BIBLIOTHÈQUE DE L'ÉCOLE MODERNE ET GÉOGRAPHIE VIVANTE par EDITIONS DE L'ÉCOLE MODERNE FRANÇAISE
CANNES |
TABLE DES MATIÈRES
GÉOGRAPHIE : programmes et
Instructions
- LE MILIEU
LOCAL : Ressources pour l'enfant observateur
-
Les Techniques pédagogiques de l'École Moderne et la géographie
-
Les outils pédagogiques de l'École Moderne
-
Faisons le point de nos connaissances en fin de Cours Moyen
-
Avec les grands, la géographie est une tâche de travail
-
CONCLUSION : Pour nous, la géographie c'est la vie
L'étude du
milieu local, sans cesse vivifié et rectifié par l'observation, doit servir au maître
pour inculquer aux écoliers l'idée de l'enchaînement et de la répercussion des faits.
(Vidal de la Blache).
La seule
méthode qui convienne à l'enseignement primaire est celle qui fait intervenir tour à
tour le maître et les élèves, qui entretient pour ainsi dire entre eux et lui un
continuel échange d'idées sous des formes variées, souples et ingénieusement
graduées.
(Plan d'études et instructions de 1887 précisés par les instructions du 20
juin 1923).
GÉOGRAPHIE :
La loi du 28
mars 1882 qui régit l'E.P. Énumère les matières d'enseignement et fait une part à la
géographie.
Le décret du 18
janvier précise : géographie particulièrement de la France.
Les arrêtés du
17 octobre 1945 et 23 novembre 1956 en fixent l'importance par semaine : histoire et
géographie ensemble :
- Cours
Préparatoire, néant ;
- C.E., 1 heure
;
- C.M. Et C.S.,
1 heure ½.
Et celui du 24
juillet 1947 fixe à trois heures le temps qui y est consacré en F.E..
La géographie
est matière d'enseignement.
Au fait,
qu'est-ce que la géographie ?
Le LAROUSSE
vient à notre secours qui précise :
La
géographie, c'est la description systématique et scientifique de l'état actuel de la
Terre à la surface de laquelle vivent les hommes.
Cette science
suivant l'objet précis de ses études peut se diviser en quatre branches :
1°- La
géographie physique qui s'occupe particulièrement du modèle actuel du relief terrestre
et des causes variées qui modifient ce relief.
2°- La
géographie humaine qui s'occupe de l'homme dans ses rapports avec la terre et les
circonstances géographiques et les conditions du milieu où il vit.
3°- La
géographie économique.
4°- La
géographie politique.
*
EST-CE UN
ENSEIGNEMENT DIFFICILE ?
À priori
oui : c'est un enseignement complexe, difficile, très vaste, faisant appel
à de nombreuses disciplines et à une mémoire excellente.
Nous ne sommes
pas surpris d'entendre de nombreux collègues nous dire : « Mes élèves aiment
l'Histoire, mais ils détestent la Géographie. Pour eux, c'est une liste de mots, de noms
propres à retenir, tout se mélange dans leur esprit ; les cartes sont des rébus et
les croquis qu'ils réalisent sont informes ».
La géographie
est-ce la science de Monsieur Champagne : celle qui permet de gagner à quitte ou
double ? Si oui, c'est une science de mots dont la plupart des enfants et des
maîtres sentent l'inutilité.
Mais si la
géographie est science vivante, s'intéressant à la surface de la terre habitée par
l'homme, si cette science complexequi fait appel à presque toutes les autres, remet
l'homme en place dans la nature et ses éléments favorables ou hostiles, si elle permet
de comprendre le devenir humain que nous souhaitons bénéfique pour tous, si elle conduit
vers une bonne entente de tous les hommes, notre aversion est-elle justifiée ?
*
EXIGENCE DES
PROGRAMMES
Si nous
parcourons les programmes de géographie et les instructions qui les accompagnent ceux et
celles de 1887, de 1923, de 1945, de 1947, il s'agit :
Au cours
élémentaire : d'observation et de compréhension des grands faits
géographiques et de vocabulaire usuel.
Au cours
moyen : de géographie locale, du petit coin de la France où l'on habite,
des principaux traits de la France et de la France d'Outre-Mer.
Pour les
classes de fin d'Études :
1° - De la
terre, des 5 parties du monde en particulier U.S.A.,
U.R.S.S.,
Angleterre, Chine.
2° - Des
grandes régions naturelles géographiques (physique humaine économique) de
la France et de l'Union française.
*
BASES
OFFICIELLES DE CET ENSEIGNEMENT
Les instructions
de 1923 précisent :
Les
leçons de géographie seront d'abord des leçons de choses.
Elles nous
apprennent aussi que :
Même les
horizons les plus austères et les plus nus ont leur séduction pour qui les contemple
avec une âme docile à la leçon de chose, et que le maître lui-même
trouvera un motif de s'attacher au milieu où il vit.
Quelles sont les
choses qui motiveront les études géographiques ? Les instructions officielles sont
formelles.
Au cours
élémentaire :: toutes les leçons seront fondées sur l'observation du
milieu local et l'explication de gravures en liaison avec les classes promenades.
Au cours
moyen : l'observation directe du petit coin de France que l'on habite,
permettra aux élèves d'établir de petites monographies du village, du quartier, de la
ville.
En fin
d'études : il est indiqué qu'on représentera d'abord aux élèves leur
propre région et qu'on donnera à cette étude une attention et un développement
particuliers.
Qu'il s'agisse
de la Terre, des grandes puissances, de la France, de l'Union Française, les programmes
insistent sur la géographie humaine et économique.
L'enseignement
de la géographie doit être concret, et le 20 juin 1923, les instructions apportent une
précision capitale :
À
l'enseignement par l'aspect, forme intéressante de la méthode concrète qui n'a pas dit
son dernier mot, il faut superposer une autre forme de la même méthode qui n'en est
qu'à ses balbutiements mais qui décuplera l'efficacité de l'art : l'enseignement par
l'action.
*
ENSEIGNEMENT
PAR L'ACTION
En 1923, avec
Freinet à Bar-sur-Loup, l'École Moderne naissait et avec l'École Moderne,
l'enseignement par l'action allait prendre essor ; les balbutiements du
début du siècle dont parlent les instructions allaient devenir langage, langage entendu
peu à peu par de nombreux instituteurs qui se groupèrent autour de FREINET en un
puissant Institut Coopératif. Tous les pédagogues avertis utilisent les Techniques
préconisées par FREINET, les mettent au service des enfants du monde et les
perfectionnent sans cesse. Grâce à elles, la géographie telle que la préconisent
programmes et instructions, devient science efficace, bien à la portée des enfants qui
de plus en plus y trouvent un intérêt grandissant.
*
POINT DE
DÉPART
Le point
de départest bien précisé :
C'est l'étude
du milieu local. Il ne saurait en être autrement puisque la géographie est leçon
de choses.
Nous référant
aux travaux de la Commission Langevin, nous n'oublierons pas que la culture doit se
proposer de faire participer le plus largement possible, dans l'espace et dans le temps,
chaque individu à la vie de l'espèce, de développer en lui à la fois la personnalité
et le sens d'une étroite solidarité avec les autres êtres humains...
Pour mener à
bien ces deux tâches... l'École devra s'ouvrir plus largement encore qu'elle ne le
fait sur le monde extérieur, prendre un contact plus intime et plus direct avec la vie.
Avec FREINET
nous pourrons dire :
Aujourd'hui
notre école pénètre la vie ambiante et s'en pénètre.
SES RESSOURCES POUR
L'ENFANT OBSERVATEUR
Combien
j'ai douce souvenance... Pour l'enfant, le milieu local c'est d'abord la maison
où il vit, où il peut être né, celle dont il a pris possession peu à peu avec ses
yeux, avec ses oreilles, avec ses pieds et ses mains, avec son intelligence et sa
sensibilité.
Dans la
maison :
Ce sont d'abord
ses parents avec qui il vit, puis ses amis, les gens et les bêtes, ses camarades avec qui
il joue et travaille. Ce sont tous les souvenirs affectifs qui l'y rattachent.
C'est la maison
avec son cadre, les maisons voisines, c'est le chemin qui le conduit au village, à
l'école.
C'est le paysage
immédiat dont l'image se précise peu à peu au fur et à mesure de ses découvertes.
Ce sont les
champs, les prés, les bois, les rigoles et les ruisseaux dans lesqauels il joue. C'est le
papillon et la fleur, l'eau et le poisson, l'arbre et l'écureuil, l'herbe, la sauterelle
et la mante religieuse. C'est le milieu naturel minéral, végétal, animal dont la vie se
manifeste en associations diverses.
Ce sont les
coteaux, les vallons, les montagnes, les plaines et les rivages dont le relief donne forme
au paysage.
Ce sont encore
les travaux auxquels il participe avec ses camarades, ses parents.
C'est la ferme
et ses animaux, c'est l'atelier du maréchal-ferrant, c'est le four du boulanger, les
bonbons de l'épicière, c'est le képi du garde-champêtre qui fait un peu peur. C'est
l'usine. C'est la mairie et monsieur le Maire. C'est la visite médicale.
C'est le milieu
social et humain qui l'environnent.
Le milieu
local : il est nature, il est vie, il est organisation. C'est un perpétuel devenir. -
Avec sa terre et ses cailloux, avec son vent, sa pluie et sa neige, ses intempéries, son
soleil et son ombre, avec ses maisons, ses routes qui le mettent en relation avec les
voisins ; avec ses travaux divers, le milieu local est l'oeuvre de ceux qui ont bâti les
maisons et construit les routes : il est mouvant comme la vie. Le carrier vient-il de
faire sauter une mine, la brêche que l'explosif vient de creuser dans la roche modifie le
paysage, tout comme le torrent qui a raviné ses berges après l'orage. Le paysan qui
sème du blé fera verdir la terre. Les arbres fruitiers qu'il a plantés créeront des
îlots de verdure, de fleurs, de fruits dans les champs.
Le milieu local
est tout à la fois oeuvre naturelle et oeuvre humaine. Il est devenu ce qu'il est parce
que ceux qui reposent au cimetière ont travaillé, comme avaient travaillé avant eux,
ceux dont on ne retrouve dans la terre que les outils de pierre, et qui nous ont laissé,
venus d'un passé lointain le témoignage impérissable de leur activité et de leur
génie.
Le milieu local
c'est aussi le passé : ce sont les vieilles pierres des maisons, ce sont les vieux
papiers que renferment les greniers, ce sont les archives. C'est l'histoire de la prise de
possession du milieu naturel ou hostile par les hommes du passé, par les hommes du
présent, et c'est aussi les possibilités nouvelles qui se présentent à lui, enfant qui
s'achemine vers sa destinée d'homme.
Quelle richesse
dans la pauvreté du milieu le plus déshérité, quelle richesse pour qui sait la
découvrir !
(Instructions officielles)
NOTRE ÉCOLE NE SERA PAS
CAGE FERMÉE
L'École fait
partie du milieu local, elle ne saurait se fermer sur lui comme un mur hostile de prison.
C'est en ouvrant ses portes et ses fenêtres, c'est en partant à la découverte, c'est en
participant à la vie qu'elle sera fidèle à ceux qui l'ont pensée, qui l'ont créée,
qui l'ont construite.
Comme celle du
grand poète Rabindranath Tagore :
L'école que
nous voulons moderne ne sera pas une cage fermée où les esprits vivants sont
artificiellement nourris, mais bien la maison ouverte où maîtres et élèves ne font
plus qu'un.
Ne font qu'un
avec le milieu local : milieu naturel et milieu humain.
Milieu local et Sciences
d'Observation
Mon propos n'est
point d'examiner ici toutes les ressources qu'offre le milieu local pour une école
moderne (BT : Avec Gill de Veuray, n° 453 et 493).
Un exemple
cependant de son utilisation rationnelle qui montrera que tout se tient et que la
géographie est une résultante.
« Gil »
vous a parlé de son ruisseau. Il vous l'a décrit. Il vous a signalé l'ancienne usine
électrique, mais la place lui a fait défaut pour vous parler du moulin coopératif qui
utilise la force de ses eaux.
Cependant autour
de ce moulin, il a fait de nombreuses observations. En dessous de l'ancienne usine
électrique un canal conduit une partie des eaux du ruisseau dans « une
écluse ». C'est ainsi que l'on nomme à Veurey la grande fosse que l'on a creusée
dans le sol et qu'on a fermée vers le bas par une vanne. Une conduite métallique qui
suit la pente raide du terrain recueille l'eau de l'écluse par le bas et l'amène sur les
pales d'une petite roue horizontale qui tourne ainsi à grande vitesse ; l'axe vertical de
cette turbine par le moyen d'une roue dentée transmet son mouvement à une poulie qui par
un câble sans fin transmet à son tour, mouvement et force au moulin situé une centaine
de mètres plus bas.
Mais l'eau qui
sort de la turbine est recueillie à nouveau par un canal qui la conduit sur la roue à
aubes du moulin.
Ainsi le moulin
utilise deux fois la force de la même eau : d'abord par l'intermédiaire de la turbine,
puis par celle de sa roue à aubes, si bien que même par les périodes maigres, le moulin
peut faire de la farine.
Judicieuse
installation, qui avait été répétée pour la scierie où l'eau avant de pénétrer
dans une autre « écluse », actionnait une roue à aubes, puis en actionnait
une seconde dans la scierie même. Cette dernière utilise actuellement l'électricité
comme force motrice et les deux roues à aubes sont immobiles deppuis des années.
Ces observations
faites au cours d'un « transport sur les lieux » sont riches d'enseignements
scientifiques par elles-mêmes, ensuite par associations d'idées. Nous allons par la
pensée et par les images auprès d'un autre torrent voisin, le Drac, dont les eaux, comme
celles de la Voroise, travaillent plusieurs fois de suite grâce à des barrages et des
usines construites en chapelets tout au long de son cours :
Pont sur le Ruisset. (Photo Henry
Duval) |
Le château de
Val (Xvème siècle) dans le lac de Bort(Photo Michel) |
Le Sautet,
Cordéac, Cognet et bientôt Monteynard et Saint-Georges-de-Commiers.
Ainsi notre
petit ruisseau nous a apporté la joie de la découverte : canaux, réservoirs d'eau,
turbine à roue horizontale, roues verticales à
aubes, transmission du mouvement circulaire en mouvement linéaire, puis à nouveau en
mouvement circulaire, finalement en force motrice et en travail. Il nous a fait prendre
conscience de la sagacité de nos anciens et par association d'idées, il nous aide à
connaître et à comprendre en quoi consiste l'aménagement actuel d'un torrent... Le
travail manuel aidant, nous construirons des roues de moulin verticales, horizontales, si
nous sommes habiles comme ceux de « L'École Buissonnière » (BT n°100), nous
« fabriquerons » peut-être un jour de l'électricité.
La voilà, prise
sur le vif, la vraie richesse du milieu local, celle qui attire notre attention, aiguise
notre curiosité, c'est elle d'abord qui nous retient, puis c'st elle qui nous entraîne
au loin, dans l'espace, dans le temps.
Le ruisseau nous
a donné une bonne leçon aujourd'hui, il nous en donnera d'autres encore... au lendemain
du prochain orage... lors d'une excursion tout au long de son cours en remontant vers sa
source. Notre vrai laboratoire c'est le milieu local... C'est à l'école que nous
regroupons ce que nous avons appris par la vie. L'école c'est notre refuge pour le
travail conscient et efficace parce que travail motivé par la vie elle-même et ce
faisant, nous sommes fidèles aux programmes, aux instructions. Notre enseignement est un
enseignement par l'action, un enseignement moderne.
Milieu local
Milieu humain
Géographie
Cette étude
permanente du milieu local nous conduit tout naturellement à des connaissances
« dites géographiques » et tout naturellement puisqu'aussi bien nos
programmes sont divisés en disciplines diverses, certaines de nos observations du milieu
local deviendront « observations géographiques »
L'enfant vit
dans un certain milieu ; ce milieu, familial d'abord, social ensuite, l'imprègne tout
entier et c'est riche de toutes ses acquisitions, fruit de tous ses tâtonnements
successifs, de toutes ses conquêtes momentanées : fugitives ou durables, qu'il franchit
le seuil de l'école, de cette école qui doit faire partie de sa vie, dans laquelle il
faut le laisser vivre.
Le procés de la
scolastique qui sclérose les forces vives de l'enfant n'est plus à faire. Notre école
doit être moderne et vivante parce qu'adaptée au siècle où les télécommunications,
les avions supersoniques ont supprimé les barrières de l'éloignement et des distances.
Notre École Moderne a déjà supprimé la chaire et l'estrade qui étaient barrières
entre l'enfant et le pédagogue, elle a supprimé les verres dépolis qui faisaient de la
classe une prison.
Maintenant elle
déborde dans le milieu local et surtout elle donne la parole aux enfants qui ont les
pieds sur terre de leur petite patrie, et dont les yeux tou neufs scrutent déjà les
espaces sidéraux.
*
EXPRESSION
LIBRE ET MILIEU LOCAL
Laissons parler
et écoutons parler nos élèves, laissons-les écrire au gré de leur inspiration.
Donnons de la publicité à leurs histoires parlées ou écrites, faisons-les connaître
par le truchement de la feuille imprimée, et tout ce qui se passe à l'école prendra
vie, même les besognes pénibles qui ne sont acceptées avec ferveur lorsqu'elles
deviennent fonctionnelles.
Les textes
imprimés, diffusés, les textes qu'ils reçoivent de leurs correspondants, leur
exploitation spontanée et rationnelle permet d'ordonner peu à peu les connaissances
acquises ; et les questions qui jaillissent permettent de les orienter vers des
découvertes nouvelles.
L'ENFANT ET
SA MAISON
Quoi de plus
passionnant pour un jeune enfant que de parler de sa maison, de son chez soi ?
Et lorsque
l'intérêt est né, nous l'orienterons vers une maison proche bien caractéristique du
pays, une maison ancienne, car les vieilles savent des histoires, une maison amie à qui
nous rendrons visite de temps en temps. C'est en la découvrant peu à peu que nous
deviendrons de petits géographes.
Cette maison
nous l'observerons, nous la dessinerons, nous la comparerons à la nôtre, aux autres
maisons du voisinage, nous la reconstruirons peut-être en carton, en contreplaqué, et
surtout nous la modèlerons en argile.
Tout
naturellement les pierres ou la terre dont elle est construite nous conduiront vers la
carrière, vers la sablière ; les poutres de son toit nous dirigeront vers la forêt.
Ses dépendances
: étable, grange, cellier, nous intéresseront par leurs dimensions qui sont fonctions
des récoltes qu'on y abrite et si les matériaux de construction nous ont fait connaître
le sous-sol, la grange nous apprendra à connaître les champs et les prés.
De même, nous
comprendrons pourquoi le toit est recouvert de tuiles ou d'ardoises, pourquoi l'eau de
pluie est recueillie par des cheneaux ou abandonnée à elle-même, pourquoi les fenêtres
regardent plutôt de tel côté que de tel autre, pourquoi les maisons neuves ne sont pas
construites avec les mêmes matériaux.
Nous apprendrons
petit à petit que si la maison ancienne dépendait strictement de ce que l'on trouvait
sur place, pour le bâtir, les échanges avec les pays voisins, où très éloignés
parfois ont pemris l'utilisation de nouveaux matériaux (ciment, fibrociment et ferrailles
par exemple) mais toutes restent sous la dépendance du climat, du relief, de
l'enseoleillement dont nous observons et notons tous les jhours les manifestations ; elle
reste aussi dépendante des travaux de l'homme qui l'habite, la maison du cultivateur est
un abri et un atelier. La maison de l'ouvrier n'est qu'un abri.
*
EN ROUTE POUR
UNE GÉOGRAPHIE HUMAINE
C'est bien en
écoutant « ce que disent nos maisons », ce qu'elles disent du présent et du
passé, ce qu'elles nous indiquent de possible pour l'avenir que nous apprendrons la
géographie locale d'abord, régionale ensuite, et universelle tout le temps.
Si l'école de
nos rêves était construite selon les principes de l'Éducation permanente, elle serait
au centre d'un foyer de culture qui comprendrait entre autre avec les archives communales,
un petit misée local où le maître qui arrive trouverait une documentation sur le petit
coin de terre où il doit « enseigner » les petits inconnus qui seront ses
compagnons de travail. Documentation qui, mise à sa disposition par les anciens
élèves et maîtres associés le guiderait vite vers ce qu'il y a d'émouvant,
vers ce qu'il y a de riche, d'apparent et surtout de caché dans le milieu local où il
devra s'insérer.
Hélàs les
écoles neuves ne sont modernes que par leur façade qui, en général, surtout celles de
grandes et vastes casernes, n'ont pas su s'insérer dans ke paysage et ne sont que verrues
qui le déparent.
Tout est à
faire, et le « nouveau maître » arrive en étranger sur une terre inconnue.
Il risque de rester « l'Étranger » pour les enfants s'il ne fait corps avec
la communauté enfantine. Qu'il parte hardiment à la conquête du milieu local avec les
enfants, il aura pour lui la joie de la découverte qui le récompensera de bien des
peines. Ce faisant, il sera fidèle aux dernières instructions ministérielles du 8
septembre 1960 qui invitent à partir du concret, du réel, de l'expérience
accessible aux enfants et non d'un exposé ex cathdra livresque ou verbal.
Cette étude
sensible du milieu local sera pour lui et pour ses élèvesun hymne à la gloire de
l'homme et une reconnaissance de sa faiblesse.
Milieu local,
journal, échanges interscolaires, géographie vivante contribuent pour une grande part àpréparer
dans l'enfant d'aujourd'hui, l'homme de demain.
Puisque nous
parlons géographie nous dirons qu'à l'École Moderne, c'est la géographie économique,
et la géographie humaine surtout qui nous sollicitent parce qu'ellesremettent en
place l'homme dans son milieu, parce qu'elles font ressortir ses efforts, ses conquêtes
sur la nature, et apparaître les efforts qu'il reste à accomplir.
*
Rôle du
maître : Formation documentation
Le permier
travail du maître sera donc d'étudier le milieu dans lequel il va vivre et travailler.
Si nous regrettons ensemble l'absence du Foyer Culturel dont l'École devrait être le
centre, force est donc de partir à la
découverte. C'est avec les enfants que nous ferons la conquête du milieu local mais peu
à peu le maître fera ses propres conquêtes suivant ses goûts, et ses tendances
personnelles (En appendice : « Pour une étude humaine du milieu local ».
LA
GÉOGRAPHIE
et
les techniques
pédagogiques
de l'École Moderne
A Géographie et
journal scolaire
Le milieu local
constituera toujours pour le maître et ses élèves une mine inépuisable de
renseignements et d'enseignements qui viendront au secours du journal scolaire les jours
de carence momentanée quand il y a peu ou pas de textes libres ou des textes qui ne sont
pas des redites.
Dès le début
de l'École Moderne ce souci de renseigner le correspondant prit corps. Lorsqu'il n'y
avait encore que ceux de Bar-sur-Loup et ceux de Trégunc qui échangeaient leurs
imprimés : « il faut leur dire ce qu'on mange, ce qu'on récolte, ce qu'on
fabrique, comment on s'amuse, quels arbres poussent... quelles bêtes vivent »,
disaient ceux de Bar-sur-Loup à Freinet, et ceux de Daniel à Trégunc répondaient en
parlant de goëland, de goëmon, de casquettes de marins et de pêche.
Ce désir de
renseigner pousse à des études passionnées du milieu local et c'est mon ami Granier qui
dès 1929 développe longuement aux conférences pédagogiques le point de vue « des
imprimeurs » au sujet de l'utilisation permanente du milieu local pour
l'enseignement de la géographie,d'autant plus, dit-il, qu'à la
fierté bien naturelle d'étudier son pays pour le présenter à des étrangers va se mêler l'attrait des promenades.
Ainsi à chaque
instant le maître d'École Moderne est capable de susciter des étudescollectives, des
enquêtes, des études personnelles acceptées avec enthousiasme.
B Important et
place de la Géographie à l'École Moderne
La
géographie humaine ainsi basée sur l'étude permanente du milieu local a une place
importante et capitale dans nos travaux puisqu'en définitive elle est science
d'observation et fait appel constant à toutes les quatre disciplines : elle est
élocution, rédaction, observation raisonnée, calcul, dessin... Elle découlera
peut-être d'un texte libre, d'un dessin, d'une image ou d'une photo, ou bien elle sera la
ressource du texte imprimé et surtout elle fait partie intégrante des complexes
d'intérêts.
C Le Complexe
d'intérêts : Aspect de l'Exploitation de l'Expression libre
A TITRE D'EXEMPLES :
a)Dans une
école rurale. La mésaventure de Marc.
Ce matin Marc
nous apprend par son texte qu'hier jeudi en jouant dans sa grange, il est passé à
travers l'abat-foin et s'est retrouvé dans le ratelier des vaches.
Tout le monde
est curieux de voir ça. Marc demandera l'autorisation de nous montrer sa grange, et
l'après-midi nous nous y rendons.
Marc habite dans
« la Plaine ». Sa grange est très vaste. La partie inférieure abrite les
vaches. Sur « le plan » du dessus il y a deux piles. L'une est faite avec le
foin provenant de l'herbe de ses prairies du flanc de la montagne, l'autre du trèfle de
ses « passières ».
Une troisième
pile se dresse dans un coin de la grange. Ce sont des bottes de paille. Une quatrième
pile est constituée par du « foin de marais ». Comme la paille, il est
employé pour la litière des bêtes.
Nous admirons
l'ingéniosité des abat-foin qui permettent de faire passer directement du fenil dans les
râteliers le fourrage pour les animaux. Bien sûr, le râtelier ce n'est pas la place des
enfants.
Nous apprenons
que le papa de Marc exploite des pâturages dans la montagne : on dit ici sur le coteau,
des bonnes terres dans la plaine autour de la ferme, et de mauvais pâturages près de
l'Isère.
Comme nous
sommes curieux, nous nous proposons une visite dans la Plaine et une autre au bord de
l'Isère. Nous n'irons pas dans les pâturages du coteau, nous y sommes déjà allés.
Rentrés en classe nous inscrivons sur le plan de travail de la classe les visites
projetées.
Aujourdh'ui ce
sont les bêtes de la ferme qui nous intéressent et deviennent notre sujet d'études. Un
« complexe d'intérêt » est né qui va donner vie aux différentes
disciplines : sciences d'observation, calcul, géographie.
Sciences
d'observation :Un pâturage (association minérale, végétale, animale). Ce sera
une récapitulation, une révision puisque le plan de travail nous apprend que nous avons
fait une étude dans le pré de M. Coquand.
Une prairie artificielle (plantes et cultures).
Une vache, le lait, l'élevage.
Calcul
vivant : La vente du lait, le rapport d'une vache.
Dessin(les
dessins libres qui naissent du texte sont toujours nombreux) et à côté de ceux-ci nos
dessins utilitaires seront peut-être dirigés vers le plan de la grange parce qu'un plan
donnera des renseignements qu'il nous serait difficile de donner autrement.
Géographie
par association.Dans l'espace : les pâturages de chez nous, les grands pays
d'herbe en France, les régions d'élevage des bovins. - Dans le temps : Mon grand-père
m'a dit...
b) La
trouvaille de Pierre. Dans une école de ville.
Pierre dont le
père est commissionnaire en fruits et légumes, arrive à l'école avec un petit sac :
« Regardez ce que j'ai trouvé ce matin en furetant dans le dépôt ! ». Il
sort avec précaution de son sac un petit régime de bananes contre la tige duquel nous
voyons un énorme insecte.
- Qu'est-ce ?
Vite nous
cherchons dans l'Atlas des insectes. Nous sommes en présence d'un des plus gros insectes
du monde : le Dynaste Géant. Il semble mort : il n'a pas supporté le voyage.
- D'où viennent
les bananes ? - De Marseille. C'est un camion qui les a amenées. - Mais encore, les
bananiers ne poussent pas à Marseille ? - Je demanderai à papa.
L'après-midi,
Pierre nous apprend que les bananes viennent de Guinée, mais aussi des Antilles. Il ne
peut pas préciser davantage.
Recherches
faites, le dynaste géant est un insecte d'Amérique tropicale. Les bananes venaient donc
des Antilles.
Voilà un
complexe d'intérêts suscités par des fruits et un insecte.
Sciences
d'observation : Une banane Le dynaste : coléoptère.
Calcul
vivant :Le commerce des bananes : prix de gros, prix de détail, prix de revient
à l'unité, etc...
Enquête :
Le commerce de détail dans le quartier. Les épiciers. Le marché.
Géographie
par association : Les fruits exotiques : bananes, ananas. Le bananier, ses
exigences. Il lui faut de la chaleur et de l'eau. Une notion qui se précise : les zones
climatiques. Les zones tropicales humides.
Partant toujours
de ce que nous connaissons nous allons vers ce que nous ne connaissons pas mais que nous
pouvons imaginer grâce à notre matériel d'enseignement, grâce surtout à notre fichier
géographique.
D. - LE PLAN DE TRAVAIL
LE
COMPLEXE D'INTÉRÊTS N'EST-IL PAS DISPERSION ?
Le maître
soucieux de bien parcourir le programme avec ses élèves ret d'arriver au port en fin
d'année nous dira peut-être : « C'est bien séduisant, mais les intérêts des
enfants peuvent nous entraîner loin, bien loin des matières que l'on doit enseigner...
et en fin d'année il doit y avoir de sérieux trous à boucher que nous n'aurons pas le
temps de combler ».
Ce serait vrai
si nous n'avions pas notre plan de travail.
ÉCOLE
MODERNE ET PLANNING.
Toute entreprise
moderne a son planning de travail. L'École doit avoir le sien. Sur l'industriel le
maître d'école a un avantage : il sait ce qu'il doit nécessairement faire au minimum au
cours de l'année scolaire, tandis que le travail que doit faire l'entreprise de
l'industriel varie suivant son carnet de commandes.
Au début de
l'année scolaire l'instituteur établit la répartition des matières de programme. En
principe il fait une répartition mensuelle. Tablant sur huit mois de travail effectif il
divise son programme en huit tranches à peu près égales. En regard de chaque tranche il
inscrit le nom du mois pendant lequel il se propose d'en faire l'étude. Cela
paraîtlogique. Mais la logique de l'adulte est-elle logique pour les enfants ?
LE PLAN DE
TRAVAIL EST UNE RÉPARTITION SOUPLE DES MATIÈRES DU PROGRAMME.
C'est un cadre
dans lequel nous plaçons les matières à enseigner, les notions à acquérir chacune
dans une case. Il nous faut au minimum pour huit mois de travail à quatre semaines, 32
cases, que nous pouvons subdiviser à leur tour. Notre tableau en comportera 40 par
exemple. Nous aussi nous partageons nos matières du programme en 32 parties que nous
inscrivons chacune dans une case. Donc au début de l'année 32 cases sont garnies et 8
restent inoccupées.
UTILISATION
DU PLAN.
Notre complexe
d'intérêt nous a conduit à étudier les zones climatiques : zone tropicale humide. Nous
jetons un regard sur le plan : c'est du programme. L'étude faite, nous grisons au crayon
la sous-case zone tropicale humide.
Un autre
complexe pourrait nous y ramener : notre plan est là qui nous rappelle que nous ne ferons
qu'une rapide révision. Notre centre d'intérêt nous a conduits vers les pâturages et
les grandes régions d'élevage de France : élevage en France. Mais comme
nous nous sommes intéressés aux pampas de l'Argentine et à leurs gauchos, nous
inscrirons dans une case libre : pampas d'Argentine.
L'intérêt est
vif pour l'enfant de savoir qu'on a fait tout le travail que l'on doit nécessairement
faire et qu'en plus on a eu la joie d'apprendre encore davantage, car le plan est le grand
secours lorsqu'aucun complexe n'est suscité par le texte. Le texte retenu pour le journal
n'ayant souvent qu'une valeur affective, une valeur d'expression, il est utilisé
seulement pour le fançais : vocabulaire, grammaire, etc... ce qui arrive fréquemment.
Vite un coup d'oeil au plan. Les cases non hachurées sont là qui nous indiquent ce que
l'on a encore à faire. Nous choisissons notre travail que nous inscrivons chacun sur
notre plan de travail personnel : ce sera notre tâche hebdomadaire.
Avec les
élèves entraînés, les moyens déjà et les grands, le plan de travail obligatoire de
la classe est dressé en commun au début de l'année, pour les matières indispensables
des programmes. Les cases vides sont garnies au fur et à mesure des besoins. Parfois, à
regret, nous constatons que les cases non grisées sont encore trop nombreuses pour faire
tout ce que nous aimerions faire, ... et nous fixons notre travail géographique en
fonction du plan. C'est alors que quelques-uns, passionnés par l'étude que nous devons
abandonner s'inscrivent pour une conférence.
(photo Dechambe) |
|
Hospice de France et Port de Vesasque (Photo
C.A.P.) |
LA
CONFÉRENCE
Dans toute
école moderne la parole est aux enfants qui ont quelque chose à dire et qui intéressera
tout le monde : il y a l'heure des conférences d'enfants. C'est pour le maître le moment
le plus agréable, celui où il devient l'auditeur attentif parmi d'autres auditeurs
attentifs.
C'est Jean, 8
ans, dont la tante de la Côte d'Ivoire qui s'est fait inscrire pour une conférence.
Depuis plusieurs jours il a préparé ses documents, il a questionné sa tante, il s'est
fait expliquer son voyage. Il est aussi impatient que nous, car nous de la première
classe, ayant su l'heure de la conférence (Jean est de la deuxième classe), avons
inscrit à notre plan de travail : vendredi conférence Jean : La Côte d'Ivoire. Mais
voilà : Monsieur l'Inspecteur est dans nos murs et il est justement chez la maîtresse.
Ginette, la
présidente de la Coopé frappe à la porte de communication : « Monsieur
l'Inspecteur, à notre plan de travail nous avons inscrit : conférence de jean de la
deuxième classe, pouvons-nous y assister ? ».
- Une
conférence, je ne suis pas au courant... mais certainement ».
Nous voilà tous
réunis : les grands, les moyens, la maîtresse, M. l'Inspecteur, le maître, assis sur
les bancs, sur les bureaux, à écouter Jean qui bien installé et très à l'aise sur
l'estrade nous fait part du voyage de sa tante, de l'accostage du bateau sur le warf que
l'on a construit à Abidjan à cause de la « barre ». Il nous dit la durée du
voyage, les escales, il nous fait suivre le trajet sur la carte. Puis il nous montre ses
photos, ses statuettes de bois noir, ses « ivoires sculptées » et
transformées par des artistes nègres en pirogues. Il nous montre les indigènes
travaillant à l'abatage des « acajous ».
On applaudit,
les questions fusent et Jean apporte toutes les précisions qu'il peut apporter.
Inspecteur, maîtres et enfants ne font qu'un.
La conférence
de Jean a dépassé de beaucoup le temps prévu... et c'est l'Inspecteur qui félicite le
conférencier ... et qui en termes aussi simples que ceux de Jean prolonge encore la
séance en nous faisant profiter de sa vaste érudition. L'heure de la sortie était
amplement dépassée que la conférence se prolongeait encore.
Ceci n'est qu'un
exemple parmi tant d'autrees que nous pourrions citer de conférences parfaitement
réussies. La conférence d'enfants même si elle ne dure que quelques minutes est
toujours suivie avec attention, et fructueuse pour tous.
La conférence
d'enfants est une des techniques les plus valables et les plus fécondes de l'École
Moderne.
Les
outils pédagogiques de l'École Moderne
A École Moderne
matériel moderne
Comme toute
entreprise qui se respecte et qui respecte son personnel, l'école se doit d'avoir un
matériel adapté, des locaux adaptés au travail qui s'y fait.
Les Instructions
Ministérielles prévoient un matériel : à nous de faire que les instructions ne soient
pas lettre morte.
Le matériel
padagogique indispensable, c'est d'abord :
A.
LE MATÉRIEL COLLECTIF DE L'ÉCOLE.
1° - Le Journal
Scolaire et la collection des journaux reçus par échanges.
2° - La grande
table à expériences et à travail manuel (prévue par les instructions).
3° - Les
panneaux d'affichage (faciles à construire avec un panneau d'isorel légèrement bombé
et des fils de nylon).
4° - La
collection d'images géographiques classées suivant la classification décimale (Pour
Tout Classer et Dictionnaire Index).
5° - La
lanterne de projection et si possible une collection de diapositives.
6° - Des cartes
murales récentes.
7° - Un globe
terrestre.
8° - La ou les
cartes d'état-major de la région.
9° - Les
ressources du musée scolaire :
a) la
collection de roches accompagnée si possible de la description et d'une photo du paysage
au voisinage immédiat de leur lieu de provenance ;
b)
la collection des produits de l'industrie et du commerce (une collection intéressante :
celle des étiquettes des produits du commerce que tous les jeunes enfants constituent
avec joie et profit).
10° - Les
fichiers : géographie générale, géographie de la France, fichier du milieu local :
tous documents, toutes études, toutes conférences, tous renseignements concernant le
petit pays : son actualité, son passé, son devenir.
11° - Une
petite station météorologique très simple : un thermomètre très visible, un maxima,
un minima, un baromètre, une girouette, un pluviomètre (une boîte suffit).
12° - Matériel
complémentaire : un projecteur de cinéma parlant, un magnétophone, un appareil
photographique.
B. - LE
MATÉRIEL INDIVIDUEL DE CHAQUE ENFANT.
1° - Un
classeur dans lequel prendront place les travaux réalisés, les croquis, les cartes, les
dessins qui pourront être classés à volonté et qui constituera : le « Livre de
Vie géographique ». Ce « livre de Vie géographique » à feuillets
mobiles qui peuvent au fur et à mesure de leur réalisation subir tous les classements
possibles, permet la réalisation de toutes les synthèses, de toutes les
« monographies » que l'on « désire » présenter « aux
autres ».
2° - Sa
collection personnelle d'images géographiques et de documents divers : (un petit fichier
en carton).
3° - La
collection des journaux reçus et dont il a la responsabilité devant ses camarades.
4° - Une petite
boussole.
Atmosphère
d'École Moderne
La prise de contact
journalière
L'heure des
« glanes ».
Nos élèves que
notre école moderne a mis en confiance, viennent en classe avec joie. Leur école est
« la cage ouverte », sans barreaux, où l'on est heureux de vivre.
L'heure la plus
agréable, la plus vivante est bien celle de la rentrée du matin et souvent celle de
l'après-midi.
On est à peine
à son bureau qu'il faut écouter « les nouvelles » que l'on a récoltées en
cours de route.
La parole, on se
la donne. C'est à qui a vu la première hirondelle, c'est à qui apporte la première
gentiane. C'est l'offrande du bouquet cueilli dans le jardin et surtout tout au long du
chemin qui conduit à l'école. C'est celle de la première ponte de crapauds pour peupler
l'aquarium ; et tout à l'heure, dans le silence déjà établi, Marcel chatouillera
malicieusement le ventre de la première cigale qu'il a soigneusement cachée dans sa
poche, pour faire éclater son cri strident, qui annoncera triomphalement à tous que
l'été arrive ; de même que les premiers chatons de noisetiers de Lucienne
signifieraient en leur temps que l'hiver s'en allait et qu'il importait d'aller bien vite
en promenade tout au long des « stations printanières ». Et le petit
écureuil malicieux que Jean avait apprivoisé nous égaiera par ses pirouettes.
C'est dans la
joie, dans la détente, que tout travail doit commencer.
Les
Techniques de Travail
A. - AVEC LES JEUNES :
APPRENTISSAGE DE TECHNIQUES.
Nous parlerons
peu si ce n'est pour l'étude du plan (voir plus loin : de la maquette au plan) du travail
avec les jeunes des cours préparatoires et élémentaires : c'est simple, c'est
catégorique ; la technique est celle des leçons de choses.
Avec les jeunes,
l'enseignement et le travail collectif font appel de plus en plus aux possibilités
particulières de chacun. Les enfants apprennent des techniques et ils s'entraînent au
travail d'équipe (modelage, montage de maquettes, réalisation des cartes vivantes,
etc...) ; ils s'entraînent aux exposés, aux enquêtes personnelles, aux conférences, au
classement des vues géographiques, à leur observation, à leur manipulation. En un mot
ils doivent devenir peu à peu maîtres de leurs techniques.
B. - TRAVAIL DES MOYENS
ET DES GRANDS.
Les enfants
savent utiliser leurs techniques, ils doivent les perfectionner et les vivifier sans
cesse. Leur plan de travail sera réalisé en faisant appel à toutes les ressources, à
toutes les initiatives, à toutes les énergies. En fin d'études la classe peut se
diviser en groupes, chacun de ceux-ci étant responsable d'une partie du travail, la
collectivité : maître et élèves procédant à la synthèse des travaux.
ENTRONS DANS LE DÉTAIL.
IMPORTANCE ET RÔLE DES CORRESPONDANCES INTERSCOLAIRES.
C'est la
correspondance qui suscite l'intérêt par son pouvoir affectif. Elle crée entre les
correspondants des liens d'amitié qui peuvent durer toute la vie (Je rencontrais
récemment une jeune femme, ancienne élève d'Alberthe Faure qui me dit : « J'ai eu
la visite de ma filleule, vous savez la fille de ma correspondante que j'avais conduite il
y a quelques années chez Madame Faure : c'est déjà une jeune fille, nous avons passé
quelques jours heureux ensemble. Grenoble et ses montagnes, cela la changeait de ses
monotones paysages industriels du Nord ») et surtout elle motive tout notre travail.
CORRESPONDANCE AVEC
L'ÉCOLE PARTICULIÈRE.
L'école
particulière c'est celle à laquelle nous envoyons nos imprimés aussitôt parus, sans
attendre la confection de nos journaux, c'est celle avec qui nous avons chacun un
correspondant particulier à qui nous écrivons régulièrement et autant que possible à
date fixe.
Grâce à ces
échanges l'étude de deux milieux différents se poursuit d'une façon permanente : ce
sont surtout les différences qui frappent au début, elles se précisent peu à peu,
chacun faisant part à ses camarades de ce que son correspondant lui a appris, des
réponses qu'il a reçues aux questions qu'il a posées.
CORRESPONDANCES AVEC LES
AUTRES ÉCOLES DU GROUPE.
Lorsque notre
journal est confectionné : tous les mois ou toutes les quinzaines l'élève responsable
de cette correspondance reçoit en échange du journal qu'il envoie, le journal de l'autre
école ; il en est responsable devant ses camarades. Il prend l'habitude de dresser des
fiches sur lesquelles il relève tout ce qu'il a trouvé d'intéressant concernant le
pays, le climat, le genre de vie chez ses correspondants. Fiches qu'il conserve
soigneusement et qu'il tient à la disposition de ses camarades.
Responsable de
la correspondance avec cette école, c'est lui qui en général réalise
« L'Album » et qui l'expédie à ses camarades lointains.
Les
correspondances personnelles et collectives sont l'occasion d'un échange continu de
documents.
L'ALBUM
Il est parfois
oeuvre personnelle. Il est le plus souvent oeuvre collective. Il est réalisé avec amour
par tous et surtout ar les plus jeunes.
Quelques
feuilles de carton léger de même format que nous assemblerons sur le petit côté avec
un cordonnet comme les feuilles d'un album de photographies.
Quelques photos
du pays (celles que l'on a peut-être réalisées (Si l'école possède un appareil
photographique, quelle joie d'illustrer avec « ses propres photographies ».)
et les cartes postales qui sont actuellement de véritables photos) très
caractéristiques, plusieurs croquis situant le pays, quelques taxtes vivants très
courts, écrits à la plume bâton, quelques plantes de l'herbier caractéristiques, un
petit tableau de l'occupation des parents...
Tout prend place
dans les albums que l'on envoie aussitôt réalisés.
La comparaison
des albums reçus est l'occasion de nouvelles études.
LA COLLECTION D'IMAGES
« GÉOGRAPHIQUES ».
LE FICHIER GÉOGRAPHIQUE.
« Un
magasin d'images, de belles images est la richesse du Géographe ». (Maximilien
SORRE).
Dans notre
classe nous avons « un fichier de géographie » où tous les documents et
surtout les images géographiques sont rangées soigneusement après avoir reçu leur
numéro de classification (Pour Tout Classer et Dictionnaire Index,
Ed. De l'E. M., Cannes.).
Ces images
géographiques que nous avons soigneusement choisies parmi les plus caractéristiques dans
les diverses collections du commerce, nous les avons limitées en nombre, elles
constituent notre collection fondamentale. Celles que nous avons éliminées
momentanément constituent « les documents complémentaires ». C'est avec la
collection fondamentale limitée que nous travaillons surtout avec les plus jeunes. Au
cours de leur scolarité, les enfants auront eu l'occasion de les manipuler souvent. Les
paysages qu'elles représentent seront ainsi toujours présents à leur esprit.
Pour le complexe
: élevage et cheptel suggéré par le texte de Marc, notre fichier nous a fourni : une
photo de pâturage en Jura, des moutons en Beauce, des vaches paissant près d'un étang
de Sologne. Pour le complexe laine, suggéré par un autre texte, ou simplement décidé
par l'examen du plan de travail, la photo Beauce ressortira, de même que celle du Jura
lors de l'étude des montagnes de France, et celle de la Sologne lors du complexe étangs
et pêche.
Ces images
ressortiront spontanément parce que le responsable du fichier les connaît bien, et parce
qu'il se trouve toujours un enfant qui les signalera.
Et si nous
voulons des documents complémentaires, Pour Tout Classer, ou le Dictionnaire
Index nous procureront les numéros sous lesquels notre fichier complémentaire
peut contenir des documents intéressants.
L'étude
attentive et poussées de la « collection type » justifiée par les complexes
d'intérêts est fondamentale. Elle est l'occasion permanente de comparaison avec notre
milieu, et c'est grâce à elle que l'enfant peut s'en évader tout en restant en contact
avec les réalités.
LES BANDES MAGNÉTIQUES
D'ÉCHANGE.
L'achat d'un
magnétophone est onéreux, mais la joie qu'il apporte en lui, la vie nouvelle qui entre
à l'école avec la voix des correspondants doit inciter nos jeunes élèves,
coopérateurs par nécessité et par raison, à décider l'achat d'un outil aussi riche de
possibilité.
LE PROJECTEUR, L'APPAREIL
DE CINÉMA;
complètent
efficacement la collection d'images photographiques.
Si nous avons su
choisir nos images, si elles sont associées aux acquisitions dues à la correspondances,
si elles sont associées à des projections de vues fixes ou animées et aussi aux
lectures de textes d'auteurs que nous auront découverts grâce à nos complexes
d'intérêts, grâce aussi à l'audition de disques, de bandes sonores, le travail manuel
aidant, les enfants sauront et surtout « imagineront » avec précision ce
qu'est un col, un confluent, une cluse... Le mot Bretagne sera-t-il prononcé, l'enfant de
l'École Moderne associera à la forme bizarre et découpée de la carte de Bretagne des
images de Bretons, de bateaux, de pêcheurs, de casiers, de côte rocheuse et d'océan
rageur. Il y associera peut-être des images de lande bretonne et de genêts en fleurs. La
Bretagne, cette proue de navire qui s'avance vers la mer sera bien pour lui une image
vivante.
RÔLE IMPORTANT
DES RÉALISATIONS
MATÉRIELLES
La géographie
que l'on apprend avec les « pieds » au cours des promenades enquêtes dans le
mileiu local s'apprend aussi surtout « avec les mains ». Pour une bonne
compréhension de toutes notions géographiques, il importe de bien se le représenter, il
importe aussi de savoir lire une carte, de comprendre un graphique : ce sont les
réalisation matérielles qui vont nous venir en aide.
1.- DE LA MAQUETTE, DU MODELAGE, AU PLAN.
En classe,
après notre première sortie avec les tout petis, après avoir observé notre maison,
nous modelons avec de la glaise ou du plâtre, et nous plaçons la mieux réussie sur un
carton ou sur une plaque de contre-plaqué.
Successivement
après nos petites études nous présenterons de même ses dépendances, en essayant de
garder leurs proportions respectives. Et nous les mettrons en place sur le carton,
plaçant au besoin les arbres, les jardins, ménageant les cours, les chemins.
Lorsque nous
étudions le groupement des maisons voisines, nous essaierons d'y placer les modelages
correspondants, nous pourrons ou nous ne pourrons pas les mettre en place sur notre carton
qui deviendra vite trop exigu.
Nos maquettes
réalisées, si nous les enlevons, auront laissé une trace sur le carton (au besoin,
avant de les enlever nous tracerons le contour avec un crayon ou une craie).
Le plan de notre
maison et de ses dépendances, du petit quartier peut-être, se sera dessiné tout seul,
et l'enfant le comprendra, et il prendra place dans notre musée. L'enfant comprendra
intuitivement que (le plan) dessin laissé par les maquettes est une projection verticale
de celles-ci sur le carton, représentant le sol, et que ces maisons qui n'ont plus que
deux dimensions « c'est bien pratique » et moins encombrant.
D'ailleurs,
lorsque nous voudrons modeler le quartier, le village, nous serons obligés de modeler
petit qe qui est grand, de supprimer les détails, de nous en tenir à des formes
conventionnelles pour nos représentations figurées.
Sur une même
surface nous mettrons un bien plus grand nombre de maquettes, et celle de notre maison
sera devenue toute petite. Nous conservons notre second carton, notre second plan, qui
représente un espace beaucoup plus grand, tout en étant de même dimension.
C'est ainsi que
petit à petit la notion de plan et d'échelle se fait jour.
Lorsque nous
aurons acquis au cours de nos promenades des notions d'orientation et que les mots :
levant, couchant, nord, sud, auront un sens sur nos plans que nous reprenons alors, nous
indiquerons la direction de ces quatre points cardinaux, ou simplement une flèche
indiquera la direction Nord-Sud.
Lorsque nous
lirons nos plans, nous les orienterons d'abord, puis nous apprendrons à les lire sans les
orienter. Nous tournerons peut-être autour d'eux cherchant la bonne position, le Nord du
plan devant nous pour le reconnaître facilement.
Toutes ces
notions de plan, d'échelle, d'orientation sont acquises par la pratique et les mots
deviendront familiers peu à peu qui correspondront à des idées précises.
Cette
acquisition fondamentale ne peut être brusquée, elle durera aussi longtemps qu'il le
faudra.
Faisons
confiance aux enfants, qui découvriront un jour, que l'on peut se passer de maquettes et
faire le plan en figurant tout de suite par le dessin le contour des maisons, des
fontaines, des chemins.
Ce sera plus ou
moins rapide, comme l'apprentissage de la lecture, mais tout sera compris, de même les
expressions plus au Nord, plus à l'Estindiqueront le sens de l'extension de
nos plans, ou leur position les uns par rapport aux autres.
2.- LA CARTE MURALE
LE GLOBE.
Cependant dès
que nous avons des correspondants, nous nous servons de la carte murale et peut-être du
globe, où nous mettrons en place notre pays, et les pays de nos correspondants.
Pour les
enfants, cette carte sera dessin un peu magique où le maître sait placer tout le monde
(Il en sait des choses ce maître). C'est par l'usage que petit à petit nous saurons la
lire. En tous cas elle nous rappelle que ceux de X... ne sont pas très loin de chez nous,
tandis que si nous voulions aller à Y... ce serait beaucoup plus long.
3.- LA CARTE D'ÉTAT-MAJOR.
Nos élèves ont
grandi, ils ont pris connaissance de la carte d'État-Major lors de leurs promenades, de
même qu'ils ont peut-être pris connaissance du plan cadastral. Ils ont compris que la
carte d'État-Major est une représentation exacte du terrain par le moyen de signes
conventionnels. Ils savent retrouver sur la carte leur maison, leur école, la mairie,
l'église, les routes, les chemins, les rivières. Ils ont appris à calculer les
distances réelles en prenant les mesures sur la carte. Et peit à petit ayant appris à
lire sur la carte, ils sauront l'utilise pour se faire une idée du pays qu'elle
représente par les hachures ou les courbes de niveau avec leur dessin, et les réalités
qui se cachent sous les symboles qu'lle emploie leur deviendront familières.
Avec les grands
nous ne ferons plus une sortie sans avoir une idée générale de ce que nous verrons.
La carte
d'État-Major s'étudie en s'en servant. Elle devient vite un outil indispensable.
4.- PLANS EN RELIEF.
Les grands
pourront alors réaliser le plan en relief de la commune, d'un quartier de la commune en
utilisant comme matières premières celles dont ils pourront disposer : pâte à papier,
plâtre (1)., carton, contre-plaqué, etc... et les guides de construction que la Bibliothèque
de Travail et le fichier de la classe mettent à leur disposition.
Le plan en
relief nécessite pour les élèves des travaux de longue haleine, beaucoup de soin, et
une grande minutie. Il demandera peut-être une année ou deux pour sa réalisation et
ceci en collaboration constante avec le maître. Le plan terminé, ce sera le
chef-d'oeuvre que pourront lire les plus petits qui n'en sont encore qu'à la réalisation
de leurs maquettes.
Ce plan qui
pourra servir tant que ceux qui l'ont construit seront à l'école sera à recommencer
sous une autre forme par de nouvelles équipes.
(1) Le bon
marché relatif du plâtre qui se taille, se gratte aisément, permet des réalisations
rapides de plan en relief, de maquettes que l'on peut peindre à loisir et qui viennent
rendre plus vivantes les conférences. À l'usage, c'est le matériau que les enfants
préfèrent.
5.- DIORAMA
MAQUETTES.
Un exercice
intéressant et enrichissant : la construction des dioramas, qui, partageant le paysage en
plans successifs, du premier avec ses détails, jusqu'au plus lointain un peu flou,
donneront après montage l'impression de profondeur.
Un diorama
représentant son pays, un autre représentant le pays des correspondants se trouveront
souvent côte à côte sur l'étagère.
Des maquettes
représentant des intérieurs, avec leur mobilier, des scènes de travaux, rendront encore
plus réel et plus vivant l'attrait de la correspondance.
6.- CAISSE À SABLE ET
BLOCS DIAGRAMMES.
Les cartes et
photographies que nous examinons ne sont que des images à deux dimensions. L'utilisation
de la caisse à sable où l'on peut modeler très rapidement un relief permettra parfois
de restituer des paysages dans leur valeur réelle, de meiux les comprendre, de sentir la
fragilité de leurs formes, d'en deviner la lente destruction sous l'action combinée des
eaux, des vents, du froid, de la chaleur, des secousses venues d'en-dessous, et du
rabotement des glaces s'il y en a ; des glaces qu'il y a peut-être eues autrefois. (Les
écoles de village peuvent réaliser leurs maquettes et leurs plans-reliefs à grande
échelle, à même la terre du jardin).
Des blocs
diagrammes (en contre-plaqué, en argile, en plâtre) préciseront des détails, donneront
valeur à des mots tels que : caps, crêtes, combes, vallées, val, cluse, défilé, col,
falaise, plage, etc... On apprend davantage avec des mains qui travaillent une matière
qui prend forme qu'avec des yeux qui ne voient que des mots et des cordes vocales qui
répètent à saciété : « Un plateau c'est une plaine élevée... , un plateau
c'est une plaine élevée... ».
7.- LA CARTE, RÉALITÉ
VIVANTE.
Dès le début,
nous nous servons de la carte géographique murale sans nous demander comment elle a été
faite, de même que nous montons dans une auto sans savoir comment fonctionne son moteur.
La carte est faite pour s'en servir, nous nous en servons mais nous lui donnons vie, en
l'habillant progressivement de toutes nos acquisitions.
Ayant dessiné
sur un grand carton, ou mieux sur une grande feuille de papier « kraft » les
contours de la France semblables à ceux de la carte murale, nous avons
« placé » le pays de nos correspondants puis le dessin d'une de leur maison,
et les photos reçues tout autour, des dessins représenteront ce qu'on y élève, ce
qu'on y fabrique, au fur et à mesure que la correspondance prend corps. Nous inscrirons
le nom des rivières, des fleuves dont nous parlent nos amis. Nous placerons les villes
voisines, cependant que nous représenterons sur la même carte les principaux aspects de
notre pays.
Dès le début,
la carte devient une réalité vivante et elle sera de plus en plus parlante. Car elle
s'enrichira à toute occasion, et surtout lorsqu'une étude de « complexe »
nous entraîne au loin.
Une ville
nouvelle, un fleuve dont on a parlé, une grande industrie... tout prend place sur la
carte... tout devient net.
La carte de nos
C.E. Sera déjà riche de ses avions de Toulouse, de son riz de Camargue, de son pétrole
des landes... de ses côtes du Rhône », de sa moutarde de Dijon, de son nougat de
Montélimar, car nous aurons placé les dessins, les échantillons parfois, les
étiquettes le plus souvent de tous ces
« produits » lorsque nos « complexes » nous les auront fait
connaître. C'est ainsi que peu à peu la carte murale, la carte du livre de géographie
prennent vie, et que lorsqu'on les consulte : les traits, les cercles, les points, les
couleurs ont un sens précis que l'on sait lire parce que derrière ces
« symboles » il y a des images, des idées.
8- NOMENCLATURE ET
CROQUIS GÉOGRAPHIQUES.
Nous ne croyons
pas à la géographie apprise de mémoire. Françoise (1) croyait savoir le Rhône parce
qu'elle récitait sans faute le résumé de son livre. Elle savait sa leçon mais
« elle n'imaginait pas le Rhône ».
Bien sûr, il
faut savoir que le Rhône prend sa source en Suisse, qu'il traverse le Léman, qu'il
« baigne ou arrose » Lyon, Valence, qu'il reçoit des affluents qui sont,
etc... etc...
Comment
apprendre le minimum de nomenclature ?
Quand un enfant
dit : « Un plateau c'est une plaine élevée », il n'y a rien à redire
puisque c'est vrai. Mais qu'est-ce qu'une plaine ? Les mots prononcés par l'enfant
correspondent-ils à des idées précises ?
Le perroquet
récite aussi sa leçon... Il n'est qu'un perroquet.
À l'École
Moderne nous ne faisons pas réciter de leçons, nous ne faisons pas de géographie
nomenclature (2) mais tout comme Albert, le « dur » de l'École Buissonnière,
nos élèves seront capables de parler de la Côte Bretonne, de ses « pêcheurs de
langoustes », de ses petits ports... et si on leur demandait, ils sauraient dessiner
« un croquis de la Bretagne » car la pratique des croquis leur permet de les
réaliser de mémoire, d'y placer des fleuves, des pays, d'y mettre des noms.
CROQUIS ET RÔLE
IMPORTANT DU LIMOGRAPHE.
Nous possédons
un bel outil : le limographe C.E.L.,
et grâce à lui nos enfants peuvent réaliser rapidement tous les croquis dans le minimum
de temps, car le limographe nous procure des croquis, des ébauches de croquis, exacts,
nets et en nombre indéfini. Un croquis par décalque sur le stencils est très vite
dessiné. Un grand élève peut s'en charger : il transporte sur papier transparent le
croquis à reproduire, sans oublier l'échelle (tous les croquis de la France à la même
échelle autant que possible).
À l'aide de
papier carbone, il le décalque sur le stencil. Le trait est très apparent, les contours
sont très nets. Il n'a plus qu'à les graver avec le poinçon.
Le tirage des
vingt, trente, quarante exemplaires nécessaires est très vite fait et chacun, grands et
petits, se trouve en possession d'un croquis détaillé ou d'une simple ébauche, qu'il
n'a plus qu'à compléter, colorier, habiller de petits dessins et classer dans son livre
de vie.
(1)Voir Bibliothèque de Travail : Le
Rhône, n°411 et 429
(2) Sommes-nous
en contradiction avec les récentes Instructions Ministérielles qui semblent préconiser
« le par coeur » ? S'il semble y avoir contradiction, celle-ci n'est
qu'apparente. Un enfant qui a construit une cluse, modelé un cap sait mieux ce que sont
cluses et caps que celui qui répète : « Un cap est une ppointe de terre qui
s'avance dans la mer », même s'il a vu une image de cap auparavant. La circulaire
du 8 septembre 1960 ne nous incite-t-elle pas « à l'observation directe du milieu
local » et « à motiver » la présentation de tout matériel ou de tout
exercice d'observation par le recours à un fait pris dans l'expérience de l'enfant afin
d'éviter une progression trop mécanique et trop systématique... à faire toute leur
place aux suggestions, observations et expérimentations faites par les élèves
eux-mêmes, en acceptant erreurs et tâtonnemens.
C'est bien l'École Moderne, l'esprit de
l'École Moderne que l'on trouve tout au long des dernières Instructions.
Grâce au
limographe (les stencils peuvent se conserver entre buvard et servir pour plusieurs
tirages) nous pourrons, par répétitions variées, devenir « très forts » en
nomenclature, sans être obligés d'apprendre de mémoire des définitions déroutantes et
des listes de mots sans vie.
Cette
mécanisation, nous la varierons dans ses formes. Certains croquis limographiés ne
contiendront que quelques points de repères. Les enfants devront, s'ils le peuvent, les
compléter sans aide. Les croquis à compléter serviront au maître de moyen de contrôle
efficace et rapide et lui permettront d'indiquer parfois à l'enfant ceux qu'ils pourrait
refaire. Nous pourrons employer de même les gabarits, les tampons en caoutchouc que l'on
trouve dans le commerce, mais notre préférence va cependant au limographe, qui est plus
pratique et plus économique.
LE FICHIER DE
CARTOGRAPHE.
Si nous le
désirons, il sera facile d'établir un fichier de cartographie. Sur fiches, nous
dessinons des croquis aux formes simplifiées avec indications de l'échelle et carroyage
(carreaux de 5 cm, par exemple échelle 1 cm pour 20 km). L'enfant les reproduit avec le
carroyage qui lui plaira suivant la grandeur de la carte qu'il veut faire.
Il a un grand
papier, il peut faire des carreaux de 8 cm et il aura des cartes à l'échelle de 2 cm
pour 20 km. Il sera bon de numéroter les carreaux en haut de gauche à droite, à gauche
de haut en bas.
LA CARTE ÉLECTRIQUE
D'ailleurs le
croquis géographique grâce à la carte électrique (1) qui n'est qu'un croquis que
« l'on habille » d'une façon particulière se charge d'interroger ceux qui
veulent « se faire interroger », et tous se font interroger.
C'est si amusant
de promener les deux fiches sur le relief des rivets et de voir ceux qui concordent, la
lumière de l'ampoule réjouit le coeur si on effectue la manoeuvre au premier essai et
quelle fierté intérieure lorsqu'on a réussi 4 sur 4 ou 10 sur 10, et même 5 sur 10, si
la fois précédente on n'avait que 2 ou 3 réussites.
LES CROQUIS EN RELIEF.
Des croquis en
relief seront réalisés rapidement et il sera facile grâce à la S.B.T.
: « La France en relief » (2) de réaliser en relief avec du
contre-plaqué ou du carton, des croquis des différentes régions de France.
L'ACTUALITÉ.
La lecture du
journal quotidien et des articles intéressants des revues illustrées, auxquels on
consacre des instants fructueux nous a tenus au courant des « actualités »,
qui presque chaque jour nous transportent aux quatre coins du monde ».
LES SCHÉMAS, LES
GRAPHIQUES.
De même que
nous avons appris petit à petit à dessiner des plans, nous apprenons à faire des
schémas et des graphiques, et nous apprenons à lire ceux que nous rencontrons parce que
c'est bien commde : on peut y mettre beaucoup de choses et « ça parle aux
yeux ».
(1)Boîte électrique C.E.L.
(2)S.B.T. La « France en relief » n°
89 90
LA PHILATÉLIE.
Collection par
pays, par genre, flore faune grandes villes. Si on l'entreprend avec un
souci éducatif, est d'un grand secours.
TRAVAUX DE SYNTHÈSES.
Les synthèses
ne sont sur les manuels que sèches énumérations et ne suscitent que peu d'intérêts.
À l'École Moderne tout au contraire, entreprises par les élèves qui mettent en commun
toutes leurs connaissances, elles sont riches et fécondes.
Quel plaisir
pour l'enfant qui annonce : dans le fichier tu dois trouver telle ou telle photo ; dans
telle B.T. On explique les ... Grâce à la précision du fichier les
documents utiles s'ajoutent les uns aux autres, et c'est une nouvelle face des réalités
qui apparaît, un autre classement.
Quelques-unes
sont très simples, et ils les réalisent seuls ou presque : le blé, l'élevage, les
forêts, les montagnes, les fleuves en France.
Certaines plus
complexes nécessitent la collaboration maîtres et élèves. C'est alors que
l'interrogation revêt un caractère éducatif : « Qui est-ce qui sait à ? Qui peut
nous dire ... ? Qui dans ses lectures a trouvé ? Où ? ». C'est alors
l'émulationsaine pour la réalisation collective du beau tableau que l'on va monter et
qui nous rappellera que ...
La classe
devient la ruche bourdonnante où chacun a la joie de participer, de travailler à la
réalisation d'une oeuvre utile, le maître apportant sa contribution grâce à sa
documentation, ses photos, ses « richesses » personnelles.
C'est ainsi que
prendront naissance des synthèses plus difficiles : situation de la France dans le monde,
son importance, son industrie, son activité, comparée à celle des autres pays. Grands
pays du monde, etc...
LA PROMENADE SCOLAIRE DE
FIN D'ANNÉE
Dans beaucoup
d'écoles on organise pour la fin de l'année scolaire excursion, une sortie en car le
plus souvent, qui survient à ce moment comme la suprême récompense. La Coopé y a
travaillé toute l'année pour se procurer les fonds nécessaires, on l'a espérée, on en
a rêvé, c'est elle qui va ouvrir la période des vacances.
Cette sortie
peut laisser une impression profonde. Elle permet aux enfants de s'évader de leur milieu.
Elle est parfois le premier vrai voyage que l'on fait. Elle sera profitable si on l'a bien
préparée. On peut encourager cette pratique, mais nous, à l'École Moderne, nous sommes
beaucoup plus exigeants et si nous la maintenons comme récompense nous tâchons d'en
tirer le maximum de profits.
À cette grande
promenade-récompense, nous préférons
LES SORTIES D'UN JOUR.
Ces sorties d'un
jour que nous faisons le plus souvent à pied et parfois le jeudi, au moment le plus
opportun nous emmènent à quelques kilomètres de l'école. Nous en préparons
soigneusement l'itinéraire, les temps de marche et les temps de repos, les études
particulières que l'on propose, nous promettant bien de faire une riche
« quête ».
Partis de bonne
heure, sac au dos, on chemine aux heures fraîches. Aux haltes, on examine les plantes
nouvelles, les pierres récoltées, les maisons nouvelles, les petits villages, on fait
des croquis qui rappellent les observations faites, chacun notant ce qui l'a
particulièrement intéressé.
Et le lendemain
notre bagage de géographes explorateurs, d'enquêteurs s'est enrichi de nouvelles images
précises, de nouveaux documents, de nouvelles idées qui viennent s'ajouter à celles que
l'on avait déjà acquises.
On fait
facilement 15 à 20 km dans sa journée, et à 8 ou 10 km de l'école le champ est vaste
que nous pouvons explorer.
LES TRANSPORTS DE
CLASSES. LES ÉCHANGES D'ÉLÈVES.
Nous
recommandons toutes les fois que cela est possible d'avoir une classe correspondante
attitrée assez près de la sienne, une trentaine de kilomètre au plus. Dans un rayon de
100 km les paysages, et les habitudes de vie diffèrent sensiblement en France. La
correspondance est fructueuse, la comparaison des genres de vie intéressante... et la
distance n'est pas telle qu'elle devienne un obstacle aux transports des élèves vers les
familles des correspondants, le transport ne coûtant que le prix du voyage.
Voyages, 2, 3 4,
jours, les classes travaillant en commun pendant ces journées, les élèves qui
reçoivent devenant les guides des arrivants.
Les enfants
après leur stage, après cette vie commune ardente se quittent riches de souvenirs
précis : souvenirs de jeux, d'enquêtes, de promenades, d'études nouvelles, qui viennent
compléter, préciser les acquisitions plus anciennes dues à la correspondance.
UN EXEMPLE VÉCU :
Les élèves
d'une classe de fin d'études de Grenoble sont entrés en relations par le moyen de leurs
journaux scolaires avec les élèves de la grande classe des Roches-de-Condrieu, sise à
100 km sur les bords du Rhône. Deux pays assez proches mais si différents. Des échanges
individuels se sont organisés et d'un commun accord les maîtres se proposent de
« tenter » deux transports de classe. Maître et élèves de Grenoble se
rendent aux Roches pour trois jours. Cela coûtera à la Coopérative le prix du billet
collectif. L'hébergement sera simple : les correspondants vivront dans la famille de
leurs amis encore inconnus. Ceux de Grenoble arrivent à 10h30. Leurs camarades les
attendent en classe, et les emmènent à la maison.
La grande classe
des Roches va vivre une vie nouvelle : elle aura deux maîtres et deux fois plus
d'élèves.
L'après-midi,
sous la conduite des enfants des Roches, les citadins partent à la conquête du milieu
ambiant. Promenade riche de « conquêtes » sur les bords du Rhône et à
travers les coteaux et vallons parés des teintes resplendissantes des abricotiers aux
fruits mûrissant. Et de retour en classe, les Grenoblois rédigent en commun un
compte-rendu de leur prise de contact avec le pays et les gens le premier texte qui
sera imprimé le lendemain est né -, le « transport » s'annonce fructueux.
Les
« Rochelais » ont fait participer les Grenoblois à leur connaissance précise
de leur milieu. Les Grenoblois entraîné à la pratique des « enquêtes »(1)
interrogent maîtres et camarades sur ce que l'on pourrait voir dans les ateliers ou
usines du lieu et c'est ainsi que le lendemain, des enquêteurs (les Grenoblois et leurs
correspondants) s'en vont par petits groupes apprendre comment on travaille aux Roches, et
l'après-midi, tous ensemble nous visiterons le laboratoire des Usines Francolor. Le
programme tracé, tout se passe normalement avec l'aide bienveillante des parents et de la
population séduits par cette nouvelle forme de l'éducation des enfants.
(1)La pratique des enquêtes effetuées par
deux ou trois enquêteurs est une pratique précieuse pour les écoles de villes où les
sorties collectives de toute la classe présentent parfois de sérieux inconvénients et
se heurtent parfois à des impossibilités (visites d'usines, d'ateliers en particulier).
Cf. aussi B.E.N.P.
N° 55 : Échanges d'Élèves. Et n° 76. Pour
l'officialisation des voyages-échanges interscolaires.
Un tournoi de
volley-ball devait avoir lieu le lendemain ; les Grenoblois s'entraînent à ce jeu
inconnu auquel ils veulent participer... En rentrant chez eux, les Grenoblois visitent
Vienne la Romaine.
Ils rentrent
riches des acquisitions qu'ilos ont faites et leur journal : « Au pays des
Allobroges » sera consacré à la publication de leurs comptes-rendus : les Roches,
le voyage, l'accueil, l'usine ACER le laboratoire de l'usine de colorants
Comment on apprend à jouer au volley-ball Le Rhône aux Roches Condrieu et
les mariniers d'autrefois Vienne la Romaine. « Le journal des Roches »
sera lui aussi riche des souvenirs de ces 48 heures inoubliables.
De retour à
Grenoble on songe déjà à recevoir les Rochelais qui viendront vers la fin juin.
- Il faudra les
promener dans le Vieux Grenoble inconnu, proposent les uns.
- Il faudra leur
faire voir le Palais de Justice, disent les autres.
- Nous irons à
la Bastille !
Et le maître
propose d'organiser pour les gars de la Plaine du Rhône une promenade à la découverte
des montagnes et tous de rechercher ce qu'il y aura de mieux pour donner la
meilleure excursion à faire.
Nous irons à
St-Nizier par le Pas du Curé. Avec leurs yeux, avec leurs jambes, avec leurs mains nos
camarades acquerront une idée précise de ce que sont les torrents, gorges et plateaux.
Si le temps est beau ils verront, de la plaque d'orientation de St-Nizier les Alpes
calcaires, le sillon alpin et les Grandes Alpes dans toute leur majesté.
Le temps fut
beau et les 48 heures des « Rochelais » à Grenoble comptent elles aussi parmi
les meilleures souvenirs scolaires de nos élèves.
Ceci se passait
en 1950... C'était le début d'une nouvelle technique qui s'est bien rodée depuis, et
que nous souhaitons voir pratiquer de plus en plus.
Ces transports
successifs devraient se placer de préférence au cours du second trimestre, le premier
ayant permis de prendre connaissance, le troisième permettant de préciser, d'exploiter
les acquisitions nouvelles.
À nous
d'oeuvrer pour que cette pratique obtienne l'accord officiel.
DE NOS CONNAISSANCES
EN FIN DE
COURS MOYEN
Que
connaissent en géographie
les
enfants de 11 à 12 ans ?
Sans faire de
géographie systématique, sans programme rigide, que savent les enfants de 11 ou 12 ans ?
Ils ont cinq ou six ans de pratique. Ils ont par associations d'idées fait plusieurs fois
le tour du monde et surtout celui de la France. Leurs connaissances sont asez étendues,
leurs idées géographiques assez claires et les mots du vocabulaire géographique ont un
sens. Les noms des pays s'associent à des images précises.
Ils connaissent
surtout leur petit pays, ils ont compris que la vie y est conditionnée par le sol et le
sous-sol, par le relief, par l'eau, par l'industrie des hommes et ils ont acquis des
notions assez précises sur la région voisine et sur la France.
Ils savent que
les relations avec les pays voisins dépendent de communication et aussi des divisions
administratives qui, aussi illogiques soient-elles, conditionnent une partie de la vie
(chef-lieu de canton, gendarmerie, postes, chef-lieu de département, frontières,
douanes, etc...).
Ils se sont
rendus compte du rôle de l'homme qui, dans son pays et dans d'autres pays, a pu plier les
éléments naturels à sa fantaisie pour les asservir à des besoins. Il a compris le sens
de cette lutte éternelle de l'homme qui n'a jamais terminé sa conquête et qui parfois
est victime, les revanches de la nature étant parfois brutales et lourdes de
conséquences.
Ce côté humain
de la géographie les a frappés, les a captivés.
En même temps,
ils ont acquis des notions deplus en plus précises, les exercices de cartographie leur
ont appris à « se débrouiller » avec une acrte. Ils sont aptes à étudier
la géographie d'une façon plus systématique.
À nous de
profiter de la saine curiosité que notre pratique de la géographie vivante a fait
naître en eux curiosité et besoin de connaître besoin de savoir ce qu'il
y a de semblable à ce que l'on trouve chez soi, et surtout ce qu'il y a de différent
dans les pays proches ou lointains dont on veut faire la découverte.
À 11 12
ans, nos élèves vont se diriger les uns vers l'enseignement du second degré, les autres
vers la classe de fin d'études. Les techniques de travail qu'ils ont employées doivent
leur permettre des études profitables.
Ils sont
capables d'étudier, de préparer soigneusement un itinéraire de voyage.
la
géographie
est
une tâche
de
travail
La
géographie systématique
LA TÂCHE
DE TRAVAIL DES GRANDS
Pour nos grands
élèves qui ont acquis des techniques de travail et ont le matériel indispensable à
leur disposition, le travail consistera surtout en l'ordonnancement des connaissances
qu'ils ont acquises les années précédentes ; il ne sera fructueux qui si leur bagage
est riche et abondant. Leur travail sera un travail de synthèse, une révision de ce
qu'ils savent, une occasion d'études nouvelles, et un approfondissement de leurs
connaissances. Ils esssaieront de se représenter d'une façon aussi précise que
possible, le mileiu étudié, son aspect physique, les conditions et les habitudes de vie
des hommes qui l'habitent, et la tendance actuelle de l'évolution et de la transformation
du pays. Toutes conclusions provisoires appuyées par des documents.
La
tâche : le plan de travail de l'élève
Au début de
chaque semaine l'élève inscrit sur son plan de travail les travaux obligatoires ou
décidés, et les travaux personnels qu'il se propose d'accomplir, la conférence qu'il
veut faire, etc... Il sait aussi ce qu'il doit faire dans sa semaine ou mieux sa
quinzaine. On peut par exemple, fixer au début d'une semaine la « tâche » de
géographie et au début de la semaine suivante la tâche de travail en histoire. (C'est
la réalisation de ces tâches). Une semaine comportera le compte-rendu de géographie, la
semaine suivante le compte-rendu d'histoire.
LES
LEÇONS OU PLUTÔT : LA PART DU MAÎTRE.
Comme dans une
« école moderne », ce sont les enfants qui travaillent et la part du maître
moins visible peut-être que dans une école où règne la leçon que l'on dispense du
haut de la chaîne, bien souvent pour « les mouches qui volent », est très
importante, et capitale.
C'est sous la
direction que s'organise le travail. S'il se contente de faire avec ses élèves le point
des connaissances déjà acquises et d'indiquer les nouvelles recherches à entreprendre,
les travaux à faire, travaux collectifs et travaux personnels, il doit être à même
d'indiquer à chaque enfant le document à utiliser, le travail à faire.
Par exemple,
notre plan de travail appelle l'étude du Jura.
LE JURA.
Ensemble nous le
situons dans l'espace et sur la carte. Distance, recherche des moyens de communication
avec le Jura. Itinéraire pour nous y rendre, observations de la carte. Limite, forme,
longueur, largeur (dimensions grâce à l'échelle). Une partie en Suisse.
RECHERCHE
DES DOCUMENTS.
Différents
atlas de la Bibliothèque, B.T. N° 415, 420, 455, 466 (466 surtout : Massif
Jurassien). Guide Michelin « Le Jura » ; M.A.A.I.F.
« Le Jura ». Journaux scolaires reçus de la région des départements du
Doubs, du Jura, de l'Ain, de la Suisse romande et du Jura suisse. (attention ! Une
partie du département de l'Ain, la Bresse, la Dombe, ne se rattache pas au Jura
géographique). Blocs, diagrammes réalisés le Jura plissé (monts, crêts, vaux,
cluses, reculées), maquette, ferme jurassienne, photos du fichier.
RÉFLEXIONS
COLLECTIVES SUR LA CARTE.
- Situation par
rapport à l'océan.
- Quels sont les
vents de la pluie.
- Quelles sont
les parties du Jura qui doivent recevoir le plus d'eau, le plus de neige.
- Quels sont
probablement les caractères de la végétation, les ressources qui ont pu attirer les
hommes : l'arbre et l'herbe.
- Quels sont les
pays que nous connaissons déjà : BESANÇON et ses montres;
SAINT-CLAUDE et
ses pipes ;
LONS-LE-SAUNIER
et son sel ;
ARBOIS et son
vin ;
et aussi le
fromage de gruyère (Le Comté).
Nous allons
mettre un peu d'ordre dans nos connaissances. Vous aurez chacun à réaliser :
Un croquis
rapide du Jura avec indication des principaux sommets, des principales rivières, des
villes (voir fichier).
Vous pourrez
aussi relever le petit « topo » que rédigera le groupe chargé de la carte de
la région.
VOICI
QUELQUES IDÉES GÉNÉRALES (si besoin) :
Le Jura est une
région prospère grâce à l'opiniâtreté des hommes et à leur initiative.
Pauvreté.
- Grande étendues pauvres, presque sans terre arable, climat rude et froid (record du
froid en France, - 40° ; près de 130 jours de gel dans le haut Jura ; humide, pluie et
neige, hauteur d'eau de l'Ouest à l'Est : 1 m, 1,20 m, 1,60 m, 2,00 m).
Surprise. C'est
la région aux reliefs les plus accusés, le haut Jura qui est la plus vivante.
Initiative.
- Dès 1254, création des premières associations fruitières comprenant en
moyenne 50 propiétaires traitant le lait de 500 à 700 vaches dans les chalets préparant
le gruyère : « le Comté ». Actuellement plus de 1000 chalets. De même,
naissance au XVe siècle d'associations artisanales (paysans et ouvriers) pour
l'horlogerie, la tournerie (pipes de saint-Claude).
Évolution.
- Les coopératives font face à la grande industrie qui exige de gros capitaux. Elles
s'installent dans les vallées et surtout à la périphérie ; l'artisanat disparaît.
ORGANISATION
DES TRAVAUX COMPLÉMENTAIRES.
Qui présentera
?
1° - Les zones
de végétation.
2° - Les
industries : Horlogerie
Tournerie
Pipe
Taille
des pierres
Sel
et industrie chimique
Lunetterie
Matières
plastiques.
3° - Les
habitudes de vie des Jurassiens ; les coutumes qui persistent.
4° - Qui
réalisera la synthèse, la carte murale et le croquis en relief ?
Cette mise en
train est très rapide ; ce n'est que la première partie de la leçon ; la réalisation
des travaux à effectuer sera laissée à l'initiative de chacun, mais tout doit être
prêt pour le compte-rendu qui aura lieu...
Bien sûr, le
maître suit et encourage la réalisation des travaux.
C'est après le
compte-rendu que chacun ajoutera à ses croquis un petit résumé sur le Jura auquel il
pourra se reporter lors de ses révisions pour le C.E.P.E.
Réalisé par le
responsable ou mieux si possible par le groupe responsable : Un tableau de synthèse
accompagnera la carte murale imagée.
LE JURA.
RELIEF. - Massif plissé, roches sédimentaires,
calcaires pour la plupart.
- Croissant de
300 km sur 100 à 50 km. Limites : Alpes, Vosges, Suisse à l'Est, plaines de la Saône à
l'Ouest.
- Altitudes
croissant de l'OUEST À L'eST : 200 400 1000 1700 MÈTRES.
CLIMAT.
- Rude et humide.
RIVIÈRES.
- Doubs et affluents de la Saône au Nord. Affluents du Rhône au Sud.
Affluents du Rhin à l'Est. Nombreux lacs.
VÉGÉTATION.
Herbe et arbre. Pays vert Vert brillant des prairies Vert sombre des
forêts.
RESSOURCES
NATURELLES DU SOL. - Ferrières (sables ferrugineux) épuisées. Sel
gemme : région de Lons-le-Saunier.
RESSOURCES
AGRICOLES. - bois et pâturages partout ; vigne en bordure occidentale nord, en
bordure sud, en bordure est (Suisse).
INDUSTRIES
AGRICOLES. - Fromage Comté :25 millions de kilogrammes, fondu : 16 millions de
kilogrammes.
INDUSTRIES.
ARTISANALES.
- Tourneries :bobines et jouets (en déclin). Exploitations du bois.
Scierie (bois d'oeuvre) : Moyennes et grandes industries.
HORLOGERIE.
- BESANÇON et son École Nationale.
PIPERIE. -
SAINT-CLAUDE.
LUNETTERIE.
- MOREZ et son École Nationale.
PLASTIQUE.
- OYONNAX et sa Foire Exposition Internationale.
SEL ET
INDUSTRIES CHIMIQUES. - LONS-LE-SAUNIER.
MÉTALLURGIQUE.
- Abandon des ferrières. Industrie métallurgique à DOLE.
TEXTILE.
- Sur la périphérie.
L'INDUSTRIE
AUTOMOBILE de Montbéliard-Sochaux se rattache à la Bourgogne.
HYDRO-ÉLECTRIQUE.
- Quelques barrages.
COMMUNICATIONS.
Difficiles
à cause du cheminement compliqué à travers val, cluse, reculée, combe.
(Ce tableau
étant maximum. Il peut être beaucoup plus succinct. Le tout est qu'il soit lisible
puisqu'il prendra place au panneau d'affichage pendant 15 jours, et qu'il sera rangé dans
le carton « Notre étude de la France » et « Notre étude des grands
pays du monde »).
POPULATION (en
déclin).
Les trois
départements : Doubs, Jura, Ain, qui avaient une population totale de 842 319 habitants
en 1936, n'en ont plus que 835 803 en 1954. Par contre, Besançon est en augmentation de 8
423 habitants. Les régions élevées, les plateaux surtout se dépeuplent ; la
périphérie, les villes augmentent.
POPULATION
DANS LES PRINCIPALES VILLES.
BESANÇON :
+ de 70 000.
DOLE :
+ de 20 000.
LONS-LE-SAUNIER : + de 15 000.
PONTARLIER :
+ de 14 000.
OYONNAX : + de 11 000.
SAINT-CLAUDE : + de 10 000.
N.B. : Suivant
le temps disponible ou l'ardeur du travail, chacun peut se contenter de relever dans son Livre
de vie: « GÉOGRAPHIE » (classeur à feuillets mobiles) les parties en
italique.
DEUXIÈME
EXEMPLE
LE SAHARA.
Nos élèves ont
à leur disposition de nombreuses B.T. Ainsi que la B.T. Sonore : In
Tayent, enfant du Hoggar où ils puiseront des renseignements. Ils doivent avoir aussi les
documents que leur apporte l'actualité.
Nous pensons que
le travail consistera :
1° - Pour les
élèves en le dépouillement des documents : dépouillement individuel et courte
conférence du « lecteur ».
2° - Par un
apport de documents précis par le maître, renseignements que les élèves trouveraient
difficilement dans les livres qu'ils ont en servie.
Et ce sera en
commun, maître et élèves, que quelques idées essentielles mises en valeur.
Les
renseignements suivants pourront être exploités avec profit.
1. - C'EST LE PLUS GRAND DÉSERT DU MONDE.
La France en
occupe la partie occidentale et centrale. Il est partagé entre Algérie, Tunisie, Maroc,
Mauritanie, Soudan, Niger, Lybie. 4 300 000 km² pour la zone française divisée
actuellement en départements :
De la Saoura :
1° - Colomb-Béchar.
2° - Timimoun.
Des Oasis :
1° - Laghouat.
2° - El Oued.
3° - Toggourt.
4° - Ouargla.
5° - Tamanrasset.
6° - In salah.
2.- C'EST LE PAYS DE LA SOIF.
Au printemps
1955, des automobilistes en panne sont morts de soif. Il y tombe moins de 100 mm de pluie
par an.
3.- C'EST UN DÉSERT CHAUD.
Sécheresse de
l'air, ongles cassants, intense évaporation sans transpiration apparente. TIMIMOUN (55°
4 de température). Se reposer le jour, sortir la nuit. Vent quelquefois bénin et
agréable, souvent cruel, presque jamais en repos. La température moyenne : 18° en
janvier, 38° en juillet.
4.CONCEPT GÉOGRAPHIQUE.
Paysage où se
détachent sur un ciel sans nuage, les dunes vives ou les rochers nus. Paysage varié,
d'immenses plaines, de hautes montagnes (Mont Talmat, 3 005 m), des volcans, du sable,
partout présent, les ergs sont des massifs de dunes, les regs d'immenses plateaux de
roches nues.
5.PETITE HISTOIRE DU SAHARA.
Il n'a pas
toujours été sec. On y trouve de nombreux vestiges d'habitat au paléonlithique
inférieur, au néolithique.
6.LES LIMITES IMPRÉCISES DU DÉSERT.
Au nord la ligne
des palmeraies, au sud la ligne du Cram-Cram (graminée).
7.- LES HABITANTS.
Les Berbères,
élément blanc ancien, chez qui la femme adroite, instruite, transmet la civilisation
(régime du matriarcat).
Les Touaregs,
fiers à l'esprit indépendant et « leurs esclaves ».
Les indigènes
comprennent 60% de sédentaires, 30% de nomades, 10% de semi-nomades.
Population de la
Saoura : 171 000 habitants.
des Oasis :
367 000 habitants.
dont
11 000 Européens.
8.- RESSOURCES.
Élevages :
ovins 530 000, chèvres 340 000, chameaux 106 000. Cultures : blé 4 250 tonnes, orge 3
550 tonnes. Des mines de fer, de houille, et surtout le pétrole récemment découvert. Un
pipe-line HASSI-MESSAOUD BOUGIE, du gaz naturel, des milliards de m3.
Actuellement :
275 km de voie ferrée 1 000 km de routes 13 350 km de piste.
Le sahara,
source de richesse, sera-t-il riche pour les sahariens ?
Un espoir :
l'eau du sous-sol pratiquement inépuisable.
Et c'est avec
ces documents complémentaires, que le maître apporte, que les élèves poursuivant leur
tâche de travail, présenteront les différents éléments de vie qu'ils auront
recueillis.
La carte, et le
topo synthèse accompagné des graphiques (production et évolution de la production du
pétrole par exepmle). Les réalisations matérielles (carte ou maquette du relief,
dioramas, etc...).
Pour le sahara,
la part du maître est plus importante. Il est un peu la source de renseignements, mais il
doit se contenter d'être uniquement une source de documents avec lesquels les enfants
travaillent, et d'en faire avec eux la synthèse en une « leçon » finale qui,
même si elle revêt une forme un peu « scolastique » se trouve alors
parfaitement valable.
Pour
nous,
la
géographie
c'est
la vie !
À l'ÉCOLE
MODERNE nous faisons peu de géographie pour la « géographie ».
Mais faisant
partie intégrante de l'étude du milieu local, elle est de tous les instants.
Nos enfants
apprennent peu à peu à travailler seuls « pour la joie ». Ils savent aussi
travailler ensemble au bénéfice d'oeuvres communes. Ils se sont imposés des règles de
conduites nécessaires à l'accomplissement de leurs travaux : c'est cela leur discipline.
Ils ont étudié
leur milieu local et profité de toutes ses ressources. Ils l'ont comparé bien souvent à
d'autres milieux dont ils ont pris connaissance par l'étude des documents envoyés par
leurs correspondants et par l'étude de ceux qu'ils ont pu se procurer. Ils ont fait de
nombreuses enquêtes pour « renseigner » leurs amis et les comptes-rendus des
enquêtes que ceux-ci ont fait pour eux les ont « enseignés ».
Ils ont compris
que leur propre vie est dépendante de la vie et des travaux « de tous les
autres » qui vivent sous toutes les latitudes et qu'ils bénéficient des travaux de
tous ceux qui ont vécu quelque part sur la terre bien avant eux. Ils sentent que leur
propre avenir est entre les mains de ceux qui vivent actuellement et que cet avenir ne
sera favorable qu'autant que chacun « y mettra du sien ».
Ayant conscience
de leurs possibilités ils sauront affronter leur vie d'adulte avec sérénité : leur
habitude du travail pour la satisfaction personnelle (et non pas contre les autres, fatal
aboutissement de l'enseignement par les inbterrogations, les notes et l'encre rouge, les
rangs) ils auront la possibilité de trouver de « la joie » après les heures
du travail « sans joie » qu'impose la vie moderne pour « gagner son
pain ». Ils seront capables de rechercher pendant leurs loisirs les joies de
« la culture » parce que les travaux de l'école, les joies de « la
culture » parce que les travaux de l'école, les « heures passées à
l école » les auront entraînés à la recherche de jouissances supérieures :
celles qui étaient réservées jusqu'ici aux seuls privilégiés qui avaient fait
« des études ».
Et qui sait, la
géographie humaine, la connaissance du monde, l'histoire des conquêtes humaines,
l'ethnographie constitueront peut-être leur violon d'Ingres, dont le chant et l'harmonie
embellissent la vie après les dures journées de travail.
L'étude
permanente du milieu local, celle de la géographie humaine contribuent pour une large
part, en laissant et en faisant vivre l'enfant à l'école, à former en lui l'homme qu'il
sera demain.
POUR
UNE ÉTUDE DE GÉOGRAPHIE HUMAINE DU MILIEU LOCAL : PETIT PLAN D'ÉTUDE POUR
FACILITER LE TRAVAIL DU MAÎTRE.
« Dis-moi
comment tu te loges, je te dirai d'où tu es ».
A. - FAITS
D'OCCUPATION IMPRODUCTIVE DU SOL. (92-33-20).
1° - La maison
et son groupe dépendant s'il y en a (grange, étable, celler, four, abreuvoir, etc...).
a) La maison
seule est un abri pour l'homme et sa famille.
b) La ferme est
un atelier avec un abri pour le cultivateur et sa famille, pour ses animaux.
C'est aussi une
réserve de nourritures et de produits divers (celle qu'il consommera, celle qui est
nécesssaire à la vie de ses animaux domestiques).
2° - Matériaux
qui ont servi à construire maison et abris divers. Provenance des matériaux (géologie
locale sol et sous-sol de la commune). 92-11.
3° - forme et
situation de la maison dépendant du site, de son relief, de l'ensoleillement, de la
pluie, du vent, de l'eau de boisson, donc nécessairement du relief(92-1),
du climat (92-15), des cours d'eau (92-13), de leurs bienfaits
ou de leurs dangers, des sources (92-131) ou de l'absence de sources, etc...
des aductions d'eau, etc... (92-635-7).
La forme des
toits, des charpentes dépend aussi des habitudes de construction (92-330-11).
Groupement ou dispersion des maisons, aspect général, Champagne ou bocage.
4° - Ce
qu'abritent la grange, le cellier, les dépendances :
a) Les produits
de cultures : se nourrir (92-22), se vêtir (92-320-0), se chauffer (92-330).
Les grains, les
légumes, les fruits.
Les boissons.
Les textiles,
les réserves de combustible.
b) Cheptel et sa
nourriture (92-230).
c) Les déchets
: fumier et purin (92-2-031).
5° - La maison
: inséparable de son chemin.
a) Les chemins,
les routes, les moyens de communications (32-44).
b) Disposition
générale des maisons par rapport aux rues.
c) Le groupement
des maisons. Bourg-hameaux-écarts.
B. -
OCCUPATION PRODUCTIVE DU SOL (conquête végétale et animale).
a) Utilisation
des ressources naturelles (92-20). Près, pacages, prairies artificielles (92-23).
Associations végétales et aniamles (92-230). Élevage, cheptel, bovins, ovins, caprins,
équidés, volailles divers.
b) Les plantes
cultivées : les céréales (92-221). Les cultures vivrières. Les autres cultures et
produits divers : laines, soie, tabac, etc...
c) Étude des
cultures dominantes.
d) Les
mouvements divers occasionnés : par les cultures (92-236) : transhumance (le déplacement
humain. Déplacements et remues, occasionnés par l'écoulement des produits, marchés et
foires, enlèvement du lait, etc...
e) Répartition
du territoire agricole.
C. - FAITS
D'OCCUPATION DESTRUCTIVE DU SOL (végétales et minérales).
Défrichement,
déboisement ancien ou moderne (92-341).
Exloitation des
bois et forêts.
Exploitation du
sol et du sous-sol (92-350).
Carrières
sablières tourbières mines.
Exploitation
ancienne Expoiltation moderne (92 306).
L'industrie
locale artisanale ancienne.
Tendance
actuelle Les industries nouvelles.
D. - FAITS
D'ORGANISATION COLLECTIVE ET SOCIALE.
Les échanges,
le commerce, les foire (92-41).
Les biens de la
communauté (92-53).
La commune et
ses servives (92-547).
Les services
reçus par la commune du département et de l'État (services hospitaliers
médicaux-sociaux lutte contre l'incendie les inondations la neige,
etc...)
Syndicats divers
(industries agricoles intercommunaux). Coopératives.
E. - LE
PEUPLEMENT LA DÉMOGRAPHIE (92-500).
Les recensements
successifs.
Augmentation ou
diminution de la population.
L'échelle des
âges.
F. - LES
HABITUDES DE VIE.
De nourriture
de vêtements (92-606).
L'occupation des
loisirs (92-506).
Les fêtes
(92-504) les réunions les sociétés.
Ce qui reste de
traditionnel Ce qui disparaît.
Les noces
(92-501) les baptêmes Les enterrements (510).
G. - LE
PASSÉ.
Ce que nous
apprennent les vieilles maisons (928).
a) Les vieilles
pierres, les vieilles lampes, les vieux outils, les maisons qui tombent en ruine, les
vieux papiers familiaux.
b) Les personnes
âgées.
c) Les archives
(personnelles communales départementales)
d) Le patois
(92-642).
H. -
TENDANCES NOUVELLES DE L'ÉVOLUTION.
Ce que l'on ne
fait plus (métiers disparus).
Ce que l'on
commence à faire.
Ce qui pourrait
être fait dans l'immédiat.
Ce que l'on
entrevoit pour l'avenir.
CLASSIFICATION
DES DOCUMENTS
Pour la
classification des documents recueillis, les numéros indiqués sont ceux sous lesquels
les documents peuvent être classés dans le fichier « notre milieu ». Tous
ces travaux se rapportant à ce sujet sont des subdivisions de 92 : notre pays. S'ils
sont dans un fichier spécial, ce que nous recommandons. C'est le fichier que nous
numérotons « 92 » et sur nos fiches nous nous contentons d'inscrire le groupe
de chiffres qui suit le 92.
Si
vous voulez faire de la géographie
- intelligente et utile,
- conforme aux Instructions
Ministérielles,
Achetez les Documents de Géographie contenus dans la collection
BIBLIOTHÈQUE
DE TRAVAIL
qui vous offre
désormais des séries de documents d'une valeur pédagogique inégalée et unanimement
appréciées.
Présentation au
choix sous forme :
- de coffrets double emboîtage, classés
par Cours et comprenant chacun 25 à 30 brichures documentaires comprenant photos et
croquis.
Liste des
coffrets :
N° 7
GÉOGRAPHIE CE (La Vie dans le Monde).
N° 8
GÉOGRAPHIE CE (L'Homme et la Nature).
N° 9
GÉOGRAPHIE CM1-CM2-FE (La France I).
N°10
GÉOGRAPHIE CM1-CM2-FE (La France II).
N°11
GÉOGRAPHIE CM1-CM2-fe (Le Monde).
- de reliures carton-cuir renfermant
chacune 10 à 12 Brochures B.T. Et aussi S.B.T. (Supplément
à B.T. : maquettes, dioramas, cartes en relief...) détachables et classées selon les
centres d'intérêt.
16 tomes disponibles en géographie.
En voici quelques-uns :
TOME 9-51 : VIES D'ENFANTS DANS
LE MONDE I
66
Ogni le petit esquimau
91
Bachir, enfant nomade du sahara
94
Azack, enfant du groënland
120
Alpha le petit noir de Guinée
144
Guétatchéou, le petit Éthiopien
163
Ernie, le petit Australien
177
Abdallah, enfant de l'oasis
245 et 246
Sounoufou, enfant du fleuve africain
286
N'Goa, enfant du fleuve africain
TOME 9-52 : VIES D'ENFANTS DANS
LE MONDE II
288 et 289
Kaïsa la petite lapone
348
Rabé, le petit malgache
366
L'enfant africain vu par l'enfant blanc
378 Taro,
enfant japonais
416
Aoustin le Jeune
441 et 457
Tchen Lo-Ming et sa famille
TOME 901 : LE MONDE I
32 La
Hollande
33 Le
Zuyderzée
220 Le
littoral belge
353 Les
grands chantiers de l'U.R.S.S.
455 Le
sel vaudois de Bex
460
Shintoïsme et Bouddhistme au Japonais
477
Brasilia
412 Les
coutumes romandes
344
Histoire de la Suisse
35
L'Afrique Noire (S.B.T.)
TOME 902 : LE MONDE II
5 Village
Kabyle
53 Le
Souf Constantinois
223
Sahara
119 Dar
Chaâbane, village tunisien
189 Le
tabac en A.O.F.
235 La
forêt tropicale
414
Berrich, mouton des Hauts-plateaux
384 Notre
mil quotidien (I)
385 Notre
mil quotidien (II)
404 Le
Hoggar
TOME 903 : LE MONDE III
251
Escales africaines
277 et 278
Un marché en Afrique Noire
321 La
transhumance chez les Touaregs.
350 La
savane africaineS328 Le Canada
273
Biloon, éléphant d'Afrique
459
L'île de la Réunion
369
New_York
469 Le
Pôle Sud
21 Les
pays Froids (S.B.T.)
TOME 93-50 : VIES D'ENFANTS EN
FRANCE
127 Annie
la Parisienne
137
Yantot, enfant des Landes
143 Colas
de la Kinsmuss
233
Corentin, le petit Breton
293
Quenaillon, enfant du Poitou
302 et 303
Marius, enfant de Marseille
340
Walter, enfant de la Forêt Noire
416
Aoustin le Jeune
453 Gill
de Veurey
TOMME 93-140 : GÉOLOGIE MERS ET
CÔTES
9 Les
dunes de Gascognes
30 Le
selon46 L'ostréiculture
61 L'île
d'Ouessant
96
Goémons et goémoniers
98 Un
estuaire breton : la Rance
424 :
Construction navale (I)
430
Construction navale (II)
446
Noirmoutier
247 La
pêche au thon
TOME 93-141 : GÉOLOGIE MERS ET
CÔTES II
89 La
côte picarde et sa plaine maritime
99 C'est
grand, la mercredi172 Côtes bretonnes
334
Géologie de la France
221 Les
fossiles (I)
222 Les
fossiles (II)
408 Les
marées
472 La
grande pêche
338 La
pêche à la langouste
449
Petits ports de pêche
TOME 93-121 : LES ALPES
4 Dans
les Alpages
69
Grenoble
121 Un
torrent alpestre : l'Arve
134 - Le Mont-Blanc : 4807 m
225
Saint-Véran
226 Les
glaciers
266 Le
Rhône suisse
396 Les
Alpes du Nord
434 Les
Alpes du Sud
463
L'Alpinisme
TOME 93-122 : JURA,
MASSIF-CENTRAL, PYRÉNNÉES, VOSGES
267
Rivières du Jura
466 Le
masif jurassien
136 Le
Cantal
270 Les
Causses
76 Le
Roquefort
140
L'Alsace
308 La
Neste, torrent pyrénéen
388 Le
pic du Midi de Bigorre
232
Vieilles Vosges
426 Le
masif vosgien
TOME 93-123 : NORD, NORMANDIE,
BASSIN PARISIEN
144 Le
tissage à Armentières
123 Le
cambrésis
174 La
Somme
223 Le
Tréport
281 Au
pays noir
155 Le
port du Havre
259 En
Cotentin
282 La
ferme normande
422 Le
Mont Saint-Michel
72 La
brie, terre à blé
3 Paris
(S.B.T.)
TOME 93-124 : BRETAGNE, BASSIN
DE LA LOIRE, SUD-OUEST
342
Blond, le cheval bretonnes
95 En
Poitou
458 L'oie
blanche du Poitou
11 La
forêt landaise
97 En
Chalosse
323
Parentis I
346
Bordeaux
364
Richesse de Bordeaux
409 Le
canal du Midi
423 Le
Pays Basque
448 La
Haute-Dordogne
37 Le
Pays Basque (S.B.T.)
TOME 93-125 : CHAMPAGNE, ALSACE,
LORRAINE, RHÔNE
157 En
Champagne
200 Il
pétille le champagne
57 La
métallurgie lorraine
204 Mines
de fer en Lorraine
468 Le
Rhin
166
Donzère-Mondragon
167
Donzère-Mondragon
141 la
ferme bressane
411 Le
Rhône (I)
429 Le
Rhône (II)
473 Le
plateau lorrainE
TOME 93-126 : ROUSSILLON,
LANGUEDOC, PROVENCE
138 Le
riz
148
L'olivier
304
Aix-en-Provence
309 Le
mistral
375 Le
port de Marseille
387 Les
santons
435 Le
Vaucluse
14 Les
vendanges en Languedoc
345 : Irrigation
en Roussillon
254 Le
costume provençal
TOME 93-42 : COMMUNICATIONS
105 Sur
les routes du ciel
106 En
plein volailles107 La vie du métro
124 La
gare
151 : Les phares
178 Une
lettre à la poste
250 En
cargo
257
Barques et pirogues
296
Naissance d'un disque
276 La
locomotive
41
L'avion (S.B.T.)
TOME 93-43 : COMMUNICATIONS
320 Les
ponts dont on parle
486 Le
pont de Tancarville
260
Transports d'animaux
420 Le
déneigement
427
Naissance d'une automobile
438 Le
pont de la Balme
444- La radio et
nous
159 Le
portage (I)
171 Le
portage (II)
183 Le
portage (III)
Imprimerie C.E.L. CANNES Dépôt
légal X. 1961
Le directeur de la publication : C.
FREINET