableau d'honneur. - Qui constituera le jury ? - M. Lecanu ! Oui ! Oui ! (Je me récuse car je me trouve trop intéressé à l'affaire). - Si ! -si ! -si ! - Je refuse car je suis trop en contact avec vous ; mais j'assisterai aux délibérations du jury ! Ensuite, qui nommez-vous ? - M. Martin (normalien en stage) Mme Lecanu. (Ma femme était en congé de maternité mais pouvait participer aux travaux de la commission.) - Un jury doit comporter au moins trois membres. - OUI, Mme X (suppléante). -Bon ! Mais il faut aussi des délégués ouvriers ! Suit un débat animé. Deux délégués sont choisis : une fille, un garçon. - Qui sera président du jury ? - M. Martin ! M. Martin! Pratiquement, il nous faudra parvenir à
d'autres normes. Pour cela, nous devons tenir compte de considérations
essentielles. Il est bon que l'enfant puisse passer
son Brevet lorsqu'il en a la possibilité, ce qui lui permettra de passer à d'autres
Brevets. S'il n'y avait qu'une séance par an, si solennelle fut-elle, d'attribution des
Brevets, nous risquerions d'en revenir plus ou moins à la pratique actuelle des examens,
étant donné surtout que nous voyons mal comment une commission pourrait contrôler
sérieusement, pour une seule école, plusieurs centaines de Brevets. Nous sommes obligés d'en venir à une
certaine décentralisation, rendue possible par la forme nouvelle de nos épreuves. En
effet, s'il est assez facile de tricher avec des épreuves ordinaires, lorsqu'il s'agit
d'une faute ou d'une erreur d'addition, il n'en est pas de même lorsqu'il s'agit du
travail. Au Brevet sportif, ou bien vous grimpez les mètres de corde prévus, ou vous n'y
parvenez pas. Ou bien vous sautez sans toucher la corde la corde, ou la corde tombe. Les
enfants eux-mêmes seront très sévères, plus sévères que les adultes. A nous
d'établir des normes qui jouent presque mathématiquement et sur lesquelles il ne puisse
pas y avoir de discussion. Deux ou trois fois par an, selon les besoins, la commission des Brevets se réunit dans toutes les écoles, avec l'assentiment de I.P.. Elle se compose de : -deux instituteurs de l'école voisine. -deux délégués des élèves ou de la coopérative. -un représentant des parents choisis de préférence au sein de la caisse des écoles. -un représentant de la municipalité. Les candidats exposent leurs
chefs-d'uvre et réalisent ensuite, dans les normes prévues, les travaux
indiqués. La commission décerne solennellement
les Brevets aux élèves qui ont satisfait aux normes. Rapport détaillé est adressé à l'I.P. Le déplacement des instituteurs ne sera pas, lui non plus, du temps perdu, puisqu'il aidera à l'interpénétration des méthodes de travail dont bénéficieront tout à la fois et l'Ecole et les maîtres. Nous ne craignons pas de partir encore
une fois à l'avant-garde, soutenus par l'intérêt des enfants et les besoins du
milieu. L'évolution normale de l'Ecole suivra. Brevets et C.E.P.E. Reste à voir la place de ces Brevets et
chefs-d'uvre dans l'organisation nouvelle du Certificat d'Etudes Primaires. Nous ne pensons pas que les séances
solennelles prévues ci-dessus pour l'attribution des brevets puissent, pour l'instant,
remplacer l'examen du Certificat d'Etudes. Nos techniques ne remplaceront pas brusquement
les techniques traditionnelles basées sur les connaissances. Pendant longtemps encore
nous serons obligés de prévoir, à côté du contrôle du travail et des aptitudes par
les Brevets, un contrôle des acquisitions genre Certificat actuel. En effet, nous ne
travaillons pas pour un avenir hypothétique, mais pour l'avenir immédiat. Nous ne
proposons pas de techniques d'examen dont on pourrait dire qu'elles sont peut-être
souhaitables idéalement, mais dont il n'est pas possible d'entrevoir l'application. Nous
voulons, dès cette année, avec la collaboration de notre commission des Inspecteurs,
réaliser dans les écoles de notre groupe, des séances solennelles d'attribution des
Brevets et c'est avec la Commission des Inspecteurs encore que nous mettrons au point la
forme nouvelle du Certificat d'Etudes de demain. Et voilà comment nous concevons cet
examen : Il comprendra deux parties : 1° Une partie de contrôle des acquisitions, qui pourra se faire par tests : acquisitions en Français mécanisme de calcul connaissances scientifiques, historiques ou géographiques. 2° Une 2e partie d'aptitudes,
attribuée sur le vu des brevets acquis au cours d'année et inscrits sur le carnet
scolaire (une grande exposition des chefs-d' uvre et de comptes rendus de Brevets
pourrait avoir lieu à cette occasion). Ce serait une sorte de contrôle
officiel des commissions locales des Brevets. Nous aurions en somme, comme à d'autres examens : -un C.E.P.E. classique, comportant la réussite aux tests de connaissances passés le jour de l'examen et la présentation des Brevets obligatoires prévus pour la partie technique. -une partie technique, constituée
exclusivement par les Brevets délivrés en cours d'année par les commissions locales. La
réussite à cette partie nécessiterait la présentation d'un certain nombre de Brevets
obligatoires (six, par exemple) et de Brevets accessoires (dix, par exemple). Si le travail a été fait régulièrement en cours d'année, tous les élèves présentés reviendraient avec le certificat technique qui serait la sanction véritable du travail effectif de l'année, même si les qualités intellectuelles du candidat ne lui ont pas permis l'accession à l'examen complet. Il n'y aurait plus échec. L'examen sanctionnerait le travail de l'année ; la journée d'examen serait moins chargée, plus sérieuse et plus probante. Et l'examen garderait sa signification complète. |
Conclusion Tels sont les projets de contrôle
moderne dont l'introduction, à l'école primaire, est déjà commencée selon les
principes que nous venons de donner. Nous savons que, à réception de cette
brochure, plusieurs milliers d'autres écoles se lanceront en cours d'année dans
l'expérimentation de nos techniques. Nous leur demandons de se tenir en relation très
suivie avec notre Commission des Brevets qui continuera la mise au point méthodique des
projets publiés. Envoyez nous tous documents réalisés,
toutes critiques proposées. La Commission des Brevets se tiendra d'autre part, en liaison
permanente avec la Commission des Inspecteurs qui s'est constituée au sein de l'Institut
coopératif de l'Ecole Moderne, commission qui aura à nous conseiller utilement sur
l'organisation des Brevets et qui étudiera, avec la collaboration des instituteurs, les
tests qui assureront sous-peu le contrôle rapide et sûr des connaissances. Nous demandons également aux sections
départementales des Instituteurs par l'intermédiaire de nos adhérents, de mettre très
sérieusement à l'étude ces propositions pratiques qui apportent une solution technique
à une des questions qui influencent le plus directement le travail à l'Ecole, le
prestige de l'Ecole Laïque et la vie des instituteurs eux-mêmes. La coopérative de l'Enseignement Laïc
et L'Institut Coopératif de l'Ecole Moderne seront heureux d'uvrer de leur mieux à
cette mise au point qui marquera une étape dans l'évolution de la pédagogie
française. |
Liste des Brevets établis en corrélation avec le plan Général de Travail de l'Institut Coopératif de l'Ecole
Moderne (voir brochure : « Plans de travail » B.E.N.P. n° 40) |
1° Brevets obligatoires
|
Brevet d'écrivain Chef-d'uvre. - Réalisation d'un petit album illustré Compte rendu. - Mémoire sur la vie et l'uvre de cinq grands écrivains Epreuves. Deuxième série Chef-d'uvre. - Réalisation d'un album original genre « Enfantines ». Compte rendu. - Les grands écrivains français. Epreuves.
|
Brevet de Lecture Première série Chef-d'uvre Compte rendu. - Collection de cinq beaux textes d'écrivains, lus avec expression. Epreuves.
Deuxième série Chef-d'uvre Compte rendu. Collection de dix beaux textes d'écrivain, lus avec expression. Epreuves
|
Brevet de Bon Langage Première série Chef-d'uvre Compte rendu. Raconter, de façon vivante, un conte ou une histoire intéressants. Epreuves.
Deuxième série Chef-d'uvre Compte rendu. Expliquer, dans un langage clair, un film auquel on a assisté. Epreuves.
|
Brevet d'Historien Première série Chef-d'uvre Compte rendu. Mémoire sur l'histoire du village Epreuves.
Deuxième série Chef-d'uvre Compte rendu. Les grands événements historiques de la région. Epreuves.
|
Brevet de Géographe Première série Chef-d'uvre Compte rendu. Faire le plan du quartier ou du village. Epreuves.
Deuxième série Chef-d'uvre Compte rendu. Le climat de votre région. Epreuves.
|
Brevet d'Ingénieur de l'eau Première série Chef-d'uvre Compte rendu. Mémoire sur l'utilisation de l'eau pour production de force motrice (moulins à turbines). Epreuves.
Deuxième série Chef-d'uvre Compte rendu. Liste des découvertes sur l'eau, avec dates et noms des savants Epreuves.
|
Brevet d'Ingénieur de l'air Première série Chef-d'uvre Compte rendu.. Mémoire sur l'utilisation de l'air dans les constructions mécaniques des hommes. Epreuves.
Deuxième série Chef-d'uvre Compte rendu. Mémoire sur une ou plusieurs des grandes découvertes concernant l'air. Epreuves.
|
Brevet d'Ingénieur des végétaux Première série Chef-d'uvre Compte rendu. Mémoire avec textes de grands écrivains sur la vie des plantes. Epreuves.
Deuxième série Chef-d'uvre Compte rendu. Etude documentée sur les plantes caractéristiques de votre région. Epreuves.
|
Brevet d'Ingénieur des minéraux Première série Chef-d'uvre. Compte rendu. Mémoire sur les diverses sortes de roches qu'on trouve dans votre région. Epreuves.
Deuxième série Chef-d'uvre. Compte rendu. Mémoire sur le traitement des minéraux (chaux, plâtre, fer, etc ) Epreuves.
|
Première série Chef-d'uvre Compte rendu. Comment on produisait le feu autrefois dans votre région. Epreuves.
Deuxième série Chef-d'uvre Compte rendu. La production de la houille, du pétrole et de l'électricité à travers le monde. Epreuves.
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Brevets accessoires
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Brevet de cueilleur Première série Chef-d'uvre. Compte rendu. Faire une conférence sur les fruits. Epreuves.
Deuxième série Chef-d'uvre Compte rendu. Faire une conférence illustrée et documentée sur la cueillette des fruits. Epreuves.
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Brevet de cueilleur de plantes médicinales Série unique Chef-d'uvre Compte rendu. Mémoire sur la guérison des maladies par les plantes. Epreuves.
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Brevet de fruitier Série unique Chef-d'uvre. Compte rendu. Rédiger un mémoire sur la conservation et l'utilisation des fruits. Epreuves.
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Brevet de grimpeur Première série Chef-d'uvre Compte rendu. Rédiger une conférence illustrée sur les animaux grimpeurs. Epreuves.
Deuxième série Chef-d'uvre Compte rendu. Rédiger une conférence documentée sur les grimpeurs. Epreuves.
|
Brevet de chasseur Première série Chef-d'uvre Compte rendu. Rédiger un mémoire relatant les traces, le gîte, les cris et les murs d'un animal sauvage de la région. Epreuves.
Deuxième série Chef-d'uvre Compte rendu. Rédiger un mémoire illustré avec des citations de grands écrivains sur la chasse à travers les âges ou dans la région. Epreuves.
|
Brevet d'Explorateur Première série Chef-d'uvre Compte rendu. Rédiger une conférence documentée sur une exploration d'étang, de rivière, de carrière ou de grotte (avec dessins ou photos). Epreuves.
Compte rendu. Rédiger un mémoire documentée, avec citations de grands écrivains sur une exploration caractéristique. Epreuves.
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Brevet d'Apiculteur Série unique Chef-d'uvre Compte rendu. Faire un mémoire sur la vie des abeilles. Epreuves.
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Brevet d'éleveur Première série Chef-d'uvre Compte rendu. Faire un mémoire documenté et illustré sur l'élevage dans votre région. Epreuves.
Deuxième série Chef-d'uvre Compte rendu. Chercher et lire dix belles pages de grands écrivains sur la vie et la fidélité des animaux domestiques. Epreuves.
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Brevet de constructeur Première série Chef-d'uvre Compte rendu. Calculer le prix de revient d'une construction ou d'un aménagement. Epreuves.
Deuxième série Chef-d'uvre Compte rendu. Mémoire sur les constructions de votre région, autrefois et aujourd'hui. Plans et photos. Epreuves.
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Brevet de Cuisine Première série Chef-d'uvre Compte rendu. Enquête sur les prix d'alimentation et sur le prix de revient d'un repas. Epreuves.
Deuxième série Chef-d'uvre Compte rendu. Etude sur la valeur alimentaire des divers produits. Epreuves.
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Brevet de secourisme et d'Hygiène Première série Chef d'uvre. Compte rendu. Chercher cinq lectures d'écrivains sur l'hygiène. Epreuves.
Deuxième série Chef d'uvre. Compte rendu. Le soleil, l'eau, la propreté au service de l'hygiène. Documents et photos. Epreuves.
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Brevet
d'Artiste Première série Chef d'uvre. Compte rendu. Vie et uvre d'un grand artiste. Epreuves.
Deuxième série Chef d'uvre. Compte rendu. Vie et uvre de quelques grands artistes français. Epreuves.
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Brevet d'Imprimeur Chef d'uvre. Compte rendu. Histoire de l'imprimerie avec vieilles estampes. Epreuves.
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Brevet de Graveur Chef d'uvre. Compte rendu. Chercher et montrer des uvres caractéristiques de graveurs célèbres. Epreuves.
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Brevet de Classeur Chef d'uvre. Réaliser une collection de timbres ou classer une partie du fichier. Compte rendu. Les collections célèbres (papillons, timbres, roches, etc. ) Epreuves.
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Brevet de Correspondance Chef d'uvre. Compte rendu. L'histoire d'une lettre. Epreuves.
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Brevet de Voyageur Chef d'uvre. Compte rendu. Récit d'un voyage avec carte et photos. Epreuves.
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Brevet d'Acteur Chef d'uvre. Compte rendu. La vie des acteurs célèbres. Quelques pages d'écrivains. Epreuves.
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Brevet de Marionnettiste Chef d'uvre. Compte rendu. Ecrire une scène pour Guignol. Epreuves.
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Brevet de Chanteur et Musicien Chef d'uvre. Compte rendu. La vie des grands musiciens. Epreuves.
Brevet
de Manieur de fils Chef d'uvre. Compte rendu. La vie ou le travail des cordiers, des vanniers ou des tisserands. Epreuves.
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Brevet de spécialités Série unique Brevet
de Cultivateur Chef d'uvre. Compte rendu. Mémoire sur la vie du cultivateur avec textes de grands écrivains. Epreuves.
Brevet
de Potier Chef d'uvre. Compte rendu. Le travail et la vie du potier avec textes. Epreuves.
Brevet
de Forgeron-Rétameur Chef d'uvre. Compte rendu. L'atelier du forgeron ou la vie du rétameur. Avec citations de grands écrivains. Epreuves.
Brevet
d'Artisan Menuisier Chef d'uvre. Compte rendu. Le métier de menuisier avec textes de grands écrivains. Epreuves.
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