Pourquoi ? Comment ? LES CLASSES DE DECOUVERTE Synthèse d'un travail collectif
Supplément au Nouvel Educateur n°10 - juin 89 |
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Sommaire
Classes transplantées et classes de découverte.
POURQUOI partir
ensemble, découvrir un ailleurs ?
C'est « un plus » dans le domaine
pédagogique
C'est la possibilité de créer un autre lieu de
socialisation plus authentique
C'est permettre aux enfants d'accéder à une plus grande
autonomie
Le plus souvent, tout est à gagner au plan santé
En conclusion
COMMENT réussir sa classe ailleurs ?
Avant le départ
- Quel type de séjour choisir ?
- Quel lieu d'accueil ?
- Quelle durée peut avoir le séjour ?
- La préparation matérielle du séjour
- La préparation pédagogique du
séjour
- La préparation psychologique
- L'arrivée
- La vie collective
- Les activités pédagogiques
- Les activités sportives
- Les activités dites de contre effort
- Le corps, la santé, l'hygiène
- Le rôle des parents
- L'argent de poche
COMMENT vivre
l'après séjour ?
- Les prolongements de la classe de découverte
Classes « transplantées » et classes de
découverte
Les
instructions officielles de septembre 1982 intitulent « classes de découverte » ce qui
s'appelait précédemment « classes transplantées ». La différence
d'appellation est fondamentale.
Une classe
« transplantée », cela risque de donner l'image de quelque chose de figé. Il
semblerait qu'il s'agisse de reconstruire, dans un autre cadre, une classe semblable, de
faire la même chose, ailleurs.
L'expression
« classe de découverte » peut laisser sous-entendre que la découverte n'existe pas en
milieu scolaire habituel. Il semblerait souhaitable d'ajouter « découverte en milieu
différent », appellation qui implique un changement des contenus, une ouverture de la
classe sur le monde extérieur, à partir d'un projet coopératif susceptible de
modifications selon les réalités rencontrées.
L'expression
« classe de découverte » permet également d'élargir le champ des investigations et
concerne des découvertes multiples. Outre les classiques classes de mer, de neige et de
nature, on trouve des classes péniche, des classes- patrimoine, des classes musique, des
classes randonnée, des classes arc-en-ciel, des classes villette, des classes de ville,
des classes musée, des classes d'initiation à l'archéologie, à la spéléologie et
même des classes rencontres d'enfants avec des personnes âgées, chacune de ces formules
offrant des moyens différents pour permettre un certain type de découverte du milieu.
Notons que
le voyage échange qui s'établit entre des classes qui correspondent est une autre forme
de découverte du milieu, privilégiant surtout la découverte de l'autre, l'échange
affectif, la prise de conscience de valeurs différentes.
Beaucoup
d'enseignants et, parmi eux, les enseignants du Mouvement Freinet, n'ont pas attendu le
changement d'appellation de ce type de classe pour organiser des séjours qui ne
constituent en aucune manière une rupture avec les activités pratiquées en classe toute
l'année et dont les acquisitions sont basées sur le désir de découvrir un nouveau
milieu de vie, de le comprendre, de l'expliciter, mais basées aussi sur la richesse des
moments de vie communautaires qui permettent la découverte des autres dans des conditions
de vie différentes.
POURQUOI
partir ensemble, découvrir un ailleurs?
Au début est la joie...
Magie des mots : mer, neige, forêt, campagne, voyage,
étranger...
Même si l'essor de la télévision et du
cinéma, la popularisation des sports d'hiver et l'augmentation des temps de loisirs ont
permis à de nombreux enfants de mieux connaître ces domaines souvent étrangers à leur
vie quotidienne, il n'en reste pas moins que ces mots prestigieux continuent d'éveiller
en chacun d'eux des visions féeriques d'immensité, de pureté, d'aventure, de rencontre
avec la nature
Joie de partir ensemble... ailleurs... de rompre avec la routine
quotidienne de l'école, de découvrir des horizons nouveaux, de passer des journées
complètes avec ses amis, même la nuit !
Ainsi naît la joie.
LES ENFANTS, NATURELLEMENT
CURIEUX, TROUVENT LÀ UN CHAMP D'EXPLORATION PRIVILÉGIÉ
Discussion entre un marin pêcheur, capitaine du chalutier Le
Macareux et les enfants sur le port de Dahouet:
- Depuis quel âge êtes vous pêcheur ?
- Pêcheur? eh bien ce n'est pas si vieux que ça; depuis une
douzaine d'années, mais comme marin, je suis marin depuis l'âge de quinze ans.
Auparavant, je naviguais dans la marine marchande, j'ai commencé en 195 1.
- Est-ce que le matériel coûte cher ?
- Ah ! Ah oui! Ça c'est une question très intéressante
Du matin au soir, la curiosité des enfants est aiguisée et
constamment en éveil : hébergement dans de nouveaux locaux, dans un nouvel
environnement, avec des adultes qu'ils ne connaissaient pas auparavant, en compagnie,
souvent, d'enfants d'autres classes ; les apprentissages scolaires sont basés sur la
découverte d'un milieu différent. La plupart du temps, enfin, dans le cas de classes de
découverte à dominante sportive, le sport pratiqué est nouveau pour les enfants.
Dans un contexte aussi riche, les interrogations motivées
naissent, alimentées par des observations tous azimuts.
DANS CETTE SITUATION DE
DÉCOUVERTE NATURELLE, LE TRAVAIL PÉDAGOGIQUE GAGNE EN COHÉRENCE ET EN MOTIVATION
Il n'y a pas de rupture entre la vie de la classe et les
autres moments de la journée. Il n'y a pas le temps de classe et le reste, il y a la vie
avec des moments de travail qui ne se situent pas obligatoirement pendant les six heures
habituelles. Tous, adultes et enfants vivent dans les mêmes lieux pendant plusieurs
jours, voire plusieurs semaines, ce qui donne aux activités scolaires une homogénéité,
une cohérence, une motivation presque irréalisables dans la classe d'origine.
Le milieu naturel et le milieu humain constituent la source des
activités de découverte qui s'intègrent tout naturellement dans les disciplines dites
de base : lors des recherches on est amené à travailler le français et les
mathématiques (lectures multiples, comptes rendus d'enquêtes, textes libres,
correspondance, calculs de budget, de distances, de statistiques ... ).
Ces disciplines trouvent là, mieux qu'ailleurs, leur rôle
d'outils conceptuels, dans la nécessité de procéder à des investigations nouvelles et
multiples ou celle de préparer la communication des découvertes.
Le changement de milieu crée « le choc ». Les enfants
ne voient plus ce qui leur est habituellement familier et deviennent soudain sensibles à
ce qui est différent dans un autre milieu : d'où intérêt, curiosité,
questionnement, comparaison avec leur milieu d'origine qu'ils voient alors d'un «
autre regard ».
La vie commune multiplie les situations de communication,
d'expression, les occasions d'échanges vrais
S'exprimer, se faire comprendre, deviennent des nécessités.
Les enfants racontent et se parlent. Pour
certains enfants défavorisés, la coupure avec le milieu linguistique familial peut les
aider à améliorer leur aptitude à structurer la langue.
Les
occasions de lire et d'écrire sont nombreuses et authentiques :
- avant le séjour : correspondance écrite ou orale
(téléphonée par exemple) ayant trait à son organisation, recherche de documentation ;
- pendant le séjour : nouvelles à envoyer et lecture de celles
qu'on reçoit, acquisitions à fixer par écrit (la méthode naturelle de lecture trouve
là un terrain de choix) ;
- après le séjour : traces du vécu commun à garder pour en
faire part aux autres classes, aux parents, au village, documentation à utiliser pour
prolonger ce travail.
Les enfants ont vécu une aventure si intense qu'ils ont envie de
la raconter, de la communiquer, de la fixer.
Dans certains cas, la classe partage le séjour avec les «
corres » (la classe avec laquelle les enfants correspondaient régulièrement avant le
départ).
Le séjour devient alors un merveilleux prolongement des
échanges commencés dans l'anonymat. Si le séjour se situe en début d'année scolaire,
les échanges qui suivent en sont d'autant plus riches.
Notre classe de mer
Du 2 1 février au 1er mars, nous sommes allés pour la
première fois en classe de mer à Val-André en Bretagne avec nos correspondants de
Champigny.
Nous avons passé
ensemble une semaine formidable. Que de joie ! Que de rires ! Que de découvertes ! Que de
souvenirs ! Nous avons fait des films, des photos, des diapositives, ainsi qu'un grand
album et des livres de vie.
Nous avons présenté tout cela à nos parents.
L'utilisation de techniques de base telles que : enquêtes,
expériences-observations, journal scolaire, réunions de coopérative, renforce la
cohérence des travaux effectués.
LES
ENQUÊTES
Les enfants pratiquent les enquêtes bien avant le séjour. Du
fait d'un milieu nouveau, elles deviennent le prolongement d'une démarche naturelle, en
situation de découverte, et ceci, dans toutes les matières.
Les activités dites « d'éveil » prennent la première place,
les activités dites « instrumentales » servent d'outils au service des activités
d'éveil.
Les enquêtes sont soutenues par l'utilisation des techniques
audiovisuelles de production (enregistrement de documents pour une exploitation
ultérieure). Leur usage suppose une familiarisation et une pratique bien avant le
séjour. La photo, la vidéo, l'enregistrement de bandes-son, la caméra super 8 trouvent
dans ce nouveau contexte une raison d'être supplémentaire.
LES
EXPÉRIENCES - OBSERVATIONS
C'est presque vital de connaître le nouvel élément dans lequel
on se trouve quel que soit le milieu. La référence aux manuels scolaires se justifie
quand elle peut aider « le comprendre en agissant ». Il est indispensable que
l'enseignant se débarrasse de ses réflexes d'adulte chargé d'apprendre et se mette au
niveau des enfants pour expérimenter avec eux sur le milieu :
En jouant sur la grève, les enfants ont construit deux bassins.
Le bassin amont ayant très peu d'eau, ils décident de construire un canal pour
l'alimenter avec l'eau du bassin aval et découvrent... avec surprise... que le bassin
amont se vide ! Le lendemain, je les aide à construire tout un chantier de bassins,
canaux... nous cherchons toutes les alimentations possibles, remplissons, vidons les
bassins... Les uns posent des questions, d'autres essaient d'y répondre. Si un doute
persiste, on reprend les constructions pour vérifier nos hypothèses.
Jacqueline Bizet (CE2)
LE JOURNAL
SCOLAIRE
Pour la première fois, sans doute, tout ce qui paraît (textes, poèmes, comptes rendus, dessins) a la même référence pour tous .
La production d'un enfant n'est pas seulement ressentie par lui
seul. Elle rencontre un écho en chacun. Et le journal devient alors, en même temps qu'un
témoignage de la vie commune, le fil d'Ariane reliant les diverses disciplines scolaires.
LE CONSEIL
COOPÉRATIF
La réunion de coopérative trouve sa justification la plus forte
comme moteur du travail pédagogique.
Elle permet d'organiser et de réguler le travail projeté par
tous, de l'évaluer semaine après semaine, ou jour après jour. Le plan de travail s'en
trouve justifié. La réunion de coopérative est aussi le garant de la cohérence des
activités.
Celles-ci ne sont pas déterminées par un adulte qui, seul, en
connaît l'intérêt et l'opportunité, mais par le groupe classe, enfants adultes,
élargi c'est souhaitable, aux autres adultes du centre. Ensemble, en réunion, on débat
des travaux à faire, de l'importance et de la place à leur donner dans la journée ou
dans la semaine et, expérience unique, toutes ces activités naissent d'un même
intérêt collectif.
Une sortie « boulangerie » a été programmée pour les deux
classes (Auray-Conflans). Pour des raisons de transport, il n'est pas possible d'emmener
plus de vingt enfants, en deux sorties à la boulangerie. La classe demande, en conseil,
d'aller discuter avec Auray pour décider de ceux qui iront voir le boulanger. Des
délégués volontaires vont discuter avec la classe dAuray. Après discussion, sur les
vingt places disponibles, il ne reste effectivement que quinze enfants qui ont vraiment
envie d'aller voir le boulanger.
Si les techniques de base renforcent la cohérence des travaux
effectués, il est à remarquer que la situation de
découverte renforce ces techniques parce qu'il y a travail en situation.
Au niveau de la méthode
En travaillant en situation, les enfants comprennent mieux le but
de ce qu'ils entreprennent et arrivent à des résultats « vrais », ce qui leur permet
de ne pas ressentir leurs activités comme des devoirs ou des corvées. Le travail n'est
pas tâche rébarbative, il est la vie avec ses questionnements et le besoin d'obtenir des
réponses.
Au niveau des contenus
Les travaux entrepris engendrent des comparaisons enrichissantes
avec le milieu d'origine, des confrontations avec les hypothèses antérieures.
Le volume des acquis nouveaux devient un référent commun à
tous les enfants dans toutes les disciplines et a des prolongements après le séjour pour
les travaux non terminés sur place. Ce référent commun constitue, en quelque sorte, le
patrimoine du groupe. Enfin, les contenus se fixent mieux du fait que ce qui est vécu
n'est plus conforme au vécu ordinaire mais s'est enrichi de multiples sensations qui
renforcent le souvenir.
A l'illusion que peuvent donner le cinéma et
la télévision qui permettent aux enfants de se trouver dans un nouveau milieu mais sans
se l'approprier, le comprendre, ordonner leurs impressions et dominer leurs
apprentissages, succède une découverte socialisée bien supérieure en efficacité du
fait de la préparation des échanges et de la réalisation des comptes rendus.
C'est
la possibilité de créer un autre lieu de socialisation plus
authentique
Pour beaucoup d'enfants, la classe de découverte représente une
première expérience de vie communautaire.
C'est le moment de prendre conscience des autres et de s'assumer
dans un environnement qui, pour faciliter cette prise de conscience, doit être
accueillant. On pourrait résumer ceci par une formule simple :
Vivre et
s'organiser ensemble.
VIVRE ENSEMBLE
Pour le groupe classe, la vie en collectivité dans un contexte
autre que celui de la classe habituelle permet une meilleure connaissance des uns et des
autres. Il y a modification des relations habituelles entre enfants ou enfants
enseignants, dans des situations tout à fait différentes. A certains moments de la
journée, les enfants voient l'enseignant dans des situations autres que celles qu'ils
connaissent habituellement (par exemple, au moment des repas, des soirées, du coucher). A
noter que voir l'enseignant(e) en robe de chambre ou en pyjama quand il (elle) intervient
en pleine nuit est un choc bénéfique, pour les enfants, dans le sens d'une
désacralisation. La relation enfant adulte se substitue à celle du maître élève.
Quant aux enfants, entre eux, les occasions de relations différentes sont multiples :
les moments de la toilette, des repas et du coucher par exemple, qui permettent la
rencontre, la communication entre certains enfants qui n'avaient pas de contacts
auparavant.
Le soir quand nous nous sommes couchées, j'imaginais que nous
étions toutes des surs dans une grande chambre.
Nous nous donnions des bonbons et toutes sortes de choses.
On s'aidait pour faire les lits.
Le soir, on s'embrassait avant de s'endormir.
On se sentait bien, on a découvert l'amitié.
La qualité des relations
donne de la cohésion au groupe, crée des liens nouveaux et ceci persiste au-delà du
retour dans la classe d'origine.
Mais le séjour peut être partagé avec un ou plusieurs autres
groupes classes. Or, chaque collectivité a une façon bien spécifique d'être, de
penser, de communiquer et d'agir.
Accepter la diversité de
ces processus facilite l'ouverture, l'intégration, la socialisation, l'acceptation des
différences.
Cette diversité, facteur
de richesse, doit apporter aux uns et aux autres, et non pas disparaître au profit d'une pensée dominante, que ce
soit d'enfant à enfant ou d'adulte à enfant.
Une classe de découverte ayant vécu en compagnie d'enfants
d'immigrés ne connaissant pas du tout notre langue s'était donnée pour but:
« Les connaître, se faire reconnaître, et créer des liens d'amitié. »
La Rémuscade de Marseille est un groupe d'enfants malentendants
âgés de quatorze à dix-sept ans. Ils sont handicapés de naissance ou par maladie ou
accident. Ils ont passé deux semaines en classe de neige au Chadenas avec des classes
d'enfants « normaux ».
« Les éducateurs nous apprenaient leur langage. »
D'autre part, des relations nouvelles s'établissent avec des
adultes nouveaux, animateurs, moniteurs, sportifs, personnel d'encadrement du centre dans
certains cas, personnes-ressources du terroir durant les enquêtes. Pour permettre une
meilleure socialisation des enfants, chacun de ces adultes vit sa relation avec eux dans
une perspective d'échange et non pas dans le but d'imposer ses idées. Il sait donner
mais aussi recevoir. C'est pourquoi il est important que le personnel du centre et/ou les
parents accompagnateurs soient totalement impliqués et clairs dans leur démarche. Les
rencontres et les réunions préparatoires avec les enseignants et les enfants revêtent
une grande importance.
Enfin, pour la première fois sans doute, ces enfants qui
viennent de milieux sociaux et familiaux différents partagent leur vie avec d'autres.
Chacun d'eux découvre des modes de vie qui lui permettront de faire des comparaisons avec
le sien.
S'ORGANISER ENSEMBLE
Organiser sa vie quotidienne avec les autres ne peut se faire
sans l'institutionnalisation de règles de vie mises au point dès le départ.
C'est toute la vie journalière du groupe qui est à gérer y
compris les conflits qui naissent en dehors des heures de classe. La réunion de coopé,
ou conseil, est au cur de cette vie coopérative.
Les enfants et les adultes y participent en interaction. La
structure de vie coopérative mise en place bien avant le séjour aide à mieux
appréhender le nouveau milieu et l'utilise à ses fins.
Les repas, le coucher, la toilette, le rangement, le soin de ses
affaires personnelles et du matériel collectif, impliquent l'institutionnalisation de
règles de vie. On n'est pas seul, mais l'élément d'un groupe: des grands de dix ans,
treize ans ; des petits de sept ans, huit ans et des adultes. Si les adultes (parents,
enseignants) assurent l'encadrement en permanence et avec vigilance, nul n'est au service
exclusif d'un seul: chacun a des devoirs envers tous les autres. Tel peut être un
élément authentique de l'apprentissage de la vie sociale.
J.-F. Planchet
C'est permettre aux
enfants d'accéder à une plus grande autonomie, c'est les rendre
davantage responsables
Se séparer de la mère, de la famille, vivre et s'organiser hors
du milieu quotidien école-famille développe l'autonomie des enfants.
Les cadres habituels sont rompus et cela pose de nombreux
problèmes qu'il faut résoudre seuls.
Viviane, en CM2, n'avait aucune autonomie, très couvée
par la maman (ne sachant pas éplucher un fruit, par exemple).
Au retour de classe transplantée, elle prend davantage sa vie en main: décide de se
faire couper les cheveux, demande à rester à la cantine, fête son anniversaire chez
elle avec des copains. .. au grand étonnement de la famille.
Quotidiennement, il faut gérer ses affaires personnelles (linge,
objets, argent de poche), il faut choisir ses habits, ne pas les perdre, en prendre soin
sans la vigilance de sa famille.
Il n'y a pas de recours
non plus à la famille en cas de conflits ou de problèmes intimes. Il n'y a plus non plus
à s'opposer à elle. Il faut se coucher le soir sans ses parents.
Thierry. C'est celui qui nous a causé le plus d'étonnement et
pour qui ce séjour fut le plus bénéfique.
Après une première journée où il est un peu désemparé et toujours en retard sur les
autres, il se montre brusquement le plus décidé en tout.
Séparé de sa mère, il a pu être enfin lui-même. Lui qui, à la maison et en classe,
ne peut pas dire une phrase ou faire un geste sans regarder sa mère ou les éducatrices,
lui qui est inactif dès qu'il est laissé à lui-même, il n'a presque plus jamais besoin
de nous pour aucune activité.
La différence du chalet et de la maison.
C'est drôle quand on quitte nos parents et notre sur. Là-bas, on trouve d'autres
choses. Les lits ne sont pas comme ceux de la maison. Moi, je l'ai trouvé moins douillet,
moins chaud, moins confortable. Là-bas, on faisait du ski, et c'était super! A la
maison, on travaille, pas de ski.
Le dimanche, là-bas, il y avait des films, à la maison
il n'y en a pas des tas. Il y avait des moments mieux au chalet qu'à la maison.
Mais il n'y a pas de bisou quand on va se coucher et quand on est malade, on n'a pas un
plateau avec de quoi manger et un gros câlin en plus.
Le champ des activités délimitant celui des responsabilités,
tout séjour comporte automatiquement plus de responsabilités que la classe habituelle.
Le matin, on devait aérer nos lits. En remontant du petit
déjeuner, on devait les faire. Pendant ce temps, une équipe faisait la vaisselle et une
autre équipe aidait les mamans à la cuisine. C'était bien.
Plus
d'autonomie entraîne obligatoirement plus de responsabilité.
Si l'on écarte quelques
cas particuliers d'enfants qui subissent en classe de découverte les effets d'une
épidémie saisonnière (rougeole, varicelle, etc.) ou qui sont victimes d'un accident,
dans la majorité des cas, le séjour est bénéfique au plan santé et ceci pour diverses
raisons.
LES RYTHMES DE VIE DEVIENNENT PLUS NATURELS
A l'exception peut-être des classes de découvertes qui se
déroulent en ville (cas des enfants de classes rurales qui désirent connaître une autre
forme de vie), pour tous les autres types de séjour de durée assez longue, les rythmes
de vie deviennent plus réguliers, plus adaptés aux besoins des enfants :
- horaires réguliers pour toutes les activités de la journée y
compris le coucher ;
- possibilité de prendre
en compte les rythmes personnels, l'étalement des activités dans le temps permettant à
un enfant momentanément fatigué de se reposer et de reprendre plus tard ce qu'il a à
faire dans quelque domaine que ce soit : travail scolaire, activités sportives, services
;
- la durée des activités physiques s'équilibre avec celle des
autres activités ;
- les
enfants redécouvrent souvent la marche lors des visites.
C'EST
SOUVENT, ÉGALEMENT, UNE PÉRIODE DE DÉSINTOXICATION AUDIOVISUELLE: PAS DE RADIO, NI DE
TÉLÉ, NI DE MAGNÉTOSCOPE OU L'OCCASION DE VIVRE UNE EXPÉRIENCE AUDIOVISUELLE
DIFFÉRENTE
Dans le milieu où je travaille, les enfants, souvent seuls le
soir et le mercredi, passent au moins trente heures par semaine devant la télé. Pendant
trois semaines, ils découvrent qu'on peut faire autre chose. Une balade le soir, pour
observer les étoiles ou les phares de nuit, remplace le Disney Channel.
Nous avons pu constater des améliorations chez certains enfants.
Plusieurs garçons extrêmement nerveux se sont calmés au contact de la nature. La
capture de lézards verts et de vers luisants a occupé une partie de leur temps libre.
Au contraire, cela peut
être l'occasion de vivre une expérience audiovisuelle enrichissante, par exemple avec le
tournage d'un film vidéo dont la réalisation permettra d'avoir une vue différente de
l'image filmée.
LA NOURRITURE EST ADAPTÉE AUX BESOINS DES
ENFANTS TOUT AU LONG DE LA JOURNÉE
Les menus sont établis en
fonction de l'âge et de l'activité physique des enfants. Les menus sont également
l'objet de découvertes. Leur variété permet à chacun de faire de nouvelles
expériences.
Le déjeuner
12 h 15, nous allons déjeuner à la salle à manger. Nous
prenons nos assiettes à l'entrée dans des casiers vernis.
Nous sommes six par table, quelquefois la monitrice s'installe
à côté de nous. Les menus sont variés, les mets savoureux. Je n'avais jamais goûté
de pamplemousse, de couscous ni de maquereau.
L'HYGIÈNE CORPORELLE EST ÉDUQUÉE EN PERMANENCE
Il est très stimulant et éducatif pour les enfants de faire
leur toilette ensemble à heures et jours fixes, selon des rites respectés par tous :
brossage des dents, douches régulières avec changement de linge, déshabillage complet,
pour se coucher par exemple.
Le tout placé sous la
vigilance de l'enseignant et/ou des animateurs qui ont assez de doigté pour ne pas
imposer ces règles mais les faire accepter aux enfants en prenant à part ceux d'entre
eux qui ont un blocage particulier.
LES
ACTIVITÉS DE PLEINE NATURE SONT DES ACTIVITÉS PHYSIQUES VRAIES. EN CE SENS, ELLES ONT
DES RÉPERCUSSIONS SUR LA BONNE SANTÉ DES ENFANTS
Si elles ne sont pas
vécues dans un but de performance ou de compétition mais comme moyen de découverte du
milieu, les activités physiques participent à l'équilibre général de la vie des
enfants et, par voie de conséquence, à leur bonne santé.
L'adaptation à un nouveau milieu et
l'obligation de surmonter des difficultés physiques et morales fait appel aux ressources
profondes de chacun et, par conséquent, développe les facultés d'adaptation.
C'est, en conclusion, une possibilité supplémentaire d'épanouissement
pour la plupart des enfants
Certains enfants, surprotégés chez eux, trouvent là l'occasion
de faire des expériences qu'ils ne feraient pas dans le milieu familial :
* Participer à des
tâches ménagères diverses -. repas, nettoyage, rangement. L'ambiance de vie
coopérative fait que chacun se dépasse pour tenir ses engagements vis-à-vis du groupe.
Transporter une soupière
pleine, pour Pascal qui tremble sans cesse et à qui on refuse tout effort à la maison a
été pour lui un immense effort et une victoire.
* Découvrir le camping, les baignades, un sport nouveau.
* Utiliser des moyens de transport inhabituels (train, bateau, métro, avion dans certains
cas).
Pour beaucoup cette approche du risque nécessite une maîtrise
de soi d'autant plus forte que le milieu familial est sur protecteur.
L'élargissement de
l'éventail des situations à vivre permet également à certains de révéler une
aptitude jusque là cachée.
Quelle joie pour un
enfant habituellement en difficulté dans des disciplines bien scolaires d'être plus fort
que les copains et que la maîtresse au ski (Chadenas).
Gaëlle en CE2 est extrêmement lente (à la suite d'une
méningite, elle a dû réapprendre à marcher, parler...). Au retour de classe de mer,
ses parents notent qu'elle parle beaucoup plus rapidement. Pendant le séjour , elle a
vaincu plusieurs appréhensions: monter sur un bateau, monter à cheval, marcher sur les
rochers, dans la vase... Elle a pris conscience qu'elle était capable de faire comme les
autres.
J. Bizet
- de
s'épanouir aux plans affectif, culturel, intellectuel, social,
- d'apprendre à apprendre, à partir du monde tel qu'il est et pas seulement dans
l'environnement immédiat, dans les livres et à la télévision,
- de développer leur curiosité, leur attention, leur aptitude à saisir toutes les
opportunités, leur esprit critique, leur sens logique et leur capacité à s'adapter à
diverses situations,
- de poser de vraies questions et d'amorcer des réponses dans un contexte complètement
nouveau et motivant,
- de nourrir leur imaginaire,
tous ces acquis leur permettront de mieux comprendre leur temps et de ne pas être à
l'écart dans un monde en constante évolution, que ce soit sur le plan des techniques qui
entrent très rapidement dans la vie quotidienne, sur le plan social où les modes de vie
évoluent sans cesse, sur le plan culturel enfin où les médias et la rencontre des races
et des civilisations ont une influence de plus en plus grande.
En vivant l'expérience des classes de découverte avec leurs
élèves, les enseignants sont conscients qu'ils participent à la modification de l'idée
que les générations passées se font de l'école (immobilisme ou sclérose) et savent
qu'ils sont partie prenante d'une recherche fondamentale sur les moyens de répondre aux
enjeux du monde de demain.
En cela, ils remplissent leur rôle le plus important celui
d'adultes médiateurs entre l'enfant et le monde.
De plus, il faut avoir présent à l'esprit que cette
génération d'enfants, de jeunes, est la première « télévisuelle » et qu'en cela,
elle est la première à qui la réalité est présentée sinon incolore mais du moins
inodore, à plat, sans repères spatiaux, ni temporels.
L'école publique a un devoir qui s'impose avec force : confronter
les enfants avec la RÉALITÉ.
La classe de découverte est un des outils de l'école ouverte
que notre époque nous impose... d'imposer.
L'expérience de classe de découverte
contribue au développement de la personnalité globale de chaque enfant et le prépare à
mieux appréhender le monde de demain.
COMMENT
réussir sa classe ailleurs?
AVANT LE DÉPART
Classes vertes, blanches, rousses, noires ou bleues, qu'elles
soient colorées ou pas, il reste à faire un choix judicieux.
Depuis les instructions de novembre 1964, qui concernaient
uniquement les séjours en classe de neige « pour une durée de quatre semaines au moins
», les choses ont beaucoup évolué.
Les types de séjour se sont multipliés et leur cadre temporel
en est souvent beaucoup plus souple.
Ce sont les circonstances de la vie de la classe qui amènent
l'adulte et les enfants, les jeunes, à décider du choix de tel ou tel type de séjour.
Dès le début de l'année scolaire, une correspondance
s'établit entre le CM2 de Kérédern et la classe du Drennec. Échanges de lettres, de
cadeaux, deux rencontres (une au Drennec, l'autre à Brest) fortifient cette
correspondance... et au cours du deuxième trimestre les gosses s'interrogent: « Allez
vous en classe de mer cette année ? Où ?... Quand ? »
Les deux classes partaient régulièrement, mais séparément,
tous les ans en classe de mer.
Et un beau jour, sur les lettres : « Et si on partait en classe
de mer ensemble ? » L'idée fait son chemin et, dès avant Pâques, nous arrêtons le
projet d'une classe de mer commune.
Quelquefois cependant, et en particulier lorsque les élèves
changent tous les ans de classe, c'est l'enseignant seul (au départ) qui propose le
séjour avec le souci de faire adhérer très rapidement les enfants au projet.
LA CLASSE DE NEIGE OU CLASSE BLANCHE
Un nombre
important de classes fait le choix de partir en classe de neige.
Historiquement, ce sont les séjours les plus anciens (ils ont
commencé au début des années 1950). Leur création fut intimement liée à une
politique générale des loisirs. L'erreur consisterait à vivre la neige et le ski
uniquement comme des plaisirs consommables en oubliant que ce sont également des moyens
de découverte du milieu.
Il n'en reste pas moins qu'il s'agit quelquefois de séjours «
chers », pour les classes désireuses de partir, étant donné l'équipement spécial
qu'ils nécessitent, le prix de l'encadrement, de l'accès aux pistes et du local à
louer, situé, en général, dans une région touristique.
Le désir
commun permet de surmonter la plupart des difficultés. Sur place, elles sont vite
oubliées.
LA CLASSE DE NATURE OU CLASSE VERTE, ROUSSE EN AUTOMNE
C'est
certainement la classe de nature qui réclame le plus petit budget pour des activités de
découverte tout aussi enrichissantes qu'ailleurs. Elle peut se dérouler à la campagne
ou à la montagne, à l'époque où elle n'est pas enneigée. On peut y adjoindre, selon
les moyens, de l'équitation, des randonnées en vélo, du camping sous tente, du kayak,
de l'escalade en montagne. Toutefois, toute activité spécialisée réclame une
infrastructure plus complexe nécessitant, la plupart du temps, un encadrement permanent.
La formule
la plus simple qui consiste à occuper, à la campagne ou à la montagne, des locaux non
gérés par un organisme et à entreprendre, sans aide particulière, la découverte du
milieu, est la formule que choisissent souvent les groupes classe désirant entièrement
autogérer leur séjour. La nature livre ses richesses à qui sait les explorer.
LA CLASSE DE MER OU CLASSE BLEUE
Au séjour
en classe de mer est souvent associée une activité de voile. Comme pour le ski en classe
de neige, il s'agit de considérer cette activité comme un moyen de découverte du milieu
et non comme un entraînement à la compétition. (lui dit voile dit séjour en centre
nautique spécialisé avec des animateurs compétents et par conséquent séjour
relativement cher. Nombreuses sont les classes qui vont découvrir la mer, ses merveilles
et ses ressources sans forcément pratiquer la voile.
Des classes moins classiques mais tout aussi passionnantes
LA CLASSE SPÉLÉO OU CLASSE NOIRE
La spéléologie peut être une activité « d'appoint » dans le
cours d'une classe de découverte. C'est ce que nous conseillons au niveau du cycle
élémentaire car c'est une activité extrêmement intense et éprouvante. Lorsqu'elle
devient la motivation principale, rien n'empêche alors d'organiser une « classe noire
», avec toutes les précautions que cela implique.
La spéléologie est une activité dont la difficulté dans une
classe ou un camp d'une certaine durée est très vite... la saleté. Eh oui ! c'est un
plaisir de ramper dans la boue, mais au bout de quelques jours, ça pose des problèmes
d'hygiène. Donc, sauf en plein été, on préférera toujours avoir une base « en dur »
avec douches chaudes et séchoir à linge. Il existe certains refuges spécialisés ou
certains centres de plein air, particulièrement dans le Vercors et en Ardèche.
L'intérêt de cette activité est sportif, scientifique (étude karstique, hydrologie, paléontologie, etc.) et, n'hésitons pas à le dire, thérapeutique (prise de confiance en soi, vie d'équipe intense et sécurisante, voyage symbolique ... ). On ne s'improvise pas guide spéléo. S'adresser, si l'on ne connaît pas de guides sûrs, à la Fédération française de spéléologie, 130, rue Saint-Maur 75011 Paris, qui vous donnera la liste des délégués départementaux ou des clubs de votre région.
Et enfin... pensez que
sous terre le moindre incident peut être très lourd de conséquence : la spéléo en
camp de jeunes est une activité dangereuse... lorsqu'elle est encadrée par des « guides
» inexpérimentés.
LA CLASSE-PATRIMOINE
Lancées officiellement en 1982 sous l'impulsion du ministère de
la Culture, les classes patrimoine s'appelaient, au départ, « classes de monuments
historiques ». L'objectif en était : initiation au patrimoine et intervention sur
celui-ci. Dans ce type de séjour, il s'agit d'étudier la nature avec l'idée d'observer
l'empreinte de l'homme sur elle, la façon dont les monuments et les sites s'intègrent au
paysage et quelle était leur destination. Il est conseillé également de faire
participer les enfants, les jeunes, à la restauration de monuments anciens afin de leur
permettre une approche sensible de la réalité historique. Bien que l'objectif de ces
classes soit limité, on comprend tout l'intérêt qu'il y a à faire sentir aux enfants,
aux jeunes, le lent travail des siècles et à leur donner le goût de la « belle ouvrage
».
Chaque fois que la durée du séjour le permet, il est utile
d'élargir les objectifs de ce type de classe à la découverte de l'ensemble du
milieu :
- le
paysage naturel est transformé par l'homme
- l'homme
et ses activités sont conditionnés par le milieu.
LA CLASSE-MUSÉE
Les thèmes des classes musée, sans évacuer les domaines des
classes patrimoine, offrent de plus aux élèves un large panorama du patrimoine dans le
temps, l'espace et les techniques, de la préhistoire à nos jours, de la machine à
papier à la BD ou à l'art contemporain, par exemple. En général, à un travail
théorique au musée, succèdent des visites et des rencontres avec des professionnels du
patrimoine : archéologues, conservateurs de musée, directeur d'une galerie d'exposition,
d'une artothèque, président de société archéologique, ethnographe, muséographe qui
dialoguent avec les enfants. Des activités de détente : canoë, escalade, natation, sont
prévues pendant le séjour.
C'est un type de classe de découverte qui concerne les jeunes à
partir du CM.
LA CLASSE-PÉNICHE
Dans les régions sillonnées par de nombreux canaux, certains
organismes mettent des péniches à la disposition des classes. C'est une formule
originale et intéressante de découverte du milieu.
Pendant quelques jours, le
groupe étudie non seulement la région traversée mais également ce mode de transport
très spécifique (écluses et éclusiers, marchandises, évolution du métier de
batelier).
LA CLASSE-RANDONNÉE
La classe randonnée, pour
des grands, est une classe très mobile qui se déplace à pied ou à vélo. Elle utilise
les campements, les refuges, les gîtes d'étape pour son hébergement.
LA CLASSE-RIVIÈRE
Vivre une classe rivière consiste à étudier une portion de
rivière tout en la descendant en bateau, en kayak ou en canoë. Les enfants sont
répartis dans plusieurs embarcations et hébergés chaque soir à l'étape.
LA CLASSE DE NATURE MUSICALE
En classe de nature musicale, l'activité musique est une
activité quotidienne étroitement imbriquée dans l'emploi du temps avec les autres
activités de découverte.
L'enseignement musical est dispensé par des professeurs
animateurs qui peuvent appartenir par exemple à la Fédération des centres musicaux
ruraux. Il est adapté en durée et tient compte de l'âge et du niveau musical des
enfants.
LA CLASSE « ARC-EN-CIEL »
C'est une classe de découverte qui place la création artistique
au centre de ses activités. Le groupe classe élabore un projet artistique qu'il réalise
avec le concours de professionnels de l'art : peintres, sculpteurs, décorateurs,
directeurs de galeries de tableaux, dessinateurs. A la manière du « bain
linguistique » pour l'apprentissage d'une langue étrangère, l'objectif des classes «
Arc-en-ciel » consiste à immerger le groupe classe dans une activité intense de
création plastique.
LES CLASSES-VILLETTE
Les classes-Villette intéressent tous les niveaux d'élèves et
s'articulent autour d'un thème scientifique ou technologique structurant. Elles peuvent
durer une à deux semaines. Elles font appel, de façon complémentaire, à d'autres lieux
ressources de Paris et s'adressent aussi bien aux élèves de province qu'à ceux de
Paris et banlieue.
LA CLASSE-RENCONTRE
Non seulement les classes de découverte peuvent permettre la
rencontre de groupes classes se connaissant par la correspondance, mais il existe des
possibilités de rencontres d'un tout autre type.
Tel ce projet désirant s'articuler autour d'un programme
d'ouverture de l'école vers les personnes du troisième âge. L'objectif est de faire
vivre ensemble, dans un même lieu, des enfants et des personnes du troisième âge
partageant des activités communes (découverte du milieu, travaux manuels, activités
sportives, musicales, théâtrales), échangeant au moyen de débats et réalisant comptes
rendus, exposés, montages, fêtes, etc.
LA CLASSE DE DÉCOUVERTE A
L'ÉTRANGER
Quitter son pays pour partir à la découverte d'une région, à
l'étranger, semble une expérience difficile à réaliser. Même si cela reste
exceptionnel, cela existe pourtant, des témoignages le prouvent et c'est passionnant
LA CLASSE DE VILLE
La découverte d'une ville concerne d'abord les groupes classes
vivant dans les campagnes isolées. Mais il ne s'agit pas de découvrir n'importe quelle
ville. Souvent, il s'agit du chef-lieu de l'arrondissement ou du département, ou la
capitale régionale, pour que, au-delà du paysage urbain, on s'intéresse aux fonctions
qui retentissent sur l'arrondissement, le département de la classe d'origine.
LA CLASSE-LECTURE
Le Centre national des
classes lecture piloté par l'INRP et l'AFL vient d'être implanté à Bessines (Gard).
C'est un lieu d'accueil, de formation et de travail aménagé autour d'une BCD, d'une
salle informatique, d'une radio locale et d'une station de publication assistée par
ordinateur. Outre les activités de classe, les enfants bénéficient d'activités
sportives et de découverte du milieu. Ce qui fait la spécificité du CNCL c'est qu'il
permet la prise en charge par les adultes (enseignants, bibliothécaires, animateurs) et
par les enfants, d'une politique de lecture en grandeur réelle : gestion et animation
d'une bibliothèque publique, travail avec les écoles et le collège, radio,
manifestations régulières autour de l'écrit, du livre...
LA CLASSE DE DÉCOUVERTE... A 20 KM DE CHEZ SOI !
ou en guise de conclusion :
DÉCOUVERTES MULTIPLES,
MAIS DE QUOI ?
Nous venions d'un village, nous arrivons dans un autre village à
vingt kilomètres de chez nous, quel intérêt ?
Vie du groupe, repas, coopération bien sûr!
Mais aussi: étude du milieu.
Nous n'étions pas au zoo mais presque chez des amis: nous avons notamment visité des
fermes... alors qu'il y en a chez nous... fils de cultivateurs, d'ouvriers agricoles, ou
voisins, neveux de... Quel intérêt ? Eh bien, tout simplement, les différences
prenaient un sens
- Comment vous trayez?
- Chez nous c'est pas pareil, nous...
- Alors le laitier passe deux fois par jour ?
C'était l'époque de l'installation, par les laiteries, de tanks réfrigérés, de la
concentration des entreprises laitières.
- Oui vous ramasse le lait ?
- Mais, l'autre ferme, c'est pas là qu'ils vendent le leur ? - Chez nous...
- Vous trayez à quelle heure ?
- On ne fait plus de vaches laitières.
- Comme X, chez nous! (la plus grosse ferme). Et suivent les comparaisons de rythmes de
vie.
- Oui fait vêler les vaches ? Oui travaille à la ferme ? A y faire quoi ?
Là, on comprend les conséquences humaines, sur le travail quotidien des parents, du fils
aîné. On était /à de plain-pied. En arrivant, on disait fièrement: « On vient d'un
village de cent habitants. » Et les visages s'ouvraient ! Et les portes aussi.
Quel lieu
d'accueil?
Le choix du lieu d'accueil est
lié au type de structure souhaité
SÉJOUR ENTIÈREMENT AUTOGÉRÉ EN MILIEU NON INSTITUÉ
Si le choix fait par le groupe classe est, pour diverses raisons,
d'autogérer entièrement son séjour, il prend complètement en charge :
- les démarches de financement du séjour ;
- la recherche d'un lieu à louer sans personnel permanent
- la constitution d'une équipe éducative d'encadrement.
Pour ce qui est des
locaux, il faut savoir que certaines municipalités, des associations, comme les Pupilles
de l'école publique, ou des comités d'entreprises, des parcs nationaux, des foyers
ruraux peuvent mettre à la disposition des groupes, des colonies de vacances inutilisées
en période scolaire, des maisons de village, des fermes ou des chalets.
Bien entendu, à la belle saison, le camping sous tente, pour les
grands, reste la formule la plus simple et la moins onéreuse.
Ce type de séjour est celui qui demande à un groupe le plus
d'investissement en énergie.
Pendant la période
d'investigation, en plus des activités pédagogiques et sportives à prévoir,
l'enseignant est souvent dans l'obligation de frapper à plusieurs portes, supporter un
abondant courrier et étudier minutieusement l'équipement, le matériel et les denrées
alimentaires à emporter. Il faut tout prévoir, la préparation des repas, l'organisation
des menus, les tâches ménagères, le nettoyage général des locaux. Mais quelle
richesse pour le groupe, sur le plan éducatif et sur le plan des relations mutuelles. La
découverte du milieu va de pair avec une meilleure connaissance des uns et des autres, à
condition que les préoccupations matérielles soient suffisamment dosées pour qu'elles
n'envahissent pas l'emploi du temps.
Bien préparée, cette formule est vraisemblablement la plus
éducative : se prendre en charge totalement et assumer les avantages et les
inconvénients de ce que l'on a mis en place.
SÉJOUR EN CENTRE SPÉCIALISÉ
Les centres
spécialisés sont de deux types :
- soit ils comportent un directeur (trice) de centre assurant
seulement la gestion, entouré d'un personnel pour l'entretien, mais il n'existe pas, sur
place, d'encadrement permanent de moniteurs ou autres éducateurs ;
- soit ils sont formés d'une équipe d'encadrement permanente et spécialisée qui gère
à la fois le centre, les activités de découverte et les activités sportives. Ces
centres sont parfois dotés d'un(e) enseignant(e) détaché(e) chargé(e) de l'accueil des
classes.
Dans le premier cas, le groupe classe arrive dans un
centre qui le libère complètement des tâches matérielles. Si la précaution a été
prise d'entrer en relation, bien avant le séjour, avec l'équipe de gestion, pour
définir ensemble les rôles de chacun et s'entendre sur les règlements dans le but de
respecter les acquis de chaque partie, il s'agit là d'un type de séjour qui permet au
groupe de se consacrer complètement à la découverte du milieu. C'est le groupe qui
prend tous les contacts pour les visites et pour les activités physiques si besoin est.
Dans le second cas, le
groupe classe arrive dans un centre où tout est pris en charge par l'équipe permanente,
jusque et y compris les activités de découverte. Avant l'arrivée, le directeur adresse
au groupe, la plupart du temps, un recueil comportant un projet pédagogique précis.
Sur place,
l'enseignant(e), animateur(trice) permanente(e), s'il y en a un(e), fait équipe avec
l'enseignant de la classe et dirige les activités de découverte. Des animateurs,
permanents également, encadrent les activités physiques de voile, de ski, d'équitation,
etc.
C'est un type de structure complètement différent de la
structure autogestionnaire sauf si l'on parvient à instaurer une concertation
enfant/adultes intégrant tous les partenaires du centre.
Je me souviens d'une classe de neige, dans un centre
spécialisé, où tous les adultes du centre, moniteurs, administrateurs et touristes qui
se joignaient souvent à notre groupe, préférèrent rater une journée de ski pour vivre
avec nous le moment du départ tant les relations avec mon groupe d'ados avaient été
riches.
Quelle
durée peut avoir le séjour ?
Y a-t-il une période de
l'année particulièrement favorable ?
Pour pouvoir parler de
classe de découverte et non de sortie ou de voyage scolaire, il faut compter un minimum
de dix jours de séjour selon les instructions officielles.
LA DURÉE VARIE SELON L'ÂGE DES ENFANTS
Le choix de la durée d'un séjour se fait, évidemment, en
fonction de l'âge des enfants. Les « petits » ont plus vite des problèmes affectifs
dus à l'absence des parents.
La durée « souhaitable » de vingt jours, au niveau primaire,
semble représenter une durée maximum.
LA DURÉE VARIE SELON LE TYPE DE SÉJOUR CHOISI
S'il s'agit de camping ou d'installation en dur entièrement
autogérée, il est souhaitable que la durée du séjour ne soit pas trop longue, compte
tenu des contraintes matérielles, plus difficiles à gérer avec une équipe
d'encadrement occasionnelle, et des enfants peu habitués à ce type de fonctionnement. Ce
sont des séjours qui n'excèdent guère huit à dix jours en général.
Dans les centres
spécialisés, le séjour peut durer jusqu'à trois semaines (les instructions officielles
parlent de durée « souhaitable » de vingt jours).
C'est le centre lui-même qui en détermine la durée du fait
qu'il tient, la plupart du temps, le planning des groupes à accueillir.
De ce fait, certaines classes optent pour des séjours de sept
jours (du mercredi au mardi suivant) dans la mesure où cela leur permet d'échapper au
statut de classe de découverte (ça correspond à quatre jours et demi de classe, donc
moins de cinq jours). Elles se placent ainsi dans le cadre d'une « sortie pédagogique »
organisée à l'initiative et sous la seule responsabilité du directeur d'école. Cela
simplifie les démarches sur le plan administratif.
ELLE VARIE SELON LES POSSIBILITÉS DE FINANCEMENT.
Des groupes « pauvres » ne peuvent s'offrir des séjours longs.
A l'inverse, certaines municipalités et conseils généraux ont les moyens d'aider au
financement de séjours importants.
Dans ce domaine,
l'inégalité la plus complète règne au niveau de toute la France.
Les périodes favorables
Il faut noter que l'automne est une époque particulièrement
intéressante :
- pour souder, si possible, le groupe classe en début d'année
scolaire
- pour glaner une documentation que l'on aura le temps
d'exploiter.
Si on laisse passer octobre - après, c'est l'hiver avec ses
intempéries et ses journées plus courtes - il faut attendre avril-mai pour partir,
excepté bien entendu pour les classes de neige.
Les séjours en fin
d'année scolaire permettent rarement une exploitation valable, sauf dans le cas où les
élèves et leur enseignant(e) restent ensemble deux ans de suite.
Malgré ces réserves, bien souvent, les séjours se déroulent
à tout moment de l'année scolaire, les circonstances du vécu des classes faisant
naître des motivations indépendantes des raisons évoquées ci-dessus.
QUEL RÔLE LE NOMBRE DE CLASSES
REGROUPÉES DANS UN MÊME LIEU PEUT-IL JOUER DANS LA RÉUSSITE DU SÉJOUR ?
Selon les centres, la capacité d'accueil peut aller de une à
six ou sept classes accueillies en même temps.
Les instructions officielles de septembre 1982 conseillent
d'éviter les centres réunissant un trop grand nombre de classes et recommandent aux I.A.
de veiller à ce que la capacité des centres en création ne dépasse pas quatre ou cinq
classes. Si bien équipés soient-ils, les lieux à forte concentration d'enfants
ressemblent plus à des usines à loisirs qu'à des endroits propices à la recherche et
à la découverte motivées.
Avant le départ, le groupe classe s'interroge sur le nombre de
classes qu'il souhaite côtoyer durant le séjour.
Une classe unique peut souhaiter vivre quelques semaines avec une
ou plusieurs autres classes très différentes.
Une classe d'enfants handicapés peut voir là une possibilité
intéressante de cohabiter avec d'autres enfants et vice versa : une classe d'enfants non
handicapés peut souhaiter vivre avec des enfants différents.
La classe qui a des correspondants trouve là une occasion de
vivre quelque temps ensemble et de prolonger ainsi les échanges et les contacts
antérieurs dans le but de les conforter et de les solidifier. Dans ce dernier cas, la
mise en route des travaux communs en est grandement facilitée et sa durée écourtée. On
peut songer aussi à partir avec deux classes de la même école : occasion d'élargir les
groupes classes souvent très cloisonnés. Cela présente un avantage matériel : un grand
car peut suffire pour deux classes, les frais de transport se trouvent répartis sur un
plus grand nombre d'enfants.
Restent les classes qui préfèrent partir en solitaire, soit
parce qu'elles n'ont pas le choix, compte tenu des difficultés de financement, soit que
l'activité choisie nécessite un nombre limité d'enfants ou de jeunes (c'est le cas par
exemple d'une classe péniche). Quelquefois, elles ont besoin de ce choix pour se faire
une unité, souder leurs éléments. Par exemple dans le cas de classes appartenant à des
groupes scolaires chargés en effectif toute l'année ou de classes de collèges
d'enseignement secondaire.
En conclusion, il apparaît que le nombre des classes regroupées
dans un même lieu soit un facteur important de la réussite du séjour et qu'il s'agisse
d'un aspect à ne pas négliger.
Nous étions seulement deux classes dans le centre, ne nous
connaissant pas préalablement.
Toutes les activités : ski, veillées, promenades, enquêtes... étaient discutées
coopérativement puis pratiquées en commun.
Nous nous sommes revus après le séjour pour visionner diapos, films... pour goûter,
pour jouer ensemble...
L'année suivante, je pars avec une collègue de mon école dans un centre à grosse
concentration humaine (six classes !) Nos deux classes avaient prévu de se retrouver pour
vivre ensemble certains moments. Hélas, les structures du centre sont tellement
contraignantes qu'il ne sera possible d'avoir des échanges que pendant nos heures de
classes. Adieu veillées collectives ! Il faudra attendre le retour pour jouer avec les
copains de l'autre classe, ceux avec qui on
avait l'habitude de jouer avant t le départ. ...
La
préparation matérielle du séjour
LES DÉMARCHES ADMINISTRATIVES
Elles sont
relativement simples :
- information de l'IDEN
(Inspecteur départemental de l'Éducation nationale) de son propre département (appelé
département d'origine). Il s'agit de lui présenter le projet ;
- demande d'autorisation à l'Inspecteur d'académie par la
voie hiérarchique à l'aide d'un formulaire d'autorisation de séjour à remplir (voir en
annexe) ;
- information des familles qui doivent remplir une autorisation de départ.
Pour tout ce qui concerne la réglementation des centres, les
assurances et le contrôle médical, lire les instructions officielles.
A noter que pour les séjours de moins de cinq jours, lorsque
c'est le directeur d'école qui est responsable, celui-ci n'a pas à demander
d'autorisation mais il doit seulement informer son inspecteur.
Les dépenses
Les
dépenses occasionnées sont de plusieurs ordres :
- l'hébergement et la nourriture d'abord. Ce qui représente
environ 65 % des dépenses ;
- le prix du voyage aller-retour sans oublier les sorties sur place
- les salaires de certaines catégories de personnel selon les cas (lorsqu'il faut
utiliser les compétences d'éducateurs de plein air) ;
- location de matériel spécial pour le ski, la voile, le cyclotourisme, la spéléo,
l'équitation, etc. ;
- l'achat ou la location de matériel pédagogique : matériel photo, film, matériel
d'exposition, d'impression (photocopie...).
Les ressources, les aides et les subventions
En ce qui concerne les recettes, plusieurs possibilités :
- le budget de fonctionnement de l'école ;
- les participations des collectivités locales votées par le conseil municipal et le
conseil général. Il faut donc penser à les demander plusieurs mois avant le départ
- les subventions de l'État ; ces subventions dites « d'incitation » sont d'un montant
peu élevé ;
- les participations des familles (celles-ci peuvent, le cas échéant, faire appel à
leurs comités d'entreprises ou aux services sociaux des employeurs)
- la coopérative scolaire ;
- la Caisse nationale des monuments historiques et des sites (classe patrimoine et classe
musée).
Des subventions diverses peuvent être obtenues de différents
organismes mutuelles, oeuvres sociales, comités d'entreprises, caisses d'épargne et de
prévoyance, associations de parents.
La Caisse d'allocations familiales, les Pupilles de
l'enseignement public, la Direction départementale de l'action sanitaire et sociale
(DDASS), le Secours populaire français (aide individualisée) aident également les
enfants les plus défavorisés. Il peut être utile pour ces enfants là d'entrer en
contact avec les assistantes sociales du secteur.
Toutefois, la plus grande
inégalité règne dans ce domaine, comme nous le disions dans un chapitre précédent,
toutes ces subventions étant étroitement liées aux ressources locales et régionales.
Beaucoup plus souvent, en préparant le budget, le groupe classe
s'aperçoit qu'il est déficitaire. Plus ou moins d'argent manque pour équilibrer les
comptes, il faut alors déployer des trésors d'imagination pour trouver des solutions et
tâcher de constituer des fonds propres.
Des pistes, des idées pour constituer des ressources propres
L'éventail des idées pour constituer un fonds de ressources
propres est très large mais il est indispensable d'adapter ces idées au contexte de la
classe ou de l'école. Selon les possibilités, on peut organiser :
- une kermesse, une tombola
- une fête ;
- un spectacle auquel sera convié un chanteur régional
- un loto (pendant la période autorisée par la loi)
- un concours de belote et tarots ;
- la cueillette de plantes, de fleurs, de champignons à revendre au marché
- la récupération de vieux papiers, de vieux métaux et batteries hors d'usage, de
livres d'occasion
- la vente de pâtisseries ;
- un grand repas collectif (mais si, mais si) un couscous, par exemple - des petits «
boulots » (lavage de voitures ... ).
A noter l'initiative d'un enseignant de l'Oise qui, ne voyant pas
venir la subvention promise, n'hésita pas à fabriquer des assignats qu'il remit à
diverses personnes de la localité, volontaires, pour avancer des parts de la somme
attendue.
Et quand la situation financière semble désespérée ?
En voici un témoignage :
Le
séjour apparaît maintenant beaucoup plus réel, on s'attache désormais à la
préparation matérielle. Chacun s'y voit déjà ! Mais l'optimisme est vite éteint: les
prix qu'on nous demande à présent annulent toute espérance de départ vers ce lieu ! (4
000 F de location + 1 000 F par jour de chauffage). Nous sommes maintenant coincés par le
temps et je fais moi-même d'autres démarches pour un autre lieu. On s'arrête à
l'unique possibilité qui nous est offerte : une école désaffectée dans le Parc naturel
du Morvan.
A Saint-Jean-Saint-Maurice (42)
Afin de ne pas pénaliser les familles qui comprenaient plusieurs
enfants, familles souvent peu aisées, une maman a proposé non pas un prix par enfant,
mais par famille. Calcul fait, cela augmentait la participation de chacun de... 2 0 F.
Et cela permettait à six enfants qui auraient été exclus pour raison financière de venir.
L'esprit coopératif peut exister aussi chez les parents
Il est très important que les familles participent au
financement.
Des bons « classes transplantées » sont alloués par certaines
caisses d'allocations familiales et par certains comités d'entreprise.
L'étalement du règlement sur plusieurs mois peut être une
façon d'aider les plus défavorisés et ceci est d'autant plus facile à organiser que le
nombre des familles concernées est en général peu élevé.
Nous verrons plus loin comment sensibiliser les parents à tous
les problèmes matériels. Il existe également des aides possibles en matériel, skis et
chaussures, par exemple, pour la neige, et des aides en équipement et trousseau ;
anoraks, pull-overs, pantalons, linge de corps. On peut organiser une « bourse aux
vêtements » dans l'école.
Se renseigner auprès des services de Jeunesse et Sport, de la
FOL pour le prêt de matériel.
L'ÉQUIPEMENT DES ENFANTS
Du trousseau de chacun au matériel à emporter pour le voyage et
les loisirs en passant par l'argent de poche, l'équipement des enfants, des jeunes,
relève à la fois de la préparation matérielle du séjour, de sa préparation
pédagogique et, même, de sa préparation psychologique. Une seule règle préside à
l'ensemble de ces besoins : la simplicité afin d'éviter l'exagération et l'étalage des
richesses et des moyens.
Le trousseau
Il faut souvent beaucoup
de persuasion pour convaincre certaines familles de ne pas acheter les vêtements les plus
chers. On présente aux parents non pas un trousseau type mais un trousseau pensé en
fonction de leurs ressources, des activités à effectuer et du climat du lieu d'accueil.
La tenue de ski, pantalon et anorak en est un exemple type. Elle
peut ne pas occasionner de nouvelles dépenses : en hiver, les enfants ont souvent deux
pantalons en velours et un anorak ordinaire qui font bien l'affaire. C'est un conseil à
donner aux familles défavorisées. Les familles aisées n'ont besoin d'aucune consigne
particulière pour effectuer des dépenses supplémentaires. Pour la classe de découverte
ordinaire : des bottes, un k-way et les vêtements de tous les jours.
S'il s'agit d'une classe-spéléo, il faut prévoir un trousseau
particulier : les habits utilisés sous terre ne pourront plus resservir à un autre
usage, même, la plupart du temps, au niveau des sous-vêtements.
L'argent de poche
Dans ce
domaine également, l'enseignant essaie d'aider les parents à garder la mesure. Sans
cette précaution les différences risqueraient d'être considérables. Certains enfants
emporteraient des sommes importantes résultant des cadeaux des mamies, tonton, marraine
et amis, tandis que d'autres perdraient dans un recoin de leur bagage les quelques pièces
remises au départ. Une des solutions consiste à décider collectivement, en réunion de
coopérative par exemple, le montant de la somme à emporter, la même pour tous. C'est
là l'occasion d'un échange dont chacun comprend la portée éducative, mais le procédé
ne met pas pour autant l'enseignant à l'abri des surprises :
Bien que la somme à emporter (50 F) ait été décidée par les
enfants et approuvée lors d'une réunion où tous les parents étaient présents, quelle
ne fut pas ma stupéfaction de découvrir, à l'arrivée, que certains enfants disposaient
du double, voire du triple de la somme retenue
Pour occuper le voyage et les loisirs sur place
Selon la durée du voyage et du séjour sur place, les enfants
peuvent être tentés d'emporter boissons, bonbons ou autres friandises, jeux et journaux
divers.
Là encore, pour éviter les différences trop marquées, on
établit quelques règles avant le départ.
Il peut être décidé ensemble que, dans ce domaine, tout sera
mis en commun, cette décision devant être prise avant le départ pour que les familles
en aient connaissance avant le partage. Il devient alors plus difficile pour un enfant
d'ingurgiter tout seul dans un coin du car six colliers de bonbons de couleur qui le
feront sans doute vomir. Et il n'est rien de plus agréable, pendant le séjour, que de
recevoir un gros paquet collectif d'oreillettes ou « bugnes » confectionnées par une
maman à l'intention de toute la classe. Il en est de même pour les jeux et les journaux
qui peuvent servir à tous durant les siestes ou les veillées selon des tours de rôle à
établir ensemble.
La classe de découverte est souvent l'occasion de vivre quelques
jours sans bonbons et sans sucreries, ce qui ne peut apporter que des bienfaits. On peut,
par contre, amener des fruits secs.
EN SÉJOUR AUTOGÉRÉ: PRÉVOIR LE RAVITAILLEMENT, LES MENUS
Il est rarement possible d'emporter tout le ravitaillement utile
à toute une classe pendant plusieurs jours. Cela ne se fait que dans quelques cas :
effectifs peu nombreux et séjours très courts. La plupart du temps le groupe classe
prévoit à l'avance, pour tout le séjour autogéré, ce qu'il aime manger et comment
s'effectue le ravitaillement. Certaines classes établissent les menus avant le départ,
même si une fois sur place, les aléas de l'approvisionnement obligent à les modifier,
à les aménager.
LE MOYEN DE TRANSPORT
Il est souvent nécessaire de prévoir longtemps à l'avance le
moyen de transport vers le lieu de séjour. Le déplacement peut se faire selon la
distance et l'effectif :
- à l'aide de voitures individuelles ou camping-cars
(appartenant à l'enseignant et aux parents) dans ce cas on organise bien avant le départ
la répartition des enfants dans les voitures, on prévoit les défections de dernières
minutes et on effectue les démarches concernant les assurances,
- en car : c'est le moyen le plus couramment utilisé. Il a
l'avantage de prendre les enfants devant la porte de l'école pour les amener devant celle
du lieu de séjour.
Si le séjour a lieu en automne, les transporteurs ont des cars et du personnel disponibles et on peut obtenir de meilleurs prix. On peut aussi garder le car pendant la durée du séjour ce qui facilite considérablement les déplacements dans la région à découvrir.
Penser à réserver le car plusieurs mois à l'avance surtout en
période touristique (de mai à juin par exemple),
- en train : pour certains enseignants, il offre des garanties de
sécurité supérieures au car et permet aux enfants d'être moins fatigués à
l'arrivée, le transport étant moins long. Cela devient plus complexe quand il faut
amener les enfants au train et les transporter du train au lieu de séjour. Si c'est le
mode de transport choisi, veiller à demander les tarifs de groupe,
- en avion ou en bateau, ce qui reste plus exceptionnel, dans le
cas de voyages à l'étranger par exemple.
Quel que soit le mode de transport choisi, sans oublier les
déplacements à bicyclette, en classe de randonnée, veiller d'abord :
aux normes de sécurité spécifiques à chacun d'eux
aux réductions dont on peut bénéficier pour
déplacement en groupe. (Pour l'avion, ne pas hésiter à faire jouer la concurrence des
agences en demandant des devis six mois à l'avance.)
Les élèves de l'école
Le
.
Orvaux
77190 Conches
Tél. : 32.30.03.06
Monsieur,
Recevez mes salutations distinguées.
Le secrétaire :
La classe de découverte n'est pas un cadeau qui arrive par
hasard. Il nous paraît important que les élèves participent à sa préparation
matérielle et, selon les âges, soient plus ou moins confrontés aux difficultés
qu'implique un tel départ.
Il est bon que les enfants, les jeunes maîtrisent certaines
données et qu'ils soient en mesure d'évaluer les conséquences de certains actes. La
préparation de la classe de découverte est l'une des conditions de sa réussite. Sans
elle il n'y aurait plus qu'un changement de lieu qui risquerait d'être plus proche du
tourisme que d'une entreprise éducative.
C'est d'abord autour de l'enseignant une équipe d'adultes
volontaires pour tenter l'expérience. On l'appelle l'équipe éducative. Il importe que
ces adultes sachent à quoi ils s'engagent en acceptant leur participation.
Les enfants, les jeunes sont associés à la préparation
pédagogique. Nous allons voir que si, avant le départ, certains groupes ont un projet
pédagogique précis, ce n'est pas le cas pour tous.
SE FAIT-ELLE AVEC OU SANS PROJET PÉDAGOGIQUE PRÉCIS ?
· Certains groupes définissent des objectifs mais n'ont pas de
projet pédagogique précis. Ils préfèrent que les projets s'élaborent au fur et à
mesure de la durée du séjour et à partir de ce qu'ils vont découvrir sur place. Ils
craignent qu'un projet précis, élaboré à l'avance, soit faussé lors de l'arrivée sur
le lieu de séjour.
· A l'inverse, d'autres groupes partent en ayant défini un projet
pédagogique faisant apparaître une dominante :
- la découverte de
milieux naturels spécifiques (bois, bord de mer, prairies, montagnes, rivières, etc.)
accompagnée d'une étude de la vie locale (la ferme, l'élevage, les cultures, le
village, le marché, la foire...
- la découverte du milieu en relation avec son histoire
- la découverte des activités touristiques
- l'étude climatologique comparée ;
- la réalisation
d'une exposition, d'une projection, pour montrer qu'il existe des situations de travail
vrai hors des murs de l'école
- la découverte du milieu souterrain
- la découverte du monde marin ;
- l'influence du milieu sur la vie des hommes
- l'apprentissage de la voile, du ski, etc. en liaison avec
le milieu.
Certains de ces projets peuvent être projets de toute l'année
scolaire et s'inscrire dans la vie de la classe, autour du séjour et pendant celui-ci.
Ils s'inscrivent même, quelquefois, dans la vie de toute l'école.
Au collège, naissance d'un travail interdisciplinaire entre
professeurs.
A partir d'un projet d'action éducative qui aboutira à un voyage en Tunisie voici la
répartition des travaux par matière :
- Histoire: les religions, les grandes découvertes.
- Physique: les isolants.
- Géographie : le Tiers monde.
- Dessin art: un conte en marionnettes.
- Technologie: gestion : le marché, vendre, placer l'argent, la caisse d'épargne, le
circuit monétaire, notion d'entreprise.
- Musique : la musique arabe.
Annie Bellot
QUI CONSTITUE L'ÉQUIPE ÉDUCATIVE ?
La composition de l'équipe éducative varie selon le type
de structure choisie pour le séjour.
En centre autogéré
Le groupe ne dispose en tout et pour tout que de locaux d'accueil
qu'il est seul à gérer, ou bien il a fait le projet de camper. Dans ces deux cas,
l'équipe est constituée en fonction des besoins d'existence de la classe.
Pour un séjour avec l'effectif moyen d'une classe (ou deux
classes à effectif réduit correspondant à l'effectif moyen d'une seule), il est
obligatoire d'avoir deux animateurs ayant reçu une formation pour l'encadrement des
collectivités d'enfants ou d'adolescents.
D'autres intervenants peuvent appartenir à toutes les
catégories de personnel de l'école ou de l'établissement :
- conjoint
de l'enseignant(e)
- agent d'entretien
- cuisinier(e)
- aide maternelle
- infirmier(e).
Mais également parents, normaliens, anciens élèves, TUC (jeune
travailleur dutilité collective) mis à la disposition de la municipalité ou d'une
association...
Même le chauffeur de car, s'il est présent durant tout le
séjour, comme cela se produit dans le cas de séjours courts, peut s'associer à cette
équipe. L'équipe éducative « optimum » pourrait être composée de trois adultes pour
une quinzaine d'enfants ou de jeunes.
En centre spécialisé
Si le groupe-classe se rend dans un centre comportant un
encadrement permanent, l'équipe éducative a une physionomie bien différente.
Elle
comporte souvent :
- un directeur(trice) de centre
- des animateurs et animatrices
- des moniteurs ou des monitrices pour les diverses activités physiques - du personnel
d'intendance : cuisinier(e), lingère, infirmières, aides
- quelquefois un instituteur(trice) détaché(e).
Nous allons voir en quoi la composition des diverses équipes
influe sur la préparation pédagogique du séjour.
QUELLE PRÉPARATION PÉDAGOGIQUE SELON LA
COMPOSITION DE L'ÉQUIPE ÉDUCATIVE ?
Préparation avec l'équipe éducative d'un séjour
autogéré
Tous les membres accompagnateurs participent à l'élaboration du
projet de la classe de découverte avant le départ et partagent les mêmes objectifs
éducatifs : aborder la classe dans un esprit de coopération où les rapports de
l'enfant, du jeune et de l'adulte sont fondés sur le respect, le dialogue et la
compréhension.
D'autre part, avant de partir, et en particulier s'ils
connaissent les locaux dans lesquels ils se rendent, les adultes décident de leur mode de
fonctionnement (tâches à effectuer, horaires de travail et de repos).
Outre les compétences personnelles sur lesquelles il faudra
compter, il faudra assumer égaiement un roulement pour permettre à chacun des moments de
repos.
Nous étions inquiètes de partir dix jours avec des adultes
habitués à s'occuper des enfants.
Nous appréhendions le contact avec ces gens dits «
pédagos ». D'autre part, nous devions faire la cuisine pour soixante personnes, ce qui,
pour nous, était une expérience toute nouvelle et impressionnante. Nous avons, de ce
fait, été confrontées aux grosses « gamelles ».
Nous nous sommes très vite aperçues que nous formions une équipe de neuf adultes autour
de cinquante-et-un enfants. Nous avons passé un séjour enrichissant et dynamique tant
auprès des enfants qu'avec nos collègues de travail.
Flore et Christiane
- informations sur une meilleure connaissance du milieu dans
lequel se déroule la classe de découverte ;
- échanges sur les objectifs éducatifs et pédagogiques que l'on cherche à atteindre.
Ceci dans le but d'arriver à un consensus, à des positions
convergentes et cohérentes (entre adultes) avant le départ ;
- essai de définition d'une journée-repère (sans pour autant
s'enfermer dans un « carcan » dont on ne pourrait sortir par la suite). Il s'agit bien
de fixer des repères dans une journée ;
- discussion sur la vie matérielle du séjour (repas, toilette, linge ... ), rôle des
adultes dans ce domaine ;
- définition d'un fonctionnement le plus coopératif possible (part des enfants, part des
adultes). Quel type de réunion ? Quelle fréquence ? Quelle place dans la journée ?
- organisation très
précise des premiers moments du séjour (voyage, première journée).
Au début de chaque année scolaire, j'expose mes projets de
l'année, mes objectifs précis dans chaque matière sous forme d'un tableau affiché à
la réunion :
Matière - discipline |
Objectifs |
Démarche |
Outils |
Chacun des parents peut apporter son idée (par exemple: « Je
connais X. qui peut vous aider... ou tel musée... ou une sortie serait bien... »). C'est
ainsi que j'ai insisté pour un départ à la montagne.
Annick Lebas
Dans un centre spécialisé, il s'agit de coordonner deux groupes étrangers et souvent éloignés l'un de l'autre : le groupe-classe et l'équipe du centre.
Pour surmonter cette difficulté, l'enseignant(e) prend contact
avec l'équipe en place, bien avant le séjour, soit par courrier, soit par visite ce qui
est encore mieux. Il fait connaissance des lieux ; se met d'accord avec les responsables
quant à l'organisation de l'emploi du temps, des activités, des divers services ;
présente sa classe et sa pédagogie ; explique les relations coopératives
adultes-enseignants telles qu'elles sont souhaitées par le groupe-classe.
La rencontre avec les animateurs n'est pas toujours possible
avant le départ. Si c'est le cas, est prévue, dès le jour de l'arrivée, une réunion
de concertation avec eux. Toutefois, il arrive qu'un animateur du centre puisse venir en
classe pour présenter des diapos du village, du centre et des paysages alentours avant
le séjour.
L'ensemble de ces démarches permet d'éviter la rencontre d'un
groupeclasse responsable, vivant coopérativement, capable d'autonomie et
d'autogestion, avec un groupe dont la permanence et la spécialisation de certains
personnels leur confère d'emblée une autorité incompatible avec ces notions et rend
difficile la collégialité de la réflexion, l'unité de l'action pédagogique.
Toutefois, quel que soit le type de séjour choisi, il est indispensable que chaque
membre de l'équipe éducative sente que l'esprit de l'ensemble de la classe est : travailler
pour les élèves et avec eux.
LA PRÉPARATION PÉDAGOGIQUE DU SÉJOUR AVEC LES ENFANTS
DURÉE
Selon qu'il s'agisse d'un projet décidé longtemps à l'avance
ou au contraire d'un projet né en cours d'année, à partir de circonstances diverses, la
durée de la préparation pédagogique varie beaucoup.
Certaines classes y consacrent toutes les réunions de
coopérative précédant le départ, durant deux mois ou un trimestre. D'autres, au second
degré en particulier, comptent, quand c'est possible, jusqu'à une à deux années de
préparation, tantôt avec les collègues de l'établissement, tantôt avec les
élèves. Pour beaucoup, toute la période précédant le départ est utilisée dans les
diverses disciplines à créer un climat de curiosité, d'intérêt pour le milieu à
découvrir et gagner ainsi du temps sur le temps précieux du séjour.
CONTENUS
La préparation est là pour « donner les moyens de » et «
donner soif de », afin d'être en mesure d'observer valablement un milieu neuf et de
recueillir une documentation correspondant aux vraies questions des enfants.
On prépare
le séjour en discutant avec eux, en écoutant leurs questions, en proposant des pistes de
travail, en rêvant... Comme nous l'avons vu, il se peut que l'enseignant, sur le plan
pédagogique, préfère ne rien prévoir à l'avance, avec les enfants, parce qu'il
souhaite partir du vécu sur place. Dans ce cas, il connaît bien lui-même les objectifs
pédagogiques à atteindre, les ressources du nouveau milieu, les possibilités de
contacts afin de pas courir le risque que ce qui n'a pas été prévu ne se fasse pas. La
vie avec un grand nombre d'enfants, de jeunes, laisse peu de place à la spontanéité ou
alors c'est le désordre, l'angoisse, les conflits, l'échec.
Les moyens mis en uvre pour créer un climat de curiosité
chez les enfants sont différents selon leurs niveaux d'âge.
CHEZ LES PETITS (GRANDES SECTIONS DE
MATERNELLE, CP, CEl)
Il s'agit plus de les
sensibiliser à la découverte d'un nouveau milieu plutôt que de faire une véritable
préparation pédagogique. On ne pourra aborder l'observation de cartes et quelques
recherches en mathématiques qu'à partir du CE. On ne prépare pas d'enquêtes à
l'avance mais on en effectue quelques-unes dans le milieu d'origine pour en apprendre le
fonctionnement et donner des outils de travail aux enfants.
AU COURS MOYEN
Des enquêtes sont faites dans le milieu propre avec l'objectif de rôder des outils et de se mettre en situation, d'établir des comparaisons, ce qui fait qu'on a déjà en tête des axes d'investigations avant d'aborder le nouveau milieu.
Ces outils
sont :
- préparation, conduite et exploitation d'une enquête - utilisation de la carte
topographique ;
- préparation de l'itinéraire, lecture de la carte routière, travail sur des cartes à
des échelles différentes.
On peut
encore :
- préparer une frise historique pour situer dans le temps les lieux à découvrir,
- s'entraîner à pratiquer le dessin d'observation,
- préparer une grille du séjour en fonction de ce qu'ont exprimé les enfants, du temps,
des possibilités du centre,
- faire l'inventaire des enquêtes, des sorties,
- faire un film vidéo pour présenter sa région aux camarades du séjour.
La
préparation peut se faire en interdisciplinarité si une équipe de professeurs est
partie prenante du projet. Là encore il s'agit de sensibiliser les élèves à leur
environnement et à la connaissance d'autres cultures afin de tirer, par comparaison, le
maximum de bénéfice du déplacement. Comme nous J'avons vu précédemment, chaque
professeur concerné peut trouver, dans sa discipline, matière à cette sensibilisation.
Il existe
des expériences de séjours en classe de découverte avec des enfants handicapés.
Souvent ce sont les enfants eux-mêmes qui souhaitent le départ, comme en témoigne le
compte rendu suivant :
Des enfants handicapés en classe de neige
En 19 70, un séjour en classe de neige avait été déjà
proposé aux familles par les éducatrices. Les parents avaient refusé pour la plupart,
prétextant la santé délicate des enfants, notamment des mongoliens. En réalité, pour
deux
L'idée fut reprise dès la rentrée scolaire mais il ne nous a pas fallu moins de trois
mois de contacts pour vaincre les réticences des familles. Encore avons- nous été beaucoup aidés
par les enfants eux-mêmes qui ne parlaient que d'« aller à la neige » (et un grand
nombre de parents ne savent pas ou n'osent pas opposer de véritable refus à leur
enfant).
Pour nous, éducatrices, le projet n'allait pas sans appréhension, et ceci pour les
raisons suivantes :
1 Santé des enfants. Les mongoliens ont une
très mauvaise circulation sanguine et les bronches fragiles. De plus, Gilles est atteint
d'insuffisance cardiaque, et Didier ne prend aucun aliment en dehors de lait et de fruits.
2 Comportement des enfants. Aucun n'a vécu en internat ni au contact de groupes
importants d'enfants normaux.
3 Acceptation par les autres : enfants et adultes.
4 Comportement des familles pendant l'absence et au retour des enfants.
Notre but était double :
a) le premier et le plus important : faire
connaître et accepter des débiles profonds,
b) les faire parvenir au maximum de confiance en eux-mêmes dans n'importe quelle
circonstance de la vie.
La première phase d'investigation est toujours : que
pensons-nous savoir sur cette région et les gens qui y vivent ?
Cette réflexion, ces échanges font naître le besoin d'écrire
à des personnes ou des responsables se trouvant sur place :
-
aux élèves correspondant
avec la classe, si c'est eux que l'on va voir,
-
au directeur du centre,
-
au syndicat d'initiative du
lieu de séjour,
-
au maire du village, etc.
On peut chercher et lire, avec les enfants, des textes, des
contes concernant la région d'accueil se rapportant à des thèmes qui les interrogent,
voire qui les préoccupent : les animaux, les dangers de la nature, le moyen de transport.
Enfin, dans bien des cas où le groupe va vivre des activités physiques plus intenses
qu'en temps habituel, il est fait à tous les niveaux d'âge, une préparation physique
indispensable.
LE MATÉRIEL A EMPORTER
Une fois que le groupe sait quel matériel scolaire se trouve à
la disposition de la classe dans le centre choisi (cela peut aller de rien du tout à un
matériel très complet), il est alors possible d'établir la liste de ce qu'il est
nécessaire d'emporter. Cet équipement, qu'il soit collectif ou individuel est celui des
enfants. lis en sont eux-mêmes responsables.
Organisation possible : chaque enfant - ou groupe de deux ou
trois - choisit une catégorie particulière de matériel - les cahiers, ou les
documents, ou le matériel photo - dont il sera personnellement responsable, du départ de
l'école au retour. C'est une occasion, pour chacun d'eux, d'exercer son sens des
responsabilités, c'est aussi d'une grande utilité du point de vue de l'organisation du
séjour. Nous n'entrerons pas ici dans le détail de l'équipement à emporter, celui-ci
étant spécifique à chaque classe mais il faut savoir qu'il est pensé à la fois en
fonction de la continuité des activités de la classe et du changement de vie.
Le groupe-classe raisonne en ces termes
Par rapport à l'emploi du temps que nous souhaitons et aux
activités de découverte prévues :
- aurons-nous besoin de tous les cahiers, de tous les livres, de
tous nos fichiers ? etc.
- aurons-nous le temps de faire le journal scolaire avec l'imprimerie ? Le limographe ?
...
- est-il nécessaire d'emporter les peintures, le matériel de travaux manuels ?
- par contre, avons-nous pensé à tout ce
qui sert aux interviews, aux supports de comptes rendus, aux mesures ...
En règle générale, on emporte beaucoup trop de matériel lors
du premier séjour, l'expérience permet d'affiner pour les suivants.
Avant le départ, le rôle
de la documentation est de permettre au groupe d'émettre des hypothèses sur ce qu'il
pense savoir de la région d'accueil, hypothèses qu'il vérifiera sur place. Elle peut
avoir aussi un rôle psychologique de sécurisation : ne pas partir vers l'inconnu. Les
documents peuvent être :
- des
livres
- des albums
- des brochures
documentaires - Bibliothèque de Travail par exemple - des documents d'archives (actes,
manuscrits)
- des cartes ;
- des indications données à partir d'échanges de courrier - des objets ;
- des enregistrements, des films - des dépliants touristiques.
Ils peuvent
être fournis par :
- les bibliothèques (BCD de l'école ou bibliothèque
municipale, bibliobus) - l'organisme qui accueille le groupe
- les syndicats d'initiative ;
- l'Institut géographique national (IGN)
- les CIDDP (Centres départementaux de documentation pédagogique)
- des personnes
compétentes (par exemple, un professeur d'université interrogé par la classe sur un
point précis de recherche)
- l'école du lieu de séjour.
Lors de la préparation du séjour, le groupe-classe utilise
aussi l'apport pédagogique de diverses associations complémentaires de l'école ou
d'organismes de recherche.
Ainsi, au second degré, un projet de voyage de découverte en Tunisie s'est-il articulé autour de divers organismes qui ont apporté leur aide soit ponctuellement, soit en continu. L'Office central de la coopération à l'école (OCCE) a aidé à la mise en place de la gestion coopérative du projet.
L'Institut coopératif de l'École moderne (ICEM) a apporté son
soutien pédagogique matérialisé par des échanges d'expériences, des méthodes de
travail.
Radio-France Vaucluse et Radio Cour des Miracles ont produit des émissions aveclesjeunes.
Le Centre international de recherche en audiovisuel (CIRCA) a loué des malles de
documents sur la civilisation arabo-musulmane.
L'Institut national de recherche agronomique (INRA) a collaboré à des échanges de
plantes et a participé à une recherche sur la maladie du platane.
Maghreb Culture a animé des moments de musique et jeux de cartes.
La Caisse d'Épargne a envoyé une personne qui est venue parler du budget familial pour
le comparer au budget du voyage.
Si le projet du groupe-classe est bâti sur un thème précis, il peut ainsi bénéficier
d'une ouverture qui ne peut que l'enrichir et lui donner une dimension nouvelle.
COMMENT OBTENIR L'ADHÉSION DES ENFANTS, DES JEUNES ?
La préparation pédagogique est une première sensibilisation
des enfants, des jeunes, au monde qui va les accueillir. En cela, elle participe déjà à
la préparation psychologique du séjour. Il est rassurant de savoir où l'on va, ce que
l'on va trouver, de se donner des repères (ils sont d'ailleurs spécifiques à chacun)
pour pouvoir envisager le départ. Il en est de même du voyageur qui examine ses cartes,
fait son itinéraire et évalue les risques du voyage avant de partir.
Si le groupe-classe est dans une école ou un établissement dans
lequel des classes de découverte ont eu lieu les années précédentes, la création d'un
climat favorable au départ sera facilitée. Les choses se font naturellement. Ceux qui
sont déjà partis parlent de leur expérience, rapportent des documents, des photos, des
films, des expositions qui sont autant de témoignages rassurants de leur séjour.
Si la classe ne dipose pas de ces repères (cas des classes
uniques ou d'un premier projet dans une école) il y a trois facteurs essentiels à
prendre en compte :
- l'âge
des enfants
- les questions qu'ils se posent
- les réactions des parents.
Des séjours sont organisés pour des enfants de grande section
de maternelle (5-6 ans) et pour des enfants de cours préparatoire (6-7 ans). Dans la
mesure où la décision de partir ailleurs, quelques jours, a été prise collectivement,
en fonction des circonstances de la vie du groupe, l'enthousiasme naît malgré le jeune
âge des enfants.
Pour eux, les mini-séjours de quatre jours à une semaine,
comportant peu de nuits loin de la famille, sont mieux acceptés. Pour l'équipe de
bénévoles qui encadrent le séjour c'est aussi amplement suffisant ! Bien choisir la
date de départ contribue également à la réussite du séjour. Au début du troisième
trimestre, par exemple, le groupe-classe est bien constitué, les parents connaissent
mieux l'enseignante) quand des réunions ont eu lieu précédemment (à propos de la
lecture, en particulier au CP). On peut lancer le projet lors de ces rencontres. Ne pas
partir trop loin, enfin, à une trentaine de kilomètres par exemple, constitue un autre
facteur rassurant.
Partir avec « son maître » ou « sa maîtresse » est un
facteur très sécurisant à un âge où l'enseignant est assimilé à un compagnon, voire
à un ami ou à un membre de la famille,
Malgré cela des difficultés peuvent naître. Elles sont, le
plus souvent, la traduction des problèmes personnels des parents. Nous verrons plus loin,
comment tenter de les surmonter.
« Moi, je veux pas aller en classe verte parce que mes parents
veulent pas que je parte. Mes parents veulent que j'aille à l'école. »
Michaëlle
LES QUESTIONS QUE LES ENFANTS SE
POSENT
Si, avant le départ, à l'occasion des réunions coopératives,
la préparation pédagogique et la préparation matérielle du séjour permettent de
discuter des règles de vie du groupe, de présenter les lieux d'accueil, le personnel,
les chambres et ce qui inquiète le plus : les nuits - les maladies -les accidents, les
enfants se sentent déjà sécurisés.
Dans certains cas, il est possible de programmer une réunion au
cours de laquelle un ou des animateurs du centre présentent le lieu d'accueil tout en
venant faire connaissance avec les enfants. Ou bien, tout simplement, l'un des futurs
animateurs vient en classe pour rencontrer les enfants, bavarder avec eux.
LES RÉACTIONS DES PARENTS
Un enfant qui ne part pas vit cela comme un petit drame. Des
parents qui s'enferment dans le refus s'installent aussi dans une relation que l'on peut
qualifier de pathologique.
Provoquer le départ, bousculer les parents, est souvent
salutaire pour eux comme pour leur enfant.
« Il fait trop froid là-haut !... J'ai pas envie de me tuer! »
annonce P.
Il semble que ces réactions ne soient le plus souvent qu'un
bouclier derrière lequel l'enfant cacherait ses angoisses, elles ne traduiraient en fait
que la réaction familiale que ce dernier devine et qu'il n'ose exprimer.
C'est au moment où discussions, lectures et travaux collectifs
ont déclenché l'enthousiasme des enfants que se place l'intervention de l'adulte pour
obtenir l'accord de toutes les familles.
QUELLE PRÉPARATION AUPRÈS DES PARENTS ?
Dès que la décision de partir en classe de découverte est
prise, les parents en sont informés. Même si c'est au cours de l'année précédant le
départ, le plus tôt est le mieux. Une simple lettre d'information présentant le projet
et les buts du voyage permet d'effectuer une première sensibilisation.
Il arrive, dans certains cas, que les parents soient eux-mêmes
à l'origine du projet. Les relations sont alors considérablement facilitées.
ÊTRE A L'ÉCOUTE DES PROBLÈMES
Les problèmes soulevés par les familles sont de divers
ordres :
- les difficultés d'ordre matériel
Nous avons vu dans un chapitre précédent (page 27), comment la
participation financière des parents au séjour et les frais d'équipement des enfants
pouvaient poser problème et quelles solutions étaient proposées.
- Les
difficultés d'ordre médical
En dehors de quelques contre-indications catégoriques concernant
l'altitude ou le climat et de quelques traitements à suivre incompatibles avec une
transplantation, peu de refus de départ pour des raisons d'ordre médical peuvent être
invoquées.
La plupart du temps, telle personne invoque la santé de son
enfant quand il s'agit pour elle de faire face à la dépense créée. L'énurésie est
souvent présentée comme un obstacle du même ordre. Or, sur place, y compris à la mer,
il est fréquent que les manifestations s'espacent, quand elles ne disparaissent pas
complètement. Il faut expliquer que l'énurésie n'est pas une maladie, dédramatiser,
montrer qu'on s'engage personnellement à prendre ce problème en charge... et que de
toute manière l'enfant ne sera sûrement pas le seul dans ce cas.
Brigitte a de l'asthme, ce qui, aux yeux de sa maman, justifie
tout à fait qu'elle ne parte pas. Comment en effet pourrait-elle effectuer les marches
prévues pendant le séjour ? Régime spécial et suivi médical étant assurés, la maman
se laisse fléchir. Surplace, l'asthme de Brigitte s'est envolé, elle est parmi les
meilleurs marcheurs.
Toutefois ne jamais amener un enfant asthmatique dans une grotte
surtout avec « étroitures ». (Cas des classes spéléo.) Sa vie serait en danger. Cela
s'exprime parfois par la franchise la plus totale, telle cette mère qui mes plus
profonds.
- Les
difficultés d'ordre familial
Les véritables réticences, on les découvre à travers des
réactions qui ne dévoilent pas toujours la raison réelle du refus. Le risque d'accident
peut être avancé par des parents dont le refus tient en réalité à la difficulté de
simplement être séparé de l'enfant pendant deux ou trois semaines. Ou bien encore on va
souligner le comportement turbulent de ce garçon et faire valoir qu'il s'agirait d'une
charge trop importante pour les enseignants.
La difficulté est accrue lorsqu'il y a des oppositions liées à
l'affectivité, à l'angoisse, à la préservation de son autorité.
Cela s'exprime parfois par la franchise la plus totale, telle
cette mère qui disait sans détour qu'elle ne laisserait pas partir sa fille, sa complice
de la vie quotidienne, parce qu'elle lui manquerait trop ! L'enfant, elle, ne demandait
pas tant de sollicitude !
Mais il est
des cas où l'on débouche sur la simulation la plus délirante :
Mme L., mère de famille nombreuse, est restée couchée pendant
plusieurs semaines prétextant une grossesse difficile qui nécessitait la présence de sa
fille Chantal pour l'entretien de la maison. De grossesse, point. Et il fallut
l'intervention conjuguée du médecin et de l'instituteur pour en venir à bout.
Enfin, on peut assister à des comportements contradictoires chez
les mêmes parents qui affichent des idées très libérales puis font marche arrière
pendant le séjour.
Il est bien évident que ces exemples ne sont pas tirés d'une
même classe, et qu'on est rarement confronté à plus de trois ou quatre cas d'opposition
au sein d'un groupe. Il n'empêche qu'il importe de les régler au mieux.
Des parents d'enfants de section enfantine mettent parfois un
veto catégorique. Il est alors difficile d'insister, vu le jeune âge des enfants et le
caractère non obligatoire de la fréquentation de l'école pour les moins de six ans.
Un autre type de blocage, d'ordre religieux celui-là, peut
survenir dans les familles d'enfants maghrébins, en particulier en ce qui concerne
l'alimentation. L'enseignant rassure, explique que des dérogations sont possibles et que
sera respectée la religion des enfants.
Une petite fille de famille juive très pratiquante a emporté
avec elle les ustensiles de vaisselle dans lesquels devaient être cuits les aliments
(vaisselle différente selon qu'il s'agit de produits laitiers ou non) et pourtant la
cuisine du centre gérait... six classes
Chez les adolescents et pré-adolescents le gros problème tient
dans les fantasmes de certains parents au niveau de la mixité et de la sexualité. Bien
des adolescentes en particulier se voient interdire le départ « pour préserver leur
vertu », particulièrement également en milieu maghrébin, ou encore et simplement... à
cause de leur cycle menstruel, fantasmatiquement ressenti comme une honte. Convaincre est
là aussi extrêmement délicat.
INFORMER, PROVOQUER DES RENCONTRES
Plusieurs réunions peuvent permettre d'élargir le champ de
préoccupation des parents et les associer à la préparation du séjour. Mieux vaut
renoncer à leur demander par écrit leur acceptation : d'abord parce que cela ne tient
pas suffisamment compte de l'originalité et de la spécificité de chacune des familles,
d'autre part, en raison du risque de refus, car il est difficile de revenir sur une
décision écrite...
La
réunion de toutes les familles
Elle permet de rassembler, le même jour et à la même heure, un
grand nombre de parents. On a souvent des réactions globalement favorables qui émanent
de parents vivant positivement le projet pour des raisons hygiéniques l'enfant va
profiter du bon air et de l'activité physique). C'est bon que ces aspects positifs soient
entendus par d'autres parents chez qui pointent quelques inquiétudes à propos de la
nourriture, de la « solitude » du coucher, de la toilette, du travail scolaire. Rarement
une opposition sérieuse se manifeste à cette occasion. Sans doute les parents en
parlent-ils entre eux, mais ils l'expriment difficilement en public. Ils ont leur fierté
et répugnent à étaler leurs problèmes devant tout le monde.
Au-delà des échanges mutuels souvent profitables, la réunion
collective permet de présenter le séjour et de sécuriser les familles en répondant à
leurs questions.
Au
programme de la réunion il peut y avoir :
- projection de films et diapos réalisés par une classe
précédente
- témoignages de collègues, de parents déjà partis
- présentation des locaux, du cadre ;
- exposé des choix pédagogiques : information sur les enquêtes, les visites prévues,
sur l'articulation des activités scolaires avec les activités physiques ;
- présentation de travaux, par exemple livres de vie et journaux scolaires, albums
réalisés par des enfants ayant déjà vécu une classe de découverte
- présentation du projet par les enfants eux-mêmes ;
- distribution d'un recueil de présentation du centre (édité par l'organisme d'accueil)
;
- recommandations pour prendre avant le départ toute mesure contre les poux ;
- enfin et surtout réponse à toutes les questions posées par les parents et concernant
le financement du séjour, l'équipement des enfants, le moyen de transport...
Peuvent être associés à ces réunions quand c'est possible :
un organisateur du lieu d'accueil, le directeur ou la directrice de l'école,
éventuellement, une assistante sociale. Leur présence peut sécuriser les parents les
plus inquiets. Dans la plupart des cas, l'adhésion des parents est obtenue lorsqu'ils
peuvent constater le sérieux de la préparation. Si tout est prévu, ils peuvent avoir
confiance.
Mais pour mieux rassurer, convaincre, s'adapter à chaque cas et
obtenir l'adhésion de tous, il est souvent nécessaire d'effectuer des visites
individuelles.
Les
visites individuelles
Si le groupe-classe a un faible effectif, l'enseignant(e) peut
rencontrer toutes les familles. Dans le cas contraire, il sélectionne les familles et
rencontre seulement celles qui font des difficultés.
Un message donné à l'enfant permet de se mettre d'accord sur
une rencontre à l'école, après la classe, et cela oblige l'enseignant(e) à être
présent(e) bien au-delà du temps réglementaire, voire après le repas du soir.
Dans les cas les plus difficiles, il(elle) décide de se
déplacer jusqu'au domicile de la famille. De telles rencontres permettent d'évoquer les
problèmes sur un plan plus intime.
Si c'est la langue qui fait blocage, dans la mesure où certaines
familles ne comprennent pas ce qui leur est demandé ou n'osent pas poser de questions
parce qu'elles ne savent pas s'exprimer, il est en général assez facile de trouver une
personne qui servira d'intermédiaire entre l'enseignant et les parents.
Le problème bien souvent est que lorsque les parents ont refusé
le départ de leur enfant, celui-ci n'ose plus dire son désir de partir. Il est balloté
entre la parole de ses parents et ses propres motivations. Ainsi, Dany, adolescent de
quatorze ans se replie sur lui-même depuis que ses parents ont interdit son départ.
Comme les parents refusent également de venir au collège à cause de leur horaire de
travail, je leur propose de venir les voir après leur travail, chez eux. C'est un
événement: en fait, le refus de venir au collège cache une peur de l'institution
scolaire. Chez eux, je suis un invité, pour qui l'apéritif offert est une sorte de «
Sésame ». Devant ses parents, Dany ose alors dire son désir de partir, de quitter pour
la première fois le domicile ma terne/. Rassurés par ma visite, qui en quelque sorte
officialise leur importance (le « maître » s'est déplacé) les parents de Dany
acceptent finalement de le laisser partir en classe de neige.
ASSOCIER ACTIVEMENT LES PARENTS AU
PROJET
L'organisation d'une classe de découverte peut être l'occasion
d'associer activement les parents à la vie de l'école, de l'établissement.
Avant le
séjour
Les parents
peuvent collaborer à sa préparation :
- organisation de spectacles, de repas, de soirées-jeux, de
kermesses et fêtes dont les bénéfices participent au financement du séjour,
- organisation du voyage avec leurs voitures individuelles (exemple d'un parent ayant
conduit bénévolement un car) ;
- intervention en classe pour aider à réaliser des travaux manuels qui sont vendus au
profit du séjour ;
- participation à des cueillettes de fruits, fleurs ou plantes à vendre ensuite sur les
marchés.
Dans le cas de séjours autogérés, des parents, dont le choix
ne se fait pas sans peine, peuvent être sollicités pour faire partie de l'équipe
éducative. En général, ce sont des mamans qui peuvent être emmenées pour faire la
cuisine, l'entretien ou bien pour être infirmières, lingères ou enfin pour jouer le
rôle d'animatrices en dehors du temps scolaire. Ceci, bien entendu, se fait en
concertation avec l'enfant du parent qui accompagnera le groupe.
Telle maman demande à être accompagnatrice. Je refuse carje
sais très bien que sa fille et elle ne se quitteront pas de tout le séjour, et cela va
à l'encontre des buts que je me suis fixés pourson enfant.
Je me souviens d'une autre maman que j'avais acceptée pour accompagner les enfants
(sinon, sa fille ne serait pas venue !) hélas, dans le métro, je devais m'occuper des
enfants mais encore davantage d'elle !
Nicole B.
Dans les écoles où certains parents interviennent déjà toute
l'année à divers niveaux, il est plus facile d'envisager ces formes de collaboration.
Il n'en reste pas moins que l'organisation d'un séjour est
incontestablement l'occasion de rapprocher parents et enseignants et d'élargir le champ
de leurs échanges habituels.
Au fil des années, on peut penser qu'une école qui
privilégierait la collaboration parents-enseignants-enfants verrait les rapports des
parents à l'école évoluer davantage vers une meilleure compréhension mutuelle et une
plus grande participation.
PENDANT LE SÉJOUR
LE PREMIER JOUR SUR PLACE, DÉCOUVRIR LES LIEUX ET S'INSTALLER
Une fois sur place, une première période est consacrée à la
découverte des lieux, de l'environnement immédiat et à l'organisation de la vie
matérielle : manger, dormir, se laver, entretenir ses affaires. On se rémémore,
ensemble, les règles que l'on s'est données au départ et on se rappelle le partage des
responsabilités. Chaque fois que c'est possible, on repère ensemble, peu après
l'arrivée, le site où l'on va partir à l'aventure : les pistes de ski, le lac voisin,
le gouffre où l'on va descendre, la mer ou l'océan, la montagne avoisinante, etc. Si le
groupe a été informé avant le départ de la disposition des locaux, il ne s'agit plus,
à l'arrivée, que de reconnaître les lieux. Le but est alors de s'y sentir bien, de se
les approprier, non pas égoïstement, mais pour confectionner un nid dans lequel on est
heureux de vivre ensemble.
Le rôle de l'adulte, dans cette phase, n'est donc pas de donner
la « bonne solution » mais d'amener le groupe, par des interrogations successives sur
les expériences, les tâtonnements et les erreurs, à comprendre ce qui va ou ne va pas
et à dégager ainsi progressivement un mode d'organisation satisfaisant.
S'il s'agit d'un centre permanent, on fait connaissance avec le
personnel qui est sur place.
Dès l'arrivée, on va saluer tout le monde, directeur,
animateurs, personnel d'intendance. Les enfants sont présents durant cette courte
présentation qui, au-delà d'une simple formule de politesse, constitue un facteur
sécurisant.
S'APPROPRIER LA SALLE DE CLASSE
Si, dans un centre à l'administration très rigide, il ne
restait qu'un lieu à s'approprier ce serait certainement la salle de classe. On fait en
sorte qu'elle s'adapte au matériel pédagogique apporté, aux activités prévues, au
fonctionnement d'une classe coopérative. Dans un premier temps, le groupe a tendance à
reproduire l'organisation de la classe initiale. Ce n'est pas important, il sera toujours
temps de la faire évoluer si nécessaire.
On recrée
des coins :
- coin de
travail individuel
- coin bibliothèque ou documentation - coin informatique
- coin pour la réunion coopérative
- coin jeux
- tables pour les collections
- table pour dessin et travaux manuels.
On examine comment une activité nouvelle, l'expression
corporelle par exemple pourrait se passer dans une salle prévue pour autre chose.
L'adaptation à un nouveau milieu est une des richesses de la
classe de découverte.
SE RÉPARTIR, CALMEMENT, DANS LES CHAMBRES
S'il est quelque chose de plus passionnant que de passer les
journées avec ses amis c'est bien de passer les nuits avec eux. La nuit complice des
intimités, des petits secrets mais aussi la nuit terrifiante, loin des siens, remplie de
fantasmes. Nuits redoutées ou attendues, les enfants sentent bien le rôle important
qu'elles jouent dans leur vie.
La répartition des enfants dans les chambres, leur organisation
même sont des facteurs de réussite du séjour.
Premier séjour dans les Alpes en refuge d'altitude
Les lits étaient de simples bacs en bois avec des matelas côte à côte. Surprise:
inquiétude surtout chez les grandes filles qui avaient besoin de plus d'intimité mais
finalement, souvenir exaltant de ces nuits « si près les uns des autres».
Deuxième séjour en chalet avec de petites chambres
Cette disposition a permis de mieux mettre en valeur chaque individualité mais les
conflits ont été plus nombreux et les souvenirs moins forts.
PREMIÈRE NUIT
Chacun sait bien que la fatigue du voyage, l'excitation du
départ, de la découverte de lieux nouveaux, l'insécurité engendrée par une situation
nouvelle, dans un endroit que l'on n'a pas encore fait sien, ne disposent pas les enfants
à passer une première nuit calme, où qu'ils se trouvent.
Pour beaucoup la présence d'une lumière douce (veilleuse) et la
proximité des adultes vigilants opèrent un effet bénéfique.
Après la première période de prise de contact et
d'organisation rapide, la vie collective est gérée chaque jour et transformée grâce à
l'interaction entre l'équipe éducative et la réunion coopérative des enfants : deux
institutions internes au rôle primordial.
RÔLE DE L'ÉQUIPE ÉDUCATIVE
Qu'il s'agisse d'une classe autogérée ou d'un séjour en centre
permanent, l'équipe éducative :
- encadre le lever, le déjeuner, les activités calmes après le
déjeuner, le coucher, etc. ;
- intervient en classe et dans les diverses activités scolaires - aide les enfants à
tenir leurs engagements
- est disponible, à l'écoute de chacun ;
- fait des synthèses permettant de réajuster régulièrement les grilles quotidiennes
d'activités ;
- règle les problèmes, les difficultés rencontrées par un groupe ou un enfant, par un
ou des membres de l'équipe elle-même
- assure le suivi des enfants.
- et enfin peut permuter les fonctions de chaque adulte afin d'apprendre diverses
techniques .
LE GROUPE-CLASSE ET SON INSTITUTION: LE CONSEIL DE COOPÉRATIVE
Le conseil de coopérative est le lieu où sont prises toutes les
décisions concernant la vie du groupe-classe.
Il est composé des enfants et des adultes présents dans la
classe. Il se réunit à des rythmes différents selon les groupes.
Tous les problèmes individuels ou du groupe sont exposés
pendant ce conseil, c'est là aussi que les enfants et l'adulte décident des activités
qu'ils feront pendant la journée en se référant aux projets qui avaient étaient mis
sur pied lors de la préparation pédagogique du séjour.
Cette vie
coopérative est plus un état d'esprit qu'une méthode.
C'EST L'ENSEIGNANT ET LE JOURNAL MURAL QUI
SERVENT DE RELAIS ENTRE LE GROUPE-CLASSE ET L'ÉQUIPE ÉDUCATIVE
L'ENSEIGNANT UTILISE SES COMPÉTENCES
AU SERVICE DE TOUS
C'est lui qui connaît le mieux la vie de la classe et, surtout,
il est le seul à connaître dans le détail les éléments qui ont présidé à la
préparation du séjour. Cette place privilégiée et la connaissance approfondie qu'il a
de chaque enfant lui confèrent un pouvoir qui, en général, fait que tout naturellement,
il est reconnu comme le coordinateur de l'équipe éducative, le responsable et le garant
du projet. Son rôle est primordial, il utilise ses compétences au service de tous, à
l'écoute des enfants comme des autres adultes. Ceci n'exclut pas bien sûr une
organisation coopérative des tâches suivant les lieux et les activités.
LE JOURNAL MURAL EST UN MOYEN DE
COMMUNIQUER
Les adultes de l'équipe ne peuvent, tous, vivrent chaque instant
de la journée avec les enfants et être au courant de toutes les questions soulevées. De
son côté le groupe-classe n'a pas toujours le temps d'évoquer en conseil de
coopérative tout ce qui lui pose problème :
Une feuille blanche affichée chaque jour dans un lieu accessible
à tous
LE BON FONCTIONNEMENT DE L'ÉQUIPE DES
ADULTES REPOSE SUR QUELQUES FACTEURS ESSENTIELS
Nous examinons ci-après le cas d'un groupe d'adultes et
d'enfants fonctionnant en complète autogestion dans un centre où ne se trouve aucun
personnel permanent. Pour jouer parfaitement son rôle d'équipe éducative encadrant en
permanence le séjour, celle-ci se réunit chaque fois que la vie du groupe le nécessite
afin d'examiner non seulement les aspects pédagogiques mais également les problèmes
psychologiques ou les questions matérielles. Ne pas condamner un adulte dans un rôle
déterminé, mais organiser un roulement, pour que chacun prenne en charge à tour de
rôle certaines activités, ou des questions matérielles cela est éducatif pour les
adultes eux-mêmes.
L'ORGANISATION DE RÉUNIONS
On se retrouve dans la cuisine.
En attendant que Laurence, responsable du coucher ce soir, descende des dortoirs, je
termine la mise au net de la cuisine, Jean-Pierre récupère les bons de caisse de la
journée pour faire les comptes, et Frédérique, dans la réserve, prépare la liste des
courses à faire en fonction de menus précis.
Puis, nous commençons la réunion.
D'abord, le vrac, ce qui doit sortir: notre entretien libre, à nous, adultes... Quelqu'un
note les points à reprendre. Puis, devant le tableau de papier, bilan de la journée et
précisions pour demain.
L'emploi du temps avec les différents groupes et le rôle de chaque adulte, s'affiche
progressivement.
Les premiers soirs, surtout, ces réunions sont longues. Je propose systématiquement
d'assurer, avec l'autre instituteur, les levers et petits déjeuners, les accompagnateurs
pouvant ainsi se lever plus tard!
On s'essaie progressivement à faire tourner les rôles : coanimer une synthèse
d'enquête, puis l'animer seul; aller à la cuisine, aux douches, en enquête... Je veille
au début à garder le groupe le plus grand avec moi.
Mais... souvent les tâches plus « scolaires » (enquête, notre vie, atelier) impliquent
la présence de l'instituteur, si bien que la cuisine échoue souvent aux accompagnateurs
! Je m'en tire en faisant systématiquement, au début, toutes les vaisselles, les
douches, les petits déjeuners, le ménage, laissant la cuisine à l'accompagnateur: c'est
plus long mais plus valorisant. Ainsi, les tâches matérielles ne sont pas réservées
aux mêmes personnes.
On nomme quelquefois, pour un temps limité (s'il y a deux classes)
- un adulte responsable de la cuisine (commandes,
rangements);
- un autre adulte responsable de l'extérieur (achats, voiture, contacts)
- un responsable de la vie du groupe (notre vie, enquêtes, réunions);
- un responsable de la maison (hygiène, boutiques, affichages).
A la condition que l'animation quotidienne tourne.
Ainsi l'adulte qui fait la cuisine aujourd'hui avec une équipe d'enfants n'est pas
nécessairement le responsable de la cuisine. Chaque jour les noms des
Les regroupements (réunions) ayant lieu quatre fois
dans la journée (de trois minutes à trois quarts d'heure), nous les faisons animer à
chaque fois par un adulte différent.
Il est important - et sécurisant - pour les enfants de sentir une équipe à qui
s'adresser.
Il est inutile de venir voir l'adulte X pour se plaindre que ça se passe mal avec
l'adulte Y, responsable des chambres aujourd'hui: c'est Y l'interlocuteur pour les
chambres. Mais, le journal mural, lu publiquement, reçoit toutes les critiques y compris
sur tel ou tel adulte. Le problème, affiché, sera discuté mais pas tout de suite, et
dans le lieu institutionnel approprié : le conseil de coopé.
Le recours-barrière c'est chaque adulte responsable qui en joue le rôle mais c'est aussi
l'équipe (qui tient le cahier de ses décisions) et le conseil de coopé.
LE SUIVI RÉGULIER DES ENFANTS
Parler des enfants en réunion d'adultes: sans nier, ni
cataloguer, mais faire en sorte par les institutions, par les différents groupes et
sous-groupes, d'aider à « grandir ». Il y a bien sûr la classe coopérative et ses
habitudes, mais il y a /à en plus, la multiplicité des adultes, une équipe d'adultes...
Si l'équipe en parle le soir, déjà, elle peut au moins éviter, même sans comprendre,
les rapports entre tel enfant et tel adulte, s'ils sont particulièrement régressifs !
L'équipe d'adultes, c'est l'occasion d'éviter la relation duelle systématique entre un
enfant et un adulte. Et puis pouvoir parler en équipedéculpabilise les rapports
difficiles -de tendresse ou d'agression - avec tel ou tel enfant.
Alors, dès que les premiers jours sont passés, j'accorde plus de temps au suivi des
enfants, en réunion du soir, afin que les « étiquettes » collées aux enfants ne
deviennent pas des marques indélébiles.
- Un parent qui, malgré les réunions préalables, n'a pas
compris tout le sens de la coopération intervient parfois de façon trop autoritaire.
- Des animateurs extérieurs ayant un contingent horaire rémunéré veulent s'en tenir
strictement à ce contingent (position que l'on peut comprendre) créant parfois des
déséquilibres dans l'animation.
- Des animateurs n'ayant pu venir dans la classe avant le séjour ne sont pas forcément
dans la dynamique de la classe.
- Des animateurs envisagent plus le séjour comme un séjour de vacances que comme une
classe de découverte.
- Les enfants face à de nouveaux venus ont de trop grandes exigences : ils attendent le
même comportement que celui de leur enseignant, la même personnalité.
Voici quelques actes qui permettent de résoudre nombre de ces difficultés
- un travail régulier de concertation toujours en relation avec le projet pédagogique
initial ;
- la mise en place de règles institutionnelles internes, de plannings
- le rôle de l'enseignant : qui met en confiance et qui est déterminant dans l'animation
des débats et la régulation de la vie du groupe en faisant respecter tableaux, emplois
du temps, plannings.
Il varie selon les types de séjours et l'âge des enfants. (Voir
une journée-type dans la partie : Fiches pratiques.)
L'emploi du temps est adapté à chaque cas particulier (en
fonction des groupes, des conditions matérielles, climatiques, etc.). Il ne constitue pas
un modèle à reproduire. Il s'inscrit dans les objectifs des différentes activités
élaborées lors du projet d'ensemble.
LA MISE EN PLACE DES RÈGLES DE VIE EST PROGRESSIVE
Il arrive que, malgré une préparation minutieuse du séjour et
une organisation très coopérative des premiers jours, certains enfants aient une mise en
route difficile. Vouloir que l'organisation collective soit l'affaire de tous, avec les
enfants qui vivaient chez eux dans un cadre strict, fait que certains d'entre eux vivent
ces moments avec une légère anxiété. D'autres profitant de cette liberté toute neuve
se considèrent dès le début en vacances et ne se soucient que de leur « petite
» vie et de leurs « petites » affaires. De ce fait, il est indispensable de mettre en
place une organisation collective progressive qui tienne compte de ces difficultés et
tente de les surmonter, en considérant les rythmes de chacun. Le premier jour ce sont les
volontaires qui ont fait les repas et les vaisselles. Nous avons vu qui était dynamique
pour ce genre de travail, qui était en sécurité.
Le soir, en équipe d'adultes, je propose l'établissement d'équipes de trois ou quatre,
hétérogènes, mixtes, classes mélangées.
Le lendemain matin
Après entretien, courte réunion de
coopérative.
Ordre du jour :
- Règles de vie proposées par l'équipe d'adultes.
- Proposition de tous.
- Les équipes de services « modifiables ».
- Organisation pour les projets des jours suivants.
L'équipe
éducative et les enfants les gèrent parallèlement dans les mêmes lieux institués :
réunions, entretiens, journaux muraux.
Pour plus
de commodité nous les séparerons pour mieux les présenter.
LA GESTION DE LA VIE MATÉRIELLE EST L'AFFAIRE DE TOUS
LES REPAS, LES MENUS PEUVENT ÊTRE
PRIS TOTALEMENT EN CHARGE PAR LE GROUPE
Avec des
grands de cours moyen, voici un exemple de fonctionnement sur deux jours
La veille, l'équipe prévoyait le menu pour lajournée à
venir en tenant compte des souhaits du groupe, de ce qui avait été déjà fait les jours
précédents, de ce qu'il y avait en stock et des restes. Ensuite, le petit groupe allait
faire les achats nécessaires en essayant de résoudre les problèmes posés (manipulation
de l'argent, comparaison des prix...).
Le lendemain, la même équipe se retrouvait à la cuisine.
Faire la cuisine : un moment important qui peut vite devenir angoissant si on ne met pas
de garde-fous. Très souvent, on tombe dans le piège du temps...et on est en retard,
l'adulte trouve que les enfants ne vont pas assez vite donc, il a tendance à prendre leur
place
et ceux -ci deviennent spectateurs ou larbins: « va me chercher cela, pose
ça là, épluche ça, tourne ça... » Très vite l'adulte, homme-orchestre, s'essoufle
tandis que les enfants désoeuvrés... on connaît la suite.
Il faut donc considérer ce travail comme important, s'y mettre à temps et étudier
avec l'équipe le travail à faire et sa répartition.
Il est utile de prévoir des activités bouche-trous pour
occuper ceux qui ont terminé avant les autres, et garder aussi l'équipe homogène.
R. Toussaint
L'ENTRETIEN,
LES TÂCHES MÉNAGÈRES
FAIRE TOURNER LES RESPONSABILITÉS
A l'enthousiasme des premiers jours et des premiers tours
succède rapidement une routine dont il faut assurer la durée. L'une des solutions est
sans doute de faire en sorte que chacun ait rarement deux fois le même service. Cela
paraît possible dans les séjours entièrement autogérés.
Et si l'équipe d'adultes comporte une cuisinière en titre, rien
n'empêche de lui donner un sérieux coup de main.
Après a voir dîné, une dizaine d'élèves fon t le service :
un élève lave la vaisselle pendant qu'une personne rince, deux élèves essuient. Un
élève range et les autres s'occupent de nettoyer la salle à manger (essuyer les tables,
balayer).
Comme nous l'avons vu au chapitre précédent, la vie dans les
chambres revêt une très grande importance pour les enfants et donne lieu à de multiples
discussions, provoque de nombreux problèmes. Cela n'a rien d'étonnant quand on sait que,
pour la plupart d'entre eux, il s'agit là d'une première expérience hors de la chambre
personnelle de la maison ou de la chambre partagée avec frères ou soeurs. Si l'on a pris
le parti d'écouter les problèmes de chambres, puisqu'ils jouent un rôle certain dans la
réussite du séjour, il s'avère vite qu'ils prennent beaucoup de temps, lors des
réunions, avec le risque d'occulter d'autres problèmes non moins importants.
Pour éviter cela, il est possible d'organiser de courtes
réunions sur place visant à régler les problèmes les plus simples.
Quelquefois, une simple petite « réunion de chambre » au
moment du repos de l'après-midi, avec un adulte serein, permet de régler les problèmes
: dédramatiser les inévitables slips sales qui traînent, objets « volés » (perdus
Une armoire qu'on peut bouger permet de faire une séparation, un
lit laissé volontairement vide permet d'inviter quelqu'un (enfant ou adulte) pour les
moments de calme ou la nuit.
Ce souci de l'éducation dans toutes ses tâches : faire faire
aux enfants et non faire soi-même, permettre l'expression de l'enfant par des travaux
manuels et non lui fournir un modèle, permettre la liberté de choix de telle ou telle
activité et non imposer une vie commune reste le souci permanent des adultes.
Il serait incohérent de simplement reporter les règles de
vie adoptées dans les classes avant le séjour. A d'autres conditions de vie, autres
règles, autres nécessités : si un minimum est permanent , de nouveaux codes sont
à mettre en place à la demande de la vie elle-même.
En général, les séjours sont réglés par trois types
d'activités - les activités de découverte du milieu ;
- les activités sportives considérées comme des moyens de
découverte du milieu ;
- les activités ludiques ou de contre-effort : jeux, veillées, fêtes, spectacle, etc.
dont la motivation naît le plus possible d'une certaine cohérence avec les activités du
séjour.
C'est du travail sérieux que d'organiser un spectacle, une fête
qui se prépare en tout lieu, y compris (surtout ?) en classe, car ce sont bien des
activités globales. Chaque type d'activité est adapté à l'âge des enfants et se
situe, ou pas, dans le prolongement de la préparation du séjour selon qu'elle continue
ou non un projet préétabli avant le départ.
Quel que soit le cas, tout l'esprit de ces activités est sans
doute déjà contenu dans une phrase des 1.0. du 29 septembre 1971 qui préconisent « Une
journée continue dont toutes les activités s'inscrivent dans l'étude du milieu. » Ce
qui sous-entend : cohérence-harmonie, complémentarité des activités mais aussi
primauté donnée à cette étude du milieu qui devient une fin en soi.
LES ACTIVITÉS DE DÉCOUVERTE DU MILIEU
Il s'agit d'acquérir des connaissances ou des moyens de
découvrir le monde
Pour parvenir à cette fin, on procède par étapes. Ce sont ces
étapes successives que nous allons examiner en sachant qu'il s'agit là d'une démarche
générale à adapter au niveau et à l'âge des enfants.
LORS DES ACTIVITÉS DE DÉCOUVERTE, LA
PREMIÈRE ÉTAPE EST CELLE DE LA DÉCOUVERTE « SAUVAGE »
Sans papier, ni crayon, sans magnéto, ni appareil photo, on part
à la découverte. On est surpris, intrigués. On s'étonne, on se demande. C'est la
découverte « sauvage ».
Si on pouvait ne pas commencer par « les
questions » ? Mais passer une journée chez les correspondants ou chez un enfant du
village où on séjourne sans questionnaire, ni compte rendu à faire. Pédagogie nouvelle
ou pas, il est souvent possible de correspondre avant le séjour avec l'école du village
où on va aller. Cela permet d'organiser des occasions de rencontres, de prévoir un
mercredi où l'on sera invité dans les familles par exemple. Et puis, les in vitations
mutuelles : quelques enfants viennent goûter au chalet, à la « colo », ou viennent en
promenade, en excursion. Puis, un élève passe une journée chez le voisin quia un fils
de son âge. Mais cette attitude inquisitrice, questionnaires, magnétos systématiques.
Quel gâchis !
Ne pas
tomber dans le piège de l'antîdécouverte : le
questionnaire rituel
Attention à la non-écoute systématique! On n'écoute pas, on
passe aux questions. Ces questions fanées, calquées sur /a manie des QCM, des cases à
cocher, ces questions fermées dont les réponses doivent tenir en un mot (ou en nombre !)
genre sondage. Tout dépend du contexte.
Le dimanche-jour-où-il-n'y-a-pas-de-ski, descente chez le tailleur de pierres ou le
fermier:
- Combien d'heures travaillez- vous par jour?
- A quelle heure vous commencez ?
- Combien gagnez-vous ?
Quel sens ont ces questions, si elles se substituent à l'écoute, à l'observation ?
Quel sens ont-elles si on n'a pas de point de comparaison valable ?
Le fermier ne sait pas en général combien de temps il travaille « par jour ».
Mais il sait combien dure la traite... en été ? ou en hiver ? S'il fait un effort, il
peut répondre : deux heures de traite, une heure pour les cochons et le reste...
On peut déduire : trois heures en tout. Il n'en fait pas lourd!
Ou bien deux heures de traite, c'est beaucoup, si on a une idée de la durée de la traite
à la ferme voisine.
De même: « A quelle heure commencez- vous ? »
Même pour un salarié, ça peut donner (pour les deux huit) - Ça dépend si je suis du
matin ou de l'après-midi!
Si on arrête là, certains en déduiront que l'interviewé ne travaille qu'une
demi-journée.
- Combien gagnez-vous ?
Là, je n'entends que l'apprenti en général ou le smicard qui répondent!
Et les enfants comparent leur argent de poche avec le salaire de l'apprenti, un peu plus
vieux qu'eux, et en déduisent qu'il gagne « beaucoup ».
De même, le smicard suscite des cris d'envie ! Par contre, si c'est une vraie question,
si on la pose pour comparer avec quelque chose que l'on connaît ou que l'on a étudié
(le salaire horaire du grand frère en travail posté 3 x 8 par exemple), alors la
réponse prend du sens parce que la question en avait. Plutôt que cela, je préférerais
encore le livre de géographie ! Si les textes sont étrangers à l'enfant, au moins les
conclusions générales sont plus... rigoureuses.
La visite au zoo, le questionnaire à case n'apprennent rien
à personne imaginerait-on un chercheur aller étudier une société ainsi ?
Les ethnologues on-t-ils jamais compris quelque chose en
commençant a vec des batteries de questionnaires ? C'est risible. Il ne faut pas
confondre avec les enfants: réponse simple-chiffrée si possible et méthode
scientifique. Alors que la réponse à une question « fermée » n'est que le
prolongement de la question ! Que reste-t-il d'intéressant si la question n'est pas
enracinée dans le seul sens sérieux : le besoin, le désir de savoir, de comprendre.
L'étude du milieu sert à se poser de vraies questions; à résoudre des problèmes que
l'on se pose réellement.
L'étude du milieu sert à relativiser, à prendre de la distance et donc commencer à
comprendre sa façon de voir à soi.
Très vite il va falloir organiser, noter les informations
recueillies, représenter, communiquer, découvrir de nouveaux procédés, tout en
rappelant les acquis. A cette étape, les disciplines instrumentales vont aider les
élèves à fixer les découvertes, à pratiquer, expérimenter, développer des
situations identiques à celles observées, à apporter des informations supplémentaires,
illustrer et étayer leurs travaux, enfin à personnaliser la classe de découverte. (Dossier
pédagogique de L'Éducateur ... )
a) mise en ordre : premier classement ;
b) questionnement, et il ne s'agit pas là du «
questionnaire rituel » mais de la curiosité normale suscitée par la découverte
sauvage, qui va justifier la troisième étape :
Retour sur le terrain pour des enquêtes et de nouvelles
observations organisées dans un but déterminé.
Une classe de CM2 de l'école annexe Bellevue de Limoges est
allée en classe de découverte pendant sept jours à Vernines, petit village du
Puy-de-Dôme.
Un sujet
d'étude évident : le village
·
Découverte sauvage
C'est la première découverte qui se fait tout naturellement
(puisque c'est là où l'on va vivre pendant sept jours), de façon sauvage et qui induit
les premières questions.
- Les maisons sont différentes de chez nous par leur forme, les matériaux, la pente des
toits. Pourquoi ?
- C'est un petit village avec beaucoup de vieux bâtiments, beaucoup de fermes, quelques
commerces. Est-ce que ce sont les seules activités de ce village ?
- On n'a pas vu de poste, ni d'école, ni de mairie: y en a-t-il ?
- On a vu des monuments dont en ne connaît pas le rôle.
·
Organisation d'une découverte plus
opérationnelle
Pour répondre à toutes ces questions, il va falloir s'organiser:
- pour une observation plus systématique du
village;
- pour mener des enquêtes et interviewer: le secrétaire de mairie, des fermiers, des
artisans, des commerçants, des personnes âgées.
a) Pour l'observation du village:
On s'organise en huit groupes, chaque groupe étant chargé d'une direction d'observation
bien définie, les informations recueillies devant être notées au fur et à mesure sur
un plan muet polycopié.
Ainsi les élèves doivent
- utiliser le plan, s'orienter;
- observer en sélectionnant les informations;
- noter selon un codage pertinent;
- opérer en situation d'autonomie complète.
Ce que chaque groupe doit repérer et situer sur son plan
1. Les fermes - 2. Les commerces, les artisans - 3. Les habitations - 4. Autres fonctions
(cimetière, monumentaux morts, église...) - 5. Signalisation routière - 6. Bâtiments
récents ou anciens (occupés ou non) - 7. Les toitures (ardoise, tuile, tôle) - 8. Les
matériaux des murs.
b) Pour les enquêtes:
La brièveté du séjour oblige à dissocier les moments de découverte et les, moments
d'exploitation. Y est pratiquement impossible de retourner interviewer les gens une
seconde fois si l'on a oublié de poser certaines questions
Exploitation
La synthèse de ces travaux ne sera réalisée qu'au retour à Limoges.
Que l'on parle de disciplines instrumentales au service de
l'étude du milieu ou d'acquisitions scolaires liées à cette étude, en mathématiques,
français, éveil, lecture, poésie, musique, arts plastiques, éducation physique, il
faut savoir qu'il y a des interactions si étroites entre ces deux domaines qu'il est
difficile de les dissocier pour les étudier séparément.
On
distingue :
- Les outils qui vont tout naturellement être mis en oeuvre pour
prendre une conscience plus claire, plus riche du milieu découvert : croquis, cartes,
dépliants touristiques, livres, documents officiels, graphiques, tableaux, calculs mais
aussi jumelles, boussoles, magnétophones...
- Les situations dont on tire des occasions d'activités motivées : itinéraires et
notion de vitesse en math, lettre aux parents et expression écrite en français.
La
préparation du voyage peut donner lieu à de nombreuses recherches
- calcul de la distance à parcourir ;
- travail sur des cartes à des échelles différentes
- calcul du prix de revient du voyage ;
- recherche du moyen de transport le plus économique.
Tout au
long du voyage :
Relevés d'horaires, de distance (compteur kilométrique) qui
permettent de travailler sur les durées et d'aborder la notion de vitesse moyenne.
Pendant
le séjour :
- coût du
séjour
- éléments de budgets
- mesures de longueurs : distance école-centre
- repérages horaires des trains ;
- coût d'un équipement de ski (renseignement dans des magasins)
- problèmes divers : vitesses du ski, altitudes (dénivellations), habitants,
statistiques, graphes (population - âge).
De jeunes
adolescents peuvent gérer totalement le budget d'un camp.
Avec les plus jeunes - Exemples :
Avant le départ, travail mathématique sur la répartition des
enfants dans les chambres. Nous avions le plan du centre, nous savions le nombre de places
de chaque chambre. Nous étions 40, nos correspondants 42.
Au travail de mathématique s'est ajouté évidemment le fait que chaque enfant voulait
partager la même chambre que son correspondant (affinités, problèmes des frères et
soeurs voulant être ensemble_). Le travail s'est fait en deux groupes SE, CP, CE1 et
CE2-CM. Échanges nombreux avec les correspondants.
Au centre
Nous sommes 82 et 7 adultes: 89 personnes, les tables de salle à manger sont prévues
pour 8. Combien de tables occuperons-nous ? (Voir document ci-joint.)
Tableaux à double entrée : Habillement - Responsabilités -
Emploi du temps Groupes de ski...
Relevés de température : Thermomètre à la fenêtre - Différences de températures.
Plan du centre : Déplacements - Repérages - (tracés).
Les sciences
En biologie - Exemples:
La découverte d'un nouveau milieu amène de nombreuses
questions, en comparaison avec le milieu d'origine.
Ce n'est pas comme chez nous, les cailloux ne sont pas pareils.
Il y a des forêts mais on n'y trouve pas les mêmes arbres que chez nous. Pourquoi ? Les
forêts sont localisées à des endroits précis: au sommet des collines, sur le versant
des montagnes. Pourquoi ?
Y a-t-il les mêmes animaux que chez nous ?
On peut aborder la notion d'équilibre biologique, sa fragilité
et le rôle important de l'homme sur cet équilibre.
Si on est au bord de la mer, un travail important sur la faune
marine peut être mené à partir de nombreuses récoltes d'enfants :
-
observation des différents coquillages ;
- classification, comparaison avec les fossiles
- comment vivent ces animaux ? Notion d'adaptation au milieu, aux conditions de vie
parfois difficiles. (Prendre conscience du respect de la vie : respect des habitats, etc.)
;
- les relations entre ces animaux (chaînes alimentaires, équilibre).
En
sciences physiques et technologie - Exemples :
- La visite
d'un barrage peut amener un travail sur la fabrication de l'électricité (fabriquer une
mini-centrale avec une roue à eau et une dynamo), sur la notion d'énergie, sur la notion
de masse (d'où vient l'eau ? où va-t-elle ?).
- L'observation des bateaux sur la mer peut provoquer tout un travail sur la flottaison.
(Comment des bateaux aussi lourds peuvent-ils flotter ? Pourquoi les bateaux ont-ils
besoin d'avoir une aussi grande partie dans l'eau ?).
- La découverte d'une écluse peut amener à fabriquer une maquette pour mieux comprendre
son fonctionnement. En classe de neige :
- force d'application des masses (ski, neige sur le toit ... ), pour aborder la difficile
notion de pression ;
- taille des skîs/taille de l'utilisateur
- expériences : de la neige à l'eau - de la neige à la glace - de l'eau à la glace ;
- la pression de l'air (baromètre)
- vents et nuages ;
- la course du soleil
- la lumière ;
- mon pull me donne-t-il de la chaleur ?
- le « fer » de mon bâton de ski est-il froid ? (cf. nos BT).
En éveil historique et
géographique
Chaque thème est étudié en liaison avec les découvertes, les
questions qu'on s'est posées. Plusieurs pistes sont possibles :
- la situation du lieu (en ville, au bord de mer, au village, au carrefour de deux routes
départementales ... ) ;
son évolution dans le passé : causes...
son évolution actuelle ou future, avec ce que cela implique dans l'histoire des
nations ou l'histoire contemporaine
- les maisons aspect, répartitions, occupation (vers la démographie)
- les activités fermes-commerces-ateliers-métiers... exploitation commerciale de la
montagne-promotion immobilière ;
- le paysage, ses variations historiques, le rôle de l'homme, destructions des sites,
rattachement plus ou moins tardif à la France, aux voies d'échanges.
Il est nécessaire pour ces études que les enfants se
familiarisent avec un certain nombre d'outils qui favorisent leurs découvertes, et qu'ils
réinvestissent tout au long du séjour :
- savoir
lire une carte, se repérer, s'orienter
- apprendre à préparer, conduire et exploiter une enquête.
Pour les plus jeunes :
- prendre des photos
- faire des maquettes en pâte à papier, en bois
- constructions en « lego » (téléphérique).
Quels ruisseaux courent encore dans la mémoire de nos CP, dix
ans après ? Dans quels châteaux noirs se réfugient leurs rêves ?
Il s'agit plus peut-être
d'imprégnation, de découvertes fondamentales, de mise en place d'attitudes de
questionnements que de découverte systématique : faire des barrages dans le ruisseau,
prendre son heaume pour attaquer le château de Murol, s'embarquer sur un drakkar. (Vous
aurez reconnu un canoë Leclerc) avec les correspondants... normands. Savoir le silence,
la nuit, la mer, sans limites.
a) Le relief
Comparaisons de deux régions : la nôtre et celle du séjour en classe de découverte.
Ces régions appartiennent à un ensemble plus vaste, lequel ? (Par exemple, l'Auvergne
appartient à un ensemble plus vaste : le Massif central.)
Retrouve-t-on ailleurs les mêmes constantes qui caractérisent le paysage que nous avons
étudié ? (Étude du relief de la France.)
b) La population
Là aussi on arrive à dégager des constantes, par comparaison de deux régions (exemple
: mouvement de la campagne vers la ville, vieillissement de la population rurale,
dispersion en petits villages dans la campagne ou dans la montagne, regroupement en
agglomérations importantes dans les plaines ou les vallées).
Observe-t-on les mêmes phénomènes dans les autres régions françaises ?
Ces phénomènes ont-ils les mêmes causes que celles que nous avons pu observer ?
c) Les
climats
On a pu observer des différences d'une région à l'autre. A quoi tiennent ces
différences ? (Se munir de relevés météo des mois précédents.)
d) L'agriculture
Les notions d'adaptation, de spécialisation, de mécanisation et de motorisation, de
rendement, découvertes pendant le séjour constituent des points de départ pour
s'interroger sur les différents aspects de l'agriculture en France et sur son évolution,
mais également :
- l'élevage en montagne, les pâturages
- les végétaux et les animaux ;
- les arbres, reconnaissance, comptage, leur rôle
- relevés de traces d'animaux.
e) L'industrie
et le commerce
Les visites de diverses entreprises ayant bien permis de cerner les activités du secteur
secondaire constituent une bonne introduction à une extension au niveau national.
f) Les visites d'églises, de châteaux peuvent déboucher
sur l'étude de périodes historiques.
Les activités touchent d'une part le domaine fonctionnel, par
besoin de « techniques » de communication, et d'autre part, le domaine émotionnel et
affectif, celui de la création et de l'imagination. La classe de découverte est
l'occasion d'activités motivées.
Travail
de vocabulaire - Exemples
Recherche de termes précis, voire spécifiques, en situation,
pour faire un compte rendu à propos des différents sujets étudiés, par exemple en ce
qui concerne :
- l'architecture religieuse (à la suite de la visite d'une église)
- la vie agricole (bâtiments, machines, techniques, habitat, métiers...
- les paysages rencontrés.
On a vu du lait sortir de la vache... ou de la chèvre... je ne
sais plus.
Malika, CE.
- de classement de mots de sens voisins
- d'établissement d'échelles de nuances
- d'enrichissement de la précision par des déterminants, des épithètes
- de construction de phrases ;
- d'utilisation de textes d'auteurs, de montages d'articles puisés dans la presse locale
;
- d'écoute d'un français différent (parlé-chanté).
Travail
d'expression écrite - Exemples :
a)
Comptes rendus (pour le groupe lui-même
ou/et pour les correspondants) :
- de diverses activités
- de
moments de la vie collective, sous forme de rédaction d'un album illustré. Réalisation
individuelle ou en équipe. Ce travail peut se dérouler en trois temps :
recherche des idées. Élaboration du plan du compte rendu
réalisation du brouillon de ce compte rendu ;
mise au net après correction avec l'enseignant. est l'occasion de dégager la
différence entre le compte rendu scientifique qui a son propre langage et sa syntaxe, qui
peut inclure schémas et tableaux numériques, et le compte rendu narratif qui est le
récit d'un moment vécu.
b) Textes
libres pour le cahier de vie ou pour les correspondants.
c)
Expression écrite (orthographe, grammaire et conjugaison) liée à la correspondance avec
la famille.
Travail
de lecture - Exemples
a) Lectures
silencieuses en liaison avec l'exploitation du séjour en éveil.
b) Recherche
dans divers manuels de « lecture-communication » des textes relatifs aux différents
sujets étudiés.
c) C'est l'occasion de vraie lecture pour les débutants : les enseignes, les consignes,
le journal mural, la correspondance ! ... Que de besoins d'écrire : pour raconter,
demander, remercier C'est aussi un moment privilégié pour les expressions du temps, il y
a deux jours... dans deux jours... avant de parler tu... la nécessité d'adjectiver
l'herbe fraîche, la chèvre qui... le toit de... Et puis tous les jeux de langue
Poésies
- Exemples :
a)
Recherche pour apprendre ou lire des textes poétiques sur les thèmes évoqués.
b) Atelier
d'écriture : étude structurale de quelques poésies pour déboucher sur des créations
individuelles ou collectives de textes « à la manière de... »
c) Création
spontanée de poésies inspirées par le séjour.
L'éducation artistique
et manuelle
Le séjour
permet de s'imprégner d'un bain d'images important. Bien sûr, une grande part est
laissée à l'expression libre, au dessin spontané, mais c'est aussi l'occasion de
chercher avec les enfants des moyens pour améliorer cette expression, des techniques pour
mieux traduire ce que l'on veut.
Par
exemple, face à un paysage :
- Comment
le ressent-on ? Est-on sensible aux formes, aux couleurs, au rythme, etc. ?
- Quelle technique utiliser pour traduire le mieux possible notre sensation ?
·
collage de matériaux divers pour traduire
les volumes ;
·
dessin au crayon avec recherche sur les
graphismes pour traduire les différents plans ;
·
prise de photos-développement
·
maquettes ;
·
recherche sur les couleurs, les formes
·
tournage d'un film de fiction se déroulant
au centre (caméra vidéo)
·
peinture à l'éponge, au pochoir ou à la
bruine pour traduire les tâches de couleurs ;
·
mélange de peinture et de collages
réalisation d'un diaporama.
Pour se
souvenir de ce qu'on a vu, on peut avoir recours à la photo et comparer les deux moyens
d'expression : photo, dessin. Mais c'est aussi l'occasion d'apprendre à faire un croquis
; observer pour dégager les grandes lignes d'un paysage, les différents plans, l'annoter
par des remarques sur les couleurs. Ce croquis servant de base à la réalisation du
projet final de dessin.
Le dessin d'observation, très précis
- de toits en ardoise ;
- de façades de maisons en pierre
- de branches d'arbres ;
- de l'allure générale d'arbres.
LES DOCUMENTS, LES TÉMOIGNAGES DE
SPÉCIALISTES PARTICIPENT A LA PHASE DE RECHERCHE ET D'OBSERVATION
C'est au moment où la réflexion, la comparaison et
l'expérimentation surgissent que des documents de toutes sortes appuient une recherche,
la complètent, la développent. Il peut s'agir de documents écrits (collection BT,
albums, livres, recueils, manuscrits) ou audiovisuels (diapositives, films, bandes
sonores).
Ne pas
oublier d'emporter des atlas.
L'intervention
d'un spécialiste
Dans certains cas le groupe-classe fait appel aux compétences
d'un spécialiste, telle cette classe qui charge deux enfants d'écrire à un professeur
de géologie d'université pour lui exposer les questions collectives issues d'une
enquête sur la géologie des Pyrénées.
LA DERNIÈRE ÉTAPE EST CELLE DE
L'ORGANISATION, DE LA SYNTHÈSE ET DE LA MISE EN VALEUR DES TRAVAUX
Les informations recueillies sont structurées et font, lorsque
c'est possible, l'objet de synthèses, non refermées sur elles-mêmes mais provoquant un
nouveau questionnement, une ouverture, par le biais d'une documentation adaptée à une
extension. Pour finir, on trouve diverses formes de mise en valeur. C'est le passage à la
trace écrite, au schéma voire à la réalisation manuelle et technique. Divers supports
permettent cette mise en forme, ils sont à la découverte ce qu'est le fixateur à la
photo. Ce sont
- le
journal scolaire
- la correspondance
- les comptes rendus, les conférences
- les albums, les romans-photos préparés à l'aide de dessins (techniques ou
artistiques)
- les photos
- les diapositives
- les films
- les enregistrements
- les textes
- les BD
- les schémas.
Toutes les activités n'impliquaient pas un compte rendu
richement élaboré mais, bien souvent, tel ou tel fait était illustré par un article à
tournure humoristique dans le « Gaulois », notre journal quotidien conçu et élaboré
entièrement par les enfants, notre effort d'adultes se limitant à l'impression sur
stencils pour la ronéo et au tirage des articles. Ce journal a contribué pour une large
part à créer l'ambiance, le mixage, l'esprit d'initiative et l'esprit critique de chaque
enfant. Sa réalisation a été une activité « choc » du séjour.
Vers une autre approche de la découverte de l'environnement
Un système est ouvert et complexe.
Un système s'analyse sous deux angles
structural : une limite, des éléments, un réseau de communication
fonctionnel : un flux d'énergie, des vannes contrôlant les débits de ce flux,
des centres de décision, des boucles de rétroactions.
Pour être un peu plus précis, prenons un exemple : à Bizerte (Tunisie), au mois de
juillet, on ne peut pas ne pas être frappé par la présence de la pastèque. Ce fruit,
ce légume (déjà une question) nous a amenés à en étudier le circuit commercial en
faisant une enquête dans la ville. Le schéma suivant est le résultat des renseignements
accumulés.
- plusieurs circuits sont possibles entre le producteur et le consommateur;
- des échanges de flux entre les éléments structuraux du cycle des pastèques :
flux de matière : la pastèque et ses déchets;
flux d'énergie : on aurait pu tracer ces flux entre producteurs et détaillants : il y a
du travail;
flux d'information : ceux venant de l'administration concernant les prix (les marges
bénéficiaires sont fixées), la qualité (des pastèques sont refusées au marché de
gros parce qu'elles ne présentent pas la qualité requise), etc. et des flux
d'information arrivant aux partenaires par d'autres canaux : le bouche-à-oreille par
exemple;
les flux financiers: impôts-taxes-achats;
- une boucle de rétroaction : retour aux champs de pastèques, l'engrais donné par les
déchets.
Si l'on fait fonctionner l'ensemble, on a une, ou même, des
boucles : l'étude n'est plus linéaire sur le mode cause à effet. Cette boucle ne se
reproduit pas éternellement de la même façon : l'intérêt est de voir comment, dans le
cas le plus simple, un des éléments constitutifs en changeant peut modifier l'ensemble
du système ; et à un niveau plus complexe, percevoir que rarement un seul élément
varie. Il s'agit plutôt d'un groupe de variables. Le système « pastèques » est en
équilibre à un moment donné, imaginons que le flux de matière, par exemple, évolue
vers le plus ou le moins, il y a déséquilibre momentané jusqu'à ce que le système
retrouve un nouvel équilibre. On peut imaginer d'autres scénarios en replaçant le
système dans d'autres temps, d'autres lieux.
Le modèle propose est volontairement simple. Nous pouvons aller
plus loin en reliant le système « pastèque » à d'autres systèmes
- les salaires, l'emploi, le pouvoir d'achat ;
- l'importance des familles : en Tunisie, on achète des pastèques entières de 10- 13 kg
; en France, on demanderait qu'elles soient partagées
- l'information du consommateur - les habitudes alimentaires, etc.
Aucun système ne fonctionne indépendamment.
Un autre aspect intéressant de la démarche systémique est le
rôle de « vannes ». Par exemple, toujours à propos de la pastèque, il y a une foule
d'informations provenant de l'administration sous forme de règlements, précisant les
taxes, en particulier. Or seuls 10 % de ces taxes sont effectivement perçus ; il y a
désordre quelque part : où se fait la déperdition de l'information, comment s'explique
ce manque d'efficacité ?
Il semble paradoxal d'écrire un chapitre concernant
spécialement les activités sportives alors qu'il a été dit qu'elles étaient
considérées comme un moyen au service de la découverte du milieu, un instrument de plus
parmi les disciplines instrumentales évoquées plus haut.
Ce chapitre à part a pour seul but d'insister sur cette façon
de voir les choses étant donné que, trop souvent, les activités sportives sont
considérées comme une fin en soi.
On ne fait pas du ski, de la voile, du vélo, de l'équitation,
de la spéléo, du canoë, de la marche, dans un but de performance, mais pour comprendre
comment les hommes d'une région donnée ont utilisé ces activités à leur portée pour
explorer plus largement leur milieu de vie, maîtriser la nature environnante et survivre.
Partout, les activités physiques sont au service de la
découverte : camper, marcher pour découvrir un site.
Il faut essayer de s'intégrer naturellement au milieu.
Gisèle
Dans un deuxième temps, l'expérience montre qu'il est
nécessaire de bien maîtriser l'engin, quel qu'il soit, pour qu'il devienne un outil bien
adapté au but qu'on s'est donné. Il ne suffit pas de monter sur un voilier pour naviguer
sur la mer, de chausser des skis pour marcher sur la neige, d'enfourcher un cheval pour
avancer plus vite.
C'est cette découverte en situation, et elle seule, qui
représente un travail éducatif bien loin de tout esprit de compétition. La compétition
peut intervenir plus tard, lorsqu'il s'agit de se perfectionner, de se dépasser. Ce n'est
pas le domaine de la classe de découverte.
Au départ, il s'agit donc de mettre les enfants en situation, de
les aider, de les encourager.
Chaque fois
que c'est possible, garder un groupe de débutants avec soi
Ce sont les enfants les moins bien coordonnés, les plus mal à
l'aise, qui ont besoin, dès le départ, d'un maximum de compréhension. Chaque fois que
cela sera possible, il sera bon que l'enseignant garde avec lui un groupe faible. //
l'aidera à progresser à partir de ses échecs, de ses découvertes : « Tu es tombé,
mais regarde ce qu'il s'est passé. En tombant tu as tourné. Pourquoi ? Maintenant on va
faire déraper ce ski en restant debout... »
Chaque victoire sur eux-mêmes est une étape franchie vers la
réussite, la satisfaction d'avoir osé. On fête les premiers virages réussis mais aussi
les premiers « dessalages » (le héros a montré au groupe qu'on pouvait s'en sortir !).
On fait des groupes de niveaux qui ne restent pas cloisonnés
d'un bout à l'autre du séjour, mais qui, au contraire, offrent des possibilités de
changement, créent des passerelles.
On donne des possibilités de choix en ce qui concerne le type
des activités - ski de fond
- ski alpin
- ateliers
divers : voile, équitation, parcours santé.
Les activités physiques sont vécues comme une joie à faire
partager aux correspondants, si c'est le cas d'un séjour avec eux.
La classe de découverte permet de courir de « vrais » dangers
(chutes, dessalage, se « perdre » dans la forêt), au lieu de les vivre par procuration
devant la télévision et, plus tard, dans la plus totale irresponsabilité, au volant
d'une voiture par exemple.
C'est une démarche qui permet de démythifier les images
audiovisuelles à une époque où les enfants, les jeunes, les ingurgitent beaucoup trop
passivement et où ils ne voient que des images de réussite, dissimulant l'entraînement,
les échecs, c'est-à-dire le tâtonnement qui a précédé l'exploit. En ce sens
l'activité sportive restitue le sens de l'effort formateur.
Elle
permet également d'éviter les pièges de la compétition
Éviter la compétition à tout prix est un état d'esprit qui ne
s'instaure pas sans rencontrer quelques difficultés.
Même dans le cas où les enfants, les jeunes sont habitués
depuis leur classe d'origine à ne pas vivre les activités sportives dans un but de
compétition, il arrive que l'entourage n'adhère pas à cette manière de voir les choses
et qu'il trouble la sérénité du groupe.
Placé dans un contexte de compétition à outrance le groupe a
tendance à remettre en question ce qui semblait acquis.
Pourquoi ne passerions-nous pas les « étoiles » comme les
enfants des autres classe de neige ?
Pourquoi ne ferions-nous pas de régates classées comme les
adultes ? L'attitude non compétitive amène de nombreuses discussions en réunion de
coopérative.
La notion de compétition avec soi-même est difficile à faire
passer, avec son corollaire, la pratique des « brevets », qui concrétisent une
capacité. Le débat reste ouvert sur ce point, et les attitudes des groupes sont diverses
suivant le vécu de chacun d'eux.
Si aucune activité sportive spécifique n'est liée au
séjour, bien des possibilités de dépense physique sont offertes au groupe
D'autres possibilités de dépenses physiques s'offrent au groupe
dans le cadre des classes de découvertes auxquelles ne sont pas liées des activités
spécifiques. En explorant le milieu, on peut faire
- de la
marche ;
- des jeux d'observation et de recherche, des glissades
- de l'escalade, de la course, des sauts d'obstacles naturels - des exercices d'endurance,
des jeux de piste ;
- des activités d'expression : danses collectives régionales, danses libres dans la
nature.
Les activités de contre-effort
s'intègrent naturellement aux diverses activités du séjour et suivent le rythme des
journées dont elles n'altèrent pas la cohérence
Se vivent :
·
des moments de détente physique comme
nous l'avons vu précédemment ;
·
des temps libres propices aux relations
On crée des liens avec des gens du coin ou des camarades du groupe, avec des animaux
présents sur les lieux du séjour
·
des veillées
Elles s'organisent autour de jeux, de réalisations théâtrales, d'activités
d'expression, de musique, de danses, de chants, de contes dont les thèmes naissent
spontanément des activités du séjour ou de la culture régionale
·
des moments de repos
Entre les activités de la journée on ménage des sorties, des moments de calme dans les
chambres ;
·
des moments d'ateliers
Ils sont plus ou moins liés, selon les circonstances, aux activités du séjour.
S'IL PLEUT, ON SORT! ET SI LE SOLEIL BRILLE, AUSSI !
La classe de découverte permet de rompre avec l'hyperprotection
dont sont victimes la plupart des enfants.
On y goûtera l'eau sauvage, certes plus fraîche que celle de la
piscine et on y apprivoisera le feu.
La santé, le corps font partie des préoccupations principales
du séjour au même titre que la découverte du milieu ou la recherche d'une installation
matérielle.
Ce matin, nous nous sommes réveillés avec le soleil. Parla
fenêtre du dortoir, j'ai aperçu un petit écureuil qui grignotait tranquillement.
L'ASSISTANT(E) SANITAIRE A UN RÔLE SÉCURISANT
A chaque séjour est attaché(e) un(e) assistant(e) sanitaire
dont la seule présence sécurise le groupe. Son rôle est déterminant dans la réussite
du séjour. Dès le départ, la plupart des enfants, des jeunes, vont reporter sur cette
personne le manque affectif qu'ils éprouvent après avoir quitté leur famille. Certes,
les autres adultes, enseignants(es) et animateurs, vont jouer également ce rôle mais le
vide affectif entraînant presque irrémédiablement de légers troubles de santé :
anxiété - maux d'estomac - terreurs nocturnes - constipation - perte d'appétit - tics,
c'est surtout vers l'assistant(e) sanitaire que se tournent les enfants. Ils tentent de
trouver en sa compagnie la personne capable de comprendre leurs problèmes.
Son rôle est, ni de minimiser les symptômes, ni de les
dramatiser mais d'avoir une connaissance suffisante de cet état pathologique des enfants
pour agir avec doigté, savoir quand il faut refuser d'accéder à des sollicitations
exagérées et renvoyer l'enfant qui n'a plus besoin de soins à d'autres adultes ou, au
contraire, poursuivre un léger traitement avec ceux qu'il serait néfaste d'écarter
brutalement. En un mot, là comme ailleurs, ne pas appliquer une règle rigide mais agir
en fonction de chaque personnalité avec, au départ, une grande disponibilité pour
chacun.
Il n'est pas rare, en classe de découverte, de voir surgir des
épidémies qui handicapent les activités du séjour : rougeole, oreillons, grippe, etc.
Affaiblissement des enfants vivant une coupure brusque avec leur
vie habituelle ? Proximité de toutes les minutes ?
Une bonne hygiène physique et mentale doit permettre d'atténuer
ces risques et c'est là qu'interviennent d'autres facteurs de santé : l'alimentation,
l'hygiène corporelle et le chauffage des lieux, l'hiver.
UNE ALIMENTATION BIEN ADAPTÉE EST LE GAGE D'UN BON ÉQUILIBRE
GÉNÉRAL
Les menus sont soigneusement préparés. Vous trouverez en fin de
brochure un exemple de plan alimentaire correspondant aux conditions très particulières
de la vie en classe de découverte. Outre l'équilibre général des repas qui correspond
nécessairement aux besoins des enfants et des jeunes, à toutes les tranches d'âges,
s'ajoute une considération supplémentaire, celle de l'activité physique, souvent plus
intense que dans le cadre d'origine, et dont il faut tenir compte dans l'élaboration des
menus.
Certains groupes autogérés prévoient leurs menus, ensemble,
avant le départ et même parfois emportent les denrées alimentaires, dans le cas de
séjours courts. Dans les centres permanents tout est minutieusement calculé d'avance par
un économe. Pour beaucoup, c'est un changement brusque de régime alimentaire qui tranche
énormément avec celui de la famille. Les enfants, les jeunes, ont une culture culinaire
(sans oublier ceux de confession islamique ou juive). Il est important d'être attentif à
leurs réactions, respectueux de leurs demandes, ne pas forcer, ni priver. Agir dans ce
domaine comme partout ailleurs, en essayant de comprendre, d'expliquer, de déceler ce que
cache une anorexie ou une boulimie.
Enfin la régularité des horaires des repas est un gage de bonne
assimilation et d'équilibre, en même temps que la garantie d'une bonne organisation des
journées.
LA TOILETTE QUOTIDIENNE FAIT AUSSI PARTIE
DES RITES QUI PRÉSIDENT AU BON DÉROULEMENT DU SÉJOUR
Douches et toilettes du matin deviennent des moments de plaisir
et non des corvées que l'on a hâte d'achever.
Le changement du linge de corps est un souci quasi quotidien. Il
incombe aux adultes de faire prendre conscience de cette nécessité à tous les enfants,
quel que soit leur âge. Souvent un service de lavage du linge est prévu, surtout lors
des séjours de longue durée.
LE CHAUFFAGE DES LIEUX, L'HIVER, N'EST PAS A NÉGLIGER
Le chauffage des lieux, l'hiver, fait partie des facteurs-santé
dans la mesure où l'excès ou l'absence de chauffage peuvent favoriser l'apparition des
épidémies. C'est un aspect à ne pas négliger surtout lors des séjours autogérés,
quand le groupe loue des locaux vides.
Nous ne terminerons pas ce chapitre sans évoquer les principes
de santé chers à Élise Freinet. Même s'ils ne sont plus tout à fait d'actualité, à
une époque ou « on n'a plus guère le temps de... » avouons qu'ils
contribueraient certainement plus à la santé des enfants que les régimes « de cocons
» subis de nos jours par certains enfants ou jeunes :
Éviter de se surchauffer près des feux, pour le simple
plaisir de « se rôtir », quand dehors souffle la bise. Une bonne flambée était
nécessaire après quatre heures, à l'instant où les enfants rentraient transis de la
piste, pieds lourds, vêtements gelés, visages rougis par les morsures d'un froid
survenant brusquement au coucher du soleil. Mais bien vite, la bonne bolée de malt au
lait bien chaude, le goûter, la bonne ambiance des feux qui pétillaient, les
restauraient et personne n'éprouvait le besoin de s'installer près du poêle pour
accaparer des calories supplémentaires. Les enfants évitaient, au contraire, l'excès de
chaleur et se plaisaient dans une atmosphère tiède, dans laquelle ils abandonnaient
souvent leur chandail. Lorsqu'ils allaient en visite dans d'autres classes de neige où
ils devaient subir la chaleur amollissante du chauffage central, ils se trouvaient
incommodés et restaient alors de longs moments sur la terrasse pour se remettre au
frais...
Cette adaptation continuelle au froid, quipeut sembler
héroïque aux gens frileux, s'est faite tout naturellement et nous a donné des
résultats remarquables sur le plan de la san té. A u cours de ces deux mois, tan t a vec
l'équipe des grands qu'avec celle des petits, nous n'avons pas eu le moindre souci au
point de vue sanitaire. Les rhumes de vacances ramenés à la maison se sont envolés à
la première friction de neige, suivie de bains de pieds chauds.
En pleine nature, chaque fois que le temps le permettait, les
enfants se mettaient buste nu au soleil, ce qui étonnait fort les enfants des classes de
neige, esclaves des anoraks à capuchon, des moufles et évoluant prudemment loin des
pentes exposées au vent.
Extrait de BEM n°2 Classe de neige par Élise Freinet et C. Pons
Les accidents corporels sont rares mais ils existent. Souvent les
accidents surviennent quand les enfants, les jeunes déploient un effort violent auquel
leur corps n'est pas préparé.
Par manque de mise en forme musculaire par exemple. Tel moniteur
de ski préférait que les enfants fassent 500 mètres à pied, skis sur l'épaule avant
d'arriver aux pistes plutôt que de prendre un car qui les déposait directement sur les
lieux, ceci dans le but d'échauffer les muscles.
Tel autre n'entreprenait aucun effort sportif avant d'avoir fait
quelques exercices d'assouplissement et d'échauffement collectif.
Reste l'art de la pédagogie, aussi important en cette matière
que pour les travaux scolaires, c'est-à-dire l'art de doser l'acquisition des
connaissances, de l'adapter à chaque enfant selon son niveau, de respecter les rythmes de
chacun. Des moniteurs, très expérimentés et maîtres de leur art, méconnaissent encore
cette science indispensable à la transmission des connaissances dans les meilleures
conditions.
Quand malheureusement l'accident survient, il est rare que le
malchanceux quitte le séjour sauf cas très particuliers. Souvent il s'agit d'entorses,
de fractures simples ou de claquages musculaires qui sont soignés sur place et la victime
devient un peu le héros malheureux du séjour avec les compensations d'usage :
surprotection de la part des camarades, gâteries supplémentaires, régime spécial pour
adoucir le choc.
Les parents ont un rôle à jouer dans la vie du séjour
Comment associer les parents à cette vie et comment concilier
vie privée et image de la classe de découverte dans les familles ?
Une nécessité s'impose à tous, celle de donner à la famille
une image suffisamment rassurante et qui ne compromette pas les futurs départs. Dans ce
but, des échanges ont lieu entre les enfants, les jeunes et leurs parents.
Plusieurs
formules sont possibles
- la
correspondance ;
- les liaisons téléphoniques ou télématiques
- les échanges audiovisuels, les radios locales
- les visites.
La correspondance avec les familles est un outil largement
utilisé qu'il est bon de planifier
- Le planning de correspondance : c'est un tableau qui
matérialise la quantité de courrier reçu et la quantité de courrier envoyé, ainsi que
la fréquence. Cela permet de stimuler les retardataires, enfants comme parents.
- La quantité minimum garantie. On détermine, avant le départ, en réunion des parents,
la QMG qui sera échangée durant le séjour, quantité que chaque partie s'engage à
assurer. Il arrive cependant que des parents, pour des raisons diverses, ne répondent pas
au courrier reçu. Dans ce cas, on peut voir, avec les collègues restés à l'école,
comment intervenir auprès des familles. Ceux qui ne reçoivent pas de courrier des
familles auront « pour eux » la lettre des correspondants ou une carte envoyée par un
membre de l'équipe.
- La réunion du courrier. On organise des entretiens où chacun peut dire ce qu'il pense
mettre dans sa lettre, ou bien de quoi il a déjà parlé. Des listes ainsi établies
permettent de donner des idées à ceux qui en ont peu. La carte postale moins angoissante
que la page blanche convient mieux à certains enfants, un dessin commenté peut être
plus vivant qu'une lettre faite de mauvais gré.
Ne pas hésiter à laisser les enfants libres de choisir leur
support, le varier.
·
La
lettre collective
On voit ensemble ce que l'on voudrait raconter aux familles. On rédige un texte qui
pourra être imprimé et joint à chaque envoi personnel, ou recopié sur une grande page
affichable puis expédié à l'école où tous les parents pourront le lire dans le hall
d'entrée.
Cette dernière formule est fréquemment utilisée lors du jour d'arrivée quand les
enfants sont encore sous l'effet de la découverte et qu'ils ont du mal à la traduire.
Plus complet encore que l'affiche est le panneau de correspondance. Après quelques jours
de classe de découverte, le groupe élabore un panneau destiné aux parents et contenant
: l'emploi du temps, des photos si possible, les impressions des enfants, des menus.
Il est expédié sur un support pliable ou porté, le cas échéant.
·
Le carnet de bord ou livre de vie
Telle classe a mis en place un carnet de bord rempli en commun une fois par jour. On y
note heures d'arrivée, activités-types, faits importants de la journée, fêtes,
excursions, etc. Au moment du courrier, les enfants feuillettent le carnet de bord et s'en
inspirent. Des pages intercalaires sont prévues pour être illustrées. A la fin du
séjour, c'est un témoin fidèle, un carnet-souvenir très apprécié des enfants.
Les liaisons téléphoniques et leur extension par les moyens
modernes de communication : télématique et radios locales restent plus rares mais
constituent des expériences intéressantes
Il est à craindre également l'abus que pourraient en faire certains parents ou enfants
provoquant par ce moyen des réactions affectives à l'encontre des buts du séjour :
conquête de l'autonomie, grandissement loin de la famille (voir page 10).
On imagine bien des parents téléphonant chaque matin pour dire à leurs enfants comment
s'habiller ou chaque soir pour savoir s'il n'est pas enrhumé. Exagération? Point du
tout. S'il n'y avait qu'un cas il vaudrait mieux l'éviter. L'emploi du téléphone est
donc également planifié.
- Un parent peut être responsable de la liaison téléphonique et grouper les demandes
des familles auxquelles il rapporte l'information. Un rythme d'information de deux ou
trois fois par semaine peut être établi.
- Le jour de l'arrivée un message est téléphoné à l'école
ou à la mairie qui l'affiche à la porte à l'intention de toutes les familles. Même
démarche pour les jour et heure du retour.
·
L'ordinateur, la télématique servent de
base à quelques expériences encore trop rares. Telle celle d'un enseignant qui, ayant
emporté son ordinateur en classe de découverte s'en servait pour faire rédiger aux
enfants, sur le clavier, un journal de bord qu'il envoyait à un parent équipé d'un
microordinateur, lui aussi, et qui recevait les textes par le réseau Transpac avant de
les transmettre aux familles vivant à des centaines de kilomètres du lieu du séjour.
Mais la télématique apporte actuellement les mêmes avantages
directement par minitel et il suffit que quelques classes se trouvent sur un réseau
équipé d'un serveur. Cela leur permet non seulement d'échanger avec les parents mais
avec d'autres classes en divers lieux de France.
Les échanges audiovisuels sont un complément vivant aux
échanges épistolaires ou télématiques
Pendant le
séjour, l'envoi aux parents d'une cassette enregistrée, cassette magnétique ou cassette
vidéo, assortie ou non de diapositives couleurs, peut être le moyen de provoquer une
réunion intéressante de ceux-ci au cours de laquelle ils écouteront et visionneront les
documents. Ils auront également s'ils le souhaitent, la possibilité de répondre sur
cassette aux enfants. C'est une expérience qui s'est faite mais qui n'a pas toujours
donné entièrement satisfaction à ses instigateurs, dans la mesure où parents et
enfants, s'ils ne sont pas rompus à ce mode de communication, restent « pauvres » dans
leurs échanges, regrettant, pour ce qui est de certains adultes, de ne « savoir pas bien
parler ».
Les visites des parents, pendant le séjour, soulèvent nombre
de polémiques. En organise-t-on un peu ? beaucoup ? énormément ? pas
du tout ?
Évidemment, selon la durée du séjour, la question se pose plus
ou moins, selon l'âge des enfants également, et l'éloignement du lieu d'origine.
Ceux qui sont pour. Ce sont, en général, les
adultes qui vivent des séjours de plus de deux semaines dans des régions éloignées du
lieu d'origine avec des enfants assez grands (huit à douze ans).
Ils
acceptent soit :
·
un peu de visite : un dimanche par exemple,
fixé à l'avance en réunion, où les parents viennent tous ensemble par leurs propres
moyens ou un moyen collectif (location d'un car par exemple). Sauf de rares exceptions,
parfois difficiles à faire admettre aux enfants concernés, ils essaient d'être tous
présents.
·
beaucoup de visites : tous les dimanches les
visites sont possibles, selon les disponibilités des parents.
·
énormément de visites : n'importe quand, à
la carte, quand les parents le souhaitent, ou le peuvent, certains d'entre eux pouvant
revenir plusieurs fois.
Ceux qui sont contre. Souvent, ils ne prennent pas
la décision tout seuls. Ils instaurent le débat en réunion de parents et c'est le
groupe qui décide de ne pas rendre visite aux enfants.
Pas du tout de visites, pourquoi ?
- la classe de découverte a précisément comme spécificité le
dépaysement. L'arrivée des parents réintroduit toutes les pesanteurs des habitudes, ce
qui peut ralentir la dynamique des découvertes ultérieures ; en outre, la présence des
parents place l'enfant dans une situation psychologique ambiguë, surtout si la famille a
tendance à le surprotéger et s'il a pu conquérir quelque autonomie durant le séjour ;
- parce que les enfants sont trop jeunes et que la présence des parents les perturberait,
ils risqueraient de vouloir rentrer avec eux ;
- parce que l'éloignement du lieu du séjour fait que le voyage serait trop coûteux, en
particulier pour certaines familles et que le temps passé sur place ne mériterait pas un
tel déplacement ;
- le groupe n'accepte pas que des enfants, même s'il n'y en a qu'un, soient pénalisés
par l'absence des parents et en soient réduits à des promenades avec les animateurs
tandis que les autres prennent du bon temps en famille et reviennent chargés de bonbons
et de cadeaux ;
- enfin, certains parents ne veulent pas courir le risque d'être, au retour, encore plus
tristes que le jour du départ et, ce qui est pire, de laisser en larmes leur enfant
qui-commençait-à-bien-s'habituer.
Arguments pour, arguments contre, l'important reste que chaque
groupe prenne ses responsabilités à l'aide de décisions collectives.
En général, les difficultés tombent quand l'activité de
découverte a fait ses preuves sur plusieurs années et qu'une équipe rôdée a fait
l'expérience des diverses possibilités.
L'argent de poche
soulève bien des problèmes que tente de régler l'organisation coopérative
Comment va-t-on, dans une organisation coopérative, régler les
problèmes suivants :
- des enfants n'ont pratiquement pas d'argent alors que d'autres
se trouvent en possession de sommes importantes (souvent malgré les décisions prises
avant le départ) ;
- certains ont mission de rapporter un souvenir à la tante ou à la grandmère, alors que
d'autres sont libres de leurs achats. Il faut faire comprendre aux parents qu'on ne part
pas en séjour touristique, il y a des amalgames à démolir a priori ;
- certains se retrouvent le dernier jour sans un sou pendant que les autres font leurs
achats ;
- untel a perdu son argent dans le train ou lors de telle randonnée
- dans certains chalets, des commerçants demandent à faire du démarchage.
Des outils peuvent aider à prendre en compte ces problème et à
réguler, gérer, éduquer. Ces outils, une fois mis en place, vont permettre de mettre
une distance, dans le temps, entre le désir d'acquérir un objet et la réalisation du
désir (l'achat).
Ce laps de temps est mis à profit pour entamer une réflexion.
Le quota maximum :
Chaque fois que nous sommes partis en classe de découverte, nous avons discuté en
réunion de parents de l'argent de poche et nous avons fixé un quota maximum, ce qui
permet aussi d'aborder le problème de l'argent de poche à la maison.
Si on a vu quelque chose qui intéresse, il faut d'abord tirer de
l'argent liquide à la banque avant d'aller en ville. Or, la banque n'est pas ouverte en
permanence. On est obligé de prévoir avant !
Chacun mesure ainsi peu à peu ce qu'il reste sur son compte.
En réunion de coopérative, on définit ensemble les besoins :
timbres, cartes postales, friandises, etc.
On achète ainsi des petits stocks et tous les jours un temps est
réservé où les boutiques sont ouvertes. On peut faire ses achats en utilisant son
carnet de chèques. On peut aussi, par l'intermédiaire de ces boutiques, proposer à la
vente d'autres catégories de marchandises : des gâteaux que l'on a fabriqués, des
fruits qui peuvent concurrencer les traditionnels bonbons.
Si les achats de cadeaux à emporter à la maison sont faits les
derniers jours, on risque dans la précipitation d'acheter un peu n'importe quoi. L'enfant
(ou l'adulte) se trouve pris dans un système, sans le recul nécessaire.
Avoir la possibilité de différer l'achat va permettre d'entamer
une réflexion et ainsi d'élargir les possibilités de choix.
Dans les réunions de synthèse ou de coopérative, on réserve
un moment où chacun peut dire « tiens, aux courses, j'ai vu ceci. C'est bien et puis
on n'en trouve pas chez nous. Ça coûte X francs. »
On réfléchit pourquoi c'est intéressant et on s'aperçoit
ainsi que les intérêts ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Le groupe peut donner
son avis, l'individu aussi.
Au bout du compte, chacun reste maître de ses désirs, de ses
achats mais la discussion a permis la mise à jour des problèmes et dans une certaine
mesure le renforcement du désir ou sa disparition.
On fait des
listes au fur et à mesure du séjour.
Les derniers jours, on regroupe les commandes et un groupe va
faire les achats.
Une autre possibilité consiste à faire d'abord le tour des
magasins du coin, simplement pour regarder.
Ensuite, on se réunit pour parler de ce qu'on a vu et chacun
peut dire ce qu'il pense acheter. Le lendemain, on fait ses achats.
Dans certaines classes où la banque n'est pas instituée, on
voit s'ouvrir des carnets ou cahiers de compte sur lesquels, tous ensemble, à certains
moments de la journée ou de la semaine, on note ses dépenses, on calcule son avoir.
Là, comme
ailleurs, d'abord éduquer.
Argent de poche, cadeaux, souvenirs
La veille de la promenade, ceux qui l'ont souhaité, sont allés retirer de l'argent
auprès des responsables de la banque de la classe, où chacun a déposé son argent de
poche. Chaque enfant, chaque adulte, chaque « boutique » y a un compte.
... Comme d'habitude, chacun a regardé (sans acheter) les vitrines des magasins du village que nous
venons de visiter. La saison touristique n'est pas
Puis, autour du goûter, chacun annonce ce qu'il a remarqué et nous en parlons un peu:
- Moi, j'ai vu ça pour ma soeur!
- Ça coûte combien ? Il te restera combien ?
- Ça te plaît ? Penses- tu que ça lui plaira ?
- Ça te (lui) rappellera quoi ?
Bien sûr, la carte postale de l'église visitée est ainsi valorisée, ainsi que le «
caillou de la région ».. . mais:
- Combien coûte ce caillou ?
- Tu pourrais en ramasser un par terre
- J'ai vu une petite voiture !
Bien sûr, on lui demande le rapport entre son séjour ici et cette petite voiture.
Puis, les enfants désireux d'acheter quelque chose, vont seuls, faire leurs courses,
librement, après la discussion.
Le « coup du Schtroumpf »
C'est alors que David revient avec un Schtroumpf. Je ne dis rien, haussant (mentalement)
les épaules quand même... ce David, décidément.
Mais un élève parle pour moi:
-
Tas rien compris ! Ça n'a rien à voir
avec lAveyron, tu pourrais aussi bien l'acheter à Beauvais
Et David de répondre
-
Ben non, justement! A Beauvais, ma mère
m'interdit d'en acheter!
Et toc ! Bien fait de me taire !
Et n'est-ce pas un beau souvenir, que ce Schtroumpf qui lui rappellera qu'il a pu, au
moins une fois, disposer de son argent, en choisissant, même contre l'avis des adultes »
COMMENT vivre
laprès-séjour ?
LES DERNIÈRES HEURES PASSÉES ENSEMBLE : JOIE ET TRISTESSE MÊLÉES
Pour marquer la fin du séjour, la plupart des groupes organisent
une petite fête de départ, aboutissement d'activités menées souvent durant tout le
séjour, ou improvisées dans les dernières heures, selon les cas.
Spectacles, musique, chants, jeux laissent libre cours à
l'expression enfantine jamais tarie pour peu que l'on ait habitué les enfants, les jeunes
à laisser jaillir librement leurs idées et qu'on les ait toujours, avec conscience et
attention, écoutés et aidés à mettre en forme leur créativité naissante.
Cette explosion de joie, ces derniers moments de chaleur
collective se déroulent en général l'avant-veille du départ.
Et
arrive le dernier jour sur place !
Bien souvent se bousculent là, comme au moment du départ, des
sentiments de joie mêlés de tristesse.
Ces
témoignages d'enfants les traduisent parfaitement
J'étais très content de revenir chez moi, mais j'aurais aimé
rester cinq jours de plus. Ça m'a fait de la peine de quitter les moniteurs. J'ai passé
un bon séjour.
Frédéric
Le dernier jour je ne faisais que me répéter: « Ça passe vite
! Ça passe vite ! » Après avoir fait les valises nous avons joué au ping-pong. L'heure
approchait et je voulais rester; mais quand on part, on part...
Olivier
En partant de Biscarrosse j'étais un peu triste.
Quand le car s'est éloigné des moniteurs et du centre je l'étais encore plus. C'était
pour moi, l'événement de l'année scolaire
Vincent
C'est le
moment de
- préparer les valises en contrôlant ses affaires personnelles - ranger la classe ;
- faire un rapide bilan, à chaud, du séjour
- dire au revoir au personnel s'il s'agit d'un centre permanent.
C'est le grande branle-bas, l'excitation reprend le dessus, les adultes temporisent et
rassurent.
Le jour du retour, j'étais un peu triste de quitter Biscarrosse
et mon cheval. J'avais des regrets parce que je n'irai plus. Dans le car, je repensais aux
bons moments que j'avais passés.
Fatima
Le voyage du retour est, en général, plus calme que celui de
l'aller même si l'impatience de revoir la famille et de lui raconter ce que l'on a vécu
se traduit par une légère excitation.
On rentre au bercail, c'est sécurisant. De plus, si l'on se sent
mûri, grandi par ce que l'on a vécu, c'est une force tranquille qui succède à
l'insécurité du jour d'arrivée.
Il y a derrière soi l'évolution de tout ce qu'on sait faire, de
tout ce qu'on a assimilé de l'intérieur.
Les prolongements de la classe
de découverte sont d'une richesse considérable
Le vécu du séjour, y compris dans les domaines relationnel et
comportemental resurgit dans les mois qui suivent pour servir de référence et pour
susciter de nouvelles recherches. Les IO elles-mêmes constatent cette richesse et
demandent de l'explorer à fond : « La démarche pédagogique adoptée pour explorer le
milieu nouveau peut et doit se poursuivre dans les activités quotidiennes. Des
comparaisons et des relations seront alors établies entre le milieu découvert et le
milieu habituel. Des études et des réflexions plus approfondies pourront être menées
à partir des pistes ouvertes sur le terrain, grâce à l'étude des documents rapportés.
Enfin, le mode de relation plus étendu établi entre le maître et ses élèves au cours
des moments variés vécus ensemble devrait se poursuivre. Ces relations témoignent d'une
connaissance réciproque qui peut toujours s'enrichir et sont à la base d'un travail
fructueux et solide.
Il faut donc veiller à ce que l'exploitation et le
réinvestissement de tous les acquis multiples de la classe de découverte s'intègrent le
plus complètement possible dans l'action éducative globale menée à l'école. »
Sur un plan purement pédagogique, les pistes de travail ne
manquent pas, en particulier à la suite de séjours courts durant lesquels le groupe
a surtout engrangé des données.
On peut:
- mettre au net, classer, approfondir - comparer des milieux ;
- continuer les apprentissages de la lecture, des mathématiques, avec les textes écrits
rapportés, les données chiffrées
- rédiger des comptes rendus des visites
- vérifier les hypothèses de départ ;
- effectuer les recherches documentaires qu'il n'a pas été possible de faire pendant le
séjour faute d'une bibliothèque spécialisée et par manque de temps ;
- continuer les travaux commencés avec les correspondants
- poursuivre, en activité d'éveil, les études commencées à partir des cartes et des
plans, des paysages et de leurs termes géographiques, l'observation des cycles de
végétation, des arbres, fruits et graines.
L'exploitation pédagogique du séjour est souvent mise au
service d'une réelle communication avec les autres enfants, avec les adultes du lieu
d'origine ou les correspondants
Cette communication peut revêtir de multiples formes et se
servir de nombreux supports. Les idées fourmillent dans ce domaine. Chaque groupe choisit
la formule qui lui convient le mieux ou mélange les genres. Nous les classons ici, des
plus simples aux plus complexes :
- écriture d'un article pour le journal local ou le bulletin
municipal retraçant les points forts du séjour ;
- présentation d'un cahier ou d'un carnet de bord élaboré durant le séjour par chaque
enfant et fignolé au retour ;
- mise au point d'albums servant de comptes rendus d'enquêtes (dessinstextes-photos). Ces
albums sont souvent présentés sur des feuilles de couleurs (dépliables ou pas, en
accordéon). Certains peuvent ne contenir que des photos ;
- conférences d'enfants sur des thèmes concernant le séjour et présentées à d'autres
classes ;
- affichage de panneaux dans un lieu passant de l'école, relatant, d'une part, les
aspects de la vie collective (organisation-repas-responsabilités-emplois du temps) et
d'autre part, l'aspect pédagogique (notre travail) ;
- réalisation et vente de journaux racontant le séjour et ses faits divers (journaux qui
peuvent être ronéotés, imprimés, photocopiés, tirés à l'imprimante d'ordinateur) ;
- préparation d'une exposition : formule très appréciée dans les collèges où il
s'agit de convaincre professeurs et administration du bien-fondé des séjours de
découverte. (Voir fiche pratique.)
La plupart du temps, ces expositions comportent des objets collectionnés, des
commentaires écrits, des photos, des dessins, des maquettes, des dioramas, des cartes,
etc.
- réalisation de montages de diapositives ou de films (super 8 ou vidéo) à montrer aux
autres classes, aux parents, lors de rencontres programmées. Ces projections sont axées
sur le site, les conditions de vie et les diverses activités. Une difficulté à
surmonter : tenter de n'oublier personne sous peine de provoquer des déceptions. Il
arrive que diverses productions soient présentées ensemble à un moment choisi par le
groupe, les autres classes ou les familles. Cela peut donner alors :
- une soirée buffet présentant une ou deux des spécialités de la région concernée,
préparées par les enfants, soirée animée de projections et de présentations de
travaux. Les enfants peuvent présenter des poèmes, des chants, des jeux dramatiques,
préparés au cours du séjour ;
- une soirée portes ouvertes avec expositions, projections de films et/ou diapositives,
enregistrements sonores et débats ;
- une demi-journée portes ouvertes avec salles spécialisées : salle de projection de
diapositives, salle de cinéma, salle d'exposition (photos-cartes postales-a1bums-
poésies-dessins) ;
- la préparation de la fête de l'école, si le séjour se termine à une date propice ;
- la participation du groupe-classe à une émission de radio locale, ce qui a l'avantage
d'ouvrir l'expérience à un public très large. L'émission peut être conçue de la
façon suivante : interview des enfants sous un angle pédagogique, des parents et des
enseignants sous un angle publicitaire. Avec des élèves de collège, préparés à ce
type d'émission, cela peut se faire très vite, dans les huits jours suivant le retour
afin de ne pas perdre le bénéfice du séjour.
Ces efforts de communication, quel que soit leur degré
d'élaboration, visent à sensibiliser tous ceux qui sont peu convaincus de la richesse
d'une telle expérience ou qui hésitent encore à la vivre ou à la faire vivre à des
jeunes en raison des blocages divers dont nous avons déjà parlé dans la première
partie de cet ouvrage. Parmi les ultimes prolongements, restent les relations affectives
avec ceux qui ont partagé un moment cette vie exceptionnelle.
On peut correspondre avec ceux qu'on aimait et qui sont restés
sur place, avec ceux qui sont rentrés dans leur lieu d'origine après le séjour.
On peut inviter, en classe, les animateurs ou les animatrices
appréciés, pour une petite fête improvisée et ainsi... renaît la joie.
En classe, nous gardons le récit de ces séjours dans de
gros albums où nous avons consigné toutes nos activités. Et puis, longtemps après, il
nous reste toujours le souvenir de ces merveilleux jours passés ensemble qui ont permis
au groupe-classe puis au groupe-école de réaliser qu'il constituait un groupe social aux
liens solides. Sans doute, la joie de se retrouver chaque année, de vivre ensemble,
prend-elle sa source et se renforce-t-elle au fil des ans, grâce à ces expériences de
classes de découverte.
Classe de Colette Bensa
Lettre de liaison avec les familles
École de ...
Circulaire n° 4 bis
Le 15 novembre 19..
Bonjour
A la
réunion du 12 novembre, nous avons présenté le programme pédagogique de la classe
Villette. Nous avons également discuté à propos des aspects matériels du séjour afin
de nous mettre d'accord sur quelques options. Nous demandons aux familles qui n'avaient pu
se libérer ce soir-là de bien vouloi r les suivre, dans l'intérêt de chacun.
Départ : lundi 23 novembre au
matin.
Rendez-vous
à 5 h 45 directement à la gare SNCF de Nice-Ville, avenue Thiers (stationner dans le
parc SNCF à l'ouest de la gare).
Retour : mercredi 2 décembre
à 20 h 25 au même endroit.
Bagages :
- une
valise que J'enfant pourra porter (transfert - sur le même quai - à Marseille) ;
préférer cependant deux petites valises à une énorme ;
- un
petit sec à dos contenant le dossier Villette et le matériel d'écriture, un en-cas
pour la matinée (fruits par exemple), un repas froid pour midi, un chandail et, dans un
sac plastique, des fruits secs et/ou céréales, biscuits, qui seront consommés, en
partage, dans les journées suivantes.
A Paris,
une voiture emmènera nos valises (et les sacs de goûters) au centre d'hébergement ;
nous garderons donc les sacs à dos pour les premières activités dans Paris,
l'après-midi.
Communication
: il sera difficile de nous joindre directement. Aussi têléphonerons-nous
régulièrement à l'école. Des nouvelles seront donc affichées au portail :
lundi 23 dans l'après-midi, jeudi 26 matin, dimanche 29 matin, mardi 1er dans
l'après-midi. Vous pourrez également transmettre ainsi, par l'école, des messages (ne
pas abuser merci). Bien entendu, en cas d'urgence, vous pourriez laisser un message
- au centre de séjour Eugène Hénaff
: 16.1.43.52.29.69
- ou au
parc de la Villette : 16.1.42.40.27,28 (service éducation).
Pour le
courrier, afin que tous les enfants soient dans les mêmes conditions, il a été décidé
que les familles envoient toutes un seul courrier. Vous remettrez vos lettres aux
enseignants qui les expédieront sous un pli unique (inutile d'affranchir vos enveloppes,
donc). Date limite : mardi 24 novembre dans la soirée.
Santé :
en ces d'incident, nous ferions le nécessaire avec les antennes de soins de La Villette
ou du centre de séjour, Si besoin, nous consulterions un médecin et nous vous
préviendrions dès que possible. S'il s'avérait qu'un enfant dût garder la chambre,
nous serions peut-être amenés à le laisser au centre de séjour sous la responsabilité
du personnel permanent, ou, en accord avec vous, à le confier à la personne que vous
avez éventuellement mentionnée sur la fiche sanitaire, ou, à défaut, à des personnes
de nos familles ou connaissances en qui nous avons totalement confiance.
Bien
cordialement.
Signature de l'enseignant
Enfant
Date de naissance
Taille :
Pointure des chaussures
Parents :
Monsieur ou Madame
Adresse :
N° de téléphone
N° de sécurité sociale
Votre enfant présente-t-il des
allergies 7 Oui - Non
Si oui, lesquelles ?
Je bénéficierai certainement d'une
aide de mon comité d'entreprise : Oui - Non
Je souhaiterai une demande d'aide
financière. Je joins donc le relevé de mon quotient familial : Oui - Non
Autorisations
J'autorise mon enfant
à participer à la classe de neige au
..
du
.
au
Départ école :
..
Retour à l'école
.
J'ai pris connaissance des conditions
de transport, d'hébergement et d'encadrement et des activités pouvant y être
pratiquées.
Je donne mon accord pour que mon
enfant soit conduit en cas de nécessité dans le centre hospitalier le plus proche.
J'autorise en cas de besoin toute
intervention médicale, chirurgicale et anesthésique.
Fait à
le
.
Signature :
Formule de demande d'autorisation de séjour
(à établir en 4 exemplaires)
Bo n°33 du 23.09.1982 N Note de service n° 82.399 du 17
septembre 1982
Académie de
. Département
de :
..
Collectivité organisatrice :
.
Têl. :
Désignation de l'école :
..
Commune :
.. Cours :
..
Garçons :
Filles :
Effectif total :
..
Nom de l'instituteur :
.
Date de naissance :
..
Projet pédagogique - Joindre une
fiche explicative détaillée.
Encadrement :
Noms des éducateurs (pour des
séjours dans des centres qui ne disposent pas d'encadrement) :
- Instituteur accompagnateur
Nom:
.
Prénom : . . . . . . . . . . . . . .
. . . .
Date de naissance . . . . . . . . . .
. . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . .
- Animateurs :
NOM
Prénoms
Date de
Qualification
naissance
Contrôle médical :
Séjour :
Dates :
.
Localité :
.
Établissement d'accueil :
Agrément de l'établissement :
- date : .
.
- délivré par :
..
Heure et date de départ de l'école :
.
Heure et date d'arrivée à
l'établissement d'accueil :
.
Heure et date de départ du centre
d'accueil : . . . .
Heure et date du retour à l'école :
. . . . . . . . . . . . . .
Mode de transport : . . . . . . . .
. . . . . . . . . . .
Prix de journée :
Financement prévu
Délibération du conseil municipal
(date) :
Ou du conseil d'administration
(date) :
Montant du crédit ouvert :
..
Participation familiale par élève :
Autres ressources :
..
Assurance des élèves :
..
Assurance couvrant les risques
spéciaux du séjour :
N° de la police :
.
Avis du département
d'origine :
L'inspecteur départemental de
l'Éducation nationale
Avis du département
d'accueil :
L'inspecteur départemental de l'Éducation nationale
Autorisation collective
de sortie du territoire métropolitain de mineurs
participant à un voyage scolaire
Destination (pays visité)
Date
de départ :
Date de retour :
Noms
Prénoms
Date et lieu de naissance
Inscrire les participants
par ordre alphabétique
1
2
3
4
x
Cachet et signature
du chef d'établissement
Référence-rappel
Pays visité
obligatoire
Date du voyage
Nom et
adresse
page 1 + 1
de
l'établissement
ou n + 1
X + 1
_
_
100
Cachet et signature
du chef d'établissement
ou du directeur d'école
Date
Cachet sous-préfecture
ou préfecture
Signature
Commentaires du plan alimentaire
Afin de contrôler l'équilibre qualitatif de la ration
alimentaire, il est intéressant d'utiliser des signes conventionnels. Ils correspondent
à un type d'aliments consommés en une certaine quantité.
Le lait et les produits laitiers, les légumes et fruits
consommés crus, les légumes frais consommés cuits figurent souvent trop peu, voire sont
oubliés dans les menus proposés dans les collectivités. C'est pour cela qu'il est
important de porter son attention sur ces aliments lorsqu'on contrôle la qualité, la
variété et l'équilibre des menus.
Nous
proposons les signes suivants :
? le rond noir signale la consommation d'un quart de litre de
lait ou d'une ration de fromage (trois dans la journée).
? le triangle noir signale la consommation d'une crudité,
soit 75 à 100 g de légumes, soit 100 à 150 g de fruits (deux dans la journée).
¦ le carré noir signale la consommation d'un plat de
légumes frais cuits, soit 150 à 300 g de légumes (selon le légume et l'appétit des
convives).
NB : Les légumes frais cuits consommés dans un potage (50 gi ou
dans un hors-d'oeuvre (100 g) ne comptent pas pour un carré noir mais peuvent compléter,
s'il y a lieu, un carré noir « insuffisant ».
Par ailleurs, certains autres aliments (essentiellement
glucidiques) sont souvent consommés en trop grande quantité. Afin d'éviter ces excès,
contraires à une bonne hygiène alimentaire, il est important de repérer leur présence
dans les menus.
Nous proposons de faire figurer des carrés blancs pour
signaler la consommation d'une certaine quantité de glucides.
??? 3
carrés blancs pour une consommation importante dans un plat glucidique : pommes de terre,
pâtes, riz, semoule, légumes secs
?? 2 carrés
blancs pour une consommation moyenne, par exemple
- dans
un hors-d'uvre glucidique, comme des pommes de terre, du riz, des légumes secs en
salade ;
- dans
une garniture glucidique, d'un plat de viande ou d'un légume frais cuit
- dans
un dessert glucidique, entremets sucré à base de farine, riz, semoule, tapioca ou
pâtisserie, biscuit.
? 1
carré blanc pour une consommation très limitée comme l'épaississement d'un potage, le
sucre accompagnant un fromage frais ou une compote, le biscuit consommé avec une crème.
Il faut
trois à quatre carrés blancs à chacun des deux principaux repas pour éviter une
consommation excessive de pain.
Ce plan
alimentaire et ses commentaires sont issus de travaux des CEMEA. Nous les remercions de
leur contribution.
Organisation d'une journée-type
De 7 h 30 à 9 h 30
Réveil
naturel des enfants
Petit
déjeuner :
Les enfants
levés les premiers effectueront du travail scolaire (en lecture, mathématiques,
expression écrite ou orale) en attendant que l'ensemble des enfants soit levé et ait
pris le petit déjeuner
Participation
des enfants aux tâches quotidiennes :
de ménage,
de rangement et de réfection des lits.
Jusqu'au repas pris à 12 h 30
-
Activités extérieures de découverte du milieu naturel et humain ;
- ou
activités scolaires à l'intérieur (en fonction des conditions météorologiques et des
projets d'activités).
Déjeuner
Participation
des enfants à la mise de table, au service des plats, à la desserte et à la vaisselle.
Après le repas
Activités
calmes : (lecture - jeux de société - activités scolaires).
Jusqu'au goûter
Activités
extérieures de découverte du milieu naturel et humain ou activités scolaires.
Goûter (vers 16 h 30 - 17 h)
Après le goûter
Toilette, douche
par petits groupes successivement
Activités
scolaires
Dîner (vers 19 h 15)
Après le repas
Activités
calmes (jeux d'intérieur, discussion, jeux de sociétés, audiovisuel ... ).
Coucher au plus tard à 21 heures
Sauf en cas
d'activités exceptionnelles promenade nocturne, astronomie ...
L'exposition
L'exposition s'impose. Elle permet :
- une synthèse ;
- la mise en évidence des lignes de force de la découverte
- la vérification de la conformité au projet (hypothèses
vérifiées ou non vérifiées)
- une réelle communication avec les autres enfants, avec les
adultes (on peut prévoir des guides spécialisés).
Elle doit obéir aux lois d'une exposition (les musées, les
vitrines des magasins, les « valises » de Beaubourg ... ).
Il faut donc rechercher les moyens de mettre en évidence,
c'est-à-dire voir large, coloré, lumineux et en volume.
Rien de plus décevant qu'un grand panneau manuscrit... lisible
à la « loupe » !
On utilisera :
- les maquettes (polystyrêne, caisse à sable fin, égo-techno,
carte électrique, etc.) - les dioramas ;
- des
cartes géantes 12 m x 1 5 m)
- des expériences à réaliser par les visiteurs
- un présentoir de documentation
Les textes d'enfants devront être rendus lisibles : recherches
de nouvelles calligraphies (usage des Letraset et du catalogue Letraset pour « les idées
»). On fera une place à la correspondance (penser à garder un double des demandes). Des
objets, des maquettes, l'esthétique des poses, l'harmonie générale des couleurs (avoir
un stock de tissus à l'école), disposeront favorablement les visiteurs et valoriseront
le travail des enfants.
La
publicité, réalisée avec soin et suffisamment tôt fait aussi partie de l'expo.
La réalisation doit être rapide, en rapport avec l'objectif.
Elle nécessite un travail par groupes (le maître aura prévu les matériaux, les outils
et leur rangement) . Les classes qui ont des moments ateliers avec «
intervenants-extêrieurs » les utiliseront avec bonheur.
Installation (et rangement) font partie du travail à assurer
coopérativement. Ah ! une fois que tout sera installé, le maître, feutres en main, fera
une dernière toilette orthographique...
Sommaire de l'exposition réalisée à la suite d'une classe
de découverte :
Géologie :
- expérience du tapis (formation des plis)
- maquette d'un mont calcaire (Hèche) - (caisse à sable)
- maquettes de failles (maquettes polystyrène) ;
- programme informatique montrant le mouvement des plaques
(animé)
- carte électrique montrant les différentes zones pyrénéennes
- maquette (caisse à sable) de la vallée d'Ens avec moulin
- maquette (polystyrène et peinture) d'un torrent.
Les hommes :
Bureau des maîtres transformé en « grange » (architecture,
matériaux utilisés) où prendront place
- les travaux personnels réalisés pendant le séjour ;
- la réalisation d'un remonte pente (Légo-technic,
transmission du mouvement).
Expo des photos personnelles et légendées;
Expo des photos de groupe avec travail de
laboratoire
Expo des textes et poésies réalisées sur le thème
Expo des pierres collectées (avec notice) ;
Présentoir de la documentation utilisée à la
disposition des classes.
Affiches
: « Nos Pyrénées » et invitations ; légendes et « modes d'emploi »
Compte rendu financier d'un séjour en classe de découverte
Recettes
-
Participation des familles :
10500F
500Fx21
-
Subvention de la mairie . .
10 160F
-
Produit de la fête du 24 mai 87
5000F
- Don (anonyme) . . .
800F
Total
26 460 F
Dépenses
-
Frais pédagogiques
..
643,01 F
-
Facture de la pension au CLAJ
21 267,50F
(2 1
enfants et 2,5 adultes) x 12 jours
-
Transport (car et train) ...
1 212,04F
-
Achats produits pharm.. . .
255,66F
-
Travaux photos
.
564,23F
-Complément
alimentation (goûter, petit-déjeuner,
634,90F
confection pain, randonnées,
fromages du retour,
miel
... )
-
Indemnités animateurs
464,95F
(Sylvie et A. Catherine)
-
Frais essence (déplacement - auto d'Alain)
262,01 F
et
minibus du CLAJ
.
-
Frais divers (dont photocopies, circulaires)
227,06F
Total
25 531,36F
Solde :
Excédent de Produits : 928,64 F
Line Adrien, Eliette Andrieu, Catherine Aurousseau, Jean Ball,
Philippe Bertrand, Cadiou, Marcel Caucheteux, Alain Charrassier, Jean-Claude Colson,
Anne-Marie et Roland David, Gisèle Delbancut, Gisèle Devulder, Alice Gemeri, Guy Girard,
Michèle Helbert, Catherine Lavauzelle, Annick Lebas, Frédéric Lespinasse, Inès
Manzato, Marie-Claude Marsat, JeanFrançois Martel et le chantier IDEM 60, René Merle,
Michel Migliacio, Roger Montpied, Chantal Nay, Jean-François Planchet, Marie-France
Puthod, Jean-Pierre Ruellé, R. Toussaint, Jean-Luc et Marie Van der Linden, François
Vetter, et des animateurs du Centre de découverte d'Aubeterre.
Comité de lecture :
Annie Bellot, Patrick et Colette Bensa, Maurice et Clem Berteloot, Jacqueline Bizet,
Nicole et Christian Bizieau, Jean-Marie Boutinot, Eric Debarbieux, Annick Debord, Georges
Delobbe, Jacques Jourdanet, Jacques Monticolo.
Photographies : École de l'Hautil : p. 2, 7, 24 - Jacques
Monticolo : p. 14, 36,56,58- Christian et Nicole Bizieau :p. 21,48,61,73 -Jacqueline
Bizet: p. 36, 63 -Patrick Bensa: p. 24, 36, 43, 79, 82.
©1990 - PEMF - Cannes N° ISBN :2-87785-084-6
Dépôt légal : 3e trimestre 1990 - Imprimé en
France par PEMF - Cannes
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