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La coopérative
de l’Enseignement Laïc au service de l’Ecole et de ses Maîtres
La Coopérative de l’Enseignement Laïc est la seule organisation
en France qui ait entrepris et réalisé la mise au point et la livraison
du matériel d’enseignement nécessité par les techniques nouvelles.
Depuis plus de dix ans, nous sommes attelés à cette besogne
qui, ingrate et délicate au début, voit se préparer son triomphe avec
l’institution de la scolarité prolongée et des Activités Dirigées.
Ne frappez pas à d’autres portes. Vous n’y seriez renseignés
ou servis qu’en seconde main, et bien souvent à vos dépens.
Nous mettons à votre service une organisation coopérative,
sans but mercantile, qui est créée et qui vit dans le seul but d’aider
l’école et ses maîtres à s’orienter vers les techniques nouvelles.
Cette coopérative est ouverte à tous. Joignez-vous à
nous. Si nos réalisations ne sont pas encore parfaites, si votre expérience
vous donne le désir de les améliorer, vous ajouterez votre effort à celui
de plusieurs centaines d’éducateurs qui, à travers la France, ont pu,
grâce à nous, se trouver, se reconnaître et s’entr’aider pour la réalisation
graduelle de notre idéal commun.
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Activités Dirigées
Les
récentes initiatives gouvernementales : éducation physique, activités
dirigées, réduction d’horaires, ont quelque peu surpris la masse des éducateurs
qui se sont trouvés subitement devant des problèmes nouveaux dont ils
ne s’étaient jamais souciés, puisque faire les leçons, surveiller les
devoirs, préparer aux examens semblaient bien souvent les buts définitifs
de l’école. Dans l’enseignement secondaire plus encore qu’au degré primaire
parce qu’on y avait, plus que dans nos petites classes, le respect - l’idolâtrie
- de ce faux intellectualisme contre lequel nous luttons depuis tant d’années.
Les
éducateurs ainsi sollicités ont frappé en vain aux portes habituelles
nul n’avait prévu semblables besoins, sauf la Coopérative de l’Enseignement
Laïc et l’Imprimerie à l’Ecole qui sont apparues, en l’occurrence, comme
les seules planches de salut ; les camarades des classes d’orientation
se sont naturellement adressés à nous ; après l’institution officielle
des Activités dirigées : « Ecrivez à l’Imprimerie à l’Ecole »,
est devenue la recommandation particulière faite aux éducateurs qui sollicitaient
des directives. Les éducateurs du secondaire eux-mêmes ont voulu être
renseignés sur nos réalisations, ce qui nous a valu un nombre considérable
de demandes nouvelles, de commandes importantes de matériel, et, dans
toute la France, dans tous les milieux, un regain imprévu de popularité.
La réponse à toutes ces questions nous fournit alors
la matière de notre première édition de la présente brochure : « Loisirs
Dirigés », qui a été épuisée en dix mois et qu’il nous faut aujourd’hui
rééditer.
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Cette brochure, résultat de la collaboration d’une
dizaine de camarades techniciens de la C.E.L., apportait aux éducateurs
les renseignements essentiels sur ce que nous croyions être les activités
majeures recommandables : Education physique, Jeux et Sports, Tourisme,
Classes Promenades, Pipeaux, Cinéma, Découpage, Imprimerie.
Nous
avions dû, à l’époque, donner les renseignements essentiels sur ces diverses
techniques parce que nous n’avions pas encore d’autres éditions plus complètes
et plus profondes. Le temps a marché et nos réalisations depuis un an
sont venues modifier quelque peu cette situation précaire et motiver la
forme nouvelle de la présente réédition.
Toutes
nos réalisations en effet sont précieuses pour les Activités dirigées.
Et nous ne nous contenterons pas, comme on tend un peu trop à le faire
aujourd’hui, à offrir aux éducateurs des listes commentées d’activités
possibles ou des explications condensées qui laissent entier le problème
pédagogique de l’adaptation technique de ces Activités dans les écoles
non initiées et non préparées.
Nous,
nous préparons les techniques que nous recommandons ; nous recherchons,
nous réalisons si nécessaire, le matériel et les outils indispensables
à la pratique des Activités dirigées ; notre but n’est pas seulement
de vous dire : en Activités dirigées, vous pouvez pratiquer telle
et telle technique, mais de vous mettre effectivement à même, matériellement
et pratiquement, de remplir le rôle pédagogique nouveau qu’on attend de
vous.
Depuis
un an, les revues spécialisées, les instituteurs particulièrement compétents,
les syndicats, les associations pédagogiques ont publié aussi de nombreux
guides pour les Activités dirigées, dont quelques-uns, réalisés d’ailleurs
par nos meilleurs adhérents et camarades, sont des modèles du genre. L’instituteur
moyen, celui qui jusqu’à ce jour a fait consciencieusement la besogne
scolastique pour laquelle on l’avait préparé et qu’on lui imposait, feuillette
ces recueils et se trouve comme assommé par la diversité et la complication
des Activités proposées. Lui qui n’en sait pratiquer aucune, et pour qui
tout ce jargon nouveau devient comme une leçon difficile et désespérante,
se jettera peut-être à corps perdu dans le courant et fera l’essai de
telle ou telle pratique recommandée, achètera, à grand frais peut-être,
tel ou tel matériel. Il échouera si la technique essayée est comme une
technique de bricolage spécialisé et n’a pas été préparée et adaptée par
des éducateurs ayant compris ce sens nouveau de notre effort.
Nous
ne parlons pas, bien sûr, nous n’écrivons pas pour la petite minorité
d’éducateurs manuellement habiles, bricoleurs experts oui ne sont entrepris
devant aucun matériel et que ne rebute aucun outil ni aucune machine.
Ceux-là sauront toujours, sans nous, tirer le maximum, et un beau maximum,
des Activités auxquelles ils s’intéresseront.
Mais
nous pensons exclusivement à la grande masse d’éducateurs qu’on a formés
de façon scolastique, statique et livresque, pour qui serrer un boulon,
redresser un clou, mettre en marche une machine, est souvent hélas !
une besogne au-dessus de leurs forces et de leur compétence. Constater
ce fait, ce n’est point médire de ces éducateurs que nous désirons servir :
c’est condamner la formation antédiluvienne dont ils ont été victimes
et tâcher dans la mesure du possible, de les remettre au rythme de la
vie et du travail 1939.
Nous
avons l’habitude, en tous cas, de voir les problèmes comme ils sont, de
ne point nous payer de mots, ni de jeter la poudre aux yeux par des réalisations
étonnantes dont vous n’approcheriez jamais.
Dans
cette dernière édition de notre brochure « Activités dirigées »,
nous n’aurons pas la prétention de vous présenter une liste générale de
tous les travaux possibles dans vos classes.
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Nous
vous orientons d’abord. Nous vous disons : dans tel milieu, avec
telles on telles possibilités, vous pouvez avec succès pratiquer telle
ou telle technique, et nous vous donnerons tous conseils matériels et
techniques nécessaires. Nous vous ferons connaître ce que nous avons réalisé
dans ce sens en vous renvoyant aux brochures spéciales écrites et publiées
à cet effet :
8.
- L’Imprimerie à l’Ecole,
1. - La technique Freinet,
3. - Plus de leçons,
5. - Fichier scolaire coopératif,
10. - La gravure du lino,
9. - Le dessin libre,
13. - Phonos et Disques,
11. - La classe exploration,
12. - Technique d’étude du milieu local,
4. - Principes d’alimentation rationnelle.
D’autres brochures vont paraître incessamment sur :
- Le théâtre à l’école,
- Les cartes en relief,
- L’Histoire vivante par les Archives locales,
- Pour tout classer,
- Herbier,
- Collection d’insectes,
Mais
ce n’est pas dans la présente brochure que nous allons vous résumer ces
activités. Un tel travail hâtif et superficiel ne ferait que vous décevoir.
Si nous vous disons par contre : Voyez imprimerie à l’Ecole, voyez
gravure du lino, fichier scolaire, classe exploration, c’est parce que
nous savons qu’avec les instructions que nous vous donnons, avec le matériel
que nous vous offrons, et quelles que soient vos aptitudes techniques,
vous serez alors en mesure de tirer de ces activités, passionnantes pour
les enfants, un maximum de profit.
Pour
vous présenter une idée précise de notre façon de travailler à la C.E.L.,
nous vous donnerons un exemple pour terminer : le tissage est comme tant
d’autres une activité passionnante et rémunératrice. Nous mentionnerons
à peine cette activité dans notre brochure et pourtant un camarade, spécialisé
dans ce travail, nous a offert une brochure sur la question. Mais nous
savons qu’il ne vous servirait de rien - mieux : que ce serait dangereux
- de vous offrir en exemple les réalisations de ce camarade parce que
nous sommes persuadés que 90 fois sur 100 il serait impossible à nos lecteurs
de profiter de nos conseils. L’édition d’une semblable brochure supposé
la préparation, la mise au point et la fabrication préalable à bas prix
d’un appareil normal à tisser, avec lequel les enfants eux-mêmes soient
capables de réaliser ce que nous leur recommandons, même si les éducateurs
n’y ont aucune compétence.
Là
réside notre grande originalité et le secret de nos succès : sortir
du verbiage, s’engager résolument dans la pratique scolaire afin d’aider
effectivement les instituteurs non initiés et sans aptitudes spéciales.
Cette
brochure est donc un guide plus qu’un manuel technique. Grâce à lui, vous
verrez clair dans les Activités possibles dans votre classe. Pour les
réaliser vous consulterez alors les brochures spéciales que nous éditons,
vous étudierez notre matériel et vous vous joindrez à nous pour parfaire
cette besogne d’adaptation pédagogique et technique sans laquelle les
Activités dirigées risqueraient de n’être qu’un retentissant échec, pour
la plus grande satisfaction des retardataires qui essaient de vous ramener
au bercail scolastique alors que nous vous ouvrons toutes grandes - avec
les instructions ministérielles - les voies royales de la création et
de la vie.
C.
FREINET.
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Intérêt,
enthousiasme, joie !
Le
mot d’Activités dirigées a très heureusement remplacé celui de Loisirs
dirigés qui prêtait à malentendu et laissait planer sur les travaux possibles
au cours des heures prévues pour ces disciplines, cette suspicion de passe-temps
et d’anodin amusement qui risquait de nous causer le plus grave tort.
L’initiative
a eu un succès réconfortant.
Je
sais bien que, dans certains milieux, on reproche à l’administration d’avoir
crée, sur le papier, une discipline scolaire nouvelle pour laquelle les
maîtres sont insuffisamment préparés et dont on n’a point prévu l’organisation
méthodique... qui aurait nécessité locaux, matériel... et crédits.
Nous
avons trop souvent affirmé nos conceptions de matérialisme pédagogique
pour ne pas nous associer à ce regret. Certes, si nous avions des locaux,
et de l’argent, les belles choses que nous pourrions réaliser !
Mais, nous le disons franchement aussi : dans
l’état actuel des choses, nous aurions sérieusement regretté qu’intervienne
hâtivement une organisation méthodique et officielle de ces Activités
dirigées, avec sans doute une sanction non moins officielle et scolastique.
C’est
qu’il ne s’agit plus ici d’une pratique scolaire plus ou moins rébarbative
et incompréhensible, incapable de soulever aucun enthousiasme ni d’autoriser
aucun sacrifice, mais d’un renouvellement profond de notre pédagogie,
de la remise en honneur d’activités sociales essentielles, d’une liaison
avec la vie et le travail dont administrateurs et parents sentent toutes
les possibilités dynamiques.
Et
des milliers d’instituteurs qui se mouraient d’ennui et de routine à ressasser
les mêmes devoirs et les mêmes leçons entre les quatre murs de l’école,
se sentent revivre soudain à la pensée de pouvoir enfin donner libre cours
à quelque tendance refoulée dont l’épanouissement aurait illuminé leur
apostolat : l’un s’intéresse aux archives, l’autre aux vieux meubles
ou au tissage, d’autres à l’histoire, à la photographie, aux sciences,
au cinéma, à la nature, aux travaux des champs. Ces activités étaient,
à ce jour, totalement séparées de l’école qui n’en profitait point ;
c’était une sorte de travail de contrebande, désespérant et sans écho.
Il
y aura désormais du nouveau dans nos écoles. A certaines heures au moins
il y aura de l’enthousiasme et de la joie.
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Comment
ne pas nous en féliciter.
Le succès peut-être inespéré
des Activités dirigées nous donne pleinement raison, et est une justification
- et bien dans une certaine mesure une conséquence - de nos quinze années
d’efforts obstinés pour l’introduction à l’Ecole de techniques nouvelles
d’éducation.
La
mode est aujourd’hui lancée. Les éditeurs eux-mêmes, qui se réservaient,
il y a un an à peine, semblent découvrir aujourd’hui un nouveau filon
pédagogique et nous devons être plus vigilants que jamais pour résister
à l’enchaînement officiel ou officieux de pratiques que nous voulons libératrices.
En
fait d’activités dirigées, nous avons le droit de parler, n’est-ce pas ?
Non pas seulement parce que nous avons découvert et rendu pratiques à
l’Ecole quelques-unes des techniques pédagogiques les plus éducatives
et les plus précieuses ; non pas même par la préparation pratique
que nous avons fait passer avant le verbiage scolastique, mais surtout
par le sens et la portée nouvelle que nous avons donnés à ces pratiques.
Et
c’est sur ce point, à notre avis essentiel, que nous voudrions insister
ici.
En
fait d’Activités dirigées, autant et peut-être plus que pour les autres
disciplines, il y a la méthode passive et morte, imposée du dehors, que
l’enfant accepte avec plus ou moins de philosophie, et la méthode vivante
et dynamique, grâce à laquelle l’être se donne tout entier à une tâche
qu’on sent être une joie profonde, presque physiologique, et un enrichissement.
A
l’occasion des Activités dirigées on peut installer à l’école, soit dans
une salle à part, soit dans un coin de la classe, un véritable atelier ;
on peut mettre là les éléments les plus variés des techniques recommandables :
forge et menuiserie, appareillage électrique et installation photographique,
atelier de peinture, de modelage et de découpage, peut-être même imprimerie
et gravure.
On
n’aura pas franchi le stade scolastique si ces diverses techniques sont
posées là comme les disciplines scolaires remplissent officiellement les
heures traditionnelles : morale et calcul, lecture et rédaction, histoire
et géographie...
Je
ne dis pas que le mode de présentation du travail et la qualité même de
ce travail soient indifférents. Certes, l’enfant regardera plus volontiers
un livre mieux adapté à ses besoins et bien présenté que ces rébarbatives
théories de leçons et de devoirs qui étaient naguère le seul ornement
des manuels. Et nous savons que, parce qu’il aime par dessus tout le mouvement
et l’action, l’enfant verra toujours venir avec satisfaction l’heure d’activités
dirigées qui peut-être, dans certains cas, même passionnant en elle-même,
parce que réaliser de ses mains, visser et couper, modeler et peindre,
penser
avec les mains, est effectivement un stade nouveau que
nous nous réjouissons pleinement de voir franchir officiellement par l’école,
comme nous nous réjouissons pleinement de voir les beaux manuels réalisés
aujourd’hui par nos éditeurs.
Mais
cela ne suffit pas à susciter la vie ardente et créatrice et le bienfaisant
enthousiasme.
Les
activités dirigées doivent répondre aux besoins intimes et permanents
des enfants, motivés et animés par un désir psychique, parfois subconscient
d’enrichissement et de création.
L’Imprimerie
à l’Ecole, le dessin et la gravure, qui peuvent être comme au centre des
Activités, sont aussi les mieux propres à faire comprendre et sentir notre
idée.
Vous
pourriez avoir une imprimerie dans votre classe avec matériel de gravure,
comme il y en avait avant nous dans tant d’écoles allemandes et américaines.
Mais on faisait de l’imprimerie ou de la gravure, comme on fait de la
forge et de la menuiserie, sans une joie plus spéciale. Cela reste une
tâche scolastique, non liée au plus profond de l’individu, à ce substratum
d’humanité et de vie qui lui donne seul son élément nourricier et son
sens.
Mais que nous ayons mis cette imprimerie au service
de la pensée enfantine, que nous en ayons motivé l’usage par la réalisation
du journal scolaire et des échanges, alors cette activité prend un sens
profond qui modifie toute l’atmosphère de notre classe, qui affecte vraiment
l’individu lui-même et acquiert aussi une portée pédagogique et sociale
qui renouvelle l’effort scolaire.
Cet esprit nouveau, suscité par l’imprimerie, va s’étendre
aussitôt à toutes les Activités dirigées. On ne fera pas chez nous du
découpage ou du travail d’atelier parce que c’est inscrit sur le programme
pour tel jour et à telle heure, mais parce que les nécessités de notre
vie scolaire rendent urgentes, à ce moment-là, telles et telles réalisations :
la Coopérative (dont l’institution et la vie sont nécessaires à la permanence
de cet esprit nouveau), prépare une fête : il faut découper, peindre,
coudre, forger. Nous voulons faire un cadeau aux membres honoraires :
il faut travailler encore. Il faut embellir l’école, envoyer un colis
aux correspondants : travail et travail. Nous franchissons même une
étape nouvelle dans certaines Classes : entrant en relations avec
des groupes de parents, nous serons amenés à certaines réalisations utiles
à la population adulte, qui relieront davantage l’école à la vie, qui
feront disparaître de l’esprit de l’enfant, ce complexe grave d’infériorité
ou d’inutilité, ce sentiment que son activité tourne à vide pour la seule
fantaisie du maître.
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Dans
la mesure où, par l’imprimerie à l’Ecole motivée par les échanges interscolaires,
par l’organisation et la vie de la coopérative scolaire, par la préparation
de fêtes et d’excursions, par les sorties éducatives, par le travail au
jardin, nous aurons transformé notre école en une sorte de cellule sociale
reliée à l’activité et à la vie du monde ambiant, nous aurons donné un
but à nos Activités dirigées ; nous cesserons de faire de la scolastique
pour atteindre une forme presque idéale de l’école vivante et humaine.
Nous
ne prétendons pas qu’il soit toujours facile ou même possible de réaliser
intégralement cet idéal. Faire jaillir la flamme, organiser le travail
et l’activité de telle façon que, par instants au moins, éducateurs et
élèves se sentent baignés dans cette atmosphère dynamique et enthousiasmante
qui est le fruit de nos techniques, c’est déjà un succès, car nous savons
que c’est là une satisfaction à laquelle on ne goûte pas impunément. Quiconque
a vu la belle lumière du jour et a senti la bienfaisante chaleur du soleil,
ne pourra plus jamais en être privé sans un profond déchirement qui est
la plus atroce des souffrances. Quand nous aurons fait sentir aussi, non
par de simples paroles ou des promesses dangereuses, mais matériellement,
physiologiquement, la chaleur humaine des techniques telles que nous les
avons animées ; lorsque nous aurons, ne serait-ce que par éclair,
illuminé une portion de notre travail, nul ne pourra reculer car l’homme
ne marche jamais vers l’obscurité et le froid ; il sent une la lumière
et la compréhension sont sa vie ; il avance vers la clarté.
Les
éducateurs qui n’ont pas encore senti cette chaleur, qui, au fond de leur
classe sombre, n’ont pas encore été illuminés par cette clarté, pourront
trouver bien spécieuse cette distinction que nous nous acharnons à faire
entre les Activités dirigées scolastiques et les Activités vivantes que
nous préconisons.
C’est
parce que cette observation est pourtant essentielle qu’elle nous permet
de distinguer parmi les activités celles que nous devons accueillir en
tout premier lieu et d’établir comme une gradation d’intérêt et d’utilité
dans les techniques possibles dans nos écoles.
La
scolastique aura tendance, par la réclame, par les recommandations officieuses,
à imposer aux éducateurs les techniques qui correspondent le mieux aux
besoins commerciaux de l’heure. Et les éducateurs s’apercevront que rien
n’est changé et que, peut-être plus grave, l’école risque de dégoûter
l’enfant du travail manuel comme elle l’a découragé dans son effort pourtant
naturel dans le sens intellectuel.
Ce
serait la faillite des Activités dirigées, le retour aux livres, aux leçons
et aux devoirs, l’échec de ce bel élan en faveur de l’éducation nouvelle.
Ce
sabotage ne s’accomplira pas et nous y veillerons.
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L’Imprimerie à l’Ecole
L’Imprimerie
à l’école est naturellement une des Activités que nous tenons a signaler
en tout premier lieu parce que :
-
elle est en elle-même un travail manuel intéressant pour les enfants et
dont les applications techniques sont multiples et variées ;
-
nous avons préparé un matériel adapté à nos écoles et qui rend l’usage
de l’imprimerie possible, dans toutes les classes, sans compétence spéciale
de l’éducateur ;
-
parce que nous avons réalisé pour cette branche une technique pédagogique
qui apporte dans nos classes un renouveau extraordinaire de vie et d’activité.
-
parce qu’elle permet enfin la réalisation du journal scolaire qui est
une des grandes innovations - dont nous sommes les producteurs - de la
pédagogie française contemporaine.
(Pour
cette technique de l’Imprimerie à l’Ecole, voir notre Brochure d’Education
Nouvelle Populaire n°1. : « La technique Freinet »).
Le Journal
Scolaire
Le
journal Scolaire répond à un des besoins essentiels de l’école moderne :
ce désir d’expression des enfants et de relation avec d’autres enfants,
c’est le cercle de l’école qui s’élargit, la vie qui grignote la scolastique,
l’intérêt qui naît, parfois l’enthousiasme.
On
pouvait objecter autrefois que la réalisation de ce journal scolaire demandait
beaucoup trop de temps et nuisait aux autres disciplines. Par les Activités
dirigées, cet argument tombe. Vous pouvez préparer le journal pendant
les heures d’A.D. en attendant que vous incorporiez totalement l’Imprimerie
et la réalisation du journal scolaire dans la vie de votre classe comme
nous le recommandons.
(Pour
la technique, voir notre brochure B.E.N.P. n°1, citée ci-dessus).
L’imprimerie
est la technique idéale pour la réalisation du journal scolaire.
Mais les frais d’installation d’une imprimerie sont passablement
élevés, bien que nous les ayons réduits considérablement ; de plus
la composition reste longue, ce qui est gênant pour les C.C. notamment
ou les classes préparant à des examens encyclopédiques.
Ces classes peuvent cependant sortir un journal scolaire
régulier selon d’autres techniques que nous recommandons, et avec un matériel
préparé par nous et que nous livrons également.
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Le Limographe
On perfore, soit à la main, soit à la machine à écrire,
un papier spécial appelé stencil qu’on place ensuite sur un appareil appelé
limographe. On passe un rouleau encré : l’encre traverse les perforations
et imprime le papier.
a) Nous avons fait construire à l’intention de nos écoles
un limographe C.E.L. pour format 13,5x21 à 100 fr. qui est déjà en usage
dans un grand nombre d’écoles et qui donne entière satisfaction.
b) Les limographes d’un format plus grand fonctionnant
comme les précédents. On place le stencil sur un cadre, la feuille dessus,
on passe le rouleau à main. Coût environ 300 à 400 fr.
N’est pas plus rapide que le précédent.
c)
On arrive ensuite au semi-automatique. Il suffit de tourner une manivelle :
la feuille s’imprime. Mais il faut présenter soi-même la feuille. (La
prise n’est pas automatique).
Notre
fabricant vend un appareil qui donne satisfaction : le Pionnier, à 975
fr.
d)
Il existe ensuite des appareils plus compliqués, entièrement automatiques,
genre Gestetner, de 1.200 à 10.000. Mais ce genre est pour les très gros
tirages à plusieurs milliers.
Nous
recommandons assez souvent aussi le Nardigraphe (voir notre tarif) qui,
bien manœuvré, donne d’excellents résultats. Mais c’est un appareil qui
fonctionne par report chimique de l’écriture sur une vitre magique.
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Et
il y faut un soin spécial, un tour de main particulier pour avoir de bons
résultats.
Ces divers appareils, qui peuvent être utilisés éventuellement
pour la confection du journal ne donnent jamais les résultats parfaits
qu’on obtient avec l’imprimerie. De plus, les stencils sont chers, tandis
que l’imprimerie, une fois effectuée la dépense de première installation,
est très économique.
Ces
appareils, comme la polycopie aussi, sont par contre des compléments merveilleux
de l’imprimerie à l’Ecole et donnent à nos techniques une grande souplesse
dans l’adaptation nécessaire.
(Voir
dans notre brochure n°1 citée ci-dessus tous détails techniques concernant
le journal scolaire qui a l’avantage de circuler à tarif réduit en France).
Les Echanges
Interscolaires
Ils
sont - ils devront être - pour l’école, une nécessité.
Mais
s’ils sont basés sur la correspondance épistolaire seulement, il est difficile
de leur conserver la régularité et la permanence indispensables à toute
correspondance.
C’est
pourquoi nous recommandons toujours les échanges interscolaires par le
journal scolaire imprimé, ou polycopié, ou même manuscrit.
Ces
échanges sont complétées merveilleusement par l’envoi de documents divers,
de poduits du pays, de livres, par l’échange de photographies, de lettres
manuscrites, et, lorsque c’est possible, même par les visites d’école
à l’école.
Nous avons un service de correspondance interscolaire
national grâce auquel nos centaines de journaux scolaires sillonnent actuellement
la France. N’importe quel instituteur, qu’il ait l’imprimerie ou non,
peut en bénéficier.
Un
service d’échanges internationaux complète les échanges nationaux.
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La gravure du lino
Graver
du lino est intéressant en soi-même. Mais graver du lino pour illustrer
le journal scolaire, pour rendre plus expressive la correspondance, donne
un but enthousiasmant à cette technique.
Nous
n’insistons pas sur les immenses avantages et les possibilités trop méconnues
jusqu’à ce jour de la gravure du lino puisque nous avons édité une brochure
spéciale : « La gravure du lino à l’Ecole », qui est vendue
2 fr. et qui vous apportera tous les renseignements pédagogiques et techniques.
Ajoutons
que nous avons réalisé et mis en vente une trousse spéciale à graver qui
a permis à plusieurs milliers d’écoles de s’initier aux avantages de cette
technique (1).
(1)
Pour la fabrication de clichés en carton, en tôle, en bois ou autre, voir
notre brochure spéciale : « Nos techniques d’illustration »,
4 fr.)
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Le découpage du contreplaqué
Nous
plaçons ici cette technique tout à la fois pour les facilités de réalisations
et aussi en considération de l’emploi qui peut être fait des bois découpés
pour la confection de clichés d’imprimerie
MATERIEL.
- Montures de scies à main ou scies avec tablettes et ressort (plus pratiques)
- lames de scies (plusieurs douzaines) - une drille avec mèches - petites
limes à polir le bois découpé - papier verre fin - couteaux à tarso ou
canifs - petits étaux pour polissage (on peut s’en passer) - marteau,
pointes très fines - colle forte et presses de serrage pour tablettes
ou scies.
CONTREPLAQUE
de peuplier, 4 ou 5 mm., quelques morceaux de 3 mm. pour les bras et parties
fines de personnages.
Avec
6 scies à tablette, 12 limes diverses à polir, papier verre, etc.., on
peut occuper de 12 à 15 élèves. Il est possible de faire des équipes de
2 ou de 3. Quand un élève découpe, les autres décalquent, polissent, montent
ou colorient. Prévoir pas mal de lames de scie, car au début on en casse.
Heureusement elles ne sont pas chères.
OBJETS
A FABRIQUER : Silhouettes diverses montées sur socles – vide-poches
cadres à photographie - calendrier avec éphémérides - boîtes diverses
- porte brosse - jeux de puzzle, etc...
Pour
tous ces travaux, il n’existe aucun modèle dans le commerce (modèles convenant
à nos élèves). Il faut donc que le maître découvre les modèles ou les
dessine.
Une
fois les modèles établis grandeur nature sur le papier assez fort pouvant
résister à plusieurs décalquages, il faut les décalquer sur le contreplaqué
à l’aide de papier carbone ou avec du papier noirci avec de la mine de
crayon (mieux car on peut effacer). Pour que le modèle ne bouge pas, le
fixer avec des punaises.
SILHOUETTES :
On peut découper : la basse-cour (poulets, poules, coqs, dindons,
canards, oies, pigeons... et la fermière) Le bétail (ânes, mulets, chevaux,
vaches, veaux, bœufs) et le fermier et l’abreuvoir. Le berger (cochons
gros et petits), le berger assis et son abri. - Le maquignon (chevaux,
bœufs, vaches et le wagon pour les contenir). Les oiseaux - la bergère
(moutons). La noce - La ménagerie, etc..
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Tous
ces personnages ou animaux sont découpés dans du peuplier de 4 ou 5 mm.
Selon leur grosseur. Les bras, oreilles, ailes, sont découpés en plus
et ensuite collés sur la silhouette. Celles-ci sont ensuite collées sur
une baguette de chêne ou hêtre rainé en son milieu (largeur 2 mm. rainure
de l’épaisseur du contreplaqué, profondeur 5 mm. Cette semelle est plus
ou moins longue selon les personnages, elle sera fabriquée par un menuisier,
les élèves couperont la longueur qu’il faut. Pour coller les personnages
sur la semelle, laisser sous les pieds ou les pattes un rectangle de 5
mm. de large. On colle à la colle forte.
Après
polissage, on peut colorier soit à la peinture à l’huile, soit à l’aquarelle.
A
l’huile : faire de la peinture de couleurs différentes dans des couvercles
de boite de cirage (avec poudres de couleur, essence de térébenthine huile
de lin). Il n’en faut pas beaucoup.
Les
semelles sont peintes en vert, le reste au goût des élèves. (Il est bon
de faire quelques essais.
A
l’aquarelle. Les couleurs d’aquarelles se mélangent à leur limite, pour
éviter cela, tracer la limite des couleurs avec un couteau à tarso ou
un canif. Ainsi les bords seront nets. Après séchage cirer les personnages
et faire briller.
On
obtient ainsi de jolis ensembles qui peuvent servir de lots à une tombola.
(En les groupant dans des boîtes).
PORTE-JOURNAUX.
- Dimensions variables, moyenne grand morceau 30 x 30 cm., et petit 15
x 30 cm.
Le morceau de fond est orné seulement dans sa partie
supérieure. On peut faire des jours, laisser un quadrillage de barreaux,
Ex. : coins coupés ; sur un quadrillage de barreaux de 5 mm.,
3 oiseaux sur une branche.
On
colorie tout cela à l’aquarelle (voir ci-dessus) et on cire.
Le
morceau du devant est décoré en entier. Ex. : en haut des jours de
1 cm x 5 cm. séparés par un plein de mêmes dimensions. Au centre deux
jeunes chats jouent avec une vache dans son cadre rectangulaire.
Pour
le montage, on cloue avec des pointes fines, le fond et le devant sur
deux triangles de bois blanc de 8 à 10 mm. d’épaisseur’ Laisser une ouverture
de 6 cm. environ.
Ces
porte-journaux ou vide-poches font de très jolis lots.
JEUX DE PATIENCE.- Dans un rectangle de 20 cm. x 15
cm., dessiner une vache par exemple. En découper le tour extérieur. Puis
découper la vache obtenue en divers morceaux sans forme définie, avec
creux, bosses, angles. Le jeu consistera à reconstituer la vache.
Peindre
le cadre en rouge et les morceaux de vache en blanc.
On
obtient ainsi de jolis jeux de patience, silhouettes de tous les animaux.
J’espère
qu’avec les aperçus ci-dessus, vous pourrez découvrir d’autres objets
à fabriquer et je compte que vous nous en ferez part.
BERTOIX.
On
peut aussi avec succès laisser les enfants dessiner librement les sujets
qu’ils découperont et colorieront ensuite. Les résultats sont plus originaux,
On
peut vernir après coloriage. (La Coopérative vend une boîte spéciale de
peinture à l’huile.)
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Le fichier scolaire
coopératif
Rechercher
des documents, les découper, les coller, les collectionner, les classer,
répond à un besoin inné des enfants, ce besoin de collectionner qui, selon
l’observation de psychologues, se manifeste de très bonne heure.
Mais
découper pour découper, coller pour passer le temps, ne présente qu’un
intérêt secondaire, sans fondement éducatif. Nous avons donné un but à
cette activité par l’idée que nous avons lancée et réalisée du Fichier
Scolaire Coopératif.
Mais
cela ne suffit pas. Il faut que les enfants eux-mêmes constituent leur
fichier, et ce sera là une activité passionnante qui entre parfaitement
dans le cadre des Loisirs Dirigés.
Vous
vous procurez (en vente également à notre Coopérative), du carton blanc
très rigide ou du dossier couleur, rigide aussi, dans un de nos formats
standard: 13,5x21 - 21 x 27 et 21 x 32.
Les
enfants recueillent et apportent à l’école tous les documents qu’ils peuvent
se procurer (et on sait à quel point l’instinct de collection est développé
chez les enfants) : cartes postales, documents fournis par les Syndicats
d’Initiative, photographies, coupures (textes ou photos), de journaux
et revues, etc...
Ils collent tout cela sur fiches en complétant si nécessaire
par quelques explications. Les fiches ainsi préparées sont ensuite classées
selon notre classification décimale (voir Pour tout Classer : 7 fr.
50) et seront d’une utilisation avantageuse au cours des travaux scolaires.
Par
l’Imprimerie à l’Ecole et les moyens divers de reproduction graphique
que nous recommandons, les éducateurs pourraient ainsi centrer toute leur
activité : Programmes de fêtes, comptes rendus de sorties ou de visites,
invitations, jeux, tout cela trouvera son expression définitive dans l’Imprimerie
à l’Ecole et les échanges. La gravure et l’illustration en seront les
compléments. Le fichier scolaire sera la grande collection commune qui
synthétisera les efforts de tous.
Votre
activité, dès lors, aura trouvé sa technique harmonieuse et bienfaisante.
Vos heures de loisirs dirigés ne seront plus une hétéroclite succession
d’activités sans but ni raisons. Votre travail sera centré autour d’une
idée qui donnera à votre effort l’harmonie si nécessaire à toute construction
éducative.
(pour
tous renseignements sur cette technique voir notre B.E.N.P. n°5 :
« Le Fichier Scolaire Coopératif »).
Décoration de poteries
Elle
est liée à la technique du dessin libre et en tire d’ailleurs tout l’intérêt
et toute la valeur.
La
Coopérative livre actuellement à bas prix de belles poteries qui, décorées
librement par les enfants, grâce à la boîte de peinture à l’huile que
nous livrons, constituent de beaux lots d’exposition et de tombola.
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La coopérative
scolaire
Pour
l’acquisition du matériel indispensable aux techniques ci-dessus, pour
l’emploi communautaire de ce matériel, il est indispensable que soit constituée
et que vive dans chaque école une coopérative scolaire, non pas une coopérative
scolaire formelle qui ne serait qu’une sorte de vulgaire association commerciale,
mais la forme originale qu’a prise en France l’éducation communautaire
à l’école publique.
Nous
pouvons donner tous renseignements sur la constitution et la vie de ces
coopératives. Nous dirons seulement aujourd’hui que les techniques ci-dessus
facilitent considérablement la constitution et la vie de ces coopératives
et que le journal scolaire, organe mensuel de la coopérative cristallise
et diffuse la vie de l’association.
Toutes
choses qui, ainsi qu’on le voit, vont de pair.
Le dessin
Le
dessin est particulièrement recommandé pour les Activités dirigées, à
condition que ce ne soit pas le dessin scolastique et traditionnel qui
a eu, pendant si longtemps, et seul, droit de cité dans nos écoles.
Après
avoir montré l’intérêt pédagogique et psychologique et les possibilités
insoupçonnées de l’expression libre par l’imprimerie à l’Ecole, nous avons
prouvé de même, par nos réalisations, l’intérêt exceptionnel, à tous points
de vue, du dessin libre.
Vous
ferez du dessin scolaire pendant les heures de cours si vous voulez. Mais
durant les A.D., ne craignez point de pratiquer le dessin libre à l’aquarelle,
à la colle ou à l’huile.
Ne
vous découragez pas si vos essais sont infructueux au début, surtout avec
de grands élèves, les habitudes de passivité sont longues a déraciner,
mais aussi quelle joie quand vous verrez poindre l’originalité et l’art.
Nous
avons publié sur ce sujet une brochure du plus haut intérêt : « Le
Dessin Libre », qu’ils vous suffira de consulter (prix : 1 f
r. 50).
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Disques radio
Si nous reprenons la circulaire ministérielle sur la
réduction des horaires, nous y trouvons, nommément désigné, le chant choral.
Mais comment va donc faire l’éducateur, dont la formation, les connaissances,
les aptitudes intellectuelles ou physiques, ne lui permettent pas de donner
cet enseignement ? Les disques C.E.L. vont l’aider admirablement.
Constatons
d’abord que les chansons du folklore populaire se sont transmises de génération
en génération, par simple tradition orale. Les mélodies en vogue, les
hymnes patriotiques ou révolutionnaires, se répandent rapidement par auditions
directes, par T.S.F. ou par disques. Dans un cas, comme dans l’autre,
grandes personnes ou enfants ont appris ces chants sans aucune connaissance
des règles mélodiques, ni des lois du solfège, sans leçons systématiques,
sans dissection du morceau en phrases musicales. C’est par la seule répétition,
et par la répétition globale, que la masse se saisit des chants et chante.
Nous
pourrions dire plus, c’est jusqu’au genre et au timbre de l’artiste en
vogue qui sont copiés par la foule musicalement inéduquée. C’est de ces
diverses constatations que nous avons imaginé, et par suite perfectionné,
des disques pour l’étude et l’accompagnement des chants scolaires.
Ces disques sont des disques à aiguille enregistrés
électriquement et suivant les meilleurs procédés modernes. (Nous pensons
qu’il faut pour ce travail un matériel parfait). Sur une partie du disque,
le chant est gravé, simplement, sans emphase, dans le registre de la voix
enfantine. Sur une autre partie, c’est un accompagnement piano et violon,
le violon, jouant les notes du chant, le piano donnant un accompagnement
très simple et une ritournelle entre les couplets, Cette harmonisation
permet aux enfants de suivre avec le violon les, diverses phrases musicales,
sans erreur, tandis que le piano soutient l’ensemble.
Les
chants enregistrés ont une ligne mélodique simple, avec un petit nombre
de phrases musicales bien liées entre elles. Cette simplicité et cette
clarté n’excluent pas la beauté et ces qualités permettent une mémorisation
rapide et sans déformations.
Ajoutons
pour être complets, que chaque disque est vendu avec textes, musique et
directions pédagogiques et pas plus cher qu’un disque ordinaire :
20 fr.
Dans
cette brochure, il est inutile d’entrer dans les détails de l’utilisation
pratique de nos disques. Mais nous pouvons assurer toutes les institutrices
et tous les instituteurs, qui ne peuvent ou ne savent chanter, qu’ils
parviendront facilement à faire chanter leurs élèves.
Le
rôle du disque dans les loisirs dirigés ne se limite pas à l’enseignement
du chant choral. La circulaire ministérielle parle aussi de fêtes scolaires
et ajoute enfin « ces indications ne prétendent pas épuiser l’infinie
variété des occupations dont on peut meubler les loisirs dirigés ».
Les études de danses, d’évolutions et de mouvements rythmiques, de vieilles
danses populaires (farandole, sardane, bourrée, gavotte.) sont des occupations
qui - comme le chant choral - peuvent ensuite donner des numéros appréciés
lors des représentations publiques de nos théâtres enfantins.
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Nos
disques sur ce dernier point sont peu nombreux : deux disques de
gymnastique rythmique, une vieille danse ; le quadrille bourbonnais,
un ballet des ballons et rubans sur la valse 14 de Chopin, des évolutions
pour tout-petits. Ils comprennent une partie étude et une partie exécution.
Sur la partie étude, les temps ou les mesures sont comptes à haute voix,
sur la partie exécution seul l’orchestre joue. Nos disques, toujours livrés
avec explications, croquis, vous permettront d’obtenir d’excellents résultats,
quelles que soient vos aptitudes.
Grâce
à nos disques, vous pourrez donc meubler agréablement et sans difficultés
une bonne partie des loisirs dirigés : chant choral, rythmique, danses,
autant d’activités éducatives qui plairont à vos élèves.
Des
centaines de lettres nous ont dit déjà toute la satisfaction des camarades
qui ont essayé nos disques ; à votre tour, essayez. Gratuitement
nous vous enverrons ce que vous désirerez.
Mais
si la circulaire ministérielle mentionne les promenades scolaires, le
chant choral, la préparation des fêtes, elle omet, peut-être volontairement,
les écoutes d’émissions radiophoniques.
La
radio pourrait devenir rapidement une excellente occupation d’une partie
des loisirs dirigés. Mais il faudrait réorganiser entièrement les émissions
de Radio-Scolaire comme nous l’indiquions dans un récent N° de notre « Educateur
Prolétarien » :
« La
Radio peut renforcer l’enseignement verbal et dispenser de l’observation
directe et personnelle, au lieu de la compléter. Opposés à l’école même
aux leçons « ex-cathédra » faites par l’organe du maître, nous
sommes davantage opposés à ces mêmes leçons débitées par un haut-parleur.
Mieux vaut encore la leçon du maître avec sa mimique, ses gestes, sa voix,
le tableau noir et la craie, que celle de l’invisible speaker.
Le
problème pédagogique soulevé par la radio, ainsi envisagé, ne peut donc
pas être résolu par la radiodiffusion de cours ou de conférences. Ce serait
une solution simpliste qui, surtout à l’école primaire, n’apporterait
rien, ni aux enfants, ni aux éducateurs.
Elle
servirait à rajeunir les méthodes aujourd’hui périmées, c’est tout.
Mais
nous ne pouvons nous contenter de démolir, il faut bâtir. L’écoute d’une
émission radiophonique exige des auditeurs (adultes ou enfants),
le silence, le calme, une attention volontaire intense. Les perceptions
auditives retiennent peu l’attention. Dans une écoute de radio un seul
sens est impressionné - l’ouïe - et par des perceptions que nous ne pouvons
contrôler. C’est la passivité complète.
S’isoler
du monde extérieur, tendre ses oreilles et son esprit, voila ce que demande
une émission radiophonique. Quoique l’on fasse, une émission radiophonique
ne saurait se prolonger au delà de 30 minutes pour nos enfants de 10 à
14 ans, de 15 minutes pour les moins âges. Mais la radio scolaire a encore
un grave inconvénient : elle ne peut s’adapter à chaque auditoire
en particulier, ses émissions ont un caractère très général.
Mais,
malgré ces défauts, la radio a sa place à l’école, elle doit être adaptée
aux nécessités de l’école nouvelle.
Et
voici donc un schéma d’émissions radiophoniques :
1. - Nouvelles spéciales aux enfants : Les grands
faits de la semaine de notre pays et du monde, présentés simplement, en
s’attachant surtout aux événements qui pourront, par la pensée, faire
participer les enfants à la vie des enfants des autres régions, des autres
pays : catastrophes, découvertes, inventions. Une place spéciale
sera réservée aux nouvelles sportives et, en particulier, aux grands raids
de l’aviation qui pourront être l’occasion de fructueuses initiations
géographiques.
2. - Radio-Reportages faits sur le vif,
dont voici quelques sujets : une gare (départ ou arrivée du train),
un port (l’arrivée du paquebot ou des bateaux de pêche), l’avion qui prend
son vol, le troupeau dans la montagne, le grand magasin, etc., etc...
3. - Extraits de nos classiques
(comiques farces), mais en laissant le soin au maître de commenter et
de situer le morceau. Les élèves suivant toujours l’audition sur un texte
imprimé.
4. - Concerts et morceaux de musique pour enfants, sans aucun fatras
d’explications.
5. - Collaboration des enfants à l’enseignement
par radio, non pour leur faire singer au micro la voix de nos vedettes,
mais pour qu’ils viennent simplement dire au micro leur vie, leurs occupations,
leurs jeux, leurs projets.
Une
importante brochure sur le théâtre enfantin, les marionnettes, le guignol,
est en préparation.
(Pour
plus amples renseignements sur le Phono à l’Ecole, voir notre B.E.N.P.
n°13 : Phonos et Disques, 1 fr. 50. Pagès.)
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Les Classes‑Promenades
Les
classes-promenades sont depuis longtemps prévues aux programmes officiels.
On en reparle davantage en ces temps de scolarité prolongée et des loisirs
organisés. (Disons tout de suite, à ce sujet, qu’on aurait tort de les
considérer comme de simples dérivatifs sans portée éducative.) Leur pratique
va-t-elle enfin être généralisée ? On ne saurait trop le souhaiter.
Jusqu’à présent les possibilités qu’elles offrent restent méconnues de
la grande majorité des éducateurs. C’est fort regrettable pour eux et
plus encore pour les enfants. On n’attirera jamais avec trop d’insistance
l’attention sur les avantages des classes promenades et sur le peu de
consistance - dans la plupart des cas - des obstacles rencontrés.
Les
éducateurs s’accordent à reconnaître que l’enfant doit acquérir progressivement
la connaissance du milieu où il vit, non point tant parce que cette connaissance
est utile en soi mais parce qu’elle est nécessaire pour aller au-delà.
Le milieu est avant tout un champ d’observation et une base de réflexion
(comparaison, association...) Il aide par là à des acquisitions plus difficilement
accessibles. Or, cette connaissance s’acquiert bien plus exactement par
les classes-promenades. Les bêtes, les plantes, les minéraux même, gagnent
à être observés dans leur milieu naturel. Et puis ce n’est pas dans la
classe qu’on peut observer le ruisseau qui court, le champ qu’on défonce
ou la scierie en activité.
Les
gerbes d’observations rapportées sont d’une telle richesse que la classe
ordinaire s’en trouve ensuite vivifiée ; il lui appartient en effet,
de les exploiter, de les approfondir, de procéder aux travaux de classement
et de synthèse qu’elles appellent.
Même
si l’on veut s’en tenir à la seule préoccupation de l’acquisition des
connaissances, on peut constater à quel point les classes-promenades intéressent
toutes les disciplines. Bornons-nous à énumérer : la géographie générale
et locale, bases indispensables de l’étude des pays lointains, l’histoire
locale, les sciences physiques et naturelles, le français, le calcul,
le dessin. etc.
Mais
c’est surtout le développement intellectuel de l’enfant qui y trouve son
compte. L’intérêt n’a pas besoin d’être sollicité par des moyens plus
ou moins artificiels. Il jaillit à chaque pas. L’enfant connaît les joies
de la découverte ; il ne subit pas le maître, mais il questionne ;
l’intérêt suscite l’intérêt ; on veut approfondir ; on trouvera
plus de saveur aux livres qui donneront les explications ou les compléments
nécessaires. Ainsi, la classe-promenade s’inscrit parmi les techniques
d’une pédagogie rationnelle qui voit dans l’enfant non une unité passive,
un réceptacle chargé d’emmagasiner des connaissances distribuées du dehors
comme des rations, mais un être actif, avide de satisfaire ses besoins
fondamentaux, de s’élever au sens le plus large du terme.
Nous
nous sommes tenus à ce qui touche à la formation intellectuelle. Mais
ce serait un jeu de montrer que les classes-promenades concourent largement
à l’éducation physique, morale, esthétique.
Et leurs bienfaits se font sentir - sous des formes
diverses - à tous les degrés de l’enseignement. Pour l’élève de cours
complémentaire une visite d’usine, une excursion (géographique, botanique,
géologique) sont d’un autre intérêt et d’un autre profit que de longues
pages de manuels. Aux cours élémentaire et moyen où l’enfant est dans
une période d’évolution rapide, il est de toute importance de l’aider
à se créer de bonnes habitudes d’esprit par une éducation rationnelle
empruntant avant tout au milieu naturel et non aux interprétations « adaptées »
et si souvent fausses à. force de simplification. des manuels. Avec les
tout-petits, enfin, que de ressources dans la nature pour les exercices
sensoriels, les exercices physiques (avec ensuite repos et sommeil en
classe), et les exercices d’élocution, d’expression qui ne peuvent que
gagner à avoir été vécus !
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Les
sceptiques pourront trouver quelque peu dithyrambique cet éloge des classes-promenades.
Qu’ils se renseignent auprès de ceux qui les pratiquent. Les témoignages
seront unanimes. C’est très souvent qu’en classe on se réfère aux observations
faites au cours des classes-promenades. Et ce sont les élèves eux-mêmes
fréquemment qui, pendant les travaux ou les leçons évoquent l’observation
qui s’associe à la notion étudiée.
Et
ce sont les enfants aussi qui sont « emballés » pour les classes-promenades.
Ce n’est pas du tout parce qu’ils n’y voient que jeu et divertissement
mais parce qu’à ce moment on s’instruit sans contrainte, on respire à
l’aise. Ecoutons plutôt leurs témoignages. Un camarade avait posé à ses
élèves cette question : « Vous êtes toujours plus sages aux
classes-promenades qu’en classe. Pourquoi ? » Et voici ce qu’on
lit parmi les réponses : « On n’est pas assis comme à l’école.
on se promène, on est au grand air. La maîtresse nous raconte des histoires.
On est presque libres. On entend les oiseaux chanter; à l’école on ne
les entend pas si bien. A l’école, il y a des livres pour les leçons.
à la promenade on n’en a pas besoin. On fait de l’histoire, de la géographie
ou une leçon de sciences, mais on ne s’en aperçoit pas ».
Après
cette opinion des enfants, considérons donc la cause comme gagnée.
Pardon,
disent encore les sceptiques, tout cela est bien beau, mais il faut compter
avec de grosses difficultés : discipline. risques d’accidents, hostilité
du milieu ignorant, etc.
Nous
avons répondu en partie à l’argument discipline. Nous voudrions pouvoir
citer longuement la camarade dont nous venons de parler. « La discipline,
écrit-elle, était mon gros souci avant de faire des classes-promenades.
Maintenant si j’y pense au moment de la préparation, je n’ai jamais à
y penser quand nous sommes dehors ». Et plus loin : « La
question discipline ne se pose plus dès que les enfants sont intéressés ».
C’est bien notre avis.
Nous
n’en reconnaissons pas moins volontiers que la classe-promenade est impossible
avec les effectifs pléthoriques de certaines classes, non seulement d’ailleurs
par la difficulté d’assurer la discipline, mais aussi du point de vue
du profit à en attendre.
Mais
qu’on ne la condamne pas pour cela. Qu’on s’en prenne plus équitablement
à une organisation scolaire absurde qui tolère ce monstrueux entassement
des enfants, rendant d’ailleurs impossible la classe tout court.
Quant
aux risques d’accidents, ils ne sont pas plus grands que dans la cour
(moins grands même si l’on pense au « confort » de certaines
cours.)
Reste
le milieu. Certes, nous avons à compter avec les préjugés des familles,
habilement cultivés parfois contre nous, et trop souvent aussi avec ceux
de l’administration, pires, peut-être, parce qu’ils s’inspirent des premiers
et les aggravent.
Nous
n’en devons pas moins chercher à remonter le courant si nous voulons vraiment
tendre vers une éducation libérée.
Tous
les parents ne sont pas absolument incapables de comprendre une explication
simplement donnée. On insistera avec eux sur le caractère utilitaire,
pratique des classes-promenades. Ces élèves auront un cahier de comptes-rendus
qu’ils montreront fréquemment à leurs parents.
Ces
arguments pèseront bien peu le jour où l’Administration, faisant son devoir,
proclamera que les classes-promenades font partie de l’activité scolaire
et où les maîtres, dans leur grande majorité, en auront compris la valeur.
Notre enseignement a eu à vaincre des difficultés autrement graves.
Il
nous reste à résumer brièvement les indications pratiques à connaître
pour la conduite des classes-promenades.
Une
préparation nous parait indispensable. Le maître doit connaître les ressources
de l’endroit où il compte conduire ses élèves. Il doit prévoir dans leurs
grandes lignes les sujets qui solliciteront l’attention, ceci pour éviter
des observations trop touffues et en désordre, des confusions, des erreurs.
Il doit prévoir également les détentes, les dérivatifs indispensables
lorsque l’intérêt est épuisé ou que la fatigue se fait sentir. Bien entendu
l’imprévu sera souvent le bienvenu, parfois même il pourra prendre le
pas sur le prévu, car ce serait faire fausse route que d’aller à l’encontre
de l’intérêt des enfants et il est des occasions qui ne se retrouvent
pas souvent. Saisissons donc au vol ce que la chance nous présente.
Un
petit matériel est nécessaire. On utilise surtout : cartes, boussole,
décamètre et mètre, loupe, boites vides et cartables (pour insectes, plantes,
échantillons,) appareil photographique, jumelles, etc. Une ardoise, de
quoi écrire, dessiner et c’est à peu près tout, du moins pour un cours
moyen.
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Par
ailleurs, la classe-promenade ne se raconte pas : tantôt les élèves
groupés autour du maître écoutent ses explications, tantôt ils partent
à la recherche de fleurs ou de cailloux, tantôt ils mesurent ou évaluent,
etc... Et de temps à autre, on s’arrête pour noter en quelques mots l’essentiel
des observations ou pour un croquis express.
De
retour en classe, le travail ne manque pas : compte-rendu, dessins,
classement des échantillons, recherches de précisions et de compléments
dans les livres, exercices de français, de calcul sur le thème de la classe-promenade,
etc...
Concluons.
Si nous voulons que l’école soit reliée à la vie ambiante, ne la confinons
pas en permanence entre quatre murs. Sortons dans la cour, au jardin,
dans les environs immédiats, partons en classe-promenade, et si nous le
pouvons, complétons de temps à autre par des excursions.
Les
enfants qui nous sont confiés demeureront toujours trop longtemps confinés
et rivés à leur banc.
Pour
leur plein épanouissement, ils ont besoin de lire à même dans le grand
livre de la nature, il leur faut l’air du large.
P.
BOISSEL, (Ardèche.)
Voir
également des indications pratiques sur l’utilisation pédagogique des
classes-promenades dans la brochure n°11 de notre camarade Puget :
« La classe exploration » (1 f. 50.)
Le
Pipeau
Tous
les éducateurs en ont entendu parler. C’est une flûte en celluloïd percée
de six trous et donnant les sons du do au do de la 2e octave.
La première est obtenue en soufflant modérément, la deuxième en soufflant
plus fort. Les accidents sont joués en bouchant à demi les trous. Le son
très agréable et pur, rappelle en moins aigu celui du fifre.
Il
permet de former l’oreille et le goût et facilite grandement l’étude du
solfège, qui n’est plus une étude abstraite puisque la mélodie naît sous
les doigts. A ce sujet, le choix du solfège est très important. Il est
inutile qu’il compte des dissertations théoriques que le maître donne
au moment opportun : je recommande l’Amédée Reuschel n°1.
Pour
débuter dans l’étude du pipeau, il faut savoir que les trous doivent être
rigoureusement bouchés. Si le la est à demi-ouvert, on obtiendra un sol
dièse au lieu d’un do. Aussi, dès la première leçon, ne doit-on pas chercher
à obtenir le dos du bas, tous les trous bouchés, mais bien le si, tous
les trous ouverts, On descend ensuite progressivement au la, puis au sol
et enfin après plusieurs leçons, au do.
Dès
que cette note est obtenue, il suffit de suivre le solfège oui est fait
pour le chant et contient de bons exercices sur les intervalles. on comprend
leur importance pour obtenir la spontanéité du réflexe lecture-jeu.
Il faudra d’ailleurs toujours tenir la main à ce que
le solfège soit bien su et ne pas se contenter de la lecture collective.
Il est excellent de faire solfier individuellement de temps à autre, sans
prévenir, car quelques paresseux se laissent bercer par le solfège de
leurs voisins et se contentent de répéter, sans lire.
A
quel âge doit-on apprendre le pipeau aux enfants ?
D’après
nos expériences c’est à partir de 10 ans que, généralement, l’acquisition
des réflexes est le plus facile. Il arrive cependant que des enfants bien
doués puissent l’apprendre à 8 ans, mais c’est l’exception.
Quels
morceaux conviennent à cet enseignement ?
D’abord,
le solfège précité qui contient des pièces de ligne mélodique parfaite,
puis les chants scolaires et des morceaux de musique populaire, enfin
quelques airs de musette et de clavecin du 17e et du 18e
siècle. En effet, l’écueil est la multiplication des accidents. Il est
aisé de jouer en do, en fa ou en soi. Dès que l’on a 2 accidents à la
clé la difficulté du jeu augmente, surtout si le morceau est rapide. A
plus forte raison, la musique a 3 ou 4 accidents est-elle injouable dans
nos classes.
Mais remarquons qu’il ne manque pas de pièces agréables
en ces 3 tons essentiels. On y trouve largement de quoi renouveler le
répertoire et varier le programme de nos fêtes scolaires Car il n’échappe
à personne que ce modeste pipeau qui permet à l’enfant de jouer la musique
de ses chants, est d’un inestimable secours pour apporter dans nos note
de grâce et d’art qui y manque trop souvent (1).
M.
GACHELIN. Instituteur. Gilles (S. et L.)
(1)
Notre Coopérative met en vente : pipeaux, triangles et tous instruments
pour l’orchestre enfantin, Voir également brochure B.T., n°9 : Les
pipeaux (6 fiches), 0 fr. 40.
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Collections de plantes, de
fleurs, d’insectes,
observations pratiques de sciences
Grâce
aux Activités Dirigées, l’étude des sciences physiques et naturelles peut
enfin prendre un autre sens : de verbale qu’elle était presque exclusivement
jusqu’à ce jour, elle tend à, devenir ce qu’elle devrait être exclusivement :
la technique d’étude du monde qui nous entoure.
Rechercher
les plantes, les fleurs, les insectes, étudier les phénomènes chimiques,
physiques et naturels, collectionner les documents et les renseignements
ainsi obtenus, est une des Activités les plus appréciées des enfants auxquels
l’école traditionnelle n’a point fait perdre cette curiosité innée qui
est à la base de toute étude et de toute recherche.
Ces recherches, ces classements, ces expériences sont
d’ailleurs intimement liées à notre technique du fichier qui permet de
trouver, sur tous les sujets qui s’offrent à notre intérêt, les renseignements
théoriques et techniques indispensables. Nous avons à notre portée toute
la merveille du monde et, par une aberration inconcevable, nous ne savons
point en profiter pour cette préparation à la vie qui est le but de toute
éducation.
On
pourra consulter avec profit pour ces techniques nos B.E.N.P. :
N°11. La classe-exploration.
N°12. Technique d’étude du milieu local.
Nous avons également dans notre fichier un certain
nombre de fiches documentaires précieuses (voir notamment série de fiches
de sciences établies par le Groupe Meusien de l’Education Nouvelle.) Voir
également :
Brochures
Bibliothèque de Travail (recueils de fiches :
N°15. La nature (57 fiches-
N°18. Sciences (38 fiches-
N°19. Nos recherches (8 fiches).
Nous
publierons sous peu deux brochures spéciales abondamment illustrées :
Pour
votre herbier.
Collections
d’insectes.
Enfin,
une de nos brochures B.T. :: Les Abeilles, indique d’une façon vivante
et pratique tout l’intérêt qu’une école peut trouver à l’installation
en classe d’une ruchette.
Nous
venons de mettre en fabrication des boîtes de classement pour plantes
et insectes, avec couvercle transparent, format 21x27 à 10 fr.. qui permettent
de collectionner et de classer le résultat de vos recherches.
Orientez-vous
vers ce contact permanent et curieux avec la nature. Vous n’aurez qu’à
vous en féliciter.
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Recherches folkloriques
Histoire vivante par le folklore
et les archives
Nous
ne pouvons que nous féliciter de voir l’Ecole Française nous suivre délibérément
sur cette voie d’adaptation de l’école au milieu, et de différenciation
à la base dans un but commun de compréhension et de culture.
Les
recherches folkloriques sont parmi les plus passionnantes pour les enfants
et vous pouvez hardiment les pousser dans cette voie pendant les heures
d’A.D. : ils interrogent les vieux ; ils interrogent aussi les
vieilles pierres, les musées ; ils comparent les traditions, les
superstitions, les croyances ; ils mesurent pas à pas le progrès.
L’imprimerie
et les échanges sont là d’un grand secours parce qu’ils nécessitent la
préparation et le tirage de documents illustrés sur tous ces sujets et
que de la confrontation de ces documents entre les diverses régions de
France, naît la véritable culture, la véritable science, la véritable
histoire.
Ajoutons qu’une infinité d’Activités manuelles et artistiques
peuvent se greffer sur ces recherches : résurrection par le modelage,
le découpage, la gravure. le travail du bois ou du contreplaqué des éléments
passés de la vie du peuple : vieilles fermes, vieux costumes, scènes
caractéristiques de la vie du village, scènes de travail, confection de
chariots, de voitures, d’outils divers, poupées, etc., pièces de théâtre
tirées de ces divers éléments.
La
recherche dans les archives locales et régionales permet et complète d’ailleurs
ces travaux. Nous avons lancé l’idée d’une histoire vivante du peuple
de France par le folklore et les archives. Une brochure en préparation
indiquera la technique de recherche et d’utilisation de ces documents
folkloriques et d’archives.
En
attendant, on peut lire dans notre revue La Gerbe notre chronique permanente
de l’Histoire vivante et de l’Histoire retrouvée, notre Chanson de Geste
de la Révolution Française, et voir également quel profit pédagogique
et théâtral des élèves d’une école ont su tirer de semblables recherches
dans notre brochure Enfantines : « Houillos ou la découverte
de la Houille ».
Encore
une fois, notre fichier, nos brochures B.T. apportent des directives,
des exemples, des documents précieux à qui veut s’orienter dans cette
voie. Voir notamment nos brochures :
Histoire
du Livre
Histoire du Pain
Chariots et Carrosses
Diligences et Malles-Postes
Derniers progrès
Les Anciennes Mesures
Autrefois
Histoire de la Navigation
Histoire de l’Aviation.
Nous
avons vu réaliser dans une école, d’une façon merveilleuse, en contreplaqué,
toute la série des chariots et carrosses d’après les merveilleux dessins
de nos brochures.
Chacune
des écoles travaillant selon nos techniques a d’ailleurs entrepris, plus
ou moins méthodiquement, de semblables recherches et nous avons dans nos
archives des Nos spéciaux qui sont d’un puissant intérêt.
Modelage
Particulièrement
aimé des enfants. Activité d’ailleurs intimement liée à toutes celles
que nous venons de proposer ci-dessus.
Mais,
pour être vraiment éducatif et intéressant, le modelage devrait avoir
un but : être motivé. Les objets obtenus devraient donc pouvoir être
conservés et là réside la difficulté.
On peut, un peu partout, se procurer de l’argile qu’on
pile soigneusement, qu’on tamise ensuite, qu’on fait dissoudre en bouillie
et qu’on décante de façon à obtenir une pâte très homogène et très liée
qui se travaille tout à fait comme l’argile des potiers.
Les
enfants peuvent alors réaliser de façon originale, en liaison avec les
diverses activités. Les objets obtenus, séchés à l’air, ou cuits au fourneau
d’une cuisinière, peints ensuite, peuvent tenir assez longtemps pour figurer
dans une exposition. Pour être indestructibles, ils devraient être cuits,
à haute température dans un four de potier. Les camarades qui ont dans
leur région quelque centre de poterie, peuvent, comme l’a fait l’école
Freinet, y faire cuire leurs réalisations.
Les
œuvres obtenues ont toujours un très grand succès dans les expositions,
les tombolas, les fêtes, et montrent mieux que le dessin encore, ce que
peut la création enfantine lorsqu’on a su la libérer et la préparer.
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Fabrication
des cartes en relief
C’est, sans nul doute, la forme idéale de l’enseignement
de la géographie. Le Groupe Meusien d’Education Nouvelle a réalisé ainsi
de belles cartes en relief. Les camarades de ce Groupe nous préparent
une brochure spéciale qui indiquera la technique de réalisation de ces
cartes.
Tissage
Activité
encore très appréciée des enfants autant filles que garçons, surtout lorsque
les objets obtenus servent à enrichir la Coopérative scolaire ou prennent
place dans des expositions et des tombolas, ou servent directement les
enfants.
Les
camarades recommandent en général le métier à tisser jacquaramain qui,
simple et pratique, permet des réalisations intéressantes, écharpes surtout.
Mais
ces appareils scolaires n’ont pas, malgré tout, la simplicité et l’automatisme
de manœuvre des appareils à tisser traditionnels, tels qu’ils existaient
autrefois dans nos villages.
Nous
continuons nos recherches pour offrir aux adhérents un modèle de métier
à tisser ordinaire, en format légèrement réduit, très facilement maniable
par les enfants et qui permettra la fabrication d’étoffes qui auront certainement
un grand succès et une grande utilité.
Nous
publierons alors une brochure spéciale donnant toutes les indications
nécessaires.
Cinéma
Nous
ne dirons que quelques mots du cinéma, puisque nos efforts dans ce domaine
sont excessivement réduits.
Il
y a près de dix ans, à l’origine de notre mouvement, nous avions lancé
une Cinémathèque coopérative qui a rendu d’immenses services.
Malheureusement,
le Pathé Baby (2mm5) disparaît peu à peu ; les films ne sont plus
réédités comme il le faudrait et notre cinémathèque fonctionne dans des
conditions difficiles.
Il
va sans dire que le cinéma (le 16mm de préférence aux autres aujourd’hui)
est un incomparable moyen d’éducation et d’instruction ou, du moins, il
le deviendra le jour où la sollicitude gouvernementale rendra enfin possible
l’utilisation de véritables films d’enseignement.
En
attendant, nous tenons à signaler l’intérêt exceptionnel que présentent
pour les enfants de scolarité prolongée des films réalisés par les enfants
eux-mêmes. La caméra Pathé-Baby était bon marché et les films également
d’un prix abordable. La caméra 16mm est plus chère, mais elle procurera
d’incomparables satisfactions à ceux qui pourront l’utiliser pour filmer
les scènes les plus passionnantes de la vie scolaire.
Nos
services restent disposés à conseiller et aider les camarades dans le
choix du matériel de cinéma et prise de vue.
Écrire
à BREDUGE, 26, rue des Tanneries, Moulins (Allier.)
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Photographie - Clichage
- Pyrogravure - Philatélie
Modèles réduits, etc...
Nous
avons indiqué, dans l’ordre d’urgence et selon les possibilités de réalisation
que nous offrons, les diverses techniques que nous recommandons pour les
heures d’Activités Dirigées. Nous garantissons le succès, quelle que soit
la compétence des éducateurs pour toutes les techniques que nous avons
préparées et pour lesquelles nous avons publié des brochures explicatives.
Il ne s’agit plus là de travail de bricoleur plus ou moins habiles, mais
d’activités qui, par notre action, ont désormais pris place dans le processus
scolaire, qui peuvent être pratiquées dans toutes les classes.
Nous
savons que le champ est infini pour les camarades habiles de leurs mains
et qui peuvent s’attaquer avec le même succès : à la photographie
(qui n’est vraiment pratique et éducative que si on développe soi-même),
au clichage de dessins et de photos (où de nombreux camarades ont si bien
réussi), à la pyrogravure qui est une sorte de gravure mécanique du bois
par une pointe rougie électriquement l’appareil que nous pouvons faire
livrer vaut 120 fr. environ), la philatélie, les modèles réduits d’avion,
le cinéma, etc...
Les fêtes scolaires
Les fêtes scolaires sont une des Activités
les plus recommandées, autant pour les avantages pédagogiques incontestables
qu’elles nous valent que par l’atmosphère familière qu’elles créent autour
de l’école et le profit matériel non négligeable qu’elles apportent à
la Coopérative.
Mais encore faut-il pouvoir réussir ces fêtes.
La chose était autrefois difficile pour les
maîtres insuffisamment doués ou exercés en musique et en chant.
C’est à l’intention de ces camarades que
la Coopérative de l’enseignement laïc a réalisé des disques spéciaux pour
l’enseignement du chant, pour les danses et la rythmique qui permettent
aujourd’hui à tout éducateur de réussir de façon magistrale la fête scolaire
(voir notamment notre brochure « Phono et Disques », prix :
1 f r. 50).
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Nous
l’avons dit, en commençant : notre but n’a point été, dans cette brochure,
d’établir une liste impressionnante des multiples Activités possibles,
pour vous faire regretter ensuite de ne réussir pleinement dans aucune.
Nous avons, au contraire, concentré nos recherches
et nos efforts sur quelques activités que nous estimons essentielles,
qui, grâce à notre matériel et à, nos renseignements techniques, peuvent
aujourd’hui être pratiquées dans toutes les écoles publiques.
Et
c’est parce que nous avons préparé notre réussite que les Activités Dirigées,
dont nous ne saurions trop vanter l’institution, deviendront un des éléments
précieux de la nouvelle vie de vos classes ; qu’elles ne seront point
ce bricolage sans lien, sans suite et sans valeur pédagogique avec lequel
on tenterait de déconsidérer et de supprimer la récente institution.
Nous
avons préparé un chemin. Que ceux qui se sentent des aptitudes spéciales
s’écartent hardiment pour réaliser selon leurs possibilités. Mais nous
savons que la grande masse des éducateurs apprécient nos efforts qui leur
sont tout spécialement destinés et se joindront à nous pour parfaire encore
les outils et les techniques de l’école nouvelle populaire.
Un aperçu de quelques-uns des articles vendus par la
C.E.L. et dont l’usage est tout particulièrement recommandé pour les
Activités dirigées
(Ces prix puisés dans le tarif de mai 1939 sont sans
engagement pour les périodes ultérieures. Demander le tarif gratuit)
Un matériel minimum d’imprimerie
à l’Ecole Frs. 472 50
Une presse C.E.E. automatique :
format 13,5x21 .... 700
21x27 .... 1000
Un limographe C.E.L. 100
Un nardigraphe 430
Trousse à graver C.E.L. 8
Lino à graver, le dm² 0 50
Matériel de tirage de linos 68
Boîte collection dessus celluloïd 21x27 10
Poteries à décorer : l’une de 1.50 à
4 50
Une boîte peinture à la colle 35
et à l’huile
60
Fichier scolaire Coopératif
618 fiches imprimées 95
id. dans un classeur spécial 110
Disques C.E.L. (voir tarif)
Brochures Bibliothèque de Travail
les 10. 20
Brochures d’Education Nouvelle Populaire :les 10 10
La Gerbe, 1 an 20
L’Educateur Prolétarien, un an 40
Abonnement à un journal scolaire 10
Appareils de radio, disques, orchestre
enfantin (voir tarif).
Services d’échanges interscolaires nationaux et internationaux
30 Commissions d’Etude et de Travail constituées au sein
de la C.E.L. font de ce groupement la seule association pédagogique au
service des éducateurs pour la réalisation pratique des Activités Dirigées.
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