L'Imprimerie à l'Ecole
et l'Ecole
Libératrice
_______
L'Imprimerie
à l'Ecole a obtenu droit de cité dans L'Ecole Libératrice. Lapierre a fait savoir à
Alziary et a confirmé au Congrès de Clermont que quatre pages seraient cette année
réservées à notre technique.
C'est peu
évidemment. C'est cependant quelque chose si l'on considère qu'il y a deux ans, lE.L.
estimait avoir assez fait en ayant accordé l'hospitalité à un article de notre camarade
Leroux.
C'est la
preuve que l'Imprimerie à l'Ecole, grâce à son développement continu et à ses
qualités particulières, s'est imposé aux éducateurs comme une technique novatrice et
ne peut continuer à être négligée par une revue qui s'adresse à la majorité du
personnel
Le directeur
de l'Ecole Libératrice avait même songé un moment à lui consacrer une rubrique
permanente dont l'organisation avait été confiée à Alziary. Si cette rubrique avait
été ramenée à dix pages, puis à quatre pages, c'est en raison de circonstances
étrangères à la valeur pédagogique de l'Imprimerie à l'Ecole.
Ce
changement brusque d'attitude de l'E.L. m'a amené, sur suggestion d'Alziary, qui ne
pouvait se rendre à Clermont, à déposer au Congrès un ordre du jour dont voici le texte :
« Le
Congrès,
« Faisant
droit à la légitime réclamation des instituteurs syndiqués qui, par la recherche et la
mise en oeuvre de techniques nouvelles, s'efforcent de mettre l'enseignement en harmonie,
avec les besoins et les possibilités de la nature enfantine et, d'autre part, avec les
conceptions syndicales de la vie sociale ;
«
Considérant que l'Imprimerie à l'Ecole est expérimentée dans des centaines de classes
et qu'elle apparaît, à ses
adeptes, comme une technique rénovatrice et libératrice qui introduit à l'école deux
éléments essentiels, la liberté et leffort collectif, qui manquent à notre
enseignement officiel ; que par suite, elle mérite d'être connue et a droit à
l'attention bienveillante et au soutien du S.N. :
« Décide
l'institution d'une rubrique permanente consacrée aux expérimentations et aux
applications des techniques nouvelles d'enseignement, en premier lieu l'Imprimerie à
l'Ecole, la direction et la tenue de cette rubrique devant être réservées aux maîtres
syndiqués compétents ».
Cet ordre du
jour n'est pas venu en discussion. Il pourra être repris et la question soulevée de
nouveau. Il n'est pas douteux que nous ne finissions par obtenir gain de cause.
L'intérêt suscité, par l'exposition de l'Imprimerie à l'Ecole dans un des couloirs du
Congrès est un indice favorable. Casanave, dont l'activité fut mise à une rude épreuve
par une affluence curieuse toujours renouvelée, peut en témoigner.
Les quatre
pages qu'on nous offre, bien que très insuffisantes, nous permettront d'éveiller la
curiosité d'un nombre de camarades bien plus grand. Ceux qui sont désireux de moderniser
leur enseignement, et il en a plus qu'on ne pense, s'informeront et quelques-uns
deviendront de nouveaux adeptes qui augmenteront la puissance de rayonnement de notre
technique. C'est ainsi qu'elle s'imposera à l'attention des organismes directeurs du S.N.
Le
syndicalisme, dont les militants sont absorbés par des tâches immédiates pressantes
mais souvent secondaires, ne sait pas encore classer les tâches suivant leur vrai mérite
et leur valeur effective. Il est porté, fatalement à sacrifier les oeuvres, de longue
haleine, celles qui doivent, par une action lente et méthodique, modifier la mentalité
populaire et préparer les hommes de la société nouvelle et qui sont les plus profondes,
peut-être les seules fécondes.
C'est tout le
probleme de l'activité syndicale qui doit être posé devant les organisations de
travailleurs et par surcroît de la collaboration
technique aux organismes et aux organes syndicaux.
S. LELACHE.