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Brevets et Chefs-d’œuvre
C.Freinet
Brevets
et chefs-d’œuvre sont liés à une formule nouvelle de pédagogie
Et c’est peut-être
pourquoi il n’est venu à l’idée de personne, avant nous, de les introduire
dans les classes traditionnelles.
Quel brevet
en effet aurait-on pu y décerner si ce n’est celui de bon élève, d’écolier
appliqué dans telle ou telle discipline, comme ces « témoignages
de satisfaction » ou même ces bons points qui n’ont d’ailleurs pas
disparu de l’école ? De quels chefs-d’œuvre pourrait-on s’y enorgueillir ?
D’un beau cahier bien tenu ? Et après ?
A l’École de
la copie, des devoirs, de la répétition des leçons, de l’exécution rigoureuse
des exercices, nous substituons peu à peu l’Éducation du travail. L’ancienne classe auditorium-scriptorium
devient classe-atelier, complexe et mouvante, mais riche aussi de possibilités,
comme la vie.
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Et nous ne nous sommes pas contentés de dire à nos enfants :
vous pouvez réaliser un Brevet d’écrivain, de lecteur, de poète, d’inventeur,
de chercheur scientifique ou d’historien, ce qui ne signifierait rien
que vaine velléité, et donc échec, si nous n’avions préparé techniquement
la classe
de travail.
Nous avons mis au point et apporté du matériel, installé
des ateliers, édité tous documents qui permettent les réalisations nouvelles.
Nous avons trouvé de belles couleurs pour nos riches peintures, préparé
des brochures-guides pour montages et maquettes. Nous avons rendu le travail
techniquement possible par les enfants eux-mêmes. Et c’est là la raison
même du grand pas que nous avons fait faire à une pédagogie qui se satisfaisait
jusqu’à ce jour de mots et d’idées et à laquelle nous avons donné la possibilité
de se renouveler à même la vie.
L’École traditionnelle semblait avoir fait la preuve expérimentale
que l’enfant ne s’intéresse à rien qu’à ses jeux puérils ; qu’il
n’a pas envie de travailler ; qu’il est à peine apte à écouter et
à obéir et qu’il ne faut donc pas avoir de grands espoirs pour son libre
développement. Et voilà que l’enfant, délivré de la sujétion scolastique
et des maîtres qui la représentent, veut réaliser, comme les meilleurs
des adultes, de belles et grandes oeuvres auxquelles il apporte le maximum
d’intelligence, d’ingéniosité et d’application. Et il aime, comme tout
bon ouvrier, qu’on reconnaisse sa valeur d’ouvrier, ce qui le grandit
et l’humanise.
Les Brevets et chefs-d’œuvre sont le moyen que nous avons trouvé de mobiliser chez nos
enfants toutes les forces vives qui les agitent, de leur redonner intelligence,
assurance, hardiesse et dignité pour l’épanouissement maximum dont ils
sont capables.
Comment
concevoir les brevets dans le cadre scolaire ?
C’est le problème auquel nous nous appliquons depuis vingt
ans. Le moment est venu maintenant de faire la synthèse des nombreuses
expériences menées dans des milliers de classes, en vue d’une diffusion
généralisée de cette technique.
On dira peut-être que nous n’avons rien inventé. Et nous
n’en disconvenons pas. Les constructions, les efforts, les découvertes
des chercheurs qui nous ont précédés restent toujours le substratum anonyme
sans lequel nous n’aurions jamais accédé aux réalisations dont nous nous
glorifions. Et ce n’est pas du bout des lèvres que nous leur rendons hommage
en tâchant de les dépasser afin de poursuivre humblement notre grande
oeuvre éducative.
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Les Brevets que
nous préconisons sont imités en effet des brevets scouts qui sanctionnent
l’activité des jeunes Eclaireurs. Baden-Powel,
dont on ne saurait nier le génie pédagogique, avait bien senti ce besoin
de l’enfant de se surpasser sans cesse, et il avait marqué par des brevets
les étapes de ses conquêtes. Au lieu de mettre l’accent, comme le font
les examens actuels, sur les insuffisances et les échecs, il plaçait ses
Éclaireurs sur la ligne de départ, et demandait à chacun d’eux d’exceller
à quelque moment au moins dans la direction de son choix. L’Éclaireur
qui avait acquis la maîtrise dans une activité donnée en faisait la preuve
au cours d’une séance solennelle. Sa réussite lui valait un Brevet, dont
il portait avec fierté l’insigne.
Baden-Powel avait remarqué aussi que lorsque les enfants
peuvent s’épanouir librement dans un milieu à leur mesure, et qu’ils possèdent
les matériaux nécessaires à leur activité, on n’a plus à les pousser parce
qu’ils vont toujours d’eux-mêmes, le plus loin et le plus haut possible.
Il suffit d’organiser leur travail au sein de la communauté. Nous avons
donc pris à Baden-Powel son idée de Brevets, mais nous l’avons adaptée
à notre milieu scolaire, à nos élèves, et aux buts que nous poursuivons.
Nous avons voulu, à l’origine, trop imiter Baden-Powel. Dans
notre première brochure sur les Brevets parue en 1947, nous avions établi
des normes pour des Brevets de première série, puis pour une deuxième
série. Voici par exemple ce que nous avions prévu pour le Brevet d’écrivain :
PREMIÈRE SÉRIE
Chef-d’œuvre : Réalisation d’un petit album illustré.
Compte rendu : Mémoire sur la vie et l’œuvre de cinq grands écrivains.
Épreuves : Récit d’un événement. Conte ou poésie illustrés, lettre aux
correspondants.
DEUXIÈME SÉRIE
Chef-d’œuvre : Réalisation d’un album original genre Enfantines.
Compte rendu : Les grands écrivains français.
Épreuves : Compte rendu de visite avec illustrations. Raconter un fait
dont on a été témoin. Conte ou poème illustrés.
C’était trop ou trop peu.
Ou bien on veut faire de ces brevets une épreuve ou un test,
et alors il faut en préciser les données ; ou bien ces brevets ont
un autre but plus profond et il n’est pas nécessaire d’entrer dans tant
de détails apparemment gradués expérimentalement. Peut-être en effet serait-il
possible d’établir des Brevets-tests quand il s’agit de nations exactes
et mesurables, comme les sciences et les mathématiques. Mais comment noter
en fonction d’une échelle quand nous voudrions comparer des éléments de
vie, des connaissances profondes plus ou moins diffuses, des comportements
et des actions ?
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Nous ne condamnons pas définitivement
cette forme de Brevets-tests. Peut-être serait-elle valable dans
les CEG où nos camarades peuvent s’y essayer. Pour ce qui concerne le
premier degré nous préférons nous orienter davantage vers les chefs-d’œuvre qui justifient l’attribution de brevets. Nous craignons trop, pour ce qui nous
concerne, que des brevets-tests nous ramènent à la scolastique, qu’ils
prennent figure d’épreuves d’examens, et, à ce titre, qu’ils soient toujours
paralysants.
Nos brevets et chefs-d’œuvre sont fils de la liberté.
Cela est vrai dans la vie aussi où seule la plus totale liberté
permet l’engagement maximum des individus pour une oeuvre digne de nos
espoirs.
Conditions de production des chefs-d’œuvre
Conformément à toute notre pédagogie de vie :
- L’enfant éprouve le besoin de produire des chefs-d’œuvre.
Ce ne sont pas précisément des chefs-d’œuvre selon la conception courante
des éducateurs; l’essentiel c’est qu’ils soient des chefs-d’œuvre pour
l’enfant, que dans sa conception d’enfant ils soient dans une certaine
mesure des sommets qu’il sera fier d’avoir atteint.
- Nous lui en donnons le plus possible les moyens matériels,
par nos diverses réalisations techniques, y compris la dernière, celle
des bandes.
- Nous mettons en valeur, en classe et hors de classe, les
résultats qui sont l’expression active des personnalités, qui mobilisent
tout leur être, et constituent, de ce fait, le meilleur des stimulants.
- A nous de faire circuler dans de bonnes conditions ce sang
nouveau que nous avons donné à notre pédagogie.
Nous nous abstenons de juger les chefs-d’œuvre selon des
normes scolaires. Il ne s’agit pas pour nous de savoir si le travail effectué
a appris quelque chose de nouveau aux enfants et si le chef-d’œuvre leur
est utile, scolairement parlant. En face du chef-d’œuvre, nous tâchons
de dépouiller notre tenace esprit scolastique. Nous cesserons d’avoir
la réaction primaire de celui qui, en présence d’un beau tableau, se préoccupe
moins de la beauté, qui seule importe, que de sa signification.
Nous avons cependant prévu une considération restrictive :
les enfants auraient tendance à choisir spontanément les brevets pour
ainsi dire techniques, qui ne demandent que peu d’efforts intellectuels
un résultat plus vite spectaculaire:
dessinateur, graveur, tourneur,
cuisinier, etc. et à négliger les brevets qui concernent les thèmes majeurs
de l’École et des examens que nous ne pouvons sous-estimer. Et c’est pourquoi
nous avons prévu des Brevets obligatoires
et des Brevets facultatifs.
L’enfant doit faire au moins trois brevets obligatoires.
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Voici les listes
des Brevets prévus :
BREVETS OBLIGATOIRES
I. Brevet d’écrivain : Poème illustré, réalisation d’un petit album illustré.
Conte illustré. Lettre aux correspondants, etc...
2. Brevet de lecture : Lire
en silence un texte de journal scolaire ou une page d’écrivain, et expliquer
ensuite ce qu’on a lu. Lire à haute voix, aux camarades ou au magnétophone,
un texte plus long. Lire un texte manuscrit, etc.
3. Brevet d’écriture : Réalisation de pages bien calligraphiées et illustrées.
4. Brevet
de bon langage : Raconter d’une façon vivante un conte
ou une histoire intéressante. Raconter de façon vivante un fait dont on
a été le témoin. Lecture d’un texte dialogué, ou dispute avec un camarade,
enregistrement magnétophonique.
5. Brevet de maître en orthographe : Présenter un texte d’une page avec moins de trois fautes.
Chercher un mot sur le dictionnaire en un temps record.
6. Brevet d’historien : Mémoire sur l’histoire du village. Étude des caractéristiques
locales. Recherche de vieux documents ou manuscrits, maquettes diverses.
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7. Brevet de géographie : Plan de la classe au de la région. Maquettes diverses.
Recherche de documents. Réalisation d’albums, de photos ou de diapositives.
Conférence sur un aspect particulier de la France ou du monde.
8. Brevet d’Ingénieur de l’eau et des liquides divers :
Expériences diverses avec comptes
rendus.
9. Brevet d’Ingénieur de l’air et des gaz : Compte rendu d’expériences et de réalisations diverses.
10. Brevet d’Ingénieur des végétaux et des cultures : Observations et expériences.
11. Ingénieur des minéraux divers : Recherche et expériences avec les minéraux divers.
12. Ingénieur du fer : Expériences
diverses.
13. Brevet de calculateur : Avec
réalisation et résolution de problèmes complexes comportant les diverses
opérations graphiques et montages divers.
1
imprimeur
graveur
limographe
dessinateur
classeur
collectionneur
programmeur
enquêteur
dactylo
conférencier
conteur
poète
copiste
inventeur
expérimentateur
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BREVETS ACCESSOIRES
2
chanteur
peintre
décorateur
acteur
marionnettiste
musicien
danseur
3
athlète
complet
coureur
sauteur
grimpeur
nageur
plongeur
hygiéniste
secouriste
piéton
campeur
explorateur
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4
maquettiste
sculpteur
potier
céramiste
maçon
menuisier
jardinier
cueilleur
cuisinier
serrurier
électricien
couturier
balayeur
éleveur
constructeur
voyageur
5
bon camarade
politesse
bon coopérateur
bon correspondant
propreté
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Nous laissons
aux enfants le libre soin de choisir dans la liste de ces Brevets.
Il appartiendra
aux éducateurs d’entrer dans le détail des ‘préparations et des normes
à instituer selon le degré des classes. On peut varier à volonté le nombre,
le contenu et la forme de ces brevets. Si, un jour, un enfant a à s’acquitter
d’une tâche exceptionnelle et difficile, ou lorsqu’il s’agit de jeunes
enfants de classes maternelles ou de CP, nous donnons le brevet pour des
tâches bien remplies: Brevet de nettoyage, de balayage, de gentillesse,
etc. C’est incroyable combien tous les enfants apprécient sous cette forme
non scolastique les chefs-d’œuvre et les brevets.
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Quand réaliser les chefs-d’œuvre en vue des brevets ?
Nous avons
évidemment cherché dans toutes les directions avant de nous arrêter aux
normes que nous recommandons aujourd’hui aux utilisateurs.
Il y a déjà,
et nous l’avons marqué, deux tendances dans la forme des brevets :
Le Brevet-test dont
nous avons donné des exemples.
Le chef-d’œuvre qui
donne droit aux brevets même s’il n’est pas produit selon des normes précisées.
Il y a de même
deux possibilités d’insertion dans le processus scolaire : Le Brevet qui est attribué quand l’enfant,
au cours de son travail scolaire a réalisé une oeuvre qui le mérite, ou
plutôt - et c’est surtout le cas des Brevets-tests
- quand l’enfant qui croit avoir dominé les difficultés sanctionnées
par le Brevet demande à subir les épreuves du test.
Quand l’enfant
s’est suffisamment entraîné pour affronter le Brevet d’historien ou le
Brevet des capacités, il demande à passer ce test. Cela peut se faire
à n’importe quel moment du mois ou de l’année.
Cette forme
serait peut-être possible si, au Second degré surtout, dominait la notion
de Brevet-test. Nous recommandons,
nous, pour le degré primaire le brevet qui sanctionne un chef-d’œuvre.
Ce sont les conditions de production des chefs-d’œuvre qu’il
faut alors considérer. Nous recommandons la technique que nous expérimentons
depuis longtemps avec un total succès : la
semaine mensuelle de Brevets.
Depuis plusieurs
années, la dernière semaine du mois est une semaine des brevets.
Au premier
jour de la semaine, nous ne préparons pas le Plan de Travail habituel, mais chaque enfant établit librement,
sur un plan de travail général, les Brevets obligatoires et les Brevets accessoires qu’il
désire réaliser.
Nous examinons
en réunion générale les possibilités dont dispose effectivement l’école
pour la réalisation des Brevets souhaités, car il est inutile qu’un enfant
inscrive un brevet qu’il sera pratiquement impossible de mener à bien :
on ne fera pas de brevet de nageur en décembre ; on n’inscrira pas
un brevet de sculpteur si nous ne possédons ni pierre ni outil ;
les brevets de maquettiste ne sont possibles que si vous possédez un filicoupeur ;
on ne fera de brevet d’électricien que si on a fils électriques, prises
et interrupteurs. C’est évidemment élémentaire mais il n’est pas à notre
avis inutile de rappeler le souci primordial de notre pédagogie de moderniser
l’École par, notamment, une bonne installation des ateliers.
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Les Bandes
de travail nous seront précieuses parce qu’elles permettront
la réalisation de nombreux chefs-d’œuvre sans l’intervention directe du
maître, même si celui-ci n’a pas toujours le goût, la compétence et le
temps de donner les conseils utiles qui seront dorénavant programmés sur
bandes. Ateliers de travail, outillage pédagogique suffisant, bandes enseignantes
de travail permettront la réalisation normale, et sans risques d’échec,
d’un large éventail de brevets.
Nous continuons,
pendant la semaine, le texte libre du matin et la mise au point du texte
à imprimer et à limographier.
La classe est
alors vouée aux Brevets et
chefs-d’œuvre.
Le texte sera
imprimé par un, deux ou trois élèves qui veulent passer leur brevet d’imprimeur
en réalisant en un temps record, et sans l’aide du maître, un texte parfait.
Une autre équipe pourra à un autre moment graver un texte ou des dessins
et en opérer le tirage parfait au limographe. Puis chacun se met à la
préparation de ses brevets, absolument librement, le maître n’intervenant
plus que pour la préparation peut-être des brevets obligatoires, et pour
donner des conseils techniques utiles afin de parfaire l’œuvre commencée.
Nous avons
ainsi réalisé dans la classe, au cours d’une semaine de brevets :
- Plusieurs
brevets d’imprimerie et de limographe.
- Des brevets de dessins en classe
et de peintures à l’atelier de dessin.
- La réalisation par une équipe
de grandes fillettes d’une belle tenture.
- De nombreux brevets d’écriture :
belles pages imitées des pages enluminées des manuscrits d’autrefois.
- Des contes et des poèmes,
- On a enregistré au magnétophone
des lectures de textes d’écrivains et des chants libres.
- Pour le brevet d’historien, une
équipe de trois grands élèves a réalisé un complexe son, lumière et bruitage
sur la Révolution. La bande qui en a résulté a eu beaucoup de succès auprès
des correspondants.
- Une équipe a réalisé une berline.
- I1 y a eu une guillotine, des
dioramas sur la Révolution établis selon nos SBT.
- Un album grand
format comportant un poème illustré par larges planches monotypes.
- Fabrication d’une bougie et expérience
sur l’alcool à brûler selon bandes établies par le maître.
- Une carte en relief de la Basse-Provence,
- Une carte grand format de notre
région pour les correspondants.
- Des grands ont fait de multiples
inventions: une table de Pythagore qui fonctionne avec un curseur qui
facilite la lecture, tamis automatique, batteur de blé.
- Deux conférences chaque soir.
- Plusieurs gravures sur linoléum
et gerflex, avec tirage soigné.
- Quelques poteries.
- Des épreuves d’athlétisme.
- Travail de maçonnerie par une
équipe.
- Fabrication de marionnettes pour séances en fin de semaine.
- Brevet d’acteur, de décorateur, de monteur mécanicien pour
la séance publique qui clôture traditionnellement la semaine.
- Lettres aux correspondants.
- Quelques enfants ont préparé un plat à la cuisine.
- Les filles ont fait de la couture.
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Vous êtes certainement surpris par 1e nombre et la variété
de tels brevets. Ils ont pourtant été effectivement réalisés par une trentaine
d’enfants qui y ont consacré de longues heures, car il s’agit vraiment
là de travail, et d’un travail on le voit qui, sans que ce soit de parti-pris,
touche à tous les grands éléments de l’instruction et de la culture et
qui ne sont absolument pas comparables aux pauvres acquisitions de la
scolastique. En partant de là, on comprend que les enfants qui ont bénéficié
de cet élan puissent ensuite aller loin, non seulement dans leurs spécialités
favorites, mais aussi pour la diversité des programmes scolaires. Il suffit
en effet de donner un nouvel élan à la vie pour que l’individu aborde
cette vie non plus dans une attitude scolastique et passive, mais avec
le grand désir de s’enrichir dans tous les domaines pour aller le plus
loin possible.
Nouvelle
technique d’appréciation des chefs-d’œuvre pour l’attribution des brevets
Comment juger et apprécier les travaux réalisés ?
Nous n’aurons pas à apprécier selon des normes scolaires
qui ont montré leur nocivité. Nous jugeons selon les normes adultes, ce
qui est toujours beaucoup mieux accepté par les enfants qui s’en trouvent
mûris et grandis.
Dans la vie, celui qui a réalisé une œuvre qui peut prétendre
à la valeur d’un chef-d’œuvre ne se contenterait pas de la soumettre à
son patron qui la jugerait souvent d’un point de vue particulier et intéressé.
Il la présente d’ordinaire à un jury auprès duquel il peut éventuellement
défendre son point de vue s’il est contesté. C’est ce qui se réalise déjà
avec les thèses et qui pourrait se généraliser, dans l’enseignement technique
et au second degré notamment. C’est ce qui se passe pour les expositions
et les concours les plus divers. C’est en effet à même l’œuvre et par
l’œuvre que l’individu fait la preuve de sa formation et de sa culture.
Vous le voyez chez nous défendre âprement et parfois avec éloquence, ses
points de vue et vous pouvez être sûrs en tous cas que ce qui vous est
présenté n’est pas copie ou montage adulte. Ici aussi, c’est vraiment
au pied du mur qu’on voit le maçon. Mais encore faut-il évidemment que
l’ouvrier puisse monter normalement son mur.
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Très souvent, dans la vie on expose les chefs-d’œuvre pour
que le public puisse apprécier et juger, le jury se prononçant ensuite
selon le succès de l’exposition... Comme dans toutes les expositions,
l’esprit de compétition peut n’être pas négligé, mais il ne s’agit pas
d’ordinaire d’une compétition mesquine, mais d’une confrontation loyale
des travaux réalisés.
C’est ainsi que nous procédons dans nos classes.
Dès qu’un travail est jugé terminé, nous le soumettons à
la classe, en présentant le texte imprimé ou lirnographié, en critiquant
et appréciant dessin ou lino, en écoutant une œuvre au magnétophone, en
assistant à une conférence ou à une soirée bien organisée. Pour chaque
œuvre présentée nous demandons l’appréciation individuelle et collective :
l’auteur se juge lui-même et l’ensemble des élèves donne son point de
vue, toujours très objectif.
Le samedi enfin, nous installons notre exposition qui sera
visitée non seulement par les élèves mais aussi par les autorités et les
parents d’élèves, de façon à donner majesté à cette manifestation.
Chacun fait alors le compte de ses Brevets. Nous établissons
pour chaque élève une sorte de graphique où, pour chaque Brevet réalisé,
on hachure les carrés correspondants : un pour Passable, deux pour
A.B., trois pour Bien, quatre pour T. Bien. En fin d’année nous avons
sur cette page une physionomie parlante du travail et des tendances de
l’élève considéré. (voir les pages 11 et 12).
Ces semaines de brevets sont comme un rayon de lumière dans
notre école pourtant déjà passablement modernisée. A aucun moment, hors
de ces semaines on ne fait un travail aussi sérieux et aussi emballant.
Elles nous apparaissent comme le prototype de ce que sera la classe quand
nous aurons enfin éliminé toute scolastique: application générale et naturelle,
souci total de réaliser, d’inventer et de créer, de se surpasser, et,
en même temps, comme naturelle conséquence, d’être attentionné et aimable,
discipliné dans le meilleur sens du terme. Il n’y a plus en effet aucun
conflit, ni entre maître et élèves ou entre élèves. L’école devient l’atelier-
enthousiasmant, où les possibilités de travail mesurent seules une incroyable
bonne volonté. Avec un tel esprit et un tel élan nous conduirions les
enfants au bout du monde.
Et cela avec un minimum de souci compétitif. A aucun moment
les enfants ne travaillent pour être les premiers ou pour avoir une bonne
note. Tout cela est parfaitement accessoire et superflu. Ils s’appliquent
d’abord pour réaliser, pour se réaliser, pour se valoriser, parce que
ce souci de valorisation fait partie de la nature de l’enfant et de l’homme.
Si nous sommes aussi totalement affirmatifs au point que
notre propre enthousiasme pourra sembler suspect à quelques lecteurs,
c’est que, au cours d’une expérience de deux ans le succès a toujours
été aussi total, même quand les conditions générales étaient parfois assez
péjoratives ; nous n’avons jamais eu un seul élève qui ne participe
pas à cette euphorie générale.
Il ne fait pas de doute que cette pratique peut être introduite
dans n’importe quelle classe munie d’une installation moyenne de travail.
Elle montrera de même son efficience aux CEG et dans les grandes classes.
Elle est, comme toutes nos techniques d’ailleurs, toute désignée pour
les classes
de transition et les classes terminales.
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Possibilités
et perspectives des brevets et chefs-d’œuvre
Tout au cours
de l’année donc, à raison d’une semaine par mois, le graphique de chaque
élève va se garnissant jusqu’à présenter la figure originale de chacun.
Durant le dernier
mois de l’année scolaire, nous avons une quinzaine de Brevets généraux : on reprend quelques-unes
des belles réalisations de l’année, on fait de nouveaux chefs-d’œuvre
et on présente alors une grande exposition des réalisations obtenues.
Une inauguration
de l’exposition est alors prévue, à laquelle seront invitées les personnalités
diverses, les maîtres et les parents d’élèves, et l’Inspecteur Primaire. Ce n’est plus seulement là une fête plus
ou moins bachotée qui se présenterait comme un ultime devoir. C’est le
travail de l’année qui est roi. On juge alors vraiment sur pièce, et,
après examen du graphique personnel, on devrait être en mesure d’attribuer
une note qui ferait foi pour les examens ultérieurs, plus probante que
celle qui découle d’un dossier établi plus ou moins régulièrement par
les maîtres eux-mêmes.
Nous voyons alors très bien l’utilisation de ces brevets
dans le cadre de la réorganisation du CEP ou de l’examen qui le remplacera
sous peu sans doute. Cet examen comprendrait une partie acquisitions avec
tests pour les matières enseignées. Mais cette première partie
serait doublée par une deuxième partie qui serait l’appréciation des brevets
et chefs-d’œuvre. Il suffirait que, en fin d’année une commission comprenant
un jury composé de l’IP ou de son délégué, et de deux maîtres des classes
voisines vienne juger, devant l’œuvre exposée, le travail de chacun. Cette
deuxième partie compterait pour 50% dans les notes
de l’examen.
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On arguera peut-être qu’un tel examen comporte bien des aléas
et des risques d’erreur. Il en comportera toujours moins que les examens
actuels axés presque exclusivement sur le bachotage et la mémoire.
Pour la première fois, nous introduisons ainsi dans l’examen
l’élément travail : habileté, ingéniosité, application, conscience,
qui deviennent des qualités qu’on ne saurait négliger dans l’éducation
des enfants de cette fin du XXe siècle.
II serait sans doute possible de prévoir également, aux divers
stades du second degré, l’utilisation de cette pratique de brevets et
chefs-d’œuvre, qui pourrait prendre alors une forme plus évoluée :
oeuvre d’art, poème, peinture, grande conférence sur un thème technique
ou social, réalisation d’outils ou de machines, etc...
L’examen ne serait plus, comme il l’est trop souvent maintenant,
comme une porte qu’on ferme sur un passé dont on est excédé. Il serait
une ouverture sur le proche avenir que l’École aura préparé.
Les brevets, éléments sûrs d’orientation :
A aucun moment, la pédagogie pratiquée jusqu’à ce jour ne
peut fournir d’indication pour l’orientation à venir des élèves. Ou plutôt,
elle n’oriente que dans un sens: l’intellectualisme, rejetant purement
et simplement ceux qui n’y réussissent pas. Ce n’est évidemment pas par
la récitation des leçons, par l’étude livresque des sciences ou par des
dictées qu’on peut tant soit peu détecter si tel enfant a des aptitudes
techniques, et lesquelles ; s’il peut réussir dans des métiers d’art
qui deviennent tellement à l’honneur aujourd’hui ; s’il a, ce qui
est plus important encore, l’esprit inventif et créateur ; s’il sait
aborder les difficultés et les surmonter par des qualités d’ordre et d’appréciation en diverses occasions de la vie.
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Par les Brevets et chefs-d’œuvre, nous préparons l’enfant
à bien choisir son métier, ce qui est très important, parce qu’il se sera
exercé dans les diverses possibilités qu’offre la civilisation contemporaine.
Le nombre de Brevets est déjà révélateur. L’enfant qui a
fait 5 à 6 brevets n’a pas de grandes possibilités. Il ne peut guère suivre
qu’une tendance. I1 n’aura pas le choix. L’enfant qui, parmi les premiers,
aura 20 à 25 brevets a de nombreuses cordes à son arc: il réussit aussi
bien en musique qu’en sciences. Il peut faire une conférence très nourrie
et réussir aussi en poterie. Mais il n’en reste pas moins que la qualité
des Brevets choisis est toujours révélatrice.
Vous constaterez en effet qu’il n’y a pas deux graphiques
qui se ressemblent. Chacun d’eux est « personnalisé », comme
on dit aujourd’hui. A travers cette diversité vous pouvez lire l’avenir
possible des enfants. Vous aurez :
- les intellectuels avec tendance à l’abstraction, qui font
peu de brevets techniques.
- Les enfants qui ont une tendance plus technique et pratique.
- Les artistes, les littéraires, les mathématiciens et les
scientifiques.
Nous n’avons même pas à dire que, par les brevets, nous avons
la possibilité d’orienter nos élèves. Ce sont eux qui s’orientent, et
c’est cela qui est décisif. Nous avons des enfants qui savent, en partant
de chez nous, dans quelle voie ils
désirent marcher (les événements, les parents et les incidences de la
vie ne leur permettent pas toujours de réaliser leur souhait, et c’est
très regrettable).
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Nous avons
ainsi pu détecter parmi nos grands de l’an dernier :
- Freddo qui voudrait être artiste, et qui
pourra au moins adopter un métier à incidence plus artistique que technique.
- Richard qui avait des aptitudes extraordinaires
pour le théâtre et l’expression parlée. Il y reviendra peut-être après
le détour par la filière scolastique.
- Fraudin qui n’a que des aptitudes réduites
pour tout ce qui est scolaire, mais qui veut faire de la sculpture ou
de la ferronnerie d’art.
- Franck qui aurait eu ailleurs une scolarité
catastrophique, mais qui sait déjà qu’il fera le soudeur et le ferronnier
d’art.
- Henri qui veut travailler avec des chevaux.
Et il ne s’agit
pas là de désirs exprimés au hasard d’une enfantine fantaisie. C’est déjà
un choix déterminé par le travail scolaire. Il serait évidemment souhaitable
que les études puissent se développer dans le sens de cette orientation
organique et expérimentale.
Il ne s’agit
là que d’un compte rendu succinct de notre expérience déjà longue des
Brevets. Nous la lançons aujourd’hui dans le circuit pédagogique, comme
nous avons lancé déjà tant d’autres techniques.
Nous ne prétendons
pas qu’elle soit généralisée d’emblée. Elle le sera sous peu si vous êtes
nombreux à en sentir les possibilités et si vous les expérimentez à votre
tour pour nous en faire un compte rendu, afin de nourrir les études par
lesquelles nous scruterons, pour les aménager dans les différents cours,
les pistes nouvelles dont nous pouvons vous dire avec certitude l’efficience.
C.F.
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DOCUMENTS ANNEXES
A CONSULTER :
dans la collection SB:
Série "Manuels Modernes"
n°96 Fiches-guides pour le brevet de calculateur
par M. Beaugrand
Les brevets en classe 6e
(Travaux scientifiques expérimentaux)
par
J. Petitcolas
Organisation des équipes de travail
Équipe des géologues : Francis, enfant calme, solitaire,
aime les promenades. Il rassemble quelques spécimens de roches et écrit
un texte libre d’une belle venue sur une carrière de craie champenoise.
Noëlle, fille du cantonnier communal rapporte également des
roches dont elle précise l’origine et la nature.
Fanchon présente la collection de minéraux de son papa.
Équipe des historiens : Les filles qui la composent sont
actives. Elles entreprennent immédiatement une enquête dans la ville et
relèvent, calepin et crayon en main, les dates inscrites dans la pierre
au fronton des maisons et édifices publies. Elles font également le dessin
de ces pierres sculptées. Une visite au doyen de la ville et à un collectionneur leur permet de rapporter en classe quelques
ustensiles des temps passés (lampes à huile, mouchettes, balance romaine)
et de précieux documents d’histoire locale.
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Équipe des forestiers : Christian, fils du brigadier forestier entreprend une
collection de feuilles et d’écorce des principales essences de la forêt
de Darney.
Alain, dont
le papa travaille à la scierie, a déjà recueilli et numéroté une quinzaine
de spécimens de bois de nos forêts. Il a établi en outre la liste de leurs
principaux usages.
Claude complète
la collection avec un morceau du noyer que l’on vient d’abattre chez lui
et avec un spécimen de copeau pressé d’une usine de la région.
Équipe des agriculteurs : Marguerite raconte dans un texte, comment la voiture
de foin prit feu aux vacances dernières, le cheval arrivant à la maison
avec quelques débris calcinés du chariot. Nous lui posons des questions
concernant le travail de ses parents et elle nous promet pour la semaine
suivante une statistique détaillée, concernant l’importance et la distribution
des terres exploitées par ses parents.
L’exploitation du travail des équipes
Nous sommes
ainsi devenus riches de matériaux à exploiter et les enfants à qui nous
offrons la possibilité de déposer sur le bureau du maître le produit de
leurs libres recherches, prennent d’autant plus plaisir à nous l’offrir
qu’il ne sera pas le prétexte à des devoirs ou à des résumés à mémoriser
« par cœur ».
Mais il nous
faut choisir et c’est avec la collaboration des élèves qu’un plan de travail
ordonné est décidé:
1°) Exploitation du travail des « Historiens »
- On ordonne
chronologiquement les relevés effectués sous forme d’un tableau ;
Dates :
Occupant actuel de la maison :
Siècle d’origine :
Grands faits de l’Histoire nationale ou régionale :
- On reproduit
quelques pierres sculptées.
- Le compte rendu sera limographié
pour le journal Scolaire.
- Les ustensiles
observés, les documents extraits du fichier scolaire coopératif, la BT : Histoire de l’éclairage font
l’objet d’une « conférence », présentée par une élève et d’un
panneau mural, Un graphique illustré (l’éclairage de l’antiquité
à nos jours) constitue une trace écrite de l’enquête et du travail adjacent.
- La lampe à huile fait l’objet
d’une séance de dessin d’observation. Elle sera également le sujet d’un lino gravé pour le journal scolaire.
- Observation d’un mécanisme, élémentaire:
la crémaillère de la lampe à huile. Forme des dents, leur nombre
- Projection du film : bien
s’éclairer ; (de l’Office de documentation par le Film).
2°) Exploitation du travail des «Cultivateurs»
- La ferme des
parents de Marguerite est située dans une clairière, au cœur de la forêt
de Darney :
- Nous observons la
carte ; les clairières sont nombreuses et portent toute
un nom. Quelle est leur origine ? Les quelques élèves habitant ces
lieux rappellent les anciennes verreries voyez la BT :
Le verre, 1re page). Le maître en fait rapidement
l’historique.
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- Marguerite lit
sa Statistique agricole
herbages : 15
ha
blé : 1 ha
avoine : 2 ha
seigle : 20 ares
pommes de terre : 40 ares
bois : 40 ares
Ce sont des chiffres ! Quelle notion les élèves ont-ils
de ces mesures
agraires ? (1). Je hasarde une question :
- Est-ce grand un hectare ?
- C’est 100 ares ! C’est 10
000 m² !
- Comparez avec la cour, ou avec la
classe !
Pas un seul élève n’est en mesure d’estimer approximativement la surface de l’une ou de l’autre (2).
Rapides mesures, rapides calculs. Surprise des enfants devant les résultats.
Ceci nous amène à préciser la notion d’hectare et d’are.
I1 faut observer et comparer: le décamètre, l’hectomètre, le décamètre
carré, l’hectomètre carré. Représentation à l’échelle, choix de l’échelle, comparaison des 2 surfaces. Découpage.
C’est ensuite seulement que nous proposons aux élèves de
représenter graphiquement l’exploitation agricole de Marguerite.
- I1 faudrait faire des carrés et les colorier, dit l’un !
- Et comment les disposerons-nous ?
- En ligne! II en faudra 20 représentant 20 ha !
- Ou bien 2 lignes de 10 ou 4 de 5!!
Solution retenue : on trace un rectangle de 2 cm x 10 cm.
Chaque hectare y occupera 1 cm². Chaque are : 1 mm².
Aux prochaines séances, nous imaginerons d’autres représentations
graphiques : (en colonnes verticales, en secteurs). Nous calculerons
les pourcentages
de chaque
culture.
J. PETITCOLAS
(1) Dans les familles on continue à se servir des anciennes unités
locales: le jour, la fauchée, l’ornée.
(2) Oh, les bienfaits du par cœur !
Aboutissement
du travail : LES BREVETS
Les balances
Pour réussir ce Brevet, il faut exécuter les travaux suivants:
1. Documente-toi sur les principaux types de balances :
à plateaux suspendus, Roberval, romaine, automatique, bascule au dixième,
etc... Dessine-les et indique ceux qui les utilisent. Trouve des photos.
2. Étudie les conditions d’équilibre du fléau et présente un compte rendu.
Utilise pour cela la fiche-guide ci-après.
3. Construis une balance à plateaux suspendus, une balance
Roberval, une balance romaine, une balance automatique.
Utilise pour cela le SBT n°72 : Balances et pesées (1). Pour la balance automatique, tu peux graduer un cadran
donnant les prix par simple lecture.
4. Vérifie si tes balances sont justes et calcule leur sensibilité.
Utilise le SBT n°72.
5. Apprends à peser juste avec une balance fausse (Double pesée de Borda. SBT
n°72, page 20).
6. Utilise la balance la plus sensible pour calculer une
surface et pour calculer la capacité d’un flacon. Présente un compte rendu
indiquant comment tu as procédé et les résultats obtenus (SBT n°72, pages 21 et 23).
R. POITRENAUD
(1) En vente: Éd.. de l’École Moderne Française, Cannes BP 282
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FICHE-GUIDE
CONDITIONS D’ÉQUILIBRE DU FLÉAU (à utiliser pour le Brevet : Les Balances)
Matériel :
- un support
- une barre de « Meccano »
de 24 trous
- des crochets doubles en fil de
fer
- des poids en fonte ou en laiton.
Tu peux utiliser
une tige de bois de 26 cm en la perçant tous les cm. Des poids en laiton
peuvent convenir il faudra les attacher avec un fil fin.
- Accroche un poids de 50g
au crochet A
- Cherche quel poids il faut accrocher
en B pour obtenir l’équilibre quand B est aux trous n°12,
6 et 2
- Cherche à quel trou il faut accrocher
150 g, 200 g, 600 g
- Essaie de trouver la «règle,)
cet équilibre
- Complète le tableau suivant:
CROCHET A
Poids Longueur de AC
50 g 12 intervalles -
« «
» «
» «
« «
« «
CROCHET B
Poids Longueur de BC
... g 12 intervalles
(trou n° 12)
... g 6 » (trou n°
6 )
... g 2 » (trou n° 2
)
150 g … » (trou
n°…)
200 g … » (trou
n°…)
600 g … » (trou
n°…)
- Place le crochet C au 9e trou
en partant de la gauche
- Équilibre le fléau (avec des vis
et des écrous par exemple)
- Accroche en B 50
g, puis 100 g, 150 g, etc...
- Cherche à chaque fois quel poids
il faut accrocher en A pour équilibrer le fléau
- Complète le tableau suivant:
CROCHET A
(AC --- ... intervalles)
... g
... g
... g
... g
... g
CROCHET B
(BC =_ ... intervalles)
50 g
100 g
150 g
... g
... g
Essaie de donner
la «règle» de cet équilibre.
- Recommence
une expérience semblable en plaçant le crochet C au 7e trou
en partant de la gauche, puis en d’autres trous que tu choisiras toi-même.
N’oublie
pas d’équilibrer le fléau. Dresse un tableau des résultats pour chaque
expérience.
R.P.
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Exemples de brevets :
Brevet de
messager
Pour réussir ce Brevet, il faut exécuter les travaux suivants :
1. Assurer pendant un trimestre le service d’expédition et
de réception du journal scolaire et de la correspondance interscolaire.
2. Avoir téléphoné ou rédigé et expédié un télégramme (faire
un rapport).
3. Réaliser une enquête sur le service des P et T.
(Le courrier. départ, arrivée, tri...; les préposés : leurs
travaux, leurs tournées... ; Histoire de la poste locale et de la poste
en général).
4. Réaliser les expériences scientifiques aboutissant à la
construction au choix:
- d’un télégraphe: BT
n° 185 et
boîte de travail n° 2
- d’une sonnette électrique: BT n° 185 ou BT n° 330.
- d’un téléphone: BT
n° 185.
- d’un poste de radio: BT n° 362.
5. Se documenter: BT
n° 2, 42,
124, 178, 185.
Brevet d’Historien
Pour réussir ce Brevet, il faut exécuter les travaux suivants:
1. Écrire un mémoire concernant l’histoire de la localité
ou de la petite région.
2. Illustrer ce mémoire par des cartes, croquis, dessins,
peintures, photographies...
3. Relever les dates des principales constructions de votre
village ou de votre ville ou quartier (édifices publics, monuments, maisons
particulières).
4. Apporter en classe au moins 5 objets ou documents anciens.
Les présenter.
5. Recueillir 5 récits de vieux concernant l’histoire locale,
les coutumes, les métiers disparus.
6. Réaliser un chef-d’œuvre : une maquette au choix
(voir SBT n° 32-33, 38-39, 52, 54-55,
61-62, 63-64).
7. Connaître les grandes périodes et principales dates de
l’histoire nationale: faire un diagramme (facultatif).
Brevet :
Ingénieur de l’air
Pour réussir ce Brevet, il faut exécuter les travaux suivants :
1. Faire pendant un mois les relevés météorologiques de l’École.
2. Établir les graphiques correspondants et une rose des
vents locaux pour le mois considéré.
3. Réussir au moins six des expériences scientifiques suivantes
- Nature de l’expérience Fiche.-guide
existence de l’air SBT 40
exp. n°1
compressibilité, élasticité exp. 2,
9
dilatation des gaz 3, 4, 6
pression atmosphérique 8,10,11,12,14
son 22
niveau à bulle d’air SBT 75 page
2
vapeur - pression 5
dilatation des gaz 6
baromètre 7 et 8
seringue 9 et 10
siphon 14
respiration - pression 16
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Brevet de
jardinier
1. Participer à des travaux de jardinage : bêchage,
ratissage, semis, repiquage, soins aux légumes et fruits, lutte contre
les nuisibles, récoltes...
Faire un rapport.
2. Présenter une collection d’échantillons de graines potagères,
de plantes ou d’insectes nuisibles de jardins.
Essayer d’expliquer les variations (interviewer le Directeur
de la fromagerie et des producteurs de lait).
3. Réaliser ... expériences sur la germination (SBT n° 36).
4. Dresser le plan à l’échelle du jardin où l’on travaille.
5. Relever, pendant plusieurs semaines, les prix de vente
de quelques légumes, au marché ou chez les commerçants locaux.
Établir les graphiques correspondants. Essayer d’expliquer
les variations (interviewer les commerçants).
6. Se documenter : BT n° 118, 125, 256, 287, 331; et SBT n° 36.
Brevet de
Laitier – Laitière
1. Travailler dans un élevage d’animaux laitiers (vaches,
chèvres, brebis), soigner, alimenter, traire.
Faire un rapport.
2. Pratiquer quelques expériences
scientifiques sur le lait.
3. Présenter un compte rendu d’enquête dans une laiterie
ou une fromagerie.
Cette enquête pourra comporter des renseignements chiffrés
donnant lieu à des dioramas ou graphiques (volume du lait traité au cours
d’une période donnée (10 ans, 1 an), cours du lait à la production, main-d’œuvre).
4. Recueillir et résoudre quelques problèmes concernant le
lait (mouillage, production, fabrication de la crème et du beurre), (cf.
fichiers de problèmes CM et FE).
5. Se documenter. BT n° 76, 109, 136, 240, SBT n° 67.
Brevet de
Blanchisseur – Blanchisseuse
1. Participer ou assister à des travaux de lessive, raccommodage,
détachage du linge.
Faire un rapport.
2. Réaliser une enquête (au choix) :
- les différents systèmes de blanchissage du linge (la lessive
aux cendres jadis, la lessiveuse, les machines à laver, la laverie industrielle...)
- les divers modèles de machines à laver (se procurer des
prospectus chez les commerçants).
3. Pour le musée scolaire, préparer une collection de produits
détergents: savons, détersifs, produits javellisants, détachants.,.)
4. Réaliser quelques expériences scientifiques :
- effets de l’eau de Javel sur différents tissus.
- effets de l’ébullition sur des taches diverses.
- effets de la force centrifuge (cf. Manuel de l’Unesco:
expériences 1 à 11, page 126).
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Quelques fiches-guides employées en 6e
Elles sont conçues de manière à pouvoir être employées
à la préparation de Brevets.
Elles permettent la collaboration de plusieurs professeurs
(français, math, sciences, travaux manuels).
Elles présentent un éventail d’activités dans lequel
les élèves choisissent librement. Des fiches-guides complémentaires peuvent
leur être adjointes, pour des expériences précises.
Orientation
1. Fabriquer une boussole (sur pivot, sur flotteur, suspendue
à un fil).
2. Observer la marche du soleil et relever sa position
à intervalles réguliers.
3. Savoir expliquer les mouvements de la terre. Faire
des croquis.
4. Connaître divers moyens de s’orienter lorsqu’on se
perd (en forêt, à la campagne, à la ville).
5. Savoir orienter: les communes de votre canton par
rapport à votre localité, et par rapport au chef-lieu.
- les villes du département.
- les grandes villes de France.
6. Savoir orienter une carte et situer l’endroit où l’on
se trouve.
7. Recueillir quelques récits d’exploration.
8. En raconter un, au choix.
9. Faire des expériences
Agriculteur
1. Avoir participé aux principaux travaux de culture
(labour, semailles, fenaison, battages...)
Faire un rapport illustré.
2 Réaliser une interview dans une exploitation agricole
pour demander quelques renseignements statistiques concernant les superficies
(blé, avoine, seigle, pommes de terre, herbages...)
3. Représenter graphiquement cette répartition. Imaginer
plusieurs types de graphiques.
4. Visiter une ferme modèle ou une installation agricole
moderne. Présenter un rapport.
5. Faire le bilan d’une exploitation agricole (recettes, dépenses),
6. Se
documenter: BT n° 72, 73, 97, 112,
I80, I90, 256, 282, 287, 297, 305, 33I, 342, 398, 414, SBT n°
67, 68.
Géologue
1. Recueillir et présenter (dans des boîtes à couvercle
transparent) les échantillons du sol et du sous-sol de la commune.
2. Se procurer une carte géologique de la commune (écrire aux S. du Génie
rural) et y faire des observations.
3. Organiser une classe promenade dans une carrière voisine.
Prendre des photos. Rédiger un compte rendu.
4. Par la correspondance interscolaire enrichir les collections
du musée scolaire d’au moins 10 échantillons nouveaux.
5. Faire le relevé des natures de terrains de la commune
(1re page de la matrice cadastrale).
6. Représenter graphiquement cette répartition et calculer
les pourcentages.
7. Faire des expériences.
8. Se
documenter. BT n° 67, 102, 103, 113, 122, 139, 145, 150, 153, 204, 221, 222, 281, etc...
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Forestier
1. Participer ou assister à des travaux en forêt. Faire un
rapport illustré.
2. Reconnaître,
en forêt, 12 espèces d’arbres, arbustes ou arbrisseaux en précisant
leur usage.
3. Préparer et présenter une collection de feuilles et d’écorces
(12 espèces).
4. Récolter et reconnaître au moins.... champignons comestibles
et .... champignons vénéneux.
5. Prendre
les mesures et calculer le volume (et le poids approximatif) d’au moins
5 grumes.
6. Présenter la monographie d’un arbre.
7. Réaliser une carte (en couleurs, ou électrique). Par exemple:
- Notre grande forêt locale.
- Les forêts françaises (ou dans le monde).
8. Se
documenter: BT n° 10, 12, 54, 199, 206, SBT n°
45, BT Sonore n° 803, Images
d’automne (disque et 12
diapositives).
Tricot
1. Confectionner
trois objets utiles en tricot.
2. Présenter
un album des divers « points de tricot ».
3. Écrire une lettre de commande de laine à tricoter et l’accompagner
d’un mandat de paiement.
4. Présenter
une collection d’échantillons de laine, coton, fibres diverses à tricoter
(laine brute, lavée, peignée, cardée, filée...)
5. Réaliser
des expériences scientifiques sur les fibres textiles :
- observations à la loupe et au microscope.
- brûler de la laine et du coton.
- effets de l’eau froide, de l’eau chaude, de l’eau bouillante,
de l’eau de javel.
J. PETITCOLAS
Brevets et bandes enseignantes
Dans le cadre du cours de calcul (mécanismes) des bandes
sont consacrées aux brevets :
n° 70 Brevet des surfaces (CM-FE)
n° 80 Brevet des volumes (CM-FE)
n° 100 Brevet des fractions, pourcentages, intérêts (F-E)
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