Brochures d'Education Nouvelle
Populaire ___ C.FREINET Le fichier scolaire coopératif
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Le Fichier Scolaire Coopératif Le
Groupe de l'Imprimerie à l'Ecole a une figure pédagogique tout à fait originale :
il n'ignore point la théorie ni les spéculations philosophiques ou scientifiques qui
l'étayent, mais il pense que la théorie n'est qu'une promesse et souvent. Hélas !
une tromperie, si elle n'est suivie de l'application pratique qui en est la conséquence
naturelle. Notre grand Barbusse a dit ce mot qui stigmatise si bien les pédagogues :
« Les paroles qui restent des paroles sont presque des mensonges ». Nous aimons, nous connaissons, nous
divulguons les méthodes nouvelles, les théories pédagogiques qui autorisent et
facilitent la libération de l'enfant D'autres avec nous ont ce même amour et cette même
connaissance. Mais nous avons constaté, hélas ! que ni cet amour, ni cette
connaissance ne font avancer d'un pas le véritable problème pédagogique. Que nous importe qu'on dise : les
enfants ont tout avantage à travailler en liberté si, pratiquement malgré notre plus
vif désir, nous ne parvenons pas à les faire travailler librement ; qu'on
dise : les enfants, sont curieux ; il suffit de satisfaire leur curiosité, si
on ne nous montre pas le moyen pratique de satisfaire cette curiosité ou : il
faut soigner la santé et la vie de l'enfant, si on est impuissant à nous indiquer la
voie souhaitable. Il existait jusqu'à ce jour, d'une part,
les théoriciens de la pédagogie nouvelle qui précisaient ce qu'il serait souhaitable
d'obtenir dans nos classes - et qu'ils avaient parfois réalisé dans des conditions tout
à fait exceptionnelles - et d'autre part, la masse des professionnels, enchaînés à une
besogne qui, plus que tout autre, souffre de la routine dont il est si difficile de la
tirer. Nous avons fait le pont entre la masse et
les théoriciens, prenant chez les premiers ce désir inépuisable de mieux faire, ce
besoin de réalisations nouvelles, cette soif de vie et d'efforts dont nous avions obtenu
merveille - et chez les seconds, nos lignes directrices essentielles. Nous avons mis la fertilité d'invention
de nos camarades Instituteurs, leur habileté réalisatrice au service de la pédagogie
nouvelle dans le cadre de notre école publique. *** La réussite de notre expérience
d'Imprimerie à l'Ecole donnera une idée de l'originalité et de la fertilité de notre
effort. Depuis longtemps depuis Rousseau et même
bien avant tous les pédagogues affirmaient les avantages de la liberté de
l'enfant ; les pédagogues contemporains notamment mettaient en lumière la
nécessité pour toute éducation d'agir dans le sens des intérêts dominants des enfants
et Clarapède parlait avec raison déducation fonctionnelle. Pratiquement, dans nos classes, malgré la
meilleure volonté des éducateurs, il ne nous était pas possible de nous orienter vers
cette EDUCATION FONCTIONNELLE. Nous avons mis au point notre technique
d'imprimerie à l'École, technique qui ne saurait pas aller, naturellement, sans un
matériel adéquat : nous avons inventé un matériel d'imprimerie et une presse qui
permettent aux enfants d'une classe populaire d'imprimer eux-mêmes à peu de frais, leurs
propres pensées, les relations originales et véritables de leur propre vie - de
divulguer ces pensées, de les communiquer à des enfants éloignés dont on pénètre
aussi intimement la vie. Nous disons réussite car nous sommes
parvenus là au but souhaitable : n'importe quel éducateur qui réunit la somme
modique nécessaire et, installe limprimerie dans sa classe, à la disposition des
enfants, réalise, de ce fait même, et parfois malgré lui, un pas énorme dans la voie
de l'éducation nouvelle libératrice. Les enfants apprennent à s'exprimer, leur
curiosité saffirme, leurs intérêts et leurs tendances s'affinent et posent
d'elles-mêmes les jalons auxquels léducateur sera pour ainsi dire contraint de se
référer pour donner libre cours à cette vie nouvelle dont il a été le spectateur
enthousiaste et ému. Mats cette conquête TECHNIQUE sur un
rayon spécial de notre activité, ne nous suffisait pas. Nous ne sommes point, comme on
l'a cru parfois, des fanatiques de l'Imprimerie. L'Imprimerie à l'Ecole n'a jamais été
pour nous qu'un moyen de libérer la pensée et l'expression enfantine, de sentir enfin le
pouls de la classe, de mobiliser la curiosité et l'élan vital qui nous permettront de
tirer merveilles d'un effort scolaire gaspillé jusqu'à ce jour en besognes retardataires
et stériles. Et, du fait que nous imprimons nos textes
sur de petites presses primitives dans leur conception et leur réalisation, qu'on n'en
conclut point que nous préconisons le retour à des pratiques artisanes et l'abandon de
toutes les conquêtes de la technique moderne. Au contraire : si nous nous
contentons de notre presse simple, c'est que, techniquement, pratiquement, pour nos
classes populaires, nous ne voyons pas la possibilité pour l'instant de faire mieux. Mais
nous recherchons, au contraire dans tous les domaines, la modernisation des techniques
éducatives. A l'époque de la machine à écrire, des
imprimeries à grand tirage, des périodiques souverains, de la diffusion impressionnante
de la pensée, l'école en restait encore à la forme des scribes du moyen âge ;
plume et écritoire étaient les outils essentiels ; l'école était avant tout un
écritorium, avec ses bancs au dessus oblique où l'enfant ne peut quécrire. Nous avons, nous, introduit l'imprimerie,
le livre et le journal dans la vie scolaire de l'enfant et on commence seulement à
comprendre et à apprécier cette révolution pédagogique. Nous avons prôné de même le
cinéma, la radio, les disques. Ce n'est pas tout et nous avons entrepris une
modernisation bien plus profonde, et définitive qui constitue justement la matière de
cet opuscule. *** L'Ecole actuelle retarde techniquement de
cent ans. Elle est à l'image de ces bonnes boutiques familiales du siècle dernier où le
patron connaissait tous ses, clients et ses fournisseurs aussi, travaillait sur des
séries et des prix tout à fait stables, et, de ce fait, n'avait pas même besoin de
noter les prix ni dinscrire les notes de ses clients. Ou s'il les inscrivait,
c'était sur un grand livre aux pages numérotées et paraphées dont il tournait
plaisamment les pages, à la recherche du client. Mais la vie était alors comme au
ralenti ; le client savait attendre et le patron continuait sa recherche d'un geste
resigné et patient. Il fut un temps aussi où l'école
travaillait avec les mêmes moyens, mais aussi dans la même paix : le cahier unique
était calligraphié et la calligraphie était une des sciences essentielles. Un livre
unique, 2 ou 3 livres au maximum, donnaient l'impression que la science était douce à
acquérir. Il n'y avait pas encore alors de déséquilibre redoutable entre les besoins
scolaires et sociaux et la technique scolaire. Mais la science a chaque année compliqué
la vie humaine ; elle a accumulé aussi, en contre-partie, les connaissances et les
possibilités ; les relations entre individus ont acceléré leur rythme, servies en
cela par les moyens nouvaux : le chemin de fer, le télégraphe, le téléphone,
l'auto, l'avion, le cinéma, la radio. Le
boutiquier a dû moderniser sa technique ou disparaître: Il a reconstruit ses rayonnages,
classé ses articles, dont le nombre a considérablement augmenté, selon des méthodes
nouvelles, éprouvées et pratiques ; il a soulagé sa mémoire surmenée, par des
étiquettes, des classements, une signalisation, des fiches ; il a simplifié ses
compters, en remplaçant son grand livre numéroté par un registre moderne à feuillets
mobiles; il a établi des fiches pour ses fournisseurs et ses clients ; il a employé
heureusement la machine à écrire, la polycopie, la publicité, le téléphone,
l'imprimerie. Et ses affaires prospèrent. L'Ecole n'a pas eu cette souplesse
d'adaptation. Et pourtant elle a été aussi profondément touchée, sinon plus, par ce
qu'on appelle le progrès. Le nombre de connaissances exigées de
l'école n'a fait que croître avec l'évolution sociale. Mais l'école a empiriquement
multiplié les manuels, augmenté les pages des livres d'étude, serré redoutablement le
texte, comme le commerçant qui, envahi par les articles nouveaux, aurait tout simplement
comprimé ses rayons, entassé ses marchandises, multiplié les pages de son grand
livre. Le résultat en est tout aussi désastreux : dans l'amas de connaissances imposées, l'enfant ne retrouve plus l'essentiel que la vie exigerait de lui; l'effort de mémoire qu'il doit anormalement fournir l'épuise et le dégoûte du travail et, de l'étude. On aboutit à ce résultat, paradoxal seulement pour ceux qui sont aveuglés par cette richesse hétéroclite, que, plus on entasse de connaissances dans les livres, plus on charge les programmes, plus devient imprécise et insuffisante la formation des étudiants, plus se désespèrent les examinateurs officiels. Le boutiquier qui ne se modernise pas,
végète et meurt. L'école, hélas ! peut se survivre sans que s'impose à l'esprit
des responsables la nécessité d'une identique modernisation. Nous avons fait, nous, cet effort de
modernisation et de rationalisation. Nous avons déjà noté l'usage que nous
avons introduit à récole de l'imprimerie, du journal scolaire, de la polycopie sous
toutes ses formes, de la poste, du cinéma, de la radio même, si possible. Nous avons complété cette technique par
le FICHIER SCOLAIRE COOPERATIF qui est appelé à bouleverser et à renouveler toute la
technique scolaire. L'Imprimerie à l'Ecole ménage en
l'enfant une grande curiosité et un grand désir d'instruction. L'enfant pose sans cesse,
des questions dune très grande importance, auxquelles la plupart du temps, nous
sommes impuissants à donner la réponse désirable. Les pédagogues traditionnalistes
craignaient pour leur prestige de montrer ainsi leurs insuffisances. Nous savons, nous,
que nous ne sommes ni des hommes universels, ni des demi-dieux, que nous sommes loin de
tout connaître, tout comme le commerçant moderne qui n'a point dans l'esprit les
caractéristiques et les prix de tous ses articles. Mais NOUS AVONS CETTE SUPERIORITE QUE
NOUS SOMMES EN MESURE DE PROCURER RAPIDEMENT AUX ENFANTS LES REPONSES ET LA DOCUMENTATION
QU'EXIGENT LEUR DESIR DE S'INSTRUIRE ET LEUR CURIOSITE. Dans les classes normales et il nous
arrivait de même avant notre innovation l'instituteur est obligé de promettre qu'il se
documentera à loisir : il lui faut, en effet, chercher patiemment dans des livres
plus ou moins classés, dans des dictionnaires, feuilleter des collections de journaux
pédagogiques, des amas hétéroclites de notes diverses. Il y a à cette pratique deux
inconvénients graves: cette recherche demande presque toujours à l'éducateur beaucoup
de temps et de patience. Il s'en lasse très vite et est bientôt contraint de faillir à
sa tâche, de faire taire l'enfant, de réprimer sa soif, de le renvoyer eu manuel et à
la leçon par coeur, de s'enliser définitivement dans les techniques
traditionnelles. Le deuxième inconvénient tout aussi
grave, c'est l'impossibilité pratique, de satisfaire l'intérêt de l'enfant qui est tout
à la fois exigeant et mobile. C'est au moment où cet intérêt se manifeste, en effet,
que la documentation est nécessaire. Demain, il sera trop tard. Tout comme le boutiquier routinier qui
promet de vous chercher ce soir l'article demandé et qu'il ne trouve pas dans
l'entassement anarchique, de son magasin, demain il sera trop tard : le client sera
passé se servir à la boutique moderne où tout est classé, étiqueté, répertorié et
où on trouve tout ce qu'on désire dans un minimum de temps. Des INTÉRÊTS PUISSANTS S'ÉTANT
MANIFESTÉS DANS NOTRE CLASSE, COMMENT NOUS ORGANISER PRATIQUEMENT POUR LES SATISFAIRE SUR
LE CHAMP AVEC UN MINIMUM DE FRAIS, DE TRAVAIL ET D'ENNUIS ? Encore une fois nous avons imité le
commerce et l'industrie privée et nous avons organisé, préparé, réalisé notre
FICHIER SCOLAIRE COOPÉRATIF. |
Constitution du fichier L'Ecole actuelle peut, certes, être
riche ; elle peut avoir, elle à ordinairement des bibliothèques bien fournies, des
tiroirs bourrés; l'instituteur lui-même a accumulé les documents. Mais chacun sait ce qui se produit
communément : un renseignement serait nécessaire pour répondre à un enfant, pour
étayer un problème rationnel et vécu, pour illustrer des recherches historiques ou
géographiques. On se rappelle, en effet, avoir vu ça quelque part... On essaye de se
souvenir, on compulse les tables des matières, les notes consignées dans des cahiers; en
vain ; on s'énerve et la plupart du temps on passe alors à côté de la page
recherchée... C'est fait exprès, se dit-on : il suffit de chercher quelque chose pour ne
point la trouver. Nous avons, nous, mis sur fiches
cartonnées 13,5x21, tous les documents dont nous pouvons avoir besoin. Le fichier de base à été étudié et
édité par notre Coopérative de l'Enseignement, qui livre actuellement, dans un classeur
spécial, plus de 800 fiches. Que contiennent ces fiches ? Nous l'avons précisé dès le
début : nous ne prétendons point à l'originalité de tous les textes retenus et
publiés. Au contraire, allais-je dire : il existe dans les manuels scolaires actuels
d'excellentes choses qui n'ont que le tort d'être mêlées dans un tout dont nous ne
pouvons les extraire le moment venu ; les journaux pédagogiques ont publié d'autres
documents qui nous paraissaient répondre aux besoins de notre classe, quelle qu'en soit
l'origine, sans nous demander s'ils étaient inédits ou connus. Leur utilité et leur
utilisation possible ont été notre seule base. Nous avons ainsi publié à ce jour un
nombre important de fiches diverses dont on trouvera le détail en fin de la
brochure. Depuis octobre 1934, une heureuse
innovation nous a permis de continuer, d'une facon souple et vraiment coopérative
l'édition de notre fichier initial : quatre à huit fiches découpables sont jointes
chaque quinzaine à notre Educateur. Cette publication périodique en enrichissant d'une façon permanente notre fichier nous permet de mieux répondre aux besoins de nos classes. C'est ainsi que nous avons constaté qu'il n'était pas indispensable de pousser plus avant l'édition de morceaux littéraires et d'oeuvres de grands écrivains. Ce qu'on réclame davantage dans nos classes, c'est le documentaire pur, littéraire à l'occasion, bien présenté autant que possible, mais avant tout documentaire : nous avons besoin d'être renseignés sur les diverses régions de France, de connaître dans leurs détails, les productions essentielles, d'avoir des données précises sur les industries dominantes : l'huile, le blé, les pommes de terre, les vignes, les maisons, la route, les tunnels, les trains, l'aviation, les produits exotiques, etc. Nous venons, sur l'initiative de
nos camarades eux-mêmes, de commencer une série qui aura un incontestable intérêt
pédagogique et pratique : le FICHIER DE GEOGRAPHIE. Pour nos échanges, nous avons
besoin de connaître les départements de nos correspondants, d'avoir une notion souple
mais la plus précise possible de la figure générale de chacun de ces départements, de
leurs cours d'eau, de leurs montagnes, de leurs productions. Nous allons publier, pour
chacun des départements de France, une fiche qui donnera cette figure synthétique. Elle
sera accompagnée d'une carte claire et simple du département. On voit l'intérêt pédagogique et les
possibilités dacquisition géographique que réserva cette publication. D'autres séries se feront jour à mesure
qu'un plus grand nombre d'éducateurs prendront conscience des avantages incontestables
d'un Fichier Scolaire Coopératif. Car partons sans aucune idée préconçue. Nous
allons où nous poussent les nécessités pédagogiques, au seul service de l'école et de
ses maîtres sans le moindre battage ni aucun tape à l'oeil, sans aucune de ces
publications pimpantes et prometteuses, de placement facile parce qu'elles brillent et
trompent et qu'on regrette ensuite d'avoir acquises. Le FICHIER SCOLAIRE COOPERATIF est
véritablement oeuvre coopérative. Nous ne vanterons pas fiche par fiche
notre réalisation. Sans but lucratif, pour le seul intérêt pédagogique de leur classe
et des classes de leurs camarades nos milliers de collaborateurs ont travaillé à la mise
au point de cette oeuvre, travaillent encore à sa classification méthodique. Vous pouvez
avoir toute confiance. L'ensemble de ce fichier constitue à ce
jour, avec la matière de deux ou trois manuels, un des monuments pédagogiques de notre
époque ; il offre aux éducateurs une documentation particulièrement choisie et
adaptée à nos classes, et se rapportant aux diverses disciplines, documentation d'une
diversité, dune richesse, et surtout d'une souplesse jamais encore égalées. |
Pour compléter le fichier scolaire coopératif Mais s'il n'était que cela, notre Fichier
Scolaire Coopératif ne serait pas encore l'outil si précieux dont nous attendons le plus
pour la réadaptation de notre école populaire. Le Fichier Scolaire Coopératif que nous avons édité n'est, dans notre esprit, qu'un noyau de l'incomparable instrument de travail que maîtres et élèves vont réaliser eux-mêmes désormais, à peu de frais. Au cours de vos lectures, vous trouvez à
tout instant des pages qui, vous en êtes certain, intéresseront profondément vos
enfants à un moment donné : vous les copiez sur une des fiches carton nues que nous
livrons, ou bien, si vous pouvez sacrifier le livre, vous découpez simplement la page que
vous collez sur la fiche nue. Les revues pédagogiques contiennent également très
souvent des pages documentaires, des contes, des textes de dictées ou de récitation, des
documents graphiques parfois de grande valeur : photographie de paysages,
reproduction de documents anciens, etc. Découpez au mieux tous ces documents que
vous collez très proprement sur fiche. Les publications hebdomadaires ou même
quotidiennes modernes donnent aujourd'hui des photographies documentaires dont l'intérêt
d'actualité n'exclut pas une grande valeur pédagogique. Découpez-les également et
collez-les sur fiches. Vous ne serez pas seuls à faire ce
travail. Vous savez combien les enfants, pour peu qu'on les y encourage, aiment apporter
à l'école toutes les « images » qu'ils trouvent et qui sont toujours pour
eux de si cornplètes nouveautés : pages de livres ou vieux manuels, cartes
postales, etc... Jusqu'à ce jour, l'école accueillait ces
apports avec méfiance, comme des intrus qui allaient nuire à l'austérité de la classe
et « dissiper » les enfants. Les instituteurs les plus audacieux les
examinaient hâtivement et enfouissaient toutes ces richesses dans des tiroirs qu'on
débarrassait en fin d'année, avant le départ en vacances. Et il fallait bien alors
faire place nette aux entassements de l'année qui suit ! Tout change avec le fichier : ces
documents sont examinés en commun comme un matériel scolaire ; on élimine ce qu'on
juge indigne de notre documentation; on découpe le reste on le colle également sur
fiches. L'enfant sent alors l'utilité des
documents qu'il découvre et qu'il apporte. Son zèle en sera considérablement stimulé
et vous vaudra, plus peut-être que vos recherches personnelles, des richesses
incomparables. Sans compter que ce souci de
documentation qui répond d'ailleurs à un des plus puissants besoins enfantins - la
collection - contribue encore à relier l'école à la vie ambiante. *** Un pont est jeté entre l'activité
scolaire et l'activité extra-scolaire et familiale. Un air nouveau pénètre dans la
classe qui cesse d'être la chapelle austère de la mémoire et, du souvenir pour devenir
un laboratoire de vie et d'actualité. Ce n'est pas tout encore : vos
enfants nous apportent parfois des textes qui ont toute la valeur de précieux
documentaires; nous recevons de nos correspondants des textes semblables concernant le
folklore, l'histoire, la géographie, le travail, l'habitation, l'habillement,
etc... Proprement manuscrits, ou imprimés, ou
dactylographiés, ces textes trouveront naturellement place dans notre fichier.
Comptes-rendus de films ou de disques, poésies et chants s'y incorporeront
également. Toutes les belles photographies, de divers
formats, publiées par diverses firmes, et qui constituent de si précieux auxiliaires
pour le travail historique, géographique ou scientitique, seront soit classées ainsi par
format si elles sont sur carton rigide, soit collées sur format standard. Car, dira-t-on le format de notre fichier
13,5x21 ne saurait suffire à tout. Nous n'avons pas cette prétention, nous montrerons d'ailleurs comment, grâce à notre documentation, il n'y a aucun inconvénient à posséder : - un fichier format 13,5x21 pour les divers documents graphiques, - un fichier double fiche (format 2lx27) pour les documents trop grands pour notre format normal, - un fichier 10,5x13,5 qui reçoit tout spécialement les petits documents et les cartes postales, - un fichier quadruple fiche 42x27 ou 24x32. Nous livrons, pour notre fichier 13,1x21
un superbe classeur bois qui met les fiches totalement à l'abri de la lumière et de la
poussière et qui parera luxueusement les rayons de votre classe. On comprend dès lors que, en partant de
notre fichier de base de 800 fiches imprimées la plupart des écoles employant nos
techniques possèdent aujourd'hui des fichiers de plusieurs milliers de documents, qui
constituent de véritables encyclopédies modernes, oeuvre conjuguée des éducateurs et
des enfants, création vivante qu'on voit naître et grandir, qu'on enrichit au gré des
travaux et des rencontres, qu'on transmet aux générations nouvelles et qui sont pour nos
écoles renouvelées, les précieux outils de travail dont nous allons montrer
l'usage. *** Car il ne
servirait à rien d'accumuler des documents, même de formats standardisés, si cette
accumulation n'était qu'un entassement. Il faut que notre fichier soit
immensément riche pour que nous soyons sûrs d'y puiser l'essentiel des documents qui
nous sont nécessaires ; mais il faut éviter à tout prix que cette richesse nous
pèse et nous encombre, qu'elle étouffe notre liberté et notre spontanéité, complique
notre activité. C'est pour cela aussi qu'il ne saurait y
avoir de fichier sans une classification rationnelle nous permettant de trouver
instantanément clans cette richesse, les documents précis dont nous avons besoin. *** La mise au point d'une classification
idéale pour notre fichier a été longue et délicate et ce n'est que tout récemment, et
grâce à la science et au travail de bénédictin de notre ami Lallemand que nous avons
pu sortir notre brochure : Pour tout classer, qui donne l'essentiel de la
classification décimale que nous préconisons. Entre temps, les nombreux camarades qui
avaient recueilli et préparé leurs milliers de fiches et qui sentaient l'urgente
nécessité d'une classification, ont classé leurs documents au hasard de leurs
connaissances et de leurs possibilités. Quelques-uns d'entre eux vous diront même, comme
notre ami Alziary, qu'ils sont très satisfaits de leur système alphabétique ou
autre. Nous n'en
disconvenons pas, car, pour quiconque y est familiarisé, toute classification est
pratique. Nous connaissons même des marchands qui, pour vous servir, déplacent des
paquets, des paniers, des corbeilles, plongent dans des tiroirs, soulèvent des ballots,
mais vous ramènent avec sûreté l'article désiré. Le propre d'une bonne classification n'est
pas de permettre à l'habitué de s'y reconnaître, il est d'être si simple, si
naturelle, de principes si universels, que n'importe qui puisse l'utiliser après une
très brève démonstration technique - et cela sans travail excessif de classification et
de numérotation. Nous avons essayé divers procédés, et
seule la classification décimale répond vraiment à nos besoins. On trouvera toute la documentation
nécessaire dans notre brochure Pour tout classer Nous nous contenterons donc de
donner ici un court aperçu des principes essentiels de cette classification. La
classification décimale est pour ainsi dire une classification par centres d'intérêts,
c'est-à-dire que, pour classer un document on ne regarde pas seulement le titre ou la
lettre alphabétique initiale, mais l'idée même qui domine le document. Seule question un peu délicate nous le
savons ; mais la difficulté a été considérablement réduite par la technique
aujourd'hui au point de cette classification, dont le travail de Lallemand est
l'aboutissant pour ce qui concerne l'école. Les grands intérêts humains ont, en
effet, été divisés en 10 séries ; chacune de ces séries a été subdivisée elle
aussi en 10 : ces séries de 2e rang ont été divisées à nouveau en
10. Dans la classification décimale
universelle, tout ce qui concerne l'école est au, centre d'intérêt 37. Pour ce qui nous concerne, et dans ce
cadre, nous avons prévu : 0.
Notre travail Vous avez un document quel qu'il soit à
classer (manuscrit, photo, dessin, livre, pièce de musée), vous voyez à quel centre
d'intérêt il se rapporte. Il s'agit par exemple d'une belle plage de sable. Vous voyez
que [
] de la Nature. A ce n°1 vous trouverez dans Pour tout classer une
subdivision parmi laquelle vous verrez : 14 : Mer. On le voit : le 4, indice de la 2e
subdivision se place à droite du chiffre de la première subdivision. Vous pourrez ainsi classer au 14 tous les
documents se rapportant à la mer. Mais vous pouvez avoir des centaines et des milliers de
documents semblables qu'il vous faudra chercher chaque fois que vous désirerez un
document sur la mer. A cet effet, le 14 a été encore
subdivisé en 10 sous-titres parmi lesquels vous trouverez : 141 : Plages de
sable. Vous
incrirez donc en haut et à gauche : 141. On nous objectera peut-être : Mais
cette fiche sur la plage se rapporte aussi au centre d'intérêt : la région
méditerranéenne. Nous avons prévu un système de fiches
doubles dont l'emploi est indiqué dans notre brochure Pour tout classer. (Nous
indiquons ici d'inscrire en haut et à gauche. Et nos fiches portent à cet endroit un n°
d'édition qui n'est nullement le n° de classification. Nous avons commencé aussi notre
édition et vous pourrez modifier si vous voulez. Pourquoi disons-nous: en haut à
gauche ? Parce que chaque fois que vous aurez à subdiviser un n° il vous faudra
ajouter un chiffre à droite du précédent. 14 deviendra aussi 140, puis 1403, puis
14038, puis 140381, etc. Si vous avez inscrit votre n° à gauche, vous aurez toujours la
place d'ajouter ces chiffres). |
Pour
rendre automatique, la numérotation, la classification et la recherche des fiches de notre F.S.C. Nous savons que, par la réalisation de
notre fichier, par la publication des fiches de base et l'édition enfin de Pour tout
classer, nous avons permis aux éducateurs de faire un grand pas dans la modernisation
nécessaire. Nous savons pourtant que ce n'est pas
encore suffisant. La classification décimale est une si grande nouveauté que,
pratiquement, on met parfois assez longtemps pour s'en pénétrer. Ce système de nombres
qui s'écrivent, se lisent, se classent selon d'autres principes que les nombres
habituels, déroute de prime abord. Pensez, 12073 sera avant 1303 ! Alors, on lit et
relit Pour tout classer ; on n'est pas satisfait d'une classification
laborieuse. On se décourage. Il nous faut mieux, si nous voulons que le
F.S.C. soit véritablement l'outil de travail que nous désirons placer dans un des
circuits principaux de l'activité scolaire et enfantine. Nous allons publier sous peu un Dictionnaire
index qui rendra automatique l'usage, la numérotation, la classification et la
recherche des fiches de notre F.S.C. Nous avons établi la liste des 10.000
mots qui sont du langage habituel des enfants dans nos classes. Ces mots seront inscrits
dans notre Dictionnaire-Index par ordre alphabétique naturellement. Mais ils ne
comporteront aucune indication d'aucune sorte, ni aucune définition, ni aucune
remarque. Ils seront seulement accompagnés du n°
de classification : 56 - Echafaud Après chaque mot il y aura un espace en
blanc dont nous verrons l'usage possible. Vous avez sous les yeux un document se
rapportant à l'échafaud : vous n'aurez plus à aller chercher aborieusement sur Pour
Tout classer le n° possible de classification. Vous inscrivez 56. Un autre document se rapportant aux
échassiers, vous inscrivez 772-5. Il ne vous restera plus qu'à classer ces
fiches à leur place, ce qui est un jeu d'enfant pour quiconque a lu notre brochure Pour
Tout Classer. Et quand demain, pour répondre aux
besoins de votre Centre d'Intérêts, vous chercherez des documents sur l'échafaud ;
quand un élève aura besoin pour un travail qu'il prépare, de documents sur les
échassiers, il vous suffira d'ouvrir votre Dictionnaire-Index. En face du nom,
vous aurez le n° de classification, et donc instantanément le document. Tout le monde comprend l'amélioration
technique que nous apportera, de ce fait, notre Dictionnaire-Index et c'est
pourquoi nous en hâtons au maximum la réalisation. Autres possibilités : a) Au cours de travaux antérieurs, vous
avez eu entre les mains des fiches qui, bien qu'elles ne portent ni ce n°56, ni le
n°772.5, complètent cependant cette documentation. Vous inscrivez les nos à
la suite du mot, de sorte que désormais la fiche 56 ou la fiche 772.5 vous apporteront
automatiquement la documentation totale que peut vous offrir votre fichier. b) Notre Dictionnaire ne sera certes pas
complet. Il se peut qu'outre les mots que nous y avons portés, d'autres mots s'imposent
dans la pratique normale de votre classe, selon le milieu et les travaux. Vous inscrirez
ces mots dans une colonne spéciale de la page où les classe leur forme alphabétique. En
face de chaque mot il y aura une colonne où vous inscrirez le n° d'ordre en fin du livre
En effet, ces mots seront inscrits par vous sur des pages blanches
aménagés en fin du Dictionnaire. Mais là il faudra que vous cherchiez vous-mêmes dans Pour
Tout Classer le n° de classification. Ainsi compris, notre Dictionnaire
répondra, vraiment à tous nos besoins. Par lui, nos enfants eux-mêmes classeront
immédiatement tous les documents qu'ils rencontrent et les trouveront avec la même
rapidité dans le fichier quand ils en auront besoin. Ce fichier répondra vraiment aux
buts pédagogiques pour lesquels nous l'avons conçu et réalisé. Nous aurons là, sous
la main, à notre disposition immédiate, tous les documents dont nous aurons besoin. Les
bricoleurs pourront même étudier un système de signalisation électrique : en
appuyant sur un bouton, le document cherché apparaît. C'est, n'est-ce pas, de la
modernisation ou je ne my connais pas. Et une modernisation qui sera sous peu à la
portée de toutes les écoles de France. *** Pourquoi disons-nous Dictionnaire-Index,
et non index tout court ! C'est que nous prétendons vous apporter du même coup la
vraie et seule solution pédagogique du Dictionnaire pour enfants. Jusqu'à la veille de la guerre, une
importante commission de notre coopérative sétait attelée au problème du Dictionnaire
d'enfants. La critique des Dictionnaires existants
est certes facile et la condamnation qu'elle autorise, définitive. Quant à croire qu'on
doive obligatoirement remplacer des dictionnaires désuets par des dictionnaires
répondant à nos besoins nouveaux, c'est une autre affaire. Nous savons, certes, que la
compétence, le dévouement et l'acharnement au travail des nombreux membres de cette,
commission nous laissaient espérer un Dictionnaire plus moderne. Mais nous continuons à
penser et nous l'avons toujours dit que c'est la forme elle-même du Dictionnaire qui est
dépassée et qui porte avec elle les tares pédagogiques que nous redoutons. Pour reprendre notre exemple des
échassiers notre dictionnaire ne pourra consacrer ce mot plus de quelques lignes
mesurées par l'exigence de lédition. Si vous donnez une photo, elle sera réduite
et peu compréhensible. Alors, force vous sera de revenir à l'explication verbale, que
vous ferez, j'en conviens, la plus simple possible, mais qui n'en restera pas moins
explication verbale, toujours mineure à côté de la vraie documentation que nous
recherchons. Nous, nous chercherons notre mot
Echassiers dans le Dictionnaire-Index. Aucune définition. Mais dans les documents
que nous atteindrons immédiatement, nous aurons des photos et indications scientifiques,
des calculs, des morceaux littéraires. Pensez-vous que les avantages
pédagogiques du Dictionnaire pour enfants et du Dictionnaire index puissent vraiment se
comparer ? On dira : mais votre Dictionnaire-index
suppose un fichier riche. Et si vous n'avez aucun document au mot : échassier
? Cela signifiera qu'il faut que j'en
cherche, et je n'aurai pas tendance à croire qu'une définition plus ou moins
passe-partout peut y suffire. Ne pas connaître n'est jamais grave si
l'on garde intact et puissant notre désir de chercher pour se documenter et s'enrichir.
Ce qui est grave, c'est de calmer arbitrairement et scolastiquement ce désir par une
définition qui risque fort de fausser l'esprit de nos enfants. *** Ces raisons - et elles sont à notre avis
décisives - expliquent que nous ne nous acharnions pas à la réalisation de ce Dictionnaire
pour enfants, puisque nous apportons une solution autrement pratique et
décisive. *** On nous dit, je
sais bien : Un tel dictionnaire pour enfants serait cependant un succès commercial
certain puisqu'il detronerait rapidement nos vieux Larousse. C'est possible. Nous ne négligeons pas le succès commercial quand nous pouvons y
atteindre sans nuire à notre ligne et à notre renommée pédagogiques. Nous ne nous
laissons ni mener, ni griser par le succès, car nous savons où mène cette
déformation. Que l'histoire du Dictionnaire pour
enfants nous serve de leçon. Les
camarades qui en avaient pris la charge n'ont bientôt vu dans l'affaire que le succès
commercial possible. Notre opposition, nos craintes et nos mises en garde ont parfois
semblé exagérées aux yeux des camarades qui s'étaient donné avec enthousiasme à
cette oeuvre coopérative par excellence. Nous n'avons pu arrêter les responsables
sur la pente où ils glissaient. Leurs explications, leurs raisons, leurs prétextes ne
changent rien à la brutalité du fait : le Dictionnaire pour enfants est
passé en des mains mercantiles parce qu'il avait méconnu les fondements essentiels de
notre pédagogie. Nous n'y perdons rien : Notre Dictionnaire
Index sera, pour notre classe un Dictionnaire d'une richesse et d'une maniabilité
sans précédent, et un Dictionnaire que vous enrichirez chaque jour jusqu'à en faire le
rouage indispensable de votre nouvelle pédagogie. |
Utilisation
pédagogique du fichier scolaire coopératif Le fichier est un outil tellement souple
que chacun, dans sa classe, peut l'adapter à ses besoins et à ses pratiques
pédagogiques. 1° LE FICHIER
A L'ECOLE TRADITIONNELLE Sans rien changer à vos méthodes,
mettez-vous dès maintenant à la constitution de votre fichier scolaire coopératif. Vous
pouvez acheter celles de nos fiches qui vous intéressent. Ce n'est pas une condition
indispensable. Procurez-vous des fiches cartonnées 13,5x21 et 2lx27, sur lesquelles vous
copierez ou collerez tous les documents que vous pourrez vous procurer. Nous recommandons
nos formats 13,5x21 et 21x27 parce que les formats standard du commerce ne permettent pas
la véritable utilisation pédagogique de nos fiches. Dans le commerce, en effet, la fiche
est surtout destinée à recevoir des notes. Les nôtres porteront des documents. De plus, notre format 13,5x21 est celui de
nos journaux scolaires et l'uniformisation de nos formats est pour nous une nécessité
technique. Ne croyez pas, d'ailleurs, que les fiches
standard seront meilleur marché que des fiches ordinaires. Au contraire : toute
spécialité se paie. Pour toutes ces misons prédominantes,
nous invitons nos camarades à suivre nos conseils et à prendre les formats 13,5x21 et
21x27. *** Où prendre des documents, diront quelques
camarades ? Mais partout où il y en a : - Notre fichier - Certains documents de maisons d'édition (L. Beau - Journal des Instituteurs, etc.). Notre revue L'Educateur renseignera sur ces possibilités et donnera les précisions attendues. - Les cartes postales, que vous pouvez
classer telles quelles puisqu'elles correspondent à peu près au format 1/2 fiche (10,5x
13,5). Vous pouvez aussi coller ces cartes
postales sur des fiches 13,5x21 et vous ajouterez au-dessous, dans l'espace libre, des
indications complémentaires ou méthodologiques. (Lancez vos enfants sur la piste,
exploitez la correspondance interscolaire. Les documents ne vous manqueront pas). - Les catalogues divers des syndicats d'initiative. - Certains livres abondamment illustrés de documents historiques et géographiques, et que vous mettrez en pièces. -Les revues diverses qui abondent. Nous recommandions avant guerre la revue du Touring-Club. Les revues diverses de tourisme ou de cinéma peuvent nous apporter des documents intéressants. - Vous pourrez également coller sur
fiches des textes de dictées, des poèsies, des leçons modèles, tout ce qui peut vous
servir.. Nous n'exagérons pas en disant que, avec
vos élèves, il vous sera facile de collectionner ainsi en quelques mois, plusieurs
milliers de documents. *** Quand vous aurez les documents collés (le
collage constitue un bon exercice éducatif pour activités dirigées),. il faut, les
classer. Cela est indispensable, sinon votre tas de fiches ee vous servira de rien. Ce ne
sera pas une collection. Quand nous aurons notre
Dictionnaire-Index, la chose sera facile. En attendant, utilisez le Pour Tout Classer,
même si votre classification n'est pas très poussée, si vous n'avez que deux ou trois
chiffres, vous n'en aurez pas moins une classification rudimentaire que vous utiliserez
avec profit. Vous avez aussi, peu à peu, pièce à
pièce, constitué un embryon déjà intéressant de fichier; qu'en
ferez-vous ? - Vous
voulez faire votre préparation de classe à la mode traditionnelle. Il vous faut, pour
illustrer votre leçon de calcul, de science, de morale, ou de français, des exercices,
des chiffres, des modèles de, leçons, des préceptes, des dictées, des poésies, des
morceaux choisis. Au lieu de feuilleter enfin des livres qui ne vous donnent jamais ce que
vous cherchez, vous irez au fichier si celui-ci est bien classé, vous aurez
instantanément tous les documents dont vous avez besoin. Vous mettez ces fiches dans un
dossier. Votre préparation est prête. Et une
préparation abondante et riche. - Il vous faut des problèmes appropriés à votre leçon de calcul. Le fichier vous les donne. - Vous vouliez une dictée autant que
possible axée sur le centre dintérêt, le fichier vous l'offre. 2° DANS LES
CLASSES TRAVAILLANT SELON LES CENTRES D'INTERET DECROLY Si vous travaillez selon les centres
d'intérets du Dr Decroly, alors le fichier est non seulement utile, mais indispensable,
puisqu'il est déjà lui-même classé par centres d'intérêts. La méthode Decroly prône la recherche
dans le milieu ambiant, la documentation, la comparaison des documents. Peut-on imaginer
technique plus pratique pour ce travail que les fiches souples, mobiles, qu'on classe,
qu'on enrichit et complète, et qu'on reclasse à loisir. On connaît notamment les tableaux
d'observation du Dr Decroly. La réalisation de ces tableaux dont la portée pédagogique
est pourtant indéniable, est longue, difficile et fastidieuse selon les procédés
scolastiques. Si vous avez le Fichier, l'enfant n'aura plus qu'à choisir les documents,
à les classer, à les grouper comme il le désire pour obtenir des tableaux
suggestifs. *** Certains enseignements notamment
gagneraient tout de suite à se faire par le système de fiches. Je pense à la géographie d'abord. J'ai
vu récemment encore un écolier étudier à longueur de soirée la définition d'un
golfe, d'un cap et d'une presqu'île. Il récitait des mots, lui restaient des mots. Il aurait été si simple de se taire, de
ne lui demander aucune mémorisation, mais de mettre sous ses yeux, 20, 30, 50 documents
représentant les accidents côtiers dans leur complexité vivante. Les enfants auraient
compris, et définitivement. L'histoire que vous enseignez est si aride
et si morte ! Faites-la vivre à vos enfants, vivez-la avec eux. Recueillez tous les
documents que vous pouvez atteindre, qui complèteront et illustreront vos leçons. *** Qui d'entre vous,
devant l'aridité des leçons qu'il pratiquait et la passivité des élèves qui lui les
subissait, n'a fait ce rêve. S'il nous était possible. en appuyant sur
un bouton d'obtenir les textes, les exercices, les gravures qui compléteraient nos
leçons, les orienteraient vers la vie, les rendraient plus efficientes, quels changements
dans notre pratique éducative. Nous mettons à votre disposition ce procédé magique, dont le profit vaudra selon la richesse des collections accumulées, mais qui, même dans les classes traditionnelles vous apportera une amélioration technique dont vous nous remercierez. 3° VERS LE COMPLEXE D'INTERETS Vous irez plus loin. Parce que vous aurez
dépassé enfin les voies de la routine, et que vous baserez toujours davantage votre
enseignement sur la curiosité et l'intérêt enfantin, sur l'activité vivante en
fonction d'un milieu dont vous serez équipé, pour utiliser les précieuses
richesses. Un jour alors, selon nos conseils, vous
pratiquerez les textes libres pour la rédaction du journal mensuel et la correspondance
interscolaire. Quand vos enfants, selon notre technique,
auront choisi le texte qui répond le mieux à leurs intérêts du moment, vous serez en
présence du véritable centre d'intérêts. Votre texte détaille la mort du cochon.
Vous sentez que les documents que vous pourriez offrir à vos élèves sur ce thème
trouveront spontanément comme un climat favorable, que les lectures deviendront
intelligentes et expressives, les règles de grammaire logiques et simples, les calculs
motivés à 100 % profitables ; les recherches folkloriques assoieront l'histoire sur
un substratum fertile... La vie est entrée dans votre classe avec le texte libre. Il vous
suffira d'exploiter au maximum l'élan qu'elle aura ainsi déclenchée. Mais où trouver, instantanément tous ces
documents susceptibles d'élargir à l'infini les ondes déclenchées par ce vrai centre
d'interet Avec les méthodes et les outils
traditionnels, la chose est totalement impossible. Et cette impossibilité justifiait la
nécessité d'une préparation minutieuse du maître, même avec la méthode Decroly.
C'est parce que Decroly lui-même n'avait pas les outils suffisants pour cette
exploitation de lintérêt enfantin, qu'il avait dû établir
« scientifiquement »», mais aussi hélas ! bien souvent arbitrairement,
des centres d'intérêts connus plusieurs années à l'avance, et pour lesquels manuels et
revues collationnaient la documentation indispensable. Avec notre fichier, avec notre Pour
Tout Classer et demain le Dictionnaire Index, nous avons d'autres
possibilités techniques. La mise au point du texte « Le
cochon »,a révélé un certain nombre de pistes dominantes d'intérêt enfantin. Il
nous suffit d'aller à notre fichier pour en sortir en quelques minutes des dizaines de
fiches relatant la tuerie du cochon dans les diverses régions de France, étudiant le
cochon au point de vue scientifique, proposant des recherches mathématiques, donnant des
prix, des graphiques, proposant des expériences. Plus notre fichier sera riche et bien
adapté à son but, plus totale et plus efficace sera l'exploitation pédagogique du
centre d'intérêts. Nous apportons tous nos soins à la mise
au point et à l'édition de ces fiches afin que nos camarades aient bientôt à leur
disposition l'outil nouveau, dont le rendement sera incontestablement, supérieur au
rendement des, techniques traditionnelles. *** Comment utiliser ces fiches ? Nous n'étudierons pas à fond ici. cette
technique d'emploi, renvoyant nos lecteurs à. nos brochures : La Technique Freinet Plus de leçons, et à notre livre : L'Ecole Moderne
Française. Nous dirons, seulement qu'il faudra,
autant que possible s'orienter vers une utilisation vivante et motivée de ces documents
du fichier. Nous recommandons pour cela la pratique
suivante : La mise au point de votre texte sur le
cochon bon révèle un certain nombre de pistes d'intérêts, qui sont autant de sujets
d'études possibles. Il se peut que d'autres textes ou des travaux antérieurs justifient
la justaposition à ces pistes d'autres pistes ne se rapportant pas à ce centre
d'intérêt mais dont l'urgence s'impose cependant. Nous ne sommes pas, en effet, des
fanatiques du centre d'intérêts. C'est de complexe d'intérêts que nous parlons
plutôt. Toutes les pistes vivaces doivent être retenues et inscrites au tableau. Vous en
avez trois, quatre, cinq, selon les sujets et selon le nombre d'élèves. Vos élèves se
répartissent alors librement le travail individuellement ou par groupes. Nous ne sommes
pas, non plus, des fanatiques du travail d'équipes. Il est certains travaux qui gagnent
à être exécutés individuellement ; d'autres pour lesquels l'équipe s'impose.
Cela dépend aussi du tempérament des élèves eux-mêmes. Pour l'exécution, individuellement ou par
groupes, il faut une abondante documentation, des renseignements, des directives. Le
fichier doit nous apporter tout cela, complété alors par nos livres de la Bibliothèque
de Travail. Avec ces fiches et ces livres, tout à
fait semblables aux outils dont se servent les adultes, les enfants travailleront selon
les mêmes normes que les adultes, non pas pour faire un devoir, mais pour réaliser, une
oeuvre utile pour leurs camarades. Le soir,
selon un horaire prévu dans mon livre L'Ecole Moderne Française, les petits
ouvriers viennent rendre compte à leurs camarades du travail exécuté. On met ainsi en
commun les efforts passionnés de toute une journée. Les documents qui le méritent
pourront être tapés à la machine, polycopiés ou imprimés et communiqués ainsi aux
parents, aux adultes et aux correspondants. Cette normalisation du travail de nos enfants, la suppression
totale, dès que vous le pourrez des devoirs et des leçons scolastiques, donneront à
votre classe une physionomie nouvelle et à vos efforts une efficience que vous devinez. *** Tout cela n'exclut pas la possibilité
pour l'instituteur de découvrir lui-même dans,le fichier un texte suggestif de grand
écrivain qu'il lira à la classe attentive, où une poésie qui élèvera le tonus
affectif du travail. Il y aurait avantage aussi à joindre au
livre de vie des enfants, à côté de la page imprimée, une fiche papier de notre F.S.C.
qui apporterait cet élément littéraire et artistique qu'on craint de ne pas trouver
suffisamment dans les textes d'enfants. Une belle page, voisinant ainsi avec la
page vivante du livre, sera certainement mieux lue, mieux comprise et plus
profitable. En intercalant ainsi dans notre livre de
vie pages d'enfants et textes d'adultes, nous rétablissons la littérature adulte dans sa
vraie fonction de suggestion, de modèle et de guide. Désormais, ce ne sera plus la
pensée adulte, serait-elle du plus grand écrivain français qui se trouvera à la base
du travail scolaire, mais une pensée familière, vécue et sentie, qui prépare à sentir
et à comprendre l'oeuvre adulte. *** 4° CONFERENCES
D'ENFANTS Pourquoi cette technique a-t-elle été si
totalement négligée jusqu'à ce jour ? Parce qu'il manquait aux enfants les outils
et la technique qui la rendent possible. Il ne faut pas espérer que l'enfant de
nos classes puisse de lui-même aller prospecter à travers les manuels scolaires ou dans
des dictionnaires trop savants, les éléments qui lui permettraient d'étudier, de
connaître et d'exposer l'histoire du Pain par exemple, nous-y buterions nous-mêmes Ne
nous étonnons pas que les enfants ne puissent y atteindre. La chose est possible seulement si vous
avez un Fichier Scolaire Coopératif et une Bibliothèque de Travail. Là,
l'enfant trouvera, rendus compréhensifs et comme palpables par le dessin et la photo les
éléments essentiels du sujet qu'il désire approfondir. Quelques conseils de
l'éducateur suffisent pour que le petit conférencier établisse, sans peine excessive et
rebutante un mémoire intéressant. Et ce mémoire sera soutenu par le Fichier. Avant la conférence, l'enfant exposera sur un panneau disposé à cet effet, tous les documents choisis. Ses camarades les regardent, les examinent, les commentent, s'en imprègnent. La compréhension clé la conférence en sera facilitée. Si, même,
le fichier ne devait servir qu'à faire entrer dans la pratique normale de nos classes
cette technique des conférences, nous ne saurions trop le recommander, tellement il
devient important à l'heure actuelle d'entraîner nos élèves à approfondir un sujet,
à établir un rapport documenté, à exposer son sujet, à en discuter à défendre son
point de vue en affirmant sa personnalité. Nous avons vu bien souvent nos élèves étonner les adultes par leur sang-froid, leur aplomb, leur acharnement à défendre leur idée. Preuve que notre éducation répond enfin aux besoins urgents du peuple. 5° FAUT-IL « ETUDIER » CES
FICHES ? On nous a
objecté parfois : mais vous n'étudiez pas ces fiches ! Ne craignez-vous pas
que cette abondance de documents qui passent seulement sous les yeux des enfants
n'accentue un papillonnement qui n'est que trop la caractéristique de notre
siècle ? Ne vaudrait-il pas mieux se contenter d'un seul texte ou d'un document que
nous étudierions à fond selon les normes que nous ont enseignés nos maîtres en
pédagogie ? C'est que nous partons de points de vues
différents. Si l'enfant n'est nullement attiré
fonctionnellement vers le document que vous lui présentez, il ne regardera certes que
bien, distraitement, et il n'y aura pas trop de toute votre rouerie pédagogique
pour essayer de donner artificiellement un peu de cette splendeur majestueuse qu dispense
si généreusement la vie. Mais nos enfants, à nous, veulent
connaître, veulent étudier, pour savoir, pour rendre compte à leurs camarades, pour en
informer leurs correspondants. Ces fiches quevous leur offrez, répondent à un besoin
profond, fonctionnel. L'enfant les appréhendront plus seulement par son intelligence
scolaire, mais par tout son être, par sa sensibilité, par son sens artistique allant
jusqu'à l'illumination. Ce que vous vous essoufflez à. lui f aire comprendre et sentir
sur des textes morts, l'enfant s'en saisit dans un éclair et il ne l'oubliera
jamais. Cela ne veut pas dire qu'on ne doive jamais faire aucune étude profonde. Il s'agirait seulement de s'entendre sur le sens de cette profondeur. On admettra, je pense, que notre conception soit incomparablement plus efficace, tant pour l'instruction que pour la formation artistique littéraire, scientifique ou morale. 6° DE QUELQUES
UTILISATIONS SPECIALES DES FICHES Géographie : Nous en avons
déjà dit un mot. La mobilité des fiches vous permet tous les regroupements que vous
désirez. Erosion : Cherchez aux divers
chapitres les fiches s'y rapportant. L'examen seul de la collection fera mieux çomprendre
le phénomène que vos leçons les plus réussies. Cours d'un fleuve : Vous
pouvez, par vos fiches, jalonner ce cours depuis la source jusqu'à l'embouchure, sans
négliger les villes, l'industrie, les cultures. Vous atteignez facilement dans cette
étude à la complexité de la vie. De même pour l'étude d'une région,
d'une culture, d'une côte, etc... Histoire : Dans l'histoire, il
y a deux choses à considérer : l'acquisition du sens historique, et la
mémorisation d'événements et de dates. Pour l'acquisition du sens historique, nos
fiches s'avèrent comme un outil supérieur. Ce sens historique, en effet, ne s'acquiert
jamais par des leçons verbales. Il est fonction de cette compréhension intime de la vie
aux diverses époques. Nous apportons des documents :
Histoire du pain, histoire du livre, de l'habillement, de l'habitation, etc... Comparaison
des outils et des moyens de production aux diverses époques, films graphiques ou
photographiques matérialisant cette évolution. Le jour où notre fichier ou nos livres de
Bibliothèque de Travail apporteront dans ce domaine les documents nécessaires à notre
nouvelle technique, un grand pas sera fait pour l'enseignement rationnel et humain de
l'histoire. Nous ne négligeons pourtant pas pour cela
les exigences des programmes et des examens et nous avons tâché de rendre moins
abêtissante l'étude des faits et des dates. Nous avons, à cet effet, inclus dans
notre fichier une collection « Chronologie d'Histoire de France », sur
laquelle nous avons inscrit d'avance les dates essentielles, laissant aux élèves le soin
d'ajouter aux places vides les événements locaux ou nationaux qu'ils auront
identifiés. Le système des fiches permet de rendre
vivante cette chronologie. Si, en effet, vous avez découvert dans
les archives un document que vous avez situé dans le temps ; si vous avez reçu un
document semblable de vos correspondants ou découpé dans un journal un texte instructif,
vous noterez l'événement sur la chronologie mobile en face de la date, mais vous pourrez
également reclasser, momentanément du moins, ces documents côté des fiches
correspondantes. Vous ferez de même pour nos fiches
Histoire du pain, du livre, de l'habitation, etc... Un document du XVIe siècle
sera intercalé à sa place dans la chronologie. Et alors, quand vous récapitulerez les
événements inscrits sur les fiches, vous trouverez à côté les documents les plus
divers qui vous donneront, de cette époque, un aperçu sensible qui aidera
considérablement en la rendant plus intelligente, cette mémorisation. Essayez d'une telle pratique pour vos
candidats au C.E.P. et vous m'en direz des nouvelles. Calcul : Là aussi il y a,
deux choses à considérer : l'acquisition et le développement du sens mathématique
et la mécanique du Calcul. La mécanique du calcul est du rayon des
fiches auto-correctives dont nous parlons plus loin. Qu'avons-nous fait pour l'acquisition du sens mathématique ? L'enfant non déformé aime comparer,
mesurer, peser, compter à tel point que cela devient parfois une manie. Il nous faut
profiter de cette tendance et de ce besoin. Mais la plupart du temps les documents de
comparaison et de calcul nous manquent. C'est pour les apporter que nous avons
publié les nombreuses fiches de calcul de notre fichier. On y trouvera, d'une
part, des fiches qui montrent comment exploiter un centre d'intérêts analogue (neige,
huile, produits de la ferme, etc.) ; vous pourrez vous y référer. D'autres fiches apportent seulement des
chiffres, des éléments de calcul (vitesse des avions, des autos, prix selon les
régions, etc.) Nous continuerons tout spécialement à enrichir cette dernière
collection qui permettra à l'instituteur de bâtir, avec les enfants, des problèmes dans
la vie, répondant aux normes de la vie et qui cultivent donc le vrai sens mathématique,
ce sens qui ne s'acquiert ni par le raisonnement ni par la mémorisation, qui est comme
une illumination complexe qui éclaire tout d'un coup la route incertaine où nous nous
étions, engagés. Sciences : Dans ce domaine
nous apporterons aussi, d'une part, des observations, des documents, qui peuvent servir de
base aux études et recherches à entreprendre d'autre part des directives techniques pour
les expériences à réaliser. Mais ces dernières fiches supposent que nous sommes en
mesure, d'offrir le matériel qui permettra la réalisation de ces expériences. Tout reste à faire dans ce sens. Ce sera
loeuvre collective des mois à venir, de les utiliser au mieux, autant que possible
pour répondre à l'intérêt et aux besoins suscités par nos techniques. Notre ami Dottrens, en Suisse a, lui,
réalisé des fiches pour individualiser le travail des enfants, mais sans changer aussi
radicalement que nous les fondements de ce travail. Nous ne nions pas que des fiches bien préparées peuvent aider les élèves à mieux suivre leur classe, à rattraper un retard dû à des absences accidentelles ou à certaines déficiences personnelles. Que ceux qui veulent s'y essayer rédigent eux-mêmes - en s'inspirant des manuels d'ailleurs - ces fiches d'acquisition, d'exercice ou de récupération. Nous préférons, nous, orienter délibérément nos camarades vers l'utilisation vivante de ces fiches, hors de laquelle il n'y a que routine et désillusion. 7° LES FICHES AUX COURS
COMPLÉMENTAIRES ET AU 2° DEGRÉ On remarquera que nous avons banni de
notre fichier tout exercice plus ou moins scolastique susceptible de rappeler les manuels
scolaires. Nous apportons, des documents scientifiques, arithmétiques, historiques,
géographiques, littéraires, poétiques, laissant à l'instituteur le soin de les
utiliser selon ses besoins. La chose serait peut-être différente
dans les cours complémentaires, dans les écoles professionnelles et au 2e
degré. A ce stade, l'enfant est déjà plus compréhensif ; il peut, même
anormalement se concentrer de façon acceptable sur un travail non fonctionnel. Les fiches
pour travail individuel peuvent être utilisées alors pour améliorer le rendement des
méthodes traditionnelles. Nous, avons vu récemment un instituteur
de Lausanne qui faisait travailler ainsi sur fiches individuelles qu'il avait,
soigneusement préparées une trentaine d'élèves de 14 à 15 ans. Incontestablement,
malgré que n'ait pas été bouleversée la forme de l'école, les enfants travaillaient
avec plaisir et profit. Il appartiendra à la Commission des C. C. et du 2e degré de mettre au point des fiches semblables que nous pourrions publier, concurremment aux fiches documentaires adaptées à ce degré. 8° POUR CONSERVER OU EXPOSER LES
FICHES Les fiches seront classées dans des
fichiers bois ou métal Calculées de telle sorte que les fiches s'y meuvent à
l'aise. La C.E.L. livre
des classeurs bois ou métal pouvant contenir un millier de fiches 13,5x21. Mais vous avez avantage à fabriquer
vous-mêmes, ou à faire fabriquer par votre menuisier, ces classeurs. Vous pouvez faire fabriquer des classeurs
semblables à ceux que nous livrons. Mais si vous disposez d'une surface de mur, je vous
recommande plutôt une caisse appuyée au mur, de 0 m. 50 de profondeur et de 1 m. 50 à 2
m. de long, munie de couvercles à charnières qui mettent vos fiches à l'abri et qui
servent de table lorsqu'ils sont rabattus. L'intérieur de cette caisse sera
cloisonné de façon à ménager des rayons pour les fiches 10,5x13,5 et les cartes
postales, pour les fiches 13,5x21 et les 21x27. Un tel classeur pourra contenir les
milliers de fiches que vous aurez bientôt. Vous pourrez séparer les grandes
divisions du fichier par une plaque de carton fort ou de contreplaqué formant index, où
surmonter les fiches maîtresses de cavaliers qu'on vend dans le commerce et que la
Coopérative pourra fournir à ceux, qui lui en feront la demande. *** La Coopérative livre des fiches
cartonnées Pour collage de documents aux prix du tarif. *** Pour l'exposition : a) La Coopérative livre des liseuses bois
avec face rhodoïd transparent, format 13,5x21 et 2lx27. Vous placez là-dedans les fiches à
étudier ou à examiner. Elles pourront être maniées sans danger. Exposées dans le
couloir ou dans la classe, elles constitueront une ornementation vivante, qui changera
selon l'intérêt de la classe et qui imprégnera, davantage encore votre salle de cette
atmosphère de travail qui caractérise l'école nouvelle. Mais les liseuses sont chères et le
rhodoïd transparent rare. Nous recommandons d'installer, sur un mur
bien éclairé, à hauteur des enfants, un panneau de bois ou de contreplaqué sur lequel
nous exposerons les documents de travail journalier ou de conférences. Les fiches
reposeront dans une rainure et seront maintenues appuyées au panneau par un fil
élastique de chambre à air. Cette pratique nous a donné d'excellents
résultats. *** Nous n'avons certes pas tout dit sur les
possibilités de préparation et d'utilisation des fiches. Nous avons entre les mains un
outil d'une souplesse inégalée, qu'on améliore qu'on complète et corrige au jour le
jour, que chacun emploie selon ses besoins et qui, partout, se présente comme une
amélioration technique de la plus grande portée. Lorsqu'ils connaîtront les avantages infinis du fichier, lorsque nous en auront facilité et automatisé l'emploi par notre Dictionnaire-Index. tous les instituteurs de France posséderont et utiliseront LE FICHIER SCOLAIRE
COOPÉRATIF 9° A la technique du Manuel, nous
substituerons, une technique nouvelle, basée sur l'expression libre par LE JOURNAL.
SCOLAIRE et la CORRESPONDANCE INTERSCOLAIRE et dont le Fichier Scolaire Coopératif, la
Bibliothèque de Travail, l'Encyclopédie Scolaire Coopérative seront les outils. Ce sera une technique rationnelle,
normale, et économique. Qu'y a-t-il en effet de plus anormal, de
plus irrationnel et de plus coûteux que la pratique du manuel scolaire dans
l'enseignement ? Dans une classe de 30 élèves, vous
achetez chaque année, pour chaque enfant, un livre de lecture, un livre de sciences, un
de calcul, un d'histoire un de géographie, un de grammaire, soit au minimum 6 livres à
50 frs. soit 300 fr. ; soit, pour 30 élèves, 9.000 frs. Mais avec ces 9.000 fr., vous n'avez, en
définitive, dans votre classe, que 6 livres. Changeons la technique de travail :
utilisons, comme nous l'avons indiqué, fiches, livres, films, etc... Avec ces 9.000 fr.,
nous pourrons acquérir 150 à 200 livres ou les fiches correspondantes. Et des livres et
des fiches qui constituent un matériel permanent, s'enrichissant chaque année,
s'accumulant jusqu'à devenir un matériel d'une richesse infinie. Le jour où l'économie de l'école sera
réorganisée sur ces bases, nous serons trop riches peut-être. Raison de plus pour hâter l'avènement de cette ère nouvelle pédagogique, humainement rationalisée pour la meilleure formation des hommes de demain. |
Les
fichiers auto-correctifs C'est une branche spéciale du fichier et
dont l'emploi est limité aux acquisitions qui demandent un entraînement plus ou moins
mécanique. Par le travail vivant clans le sens de
l'intérêt révélé par l'expression libre, nous poussons les enfants vers l'acquisition
du sens mathématique. Mais la mécanique des opérations nécessite de très nombreux
exercices qui, à la vérité, abondent dans les manuels aujourd'hui en usage. Seulement, par la technique des manuels,
les élèves d'une même classe doivent faire, au même jour, à la même heure, les
mêmes exercices. Il ne se trouve que quelques rares individus pour qui les exercices se
trouvent vraiment adaptés. Pour la masse des autres, ils sont ou trop faciles ou trop
difficiles. Dans les deux cas, le rendement est, à tous points de vue, défectueux. Nous changeons simplement la technique de
travail. Ces mêmes exercices, nous les collons où copions sur fiches cartonnées
10,5xl3,5 blanches (demandes). Nous collons ou copions les réponses sur des fiches de
même format rouges ou roses. Les fiches demandes sont dans un classeur, les fiches
réponses dans un autre. L'enfant va prendre la fiche demande, fait
son travail et va contrôler sur la fiche répense s'il a bien fait Avantages de ce travail - L'enfant marche à son pas, au rythme correspondant à ses possibilités. L'un liquidera 10 fiches en quelques minutes, alors que son voisin plus lent mettra le même temps pour faire une fiche. - Notre travail complexe en sera facilité. Quand l'enfant a terminé un travail, au lieu d'attendre inactif, il va prendre des fiches auto-correctives. - L'enfant se trouve ainsi libéré de l'adulte, et c'est probablement ce qui l'attire plus spécialement vers ce genre d'exercice. Il y a, en effet, quelque chose d'humiliant à aller soumettre son travail à une tierce personne pas toujours compréhensive ni sympathique. Toujours est-il que, dans la pratique, les
enfants qui arrivent dans nos classes sont attirés immédiatement par les fiches
auto-correctives, qui les passionnent même plus que l'imprimerie. *** Nous n'avons parlé là que du système de
fiches, sans considérer le contenu proprement dit. En effet, le procédé de constitution
des fiches dont nous venons de parler, n'est qu'un pis-aller. Dans la pratique, le choix, le nombre et
la gradation des exercices doivent être étudiés en fonction de l'utilisation nouvelle
de ces fiches. Les difficultés à surmonter doivent l'être toujours par l'exercice
gradué de façon que devienne superflue toute explication théorique. C'est ce souci essentiel qui nous a
guidés dans la préparation de nos fichiers auto-correctifs. La première idée qui vient à l'esprit
de l'adulte, c'est que, dans ces conditions, l'enfant se contentera, sitôt qu'on ne le
surveille pas, de prendre la fiche Réponse et de la copier. La chose se passe ainsi, en
effet, dans les classes traditionnelles habituées à la tricherie et au moindre effort.
Mais si nos élèves savent qu'ils ne seront nullement punis si leur travail n'est pas
juste, si on leur a bien expliqué qu'il est préférable pour eux de ne pas faire de
fiche et de se reposer que de copier - si, d'autre part, nous sommes parvenus à leur
donner cet enthousiasme au travail et cette soif de connaissances qui caractérisent nos
classes, alors ce sera, grâce aux fiches, une sorte de compétition permanente. Ce sera
à qui travaillera le plus. Et nous verrons des enfants prendre 3, 4 fiches à faire le
soir, par plaisir. Car ce système simplifie
considérablement la pratique des devoirs à la maison pour ceux qui, pour diverses
raisons, croient devoir la conserver. Au lieu de perdre son temps à dicter ou à copier
les énoncés dans le brouhaha et la fièvre de la sortie, les enfants prennent une ou
deux fiches qu'ils corrigent le matin, en arrivant, sans aucun perte de temps. A remarquer quun seul fichier suffit
habituellement pour une division normale de 8-10, élèves. Il s'établit, en effet, très
vite un décalage dans la vitesse du travail; l'un sera à la fiche 15, alors que d'autres
débuteront seulement. Chacun aura du travail. Et si parfois on se rencontre, si on se
rattrape, eh bien, on attend. Nous savons d'avance les arguments qu'on
peut donner contre ce système de travail par fiches auto-correctives. On dit que ce n'est
pas forcément du travail centré autour d'une idée force, que c'est une besogne dans le
genre de celle des manuels, plus routinière et plus passive, sans objectivation. Nous répondons d'abord que cela n'est pas
absolument certain. On oublie - et nous l'avons signalé et
précisé dans notre brochure N° 3 : Plus de leçons, que l'enfant qui sent
le besoin de travailler et de s'enrichir, désire acquérir certains mécanismes et qu'il
est capable pour cela de faire spontanément des efforts d'une étonnante
persévérance. Allez-vous forcer l'enfant à monter à
bicyclette pour lui apprendre à tenir l'équilibre ? Tous les enfants ont envie de
monter à bicyclette; ils y réussissent fort mal si vous les y contraignez en des leçons
régulières, c'est seul au coin d'une route pas trop fréquentée, qu'on s'entraîne. On
recommence cent fois s'il le faut, on dégringole, on s'écorche, mais nul ne se moque de
votre maladresse et vous continuez. Vous apprenez à aller à bicyclette. Tous les enfants, à un certain âge,
éprouvent de même le besoin de savoir calculer, de connaître quelques règles simples
de grammaire. Et ils ne peineront nullement à s'entraîner pendant des heures. Aller à
bicyclette au début, sur le même bout de chemin, ne présente aucun intérêt profond,
certes, si ce n'est le sentiment de maîtriser une technique qui sera un enrichissement.
L'enfant peut se donner de même, pour les mêmes raisons, à l'entraînement méthodique
en calcul, en grammaire en géométrie, en algèbre. Mais il faut là aussi qu'il soit
seul, qu'il puisse constater lui-même ses insuffisances et ses victoires. Là réside certainement une des raisons
essentielles et profondes de l'intérêt permanent que des enfants travaillant librement
portent au travail sur fiches. .... Toutes les disciplines qui nécessitent
cet entraînement technique bénéficieront de cette technique des fichiers
auto-correctifs. Nous avons actuellement en vente à la C.E.L. : - unfichier Multiplication-Division (imité de Washburne) et comprenant demandes et réponses. - un fichier certificat d'Etudes, comprenant fiches demandes et fiches réponses. - Nous allons publier tout prochainement le fichier Addition-Soustraction ; - un
fichier d'exercices par centres d'intérêt pour C.P. et C.E. Pour ce qui concerne la grammaire, nous
allons publier tout prochainement un fichier auto-correctif d'exercices que suivra, un
fichier auto-correctif de règles. Nous publierons ensuite divers fichiers
d'algèbre, de géométrie, etc... Grâce au système de fiches, chaque
instituteur peut adapter cet outil de travail aux possibilités de ses élèves en
intercalant des fiches supplémentaires là où la difficulté à surmonter présente trop
d'obstacles. L'usage de ces fichiers prendra un développement croissant non seulement dans l'enseignement primaire, mais chez les anormaux, dans le technique, le professionnel, le 2e degré. Il s'agit là d'une de ces innovations qui s'imposent d'emblée et dont rien n'arrêtera l'évolution et la diffusion. |
PREMIÈRE
SÉRIE DOCUMENTS LITTERAIRES ET ARTISTIQUES 1l
La naissance du Petit Enfant
514 DEUXIÈME SÉRIE A LA CAMPAGNE TROISIÈME SÉRIE QUATRIÈME SÉRIE 621
Chasse des Animaux à fourrure dans le Nord
Canadien. La Martre.
271 CINQUIÈME SÉRIE CALCUL435 Les
bateaux
450 SIXIÈME SÉRIE HISTOIRE 868 Séance
de fouilles
81 SEPTIÈME SÉRIE GEOGRAPHIE. 77
La Navigation sur la Loire (l)
93-13-2 TARIF DU FICHIER SCOLAIRE COOPERATIF ET
DU CATALOGUE Par séries :
la fiche
cartonnée
1.
» DÉTAIL DES SÉRIES Du F.S.C.
NOMBRE DE
FICHES SÉRIE N° 1. - Documents littéraires et artistiques 111 SÉRIE N° 2. - A la campagne 60 SÉRIE N° 3. - Industrie et commerce. 73 SÉRIE N° 4. - Sciences 119 SÉRIE N° 5. - Calcul 92 SÉRIE N° 6. - Histoire 221 SÉRIE N° 7. Géographie 133 ____________________________________________________ La revue L'EDUCATEUR publie dans chaque numéro quatre à huit fiches détachables. Abonnez-vous à L'EDUCATEUR, un an 200. » Abonnez-vous à ENFANTINES, les dix numéros 40. » collection complète 440. » |
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