Bibliothèque déducation nouvelle populaire N°45 avril-mai 1949 TECHNIQUES DILLUSTRATION Editions de lEcole Moderne Française |
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TECHNIQUES
En 1930,
les « Editions de l'Imprimerie à l'Ecole » publiaient, sous le titre
« Nos techniques d'illustration », une brochure de quelque soixante pages,
dans laquelle étaient rassemblées les diverses techniques découvertes ou mises au point
par des camarades pour la décoration des journaux scolaires, livres de vie, la
reproduction des cartes géographiques, en un mot pour tout ce qui touchait à
l'illustration. En voici la préface :
« La
technique de l'Imprimerie à l'Ecole a dû se constituer daprès des procédés et
avec un matériel originaux, qui n'ont que de lointains rapports avec la technique
typographique actuelle. Nous avons dû, de même, étudier, découvrir et expérimenter
des techniques d'illustrations qui nous permettent d'embellir et d'enrichir nos imprimés
par des moyens d'une simplicité enfantine et avec un matériel plus que rudimentaire, à
la portée de nos écoles les plus pauvres.
Avons-nous
atteint notre but ? En partie, certainement - l'originalité moyenâgeuse de nos
publications en est la preuve évidente. Mais en partie, seulement !
Cette
brochure, recueil des divers articles publiés dans notre bulletin et mis à jour,
apportera à tous nos adhérents, et aux nombreux camarades qui, chaque mois, se joignent
à nous, toutes les indications et précisions actuellement possibles. Mais nous ne
voudrions pas que cette publication marquât un arrêt des recherches dans ce sens. Cette
brochure n'est qu'une étape. Par les efforts de tous, nous améliorerons encore nos
techniques. Nous souhaitons que cet opuscule vous guide et vous encourage dans vos
recherches. »
Depuis
cette époque, ces diverses techniques ont été soumises à l« épreuve du
feu » et suivant les résultats obtenus, ont été abandonnées ou, au contraire,
approfondies dans les milliers de laboratoires que sont pour la C.E.L. les écoles de
France et, parfois, de l'étranger.
Les
bricoleurs et spécialistes que sont les instituteurs, ont découvert de nouvelles
techniques, amélioré les anciennes, confirmant ainsi ce qui était dit dans la brochure
de 1930.
Nous avons
voulu, dans cette nouvelle brochure, mettre en lumière le chemin parcouru dans ce domaine
de l'illustration, redonnant les premières techniques, les complétant par celles mises
au point depuis, afin que chacun y puise et, selon ses possibilités, ses goûts et ceux
de ses élèves, utilise tel ou tel procédé.
Evidemment,
ces techniques d'illustration ne se rapportent qu'aux journaux scolaires, aux livres de
vie, ou tous autres documents polygraphiés.
Nous
parlerons donc des moyens d'illustrations utilisant le limographe, le nardigraphe, la
pâte à polycopier, pour en arriver à l'imprimerie, technique plus intéressante et
outil pédagogique plus puissant.
Le limographe
Nous ne nous étendrons pas sur les possibilités de cet appareil à polygraphier, puisque la C.E.L. a publié, sous le n° 31 de sa collection des Brochures d'Education Nouvelle Populaire, une brochure complète sur la construction, le fonctionnement, les résultats obtenus grâce à cet outil simple : le limographe.
Nous
signalerons seulement que, dorénavant, la C.E.L. est en mesure de livrer des
« baudruches » qui remplacent les stencils onéreux. Ces baudruches, pour un
prix de revient six fois moins élevé, donnent des reproductions identiques à celles
données par le stencil (Prix actuel du limographe, C.E.L. 13,5x21, avec cello lime :
2.250 fr. ; avec lime bronze 2.500 fr.).
Le nardigraphe
Nous
citerons, pour mémoire, l'article paru dans la brochure de 1930.
Lessentiel
y est dit sur cet appareil qui, bien manié, donne des résultats parfaits.
Mais nous
avons maintes fois parlé de sa manceuvre délicate, parce que demandant trop de minutie
et, par conséquent, moins à la portée des enfants de nos classes :
Il se
compose essentiellement d'une plaque de verre épais finement dépolie sur une face, d'un
socle et d'un couvercle. La plaque de verre est encadrée par des réglettes clouées sur
le socle en bois.
« Grâce
à son double fond feutré et à ressorts, le couvercle presse fortement sur la plaque
lorsqu'il est fermé. Des charnières, pareilles à celles des portes d'appartement,
permettent de l'adapter au socle ou de l'en séparer instantanément.
« Le
Nardigraphe possède, en outre, les accessoires suivants : un plateau encreur en
fer-blanc, un rouleau encreur en caoutchouc, et un rouleau fouleur en caoutchouc
également.
« Avec
une encre spéciale, encre autographique à odeur d'ammoniaque caractéristique, nous
écrivons ou dessinons sur une feuille de papier le texte ou le dessin à reproduire. Nous
laissons sécher. Quand notre original est sec, nous versons sur la plaque de verre
dépoli quelques gouttes d'un liquide nommé netto-sensibilisateur nous l'étendons avec
un tampon de coton hydrophile sur toute la surface. Ensuite, nous appliquons 1'oriinal
face écrite contre le verre, nous engageons le couvercle dans ses charnières, nous
fermons : la feuille est alors pressée fortement sur la plaque et nous attendons. Le
temps de contact varie avec le temps depuis lequel l'original est sec (une demi-minute
pour un original sec depuis l'instant, une minute s'il est sec depuis une heure, une
minute et demie de une heure à 4 heures, etc.) Le temps voulu écoulé nous ouvrons, nous
retirons le couvercle nous ôtons l'original : rien sur la plaque. Nous versons alors
sur notre verre quelques gouttes d'un deuxième liquide : le préservateur. Nous
l'étendons avec un autre tampon de coton : rien n'apparaît. Nous prenons un
troisième tampon de coton nous y déposons un peu d'encre d'imprimerie, gros comme un
pois, et nous en frottons le verre dépoli : au bout de quelques secondes, des traits
commencent à apparaître. En continuant à frotter nous apercevons le texte reproduit à
l'envers qui se dessine peu à peu et qui se révèle à nos yeux comme une plaque
photographique dans son bain. Ce cliché fait triste figure : le texte est bien là,
mais il est barbouillé d'encre, voilà de grandes traînées noires. Nous saisissons
alors le rouleau encreur, enduit d'encre d'imprimerie, et nous le promenons sur le
cliché. Le voile disparaît, l'écriture seule subsiste, claire et nette dans ses
moindres détails. Le cliché est prêt. L'opération a duré 8 ou 10 minutes.
« Nous
appliquons alors une feuille de papier blanc sur le cliché, nous l'étalons du revers de
la main et nous pressons avec le rouleau fouleur. Nous la retirons : elle est
imprimée. Nous encrons à nouveau avec le rouleau encreur. L'encre ne se dépose que sur
les traits du cliché et laisse vierges les blancs et le reste de la plaque dépolie. Une
deuxième feuille un deuxième coup de rouleau presseur, et voilà la deuxième copie.
Nous n'avons plus qu'à encrer et presser autant de fois que nous désirons
d'exemplaires dix, vingt, cent, deux cents, six cents, à volonté.
« Lorsque
nous voudrons reproduire un autre texte, nous verserons sur le cliché utilisé
précédemment, quelques gouttes de netto-sensibilisateur. Le vieux cliché s'effacera
sous le frottement du tampon de coton et la plaque de verre sera sensibilisée en même
temps pour recevoir un nouvel original.
« Les
documents manuscrits ne sont pas les seuls à pouvoir être reproduits. On peut aussi
« nardigraphier » les textes tapés à la machine. On se sert pour cela des
stencils ou feuilles de papier paraffiné sur lesquelles les caractères de la machine ont
frappé à nu, sans l'intermédiaire du ruban encré. Le choc a perforé le papier, ce qui
fait que l'on a obtenu un texte ajouré. Pour faire un cliché sur le verre, après avoir
sensibilisé la plaque au netto-sensibilisateur, on place le stencil, endroit contre le
verre, pardessus on pose un carton préalablement enduit d'encre autographique, on pose le
couvercle, on ferme, et tout se passe comme avec un original ordinaire. L'encre dont le
carton est imprégné agit à travers les ajourements du stencil et les caractères de la
machine se reproduisent sur le verre.
« On
peut aussi tirer des dessins en couleurs. Il suffit de faire un original pour chaque
couleur : un pour les taches de rouge un pour les taches de jaune, un pour les taches
de bleu, etc. Chacun d'eux ne doit porter que les parties du dessin qui doivent être
teintées d'une même couleur. Le tirage polychrome est intéressant, mais il est long et
assez difficile à bien réussir. Tous ces clichés successifs doivent, en fin de compte,
coïncider et se juxtaposer exactement pour reconstituer le dessin, couleur après couleur
sur les feuilles tirées. Très souvent on obtient des épreuves où le rouge, par
exemple, est décalé d'un ou plusieurs m/m à droite ou à gauche ; où l'enfant qui
lève les bras au ciel a les jambes à côté de son pantalon ou porte sa tête au bout de
ses bras. C'est qu'il est très difficile de poser une feuille exactement entre deux
repères, de premier coup, en la tenant par les deux coins inférieurs et sans pouvoir
rectifier position si elle est défectueuse.
« Mais
les dessins au trait d'une seule couleur n'exigent pas autant de précision dans le
repérage et permettent un tirage accéléré.
« Pour
une seule personne, l'ouvrage est assez long, mais a deux, une personne qui encre, l'autre
qui tire, on arrive facilement à sortir 300 copies soignées, à l'heure. On peut
atteindre le nombre de 400 et même le dépasser, mais alors le travail obtenu n'est pas
impeccable. L'essentiel, si l'on veut faire vite et bien, c'est de n'avoir sur la table
que les objets strictement nécessaires et de les disposer rationnellement, de façon à
ne faire aucun geste inutile. - PLAN (Var). »
Aluminocopie
Dans le
n°44 de « l'Education Nationale », sous la signature de notre camarade
Legrand, à Janzé (Ille et Vilaine), paraissait un article nous donnant le secret, de la
polycopie sur verre ou aluminocopie.
Cet article
était repris dans « L'Educateur » n°7, du 1er janvier 1947. Nous
nous contenterons de le reproduire à nouveau ici :
« L'aluminocopie
est basée sur les principes chimiques suivants :
1° L'alun
de potasse, en présence d'une base, donne un précipité dalumine gélatineuse.
2° Cette
alumine a la propriété, d'une part, d'adhérer très fortement au verre dépoli et,
d'autre part, de retenir le benzoate de soude.
3° Ce
benzoate de soude a le pouvoir ,de retenir les matières colorantes telles que l'encre
d'imprimerie.
Ce
procédé de polycopie est donc assez peu coûteux
Le
matériel nécessaire est le suivant :
1° Une
glace dépolie sur une face (épaisseur 4 m/m au minimum).
2° Une
presse à copier (qui peut être remplacée par une lourde pile de livres).
3° Deux
rouleaux de caoutchouc.
4° Un flacon d'encre de la composition suivante : bonne
encre à stylo 150 c.c. ; carbonate de soude 20 gr., gomme arabique en poudre 10 gr.
5° Un
flacon de sensibilisateur : alun de potasse 10 gr., eau 100 c.c., glycérine pure 100
c.c.
6° Un
flacon contenant une solution de benzoate de soude.
7° De
l'encre d'imprimerie.
PRATIQUE :
Ecrire le
texte à l'encre carbonatée sur un papier de très bonne qualité. Lorsqu'il est sec,
l'appliquer sur la plaque de verre préalablement frottée avec un tampon humecté du
sensibilisateur et mettre sous presse une minute - davantage si le texte est sec depuis
longtemps ,(Pour un texte de 4 à 5 jours : 15 minutes).
Après le
pressage, frotter la plaque à aide d'un tampon d'ouate enduit de benzoate de soude.
Frotter la plaque à l'aide d'un autre tampon d'ouate sur lequel on a déposé un peu
d'encre d'imprimerie. Le texte apparaît à l'envers.
Encrer la
plaque avec un des rouleaux, appliquer une feuille de papier non collé, (papier à
duplicateur), passer le second rouleau et retirer.
Après
tirage, laver la plaque au sensibilisateur. Si le texte ne s'en va pas, mettre un peu
d'acide chlorhydrique. La plaque peut servir indéfiniment. »
A la suite
de cet article, nombreux furent les camarades qui tentèrent d'utiliser ce procédé de
reproduction. Les essais furent un succès pour certains un échec pour d'autres, et
conduisirent à des mises au point, de nouvelles recherches qui, peu à peu, amenèrent
les expérimentateurs à préciser l'emploi, la composition des produits le temps de pose,
la qualité du papier, etc..
Voici donc
les précisions obtenues :
Encre
carbonatée : Certains colorants sont décomposés par le carbonate de
soude. Il faut donc employer un colorant basique. On obtient de bons résultats avec la
composition suivante :
Eau 20 gr.,
bleu de méthylène 5 gr., gomme arabique 15 gr., carbonate de soude 25 gr., un peu de
glycérine.
Alun :
L'alun se dissout mal dans l'eau calcaire. Prendre de l'eau de pluie. Mais
attention ! L'alun ne se dissout pas à l'ébullition il se transforme.
Sensibilisateur :
Eau 160 gr. , alun de potasse 10 gr., glycérine 50 gr., acide chlorhydrique 7 c.c.,
colorant méthylorange.
Mordant
ou révélateur : Eau 50 gr., benzoate de soude 10 gr., glycérine 50 gr.,
colorant fluorescéine.
Encre
autographique : Encre quelconque additionnée de bicarbonate de coude jusqu'à
saturation 50 c.c., ammoniaque 2 c.c.
Autre
formule : Encre de Chine en bâton (ou noir d'ivoire d'aquarelle) délayée dans
une solution concentrée de bicarbonate, puis rendue légèrement ammoniacale.
Nettoyage
de la plaque : Essence minérale de thérébenthine, puis acide chlorhydrique
dans le cas où il reste des taches rebelles.
En somme,
« le secret de l'obtention de beaux tirages réside, dans l'emploi d'une très bonne
encre autographique, laquelle doit posséder les qualités suivantes :
- être
fortement basique ;
- être
très coulante et parfaitement homogène ;
- laisser une trace glacée en relief très net ;
- n'être
absolument pas absorbée par le papier.
En effet,
tous les, papiers ne conviennent pas pour établir l'original et, en particulier, il faut
prescrire les papiers glacés dont la charge produit des taches sur le verre. »
Nous ferons à ce procédé le même reproche quau
Nardigraphe : la minutie qu'il nécessite le rend impropre à la manipulation par des
élèves.
(Pour plus
de détails, voir les récents n° de L'Ecole Libératrice ».)
Pierre humide
Chacun
connaît la simplicité de manipulation de ce moyen de reproduction, simplicité qui le
met à la portée des enf ants.
Chacun
connaît aussi ses possibilités du point de vue des tirages en couleurs par l'emploi
d'encres diverses.
Nous
reprocherons à cette technique sa pauvreté quant au tirage. On ne peut en effet, avec la
pâte à polycopie, obtenir plus de 40 exemplaires nets, ce qui est insuffisant dans les
classes à gros effectif et pratiquant la correspondance interscolaire.
Bleu d'architecte
C'est notre
camarade Grisot qui donne, dans « L'Educateur », ce procédé simple, propre
et peu coûteux pour la polycopie des documents ou de journaux scolaires.
Nous
citerons ici son article donnant toutes les indications nécessaires pour l'emploi de
cette méthode :
Matériel :
Un rouleau de papier photographique Ozalid, une feuille de papier calque ;
un châssis photographique du format des documents à reproduire ; un récipient en
tôle (boîte à biscuits, vieil arrosoir), un flacon d'ammoniaque, de l'encre de Chine.
MODE D'EMPLOI :
Découper
le papier photographique au format désiré, en chambre obscure ou demi-obscure. Le
couvrir pour éviter qu'il soit impressionné ; préparer le cliché sur papier
calque à l'encre de Chine ; exposer à la lumière solaire dans le châssis (endroit
du cliché sur le recto du papier photographique) environ 10 secondes au soleil et 10
minutes -à l'ombre ; retirer du chassis et placer vos épreuves dans le récipient
que vous fermerez après y avoir placé une soucoupe contenant quelques centimètres cubes
d'ammoniaque.
Les vapeurs
de ce produit feront apparaître tous les détails (durée : 10 minutes environ). Le
grain, le fini, le fondu et les nuances dans le coloris s'obtiennent en tâtonnant un peu
et suivant les temps d'exposition à la lumière et aux vapeurs.
Il existe
du papier virant au violet, bistre, blanc, jaune, noir (prix 1947 : 300 fr. environ
le rouleau de 20 m. x 1 m.)
On peut
aussi exposer à la lumière électrique (temps variable suivant intensité lumineuse).
Illustrations par l'emploi du carton
L'EMPLOI DU CARTON
Le carton
permet d'illustrer les journaux et livres, et cela de différentes façons.
L'EMPLOI DU CARTON POUR FOND DE COULEUR
Procédé
employé par les imprimeurs pour faire des fonds de couleur sur lesquels le texte est
imprimé ensuite.
On peut
obtenir, par ce procédé, de très jolis résultats.
Nous tirons
de « l'Educateur » ce procédé d'illustration.
But :
Reproduire à, la presse d'imprimerie des dessins simples au trait, des cartes, des
croquis, des titres calligraphiés.
Matériel :
Du carton glacé, du genre de celui qui couvrait les gros cahiers avant guerre (2 à 3/10
de m/m. très rigide). Pour graver : une pointe à bout arrondi, au manche bien en
main, une planche de bois tendre ou une feuille de carton épais.
Réalisation :
Dessiner directement sur une face du carton, au crayon ou mieux, à l'encre. Repasser
ensuite le dessin à l'aide de la pointe en appuyant fortement. Le dessin apparaît en
creux. Retourner le dessin : il apparaît en relief et à l'envers. Prendre de la
seccotine ou du soude-grès et, avec le doigt, en remplir les parties creuses. Quand tout
est sec, au bout de quelques heures, le carton est dur comme du bois.
Tirage :
Placer le carton sur la presse, après l'avoir collé à la gomme arabique forte sur une
feuille de papier plus grande dont les bords seront serrés entre les bois de montage.
Tirer alors
comme pour un lino en, mettant très peu d'encre.
Remarques :
Ce procédé permet de tirer 100 exemplaires sans déformation. Il est extrêmement
bon marché. La réussite est une question de doigté : si les traits ne sont pas
gravés assez profondément, le dessin apparaîtra sur fond taché. Si le sillon est trop
profond, le carton se fendra et le trait n'apparaîtra pas au bout d'un certain nombre de
tirages. A conseiller pour des garçons aux poignets robustes.
On peut
remplacer le carton par de la tôle d'affiches bien plane. - J. R. MAURY (Lot).
CARTON DÉCOUPÉ
Nous
citerons simplement les expériences des camarades :
« Ce
procédé est d'une simplicité surprenante. Il suffit de découper le carton qu'on colle
ensuite à la seccotine sur une planche de bois porte-cliché. Avec une pointe quelconque
on peut graver les détails.
Deux
précautions essentielles à prendre :
a) Choisir
un carton bien homogène, ne s'effritant pas, supportant la gravure des détails. Ce choix
est difficile : le papier des cartes de visite donne de bons résultats. Nous venons
de découvrir un papier spécial pour imprimeurs, parfaitement homogène, se découpant et
se gravant avec une grande netteté.
b)Eviter
les bavures. Pour cela, divers procédés : l° coller deux épaisseurs de
carton ; 2° le procédé de Mme Pichot ci-dessous ; 3° l'emploi des caches.
Dans le
tirage par pression, ces précautions sont en général inutiles.
DES CLICHÉS CARTON
ET DE LA REPRODUCTION
EXACTE DES DESSINS
Par un
hasard extraordinaire, je n'ai jamais eu d'ennuis avec les clichés de carton: nous avons
fait parfois jusqu'à, 100 tirages du même dessin, et les clichés sont toujours bons. Il
n'est peut-être pas impossible de connaître le nom - s'il en a un - de ce léger carton,
à peine plus ,épais que du papier timbré, qui a lapparence du buvard et servait
de couverture à nos cahiers de dessins.
Mais il
nous est arrivé un accident une fois..
Selon les
procédés indiqués, nous collons le dessin sur le carton nous découpons et nous
traçons les détails avec une aiguille à canevas, qui ne déchire ni papier ni
carton. C'est parfait, si le dessin est assez petit et si les détails sont nombreux. Mais
si le dessin est grand et les détails rares, le papier ne résiste pas et adhère au
rouleau encreur.
Désastre !
Il faut refaire le cliché
Supprimons
alors le papier, et pourquoi ne pas dessiner directement sur le carton ? Non, parce
que l'enfant ne peut dessiner d'un premier jet, sans effacer. Mais lorsque le dessin est
collé, les cartons découpés, retournez le dessin, et cette fois, il sera plus facile de
tracer les détails avec l'aiguille. Si votre carton est bon, vous irez sans ennui
jusqu'à la fin du tirage.
De plus,
vous aurez un cliché qui reproduira le dessin exact, dans le bon sens, - Quelle idée de
placer le clocher de l'église à droite, quand en réalité et sur le dessin, il est à
gauche ! de faire tenir sa canne au grand-père de la main gauche, quand il la tient
habituellement de la main droite !
Marg. BOUSCARRUT. »
UN PROCÉDÉ
POUR IMPRIMER LES DESSINS
« Tous
les élèves illustrent le texte sur l'ardoise. Les dessins sont examinés par tous :
on choisit celui qui, pense-t-on, rendra le mieux en imprimerie ; ce n'est pas
forcément le plus joli dessin ; on tient compte aussi de la difficulté du cliché.
L'enfant qui a l'honneur de l'imprimerie, reproduit son dessin sur un carton assez ferme,
mais cependant pas trop épais (carton vendu chez les libraires pour travail manuel).
Il le
découpe, choisit deux de ses camarades pour l'aider, et tous trois se mettent au travail
de l'imprimerie. L'un encre le cliché (qui n'a été collé ni sur carton, ni sur bois,
mais simplement posé sur une feuille de papier quelconque), le place ensuite sur une
feuille de buvard bien propre et toujours au même endroit. Le deuxième élève pose le
papier à imprimer sur le cliché, passe le rouleau presseur et enlève la feuille.
Le dessin
obtenu est très propre, très net, « sans brouillard », disent mes petits. Le
premier élève reprend le cliché, l'encre, et le place à nouveau sur le buvard bien
blanc. Le troisième élève range les feuilles. L'encrage et le tirage ne se font donc
pas à la même place : c'est ce qui permet d'obtenir un travail propre.
Comment
nous avons amené les enfants à se vendre compte qu'un, dessin se prête à
l'impression ?
Au début
de nos essais, surtout, tous voulaient voir leur dessin imprimé, aussi en ai-je entendu
des : « Madame, on imprime mon dessin ? » Le dessin n'était
peut-être pas trop mal, mais il était trop petit, ou un trop grand nombre de détails le
rendaient impossible à découper.
J'essayais
d'expliquer pourquoi, mais je perdais mon temps. Alors, je donnais à l'enfant un morceau
de carton et des ciseaux et je disais : dessine et si tu parviens à découper, nous
l'imprimerons. L'enfant, content, se mettait au travail, mais il se rendait vite compte
qu'il lui était difficile de découper... une ligne par exemple. Et, aujourd'hui c'est
très amusant Tentendre ces bambins de 7 à 8 ans critiquer un dessin qui peut ou ne peut
pas être imprimé.
Mme PICHOT, Lutz-en-Dunois (E.-et-L.) »
« Cest
un procédé grâce auquel on obtient de véritables gravures. Voici coinment on peut
obtenir un véritable paysage, avec des plans superposés donnant l'impression du relief
et de la perspective :
1° On
dessine et on découpe dans du carton le fond du paysage : des montagnes aux lignes
très simples. Avec la pointe d'une épingle un peu forte, on « grave » des
arbres, des maisons, on marque les arêtes, etc..
2° On
prépare une planchette qui n'a pas nécessairement la hauteur des composteurs (les parois
d'une boîte de craie suffisent), on lisse le bois au papier verre pour éviter que
l'encre reste dans les aspérités d'un bois trop rugueux.
3° On
colle le carton préparé (fond du paysage) sur la planchette avec de la seccotine.
4° On
dessine et on découpe ensuite des arbres, des personnages, des animaux, une petite scène
qu'on veut mettre au premier plan.
On peut
superposer ainsi toutes les images qu'on veut, en les collant, toujours avec de la
seccotine sur le 1er carton. En collant, par exemple, un arbre, puis un
personnage en avant de l'arbre, l'impression de perspective est parfaite.
5° On
encre plus ou moins, selon l'image qu'on veut obtenir. Il vaut mieux très peu encrer et
avec une encre de couleur, pour avoir des images plus claires. (Les noirs sont trop
funèbres pour des textes d'enfants.)
6° On pose
la feuille sur l'image ainsi préparée. Avec des doigts très propres, on appuie sur le
dos de la feuille à tous les endroits où l'on sent le relief du carton,
7° Si
l'image n'est pas assez nette, trop flou, la corriger (tant que l'encre est fraîche) avec
du crayon noir ou de couleur. Accuser un contour, foncer un plan, en éclairer un autre.
C'est du travail d'artiste dans lequel nos petits réussissent très bien et qui les
enchante.
LAGIER-BRUNO (Htes-Alpes). »
« N'ayant
pas reçu de trousses à linograver et désirant illustrer mes premiers journaux, j'ai
employé le procédé du carton découpé. Prenant du simple carton et le retournant pour
éviter la feuille illustrée qui, à l'encrage, se décolle, j'ai fait décalquer le
dessin fait par un élève. Si ce dessin permettait un décor de page, je découpais le
carton. En me servant de la pointe d'un clou, je pressais sur le trait du dessin. Puis,
collant à la seccotine les cartons sur une planchette, de manière que le carton soit à
la hauteur des lettres, j'encrais le bloc en procédant au tirage à la presse.
Le dessin
était très net et le carton permet plus de cent tirages. En prenant une carte postale et
en suivant les traits avec un clou ou une aiguille a tricoter, on peut reproduire
facilement un paysage ou un édifice. Si les 2 parties ne sont pas symétriques, la gauche
se trouve à droite et inversement. Pour rétablir l'ordre, après avoir collé la carte
sur un carton, puis sur le bloc de bois, on tire une seule épreuve sur carton clair et
sur l'épreuve, on procède avec le clou, pressant sur les parties blanches. Et,
décollant le premier carton, on colle l'épreuve. On procède alors au tirage.
Ce
procédé est beaucoup plus rapide que la linogravure et les effets obtenus sont
comparables à ceux de la gravure sur bois.
P. COLIN, à Joncherey. »
LA PRÉPARATION DES CLICHÉS à l'Ecole de Plasencia-del-Monte
(Espagne)
« L'an
passé, dès que nous eûmes introduit dans notre classe la technique Freinet, en suivant
les conseils de l'Imprimerie à l'Ecole et de notre ami M. Herminio Almendro, nous
sentîmes immédiatement la nécessité de faire des clichés.
Tous nos
enfants se mettaient avec ardeur à la confection du cliché qui représentait l'idée
qu'ils voulaient extérioriser. Nous essayâmes simultanément le carton, le zinc et le
bois.
Le travail
sur la tôle de zinc fut rapidement abandonné parce que les enfants ne la trouvaient pas
assez maniable. La dureté du matériel, la difficulté d'obtenir un cliché partait, et
en plus l'inconvénient, de ne pouvoir utiliser à ce travail les jeunes enfants, fit
encore que le zinc fut tout à fait délaissé.
Nous
continuâmes sur le carton et sur le bois, parce que les enfants travaillaient avec
plaisir sur ces deux matières. Les gosses se procuraient les morceaux de bois chez
l'ébéniste qui le leur donirait gratuitement et ils préféraient surtout le pin et le
peuplier.
Comme cette
technique se développe dans les écoles populaires, nous devons l'adapter aux maigres
ressources de nos budgets, Le linoléum lui-même est trop onéreux si réellement nous le
mettons à la libre disposition des élèves, comme il faut le faire, puisque nous devons
respecter rigoureusement la liberté des enfants.
Le hasard nous aida a résoudre ce grave inconvénient. Un enfant
arriva en classe avec un jeu de cartes pour s'amuser. Je proposai à un de mes élèves
(un artiste) d'essayer de confectionner un cliché avec une de ces cartes. Il me répondit
qu'il essayerait chez lui. Deux jours après, il arrivait avec le portrait exact du
capitaine Galan, fusillé par la « Réaction ». C'était bien fignolé, et on
l'aurait cru photogravé.
L'essai fut
un triomphe. Nous avions trouvé le matériel gratuit pour faire nos clichés, nous, les
enfants des pauvres. Depuis ce moment, tous les enfants eurent les poches pleines de jeux
de cartes, inutilisés par le vice, et qu'ils cherchent avec fougue pour servir de moyen
éducatif. Contraste de la vie, énorme soufflet à la figure de notre société
pourrie ! Ce que l'adulte prend comme passe-temps et comme moyen de dissiper ce qui
ne lui appartient pas, l'enfant, le fils ou le frère, le recueille pour sa culture, pour
être plus instruit, meilleur, plus humain, et plus utile à ses semblables.
Maintenant
les enfants préparent leur cliché chez eux et viennent à l'école avec le négatif
prêt à l'impression, s'ils ont le bonheur que leurs camarades choisissent leur travail.
L'enfant
dessine sur le recto de la carte à jouer, il y trace des lignes précises, il y grave, en
creux, avec la pointe d'un couteau, les parties qui doivent disparaître, pour obtenir des
effets de lumière. Ensuite il découpe les bords de la figure. Il colle la carte
découpée sur un carton quelconque qu'il découpe comme la carte. Et voilà notre cliché
prêt à être cloué sur un morceau de bois pour être placé sur la presse.
Cette
technique est une excellente activité : travail manuel, véritable développement et
acquisition du sens artistique.
S. OMELLA (Espagne). »
Enfants
de 6 ou 8 ans :
« Le
travail de ces enfants est en relation avec l'apprentissage de la lecture. Chaque enfant
illustre spontanément sa page écrite et, les travaux une fois achevés, les enfants
choisissent eux-mêmes le dessin dont on préparera le cliché. Il est facile d'observer
l'attention concentrée durant le temps qu'ils illustrent leur page de dessins
susceptibles d'être choisis pour la revue.
On livre
alors à l'auteur du dessin une paire de ciseaux, de la gomme à coller, et un morceau de
bristol ou de carte. Si c'est du bristol, il fait le dessin directement. Au contraire,
s'il s'agit de carte, il fait le dessin sur un papier blanc de même format. Puis il
découpe. Enfin il découpe pareillement la carte. Il faut utiliser la surface satinée de
la carte afin de pouvoir donner les effets de lumière et d'ombre.
On
imprègne alors les figures de colle ou de gomme, on les colle sur un carton et, sans
perdre de temps, on les porte sur la presse de bois jusqu'à ce qu'ils sèchent. Après
quelques minutes, on découpe les bords de carton le plus près possible autour des
figures pour que ces parties inutiles ne tachent pas le papier l'encrage. On fixe alors le
travail sur un morceau de bois. Le cliché ainsi obtenu pourra être reproduit autant de
fois qu'il sera nécessaire.
Si nous
encrons à l'aide de grands rouleaux de gélatine, il pourra arriver qu'en raison de
l'humidité, la figure se décolle du carton et vienne adhérer au rouleau lui-même. Nous
avons supprimé cet ennui en employant des rouleaux spéciaux de caoutchouc, à axe de
bois, mais leur confection est un peu chère. Dernièrement, nous avons essayé avec
succès de coller la carte ou le bristol avec une gomme spéciale qui, une fois sèche,
est inaltérable à l'humidité.
Dessiner
des clichés sur carte ou bristol, les découper et les coller, est, pour un enfant de 6
ou 7 ans, un moyen éducatif incomparablement supérieur à n'importe quel autre
procédé. Si nous ajoutons à cela la satisfaction de l'élève à voir reproduites avec
tant de grâce dans la revue scolaire les silhouettes qu'il a lui-même dessinées, nous
ne pouvons que nous sentir satisfaits, pleinement satisfaits de nos essais.
Siméon OMELLA.
(de la revue espagnole Colaboracion,
bulletin de la Coopérative espagnole de la Technique
Freinet. »
CARTON
ET FICELLES COLLES
Encore une
expérience.
Nos
correspondants ayant demandé la situation géographique exacte de notre village, j'ai
cherché à confectionner un cliché de la carte d'Alsace en lignes fines et courbes.
Notre stock de linoléum étant épuisé, j'ai collé sur un carton solide (porte-cliché)
des bandes fines de carton pour obtenir des lignes droites ou peu courbées, et de la
ficelle solide pour les courbes arrondies.
Il suffit
de tracer sur le carton ou planche porte-cliché, la carte sans oublier de la retourner.
Passer sur les lignes du dessin une couche de colle forte, plier et presser entre les
doigts la ficelle dans l'angle voulu, l'appuyer et laisser sécher.
Pour les villes, par exemple, coller une petite rondelle de
carton. Se servir de carton et de ficelle de même épaisseur.
HEINEMANN (Hat-Rhin).
UTILISATION DU PAPIER-PEINT POUR L'ILLUSTRATION A L'ÉCOLE
MATERNELLE
Ceux de nos
camarades qui assistèrent au Congrès de Besançon, ont pu voir, dans l'exposition des
travaux des Ecoles Maternelles travaillant avec l'imprimerie, les curieuses illustrations
que l'on peut obtenir avec du papier peint découpé et collé.
Ces
illustrations, obtenues à très peu de frais, plaisent à nos petits, les occupent
agréablement, tout en leur donnant le goût de dessiner et en développant leur habileté
manuelle.
Il est facile de se procurer chez les commerçants de vieux échantillons de papiers peints hors d'usage. Il en est de très jolis dont les couleurs vives permettent d'obtenir des dessins d'un bel effet.
Les petits
dessinent beaucoup, à l'école maternelle. Au lieu de les laisser gribouiller sans raison
sur l'ardoise, la maîtresse distribue à chacun un morceau de papier peint. L'enfant
dessine sur cette feuille des personnages, des animaux, des arbres, des objets quelconques
selon l'inspiration du moment, (le dessin est fait sur l'envers de la feuille afin que les
traits maladroits ne paraissent pas à l'endroit).
Avec des
ciseaux à bouts ronds ou de vieux ciseaux usagés, il découpe ces petits dessins. Il
prend à ce travail un plaisir extrême et devient rapidement assez habile pour découper
soigneusement les croquis les plus minutieux.
Les petits
se constituent ainsi toute une collection de silhouettes qu'ils rangent précieusement
dans une boîte pour les utiliser au moment où il s'agira d'illustrer l'imprimé qui
vient de sortir de la presse. C'est à ce moment que chacun fait l'inventaire de
ses trésors.
S'agit-il
de Marcel qui est allé chercher un sac de pignons dans le bois ? Voilà que sortent
des boîtes des arbres qui figureront la forêt, des maisons pour représenter le
village ; s'il manque un personnage, on aura vite fait de le dessiner et de le
découper.
Ces petites
silhouettes groupées, arrangées selon l'inspiration de l'enfant et collées sur la
feuille, donneront une jolie petite scène pleine de naïveté et d'inattendu.
Nous avons
ainsi illustré notre Livre de Vie de l'année dernière, un recueil de chansons, et une
histoire pour les petits qui a eu beaucoup de succès auprès de nos camarades.
M. L. LAGIER BRUNO (Htes-Alpes).
Clichés en caoutchouc
Par une
communication destinée à « chacun sa pierre », j'ai appris qu'un camarade se
servait de silhouettes découpées dans le caoutchouc et collées sur des cubes pour faire
orner les cahiers de ses élèves.
J'ai pensé
que l'on pourrait peut-être se servir du caoutchouc découpé pour décorer nos
imprimés.
J'ai
essayé, et les résultats sont satisfaisants : il faut un bon foulage et un
caoutchouc bien lisse.
Les noirs
sont très bons, les bords sont sans bavures, on peut même tracer sur le cliché de
légers traits avec la pointe des ciseaux. Je n'ai encore employé le caoutchouc que pour
faire des silhouettes assez grandes et peu découpées. On doit pouvoir faire mieux, car
le caoutchouc se découpe très bien avec de bons ciseaux.
Voici
comment j'ai opéré : la silhouette est dessinée au crayon du côté lisse d'un
rnorceau de chambre à air d'auto (les élèves m'en ont procuré un stock). L'élève
découpe la silhouette soigneusement, puis il étend sur le côté rugueux du caoutchouc
et sur la planche (nécessaire afin d'atteindre la hauteur des caractères) une mince
couche de dissolution ordinaire. Cinq minutes après, on applique soigneusernent la
silhouette sur le bois et on la colle en la pressant sur une surface plane.
Que
beaucoup de camarades essayent cette nouvelle technique de décoration et l'améliorent.
BERTOIX (Allier).
A PROPOS DES CLICHÉS EN CAOUTCHOUC
J'ai
employé ce système qui donne d'excellents résultats, le caoutchouc, par sa consistance,
ayant beaucoup plus d'adhérence que le bois ou le métal. Il reste une difficulté :
c'est le découpage du dessin une fois reproduit sur le caoutchouc ; si le caoutchouc
est épais, les ciseaux font des bavures presque inévitables. On peut se servir de
ciseaux de menuisiers pour les traits droits et de gouges semi-rondes pour les traits
courbes ; on obtient ainsi, en se servant de ces outils comme pour le travail du
bois, des coupes nettes.
On peut
aussi, à défaut de ces instruments, confectionner des ciseaux ou gouges à l'aide d'une
simple plaque de tôle aiguisée. Ces instruments de fortune, chauffés au rouge naissant
entaillent le caoutchouc impeccablement. On peut de même travailler des gommes, ou objets
mous.
GUILLARD (Isère).
Clichées sur ardoise
J'ai
essayé d'utiliser les morceaux d'ardoise cassée pour l'illustration des textes
d'imprimerie.
Cette
matière, m'a donné des résultats meilleurs que le contreplaqué. Elle ne nécessite pas
un « canif » très dur, très coupant et robuste en même temps, comme le
contreplaqué.
Une queue
de lime aiguisée en pointe, une autre aiguisée en forme de ciseau, suffisent. La
première sert à tracer les contours du dessin et à faire les incisions délicates, les
traits fins. La deuxième, à creuser les larges blancs.
Les traits
sont plus nets qu'avec le contreplaqué. Dans le bois il est difficile d'arrondir les
courbes souvent, le bois « file ». Avec l'ardoise, cet inconvénient
disparaît.
Enfin,
l'ardoise est moins pénible à graver que le contreplaqué.
GRANIER (Isère).
Les clichés en métal
CLICHÉS SUR TOLE DE ZINC REPOUSSÉE
L'article
du n° 15 d'Avril 1928, intitulé « Pour avoir un cliché inusable » en se
servant de la tôle de zinc des affiches placardées sur les murs m'a fait penser qu'on
pouvait autrement qu'il est dit, employer cette tôle pour imprimer des dessins linéaires
plus gais que ceux obtenus jusqu'ici et qui sont noirs rayés de blanc.
Voici donc
comment j'opère :
1° Avec du
papier carbone, je reproduis le dessin sur la tôle du côté où l'affiche est imprimée.
20 A l'aide
d'une grosse pointe de charpentier dont j'ai limé et arrondi légèrement le bout pointu
avec une lime très douce pour enlever toute aspérité, je passe une ou deux fois, sur
les traits du dessin, en appuyant assez fort pas trop cependant, pour éviter
l'éclatement du zinc. (Après plusieurs clichés, le tour de main est acquis.)
Ce travail
achevé, j'obtiens sur l'autre face de la tôle mon dessin en relief et à l'envers.
3° C'est alors que :
Toujours à
l'aide de ma pointe, je trace assez rapidement, à 1 ou 2 m/m de chaque côté des traits
en relief, deux autres traits avec moins de force, ce qui a pour effet :
-
d'accentuer le relief,
- de rendre la plaque de zinc qui s'était boursouflée,
suffisamment, plate pour permettre un tirage correct.
4° Le
cliché ainsi obtenu est alors cloué aux quatre coins sur un morceau de planche assez
épaisse pour que l'ensemble atteigne la hauteur des composteurs, et coupée de telle
sorte qu'elle se mette à la place des composteurs - carré ou rectangulaire.
5° Il ne
reste plus qu'à tirer les épreuves à la presse à volet ou au rouleau. (Ne pas mettre
trop d'encre.)
CARTES GÉOGRAPHIQUES
L'intérêt
du moyen d'illustration décrit ci-dessus s'augmente du profit qu'on en peut tirer pour
l'enseignement de la géographie.
Notre
camarade et ami Coutelle déplorait, dans son article du n° 10 de Janvier 1928, que la
confection de clichés par contreplaqué ne fut malheureusernent utilisable que pour
l'étude des côtes et des régions circonvoisines.
Le cliché
sur tôle de zinc permet, au contraire, la confection de toutes les cartes, puisque le
trait obtenu en relief peut indiquer la direction générale des chaines de montagnes, le
tracé du cours des rivières, des côtes.
Point de
limites, donc, dans l'emploi de ce cliché dont on utilisera les épreuves comme l'indique
Coutelle (confection des cartes par les élèves après la leçon, interrogations écrites
par distribution à, chaque enfant d'une épreuve ; révisions).
Enfin, ce
cliché ajoute a l'avantage d'être inusable, celui de se nettoyer à l'essence, comme les
caractères.
Gravure à l'eau forte
Voici le
nécessaire pour la gravure sur zinc :
1° Se
procurer du zinc épais 1 mm au minimum pour les petits clichés, 2 mm. pour les clichés
plus grands (annonces, en-têtes) ;
2° Du
vernis à l'alcool pour métaux ,chez tous les droguistes vernis noir de
préférence) ;
3° Un
petit pinceau très fin, en marbre ;
4° De
l'acide nitrique.
Préparation du cliché
Nettoyer le
zinc préparé aux dimensions convenables, soit avec de la pierre ponce en poudre, soit
avec de la toile émeri très fine jusqu'à ce que le zinc soit très brillant. Cela des
deux côtés de la plaque.
Ensuite, en
tenant compte évidemment que le dessin doit être tracé à l'envers sur le zinc,
dessiner le sujet à l'aide du pinceau et du vernis. (Se rendre compte avec une glace, de
la correction du dessin et des ombres.) Enduire complètement l'envers et l'épaisseur du
zinc avec le même vernis. Laisser sécher (cela ne demande guère qu'un quart d'heure).
Préparation
des bains de morsure
Préparer
un premier bain avec : Eau : 100 c.c. ; acide nitrique, 5 c.c.
Puis un
deuxième bain avec : Eau : 100 c.c. ; acide nitrique, 15 c.c.
Première
morsure :
Plonger
complètement la plaque préparée dans le premier bain. L'acide, en attaquant le zinc,
produit des bulles qui gênent la gravure. Pour remédier à cela et pour éviter
l'élargissement des traits, promener sur la surface du cliché dans le bain, un pinceau
doux (queue de morue en chèvre) ou un tampon d'ouate au bout d'un bâtonnet.
De temps en
temps, vérifier l'épaisseur de la gravure avec l'ongle.
Laisser
creuser environ 4/10 à 5/10 de m/m.
Deuxième
morsure :
Les grands
blancs doivent avoir 1 mm. au moins de creux. Après la première morsure, bien laver la
plaque à l'eau courante et la sécher dans un linge. Puis repasser du vernis en
débordant autour des détails.
Quand les
détails sont très rapprochés, on peut carrément noyer de vernis après la 1re
morsure, de façon que l'acide n'attaque pas le zinc par l'épaisseur des reliefs.
Quand le
zinc est sec de nouveau, le plonger dans le 2e bain et procéder comme pour la
1re morsure.
Bien faire
attention que le zinc ne soit pas attaqué par l'envers de la plaque et, pour cela, la
retirer souvent du bain pour la surveiller.
Quand on a
obtenu la profondeur de gravure désirée, retirer le cliché de l'acide, le laver d'abord
à, l'eau, puis le débarrasser du vernis à l'aide d'un tampon imbibé d'alcool.
Monter la
plaque, en la collant avec la seccotine (ou en la clouant) sur un support de bois
d'épaisseur convenable.
POULLEAU (Saône-et-Loire).
Clichés en métal fondu et moulé
Inévitablement,
le developpeent de nos procédés de tirage devait susciter chez nos camarades le désir
d'imiter les clichés industriels pour la reproduction des dessins d'enfants.
PRINCIPE. -
Couler une quantité suffisiante de métal en fusion sur un moule où le dessin
figure en creux, pour obtenir un cliché où il sera en relief.
LE MOULE. -
L'essentiel est une plaque de bois contreplaqué sur laquelle est gravé le dessin et qui
forme le fond du moule. Je découpe un rectangle de bois assez grand pour contenir le
dessin. Je décalque celui-ci sur le contreplaqué. Avec un stylet, obtenu avec une petite
lime aiguisée à la meule (il faut un outil bien tranchant), j'entaille le bois par deux
traits parallèles au trait du dessin et distants l'un de l'autre d'environ un
millimètre. J'ai soin de tenir mon outil en biseau de façon à ce que la rencontre des
deux coupures se fasse au niveau de la deuxième couche du bois. Il importe de veiller à
ce que les entailles soient de même profondeur si on veut que les traits en relief sur le
cliché aient la même hauteur et donnent un tirage aussi parfait que possible. Le tracé
du dessin ainsi fait, on peut, régulariser les traits en creux avec un crayon qu'on y
passe en appuyant fortement.
Voilà donc
le moule proprement dit terminé. Il s'agit maintenant de le placer de telle manière
qu'on puisse couler dessus une certaine quantité de métal fondu. Il faut donc l'entourer
d'un cadre assez haut pour maintenir le métal liquide. Voici le petit dispositif que j'ai
réalisé : un socle en bois assez épais (3 ou 4 cm.) sert de support. J'ai cloué
une règle de 1 cm. de section le long d'un des grands côtés Une deuxième règle est
placée en équerre et en bout de celle-là, mais sans être clouée. Elle est simplement
serrée entre l'extrémité de la règle et 2 clous. Elle peut donc coulisser d'arrière
en avant selon la largeur du dessin. Deux autres règles portant deux ou trois trous
finissent l'encadrement du moule. Il suffit de placer un ou deux clous dans les trous pour
assujettir ces deux règles. On a ainsi un moule qui donnera un cliché de 7 à 8 mm.
d'épaisseur avec un dessin en relief de 1 mm. environ,
LE MÉTAL. Quelques vieilles cuillers d'étain apportées par les
élèves, quelques vieux caractères d'une imprimerie-jouet m'ont donné la quantité
d'alliage nécessaire. Je pense y ajouter ma police actuelle lorsqu'elle sera hors
d'usage. De ce côté, pas de dépenses nouvelles à engager.
LE MOULAGE.
- Dans une petite casserole en fer étamé nous faisons fondre notre métal. Notre lampe
à alcool suffit à cette industrie. Le métal bien fondu, aussi fluide que possible, nous
le versons dans le moule préparé et... nous attendons qu'il veuille bien se refroidir.
Voici, donc
notre cliché : examinons-le, Certains détails peuvent avoir besoin d'être
retouchés ; d'un coup de stylet, enlevons un peu de métal sur un trait trop
large ; d'un coup de lime, diminuons ceux qui sont trop forts. Il peut arriver que
des bulles se soient formées et rendent le cliché inutilisable. Il ne faut pas se
décourager. Il n'y a qu'à refondre et recommencer. Ces bulles sont souvent de la vapeur
provenant de l'humidité du bois. Or, celui-ci finit bien par sécher dans ses bains de
métal en fusion.
LE TIRAGE.
- Ne l'essayons pas à la presse : nous aurions des déboires. Mais on peut tirer par
pression ou au, rouleau.
Par
pression : avec 4 punaises fixons sur une table la plaque en caoutchouc de la
presse. Plaçons-y la feuille. Encrons le cliché et appuyons sur la feuille. Il faut
prendre soin de bien presser sur toute la surface du cliché.
Au
roulea : placer le cliché sut une table (son propre poids suffira à le
maintenir en place). Encrer, placer la feuille, donner un coup de rouleau. Ce tirage donne
un ton dégradé autour du trait qui peut être d'un heureux effet.
J'ai obtenu
par ce moyen quelques dessins assez réussis. Des camarades plus habiles que moi pourront
en tirer davantage. D'autres, plus ingénieux, pourront le perfectionner, Je me mets bien
volontiers à la disposition de ceux qu'il intéressera pour leur donner les explications
complémentaires dont ils pourraient avoir besoin.
BENOIT, Le Pendedis
par St-Martin-de-Boubaux (Lozère).
REMARQUES SUR LA CONFECTION DES CLICHÉS EN MÉTAL
Notre, camarade Benoit a un procédé très intéressant pour
obtenir des clichés en métal
Je l'ai essayé et je dois avouer que mon coup d'essai n'a pas
été très brillant. Il nest pas facile d'entailler règulièrement le contreplaqué, la
couche in termédiaire n' est pas toujours bien polie
et le moulage reproduit les inégalités.
J'ai donc
été amené à améliorer le procédé. Je crois y être arrivé puisque je tire
maintenant mes clichés à la presse de façon parfaite.
Ce n'est
pas très difficile :
Après
avoir gravé notre contreplaqué, cloué des réglettes autour, coulé notre alliage,
laissé refroidir et obtenu un cliché brut, considérons notre oeuvre. Les traits en
relief nont pas partout la même hauteur ni la même épaisseur : une surface en
relief un peu importante, porte les mêmes stries que le bois mal poli ; un creux
assez large qui doit rester blanc au tirage, n'est pas assez profond et prendra de l'encre
à l'encrage, les bords et les coins de notre cliché rectangulaire en prendront aussi et
nous devrons employer un cache, ce qui est fastidieux.
Il faut
remédier à ces imperfections.
Serrons notre cliché à l'étau. Avec une lime douce égalisons
les reliefs et supprimons les stries du bois et les boursoufflures. Manions notre outil
légèrement, bien à plat, en décrivant de petits cercles, « en frisant »,
comme disait mon professeur d'atelier à l'E.P.S. Notre cliché prend peu à peu un aspect
plus honnête, les surfaces en relief se polissent et brillent et si nous n'avons pas trop
appuyé, le relief reste suffisant.
Avec un
canif à tarso, à défaut avec un couteau pointu, taillons un peu les traits pour leur
donner la même épaisseur partout, creusons les vides trop élevés et incisons les
détails que le moulage n'a pu, nous donner. Là !... Un dernier petit coup de lime
pour « affleurer » les bavures que le canif a soulevées et... c'est presque
fini.
Découpons
à la scie à métaux la matière superflue qui entoure le dessin (et que nous refondrons
une autre fois). Dans un creux, perçons deux trous fraisés où nous planterons deux
pointes pour fixer notre cliché sur un socle de bois qui lui donnera la hauteur des
caractères.. Et voilà !
La surface
polie des clichés peut être ensuite travaillée au burin pour obtenir tous les détails
désirables.
Pour
terminer, j'engage les camarades qui voudront essayer de faire des clichés à employer de
l'alliage de caractères de préférence au plomb qui s'écrase, se rave et se déforme
trop facilement.
E. PLAN (Var).
Clichés en contreplaqué
CONFECTION DE CLICHÉS POUR CARTES GÉOGRAPHIQUES
Nous
utilisons pour l'illustration de nos imprimés des clichés de contreplaqué permettant
d'avoir un dessin net et de faire une feuille propre, sans bavure,
Le dessin
à reproduire est fait sur une feuille de papier ou mieux sur un léger carton de
l'épaisseur d'une carte postale. La feuille est fixée à la colle ordinaire sur une
planchette de contreplaqué. Quand elle est bien adhérente, à l'aide d'un petite scie à
découper, vous découpez le contour du dessin à reproduire. Pour diminuer la noirceur de
la masse, vous suivez toutes les lignes que vous pouvez scier sans nuire à la solidité
de votre cliché. Vous avez ainsi des blancs très nets qui ne prendront pas d'encre. Avec
la pointe d'un canif, gravez les détails que vous voulez voir apparaître.
On peut
dessiner directement sur le bois : dans ce cas, il faut bien poncer la planchette. En
dessinant sur carte legère et en collant, ce travail est évité, et la reproduction est
plus belle.
Fixez, par une pointe, le cliché terminé sur un morceau de bois
de la hauteur des composteurs. Il n'y a plus qu'à tirer. Les contours sont parfaits et ne
s'écrasent pas. L'épaisseur du contreplaqué, 4 m/m, évite au rouleau de porter de
lencre sur la planchette de support. Vous tirez donc une épreuve propre.
Poursuivant
l'illustration à l'aide de clichés de contreplaqué, nous avons essayé de faire des
clichés pour cartes de géographie, Ceux-ci nous ont été très utiles.
Confection
des clichés. - La carte est destinée sur une feuille qui est collée sur la
planchette à découper. A l'aide de la scie, vous suivez le tracé de la côte et,
arrivé à l'extrémité, votre planchette est en deux et vous donne deux clichés. Pour
en tirer des épreuves, voir ci-dessus.
Utilisation
des épreuves. - Chaque cliché donne le contour exact des côtes, mais avec l'un, la
mer sera en blanc et la terre en noir. Avec l'autre, la terre apparaîtra blanche et la
mer sera noire. Vous distribuez les deux épreuves obtenues aux élèves. Sur la première
(mer en blanc) ils feront figurer les noms des caps, golfes , îles qu'ils devront
dessiner. Sur la seconde, (terre en blanc) les noms des villes, des fleuves côtiers, et
à l'aide de signes particuliers, hâchures, pointillé, traits épais, ils pourront
indiquer la nature de la côte : falaises, sable ou rochers.
Avec ce
procédé, la leçon est plus facile à retenir. L'enfant indique sur ce croquis les noms
au fur et a mesure qu'il les trouve dans le texte de son livre.
Vous pouvez
donner à chaque élève plusieurs épreuves, tirées au dos d'imprimés inutilisés
(bulletins de vote ou autres). De la sorte il peut, à son tour, essayer de faire le
croquis qu'il est plus facile de copier sur son épreuve que sur son livre.
Les
épreuves peuvent être utilisées avec profit pour une interrogation écrite ou une
composition, en distribuant les cartes muettes que les enfants feront parler.
Ce
procédé n'est malheureusement utilisable que pour l'étude des côtes on des régions
circonvoisines.
Robert COUTELLE.
TECHNIQUE POUR LA CONFECTION DE CLICHÉS EN CONTREPLAQUÉ
Principe.
- Le contreplaqué est formé par trois couches minces de bois tendre, collées, à
fibres croisées. Ces couches se décollent facilement en passant entre elles le bout
d'une lame de couteau par exemple. on arrive ainsi à enlever des parties de la première
et même de la deuxième couche et à obtenir des plans différents, des creux et des
reliefs, des blancs et des noirs, si nous encrons.
Et c'est
là tout le principe du procédé.
Le
matériel.- Nous employons comme matériel : un stylet, un petit marteau, et des
petits clous.
1° Les
stylets. - Je les ai fabriqués moi-même avec de petites limes usagées
(Ces limes
ont une largeur de 8 mm., quelquefois moins.)
On peut
trouver des stylets de ce genre sous le nom de « stylets à tarso », chez les
maisons de travaux artistiques, telles que « l'Artisan Pratique, 8, rue de
Léningad, Paris-8e, ou Rougiet et Plé, 114-118, rue du Temple, Paris-3e. Mais
ils présentent deux inconvénients : ils sont un peu minces et surtout ils sont
chers.
On peut
aussi fabriquer de ces stylets avec de vieux grattoirs passés au lapidaire.
Il est nécessaire que le stylet soit bien coupant.
2° Les
clous : Pour que le travail soit plus facile, nous clouons le contreplaqué sur une
petite planchette de mêmes dimensions, à l'aide de petits clous de fer. Nous utilisons
aussi ces petits clous pour tenir certaines parties de la première couche qui, par suite
de leur petite surface, risqueraient de se décoller.
TECHNIQUE.
- Prenons un exemple simple :
1°
Cliché de la lettre A. - Tracer la lettre au crayon sur le contreplaqué. A
l'aide de la pointe du stylet tenu comme un crayon, inciser le bois en suivant les lignes
du dessin. Ensuite, d'une deuxième incision faite plus obliquement que la première,
détacher un mince copeau de bois qui creusera un petit fossé suivant les lignes du
dessin.
Ces
incisions s'arrêteront en profondeur à la première couche. Quand le dessin aura été
incisé, engager le tranchant du stylet contre la première et la deuxième couche et
faire sauter les parties de la première couche comprise entre les incisions. Nous
obtiendrons ainsi un A en deux. Si l'on craint que le petit triangle compris entre les
jambes du A se décolle, on y plantera un petit clou.
Nous aurons
ainsi un cliché qui, par encrage, nous donnera des A blancs sur fond noir. Le rouleau
encreur peut les salir ; aussi, dans ce cas il est préférable de faire les blancs
plus profonds, en enlevant 2 couches au lieu d'une.
2°
Comment obtenir des traits noirs très fins. -
Faire d'abord ces traits deux ou trois fois plus larges afin de leur donner une bonne
base, puis les tailler au sommet en biseau, à l'aide du stylet.
Ainsi la
base du trait reste la même, ce qui assure sa solidité et il n'y a plus que l'arête qui
sera encrée et qui imprimera.
3° Comment
obtenir des plans intermédiaires pour les effets de perspective.
Deux arbres
sont sur des plans différents : pour donner l'effet de perspective, il faudra que
l'un de ces arbres soit moins encré que l'autre. Voici comment procéder : Faire
sauter la première couche autour des deux arbres. Puis, à l'aide du stylet, tenu à plat
comme un bédane, enlever sur l'arbre qui doit paraître le plus éloigne, de fins copeaux
de bois (travail facile). Cet arbre sera alors situé entre la première et la deuxième
couche. Il sera moins encré que l'autre.
4° Imitation
de vrais bois gravés. Les graveurs obtiennent de jolis effets avec des fonds non pas
blancs, mais rayés blancs et noirs. Ceci est très facile à exécuter avec le
contreplaqué. Au lieu d'enlever la couche formant le blanc, on y fait des rainures très
rapprochées.
Ces
clichés sont plus rapidement et plus facilement exécutés et permettent d'obtenir des
résultats vraiment artistiques.
Ce
procédé de rayures est à utiliser pour reproduire le ciel, les nuages, les montagnes.
Si les rainures se trouvent dans le sens des fibres du bois, on peut les exécuter avec un
clou un peu gros.
CONSEILS. -
La surface du contreplaqué n'est pas très polie. Elle est sillonnée de petites rainures
qui se reproduisent sur le papier, ce qui est souvent joli. Mais si on veut obtenir des
noirs francs, il n'y a qu'à polir le contreplaqué au papier de verre.
Conclusions :
Les clichés obtenus avec du contreplaqué sont pour ainsi dire inusables. Leur confection
plait énormément aux enfants et ce travail est silencieux. Il ne demande pas de
déplacement de l'élève, qui peut travailler à sa place même. C'est, de plus, un
excellent exercice de travail manuel éducatif, car il demande du soin et de la patience.
Mais le résultat obtenu récompense l'élève.
DUNAND.
Pratz-sur-Arly (Hte Savoie).
Clichés en barbotine
L'observation
de quelques Gerbes que j'ai reçues, depuis mon entrée dans la famille des imprimeurs,
m'a permis de constater que la plupart des gravures reproduites sont des silhouettes où
l'on sent cependant le désir des auteurs de préciser des détails. La gravure sur bois
étant un art difficile il n'y a donc rien d'étonnant a ce qu'ils n'y réussissent pas.
C'est alors que j'ai pensé au modelage : s'il est très
difficile de travailler le bois ou autre matière semblable, il est relativernent aisé de
modeler de la matière plastique.
Le
problème se posait de cette façon trouver une matière malléable au moment du travail,
durcissant ensuite, afin d'être suffisamment résistante au moment de l'impression.
Cette
matière, je l'ai trouvée par hasard dans la réclame d'un journal de Modes : c'est
la barbotine utilisée pour décorer de petits objets suivant le procédé du
modelage.
La
barbotine a l'aspect du mastic dont elle a également la consistance, Mon procédé est
très simple : on étend une couche de matière sur une planchette qui servira de
support. (Prendre une planchette assez épaisse afin d'éviter le travail du bois sous
l'action de l'humidité de la barbotine, ce qui amènerait des accidents à l'impression).
Au moment de l'emploi, le mastic est assez difficile à travailler, mais au fur et à
mesure qu'il se dessèche, il devient très maniable. Puis, au bout de quelques jours, il
durcit comme de la pierre. Il faut donc choisir le moment le plus favorable au travail.
Notre
planchette garnie de pâte est égalisée à la main le matin, puis abandonnée jusqu'à
onze heures.A ce moment nous parachevons l'aplanissement. Ensuite, nous traçons le
dessin, puis les contours sont découpés au canif (jusqu'ici c'est notre unique outil),
ainsi que les gros blancs du croquis. Les débris de barbotine sont rassemblés et
réunis dans la boîte, à la cave, puis les petits détails sont enlevés à la lame de
canif.
Le cliché
est ensuite laissé à sécher. Après deux jours ou plus, la matière est suffisamment
dure pour permettre, s'il y a lieu, le tracé des hachures avec une aiguille, par
grattage, pour faire des demi-tons ; enfin, un passage sur une plaque de papier de
verre très fin dans le but de polir le cliché, et c'est tout.
Enfin, si
vous désirez reproduire un cliché bien réussi, en plusieurs exemplaires, si même vous
le désirez très solide pour un usage courant, rien de plus simple : prenez une boulette
de barbotine, suffisamment grosse, écrasez-la sur votre cliché préalablement graissé,
laissez sécher : vous avez nu moule que vous utiliserez, soit avec la barbotine,
soit avec un alliage métallique.
Peut-être
pourrait-on établir de cette façon des timbres et cachets pour l'usage de l'école ou de
la mairie : la question est à étudier.
Comme
outil, je me sers de mon canif. Je me propose d'étudier quelques outils capables de
faciliter ce travail des plus intéressants.
GOURDIN, à Sanglé (Ardennes).
Impression à la pomme de terre
Cette technique d'illustration, connue aussi sous le nom plus
évocateur de « patatogravure », connaît un grand succès dû à son
matériel réduit, et à ses matières premières peu coûteuses.
Nous ne nous y attarderons pas :
1° Parce
qu'il existe une brochure parfaite sur cette technique, éditée par les Centres
d'Entraînement aux Méthodes dEducation active ;
.2° Parce
que ce procédé d'illustration ne peut guère saccorder avec l'imprimerie,
obligeant les élèves à illustrer séparément les pages imprimées.
Il n'en
reste pas moins qu'il permet de belles réalisations : bordures, cadres, jeux de
fond, motifs, caractères typogra phiques, etc
Linogravure
Tout a été dit sur cette technique dans la B.E.N.P n°
10 : « La gravure du lino à l'école ».
Nous prions
donc nos lecteurs de s'y reporter pour renseignements complets sur la question (La C.E.L. fournit actuellement du lino à
20 fr. le dm² ; des trousses à graver comprenant 2 manches, avec plume en V et
plume en U, au prix de 90 fr.)
La gravure sur bois
HISTORIQUE.
- La gravure sur bois est un art très ancien. Au début du moyen âge, on se servait de
clichés en bois pour imprimer des tissus. En Europe, on considère comme l'échantillon
le plus ancien de cet art, la « tapisserie de Sitten ».
Quand la
fabrication du papier se développa, on essaya de reproduire des dessins en les gravant
sur du bois. On imprima ainsi à cette époque, les sujets populaires par excellence, des
images religieuses et surtout des images de saints.
Ce sont des
dessins aux lignes très simples : il n'y a ni perspective, ni ombres, ni plastique.
Parfois ces dessins étaient coloriés à la main pour les rendre moins nus. Mais ce
travail était long. Pour l'éviter, tout en rendant le dessin plus attrayant et plus
plastique, on ajoutait des ombres, des hâchures. Mais autant que possible, on imite tou
jours le manuscrit et toutes ces gravures ressemblent à des dessins à la plume. (C'est
sans doute un peu pour cela que, plus tard, Fust a pu vendre ses premières bibles
imprimées en les présentant comme manuscrites.)
Toutefois
au XVe siècle, un genre nouveau fait son apparition : le trait est grave
avec un burin très fin, les blancs, sont des points plus ou moins gros, des lignes
parallèles ou croisées, le texte est en blanc, Les blancs jouent donc un certain rôle
malheureusement ce genre, est resté en cet état primitif et n'a pas été développé.
(Remarquons
qu'en Chine et au Japon, où le pinceau est l'outil qui sert à écrire, et à dessiner,
la gravure sur bois a pris un développement bien différent.)
De très
bonne heure, les graveurs ajoutaient parfois un texte à leurs images. Puis on sépara
l'image et le texte et on en faisait deux blocs différents. De cette façon, on a
imprimé des livres entiers.
Ce genre de
gravure sur bois a conduit à l'imprimerie. L'imprimerie, de son côté, a favorisé le
développement de la gravure sur bois : les livres furent très demandés, et surtout
les livres illustrés.
C'est avec
Albert Durer (1471 à 1528) que la gravure sur bois a atteint sa période glorieuse. Il
n'a pas gravé lui-même ses bois. Mais il connaissait à fond le métier du graveur sur
bois, les limites et les beautés sévères de cet art, et il surveillait de très près
le travail du graveur. Bien que les bois de Durer ressemblent tous à des dessins à la
plume, jamais le graveur n'a dû faire violence à ce rnatériel d'un caractère si
spécial qu'est le bois.
Nommons
parmi les artistes qui vivaient à cette belle époque de la. gravure sur bois, les deux
Strasbourgeois, Hans Weidlitz et Hans Baldung Grien, et Hans Holbein le Jeune, dont les
« Danses macabres » sont aussi remarquables au point de vue artistique qu'au
point de vue technique : quelques centimètres carrés lui suffisent pour ses plus
belles compositions.
Puis
commence la décadence de la gravure sur bois. Les grands artistes se tournent vers la
gravure en taille-douce, et surtout vers l'eau-forte, plus souple et donnant des effets
plus riches.
Il y a bien
encore quelques bons graveurs, comme Christophe de Jegher qui, sur la demande de Rubens, a
reproduit sur bois quelques-uns des tableaux du grand peintre flamand.
Mais la plupart des autres graveurs se contentent d'imiter la
taille-douce et l'eau-forte : le résultat, naturellement, est fort médiocre,
surtout à partir du moment où le graveur anglais, ayant imaginé un nouveau genre de
xylographie sur bois dur, la gravure sur bois perd absolument son caractère original. ,On
reproduit tout sur bois : des paysages et des portraits peints à l'huile, des
aquarelles, même des photos. Au point de vue technique les résultats sont peut-être remarquables, mais c'est l'agonie de l'art. La
gravure sur bois semblait définitivement morte lorsque des procédés chimiques de
reproduction furent inventés.
Mais elle
ressuscite. Quelques jeunes artistes se remettent à la gravure sur bois. On vient
d'ailleurs de découvrir les gravures en couleurs des Japonais. Peut-être l'invention de
la gouge du sculpteur a-t-elle influencé le nouvel élan.
L'Anglais
William Morris se sert de bois pour illustrer des livres. Des grands artistes comme Franc
Masereel prennent la gouge et le burin et créent des chefsd'oeuvre. Et aujourd'hui des
séries entières de livres sont, plus ou moins bien, illustrées de gravures sur bois.
Mais les
bois de Durer et ceux des artistes d'aujourd'hui sont bien différents. Ceux de Durer
ressemblent, comme nous avons déjà dit, à des dessins à la plume : c'est le trait
noir qui détermine le dessin, son caractère plastique. Mais il suffit de regarder un
bois d'un grand graveur contemporain pour constater que le blanc, autant et parfois plus
que le noir, est moyen d'expression. La technique est devenue peut-être moins brillante.
Mais des bois tels que : Les Fusillés de Marsereel, dans toute leur
simplicité apparente ou réelle, vous saisissent et produisent une impression que vous
n'oubliez plus. La gravure sur bois est redevenue un grand art.
RUCH.
Domfessel (Bas-Rhin).
II
LES OUTILS
Nous
donnons ici la technique de ce procédé d'illustration, technique clairement exposée par
notre regretté camarade BOURGUIGNON. Nous n'insisterons pas sur les difficultés que
cette technique peut présenter dans nos classes
La
technique du bois debout ou gravure en creux, consiste essentiellement à tirer parti des
sillons plus on moins larges produits par les outils sur le bois pour l'expression des
blancs dans les noirs.
On peut se
représenter, en effet, la surface du bloc de bois à graver comme une surface noire de
laquelle on extraira des blancs. On voit par là dès à présent l'opposition de cette
technique avec la pratique du dessin proprement dit : alors que ce dernier s'exprime
par des noirs posés sur du blanc, la gravure donne, au contraire, des blancs dégagés
d'un noir. C'est l'impression que l'on éprouve devant certaines illustrations où la
richesse de ressources de la matière a été savamment utilisée pour donner des effets
d'une rare puissance.
Le BURIN
est le principal auxiliaire dans la gravure du bois debout. Instrument tranchant à lame
pointue et triangulaire, il sert à détourer le trait du dessin, c'est-à-dire à
le dégager, en quelque sorte, du bois en pratiquant de chaque côté de ce trait une
incision régulière. Le burin s'emploie également avec succès pour donner de la
variété aux valeurs par des tailles plus ou moins larges.
Nous y
ajouterons l'onglette, l'échoppe et les outils à champlever.
a)
L'ONGLETTE, plus fine de pointe que le burin et d'aspect analogue, sert à apporter de la
précision et de la netteté dans les sommets des angles formés par les croisements de
traits du dessin. Elle permet d'élargir les tailles dans l'expression des valeurs et des
demi-teintes.
b)
L'ECHOPPE, dont la section tranchante est demi-circulaire, agrandit le sillon produit par
le détourage. Par cette opération, on évite une détérioration du trait de dessin
réservé par le burin.
c) Les
OUTILS A CHAMPLEVER, qui sont de grosses échoppes, servent au champlevage, opération
consistant à creuser le bois situé entre les parties du dessin préalablement
réservées. Ces creux correspondent aux blancs du dessin. C'est là l'opération finale
par quoi le graphique sexprime dans toute son ampleur. Le creusement du bois est
d'autant plus profond que la partie à champlever est plus large.
Chacun de
ces outils comporte une tige en acier trempé, dont la pointe est taillée en biseau, et
un manche court, en buis, dont la couronne, en forme de champignon, a été coupée
partiellement pour assurer la stabilité de l'outil.
Lorsqu'on
emmanche un outil, il faut avoir soin de placer la partie plate de la tige d'acier dans le
même axe et sur le même plan que la partie ronde du manche.
En plus des
outils à graver proprement dits, il y a lieu de se procurer également :
a) Un
SUPPORT, petite planche de buis mince dont une des tranches est taillée en biseau. Ce
support sert de point d'appui au levier qu'est l'outil à champlever, lors du champlevage,
b) du
papier de Chine ou du Japon ces deux papiers ne sont pas encollés et absorbent de ce fait
les matières grasses et vernissées de l'encre. Ils permettent d'obtenir des oppositions
de blancs et de noirs d'une richesse et d'une profondeur insoupçonnées.
C) Une
PIERRE à huile pour les affûtages successifs des outils. Il y a lieu de remarquer à ce
propos que les outils doivent être l'objet de précautions préalables à leur mise en
service. Pour cela, on fait user à la meule circulaire la pointe des outils en conservant
le biseau sur une longueur d'un demi-centimètre. On finit ensuite l'affûtage à la
pierre. J'attire à ce propos, tout, particulièrement l'attention des débutants sur la,
manière, d'opérer l'affûtage. Il importe d'apporter le plus grand soin à cette
opération si l'on ne veut pas, par maladresse, abîmer très rapidement un outil. Voici
donc la façon de pratiquer :
L'outil
doit être placé de telle sorte que le biseau s'applique exactement sur la surface de la
pierre garnie de quelques gouttes d'huile. On déplace ensuite l'outil suivant un
mouvement circulaire sur la surface de la pierre, l'outil ne devant jamais pivoter autour
de son biseau comme axe. La pression de la main doit être moyenne pour commencer, et
devenir légère à la fin de l'opération.
Pour se
rendre compte si l'outil est bien affûté, on le met en contact par sa pointe avec le dos
du bloc de bois, de façon qu'il fasse, avec la surface du bois, un angle assez
aigu.L'affûtage est réussi si, en promenant légèrement l'outil sur le bois, la pointe
accroche de façon intermittente.
III
LE DÉTOURAGE
Vous voici
en possession de vos outils. Malgré tout l'intérêt des précédents articles qui ont
servi de point de départ à notre causerie, je vous devine impatients de vous mettre à
l'oeuvre. Je passe donc, sans plus tarder, à cette initiation qui vous permettra de faire
connaissance avec la matière, en quelques exercices préliminaires :
Le détourage,
dont nous avons déjà dit un mot, se pratique au moyen du burin. Le succès de
l'opération est intimement lié à la façon de tenir l'outil et de le propulser sur le
bois.
1° Pour se
servir convenablement et utilement de l'outil il faut le tenir comme l'indique la figure
1, le manche s'appuyant sur la paume de la main, exactement sur la partie charnue de
gauche, ,à l'opposé de celle qui prolonge le pouce. La partie plate du manche fera
face au sol, la tige de l'outil étant tenue entre le pouce l'index qui servent à la
fois de glissière et de guide. L'outil se déplace en avant par propulsion
des doigts et du poignet. J'insiste sur ce fait que la propulsion ne doit en aucun cas
être produite par le buste tout entier. C'est pour quoi j'engage vivement
les débutants à s'exercer, pour commencer, non pas à graver, mais à faire marcher leur
main munie de l'outil, d'arrière en avant comme s'ils gravaient, et en posant la main sur
la table. Ainsi ils acquerront cette sûreté de main qui permet de pousser l'outil et de
le retenir tout à la fois, par une pression souple et ferme permettant de rester maître
de son coup de burin. C'est ainsi qu'ils éviteront ces malencontreuses échappées qui
coupent le dessin d'une façon désastreuse et déterminent des accidents irréparables.
2° Le
burin doit être tenu presque horizontalement par rapport au bois, en évitant de placer
l'index sur le dos de la tige d'acier. Cette position est défeclueuse, car la pression
ainsi obtenue de haut en bas par l'index approfondit et élargit le trait de
détourage et celui-ci entame alors le trait du dessin. Mais un écueil est à éviter
encore pour empêcher ces coupures légères, ces écrasements même, qui se produisent
dans les débuts à l'origine des traits formant angle entre eux. Pour cela il importe, dans
le départ de la taille du burin ou de l'échoppe, de plonger l'outil pour le
relever ensuite sitôt que l'on échappe le trait du dessin qui se trouve derrière
l'outil et forme angle avec lui. On reprend la position presque horizontale sitôt après
et progressivement, bien entendu.
3° Il est
important de veiller, lors du détourage au burin, à ce que le petit copeau en spirale
qui se détache du bois soit toujours très régulier en épaisseur. C'est la preuve que
vous nenfoncez pas trop l'outil et que vous ne détruisez pas le trait du dessin.
4° L'outil
ne sera déplacé en avant que pour les parties rectilignes du dessin. Dans les courbes,
il ne doit jamais tourner. C'est le bois qui doit tourner dans la main suivant
les courbes du dessin. Cela est très important et découle naturellement, du reste, de la
commodité même de l'exécution.
Le
détourage au burin terminé, le dessin se trouve isolé du reste de la surface du bois.
Pour pouvoir champlever ensuite largement et aisément, il faut alors procéder à l'élargissement
du trait de détourage. C'est ici qu'intervient l'échoppe.
L'échoppe
doit être tenue exactement comme le burin. On la pousse dans les tailles ouvertes par ce
dernier. Ici encore il est nécessaire d'insister sur un point : il faut suivre
fidèlement la taille du burin initiale. On évitera ainsi au tirage ces doubles
traits qui déflorent le travail.
Le travail
de l'échoppe permet alors d'isoler, entre les traits de détourage, des parties de bois
que l'on fera sauter par le champlevage pour obtenir les blancs du dessin.
Quand on a
acquis une certaine habileté, grâce à une pratique un peu longue, dans le détourage au
burin, on peut s'en libérer et pratiquer directement le détourage à l'échoppe fine.
Mais seulement pour les parties du dessin langes et aérées. On gagne du temps, de
ce fait. Mais, je le répète, il faut déjà une certaine pratique, pour ne pas tomber
dans la mollesse et l'imprécision. Ici, comme dans tous les métiers, il ne faut pas
vouloir aller trop vite : sinon, gare aux déboires... et au découragement !
IV
LE CHAMPLEVAGE
Nous avons
maintenant à extraire les blancs et la surface du bois. C'est là le travail du
champlevage, opération délicate et qu'il y a lieu de mener prudemnient, car c'est au
cours du champlevage que l'on abîme généralement le travail effectué par les outils
précédents. Que cela ne soit pas, en passant, une raison de découragement pour les
néophytes. On doit réussir si l'on prend bien soin d'observer certaines précautions.
L'opération
du champlevage se pratique au moyen des outils à champlever et du support. Ce dernier
doit être appliqué sur le bois, devant la partie à enlever, le biseau faisant face à
cette partie.
Le support
est maintenu par la main gauche. La pointe de l'outil à champlever s'appuyant sur le
biseau du support, on tient la tige de l'outil comme le burin. Et, plaçant cette fois
l'index sur le dos de la tige, on se sert de l'outil comme d'un levier, taillant le bois
en faisant pression.
Il importe
seulement :
1° de
tenir l'outil perpendiculairement à la longueur du support pour que le levier
agisse convenablement ;
2° de ne
jamais éloigner l'extrémité du biseau du support. On évite ainsi d'une part, des
glissements de l'outil souvent désastreux, d'un autre côté des écrasements difficiles
à corriger ; en tout cas, c'est au détriment du dessin.
C'est
pourquoi il ne faut pas craindre de recouvrir, avec le support le trait du dessin, pour
éviter que l'outil ne l'écrase. Et lorsque vous arrivez à l'extrémité d'une taille,
soyez avares de vos mouvements, retenez votre outil.
Enfin, ne
faites jamais de champlevages trop profonds, quand la surface à champlever est réduite.
Plus une partie champlevée est large, plus le papier d'impression aura tendance à aller
toucher le fond de la cuvette de champlevage, plus également le rouleau encreur aura
tendance à déposer le noir dans ces fonds. Lorsque les parties à champlever sont
étroites, au contraire, cette crainte n'existe plus. Il est donc inutile, dans ce cas, de
se fatiguer inutilement à creuser.
Notre bois,
complètement champlevé, est maintenant prêt pour le tirage.
V
TIRAGE DES ÉPREUVES
L'encre
vignette est parfaite pour cette opération.
Nous en
mettons donc gros comme une noisette sur une plaque de verre ou d'ébonite spécialement
réservée à cet usage, et nous l'étalons parfaitement. Nous passons le rouleau
plusieurs fois, en tous sens, sur la surface du bloc. Puis le papier Japon posé
franchement, nous frottons régulièrement en tous sens encore l'envers du papier avec un
dos de cuiller ou le manche d'une brosse à dents, en ayant soin de mettre sur le papier
d'impression un papier calque pour éviter de déchirer le papier Japon.
Le tirage
d'épreuves à la presse est à déconseiller. Un encrage scrupuleux et une pression
régulière de la main donneront des épreuves parfaites par la qualité des noirs et leur
opposition franche avec les blancs.
Vous voilà
donc en possession des premiers rudiments. Vous en savez assez maintenant pour exécuter
quelques travaux d'assouplissement.
Commencez
donc par graver beaucoup de lignes : parallèles de diverses grosseurs droites se
coupant, lignes sinueuses, spirales, cercles parfaits, ovales. Faites aussi des figures
géométriques simples : carrés, rectangles, losanges. Ces exercices, apparemment
simples, vous donneront l'occasion d'actionner tour à tour le détourage, l'échoppage et
le champlevage et, ainsi vous feront toucher de près certaines difficultés. Ces
dernières, loin d'être pour vous une occasion, de découragement, constitueront, au
contraire, prétexte à initiatives et vous n'en aurez que plus d'entrain ensuite pour
aborder de nouveaux travaux.
BOURGUIGNON (Var).
Toujours
par l'utilisation du bois, voici un procédé d'illustration, expérimenté en
Tchécoslovaquie
TECHNIQUE SCOLAIRE
D'IMPRESSION
DE DESSINS D'ORNEMENT
La nouvelle
école tchèque s'intéresse à un haut degré, aux travaux manuels éducatifs. On ne
cesse de créer des ateliers pour ces travaux. Mais bien des écoles attendent encore
l'installation d'ateliers ainsi que l'outillage nécessaire. Il existe cependant de
nombreux travaux manuels qu'il est possible de faire, immédiatement, sans atelier comme
sans outil coûteux, dans la classe même. Au début il suffit d'un couteau tranchant, par
la suite d'une petite scie à main, d'une vrille et d'une lime à bois. Un petit
étau en fer qu'on peut adapter à la table, convient à merveille.
Depuis
1910, je pratique ma propre méthode d'impression de dessins et je suis heureux de la
faire connaître aux camarades étrangers.
En
Tchécoslovaquie, plusieurs articles sur diverses méthodes d'imprimer des dessins ont
bien paru dans les revues pédagogiques. On a recommandé d'employer le liège, la gomme,
la pomme de terre ,voire même la rave, comme moyens d'expression. Mais ce ne sont pas la
des moyens pratiques et durables. Le collègue qui emploiera le bois, n'emploiera plus
d'autre matière, car les baguettes d'impression en bois, en certains bois, sont les
seules durables et elles permettent d'obtenir facilement de beaux dessins.
LES BAGUETTES DIMPRESSION
Pour
fabriquer ces baguettes, je ne me sers que de branches de saule (osier), de sureau
et de roseau. Les branches à demi sèches de l'automne sont celles qui conviennent
le mieux On doit couper les branches du roseau lorsqu'elles sont
« mûres » : elles sont alors bien fermes. Dans ces branches, je taille
des petits morceaux de 15 cms de longueur, soit avec un couteau bien tranchant, soit à la
scie. Si l'on taille les morceaux de la même longueur, il est plus facile de les ranger.
Un élève maintient la branche sur la table et un autre coupe à la distance voulue. Pour
le roseau, il convient de le couper entre les mains avec un couteau très tranchant,
autrement la tige se tend.
Il faut
toujours couper 1 cm. Au-dessus et 1 cm. au-dessous des noeuds.
Les
baguettes d'impression peuvent avoir depuis 2 à 3 mm. jusqu'à 4 cm. de diamètre. On
peut donc en tailler des séries de toutes grosseurs. On aplanit les extrémités des
baguettes ainsi obtenues avec un couteau bien aiguisé (on coupe toujours vers
l'intérieur, vers le centre,) on avec une lime. On peut encore les aplanir an papier de
verre (la toile émeri ne convient pas). Il faut toujours disposer un cahier sous le
papier de verre.
Arrondissons
l'extrémité d'une baguette. Tenons verticalement la baguette entre le pouce, l'index et
le majeur, à 1 cm. de l'extrémité inférieure, posons-la sur le papier de verre, et
aplanissons cette extrémité. Si le cercle n'est pas parfait, prenons le papier de
verre plié entre les doigts de la main gauche, introduisons l'extrémité de la baguette,
et donnons-lui un certain temps un mouvement de rotation jusqu'à ce que la section soit
un cercle parfait.
A l'autre
extrémité faisons une section en forme d'ellipse. Les élèves peuvent couper d'abord
cette ellipse (une petite feuille), puis on enlève la partie excédente (a et b) au
couteau par de longues entailles commencées à 3 ou 4 cm. de l'extrémité. On
régularise ensuite les bords de la feuille : il suffit de faire tourner la surface
latérale irrégulière de la baguette dans le papier de verre maintenu plié dans la main
demi-fermée.
Nous
aplanissons toute surface qui doit servir à l'impression en la frottant sur le papier de
verre. Nous taillons les formes dans plusieurs grandeurs. Nous ornons même quelques-unes
d'entre elles par des entailles qui formeront de jolis dessins.
Un jour,
nous donnerons une fleur à l'élève en lui demandant de la sculpter au bout d'une
baguette d'impression, par exemple : une fleur de pissenlit.
Pour
employer le sureau, il faut pousser la moelle à l'intérieur à l'aide d'une pointe
quelconque. La couronne de bois résistante ainsi obtenue est divisée au crayon et est
taillée au couteau ou à la scie. On peut laisser ou arrondir les pointes. On obtient les
étoiles en faisant des entailles triangulaires à l'extérieurou à l'intérieur
Le maître
et les élèves eux-mêmes créent de nouvelles formes chaque année et de cette façon le
nombre de combinaisons ne cesse de croître. Cette besogne est si agréable pour tous que
c'est une belle récompense, pour un effort insignifiant.
LES COULEURS
Pour
l'impression des dessins, ce sont les couleurs à l'eau qui conviennent le mieux. Les
couleurs d'aniline pénètrent trop dans les baguettes d'impression, qu'on peut ensuite
difficilement nettoyer. Il ne faut employer que des couleurs très propres.
L'IMPRESSION
Les élèves ont besoin de petits pots pour l'eau d'une contenance d'un quart de litre. Ils trempent très légèrement la pointe du pinceau dans l'eau, puis prennent un peu de couleur (du petit bloc sec) et en enduisent la surface d'impression de la baguette de telle façon que la légère couche de couleur soit bien régulière et qu'il ne reste aucun gouttelette à la surface de la baguette.
Ils
tiennent ensuite la baguette d'impression de la main droite et, avec l'index de la main
gauche ils dirigent le travail sur l'endroit exact. Il faut tonjours imprimer sur le
côté lisse du papier et avoir soin de placer dessous un cahier faisant tampon. S'il
s'agit d'imprimer un cercle, on donne à la baguette un léger mouvement giratoire de
telle sorte que l'extrémité supérieure décrive en l'air une circonférence assez vaste
et que l'extrémité inférieure imprime sur le papier d'une façon bien uniforme, et on
attend avant de lever la baguette que la couleur adhère au papier. Si l'on imprime une
vignette plus longue que large, (une feuille par exemple), il faut que durant la pression,
l'extrémité supérieure de la baguette décrive en l'air une petite croix.
De cette
manière, l'impression est très propre. Si le dessin est taché c'est qu'une gouttelette
de couleur est restée sur la baguette, ou bien que la baguette n'a pas été suffisamment
enduite ou encore que la pression sur le papier n'a pas été régulière, ou enfin qu'on
n'a pas attendu assez longtemps pour que la couleur adhère. On peut, du reste, corriger
un dessin raté, non avec le pinceau, mais une nouvelle impression au même endroit. Il
arrive que la seconde impression ne couvre pas exactement la première, parce qu'on a
oublié de placer sous le papier le cahier-tampon.
NETTOYAGE DES BAGUETTES
Pour
nettover les baguettes d'impression, il suffit de les tremper dans l'eau et de les essuyer
avec un chiffon réservé à cet usage - ne servant pas à essuyer l'encre. - On peut
enduire la baguette d'une autre couleur et, après avoir essayé 3 ou 4 fois sur un papier
quelconque, on obtient une nouvelle impression très jolie et très pure.
On peut
encore nettoyer les baguettes en les frottant deux ou trois fois sur le papier de verre
placé sur un cahier formant tampon. C'est plus rapide.
Il vaut
mieux ne pas imprimer des cahiers entiers parce qu'on exerce une pression sur les pages
qui suivent et le papier reste légèrement froissé. Il vaut mieux rassembler les
feuilles imprimées soit avec une plume de bois à 4 becs, soit, ce qui est mieux, avec
l'attache « Redis » que l'on colore légèrernent au pinceau et qui donne
l'impression de la reliure.
Albin
NEUZIL, directeur d'école.
Olomouc - Neredin,
(Tchécoslovaquie).
Le
pochoir
Nous citons
ici l'article de notre camarade Lecanu (Manche) :
« N'ayant
ni imprimerie ni matériel à graver, nous avons -quand même lancé le n° 1 de notre
Journal illustré, frère cadet de notre Cahier de Vie.
Notre
Cahier de Vie est un cahier spécial sur lequel nous reproduisons en script tous les
textes libres qui ont été choisis ; pour l'illustrer rapidement et de façon
uniforme, nous utilisons le pochoir (sans imprimerie, une linogravure ne peut être
reproduite sur un cahier d'écolier).
Matériel.-
1° Du carton genre bristol comme secrétaire de mairie, j'ai récupéré de vieux
imprimés inutilisés comme cartes d'alimentation, fiches de recensement ou d'identité,
les vieux protège-cahiers en carton assez rigide conviennent également, mais un carton
boîte-à-chaussures conviendrait moins, car fibreux, épais et difficile à découper.
2° Un
pochon, comme on en trouve dans le commerce pour une trentaine de francs J'ai essayé avec
un vieux blaireau mais le poil n'est pas assez dur).
3° De la
gouache en pastilles (genre Paillard).
4° Des
coquilles Saint-Jacques - ce n'est pas obligatoire, mais c'est un truc pratique
pour ceux qui le peuvent - on a ainsi un matériel propre et de surface large, qui ne
casse pas et ne rouille pas (comme un couvercle de boite).
5° Un
canif, pointu si possible, pour les petits évidements.
6° Une planchette.
7° Du papier carbone.
Procédé.-
Lorsque le texte a été choisi et mis au net au tableau, chaque élève prend son ardoise
et cherche un dessin-illustration. Ce dessin est une silhouette complètement ombrée qui
doit faire tache comme le fera le pochoir au net.
Le meilleur
dessin est choisi, comme pour le texte, selon le procédé des équipes.
Alors,
pendant que tout le monde copie de texte du tableau, l'élève dont le dessin a été
choisi, reproduit son esquisse sur une feuille de papier brouillon et la passe à l'encre.
Ce travail intermédiaire est nécessaire, car l'élève se rend compte alors des défauts
de son dessin. La difficulté pour lui est de bien voir la silhouette. Lorsque l'ébauche
est satisfaisante, notre illustrateur la décalque au carbone sur un carton.
Le calque
et prêt : le contour du dessin apparaît net, au centre d'un carton assez grand pour
éviter le débordement de la peinture.
L'élève
procède alors au découpage le carton posé sur une planchette, il évide son dessin au
canif.
C'est
fait : il choisit alors sa couleur et reçoit une pastille de gouache qu'il pose sur
un couvercle de coquille Saint-Jacques. Dans l'autre partie de la coquille, il va chercher
un peu d'eau. Et alors il peut procéder à la première épreuve. Il mouille son pochon
et prend la couleur sur la pastille : il faut prendre beaucoup de couleur dès le
début mais peu d'eau.
Et en
avant ! - quelques petits coups frappés verticalement - on relève délicatement le
carton : le pochoir est superbe !
Ce midi,
les cahiers de textes resteront ouverts sur la table et notre décorateur aura vite fait
de les orner de son pochoir.
Nous
illustrons de même notre journal. Il nous a fallu deux pochoirs supplémentaires :
la page de couverture et un cul-de-lampe de dernière page ; pour la page de
couverture, le carton-pochoir a été taillé à la dimension du journal et le responsable
y a découpé le titre, le dessin-illustration et les indications de numéro et de date.
Evidemment, certaines lettres demandent des précautions, comme le O, par exemple, qu'il a
fallu graver en fer à cheval pour éviter un noir dans le centre.
Ce
procédé de pochoir est plus limité que la linogravure mais il oblige l'élève, à voir
par taches nettes et, quelquefois, à faire un effort de compréhension du texte. Ainsi,
nous avions à illustrer « un rêve », où une fillette, enfouie sous ses
couvertures, rêve qu'elle est mise en prison : beaucoup ont essayé de représenter
le lit avec son amas de couvertures : quelques-uns ont vu le rêve, et le
pochoir choisi montrait la fillette courant devant le gendarme.
L'ennui de
ce procédé est sa fragilité la gouache est moins solide que l'encre d'imprimerie mais
peut-être rendrait-il avec de l'encre - je n'ai pas essayé.
Son
intérêt est qu'il est rapide et peu coûteux. De plus, si besoin est, on peut le faire
en plusieurs couleurs comme pour le lino ; il suffira de faire un carton pour chaque
couleur, ce qui est très facile, car le gabarit unique à décalquer au carbone est
facile à utiliser avec des repères.
Fernand
LECANU,
Ecole
de Rocheville (Manche). »,
... et
l'article de Guillot (Saône-et-Loire)
« Matériel :
un tamis (15 cm. X 6 cm. environ) muni d'une poignée, facile à réaliser avec
de la toile métallique de garde-manger ; une brosse à dents ; de la peinture à la
colle on autre.
Emploi :
Poser une silhouette découpée, une feuille ou une plante séchées sur un papier blanc
ou teinté ; avec la brosse, prendre un peu de peinture et frotter sur le tamis pour
qu'elle tombe en bruine ; laisser sécher, puis retirer la plante.
Il est
ainsi facile d'obtenir des tons dégradés et même de faire succéder ou superposer
diverses teintes. On peut également préparer un fond à la bruine pour un dessin à la
peinture.
Il est
possible de réaliser non seulement de simples silhouettes, mais des frises d'un bel
effet, des affiches, des programmes, etc. etc.. »
... et
quelques trucs :
Pour
consolider un pochoir et empêcher que la peinture ramolisse le carton, l'enduire de
paraffine à l'aide d'un fer à, repasser chaud jusqu'à ce que le carton en soit bien
imprégné.
On peut
confectionner un « vaporisateur » simple (remplaçant avantageusement le tamis
et la brosse ou le pochoir, avec un bouchon et deux tubes de verre (l'un d'un diamètre de
1 mm. environ, l'autre de 5 à 6 mm.
Le réglage est délicat, mais par tâtonnements on y arrive
rapidement. Ne pas oublier de rendre pointue l'extrémité des tubes (sur la lampe à
alcool).
Nous ferons
sur ce procédé la même, remarque que pour l'impression à la pomme de terre il oblige
l'illustration séparée de chaque feuille.
Phototypie
C'est
encore un article de « l'Educateur » que nous reproduisons ci-dessous, qui
tentera certainement de nombreux « bricoleurs » :
UN PROCÉDÉ SIMPLIFIÉ DE PHOTOTYPIE A LA PORTÉE DE LA CLASSE
« Objet.
- Tirage à l'imprimerie et sur papier quelconque de photographies positives,
à partir d'un cliché négatif ordinaire.
Principe.
- La gélatine bichromatée exposée sous un cliché devient imperméable à l'eau
dans les parties éclairées (blancs du négatif). Si on mouille une couche de gélatine
ainsi traitée, les parties protégées par les noirs du cliché (blancs du sujet)
s'imprègnent d'eau et ne retiennent pas l'encre du rouleau d'imprimerie, laquelle
n'adhère qu'aux parties devenues imperméables (noirs du sujet). Cette couche de
gélatine peut donc constituer un cliché d'impression.
Réalisation. - Il faut :
1°
Posséder le négatif de la photo à tirer.
2°
Préparer un cliché d'impression.
3° Monter ce cliché sur la presse.
4° Procéder au tirage des copies désirées.
1° LE NEGATIF
Tout bon
cliché (plaque on pellicule) peut convenir, s'il est vigoureux. On peut aussi utiliser un
clichié clair mais convenablement fouillé, à condition de le renforcer.
2° LE CLICHE D'IMPRESSION
Il sera
fait d'un morceau de pellicule vierge du commerce. Pour des photos 6/9, prendre un rouleau
de ce format, le déplier sans craindre la lumière et le couper en cinq morceaux égaux.
On peut même le couper en six mais c'est un peu juste. Voilà de quoi faire cinq clichés
d'impression.
La
confection du cliché comprend la sensibilisation, l'exposition, le lavage et le séchage,
le montage, le mouillage.
a) Sensibilisation.
- Immerger le morceau de pellicule vierge pendant cinq minutes dans : eau, 100
cm3 ; bichromate de potasse, 2 gr. Le suspendre par un angle dans un lieu obscur pour
le faire sécher. Ce séchage est la seule opération à faire dans l'obscurité. Le
cliché sec est placé dans une enveloppe opaque. L'utiliser, autant que possible, dans
les quarante-huit heures. Eviter de sensibiliser un grand nombre de clichés à l'avance
si on n'en a pas l'utilisation dans ce délai.
b) Exposition.
- On expose le cliché bichromaté sous un négatif, comme un papier
autovireur. Mettre en châssis dans une partie sombre de la pièce. Eviter les trop
longues manipulations (danger de voile). Interposer un cache en papier noir pour bien
limiter la photo.
Un châssis
6/9 ordinaire peut aller, mais n'est pas très commode, car le morceau de pellicule est
trop long. On peut utiliser un châssis 13/13 mais le cadrage avec le cache est difficile.
Le mieux est de fabriquer un châssis à la demande, même rudimentaire.
Si on met
la gélatine du négatif vers l'intérieur, comme pour une photo, on aura à l'impression
une image retournée, partie gauche à droite. Cela peut être sans inconvénient. Mais
s'il est nécessaire d'éviter ce défaut, il faudra placer le négatif côté gélatine
en dehors. Dans, ce cas, l'épaisseur de celluloïd (surtout celle de verre, pour une
plaque), interposée entre l'image et la couche sensible, nuit à la netteté ce à quoi
on remédie très bien en exposant le châssis non en plein air, mais à l'intérieur
d'une pièce sombre, perpendiculairement à un faisceau de soleil étroit et en évitant
soigneusement de changer l'inclinaison du châssis pendant l'exposition.
L'exposition
se fera toujours au soleil. Elle peut durer de 20 secondes à 3 ou 4 minutes, selon
l'intensité du négatif. Contrôler en soulevant le volet du châssis comme pour un
papier. L'image s'inscrit en silhouette marron très clair sur le fond or de la gélatine
bichromatée. Arrêter avant que les ciels ne soient teintés, même très légèrement.
L'exposition
est la seule partie délicate de l'opération.
c)
Lavage et séchage.- Laver un quart d'heure et mettre à sécher. Le lavage
désensibilise le cliché.
d)
Montage du cliché. Le montage se fait sur un plateau de bois dur qui peut servir
indéfiniment. La longueur du cliché (14 à 15 cm.), laisse deux larges marges qui
permettent de le tendre et de l'assujettir en bloquant ces marges entre le plateau A et
les deux règles B et C. Quatre vis, traversant les règles et le celluloïd, fixent
l'ensemble. Plateau et règles doivent être imperméabilisés à l'huile de lin ou
peints, pour ne pas gonfler pendant l'opération.
e) Mouillage,
- Ainsi fixé, mettre le cliché à tremper, gélatine en bas dans une cuvette
contenant : eau, 50 cm3 ; glycérine, 50 cm. au moyen de cales sous les règles,
éviter que la gélatine touche le fond. Ce mouillage gonfle la gélatine. Il doit durer
quelques heures (une nuit, par exemple).
Si on n'a
pas trouvé de glycérine, on peut mouiller, à l'eau pure. Mais on ne pourra pas tirer
autant de copies avant de mouiller à nouveau.
3°
MONTAGE SUR LA PRESSE
Eponger
soigneusement le cliché avec un chiffon propre, sans le frotter. Le monter sur la presse,
seul ou avec un texte. On règlera la hauteur avec des épaisseurs de papier sous le
plateau au moment des premiers essais de tirage.
4°
TIRAGE
a)
Encrage. - Se servir d'encre dite « phototypo ». Passer le rouleau
lentement, en appuyant un peu : le cliché se couvre entièrement d'encre. Passer
alors plusieurs fois le rouleau, sans appuyer et assez vite, en parcourant chaque fois
entièrement le cliché. Ce geste nettoie les blancs et l'image apparaît telle qu'elle
viendra au tirage.
b)
Tirage. - Placer la feuille et presser énergiquement. On peut même interposer un
feutre dur de même dimensions que le cliché. La feuille adhère fortement : la
décoller lentement en évitant de la replier sur elle-même. D'ailleurs, si une feuille
se déchirait on enlèverait facilement les traces de papier avec un tampon imbibé d'un
peu d'essence.
On peut
ainsi tirer 30 à 40 bonnes copies en réencrant chaque fois.
On constate
alors que les blancs se dégagent mal. On fait un ou deux pressages sur papier quelconque
sans encrer, pour nettoyer le cliché et on remet au bain de mouillage une dizaine de
minutes. Après épongeage, on continue à tirer.
RESULTATS
Reproductions
remarquablement fines, comparables aux photos sur papier sensible, et nettement
supérieures à la similigravure. Bien que l'exposé du procédé semble long, la pratique
s'en révèle, à l'expérience, très simple. En particulier, le tour de main de
l'encrage s'acquiert très rapidement et ravit les enfants. Une équipe moyennement
adroite peut tirer facilement deux épreuves par minute. »
Et voici ce
qu'en pense Chapelot (Hte-Vienne), après essai de ce procédé :
« J'ai
essayé le procédé de phototypie simplifiée exposée dans « l'Educateur ».
J'ai remarqué qu'il était expliqué avec une clarté et une précision remarquables. En
effet, j'ai suivi les indications point par point et tout s'est déroulé comme prévu
(variation des teintes, formation de l'image, etc.) Pour mon premier essai, j'ai obtenu
des résultats encourageants qui seront parfaits lorsque j'aurai découvert un papier
convenant très bien pour un tel travail. Quelques remarques : l'encre ordinaire
d'imprimerie ne donne aucun résultat.
Nécessité
absolue de bien imperméabiliser le support en bois du cliché.
Les papiers
glacés et très blancs semblent donner les meilleures reproductions. L'idéal serait sans
doute le papier couché, celui des revues de luxe.
Le tirage
est très lent.
Conclusion.
- Vous pouvez essayer la phototypie avec la certitude d'obtenir un bon résultat si
vous suivez bien les indications données. C'est une technique déjà au point.
Les grands
élèves peuvent exécuter les diverses manipulations ainsi que le tirage.
B. CHAPELOT, Hte-Vienne). »
Photogravure
Le
procédé courant d'illustration des journaux et revues est la photogravure.
Les
documents, photographies, dessins, sont photographiés. Le cliché obtenu est ensuite
reporté sur une plaque de zinc. Une action chimique creuse les parties qui doivent rester
blanches. On obtient alors le cliché définitif.
C'est un
« cliché-trait » si l'on a reproduit un dessin ; un
« simili » si l'on reproduit une photo.
Evidemment
ce procédé est coûteux il faut compter 500 fr. pour un cliché-trait de 10 cm. x 7 cm.
et 1000 fr. pour un simili de mêmes dimensions.
Prix qui
mettent ce moyen d'illustration hors de portée de nos écoles populaires.
Mais voici
comment Lafargue (Landes) a tourné la difficulté :
UN EXEMPLE DE PHOTO-ILLUSTRATION D'UN JOURNAL SCOLAIRE
« E.
de Calbiac a posé, dans le n° 15 de « l'Educateur » du ler mai 1947, le
problème de la photo-illustration qui donnerait à nos journaux scolaires un attrait
nouveau de grande valeur : la présence physique de nos élèves dans leurs
activités.
Je
m'associe pleinement au désir de notre collègue et espère que la C.E.L. nous
renseignera sur les possibilités de reproduction sur feuilles 21 x 13,5 des photos prises
avec nos élèves et le prix de cette réalisation pour 80 à 200 feuilles.
Voici, en
attendant, un exemple d'illustration qui a plu à nos élèves et qui a intrigué nos
correspondants. Il s'agissait pour nous d'illustrer le compte rendu du voyage de fin
d'année. Les linos étaient trop malhabiles pour constituer un véritable enrichissement
du texte. Je me suis procuré chez un imprimeur des clichés sur zinc, montés sur bois
comme nos linos, reproductions de vues photographiques en simili, format carte pastale.
L'imprimeur, n'ayant pu se charger de me fournir des feuilles 21x13,5 avec la reproduction
de ces clichés, j'ai essayé la reproduction avec la presse à volet. Les résultats ont
été excellents et ce sont les enfants qui ont assuré eux-mêmes, avec le plus
grand plaisir, le tirage des séries de 200 clichés.
Recommandations
techniques : il vaut mieux n'imprimer qu'un seul cliché à la fois sans texte ;
utiliser un papier de très bonne qualité employer une encre très propre, très bien
« travaillée » (l'encre bleue a donné le meilleur résultat ; - le
rouleau gélatine doit être très bien nettoyé, il le faut le plus neuf possible ;
- la pression à exercer doit être plus forte que la pression normale avec une page de
texte - il faut hausser le cliché. Il m'a été signalé, depuis ma réussite qu'il y a
intérêt à humecter légèrement le papier avec une éponge du côté opposé à
l'impression pour le rendre plus « amoureux. »
Les
feuilles de clichés ainsi réalisées (impression en bleu) on été incorporées en
hors-texte à notre relation de voyage (imprimée en noir). Les vues photographiques de
Saint-Jean de Luz, Biarritz, Hossegor, étaient un plaisir pour les enfants qui avaient
fait connaissance avec ces paysages et agrémentaient le texte offert aux lecteurs.
Un grand
nombre de photos caractéristiques d'une région ou d'une activité pourrait, avec la
gracieuse autorisation des photographes auteurs des vues et des imprimeurs propriétaires
des clichés, illustrer agréablement les journaux d'enfants. Certaines peuvent même
donner lieu à un commentaire fort judicieux et plus clair pour les correspondants. Mais
il reste, bien entendû, que les clichés en lino resteront d'un très grand intérêt
parce qu'ils portent la marque créatrice de l'enfant illustrant sa propre pensée.
Ch. LAFARGUE, Soustons (Landes).
Ce qu'en
dit Freinet :
« Lafargue
a raison : notre presse-volet permet le tirage des clichés-trait (dessin) ou simili
(photos) comme de tous textes ordinaires. Les clichés traits viennent très bien. Pour la
simili en effet, il faut une excellente adhérence, que vous obtiendrez avec un papier au
grain fin, une encre fine, et une bonne pression.
Voici ce
que je recommande. Appuyez avec le volet, soulevez le volet et, avant d'enlever la
feuille, appuyez longuement et fortement sur le cliché simili avec un rouleau-presseur en
caoutchouc. Les résultats sont excellents. Avec ce procédé, vous pouvez fort bien tirer
à la fois texte et cliché.
Demandez
aux journaux les clichés des documents locaux qui ont une valeur pédagogique. Il est
rare qu'on vous refuse ce service, et effectivement votre journal prendra, de ce fait, un
autre aspect.
Dorure et argenture
Quelques
mots encore sur ce procédé qui permet de donner à nos journaux un cachet particulier.
On tire, à
l'encre d'imprimerie ou avec un mordant spécial, le titre ou le dessin que l'on veut
« dorer » ou « argenter » ; on saupoudre l'imprimé de poudre
d'or ou argent (en réalité poudre de bronze ou d'aluminium). La poudre adhère sur
l'encre ou le mordant, l'excès tombe si l'on secoue la feuille.
C'est tout !
On obtient
ainsi de jolis effets qui conviennent fort bien pour les tirages soignés auxquels on veut
donner un certain « chic »
Les vignettes à l'aide de l'enseignement
de la composition décorative
C'est
surtout aux grosses vignettes 36 (églantines) qu'il faut faire appel.
Il ne
s'agit pas, bien sûr, de stylisation, ce qui est l'objet de plusieurs leçons
d'observation, mais de faire trouver aux petits imprimeurs, 2, 3, 4 vignettes 36, quelques
autres petites d'un ou deux modèles différents, et d'eux-mêmes ils trouveront d'heureux
effets de la répétition, de l'alternance, de la symétrie, de l'inversement. Et vous les
verrez, pour terminer agréablement un texte, un bas de page, s'ingénier à faire tenir,
avec des espaces, les vignettes rebelles, de petites dimensions, car on ne peut user des
composteurs avec les vignettes de dimensions différentes.
Vous serez
surpris de toutes les combinaisons (presque une centaine) qu'imagineront vos petits. Vous
éveillerez sûrement la curiosité, vous orienterez le sens des recherches et vous
exciterez le travail personnel parce que l'usage des vignettes sera d'un autre attrait que
celui des points, des lignes, des cercles, etc..., froides figures géométriques à
l'aide desquelles on enseigne la composition décorative.
Mettez
l'enfant déjà initié à ce genre de combinaisons en face d'un élément floral stylisé
après étude ou de tout autre sujet, il saura alors user de bien des combinaisons pour
donner de véritables et jolies compositions décoratives.
Nous avons exposé le résultat de nombreuses années d'essais
dans le domaine de l'illustration scolaire.
Encore une fois, nous n'avons pas présenté de techniques
parfaitement au point (du moins pour certaines), mais nous avons soumis le fruit de nos
efforts afin de comparer les procédés employés et, ainsi, de pouvoir les améliorer
sans cesse.
C'est à vous, camarades, d'essayer ces procédés, de les
parfaire, de les mettre au point.
Dans
quelques années, sans doute, une nouvelle brochure paraîtra, plus documentée, plus
riche encore, plus pratique aussi, reflet de la recherche constante, du travail jamais
achevé qui se fait au sein de notre grande famille.