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COURS THÉORIQUE ET PRATIQUE
DE LA CONNAISSANCE DE L’ENFANT
LE PROFIL VITAL
Bien que , au cours
de nos trois premiers numéros, nous ayons pu à peine aborder les explications
simples des faits de psychologie et de pédagogie, et pour éviter qu’on
croie que nous nous contentons, nous aussi, de spéculations théoriques
nous allons tout de suite aborder un côté essentiellement pratique, notre
Profil vital.
Sur
quels principes est-il basé ?
Toul
être vivant, s’il n’est pas dévitalisé par les erreurs et les accidents
physiologiques ou par une mauvaise formation, est animé par un besoin
de croître, de grandir, d’aller de l’avant, qui est le propre de l’enfance
et de l’adolescence et qui ne s’éteint que par la maladie ou la vieillesse.
L’être
vivant est exactement comme l’eau du ruisseau qui tend à dévaler la pente,
à suivre son cours, dans un maximum de puissance.
Or,
les géologues et les ingénieurs peuvent calculer d’avance, la puissance
du torrent. ses réactions aux barrages qu’on établit artificiellement
sur sa route, la direction qu’il prendra quand l’eau refluera sur elle-même.
Ils pourront dire si cette eau risque de retrouver le lit normal ou si
elle s’en ira dans une autre direction avec toutes les conséquences que
cela entraîne.
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Si nous pouvions connaître
les obstacles qui, au cours de la première enfance, ont affecté la puissance
du courant de vie, nous saurions en conséquence avec quelle force et quelles
possibilités il abordera et affrontera les obstacles qu’il va rencontrer
sur sa route.
Si
nous connaissions ensuite les obstacles qui se sont plus ou moins brutalement
placés en travers de la vie de l’enfant, nous pourrions en déduire les
déviations par lesquelles l’individu a tout de même essayé de se réaliser.
Nous
nous rendrons compte notamment que, plus l’obstacle est important, plus
impérieuse est la nécessité de chercher une autre voie pour continuer
la vie.
Nous
pouvons affirmer, en tous cas, que c’est toujours sur la base des obstacles,
plus ou moins obstructeurs, qui se placent en travers de la vie de l’enfant,
que se posent pour l’individu les problèmes les plus déterminants. Et
les solutions à des problèmes ne sont pas infinies. On pourrait fort bien
les cataloguer par ordre de fréquence de façon à établir d’avance la ligne
probable du comportement de l’enfant.
C’est
ce que nous avons essayé de faire avec notre Profit vital. Nous posons
les points essentiels du comportement de l’enfant Si, nous me dénotons
rien de grave, c’est qu’il n’y a pas eu d’obstacle en travers du chemin,
et que la vie s’est continuée sans histoire. S’il y a petite déviation
ou chute, c’est que l’obstacle peu important, a été surmonté sans trop
de peine, sans influer radicalement sur le comportement de l’enfant. S’il
y a chute grave, alors les problèmes vitaux essentiels se sont posés impérieusement
à l’individu qui voulait pourtant vivre. Nous avons automatiquement des
notions de comportement ou des traits de caractère dont nous pourrons
établir l’orientation par l’examen des solutions possibles et de leurs
fréquences.
L’usage
a montré que le profil vital ainsi établi nous permettait de découvrir
effectivement des erreurs et des tares et nous indiquait les tendances
possibles de la réaction.
000
Nous
pensons que le meilleur moyen de familiariser nos lecteurs avec la conception,
l’usage et la signification de ce Profil vital est d’établir, sous leurs
yeux. un de ces Profils et de donner, chemin faisant, toutes explications
qui s’imposent. Il s’agit, en l’occurrence, du Profil vital d’une fillette
de 7 ans, établi par Cabanes.
Nous
vous demanderons alors d’acheter un de nos Profils vitaux et d’établir
le Profil de vos enfants. Avec notre ami Cabanes nous nous tenons à votre
disposition pour conseils ou renseignements complémentaires.
Ne vous formalisez pas trop sur la difficulté
que vous rencontrerez à noter les divers points du graphique. Peu importe
que vous notiez 7, 8 ou 9 pour un titre. Ce qui est nécessaire pour nous,
c’est de distinguer dans le graphique d’une part, les flèches, d’autre
part, les chutes, Ce que nous expliquerons plus loin.
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ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX DE LA PUISSANCE
Comme
tous les psychanalystes, nous accordons la plus grande importance à la
toute première enfance, et aux conditions physiologiques et de milieu
qui l’ont marquée.
1. Santé des Parents :
Excellente santé : 10
Santé normale sans affection grave : 8
Reliquat de maladie grave, mais amélioré chez l’un des
parents : 6
Maladie grave chez l’un des parents de 0 à 5, selon gravité.
Ici parents en bonne santé : 8
2. Age des parents à la naissance de l’enfant :
25 ans : 10.
Au-dessus, baisser d’un point par
deux années en plus (moyenne des deux âges).
Ici : 9 – Père : 25 – Mère : 23
3.
Milieu social des Parents :
Richesse et bien-être : 10.
Extrême misère : 0.
Les intermédiaires seront notés
entre ces deux extrêmes.
Ici : 8
4.
Milieu naturel dans lequel l’enfant est né et a passé ses premiers
jours.
Campagne opulente dans bon climat
: 10.
A la campagne selon richesse et
climat : 5 à 10.
Les bordures d’une ville ou dans
petite ville : 4 à 5.
A l’intérieur de la ville, selon
nature et quantité : 0 à 5.
(Maintenant oui. De 206 à 500,
l’enfant a été gardée par deux personnes âgées où elle ne pouvait bouger :
5).
5.
Logement :
selon richesse de la maison, exposition,
confort, place dont dispose l’enfant, etc...
Ici logement salubre, jardin : 7
6. Composition de la famille :
2 - 3 enfants : 10
Famille trop nombreuse (selon âge et condition) de 0
à 5.
Enfant unique : de 3 à 5.
Présence de grands-parents à charge : enlever 2 points.
Non à charge : ajouter 2 points)
(Indiquer le rang occupé par l’enfant),
Ici père et mère enfant unique : 3
7.
Grossesse :
Naturelle, sans accidents ni malaises
: 10.
Baisser provisoirement selon accidents.
Ici : 8
8.
Accouchement :
Excellent : 10.
Baisser selon accidents ou difficultés.
Intervention chirurgicale ou accouchement
avant terme : de 2 à 5.
Ici : 3
9. Poids de l’enfant à la naissance :
Moyenne :
G., 3 kg. 400 ;
F., 3 kg.
A ce poids ou au-dessus : 10.
Baisser de 1 point par 200 gr.,
au-dessous de la moyenne.
Ici : 7
10.
Alimentation de 0 à 1 an
(a une importance décisive).
Au sein de la mère, sans accident
: 10
(baisser selon condition, alimentation
et santé de la mère).
Au sein d’une nourrice : max. :
8 ; mixte max. : 8 ; Artifi. max. : 8.
Ici : 7
11. La mère travaille-t-elle hors de la maison ?
(c’est-à-dire est-elle absente du foyer auquel elle ne peut se consacrer
totalement (en général, toujours péjoratif).
Si non : 10.
Si oui, baisser selon situation
des enfants qui restent à la maison (surveillance par vieille mère, fillette,
voisine, pouponnière, etc.)
Notez les observations du point
de vue alimentation et digestif.
(Ici enfant élevé de 0 à 200
par mère de 200 à 500 par une personne âgée amie de la famille, chez qui
l’enfant ne pouvait ni courir ni crier. De 500 à 600, successivement par
4 bonnes d’un genre différent mais aussi peu satisfaisantes l’une que
l’autre : on a mis 7. - J’aurais peut-être baissé à 5 ou 6, bien, que
ce ne soit pas désastreux, les premières années ayant été sauvegardées.)
12. Premiers pas:
A 9 mois : 10.
10 mois : 9.
11 mois : 8
12mois: 7, etc...
Ici : 6
13. Premières paroles articulées conscientes :
à 1 an : 10.
(baisser d’un point par mois de retard).
Ces deux chapitres sont surtout
destinés à révéler les chutes graves).
Ici : 3
14. Propreté
:
Si la précocité par dressage n’est pas forcément un signe bénéfique, il
est un certain âge auquel l’enfant doit maîtriser ses réflexes.
(Baser sur l’âge auquel l’enfant
ne se salit plus qu’accidentellement).
7 mois : 10;
8 mois : 9, etc...
Ici : 7
15. Succion du doigt ou sucette :
(Signe notoire).
Ni l’un ni l’autre : 10 ;
accidentelle : 5 à 8.
Tenace : 3.
Ici : 10
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16. Maladies graves :
ont une répercussion décisive sur
le comportement ultérieur de l’enfant (notez les vaccinations).
Entre 0 et 2 ans :
pas de maladie grave : 10.
Maladies menaçant la vie et laissant
des reliquats graves : de 0 à 5.
Ici : 7
17. Perte de la mère :
maladie grave de la mère influant
profondément sur la façon de vivre de l’enfant : 3 à 5.
Déficiences de la mère : 3 à 8.
Ici : 10
18. Perte du père :
id.,
Ici : 10
19. Marâtre ou parâtre :
d’ordinaire assez péjoratif
sauf exception : de 2 a 8.
Ici : 10
20. Soins par bonne :
en général péjoratif de 0 à 5.
Ici : 2
21. Soins loin de la maison :
en général aussi grave, parfois
plus.
Ici : 2
22. Equilibre familial :
essayez de voir si l’atmosphère
de la famille crée pour l’enfant un milieu favorable et notez en conséquence.
OBSERVATIONS GENERALES SUR CE CHAPITRE
1er
Pas très favorable :
une chute à l’accouchement qui peut avoir des conséquences
importantes. Et surtout, chutes défavorables aux 6, 20 et 21. Cela influencera
considérablement, et dans un sens donné, le comportement de l’enfant.
INSUFFISANCES
Dans ce
chapitre, nous allons examiner soigneusement, titre par titre, les insuffisances
les plus couramment constatées par les enfants. A ces insuffisances qui
sont comme l’obstacle placé en travers du torrent, l’enfant réagira comme
il pourra et ce sera le sujet d’une deuxième étude importante de définir
comment il réagira en cas de chute grave en tel et tel point.
A. - INSUFFISANCE
CENERALE
23. Insuffisance
de l’expérience tâtonnée :
l’enfant est d’autant plus apte à affronter la vie qu’il a fait davantage d’expériences.
Voyez donc si votre enfant a pu de bonne heure faire ses expériences, avec son
corps, avec ses mains, avec des outils, etc. Vous noterez en conséquence.
(Ici : Acquisition rapide
de gestes utiles. Habileté manuelle normale. Cela ne suffit pas comme
renseignements. Il aurait fallu savoir si l’enfant s’est trouvé vraiment
mêlé à la complexe activité de la vie. Le milieu paysan pour l’enfant,
avec ses plantes et ses bêtes, est un modèle de milieu favorable à cette
expérience tâtonnée : 6.
24. Insuffisance du recours à la famille :
quand l’enfant ne peut pas surmonter seul les obstacles qu’il rencontre
sur sa route il essaie de s’accrocher à des branche, qui l’aideront à
se sauver. La première branche vers laquelle il se tourne est la famille.
Or, la famille :
- peut être aidante (l’aider à se sauver), c’est bien (8 à 10)
- rejetante si elle repousse l’enfant qui tend les bras. C’est grave. L’enfant
devra chercher d’autres solutions (0 à 5) ;
- accaparante : la famille saisit l’enfant. Le sauve, mais, de crainte qu’il
ne commence ses expériences, on le retient dans la famille. Humainement,
semble moins grave. Psychiquement et socialement, c’est plus catastrophique
encore (de 0 à 5).
Ici : 3
25. Insuffisance du recours à
la nature :
si la famille ne lui apporte pas l’aide et le secours désirables, l’enfant se
tourne vers la nature et les bêtes, en certains milieux du moins.
La nature est pour lui plus ou moins salvatrice. Il peut néanmoins en résulter
diverses tendances (amour de la nature et des bêtes) qui seront déterminantes,
Ici l’enfant. n’a pas été avantagé
: 3
26. Insuffisance du recours à la société : si la famille et la nature n’apportent l’aide
nécessaire et si l’occasion s’en présente, l’enfant fait appel à la société,
au milieu, aux artisans, à fa rue, aux bandes organisées. Plus ou moins
bénéfique.
Ici : 3 encore
27. Insuffisance du recours aux individualités :
si les recours ci-dessus ne sont pas suffisants pour que l’enfant puisse surnager
et si une personnalité se présente comme salvatrice. l’enfant essaiera
ce recours.
Mais comme la famille, la personnalité en question (adulte ou enfant)
peut être :
- aidante (c’est bien) ;
- rejetante (dangereux)
- accaparante (plus dangereux encore).
Noter en conséquence.
Ici : 3
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A. -. OBSERVATIONS
GENERALES SUR CE CHAPITRE
Très
défavorable. L’enfant n’a pu faire aucune expérience valable. Elle n’a
pu. s’accrocher sérieusement à aucune planche de salut. Cette situation
engagera défavorablement tout son comportement.
B.
- INSUFFISANCE DE SANTE ET DE FORCE
Pour
diverses raisons physiologiques, l’enfant n’a pas un potentiel suffisant
de santé et de force. Il est comme le torrent dont le cours a été amolli,
par des barrages.
Voici
une suite d’éléments qui nous permettront pratiquement de détecter ce
potentiel.
28. Débilité, faiblesse en général
(noter de 0 à 10).
29. Fatigabilité
(où au contraire grande résistance à la fatigue).
Ici : 9
31. Fermeté, courage en face des situations qu’impose ce courage, va-t-il
même jusqu’à l’audace et à la témérité.
Ici on a noté 9 : Ferme et courageux.
Je ferais personnellement des réserves sur cette note, à mon avis exagérée.
32. Nonchalance, paresse, inertie, apathie, Ne fait pas forcément double emploi
avec le 30 dont il est parfois le pendant.
On a noté ici 9 parce que les
parents indiquent : obstiné dans son travail, voudrait bien, faire sans
y parvenir, 6 ou 7 aurait suffi.
33. Audace, témérité : complète le 30 et le 31.
34. Mécontent ou gai
(noter les sautes d’humeur).
37. Ingéniosité (se distingue de la pure habileté manuelle par la tendance
à inventer et à créer).
38. Propreté (si l’enfant est propre et s’il aime et recherche la
propreté).
39. Simplicité (8 à 10), souci de la parure (6 à 8), coquetterie (2
à 6) selon manifestations.
41. Simplicité
(8 à 10). Recherche exagérée du confort et du bien-être (4 à 6).
C.
- FAIBLESSE GRAVE DE CONSTITUTION
(Les
insuffisances que nous notons sous ce chapitre sont toutes la conséquence
directe ou indirecte d’une faiblesse de constitution que nous nous appliquerons
à détecter et à soigner.)
44. Manies et tics (en donner la liste précise).
46. Distraction. Dans la lune (ne pas confondre avec la
simple rêverie qui n’est pas « maladive »).
49. Vertige, aptitude à l’équilibre.
D. - INSUFFISANCE DIGESTIVE
(Insuffisances
qui sont la conséquence d’une faiblesse digestive plus au moins grave
à détecter et à soigner.)
53.
Égoïsme, altruisme (à apprécier avec prudence en pensant qu’il ne faut
pas exiger des enfants ce que ne donnent pas les adultes eux-mêmes.
Noter surtout lorsqu’il y a exaspération anormale.)
55.
Amour exagéré des jeux à gagner.
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E. - INSUFFISANCE RESPIRATOIRE
56. Hésitation, décision (se distingue du suivant en ce
sens qu’il s’agit d’une hésitation maladive, qui peut se manifester même
lorsqu’il n’y a pas crainte. De même on peut prendre facilement la décision
et pourtant manquer d’assurance dans la décision.)
58. Travaux sédentaires ou actifs (il ne s’agit pas d’établir
une différence de valeur mais simplement de montrer leur relation avec
l’insuffisance respiratoire).
F. - INSUFFISANCE NERVEUSE ET MOTRICE ET D’EQUILIBRE
VITAL
60. Instabilité de caractère ou égalité d’humeur.
63. Acquisition rapide des habitudes et des automatismes.
67. Révolte (dans leur manifestation extrême, résignation
et révolte sont tout aussi péjoratives et démonstratives l’une que l’autre.
C’est pourquoi il n’y a pas double emploi entre 65 et 66.)
68. Sensibilité, émotivité.
69. Signes nerveux dans le langage, l’écriture et les
gestes.
71. Amour des jeux mécaniques (qui ne font appel qu’aux
purs automatismes).
72. Unérisis (incontinence d’urine, à noter selon gravité).
G. - INSUFFISANCE GLANDULAIRE
H.
- INSUFFISANCE SEXUELLE
77. Regard fuyant (est souvent signe d’un trouble du comportement
affectif et sexuel).
I.
- INSUFFISANCE DANS LES EXPERIENCES ET LES CONNAISSANCES
J. - INSUFFISANCE INTELLECTUELLE ET SCOLAIRE
Nous indiquerons plus tard les tests qui seraient le
plus susceptible d’apporter pour chacun des points de ce chapitre une
note exacte.)
K.
- INSUFFISANCE FAMILIALE,
101. Insuffisance du père (à noter selon les indications
que nous avons données au début sur la fonction : aidante, rejetante,
accaparante).
102. Insuffisance de la mère (mêmes observations).
103. Fixation au père (certains enfants, les filles surtout,
s’attachent exagérément au père, ce qui entraîné des complications graves).
104. Fixation à la mère (mêmes observations).
105. Pas assez de frères (une bonne moyenne paraissant être
3 enfants (note 10), pour 2, note 6 ; un seul, de 0 à 5.
106. Trop de frères (de 4 à .10 enfants, noter en conséquence)
L. - INSUFFISANCE AFFECTIVE
M.
- INSUFFISANCE SOCIALE
117.
Tendance exagérée aux jeux individuels et hésitation devant les jeux de
groupe.
N. - INSUFFISANCE PSYCHIQUE
126.
Lectures ersatz (abêtissantes).
O. -INSUFFISANCE RELIGIEUSE
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EXAMEN ET EXPLICATION DU GRAPHIQUE
Un coup d’œil sur ce graphique va déjà nous permettre
quelques observations précieuses.
Nous comparerons ce graphique à celui d’un baromètre
enregistreur.
1° Jetons un coup d’œil sur les éléments fondamentaux
de la puissance qui nous donnent une idée des difficultés qu’a dû surmonter
l’enfant dans la mise au point de son comportement.
Pour ce qui concerne le présent graphique, quatre chutes
graves : l’une, l’accouchement, peut influencer le comportement nerveux
et psychique de l’enfant. Les trois autres intéressent la vie de famille
dans les tares vont influencer sans doute le comportement affectif et
social.
2° Voyons maintenant le graphique lui-même.
1er
CAS.- Si le graphique se tient régulièrement à un niveau élevé, 7,
8, 9 sans hausses brusques, ni chutes accidentelles, nous pouvons conclure
à l’équilibre et à la puissance d’autant plus parfaite que le niveau approche
du maximum. Nous appelons ce graphique celui de :
L’EQUILIBRE
FIXE DANS LA PUISSANCE.
2e
CAS. - Mais ce graphique peut être régulier, uni, sans montées ni chutes,
mais seulement à un niveau moyen ou inférieur : celui du brouillard et
de la pluie, ce qui n’est certes pas l’idéal. Nous aurons alors :
L’EQUILIBRE
FIXE DANS LA MOYENNE.
3e
CAS. - L’EQUILIBRE FIXE DANS L’IMPUISSANCE.
... Qui est le cas de certains anormaux graves qui ne
réagissent que faiblement aux insuffisances vitales.
4e
CAS. - Le graphique peut se tenir au beau fixe avec quelques
flèches supérieures; nous aurons alors :
L’EQUILIBRE FIXE DANS LA PUISSANCE AVEC POSSIBILITES SUPERIEURES.
5e CAS. - Si le beau fixe est coupé de flèches plongeantes, nous
dirons :
EQUILIBRE
DANS LA PUISSANCE AVEC CHUTES ACCIDENTELLES.
6e
CAS. - Si ces chutes sont si nombreuses qu’elles font
de notre graphique non pas une ligne horizontale plus ou moins élevée,
mais une série de fossés et de pics, nous aurons :
PERSONNALITE DESEQUILIBREE AVEC, SUIVANT LES CAS,
PREDOMINANCE DES POSSIBILITES SUPERIEURES OU INFERIEURES
7e CAS. - Si ce déséquilibre s’étale au-dessous de la moyenne,
nous aurons :
LE DESEQUILIBRE INFERIEUR.
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Voyons maintenant, pour démonstration, l’interprétation
possible du graphique ci-dessus.
En
voici les caractéristiques :
a)
Grave chute pour l’insuffisance du recours à la famille, à la société,
aux individualités. Cette chute ainsi généralisée est très grave.
Elle aura obligé l’enfant à chercher souvent des solutions de fortune,
et il y aura réussi plus ou moins. S’il n’y a pas réussi, il sera timide
et indécis en face de la vie. Ces insuffisances compliqueront tous les
cas que nous signalera le graphique.
b) Le graphique dénote un déséquilibre
assez prononcé avec prédominance cependant des flèches et de nombreux
points en hauteur.
c) Un nombre important de chutes assez graves compliquent sans
doute le comportement de l’enfant.
d) Cet enfant aurait eu, à bien des points de vue, des possibilités
supérieures s’il n’avait été handicapé par les accidents survenus et les
fautes commises dans son éducation.
e) Il n’y a pas de chute sensible du côté physiologique.
L’enfant en question doit avoir une bonne santé, pourvu qu’on ne la gaspille
pas.
f) Par contre, toutes les chutes graves sont pour :
insuffisance familiale
insuffisance
des recours, qui sont sans doute à l’origine :
des
lapsus et erreurs ;
de
la distraction,
et
qui sont traduits par des signes nerveux et une aggravation de la sensibilité
avec tendance à l’automatisme.
g) Cet état de fait semble avoir influé d’une façon maléfique sur
le comportement scolaire et social où l’enfant aurait pourtant excellé.
Il n’est peut-être pas trop tard pour remonter la pente
si on parvient à corriger les erreurs si bien révélées par le graphique.
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Nous arrêterons là, pour l’instant, les premiers enseignements de notre PROFIL VITAL,
ceux qui nous révèlent les tares, les insuffisances, les flèches ou
les chutes. Cette première partie du PROFIL VITAL S’avère ainsi
comme une sorte de diagnostic du comportement qui est beaucoup
plus révélateur que tous les diagnostics établis jusqu’à ce jour par des
tests insuffisamment synthétiques et pas assez dynamiques et vivants.
Dans une deuxième partie, pour la mise au point
de laquelle nous demandons la collaboration de nos lecteurs, nous examinerons
comment l’individu réagit pour triompher des insuffisances que révèle
le Profil vital. Nous détecterons alors les tendances et les lignes de
vie qui nous seront précieuses pour notre métier de parents et d’éducateurs.
ooo
La Commission de la Connaissance de l’Enfant, dont notre
ami CABANES a pris la responsabilité, a soumis notre projet initial de
Profil vital, ‑ tel qu’il a été établi comme conclusion de notre
livre Essai de psychologie sensible et que nous l’avons déjà longuement
expérimenté, ‑ aux Commissions Inadaptés, Test, Relations avec les
Parents, du Congrès de Rouen de l’Ecole Moderne.
Pour des raisons de rédaction et de présentation, nous
avons dû condenser le questionnaire qui avait été établi, mais nous espérons
que les explications que nous donnons pour la notation du graphique en
faciliteront l’emploi.
(C’est notre ami CABANES qui, après réponse des parents intéressés,
a établi le graphique que nous venons d’examiner et qui est celui d’une
fillette M., née le 19-10-46, donc âgée de 7 ans.)
Cette rédaction définitive de la première partie du
Profil vital est désormais à votre disposition. Entraînez-vous à la notation
et à l’interprétation du graphique. CABANES et nous-mêmes nous tenons à la disposition
des camarades qui voudront bien nous consulter sur les Profils vitaux
qu’ils auront ainsi établis et interprétés.
N’oubliez
pas cependant que ce Profil vital est la conclusion de notre livre Essai
de psychologie sensible et que vous ne ferez vraiment du bon travail
que si vous avez lu au préalable le livre en vente à la C.E.L., Cannes,
au prix de 400 fr., franco 450 fr.
Pour vos essais de Profil vital, collez une bande de
papier écolier sur le graphique ci-dessus et vous pourrez établir le Profil
vital d’un. de vos enfants. Par la suite, vous pourrez commander à la
C.E.L. des Profils vitaux à raison de 15 fr. l’unité.
Nous souhaitons enfin que cette réalisation pratique,
dont vous apprécierez la valeur, élargisse le cercle de nos collaborateurs
à la Commission Connaissance de l’Enfant, qui a tant à faire pour la réalisation
d’une Psychologie à la mesure de nos possibilités et de nos besoins.
Ecrire à : FREINET, Cannes. CABANES, Costes Gozon (Aveyron).
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