Les Echanges
Interscolaires
Nationaux
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Nous
croyons utile de donner ici le rapport que notre ami Faure, chargé de ce service, a
rédigé pour notre Congrès de Bordeaux.
Sa lecture en sera, pensons-nous, utile pour tous les camarades qui, en ce début d'année, vont recommencer, avec enthousiasme, le travail selon notre technique.
Il nous semble, d'après la lecture
des journaux de l'année scolaire, que les échanges d'imprimés ont fonctionné d'une
façon générale à la satisfaction de tous.
Nous avons reçu d'une façon
régulière une centaine de journaux qui, dans l'ensemble, sont bien imprimés, assez
copieux comme textes ou comme dessins ; et il semble comme d'habitude que les échanges
ont été fructueux.
Dans l'ensemble ils sont réguliers,
et nous n'avons eu qu'une ou deux plaintes au sujet de correspondances peu régulières ou
peu intéressantes.
La plupart des échanges d'imprimés
ont été complétés d'échanges épistolaires, et on ne saurait trop recommander
l'échange régulier (tous les quinze jours par exemple) de correspondances individuelles.
L'enfant trouvant avec la lettre une occasion nouvelle de manifester ses sentiments et ses
aptitudes diverses (dessin, coloriage, découpage, présentation artistique). Les écoles
qui pratiquent l'échange épistolaire n'ont qu'à se louer des résultats obtenus. Les
envois de produits divers - empreintes de schiste, chicon, vers à soie, fossiles divers,
fleurs, olives, figues, etc... sont toujours accueillis avec faveur.
Les petites notes brèves (Notre enquête,
nos renseignements) qui donnent en quelques mots une foule de renseignements utiles à la
géographie économique, à la vie sociale, nous paraissent devoir être signalés à
l'attention de tous, car elles permettent aisément d'asseoir d'une façon sérieuse et
profitable les notions de géographie que nous voulons faire acquérir à nos élèves.
Ceci pour les hors d'oeuvre qui
accompagnent les imprimés.
Car tout cela (lettre, paquets,
renseignements) constitue les hors d'uvre appréciables certes, mais inconsistant
sans le plat de résistance : le texte imprimé, celui que lenfant aime à
trouver, à lire, à relire et qui motive toute son activité.
L'an dernier déjà, nous avions dit
notre préférence pour le correspondant attitré et personnel.
Le véritable échange et l'échange
bi-journalier régulier, individuel pourrait-on dire : L'enfant ayant un
journal bien à lui qu'il forme feuillet par feuillet.
Nous pourrions faire une petite
classification des textes d'enfants. Il est bien certain que des textes imprimés
constituent déjà une sélection, mais ils donnent une image assez exacte des textes
écrits par les enfants et aimés deux.
Nous y trouvons quelques descriptions
pures. Elles sont rares. L'enfant ne décrit pas pour décrire et une description le
laisse assez indifférent.
Les descripitons trouvées sont en
général des descriptions collectives, faites intention-nellement pour montrer le pays,
le faire connaître aux autres. On y sent le plus souvent une inspiration
« supérieure », celle du maître. Ces textes sont utiles, mais ils ne doivent pas
être très nombreux. On trouve encore des descriptions dans les poésies naïves de nos
élèves. Elles sont assez goûtées. L'enfant aimant ce qui chante à son oreille.
Les textes les plus nombreux sont des
narrations. L'enfant rapporte surtout ce qu'il a fait. Il nous dit s'il a en eu « du
plaisir » ou de la peine. Il nous raconte ce qu'il a fait. Si le travail auquel il
se livre lui est pénible. Sa vie propre en un mot. Il nous semble que ces textes, les
plus nombreux, sont les plus goûtés d'une façon générale. L'enfant est très sensible
au comique. S'il y a quelque chose de drôle dans un texte, celui-ci aura ses faveurs. Les
textes les plus nombreux sont des narrations où tout est action, et c'est bien pour cela que la correspondance
bi-journalière nous paraît la meilleure, surtout si elle est accompagnée de
correspondance épistolaire. Parmi tous les
textes, l'enfant cherche celui de son correspondant, et il est heureux de le voir agir
comme s'il l'avait devant lui.
« L'application, le joli texte, le
beau dessin, sont pour le correspondant, pour lui faire plaisir, surtout si celui-ci lui a
envoyé une belle image. »
Nous avons vu cette année, la crise
aidant, les textes d'enfants s'orienter vers la question sociale. La lecture des
différents journaux nous permet de dire que les textes d'enfants peuvent avoir sur les
enfants beaucoup plus, d'influence que les paroles les plus persuasives du maître. Il la
sent violemment si c'est un autre enfant qui la découvre
Pas de formule toute faite, pas de
dissertations vaines, mais des faits vécus, vivants, sensibles, parleront à leurs
élèves et feront mieux que tontes les paroles oiseuses et inutiles.
A coté des textes se rapportant au
chômage et aux misères des ouvriers et des paysans, nous avons vu des écoles organiser,
parce qu'étant dans des pays plus favorisés, des secours à leurs camarades fils de
chômeurs. Il nous semble en définitive que les échanges nationaux ont suscité cette
année une vie nouvelle plus profonde encore, plus large et plus humaine dans nos classes
et cela nous pouvons l'ajouter aux bénéfices moraux de l'imprimerie à l'école.
Pour terminer, et ceci au point de
vue utilitaire, nous demanderons à nos camarades de, façon à ce que ceux qui
travaillent pour retirer de l'imprimerie le maximum de bénéfice, aient toute
satisfaction, de vouloir bien fixer d'une façon très précise, le règlement des
échanges. Application stricte du règlement établi l'an dernier avec en plus des
sanctions, si besoin est, allant jusqu'à la radiation, s'il le faut, pour les
négligents.
A et R. FAURE.