===LA RADIO ===
Si les postes à batteries sont
presque parfaits au point de vue de la musicalité, il faut reconnaître que le poste
secteur offre bien des avantages pour l'amateur qui ne veut pas avoir à surveiller des
accus.
J'ai récemment monté un poste
secteur pour une camarade. Je l'ai essayé et comme je l'ai trouvé excellent, je
m'empresse de le décrire. Le schéma et le plan de câblage ont été pris dans la Parole Libr de T.S.F.. L'appareil a été baptisé par
son auteur (René Verlage) S. S. IV.
Il comprend 4 lampes : un bigrille,
une lampe à l'écran, une détectrice, (toutes trois à chauffage indirect) et une lampe
de puissance (à chauffage direct). La tension de chauffage et la haute tension sont
fournies par un transformateur fonctionnant sur tous les secteurs. La haute tension est
redressée par une valve biplaque (V) pouvant débiter 30 à 40 millis sous 200 volts.
Le point milieu de l'enroulement HT
donne le zéro volt, (en trait gras sur le schéma) que nous appellerons aussi « la
masse ». Le point milieu de l'enroulement du chauffage de la valve (CH2) fournit le
+HT. Celle-ci est filtrée par un ensemble self et condensateurs (G7 de 4 mfd. et G6 de
2 mfd.). Les deux condensateurs ont une armature à la masse.
Enfin le point milieu de
l'enroulement de chauffage des lampes (CH1) est relié à la masse par une résistance R5
de 300 à 1500 ohms suivant la lampe BF, découplée par un cond. C8 de 1 mfd. Cette résistance est destinée à la
polarisation de la lampe BF.
Le cond. C9 de 1 mfd. relié d'une
part au filament de la valve et de l'autre au point zéro du transfo d'alimentation est
destiné à supprimer toute trace de ronflement.
Avant de passer à l'examen du
schéma, je crois bon de dire un mot des lampes à chauffage indirect, peut-être mal
connues de quelques-uns de nos lecteurs. Dans ces lampes le filament n'est qu'une simple
résistance chauffante logée dans un cylindre de quartz (la cathode) qui assure
l'émission électronique. C'est la cathode qui joue le rôle de filament dans les lampes
batteries et c'est à elle que s'effectue le retour de grille (1). Sur le schéma chaque
cathode est figurée par un gros trait entre le filament et la grille.
Ceci dit, passons à l'examen du
schéma :
Le collecteur
est un simple fil de 2 à 3 m. traînant à terre (ce n'est pas une antenne bien
encombrante). Il n'y a pas de prise de terre, d'où facilité, de transport. Le circuit
d'accord comprend 1 self PO et un self GO (une seule figurée, sur le schéma). Chaque
self a une extrémité à l'antenne, puis un pont (qui n'est pas au milieu) relié à la
masse et l'autre extrémité reliée à la grille extérieure de la bigrille. L'accord se
fait par le moyen d'un condensateur variable CV1 dont le rotor est à la masse. La
grille intérieure est reliée à l'oscillatrice OSG. Un seul bouton de commutation permet
de passer des PO en GO. L'accord d'hétérodyne s'obtient par le cond. CV1 dont le rotor est
également à la masse. CV1 et CV2 sont de 0.5/1000 et à
démultiplication. La cathode est polarisée par la résistance R1 de 300
ohms découplée par cond. fixe de Cl de 1 mfd.
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Souvent au lieu de polariser la
grille on polarise la cathode ce qui revient au même. C'est le cas de la bigrille et la
lampe à écran du S.S. IV.
La plaque est portée à un potentiel
convenable par le moyen de la résistance R4 de 15.000 ohms débitant à travers le
secondaire de l'oscillatrice et le primaire du tesla. R4 est découplée par un cond. C4
de 1 mfd et alimente également la plaque de la détectrice.
Remarque importante : Le tesla
et le transfo MF qui suit doivent être à filtre de
bande (Su-Ga ou Amo) pour assurer une bonne sélectivité.
Le secondaire du Tesla est connecté
d'une part à la masse et de l'autre à la grille de la lampe à écran (MF.E). Cette
lampe est polarisée par la résistance R2 de 200 ohms découplée par un cond. C2 de
1 mfd. L'écran est à
potentiel variable. Un potentiomètre (pot) de 50.000 ohms en série avec une résistance
de R3 de 20.000 ohms permet de faire varier la tension appliquée à l'écran et joue le
rôle de volume-contrôle. Le curseur du potentiomètre qui communique avec l'écran est
également relié à la cathode par le cond. C3 de 1 mfd.
Le secondaire du Tesla dont une
extrémité est à la masse attaque la grille détectrice par l'intermédiaire du
classique condensateur schunté. La cathode de cette lampe est directement connectée à
la masse. Les deux prises de pick-up (P.U.) sont connectées l'une à la grille, l'autre
à la masse.
La partie basse-fréquence n'offre
rien de particulier. Le transfo de rapport 1/4 est alimenté en haute-tension par l'intermédiaire de R4. Il
est shunté par C5 de 3/1000.
La lampe BF est une lampe de
puissance monogrille. On peut aussi employer une trigrille (avec une petite complication).
La plaque est alimentée par l'intermédiaire du primaire de transfo de sortie de rapport
1/1. Le secondaire de ce transfo est relié au haut-parleur. Si l'on emploie un
haut-parleur électrodynamique le transfo de sortie est à supprimer.
Résultats
: Les principaux postes européens sont reçus en fort haut-parleur. Avec un peu de
doigté, il est possible de repérer plus de quarante stations, plus ou moins bien reçues
suivant l'intensité du fading. Quand la réception est puissante, en diminuant
légèrement l'intensité de réception (par la manoeuvre du potentiomètre) le bruit de
souffle disparaît presque entièrement.
Quant au réglage, il est semblable
à celui de tous les supers, et n'offre aucune difficulté. Il suffit d'aller lentement.
Une petite remarque en passant, qui
s'applique d'ailleurs à tous les postes secteurs et même à tous les appareils
électriques.
Il arrive parfois que les parties
métalliques piquent les mains quand on y touche. Pour éviter ce léger désagrément, il
n'y a qu'à intervertir le sens de la prise
de courant. En repérant la position favorable on ne risque plus de ressentir ces
picotements. Cette position correspond à la mise au « neutre » du secteur du point
zéro volt du primaire du transfo d'alimentation. (Dans la plupart des secteurs le fil
neutre est à la terre).
Je tiens la documentation à la disposition des camarades. Je peux aussi le
monter. J'avais pourtant affirmé que je ne monterai aucun poste, mais celui-ci m'a
séduit. Le prix franco de port et demballage
peut varier de 1.550 fr. à 1.780 fr. environ suivant l'ébénisterie et les
condensateurs variables employés, (con. ordinaires ou à tambour, une seule lecture).
Jajoute que son prix catalogue est de 2.800 fr. et qu'avec la réduction de 15 % on
arrive encore au prix de 2.760 fr. environ ; d'où économie de près de 1.000 fr. en m'en
confiant le montage.
R.FRAGNAUD
La Radio Scolaire
en France
et à I'Etranger
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Sous cette rubrique nous donnerons
quelques brefs renseignements, tirés des revues françaises ou étrangères que nous
recevons, et concernant les progrès pédagogiques et techniques de la radio
scolaire :
LA RADIO SCOLAIRE
A ALGER
La ville d'Alger vient d'acquérir
dix-sept appareils de T.S.F. destinés aux écoles primaires supérieures et aux cours
complémentaires des écoles primaires.
Comme cela a déjà eu lieu dans
diverses écoles de Paris et de Lyon, ces appareils mettront à la disposition des
maîtres un moyen moderne d'éducation.
Le poste « Radio-Alger » organisera
le samedi de 3 à 4 heures des émissions purement scolaires : conférences et disques
spéciaux sur lesquels par exemple, des artistes de la Comédie Française donneront une
leçon de diction en récitant des fables de La Fontaine ou d'autres morceaux classiques
et sur lesquels également, on entendra tel ou tel grand musicien interprétant une de ses
oeuvres.
LA RADIO SCOLAIRE
EN ALLEMAGNE
La presse allemande signale que le
nombre des écoles équipées en T.S.F. pour recevoir des programmes spécialement
établis pour elles est passé de 13.000 à 20.000 au cours de 1931. Le nombre total des
écoles étant de 55.000, il y a ainsi plus d'un tiers d'entre elles qui utilisent la
radio.
Le nombre des émissions
« scolaires » a dépassé 2.000 en 1931. Elles se répartissent comme suit :
Musique, 24% ; folklore allemand : 22% ; géographie, 10% ; histoire et économie
politique 15% ; sciences, 12% ; langues étrangères, 19%.
L'établissement des programmes est
confié à une Association pédagogique, composée de professeurs de toutes les écoles
(primaires, secondaires, professionnelles). Les émissions sont incorporées aux
programmes mensuels : elles sont des plus variées. Notons cette idée fondamentale : il
ne s'agit pas, en radiophonie d'un remplacement ou d'un succédané de l'enseignement,
mais d'un complément vivifiant et distrayant.
Observons encore que ce sont surtout
les écoles éloignées des centres intellectuels qui participent aux diffusions.
... EN SUISSE
Ces derniers mois, le Comité de la
« Société d'émissions radio-scolaires » a cherché, d'accord avec la
« Société suisse de radiodiffusion » et les stations émettrices de la
Suisse allemande, à utiliser la radio dans les écoles privées et moyennes.
L'émetteur national de la Suisse
allemande a transmis des leçons d'après un programme déterminé à 95 écoles des
cantons d'Argovie, Bâle-Campagne, Bâle-Ville, Berne, Fribourg, Saint-Gall, Lucerne et
Zurich.
Les membres du corps enseignant,
presque sans exception, considérent ces émissions comme un auxiliaire des plus utiles.
... EN ANGLETERRE
Le développement de la radio dans
les écoles anglaises se poursuit à un rythme accéléré.
Le « Comité central de la
radio scolaire » vient d'inviter tous les professeurs et instituteurs à n'utiliser, pour
les installations scolaires que des appareils dont le modèle a été approuvé par lui,
garantissant ainsi la fidélité et la qualité de la reproduction.
EN AUTRICHE
La radiophonie scolaire a été
introduite au début de l'année et accueillie avec la plus grande satisfaction.
Actuellement, 300 écoles environ,
réunissant 30.000 élèves, y participent. De nombreuses lettres reçues de province
témoignent de la faveur de cette institution.
... EN
TCHÉCOSLOVAQUIE
La radio scolaire a été inaugurée
le 19 mars. Elle a débuté par une commémoration de Goethe.
Les programmes sont établis par une
commission composée de professeurs, d'instituteurs et d'un représentant des parents.